Guillaume II (empereur allemand)
Frédéric Guillaume Victor Albert de Hohenzollern (en allemand : Friedrich Wilhelm Viktor Albrecht), né le à Berlin et mort le à Doorn, aux Pays-Bas, est de 1888 à son abdication en 1918, le troisième et dernier empereur allemand (Deutscher Kaiser) ainsi que le neuvième et dernier roi de Prusse.
Pour les articles homonymes, voir Guillaume de Prusse (homonymie) et Guillaume II.
Membre de la maison de Hohenzollern, régnant sous le nom de Guillaume II, il était le petit-fils de Guillaume Ier (premier empereur allemand) et le fils de Frédéric III, qui ne régna que 99 jours et à qui il succéda.
Sa mère, la Kaiserin Victoria, était la fille aînée de la reine Victoria du Royaume-Uni et du prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha.
Ses prénoms ont été donnés en hommage à son grand-oncle Frédéric-Guillaume IV, régnant lors de sa naissance, et à ses grands-parents.
Caractère et règne avant la Grande Guerre (1888-1914)
Les historiens décrivent un homme « intelligent, cultivé et ouvert », mais parfois indécis et prêt à s'emballer pour revenir en arrière peu de temps après, défaut utilisé contre lui par la diplomatie européenne[1].
Guillaume devint souverain de l'Empire allemand en (« l'année des trois empereurs ») après le très court règne de son père, le libéral Frédéric III.
Son règne débuta dans un climat social très agité, sur fond de grèves, en particulier des mineurs. Le jeune souverain prend le contrepied des lois antisociales du chancelier Bismarck et finira rapidement par s'en séparer : Guillaume II applique une mesure d'avant-garde, la réduction à 8 heures de la journée de travail dans les mines. Mesure sociale qu'il essaie de faire partager par les pays européens, pour ne pas pénaliser l'industrie allemande. En 1890, il organise à cet effet une Conférence internationale à Berlin, qui se révèle un échec[2].
Son règne fut également marqué par un changement total de la politique traditionnelle prussienne, un militarisme et un autoritarisme exacerbés. Désirant donner à l'Allemagne une envergure internationale, il troqua la Realpolitik de Bismarck contre la Weltpolitik expansionniste et colonialiste, s'employa à développer une marine de guerre tandis que son règne tint de plus en plus du régime personnel. Il est en cela en accord avec une opinion publique demandant une politique étrangère plus active et la montée en puissance des groupes nationalistes comme la Ligue pangermaniste.
Politique économique
D'un point de vue économique, l'historienne Francine Dominique Liechtenhan rappelle que le règne de Guillaume II se conjugua avec un développement important de l'industrie allemande. Un progrès scolaire et universitaire hors du commun participe à l'évolution du pays vers un État-nation. Une vieille tradition associant école et apprentissage crée des travailleurs qualifiés. L'université sait s'adapter aux nouvelles demandes de la modernisation du pays : physique, chimie, électronique, pharmacie… La Kaiser-Willhelm-Gesellschaft encourage la recherche. Des entreprises comme Siemens, Bayer ou AEG acquièrent vite une renommée internationale. Guillaume II inaugure également un nouveau type de grande école technologique prodiguant un enseignement plus pratique. L'empereur observe avec enthousiasme l'évolution de la recherche. Il aime inviter les chercheurs, économistes, techniciens mais aussi les hommes d'affaires. En ce sens, il se situe aux antipodes de l'empereur François-Joseph d'Autriche figé dans son immobilisme et de Nicolas II de Russie, frileux envers cet univers de progrès. Le règne de Guillaume II apporte une nette augmentation du niveau de vie.
