Bertrand Russell

Bertrand Arthur William Russell, 3e comte Russell, né le à Trellech (Monmouthshire, pays de Galles), et mort le près de Penrhyndeudraeth, au pays de Galles, est un mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique.

Pour les articles homonymes, voir Russell.

Russell est considéré comme l'un des philosophes les plus importants du XXe siècle. Sa pensée peut être présentée selon trois grands axes.

La logique est le fondement des mathématiques : Russell est, avec Frege, l'un des fondateurs de la logique contemporaine. Son ouvrage majeur, écrit avec Alfred North Whitehead, a pour titre Principia Mathematica. À la suite des travaux d'axiomatisation de l'arithmétique de Peano, Russell a tenté d'appliquer ses propres travaux de logique à la question du fondement des mathématiques[48] (cf. logicisme).

Il soutient l'idée d'une philosophie scientifique[49] et propose d'appliquer l'analyse logique aux problèmes traditionnels, tels que l'analyse de l'esprit, de la matière (problème corps-esprit), de la connaissance, ou encore de l'existence du monde extérieur. Il est ainsi le père de la philosophie analytique. Jules Vuillemin le fera connaître en France.

Il écrit des ouvrages philosophiques dans une langue simple et accessible, en vue de faire partager sa conception d'une philosophie rationaliste œuvrant pour la paix et l'amour. Il s'engage dans de nombreuses polémiques[50] qui lui valent le qualificatif de « Voltaire anglais »[51] ou de « Voltaire du XXe siècle »[52],[53], défend des idées proches du socialisme[54] de tendance libertaire et milite également contre toutes les formes de religion, considérant qu'elles sont des systèmes de cruauté inspirés par la peur et l'ignorance[n 1]. Il organise le tribunal Sartre-Russell contre les crimes commis pendant la guerre du Viêt Nam.

Son œuvre, qui comprend également des romans et des nouvelles, est couronnée par le prix Nobel de littérature en 1950[55], en particulier pour son engagement humaniste et comme libre penseur. Enfin, il devient membre du Parlement britannique.

Biographie

Bertrand Russell peint par Roger Fry en 1923.

Bertrand Russell, second fils du vicomte Amberley, nait le à Trellech, dans le Monmouthshire, au pays de Galles. Il a pour parrain le philosophe, logicien, économiste et homme politique anglais John Stuart Mill, ami de ses parents, qui décéda l'année suivante. Sa marraine est Helen Taylor, fille d'Harriet Taylor Mill et belle-fille de Mill.

Il perd sa mère et sa sœur en 1875, puis son père en 1876. Son grand-père, lord John Russell, le premier comte Russell, deuxième fils du 6e duc de Bedford (ancien premier ministre du Royaume-Uni de 1846 à 1852 et de 1865 à 1866) et sa grand-mère (née Lady Frances Elliot), tous deux victoriens rigoristes, obtiennent sa garde ainsi que celle de son frère aîné John Francis Stanley.

Après le décès de leur grand-père en 1878, les deux frères sont élevés par leur grand-mère lady Russell, dans une atmosphère religieuse et répressive. C'est son frère, John Francis, qui succède au titre de comte Russell. Bertrand est un adolescent solitaire, aux pulsions suicidaires, éduqué à la maison par des précepteurs et passant de nombreuses heures dans la bibliothèque de feu lord Russell. Son frère l'initie à la géométrie au cours de l'été 1883[56]. Russell se passionne alors pour les mathématiques[n 2]. Il écrira dans son autobiographie que sa découverte d'Euclide fut « pour lui aussi éblouissante que son premier amour »[57].

En 1890, il entre à Trinity College à l'Université de Cambridge, où il fait partie des Cambridge Apostles. Il étudie les mathématiques et les sciences morales.

En 1894, il épouse en premières noces Alys Pearsall Smith (en), une quaker américaine, contre l'avis de sa grand-mère. À partir de 1896, il mène une carrière scientifique, rencontrant Peano et correspondant avec Frege.

En 1901, il formule le paradoxe de Russell en rédigeant The Principles of Mathematics (publié en 1903). Cette même année est un tournant dans sa pensée morale : bouleversé par la souffrance d'Evelyn Whitehead[n 3], pour qui il éprouve un amour secret et impossible, il fait une expérience mystique qui le conduit à relativiser ses occupations intellectuelles « futiles » et à mesurer la solitude épouvantable de l'être humain. Il révise alors entièrement ses vues morales et politiques : désormais, Russell s'efforce de diffuser l'amour de l'humanité et milite contre toute forme de violence.

En 1908, il est élu à la Royal Society. Il est à l'époque l'amant de Lady Ottoline Morrell. En 1911, il fait la connaissance de Ludwig Wittgenstein; ce sera l'une des rencontres les plus déterminantes de son existence philosophique.

En 1910, paraît le premier volume de son œuvre maîtresse du point de vue de la logique, les Principia Mathematica, écrits en collaboration avec Alfred North Whitehead. Suivent deux autres volumes parus en 1912 et 1913.

Durant la Première Guerre mondiale, ses activités pacifistes le font renvoyer du Trinity College en 1916 après qu'il eut été condamné, suivant le Defence of the Realm Act, à purger une peine de six mois à la prison de Brixton en 1918[59], pour avoir écrit un texte jugé illégal dans lequel il se positionnait contre l'invitation faite aux États-Unis d'entrer en guerre aux côtés de la Grande-Bretagne[60].

En 1918, il publie Roads to Freedom : Socialism, Anarchism, and Syndicalism (Le monde qui pourrait être), un traité en faveur du syndicalisme révolutionnaire[61].

En 1920, il fait partie d'une délégation britannique officielle en Russie bolchévique où il rencontre Lénine et Trotsky. Il en revient très critique sur le régime bolchevique qu'il qualifie de dictature. Il publie une critique du régime dans The Practice and Theory of Bolshevism[62] (1920). Puis il va donner des cours à Pékin, accompagné de sa maîtresse Dora Black. Il souffre en Chine d'une grave pneumonie, si bien que des journaux japonais annoncent à tort sa mort. Lorsqu'il visite le Japon avant de retourner au Royaume-Uni, il fait dire par Dora Black aux journalistes que « M. Bertrand Russell, étant mort selon la presse japonaise, n'est pas en mesure de donner d'interview aux journalistes japonais ».

En 1921, à leur retour au Royaume-Uni, Dora Black est enceinte de cinq mois, si bien que Bertrand Russell divorce précipitamment d'Alys Pearsall Smith pour l'épouser. Ils ont deux enfants, John Conrad (le futur quatrième comte Russell) et Katharine Jane (plus tard Lady Katharine Tait). À cette époque, Russell écrit des livres et fonde avec Dora une école expérimentale, la Beacon Hill School (en), en 1927.

En 1931, à la suite de la mort de son frère, il devient le troisième comte Russell et siège ainsi à la Chambre des lords. « Il y brille par la sagesse de ses interventions[63]. »

Son mariage avec Dora Black bat de l'aile et ils finissent par divorcer après qu'elle a eu deux enfants avec un journaliste américain, Griffin Barry. En 1936, Lord Russell épouse en troisièmes noces Patricia Spence (surnommée « Peter »), qui était la gouvernante de ses enfants depuis 1930. Ils auront un fils, Conrad Sebastian Robert, futur cinquième comte Russell, célèbre historien et homme politique britannique.

