Friedrich Ebert

Friedrich Ebert (en allemand : /ˈfʁiːdʁɪç ˈeːbɐt/[2] ) est un homme d'État allemand, né à Heidelberg le et mort à Berlin le .

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Friedrich Ebert
Fonctions
Président du Reich

(6 ans et 17 jours)
Élection 11 février 1919
Chancelier Philipp Scheidemann
Gustav Bauer
Hermann Müller
Konstantin Fehrenbach
Joseph Wirth
Wilhelm Cuno
Gustav Stresemann
Wilhelm Marx
Hans Luther
Prédécesseur Guillaume II
(empereur allemand, roi de Prusse)
Successeur Hans Luther (intérim)
Paul von Hindenburg
Chancelier du Reich[1]

(3 mois et 4 jours)
Président Lui-même
Monarque Guillaume II
Prédécesseur Max von Baden
Successeur Philipp Scheidemann (ministre-président)
Ministre-président de Prusse

(2 jours)
Monarque Guillaume II
Prédécesseur Max von Baden
Successeur Paul Hirsch
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Heidelberg (Grand-duché de Bade)
Date de décès
Lieu de décès Berlin (république de Weimar)
Parti politique SPD
Conjoint Louise Ebert


Chanceliers d'Allemagne
Présidents du Reich

Membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), il est le premier président du Reich de la république de Weimar après l'abdication de l'empereur Guillaume II en 1918.

Biographie

Enfance, études et premiers engagements politiques

Friedrich Ebert est le fils d'un tailleur. Apprenti-bourrelier à Wesel, puis employé d'un haras à Mannheim, il découvre la difficulté du travail. Il s'engage alors syndicalement et devient membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) en 1889. Il épouse Louise Rump le , à Brême.

Parlementaire et chef de parti

Friedrich Ebert est rédacteur à Brême en 1893 et député au Reichstag, en 1912.

Ebert incarne bientôt une aile droite du SPD, qui se veut pragmatique, face aux gardiens de l'orthodoxie marxiste et dirigeants historiques du parti comme Karl Kautsky et August Bebel. Ebert a l'appui de l'appareil de plus en plus bureaucratisé, et est par ailleurs appuyé par l'appareil encore plus puissant de la centrale syndicale. En 1911, il se présente à la co-présidence du parti contre Hugo Haase, le candidat proche de Bebel. Il est battu de peu, mais se retrouve finalement président du parti en 1913, lors de la mort de Bebel. Cette montée en puissance avec l'appui de l'appareil lui a valu d'être qualifié de « Staline de la social-démocratie » par l'historien Carl Schorske[3].

Dès le début de la Première Guerre mondiale, il fait partie de la majorité du SPD favorable au vote des crédits de guerre. Il s'oppose cependant à la politique d'annexion. Il dirige l’exclusion des militants du SPD opposés à la guerre, dont Hugo Haase et Rosa Luxemburg, qui créent l’USPD en 1917. En janvier 1918, il essaie de servir de médiateur dans la grève des ouvriers de Berlin et d'éviter les débordements.

Chancelier

Le , au début de la révolution de Novembre, le prince Maximilien de Bade, cousin (libéral) du Kaiser et dernier chancelier impérial, laisse le gouvernement à Ebert.

Au Conseil des commissaires du peuple, qu’il dirige, il fait en sorte d'arrêter la révolution et d'instaurer des élections pour une Assemblée nationale, dans le but d'ériger une démocratie représentative. Le lendemain , il signe un pacte avec les hauts dirigeants de l'armée pour restaurer l'ordre dans les États fédérés. Ce pacte est considéré comme une trahison par la gauche et l'extrême-gauche socialistes car il a eu pour conséquence de retourner des milices et les corps francs contre la révolution sociale. Sa politique de répression, qui fait de nombreux morts, entraîne la rupture avec les commissaires du peuple du Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne (USPD), qui démissionnent le . En , avec l'aide des corps francs, son gouvernement écrase la révolte spartakiste de Berlin au cours de laquelle Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés. Dans les mois qui suivent, les autres tentatives de révolution marxiste, comme le gouvernement de la république des conseils de Bavière, sont également réprimées.

Président

Portrait de Friedrich Ebert par Lovis Corinth, en 1924.

L'assemblée nationale de Weimar élit Friedrich Ebert président du Reich le . Il se veut président pour toutes les couches de la population.

Le , il est réélu à une large majorité par le Reichstag, les députés ayant renoncé à organiser des élections au suffrage universel à cause de la situation politique jugée peu sûre.

L'opposition de droite de plus en plus forte le calomnie et propage sans cesse des rumeurs à son sujet.

En , un tribunal de Magdebourg condamne un journaliste qui l'avait diffamé en l'accusant d'être un « traitre à sa patrie » en raison du rôle qu'il avait joué au cours des grèves de . Néanmoins, ce tribunal déclare aussi qu'Ebert avait dans les faits commis une trahison. Ebert se sent malade, mais préfère se défendre plutôt que de se soigner correctement.

Mort

Après la mort d'Ebert, une foule d'environ mille personnes se presse le dimanche dans la matinée devant le palais présidentiel, Wilhelmstraße.
Défilé militaire funèbre donné à l'occasion du « dernier voyage de Friedrich Ebert », sur fond de feux allumés sur des colonnes évoquant des obélisques dans la Wilhelmstraße où était situé le palais présidentiel.

Ebert meurt le des suites d'une appendicite non prise en considération dans la hâte du procès.

Dans les arts

Le peintre George Grosz en brosse un portrait ironique dans son œuvre Souviens-toi de l'oncle August, l'inventeur malchanceux.

Notes et références

  1. Chancelier impérial jusqu'au .
  2. Prononciation en allemand standard retranscrite selon la norme API.
  3. Carl E. Schorske, German social democracy, 1905-1917 : the development of the great schism, Harvard University Press, (ISBN 0-674-35125-8 et 978-0-674-35125-7, OCLC 9080747, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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