Politique étrangère
Bien que connu pour sa passion pour les parades militaires et les uniformes, Guillaume n'est pas, comme on l'a dépeint par la suite, un va-t'en guerre irréfléchi. On le voit notamment lors de la crise d'Agadir en 1911, où en proie aux attaques de la presse nationaliste qui le traite de « Guillaume le timide, le valeureux poltron », il choisit une solution négociée au conflit[1]. Il joue également un rôle modérateur dans les guerres balkaniques de 1912-1913, conseillant à son allié autrichien de ne pas intervenir, car il redoute un conflit austro-russe dans les Balkans[1]. Il encourage également l'Autriche-Hongrie à améliorer ses relations avec la Serbie.
Dès 1890, il renvoya le chancelier Otto von Bismarck et ne renouvela pas le pacte germano-russe d'assistance mutuelle. Sa politique étrangère agressive (armement maritime selon le plan Tirpitz, volonté d'expansion allemande) le mit en confrontation notamment avec le Royaume-Uni, avec lequel, du fait de ses relations familiales, il eut des rapports complexes, et l'isola sur le plan diplomatique.
Lors de sa visite à Jérusalem en 1898, la ville est nettoyée et réaménagée, et on abat même une partie de la muraille centenaire à la porte de Jaffa afin de faciliter le passage de la délégation prussienne ; l'empereur entra par la Nouvelle Porte qu'il tenait à franchir à cheval[3],[4],[5]. Il y rencontrera notamment Theodor Herzl, le fondateur du sionisme, venu lui demander son soutien pour l'établissement d'un Foyer juif en Palestine, à l'époque sous administration ottomane[6],[7].
Il tenta vainement d'influencer la politique orientale du tsar Nicolas II de Russie et lui offrit notamment un tableau peint par Hermann Knackfuss représentant l'Europe devant défendre ses valeurs en Chine.
Les relations avec la France étaient marquées par le revanchisme de cette dernière et la concurrence en matière étrangère et coloniale. L'affaire Schnæbelé date de l'année précédant son avènement, et d'autres crises suivront : crise de Tanger en 1905, coup d'Agadir en 1911.
Après Bismarck se succédèrent, au poste de chancelier, Leo von Caprivi (de 1890 à 1894), le prince Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfürst (de 1894 à 1900), le prince Bernhard von Bülow de (1900 à 1909), Theobald von Bethmann Hollweg (de 1909 à 1917), Georg Michaelis puis le comte Georg von Hertling, enfin en le prince Maximilien de Bade.
Première Guerre mondiale (1914-1918)
Dans les mois qui précèdent le conflit, Guillaume II est loin d'encourager une solution militaire — c'est du moins ce qu'il veut faire croire à la Triple-Entente et au reste du monde — mais il œuvre en fait pour tout le contraire, usant de désinformation et poussant l'Autriche à attaquer la Serbie, à la suite de l'attentat de Sarajevo[8]. En , l'ambassadeur allemand à Vienne précise que deux personnes sont contre un conflit avec la Russie : l'empereur Guillaume II et l'archiduc-héritier François-Ferdinand. Après l'attentat de Sarajevo, même s'il assure l'Autriche-Hongrie de son soutien inconditionnel, Guillaume II espère que l'ultimatum autrichien à la Serbie permettra de trouver une solution diplomatique[1]. Pendant tout le mois de juillet, il communique avec son cousin Nicolas II, affirmant que la paix repose dans les mains de celui-ci[9].
Le , après des hésitations, le commandement militaire en la personne du général von Falkenhayn lui arrache « l'état de danger de guerre ».
Pendant la guerre, Guillaume II était commandant en chef des armées, mais il perdit bientôt l'autorité réelle et sa popularité en fut diminuée.
Abdication (1918)
La mutinerie qui éclata dans la marine allemande précipita la fin de la monarchie. Les mutineries de l' et l’instauration de conseils ouvriers (Arbeiter und Soldatenräte) dans toutes les grandes villes de l'empire font craindre une révolution. À ce titre, Guillaume II est perçu par la population allemande comme le principal obstacle à la paix[10].
Le , alors qu'il réside au château de la Fraineuse, à Spa, Hindenburg rend visite à Guillaume II et le prie d'abdiquer immédiatement pour arrêter la contagion révolutionnaire et sauver le pays[11]. Guillaume II refuse, croyant à tort être en mesure de mater les mutineries[11]. Le chancelier Max de Bade précipite les évènements en annonçant de façon unilatérale vers midi, dans un communiqué, que Guillaume II a abdiqué[12].