À partir de 1939, il va donner des cours aux États-Unis au City College of New York mais en est destitué en 1940 sous le prétexte que ses opinions sur le mariage et l'éducation le rendent « moralement inapte » à enseigner.

En 1944, il regagne le Royaume-Uni pour enseigner à nouveau au Trinity College. En 1949, il reçoit l'ordre du Mérite, et en 1950 le prix Nobel de littérature.

Sa femme Patricia Spence obtient le divorce en 1952, et il épouse peu après en quatrièmes noces Edith Finch, avec qui il vivra jusqu'à sa mort.

Durant les années 1950 et 1960, il s'engage dans diverses causes politiques, essentiellement pour le désarmement nucléaire et contre la guerre du Viêt Nam, prenant vigoureusement position contre la politique du gouvernement des États-Unis.

Il publie à la fin des années 1960 son autobiographie en trois volumes, et meurt en 1970 dans sa résidence de Plas Penrhuyn, à Penrhyndeudraeth, Merionethshire, au Pays de Galles.

Famille

Photographie de Russell à 4 ans.
Maison d'enfance, Pembroke Lodge.

Russell fait partie d'une famille influente et libérale de l'aristocratie britannique[64]. Ses parents, le vicomte et la vicomtesse Amberley, étaient radicaux pour leur époque. Lord Amberley consentit à la liaison de sa femme avec le tuteur de leurs enfants, le biologiste Douglas Spalding. Tous deux furent les premiers défenseurs de la contraception à une époque où cela était considéré comme scandaleux. L'athéisme de Lord Amberley s'était fait ressentir lorsqu’il a demandé au philosophe John Stuart Mill d'agir en tant que parrain laïque de Russell[65]. Mill est mort l'année après la naissance de Russell, mais ses écrits ont eu une grande influence sur la vie de Russell.

Son grand-père paternel, le comte Russell, a été demandé à deux reprises par la reine Victoria afin de former un gouvernement, en la servant comme Premier ministre dans les années 1840 et 1860[66]. Les Russell s'établirent comme l'une des plus grandes familles britanniques Whig et participèrent à tous les grands événements politiques de la dissolution des monastères en 1536-40 à la Glorieuse Révolution en 1688-89 et à la Reform Act de 1832[67]. Lady Amberley était la fille de Lord et de Lady Stanley d'Alderley[68]. Russell a souvent craint les railleries de sa grand-mère maternelle[69], l'une des militantes pour l'éducation des femmes[70].

Enfance et jeunesse

Russell avait un frère, Francis (qui a près de sept ans de plus que lui) et une sœur, Rachel (qui a quatre ans de plus que lui). En juin 1874, la mère de Russell mourut de diphtérie, suivie de peu par la mort de Rachel. En janvier 1876, son père meurt de bronchite après une longue période de dépression. Francis et Bertrand furent placés sous la garde de leurs grands-parents paternels victoriens, qui vivaient à Pembroke Lodge, à Richmond Park. Son grand-père, l'ancien premier ministre John Russell, est décédé en 1878, et Russell en a gardé le souvenir d'un vieillard aimable en fauteuil roulant. Sa grand-mère, la comtesse Russell (née Lady Frances Elliot), était la figure de famille dominante pour le reste de l'enfance et de la jeunesse de Russell[68]. La comtesse exigeait que les enfants soient élevés comme agnostiques. En dépit de son conservatisme religieux, elle professait des opinions progressistes dans d'autres domaines (acceptant le darwinisme et soutenant le Irish Home Rule), et a influencé la perspective de Bertrand Russell sur la justice sociale, ainsi que la défense de ses principes tout au long de sa vie. Son verset préféré de la Bible, « Tu ne suivras point la multitude pour faire le mal » (Exode 23:2), devint sa devise. L'atmosphère à Pembroke Lodge était religieuse, restriction émotionnelle, et formalisme ; Francis réagit à cela en se rébellant ouvertement, mais le jeune Bertrand apprit à cacher ses sentiments.

L'adolescence de Russell était très solitaire, et il a souvent envisagé le suicide. Il a remarqué dans son autobiographie que ses intérêts les plus vifs se trouvaient dans la religion et les mathématiques, et que seul son désir de connaissances mathématiques supplémentaires l'a écarté du suicide[71]. Il a été éduqué à la maison par une série de tuteurs[55]. Quand Russell avait onze ans, son frère Francis lui a présenté l'œuvre d'Euclide, qui a transformé sa vie[72].

Durant ces années de formation, il a également découvert les travaux de Percy Bysshe Shelley. Dans son autobiographie, il écrit : « J'ai passé tout mon temps libre à le lire et à l'apprendre par cœur, ne connaissant personne à qui je puisse parler de ce que je pensais ou ressentais, je réfléchissais à ce qu'il aurait été merveilleux de connaître Shelley, et de me demander si je devais rencontrer un être humain vivant avec qui je devrais ressentir tant de sympathie »[73]. Russell a affirmé qu'à partir de l'âge de 15 ans, il a passé beaucoup de temps à réfléchir à la validité du dogme religieux chrétien, qu'il a trouvé très peu convaincant. À cet âge, il est arrivé à la conclusion qu'il n'existe pas de libre arbitre et, deux ans plus tard, qu'il n'y a pas de vie après la mort. Enfin, à l'âge de 18 ans, après avoir lu l'autobiographie de Mill, il a abandonné l'argument de la « Première Cause » et est devenu athée[73].

Université et premier mariage

Russell a reçu une bourse pour le Tripos mathématique au Trinity College, Cambridge, et a commencé ses études dans celle-ci en 1890[74], prenant comme coach Robert Rumsey Webb (en). Il a fait la connaissance du jeune George Edward Moore et a été influencé par Alfred North Whitehead, qui l'a recommandé aux Cambridge Apostles. Il s'est rapidement distingué en mathématiques et philosophie, se graduant comme le septième Wrangler en 1893 et devenant un Fellow en 1895[75],[76]. Russell a d'abord rencontré le Quaker américain Alys Pearsall Smith (en) à l'âge de 17 ans. Il est devenu un ami de la famille Pearsall Smith  ils le connaissaient en tant que « petit-fils de Lord John » et aimaient le montrer  et voyagea avec eux sur le continent ; c'est en leur compagnie que Russell visita l'Exposition universelle de Paris de 1889 et monta sur la Tour Eiffel peu de temps après qu'elle fut terminée[77].

Il est rapidement tombé amoureux de la puritaine, Alys, qui était une diplômée de Bryn Mawr College près de Philadelphie, et, contrairement à la volonté de sa grand-mère, l'épousa le . Leur mariage a commencé à s'effondrer en 1901 lorsque Russell s'est aperçu, alors qu'il faisait du vélo, qu'il ne l'aimait plus. Alys lui a demandé s'il l'aimait, et Russell a répondu que ce n'était pas le cas. Russell n'aimait pas la mère d'Alys, la trouvant maîtresse et cruelle. Ils ont finalement divorcé en 1921, après une longue période de séparation[77]. Pendant cette période, Russell avait des relations passionnées (et souvent simultanées) avec un certain nombre de femmes, y compris Lady Ottoline Morrell[78] et l'actrice Constance Malleson[79]. Certains ont laissé entendre qu'il a eu une liaison avec Vivienne Haigh-Wood (en), institutrice et écrivaine anglaise et première épouse de T. S. Eliot[80].

