Auguste Forel

Auguste Forel, de son nom complet Auguste-Henri Forel, né le à Morges dans le canton de Vaud (originaire du même lieu, de Cully, de Chigny et de Lonay[1]) et mort le à Yvorne, est un entomologiste, neuroanatomiste, psychiatre et eugéniste suisse, partisan de l'hygiène raciale[2].

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Auguste Forel
Portrait d'Auguste Forel.
Biographie
Naissance
Morges
Décès (à 82 ans)
Yvorne
Enfants Oscar Forel
Thématique
Formation Université de Zurich
Profession Entomologiste, psychologue, psychiatre, neurologue (en), espérantiste, myrmécologue (d), philosophe, essayiste (d), professeur d'université (d) et biologiste
Employeur Université de Zurich
Membre de Association universelle d'espéranto
Données clés
La Fourmillière - Yvorne Suisse - Auguste Forel.

Il est considéré comme l'un des pères de la psychiatrie moderne[1].

Biographie

Sa mère est une huguenote originaire des Cévennes[1].

Après avoir suivi le gymnase classique à Lausanne[1], Auguste-Henri Forel fait des études de médecine à Zurich. À Vienne, il rédige une thèse de doctorat sur le thalamus ou couche optique sous la direction de l'anatomiste Theodor Meynert, spécialiste du cerveau, en 1871.

Depuis toujours, ses intérêts le portent vers l'étude des fourmis : la myrmécologie ; son premier travail sur l'instinct meurtrier de la Solenopsis fugax paraît en 1869. Son ouvrage Les fourmis de la Suisse, qu'il adresse à Charles Darwin avec qui il entretient ensuite une correspondance[1], lui vaut le Prix Schläfli attribué par la Société helvétique des sciences naturelles (1872). Il est considéré comme le premier myrmécologue au monde[1].

Il est chirurgien lors de la guerre franco-allemande de 1870. Les horreurs de la guerre nourrissent son pacifisme[1].

En 1873, il se rend à l'hôpital psychiatrique de district de Munich, fondé par Bernhard von Gudden, médecin de Louis II de Bavière. En 1879, Il est nommé médecin assistant à l'asile d'aliénés du Burghölzli à Zurich ; la même année, il en reprend la direction et reçoit le titre de professeur ordinaire de psychiatrie. Il reste une vingtaine d'années à ce poste[1].

Convaincu par un adepte de la Croix-Bleue, Jakob Bosshardt, il devient abstinent (1886) et lutte inlassablement contre l'alcoolisme. En 1888, il fonde un centre de désintoxication pour alcooliques à Ellikon an der Thur, aujourd'hui clinique Forel, et nomme Bosshardt comme directeur. Malgré ses réticences à l'égard de tout ce qui est religieux, il devient également le fondateur de la première loge de Bons-Templiers en Suisse (1892).

Premier chercheur à effectuer des coupes d'un cerveau entier[1], il revendique aussi la paternité de la théorie des neurones (1886) en même temps que Wilhelm His (1831-1904), mais indépendamment de lui.

En 1887, il s'initie à la technique de l'hypnose. L'année suivante, il obtient que la psychiatrie devienne matière des examens fédéraux de médecine. En 1894, il élabore un projet pour une loi suisse sur l'aliénation (non promulguée), qui exerce des effets durables sur certaines législations cantonales ; dans le canton de Vaud notamment, la législation en matière de psychiatrie emprunte ses idées à l'eugénisme et ne recule pas devant la stérilisation forcée (loi promulguée en 1928 et restée en vigueur jusqu'au début des années 1990[1]). Il se prononce pour l'euthanasie dans certains cas de maladies psychiques. Il est nommé docteur honoris causa de philosophie de l'université de Zurich en 1896. Sa vision du monde s'inscrit dans l'idéologie raciste de l'impérialisme européen[3].

En 1898, il s'engage dans la lutte contre l'alcoolisme, pour la question sociale[pas clair], la psychiatrie, le droit pénal, la science et le pacifisme.

Il est chargé d'évaluer l'assassin d'Élisabeth d’Autriche, Luigi Lucheni, en tant qu'expert psychiatre et le déclare irresponsable. Il couvre ensuite le procès pour la Gazette de Lausanne. Il contribue dans ce contexte à ce que le droit pénal suisse tienne compte de la faculté de discernement et de la maladie mentale[1].

Il est également un pionnier de la sexologie. Son ouvrage « La question sexuelle », publié en 1905, dénonce l'oppression de la femme[1].

Pacifisme

En 1916, il devient socialiste, il apprend l'espéranto et se fait le défenseur de la Société des Nations. En 1920, il adhère à la religion universelle du bahaïsme[4] ; il avait refusé de faire sa confirmation à l'adolescence[1]. En 1921, il reçoit une lettre de ʿAbd-al-Bahāʾ, traitant de la nature spirituelle de l'homme et des preuves de l'existence de Dieu[5],[6].

Billet de banque de mille francs suisses de la 6e série.

Un portrait d'Auguste Forel figure sur les billets de 1 000 francs suisses de la 6e série, mise en circulation en 1976 et ayant cours jusqu'en 1998. Il est le père du psychiatre Oscar Forel.

Dans une série consacrée aux médecins et hommes de sciences célèbres, la poste suisse a également émis en 1971 un timbre de 20 centimes à son effigie.

Œuvres principales

Parue en 1905, La question sexuelle est rééditée de nombreuses fois.

  • Mémoires, édition de la Baconnière, 1941
  • Les fourmis de la Suisse: systématique, notices anatomiques et physiologiques, architecture, distribution géographique, nouvelles expériences et observations de mœurs. (1872), réédité en 2011, Éditeur : Nabu Press, (ISBN 117891481X)
  • L'âme et le système nerveux: hygiène et pathologie, (1906)
  • La Question sexuelle (1905, traduit en seize langues[1]), réédité en 2012 : La question sexuelle exposée aux adultes cultivés, préface de Christophe Granger, Éditeur : AUTREMENT, (ISBN 2746733633)

Bibliographie

Références

  1. Flavienne Wahli di Matteo, « Mémoire vaudoise – Féministe et eugéniste, Auguste Forel haïssait le vin », sur 24 heures, (consulté le )
  2. Quand la Suisse décidait du droit de naître.
  3. Hans Fässler, Une Suisse esclavagiste : voyage dans un pays au-dessus de tout soupçon, Paris, Éditions Duboiris, , 286 p. (ISBN 978-2-916872-04-9), « Quelles races sont utiles à l'évolution ultérieure de l'humanité, quelles races ne le sont pas? Et si les races les plus basses sont inutiles, comment les éliminer peu à peu? ».
  4. National Spiritual Assembly of the Baha'is of Switzerland, « Swiss Baha'is Celebrate 100 Years of Contributing to World Civilization », en ligne.
  5. ‘Abdu’l-Bahá, Lettre d'`Abdu’l-Bahá au Professeur Auguste Forel, Maison d'éditions bahá'íes, 26 rue Saint Quentin, 1040 Bruxelles, Belgique (lire en ligne).
  6. (en) John Paul Vader, For Good Of Mankind : August Forel And The Baha'i Faith, George Ronald Publisher, 3 Rosecroft Lane, Welwyn, Herts AL6 0UB, UK, , 114 p. (ISBN 978-0-85398-172-5, lire en ligne).

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