Après des discussions tendues, ce dernier signe finalement le traité d'abdication, contre son gré, vers deux heures de l'après-midi[11].
Les autres souverains allemands, qui avaient dû le suivre dans sa démarche autoritaire et militariste, ne purent pas non plus sauver leurs dynasties séculaires[13].
Craignant de subir le même sort tragique que son cousin le tsar de Russie et ne pouvant sans risque pour sa vie regagner Berlin, il se réfugia aux Pays-Bas, État neutre, et s'installa à Doorn sous la protection de la reine Wilhelmine, tante par alliance de sa belle-fille la Kronprinzessin Cecilie qui était restée à Berlin avec ses enfants auprès de la Kaiserin. Il fait suivre dans son exil une soixantaine de wagons remplis de biens personnels et d’œuvres d’art[14]. L'ex-empereur ne sera pas livré aux vainqueurs qui voulaient le juger comme responsable de la guerre : le gouvernement néerlandais refuse la demande d'extradition le [15]. De même, la reine des Pays-Bas accueillera sur son sol les principaux sujets belges germanophiles de 1914-1918 dont les plus notoires étaient condamnés à mort par contumace.
Responsabilité personnelle dans le déclenchement du conflit
À l'issue de la guerre, il est désigné par les puissances alliées comme le principal responsable du conflit et l'article 227 du traité de Versailles (1919) l'accuse personnellement d'« offense suprême contre la morale internationale et l'autorité sacrée des traités »[1]. Le Premier ministre anglais David Lloyd George est encore plus expéditif et réclame de pendre l'empereur[16], rejoignant l'opinion exprimée par plusieurs titres de presse[1].
Depuis cette époque, la question de la responsabilité de l'Allemagne et de Guillaume II dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale a provoqué des polémiques qui ont dépassé le seul cercle des historiens. Ces polémiques sont renouvelées par la thèse de Fritz Fischer dans Les Buts de guerre de l'Allemagne impériale[17] qui suggère un calcul politique de grande ampleur. Selon lui, l'Empire allemand aurait visé à l'hégémonie en Europe plusieurs années avant la guerre ; dernier venu sur la scène coloniale, il aurait aspiré à la domination mondiale par une victoire totale sur les autres puissances européennes. La guerre aurait été décidée par l'Allemagne avant même .
La thèse de Fischer a fait l'objet de nombreuses critiques et les biographies ultérieures sont beaucoup plus mesurées quant au rôle joué par Guillaume II dans le déclenchement du conflit. Elles estiment qu'on ne peut affirmer que Guillaume II a provoqué la Première Guerre mondiale, même s'il ne fit pas grand-chose pour l'éviter. Ainsi, pour Henry Bogdan, « si Guillaume II pressé par les militaires de son entourage leur a cédé, sa responsabilité personnelle est des plus limitées »[1].
Exil et Seconde Guerre mondiale (1919-1941)
Son exil est endeuillé par le suicide de son fils Joachim, suivi de la mort de l’impératrice en 1921. Il se remarie l'année suivante avec la princesse Hermine Reuss zu Greiz, et écrit ses mémoires. Parallèlement, le capitaine Sigurd von Ilsemann[18] devient son aide de camp.
Guillaume II demandait dès le aux autorités républicaines la restitution de ses biens propres et de ceux de sa famille, l’argenterie familiale notamment, conformément à la loi d'expropriation des princes allemands contre dédommagements financiers. La fortune personnelle du Kaiser s'élevait à 400 millions de marks. À réception de ce courrier, le nouveau gouvernement fait parvenir à l’empereur déchu, outre son argenterie – la somme de 40 millions de marks. Au cours des mois suivants, le gouvernement du Reich effectue d’autres versements et, six ans après l’effondrement de l’Empire, le régime de Weimar commence à lui verser une rente mensuelle de 50 000 marks. Lui sont également rendus 97 000 hectares de terres et une douzaine de châteaux[19]. Les fils de l’empereur et son frère, le prince Henri, reçoivent de même des pensions dont le montant a été négocié par les représentants de la maison impériale et le nouvel État allemand. L'ancien empereur reçoit aussi du gouvernement de l'État de Prusse un dédommagement de 15 millions de marks. Cet arrangement a scandalisé l’opinion publique allemande, qui le jugeait responsable de la Première Guerre mondiale[14].