Début de carrière

Russell en 1907.

Russell a commencé à publier son travail en 1896 avec la German Social Democracy, une étude en politique, qui a été une première indication d'un intérêt envers la théorie politique et sociale tout au long de sa vie. En 1896, il enseigna la German Social Democracy à la London School of Economics. Il était membre du Coefficients club mis en place en 1902 par les militants de Fabian, Sidney et Beatrice Webb[81]. Il a alors commencé une étude intensive des fondements des mathématiques à Trinity College. En 1898, il écrivit An Essay on the Foundations of Geometry qui traitait des métriques de Cayley-Klein utilisées en géométrie non euclidienne[82]. Il a assisté au Congrès mondial de philosophie à Paris en 1900, où il a rencontré Giuseppe Peano et Alessandro Padoa. Les Italiens avaient répondu à Georg Cantor, faisant de la théorie des ensembles une science; Ils ont donné à Russell leur littérature, et notamment le Formulario mathématico. Russell fut impressionné par la précision des arguments de Peano au Congrès, et se lança dans cette littérature dès son retour en Angleterre, et trouva le paradoxe de Russell. En 1903, il publie The Principles of Mathematics, un ouvrage sur les fondements des mathématiques. Cet ouvrage a avancé la thèse selon laquelle les mathématiques et la logique sont une seule et même science[55]. À l'âge de 29 ans, en février 1901, Russell subit ce qu'il appelait une « sorte d'illumination mystique », après avoir vu la souffrance aiguë de la femme de Whitehead lors d'une attaque d'angine de poitrine. « Je me suis retrouvé rempli de sentiments semi-mystiques sur la beauté [...] et avec un désir presque aussi profond que celui du Bouddha de trouver une philosophie qui devrait rendre la vie humaine supportable », se souviendra plus tard Russell. « Au bout de ces cinq minutes, je suis devenu une personne complètement différente[83]. »

En 1905, il écrit l'essai « De la dénotation », qui a été publié dans la revue philosophique Mind (journal) (en). Russell a été élu Fellow de la Royal Society (FRS) en 1908[84],[68]. Les Principia Mathematica, œuvre en trois volumes écrit en collaboration avec Whitehead, a été édité entre 1910 et 1913. Cet ouvrage, avec The Principles of Mathematics, a rapidement rendu Russell mondialement célèbre dans son domaine.

En 1910, il devient professeur à l'université de Cambridge, où il est approché par l'étudiant autrichien Ludwig Wittgenstein, qui devient son doctorant. Russell considérait Wittgenstein comme un génie et un successeur qui continuerait son travail concernant la logique. Il passa des heures à s'occuper des diverses phobies de Wittgenstein et de ses épisodes fréquents de dépressions. Ce fut souvent une perte de temps pour Russell, mais celui-ci a continué à être fasciné par Wittgenstein et a encouragé son développement académique, notamment son Tractatus logico-philosophicus publié en 1922[85]. Russell a donné ses conférences sur l'Atomisme logique, sa version de ces idées, en 1918, avant la fin de la Première Guerre mondiale. À cette époque, Wittgenstein était au service de l'armée autrichienne et a ensuite passé neuf mois dans un camp de prisonniers de guerre italien à la fin du conflit.

Première Guerre mondiale

Au cours de la Première Guerre mondiale, Russell fut l'une des rares personnes à se livrer à des activités pacifistes actives. Il fut cofondateur puis président de l'organisation No-Conscription Fellowship (en) opposée à la conscription et partisane de l'objection de conscience. En 1916, il fut renvoyé du Trinity College après sa condamnation en vertu du Defense of the Realm Act[86]. Russell a joué un rôle important dans la Leeds Convention en juin 1917, un événement historique qui a vu plus d'un millier de « socialistes anti-guerre » se rassembler ; beaucoup étant des délégués du Parti travailliste indépendant et du Parti socialiste, unis dans leurs convictions pacifistes, et préconisant un règlement de la paix[87]. La presse internationale a rapporté que Russell a comparu avec un certain nombre de députés travaillistes, y compris Ramsay MacDonald et Philip Snowden, ainsi que l'ancien député libéral et militant anti-conscription, le professeur Arnold Lupton (en). Après l'événement, Russell a dit à Lady Ottoline Morrell que, « à ma grande surprise, quand je me suis levé pour parler, on m'a donné la plus grande ovation possible à donner à quelqu'un »[88]. L'incident de Trinity a abouti à une amende de 100 £, qu'il a refusé de payer dans l'espoir qu'il serait envoyé en prison, mais ses livres ont été vendus aux enchères afin de recueillir l'argent nécessaire.

Une condamnation ultérieure pour avoir publiquement fait des conférences contre l'invitation faite aux États-Unis d'entrer dans la guerre du côté du Royaume-Uni a entraîné six mois d'emprisonnement dans la prison de Brixton en 1918[89]. Durant cette période, Russell a lu énormément et a écrit son livre « Introduction à la philosophie mathématique ».

« I found prison in many ways quite agreeable. I had no engagements, no difficult decisions to make, no fear of callers, no interruptions to my work. I read enormously; I wrote a book, "Introduction to Mathematical Philosophy"... and began the work for "Analysis of Mind" »

 The Autobiography of Bertrand Russell[73]

«  J'ai trouvé la prison à bien des égards tout à fait agréable. Je n'avais aucun engagement, aucune décision difficile à prendre, aucune crainte des visiteurs, aucune interruption à mon travail. J'ai lu énormément; J'ai écrit un livre, « Introduction to Mathematical Philosophy » [...] et commencé le travail pour l'Analysis of Mind.

 »

 Autobiographie[73]

Russell a été rétabli en 1919, puis a démissionné en 1920. Il est ensuite devenu conférencier Tarner en 1926 et est encore devenu un Fellow de 1944 jusqu'en 1949. En 1924, Bertrand a à nouveau attiré l'attention de la presse lors d'un « banquet » à la Chambre des communes avec des militants bien connus, dont Arnold Lupton, qui avait été député et emprisonné pour « résistance passive au service militaire ou naval ».

Entre-deux-guerres

En août 1920, Russell se rendit en Russie soviétique dans le cadre d'une délégation officielle envoyée par le gouvernement britannique pour enquêter sur les effets de la Révolution russe[90]. Il a écrit une série d'articles en quatre parties, intitulée « Soviet Russia  1920 », pour le magazine américain The Nation[91],[92]. Il a rencontré Vladimir Lénine et a eu une conversation d'une heure avec lui. Dans son autobiographie, il mentionne qu'il a trouvé Lénine décevant, sentant en lui une « cruauté impie » et le comparant à « un professeur opiniâtre ». Il a navigué sur la Volga sur un navire à vapeur. Ses expériences ont détruit son soutien provisoire pour la révolution. Il a écrit un livre Pratique et théorie du bolchevisme[92] sur ses expériences sur ce voyage. L'amante de Russell, Dora Black, auteur britannique militante féministe et socialiste, a visité la Russie indépendamment de lui en même temps; Contrairement à lui, elle était enthousiaste à l'égard de la révolution[92].