Il déclare que, pendant quelque temps, il a eu des sympathies nazies, mais s'en est écarté par la suite, du fait notamment des purges sanglantes au sein du régime[19].
Il accorde une entrevue au sujet d'Adolf Hitler en 1938 à un journaliste de Voilà, W. Burkhardt, qui permet de comprendre son point de vue relativement aux événements qui se déroulent en Allemagne. Il reproche à Hitler d'être « un homme seul, sans famille, sans enfant, sans Dieu ». « Il prépare des légions, mais il ne fait pas une nation », et oppose la tradition à l'« État vorace » qui se « substitue à tout ». Il dit aussi : « J’ai cru pendant quelques mois au national-socialisme : je pensais qu’il était une fièvre nécessaire, et je voyais y participer certains hommes qui sont parmi les plus remarquables et les plus sages d’Allemagne. Mais ceux-là, un à un, il les écarte ou les exécute : Papen, Schleicher, Neurath… Et même Blomberg. Il ne reste maintenant que des aventuriers en chemise. »[20].
Il condamne, malgré ses convictions antisémites, les lois anti-juives. Deux mois plus tard, lors de la nuit de Cristal en , il dit : « pour la première fois, j'ai honte d’être Allemand »[19].
Il n'approuve ni l'invasion de la Pologne, ni l'invasion des autres pays européens dont les Pays-Bas, son hôte[19]. Mais lorsque la France, reconnaissant sa défaite, sollicite l'armistice, il envoie un télégramme de félicitations à Adolf Hitler. Certains de ses fils sont mobilisés sous Hitler et deux d'entre eux, le Kronprinz et Auguste-Guillaume, deviennent membres du parti nazi.
Il meurt à 82 ans aux Pays-Bas, le , quelques jours avant l'attaque allemande sur l'Union soviétique, et reçoit à ses funérailles les honneurs militaires allemands. Il avait demandé que des symboles nazis ne soient pas portés lors de ses funérailles, ce qui n'est pas respecté.
Son corps repose à Doorn, devenu un lieu de pèlerinage pour les monarchistes. Sa deuxième épouse, faite prisonnière par les Soviétiques, meurt d'insuffisance cardiaque[21] en 1947, à 59 ans.
Famille
Ascendance
Guillaume II appartenait à la première branche de la maison de Hohenzollern. Cette lignée donna des princes-électeurs, des rois, des empereurs au Saint-Empire romain germanique, à la Prusse et à l'Allemagne. Guillaume II d'Allemagne est l'ascendant de l'actuel chef de la maison impériale d'Allemagne, le prince Georges-Frédéric de Prusse.
En 1901, il exclut de la maison de Hohenzollern sa tante Anne de Prusse, landgravine douairière de Hesse-Cassel parce qu'elle s'était convertie au catholicisme.
Descendance
Après avoir fait des études au Gymnasium de Cassel et à l'université de Bonn, il renonce à convoler avec sa cousine Élisabeth de Hesse-Darmstadt[22] et épouse le la princesse Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg dite Donna (née le , morte le ), fille de Frédéric Auguste de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg puis, devenu veuf, la princesse Hermine Reuss zu Greiz, veuve du prince de Schönaich-Carolath.