L'automne suivant, Russell, accompagné de Dora, visita Pékin pour donner une conférence sur la philosophie pendant un an[55]. Il y est allé avec optimisme et espoir, considérant la Chine comme étant alors sur un nouveau chemin[93]. D'autres chercheurs étaient présents en Chine à l'époque, tel que John Dewey[94] et Rabindranath Tagore, poète indien[55]. Avant de quitter la Chine, Russell est tombé gravement malade d'une pneumonie, et des rapports erronés concernant sa mort ont été publiés dans la presse japonaise[94]. Lorsqu'il visite le Japon avant de retourner au Royaume-Uni, il fait dire par Dora aux journalistes que « M. Bertrand Russell, étant mort selon la presse japonaise, n'est pas en mesure de donner d'interview aux journalistes japonais »[95],[73].

Russell avec ses enfants, John et Kate.

Dora était enceinte de six mois lorsque le couple est rentré en Angleterre le . Russell a arrangé un divorce précipité d'Alys, afin de se marier avec Dora Black six jours après que le divorce a été finalisé, le . Ils ont eu deux enfants, John Conrad Russell (en), né le , et Katharine Jane Russell (plus tard Lady Katharine Tait), née le . Russell a pendant cette période en écrivant des livres expliquant des questions de physique, d'éthique et d'éducation. De 1922 à 1927, les Russells partagèrent leur temps entre Londres et Cornouailles, passant leurs étés à Porthcurno (en)[96]. Lors des élections générales de 1922 et de 1923, Russell était un candidat du parti travailliste dans la circonscription de Chelsea, mais seulement car il savait qu'il avait extrêmement peu de chances d'être élu.

Avec Dora, Russell a fondé l'école expérimentale de Beacon Hill en 1927. L'école a connu une succession d'emplacements différents, y compris à la résidence des Russells, près de Harting. Le , Dora a donné naissance à son troisième enfant Harriet Ruth. Après que celui-ci a quitté l'école en 1932, Dora la poursuivit jusqu'en 1943[97].

Lors d'une tournée aux États-Unis en 1927, Russell rencontra Barry Fox (plus tard Barry Stevens (en)), Gestalt-thérapeute de renom et plus tard écrivain. Russell et Fox ont développé une relation intensive. D'après Fox : « pendant trois ans, nous étions très proches[98]. » Fox a envoyé sa fille Judith à l'école de Beacon Hill pendant un certain temps. De 1927 à 1932, Russell a écrit 34 lettres à Fox[99].

À la mort de son frère aîné Francis, en 1931, Russell est devenu le 3e comte Russell.

Le mariage de Russell avec Dora est devenu de plus en plus ténu, et il a atteint un point de rupture lorsque Dora eu son deuxième enfants d'un journaliste américain, Griffin Barry[97]. Ils se sont séparés en 1932 et ont finalement divorcé. Le 18 janvier 1936, Russell épousa sa troisième femme, une étudiante d'Oxford nommée Patricia Spence Peter »), qui était la gouvernante de ses enfants depuis 1930. Russell et Peter ont eu un fils, Conrad Sebastian Robert Russell, 5e comte Russell, devenu un historien et l'un des chefs de file du Parti libéral-démocrate[68].

Russell est retourné à la London School of Economics pour donner des conférences sur la science du pouvoir en 1937.

Au cours des années 1930, Russell est devenu un ami proche et collaborateur de V. K. Krishna Menon (en), alors secrétaire de la Ligue d'Inde.

Seconde Guerre mondiale

Russell s'oppose au réarmement contre l'Allemagne nazie, mais en 1940 il change d'avis car selon lui il est plus important d'éviter une guerre mondiale à grande échelle que de vaincre Hitler, concluant que si l'Allemagne prenait toute l'Europe, la démocratie aurait été sous menace permanente. En 1943, il a adopté une position à l'égard de la guerre à grande échelle, et devient « pacifiste politique relatif »[100],[73].

Avant la Seconde Guerre mondiale, Russell a enseigné à l'université de Chicago, puis a déménagé à Los Angeles pour donner des conférences au Département de Philosophie de l'UCLA. Il a été nommé professeur au City College of New York (CCNY) en 1940, mais après un tollé public, sa nomination a été annulée par un jugement qui l'a déclaré « moralement inapte » à enseigner au collège en raison de ses opinions  notamment à la morale sexuelle, détaillée dans Marriage and Morals (1929). La protestation a été lancée par la mère d'un étudiant qui n'aurait pas été accepté à son cours de deuxième cycle en logique mathématique. De nombreux intellectuels, dirigés par John Dewey, ont protesté contre son traitement[101]. L'aphorisme fréquemment cité d'Albert Einstein selon lequel « Les grands esprits ont toujours rencontré une opposition farouche des esprits médiocres. », est utilisé dans sa lettre ouverte datée du , à Morris Raphael Cohen, professeur émérite au CCNY, soutenant la nomination de Russell. Dewey et Horace M. Kallen ont édité une collection d'articles sur l'affaire CCNY dans The Bertrand Russell Case. Il rejoint peu de temps après la Fondation Barnes, donnant des conférences à un public varié sur l'histoire de la philosophie; Ces conférences formaient la base de son livre Histoire de la philosophie occidentale . Sa relation avec l'excentrique Albert C. Barnes s'est rapidement dégradée, et il est retourné au Royaume-Uni en 1944 pour rejoindre la faculté du Trinity College.

Troisième âge

Russell a participé à de nombreuses émissions sur la BBC, en particulier The Brains Trust et Third Programme, sur divers sujets d'actualité et de philosophie. À cette époque, Russell était mondialement renommé, souvent sujet ou auteur d'articles de journaux et de magazines, et il était appelé à donner son avis sur une grande variété de sujets, même mondains. En route pour l'une de ses conférences à Trondheim, Russell était l'un des 24 survivants (sur un total de 43 passagers) d'un accident d'avion à Hommelvik en octobre 1948. Il a dit que s'il était en vie, c'était parce qu'il était fumeur, en effet, les personnes qui se sont noyées étaient dans la partie non-fumeur de l'avion[102],[73]. Histoire de la philosophie occidentale (1945) est devenue un best-seller et a fourni à Russell un revenu régulier pour le reste de sa vie. En 1942, Russell plaide en faveur d'un socialisme modéré, capable de surmonter ses principes métaphysiques, dans une étude sur le matérialisme dialectique, lancée par l'artiste et philosophe autrichien Wolfgang Paalen dans sa revue DYN : « Je pense que la métaphysique de Hegel et Marx est tout à fait absurde  la prétention de Marx à être une « science » n'est pas plus justifiée que celle de Mary Baker Eddy, ce qui ne veut pas dire que je suis opposé au socialisme » En 1943, Russell a exprimé son soutien au sionisme: « Je m'aperçois peu à peu que, dans un monde dangereux et hostile, il est essentiel que les Juifs aient un pays qui leur appartient, une région où ils ne sont pas des étrangers suspects, un État qui incarne ce qui est caractéristique de leur culture ».

Dans un discours prononcé en 1948, Russell a déclaré que si l'attaque de l'URSS se poursuivait, il serait moralement plus grave d'aller à la guerre après que l'URSS se serait dotée d'une bombe atomique que si elle n'en possédait pas, car si l'URSS n'avait pas de bombe, l'Occident aurait gagné plus rapidement et aurait fait moins de victimes que s'il y avait des bombes atomiques dans les deux camps[103]. À cette époque, seuls les États-Unis possédaient une bombe atomique, et l'URSS exerçait une politique extrêmement agressive vis-à-vis des pays d'Europe de l'Est qui étaient absorbés par la sphère d'influence de l'Union soviétique. Juste après que les bombes atomiques eurent explosé sur Hiroshima et Nagasaki, Russell a écrit des lettres et a publié des articles dans les journaux de 1945 à 1948, déclarant clairement qu'il était moralement justifié d'aller à la guerre contre l'URSS en utilisant des bombes atomiques car les États-Unis en possédaient avant l'URSS. Après que l'URSS eut effectué ses essais nucléaires, Russell changea de position en plaidant pour l'abolition totale des armes atomiques[104].

Russell continua à écrire sur la philosophie. Il a écrit un avant-propos aux Words and Things d'Ernest Gellner, qui a été très critique de la pensée postérieure de Ludwig Wittgenstein et de philosophie du langage ordinaire. Durant les honneurs de l'anniversaire du Roi du 9 juin 1949, Russell a reçu l'ordre du Mérite, et le prix Nobel de littérature l'année suivante[68]. Lorsqu'on lui donna l'ordre du Mérite, George VI était affable, mais légèrement embarrassé de décorer un ancien prisonnier, en disant : « Vous avez parfois agi d'une manière qui ne serait pas si généralement adoptée »[105]. Russell se contenta de sourire, mais confia plus tard que la réponse qui lui vint à l'esprit était la suivante « C'est juste, tout comme votre frère ». En 1952, Spence demanda le divorce, et Russell fut très malheureux après cet événement. Russell se maria à sa quatrième épouse, Edith Finch, peu de temps après le précédent divorce, le 15 décembre 1952. Ils se connaissaient depuis 1925 et Edith avait enseigné l'anglais au Bryn Mawr College près de Philadelphie, partageant une maison pendant 20 ans avec la vieille amie de Russell Lucy Donnelly. Edith est restée avec lui jusqu'à sa mort. Le fils aîné de Russell, John, souffrait d'une maladie mentale grave, source de conflits entre Russell et son ancienne épouse Dora.

En septembre 1961, à l'âge de 89 ans, Russell a été emprisonné pendant sept jours à la prison de Brixton pour « violation de la paix », après avoir pris part à une manifestation anti-nucléaire à Londres[106]. Le magistrat a proposé à Russell de l'exonérer de prison s'il s'engageait à adopter une « bonne conduite », ce à quoi Russell a répondu : « Non, je ne veux pas[107],[108]. »

En 1962, Russell joua un rôle public dans la crise des missiles de Cuba : dans un échange de télégrammes avec le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, Khrouchtchev lui assura que le gouvernement soviétique ne serait pas irréfléchi[109]. Russell envoya par la suite ce télégramme au président Kennedy :


« YOUR ACTION DESPERATE. THREAT TO HUMAN SURVIVAL. NO CONCEIVABLE JUSTIFICATION. CIVILIZED MAN CONDEMNS IT. WE WILL NOT HAVE MASS MURDER. ULTIMATUM MEANS WAR... END THIS MADNESS[110] »

«  VOTRE ACTION DÉSESPÉRÉE. MENACE À LA SURVIE HUMAINE. AUCUNE JUSTIFICATION CONCEVABLE. L'HOMME CIVILISÉ LE CONDAMNE. NOUS N'AURONS PAS DE MASSACRE DE MASSE. ULTIMATUM SIGNIFIE GUERRE... METTEZ FIN À CETTE FOLIE »

Fin de vie et décès

Russell a publié son autobiographie en trois volumes en 1967, 1968 et 1969. Il a également fait un caméo avec pour rôle lui-même dans le film anti-guerre hindi Aman, réalisée en Inde en 1967. Ce fut la seule apparition de Russell dans un long métrage.

Buste de Russell dans le Red Lion Square.

En novembre 1969, il a appelé le secrétaire général des Nations Unies U Thant à soutenir une commission internationale des crimes de guerre pour enquêter sur les allégations de torture et de génocide commis par les États-Unis au Viêt nam du Sud pendant la guerre du Viêt Nam.

Le 31 janvier 1970, Russell a publié une déclaration condamnant « l'agression israélienne au Moyen-Orient », et en particulier les bombardements israéliens menés en profondeur sur le territoire égyptien dans le cadre de la guerre d'usure. Cette déclaration politique a été la dernière de Russell. Il a été lu à la Conférence internationale des parlementaires au Caire le 3 février 1970, le lendemain de sa mort[111].

Russell est mort de la grippe le 2 février 1970 à son domicile à Penrhyndeudraeth. Son corps a été incinéré dans la Colwyn Bay le 5 février 1970. Conformément à sa volonté, il n'y a pas eu de cérémonie religieuse. Ses cendres ont été dispersées sur les montagnes du Pays de Galles plus tard cette même année. L'évaluation de ses biens s’est élevée à 69 423 livres sterling.

En 1980, un mémorial dédié à Russell a été commandé par un comité comprenant le philosophe A. J. Ayer. Comprenant un buste de Russell dans le Red Lion Square à Londres sculpté par Marcelle Quinton.

Titres et honneurs de naissance

Russell a tenu les titres et honneurs suivants :

  • de sa naissance jusqu'en 1908 : The Honourable Bertrand Arthur William Russell ;
  • de 1908 à 1931 : The Honourable Bertrand Arthur William Russell, FRS ;
  • de 1931 à 1949 : The Right Honourable The Earl Russell, FRS ;
  • de 1949 à sa mort : The Right Honourable The Earl Russell, OM, FRS.

Logique et logicisme

Les contributions de Russell comprennent essentiellement le développement du calcul des prédicats de premier ordre, la défense du logicisme, le paradoxe qui porte son nom et la théorie des types.

Contexte historique

À la fin du XIXe siècle, Frege, avec son Begriffsschrift[112], a fait de la logique une science à part entière. Russell, dans Principles of Mathematics (1903) et Principia Mathematica (à partir de 1910) a lui-même construit de son côté un calcul des propositions, un calcul des classes, et un calcul des relations, d'après une analyse des propositions qui se heurtera toutefois à plusieurs difficultés  dont quelques paradoxes  et l'impossibilité d'analyser l'unité de la proposition.

La proposition en logique

En logique classique, le raisonnement est composé de jugements, les jugements d'idées. Cette conception, soutenue par Descartes et Port-Royal, est héritée d'Aristote[113] et est restée ainsi dominante pendant plus de deux millénaires. La nouvelle logique, initiée par Frege et Russell, pose en revanche la proposition atomique comme base. Dès lors, la logique consiste, d'une part, à combiner ces propositions, d'autre part, à analyser celles-ci en leurs éléments.

Propositions simples et complexes

Le point de départ de la logique, c'est la proposition atomique. Il faut donc commencer par définir le terme « proposition ».