De son premier mariage, il a sept enfants :
- Guillaume (1882-1951) qui épouse en 1905 Cécilie de Mecklembourg-Schwerin (1886-1954),
- Eitel-Frédéric (1883-1942) qui épouse en 1906 Sophie-Charlotte d'Oldenbourg (en) (1879-1964) et divorce en 1926,
- Adalbert (1884-1948) qui épouse en 1914 Adélaïde de Saxe-Meiningen (1891-1971),
- Auguste-Guillaume (1887-1949) dit « Auwi », qui épouse en 1908 Alexandra de Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg (en) (1887-1957) et divorce en 1920,
- Oscar (1888-1958) qui épouse en 1914 Ina Marie von Bassewitz (en) (1888-1973),
- Joachim (1890-1920) qui épouse en 1916 Marie-Auguste d'Anhalt (1898-1983),
- Victoria-Louise (1892-1980) qui épouse en 1913 Ernest-Auguste de Brunswick (1887-1953), grand-mère de Sophie de Grèce (1938).
Personnalité
Il fréquentait beaucoup les jeunes officiers du « cercle de Liebenberg », tous issus de la haute noblesse prussienne, nationaliste et ultra-conservatrice. Le prince Alexandre de Hohenlohe-Schillingsfürst parle d'une homosexualité latente de l'empereur[23], la plupart de ses intimes étant homosexuels. Il se lia notamment d'une profonde amitié avec le prince Philipp zu Eulenburg surnommé Phili. Le prince zu Eulenburg avait une grande influence sur l'empereur au point qu'il put faire nommer un membre du cercle de Liebenberg, Bernhard von Bülow, chancelier d'empire et ministre-président de Prusse en 1900. Cette relation fut brisée lorsque ce dernier fut ouvertement compromis par un scandale et un procès (affaire Harden-Eulenburg) (1906/1909). Bernhard von Bülow dut démissionner et l'empereur cessa toute relation avec le prince zu Eulenburg.
Infirmité et psychologie
Atteint d'une paralysie du plexus brachial consécutive à une naissance difficile qui met en danger sa jeune mère alors âgée de 18 ans, Guillaume présente une atrophie partielle du bras gauche. Cette paralysie (atrophie de l'épaule gauche nette sur les photos à quinze ans) le gêne dans ses fonctions de représentation et notamment, l'empêche de monter seul un cheval, handicap majeur pour un prince de cette époque, héritier puis souverain d'une monarchie militariste. Il cherche toujours à dissimuler ce handicap, ce qui explique ses nombreuses fanfaronnades et son ton agressif qui cause bien des difficultés à la diplomatie impériale. Certains historiens[Qui ?] pensent qu'il aurait aussi pu subir une lésion cérébrale susceptible d'expliquer certains de ses traits de caractère (cyclothymie, agressivité, entêtement, impulsivité et manque de tact). Une telle personnalité engendre un comportement incompatible avec celui d'un monarque constitutionnel : pour compenser ce complexe d'infériorité, Guillaume fait une série de déclarations intempestives qui provoquent des crises diplomatiques graves, notamment l'affaire du Daily Telegraph et alimentent le courant germanophobe au Royaume-Uni et en France. Dans ses Mémoires, le chancelier von Bülow écrit qu'il passe un temps considérable à rattraper les maladresses du souverain.
Vie privée
- Guillaume II collectionnait les uniformes et aimait les porter. Il en changeait plusieurs fois par jour, et s'habillait par exemple en garde-champêtre pour un pique-nique, ou en amiral pour visiter un aquarium (ou un navire, comme le voilier-école Grossherzogin Elisabeth en 1901). Il en avait plus de 200 qui étaient régulièrement entretenus par ses 12 valets.
- Il adorait monter à cheval. L'apprentissage de l'équitation avait été particulièrement douloureux à cause de son bras atrophié. Il considérait le fait de pouvoir monter à cheval, indispensable pour un militaire, comme une revanche secrète sur son handicap. Il avait d'ailleurs une selle dans son bureau, qui lui servait parfois de fauteuil. Lorsqu'il se levait pour recevoir ses visiteurs, qui étaient surpris par le mouvement inhabituel du Kaiser pour quitter son siège, il leur montrait la selle montée sur un pied, expliquant qu'il était si bon cavalier qu'il préférait cela à une chaise de bureau.