Par proposition, il ne faut pas entendre quelque chose comme telle ou telle phrase, mais, dit Russell, « quelque chose qui peut se dire dans n'importe quelle langue[114] ». Russell considère tout d'abord la proposition comme une réalité en soi, puis il refusera en fin de compte de lui accorder un statut ontologique pour la définir comme « toutes les phrases de même signification qu'une phrase donnée[114] ».

Toute proposition de la logique est soit une proposition simple, une et inanalysable, soit une proposition complexe, c'est-à-dire résultant de la composition de propositions simples liées par certaines fonctions logiques. La proposition simple est appelée proposition atomique, et la combinaison de propositions atomiques est désignée par l'expression proposition moléculaire.

Dans La Philosophie de l'atomisme logique, Russell définit la proposition atomique comme « une proposition qui ne contient qu'un seul verbe ». « Socrate est mortel », « il pleut » sont des propositions atomiques, et elles sont ou vraies ou fausses.

Les propositions moléculaires sont des propositions composées de propositions atomiques liées par des mots qui ont une fonction logique. Ces mots sont des constantes logiques, par exemple : « et », « si... alors », et sont représentés en logique par des symboles. La fonction des constantes logiques est syntaxique et elles sont des opérateurs du calcul propositionnel qui ont une signification déterminée en tant que fonctions de vérité.

Les fonctions de vérité

Par exemple, soit p une proposition, et ~ le symbole de la constante logique sémantiquement équivalente à la négation. ~ est une fonction de vérité si la valeur de vérité d'une proposition moléculaire telle que ~ p peut être déterminée par la valeur de vérité de p, ce qui est en effet le cas : si p est vraie, ~ p est fausse, et si p est fausse, ~ p est vraie.

Les Principia Mathematica établissent la liste suivante de fonctions de vérité :

~ p : la négation
p q : produit logique, ou conjonction
p v q : somme logique, ou disjonction inclusive
p ⊃ q : implication
p ≡ q : équivalence.

Ces constantes logiques sont réparties en idées primitives ou définies d'après ces idées primitives. Ainsi :

p ⊃ q =Df ~ p v q
p q =Df ~(~ p v ~ q)
p ≡ q =Df (p ⊃ q) (q ⊃ p)

L'axiomatique logique des Principia Mathematica est donc composée d'idées primitives (p, q, r, etc. ; assertion ; négation, disjonction inclusive) et de ces définitions. Il s'agit ensuite de découvrir les propositions moléculaires valides qui en découlent.

Développements de la logique

Russell a réfuté la théorie naïve des ensembles ainsi que la logique de Gottlob Frege en découvrant un paradoxe qui porte désormais son nom (paradoxe de Russell), dont on peut donner diverses versions en langage ordinaire, par exemple le paradoxe du barbier : « Qui rase tous ceux et uniquement ceux, qui ne se rasent pas eux-mêmes ? »  situation qui engendre la question insoluble : ce barbier se rase-t-il ? Il comprit l'importance de ces paradoxes en 1901, alors qu'il travaillait aux Principes des mathématiques (1903). Pour les résoudre, Russell créa la théorie des types : les espèces logiques sont hiérarchisées et aucune fonction logique ne peut s'appliquer à des objets ayant son propre type.

Le logicisme

Il a écrit avec Alfred North Whitehead les Principia Mathematica (première édition : 1910-1913 ; seconde édition, préparée par Russell seul 1925 - 1927). Cet ouvrage fondateur a l'ambition d'effectuer la réduction de l'ensemble des mathématiques à la logique, qui constitue le projet logiciste annoncé dans les Principes des mathématiques. Pour ce faire, les Principia Mathematica procèdent à une axiomatisation et une formalisation de la logique des propositions et des prédicats, et en dérivent les objets et propositions des mathématiques. De fait, seule l'arithmétique élémentaire est abordée  le tome 4 des Principia qui devait aborder la géométrie ne fut jamais écrit. Les Principia Mathematica ont été le premier texte de référence de la nouvelle logique mathématique. Ils furent à la source des travaux des philosophes et logiciens Carnap[115], Quine et Gödel, notamment.

Il fut lauréat de la médaille Sylvester en 1934.

L'atomisme logique

« La raison pour laquelle j'appelle ma théorie l'atomisme logique est que les atomes auxquels je veux parvenir en tant que résidus ultimes de l'analyse sont des atomes logiques et non pas des atomes physiques. » (La Philosophie de l'atomisme logique).

Philosophie

La pensée de Russell a beaucoup évolué tout au long de sa vie, tant en ce qui concerne ses vues politiques que pour tout ce qui touche aux questions de philosophie, comme la théorie de la connaissance ou encore l'analyse de l'esprit. Le présent article ne présente que quelques thèses de Russell, thèses qu'il conviendra de développer et de replacer dans le devenir de sa pensée.

En philosophie, Russell apporta de nombreuses nouveautés en métaphysique, en épistémologie, en éthique et en Histoire de la philosophie. Il utilisa la logique pour tenter de clarifier les problèmes philosophiques, ce qui en fait l'un des fondateurs de la philosophie analytique. Mais son problème fondamental fut surtout de découvrir si l'Homme est capable de connaître quelque chose : « Existe-t-il au monde une connaissance dont la certitude soit telle qu'aucun Homme raisonnable ne puisse la mettre en doute ? » (Problèmes de philosophie, §1)

Philosophie du langage

La théorie des descriptions est sans doute la contribution la plus importante de Russell à la philosophie du langage[116]. Elle peut être abordée en posant la question de la valeur de vérité des phrases dont le sujet n'aurait pas de référent, comme : « le roi de France est chauve ». Le problème de cette dernière proposition est d'en identifier l'objet, étant donné qu'il n'y a pas de roi de France actuellement. Alexius Meinong a proposé la thèse d'une réalité d'entités non-existantes auxquelles nous nous référons dans le cas des propositions du type ci-dessus. Mais c'est une théorie pour le moins étrange.

Ce problème des descriptions définies inclut des pronoms personnels ou des noms propres. Russell a estimé qu'un nom propre devait être une description définie déguisée. Par exemple, quand on dit « George W. Bush est gentil », on doit vouloir dire quelque chose comme, « le 43e président des États-Unis est gentil. »

Mais quelle est la forme logique d'une description définie comme le précédent ? Comment les paraphraser pour faire apparaître que la vérité de l'ensemble de la proposition dépend de la vérité de ses parties ? Les descriptions définies se présentent comme des noms ne dénotant par nature qu'une seule et unique chose. Mais que dire alors de la proposition générale si l'une de ses parties semble ne pas être correcte ?

La solution de Russell est d'analyser tout d'abord non pas les termes seuls, mais la proposition entière contenant une description définie. « Le roi de France est chauve » peut être selon lui reformulé sous la forme d'une description indéfinie : « il y a un x tel que cet x est le roi de France, et il n'y a rien à part x qui soit roi de France, et x est chauve. » Alors, s'il n'y a pas de roi de France, la phrase devient fausse et non pas privée de sens.

Russell soutient que cette description définie contient une affirmation d'existence (« il y a un x tel que cet x est le roi de France ») et une affirmation d'unicité (« et il n'y a rien à part x qui soit roi de France »), et que l'on peut les considérer séparément de la prédication qui est le contenu manifeste de la proposition générale (« et x est chauve »). La proposition dit donc trois choses sur un sujet : la description définie en contient deux, et le reste de la proposition contient la dernière (la prédication). Si l'objet n'existe pas, ou s'il n'est pas seul en son genre, alors l'ensemble de la proposition est faux et non pas dénué de sens.

Théorie de la connaissance

De plus en plus intéressé par l'épistémologie, qui enveloppe une dimension psychologique et empirique, Russell, en 1940, à la suite de Tarski, et pour éviter certains paradoxes logiques (en particulier, Wittgenstein avait voulu montrer qu'il est impossible à un langage de parler de lui-même, par conséquent la philosophie du langage se voyait réduite au silence), introduit une cascade de langages, le langage de base constituant un langage-objet. Chaque langage parle du langage précédent, sauf le langage de base qui est un langage-objet (il pleut et je dis dans ce langage « il pleut ».) Il démontre que ce langage ne peut pas renfermer les notions de vérité et de fausseté. Il pense ainsi avoir mis en évidence les propositions atomiques dont toute proposition complexe est composée, et qui ne dépendraient pas, par définition, d'une syntaxe. Ces propositions consistent en jugements de perception. Dans ce cas, la proposition enveloppe l'expression d'une croyance, et pas seulement une référence. Si quelqu'un me dit « il pleut », je considère qu'il croit qu'il pleut, et je vérifie cela. Ainsi, la vérification suppose la médiation, psychologique, d'une croyance, qui ressemble fort à une signification distincte de la vérité (du référent). Aussi, Philippe Devaux note que dans cette période, s'introduit une distance nouvelle entre « signification » et « référent ». La signification tend à se confondre avec la croyance contenue dans l'assertion. Tout en essayant de réduire les déictiques égocentrés (comme ceci, je, maintenant) à des énoncés objectifs, il montre également que les connecteurs logiques ont une expression psychologique chez l'être humain, et même chez l'animal. « Non » ne renvoie pas à l'expérience immédiate, il n'appartient pas au langage-objet de base, mais suppose un jugement sur une proposition de ce langage de base. C'est un chien. Non, ce n'est pas un chien. De même pour « oui, c'est bien un chien. » (Signification et Vérité, Flammarion, 1959). Il note (p. 233) qu'il a observé qu'un pigeon, qui avait confondu une pigeonne avec sa compagne habituelle, sembla aussi embarrassé de sa méprise qu'un humain dans une situation analogue.

Pour autant, il démontre qu'il y a un sens à supposer qu'existent en dehors de notre perception et de notre conscience, des choses en soi, que les propositions indiquent, et non pas expriment. Sa démonstration est proche de la conception du symbolisme chez Wolff. Il est possible de poser que mon bureau existe quand personne ne le voit, même si je ne peux pas me représenter ce que c'est que cette existence en mon absence ; il en va de même des sensations que je n'éprouve pourtant pas, quand je dis : « tu as chaud ».

Russell a introduit les notions de knowledge by acquaintance et knowledge by description en philosophie pour désigner deux types fondamentaux de connaissance.

Connaissance directe (knowledge by acquaintance)

Pour être pleinement justifié dans une croyance en la vérité d'une proposition, nous ne devons pas seulement connaître tel fait ou réalité qui donne sa vérité à la proposition, nous devons également avoir une connaissance directe de la relation de correspondance qui existe entre cette proposition et le fait désigné. Cela veut dire que la justification d'une croyance dépend simplement d'un fait : par exemple, « la neige est blanche ». Cette connaissance est directe et immédiate, elle n'est pas le fruit d'une inférence mais découle simplement d'une sensation.

Connaissance par description

En revanche, quand il n'y a pas une telle relation de connaissance, comme la connaissance de l'assassinat de César  que nous ne connaissons pas directement, Russell parle de connaissance par description. Dans ce cas, nous ne sommes pas entièrement justifiés dans notre croyance en la vérité d'une proposition.

Le problème de l'induction

Russell, à la suite de Hume, souligne que la connaissance par induction ne peut être certaine : les lois que nous admettons comme générales n'ont été vérifiées que pour un certain nombre, fût-il grand, de cas particuliers ; cet à-peu-près ne saurait satisfaire le mathématicien, pour qui cette croyance à l'induction découle de l'association et de l'habitude (cf. Hume). Il admet ne pas avoir d'éléments pour résoudre logiquement ce problème, et constate seulement que la démarche inductive fonctionne, sans qu'on puisse expliquer pourquoi dans le cadre de la logique déductive, car toute explication du principe d'induction est une pétition de principe.

Russell n'a pas alors connaissance des travaux de Cox. Voir Théorème de Cox-Jaynes.

Russell libre-penseur et moraliste

Contrairement aux domaines de la logique et de la philosophie, il n'existe pas pour Russell de connaissances éthiques. S'il est possible de réfuter scientifiquement des valeurs morales reposant sur des erreurs manifestes, en revanche, parce que toute morale a en dernier lieu son critère dans le désir humain, il n'est pas possible de proposer un système de valeurs vraies. Pour Russell, on ne peut qu'exposer une conception de la morale, en espérant qu'elle soit partagée par d'autres personnes.

« Une philosophie qui ne cherche pas à imposer au monde sa conception du bien et du mal, non seulement a plus de chance d’atteindre la vérité, mais encore est à un niveau moral plus élevé qu'une philosophie qui, comme l'évolutionnisme et la plupart des systèmes traditionnels, chante sans cesse les louanges de l'univers et y cherche l'expression d’un idéal actuel. »

 B. Russell, Le Mysticisme et la Logique, traduction par Jean de Jenasce, Payot, 1922, p. 52.

Sa morale se résume à l'alliance de l'amour et du savoir[117] : sans amour, le savoir est froid et injuste ; sans savoir, l'amour (ou la bonne volonté : le désir d'aider son prochain) est impuissant et peut même être néfaste.

La morale

Russell a écrit sur la morale, l'amour, le mariage et la famille. Dans ses écrits, il prend position contre la morale victorienne, qui, selon lui, produit une curiosité sexuelle perverse du fait des interdits. En conséquence, il jugeait que l'on pouvait dire la vérité aux enfants à propos de la sexualité, car l'absence de mystère ne suscitera pas un intérêt disproportionné pour ces choses.

Il soutient que le mariage est une institution bonne, à condition d'être dissoluble dans certaines conditions : en particulier, si le maintien du couple se fait au détriment de l'intérêt des enfants. Comme le mariage n'est pas principalement fondé sur l'amour, mais a pour but de perpétuer l'espèce, et que, d'autre part, l'homme est naturellement polygame, Russell estime que l'adultère est inévitable et même nécessaire, et qu'il ne saurait être condamné en soi. Néanmoins, pour que des relations soient possibles en dehors du mariage, il faut que les conjoints respectent l'intérêt des enfants, et que la jalousie disparaisse de la nature humaine.

Bien que Russell défende la pratique d'une sexualité sans tabou, cette pratique ne saurait pour lui avoir plus de valeur qu'un amour à la fois physique, émotionnel et intellectuel.

Ses points de vue, confondus par ses adversaires avec l'idée de sexualité libre, voire avec celles de lubricité et d'obscénité, lui ont coûté de vigoureuses dénonciations et des campagnes de diffamation aux États-Unis[118].