- La forme de sa moustache a été reprise par de nombreux Allemands, créant ainsi un phénomène de mode.
- Il faisait une croisière annuelle estivale dans les eaux scandinaves ou en mer Méditerranée à bord de son yacht impérial, le SMY Hohenzollern. C'est d'ailleurs en vacances, au large de la Norvège, qu'il apprit l'attentat de Sarajevo.
Dans la culture populaire
Il apparaît dans plusieurs films et séries télévisés, dont la liste est dressée ci-dessous.
- The Bond (1918) de Charlie Chaplin ; Sydney Chaplin joue son rôle.
- Charlot soldat (1918) de Charlie Chaplin ; Sydney Chaplin joue son rôle.
- Le Kaiser, la bête de Berlin (en) (1918) de Rupert Julian ; Rupert Julian joue son rôle.
- To Hell with the Kaiser ! (en) (1918) de George Irving ; Lawrence Grant joue son rôle.
- My Four Years in Germany (1918) de William Nigh ; Louis Dean joue son rôle.
- The Prussian Cur (1918) de Raoul Walsh ; Walter Lawrence joue son rôle.
- Yankee Doodle in Berlin (1919) de F. Richard Jones ; Ford Sterling joue son rôle.
- L'Abdication (1942) de Wolfgang Liebeneiner ; Werner Hinz joue son rôle.
- Parade du printemps (1955) d’Ernst Marischka ; Wolfgang Lukschy joue son rôle.
- Les Aventures d'Arsène Lupin (1957) de Jacques Becker ; Otto E. Hasse joue son rôle.
- Karl Liebknecht (1965 et 1972) de Günter Reisch ; Harald Halgardt joue son rôle.
- When Ludwig Goes on Manoeuvres 1967) de Werner Jacobs ; Dieter Borsche joue son rôle.
- Ah Dieu ! que la guerre est jolie (1969) de Richard Attenborough ; Kenneth More joue son rôle.
- Le Baron Rouge (1971) de Roger Corman ; Seamus Forde joue son rôle.
- La Chute des aigles (1974) de John Elliot (en) ; Adam Cunliffe et Barry Foster jouent son rôle.
- Le Froussard héroïque (1975) de Richard Lester ; Oliver Reed joue son rôle.
- Edward the King (1975) de John Gorrie ; Christopher Neame joue son rôle.
- À l'ouest rien de nouveau (1979) de Delbert Mann ; Denys Graham joue son rôle.
- The Riddle of the Sands 1979) de Tony Maylam ; Wolf Kahler joue son rôle.
- Arsène Lupin joue et perd (1980) de Alexandre Astruc et Roland Laudenbach ; Anton Diffring joue son rôle.
- Le Magnat (1987) de Filip Bajon ; Alfred Struwe joue son rôle.
- Simpson Horror Show XIII (2002) ; il ressuscite et vient détruire Springfield avec des cow-boys, et est qualifié ironiquement comme étant « l'Allemand le plus maléfique de tous les temps ».
- Prince Rodolphe : l'héritier de Sissi (2006) de Robert Dornhelm ; Robert Stadlober joue son rôle.
- Baron Rouge (2008) de Nikolai Müllerschön ; Ladislav Frej joue son rôle.
- Reichsgründung / Die nervöse Großmacht (2012) de Bernd Fischerauer ; Florian Fischer joue son rôle.
- La mini série britannique 37 Days (2014) ; Rainer Sellien joue son rôle.
- Trahisons (2016) de David Leveaux ; Christopher Plummer joue son rôle.
- Confident Royal de Stephen Frears (2017) ; Jonathan Harden joue son rôle.
- Wonder Woman (2017) de Patty Jenkins ; Martin Bishop joue son rôle.
- Charité (2017) de Anno Saul ; Lucas Prisor joue son rôle.
- The German King (2019) de Adetokumboh M'Cormack (de) ; Raphael Corkhill.
- Le palais du Reichstag - Un bâtiment au cœur de l'histoire allemande Christoph Weinert (2020) ; l'acteur jouant Guillaume II n'est pas crédité.
- The King's Man : Première mission de Matthew Vaughn ; Tom Hollander joue son rôle.
Bibliographie
- Christian Baechler, Guillaume II d'Allemagne, Paris, Fayard, , 533 p. (ISBN 2-213-61557-8, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- (en) Michael Balfour, The Kaiser and his Times, Houghton Mifflin, 1964.
- Henry Bogdan, Le Kaiser Guillaume II : dernier empereur d'Allemagne, 1859-1941, Paris, Tallandier, coll. « Biographies », , 302 p. (ISBN 979-10-210-0517-4, présentation en ligne).
- (en) Harold Frederic, The young emperor, William II of Germany ; a study in character development on a throne, G. P. Putnam's sons, New York, 1891, 250 p., lire en ligne.
- Récits de la Grande Guerre, 1918-2008, Les Cahiers de l'Est républicain, , 100 p.Le dernier Kaiser. Le , Guillaume II devient le commandant suprême des troupes des empires centraux. Portrait – Hiver 2008
- Charles Zorgbibe, Guillaume II, le dernier empereur allemand, Éditions de Fallois, 2013, 398 pages.
- Theodor Plievier, L'Empereur partit, les généraux restèrent, Plein Chant, Bassac 2021, (ISBN 978-2-85452-356-0).
Notes et références
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- (en) British Museum
- (en) National Portrait Gallery
- (en + nl) RKDartists
- (en) Te Papa Tongarewa
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- Ceci est clairement démontré par Raymond Poincaré lors de ses conférences prononcées à la Société des Conférences en 1921, lesquelles ont fait l'objet d'un ouvrage intitulé Les Origines de la Guerre (Raymond Poincaré, Librairie Académique Perrin, 1921, réédité en 2014, (ISBN 978-2-262-04385-8)).
- « La paix peut encore être sauvée par toi si tu consens à arrêter les préparatifs militaires contre l'Autriche-Hongrie ».
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- (nl) « Sigurd von Ilsemann over Museum Huis Doorn », sur Huis Doorn (consulté le )
- « La famille de Guillaume II réclame son héritage », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
- Reproduction de l'entretien avec Guillaume II paru le 30 septembre 1938 dans le no 393 de Voilà
- Site de la famille de Hohenzollern.
- La princesse Élisabeth est la fille de la princesse Alice du Royaume-Uni, sœur de la Kaiserin Victoria. La princesse Alice est porteuse du gêne de l'hémophilie qu'elle a transmis à un de ses fils. Il ne peut se concevoir que le fils du futur Kaiser puisse être hémophile et les Hesse-Darmstadt comme les Hohenzollern sont d'accord pour empêcher ce mariage ; Ils auront moins de scrupules envers le tsar de Russie Nicolas II et le roi d'Espagne Alphonse XIII ; l'hémophilie des infants d'Espagne et surtout celle du tsarévitch joueront un rôle certain dans la chute des monarchies russes en 1917 et espagnoles en 1931.
- C’est bien ce que dit assez nettement le prince Alexandre de Hohenlohe, le fils du Statthalter et chancelier de Guillaume II, lorsqu’il écrit au sujet de son ancien souverain : « Pour pouvoir sonder l'abîme qui s'ouvre dans cet homme, il faudrait posséder la plume d'un Marcel Proust ; il faudrait descendre dans les profondeurs et les souterrains de certaines natures anormales et pouvoir les peindre comme l'a fait cet auteur dans son œuvre À la recherche du temps perdu, lorsqu'avec une maîtrise incomparable et avec l'exactitude et la compétence d'un Darwin, d'un Fabre ou d'un Forel, il a décrit les différents genres d'inversion et les multiples variétés d'invertis des deux sexes » dans Souvenirs du Prince Alexandre de Hohenlohe, Payot, Paris, 1928, p. 199.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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