Politique et « pacifisme »

Russell s'est opposé à la participation britannique à la Première Guerre mondiale, ce qui lui a valu la perte de son poste de professeur à l'université de Cambridge ainsi que six mois de prison où il a pu terminer l'écriture de son Introduction à la philosophie mathématique (1918)[56]. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Russell défendait une politique de paix, mais il changea ensuite d'opinion, et déclara qu'Hitler devait être combattu. Il était plutôt pacifique que pacifiste, admettant que la guerre peut représenter un moindre mal dans certaines circonstances, en particulier lorsque la civilisation est en danger. Dans Roads to Freedom: socialism, anarchism and syndicalism, il défend le principe d'une allocation universelle.

Il prend position en faveur d'Albert Einstein lorsque ce dernier est violemment attaqué par les maccarthistes. Il écrit au New York Times, qui vient de fustiger Einstein dans un de ses éditoriaux, en ces termes :

« Vous semblez affirmer qu'on doit toujours obéir à la loi, aussi mauvaise qu'elle soit. Je ne peux pas croire que vous ayez réalisé ce que cette position implique. Condamnez-vous les martyrs chrétiens qui refusèrent de se soumettre à l'empereur, ou encore John Brown ? Non, mieux, je pense que vous vouez aux gémonies George Washington et militez pour que votre pays refasse allégeance à sa gracieuse majesté Élisabeth II. En tant que loyal sujet britannique, je ne peux qu'approuver votre point de vue ; mais j'ai peur qu'il n'obtienne que peu d'écho chez vous. »

Pendant les années 1950, Russell s'est opposé aux armes nucléaires en signant un manifeste, connu comme le Manifeste Russell-Einstein, en 1955 avec Albert Einstein, à l'initiative de Frédéric Joliot-Curie[119] et avec Joseph Rotblat et en animant des conférences. Cela lui valut d’être emprisonné en 1961, à l’âge de quatre-vingt-huit ans. En 1958, il signe avec plus de 9 000 scientifiques une pétition présentée par Linus Pauling aux Nations unies et appelant à l'arrêt des essais nucléaires[120]. Il se déclara « Citoyen du Monde »[121].

Une déclaration de solidarité avec les signataires du Manifeste des 121 titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie » est approuvée en 1961 par des intellectuels et artistes européens et des USA, dont Bertrand Russell, Federico Fellini, Alberto Moravia, Norman Mailer, Seán O'Casey et Max Frisch, « parce que les opinions exprimées par les protagonistes de ce mouvement soulèvent des questions de principes universellement valables[122]. »

Il milita aussi contre la guerre du Viêt Nam avec Jean-Paul Sartre en organisant un tribunal d'opinion jugeant les « crimes de guerre de l'armée américaine » (ce nom lui fut reproché, un tribunal devant en principe se poser comme neutre tant que l'instruction n'est pas achevée).

Une citation attribuée à Russell, mais sans source fiable, est la suivante : « War does not determine who is right, only who is left. » Il y a un jeu de mot sur le double sens en anglais de left/right, que l'on pourrait rendre en français par : « La guerre ne sert qu'à savoir qui passe l'arme à gauche, pas qui est dans son droit », « La guerre ne détermine pas qui a raison, mais seulement qui il reste » ou encore « La guerre ne confirme rien mais infirme tout le monde. »

Un tribunal d'opinion, le tribunal Russell et une fondation, la fondation Bertrand Russell (Bertrand Russell Peace Fundation), prolongent ce combat pacifiste.

Religion

Il se déclarait philosophiquement agnostique et en pratique athée.

Philosophiquement, il considérait le dieu chrétien comme les dieux grecs : il ne peut pas prouver leur existence mais il est fortement convaincu de leur inexistence[117]. On lui doit notamment la théière de Russell.

Historiquement, il estime que la religion naît de la peur, et qu'elle est nourrie par l'ignorance et le sadisme. La religion, obscurantiste par essence, est ainsi contraire à la civilisation, au bonheur de l'être humain et à la science. Il ne niait cependant pas que, ce qu'il appelait « l'émotion mystique », puisse « fournir un apport de très grande valeur » à l'individu tout en déclarant ne pas tenir pour « vraies » les assertions développées sur la nature de l'univers à partir de ces expériences[123]. Son attitude vis-à-vis de l'émotion mystique était plus tolérante que pour les religions elles-mêmes : « Je ne nie pas la valeur des expériences qui ont donné naissance à la religion. Par suite de leur association à de fausses croyances, elles ont fait autant de mal que de bien ; libérées de cette association, on peut espérer que le bien seul restera[123]. »

Œuvres

  • 1896, German Social Democracy, Londres, Longmans, Green.
  • 1897, An Essay on the Foundations of Geometry, Cambridge University Press (trad. Cadenat, Essai sur les fondements de la géométrie, 1901).
  • 1900, A Critical Exposition of the Philosophy of Leibniz, Cambridge University Press (trad. J. Ray et R. Ray, La Philosophie de Leibniz : Exposé Critique, Paris, Alcan, 1908 (ISBN 978-0-677-50395-0)).
  • 1903, The Principles of Mathematics, Cambridge University Press (trad. partielle par Jean-Michel Roy dans Écrits de logique philosophique, Paris, PUF, 1989 (ISBN 978-2-13-042066-8)).
  • 1905, On Denoting (De la dénotation, trad. in Écrits de logique philosophique, op. cit.).
  • 1910, Philosophical Essays, Londres, Longmans, Green.
  • 1910-1913, Principia Mathematica (avec Alfred North Whitehead), 3 vols., Cambridge University Press.
  • 1912, The Problems of Philosophy, Londres, Williams & Norgate (Problèmes de philosophie, Paris, Payot, 1989).
  • 1913, Theory of Knowledge (manuscrit inédit publié en 1984).
  • 1914, Our Knowledge of the External World as a Field for Scientific Method in Philosophy (La Méthode scientifique en philosophie : Notre connaissance du monde extérieur (ISBN 978-2-228-89529-3)).
  • 1916, Principles of Social Reconstruction, Londres, Allen & Unwin (Principes de reconstruction sociale, Presses de l'Université Laval, 2008 (ISBN 978-2-7637-8485-4), révision de la traduction, introduction et notes par Normand Baillargeon).
  • 1916, Justice in War-time, Chicago, Open Court.
  • 1917, Political Ideals, New York, The Century Co. (Idéals politiques, Paris, Librairie d'action d'art de la ghilde les Forgerons, 1917, traduction de Roger Lévy).(Idéaux politiques, Presses de l'Université Laval, 2016. Présentation et traduction de Normand Baillargeon et Chantal Santerre)
  • 1918, Mysticism and Logic and Other Essays, Londres, Longmans, Green.
  • 1918, Philosophie de l'atomisme logique (trad. in Écrits de logique philosophique, op. cit.).
  • 1918, Roads to Freedom: Socialism, Anarchism, and Syndicalism, Londres, Allen & Unwin
  • 1919, Introduction to Mathematical Philosophy, Londres, Allen & Unwin (Introduction à la philosophie mathématique).
  • 1920, The Practice and Theory of Bolshevism, Londres, Allen & Unwin. Pratique et théorie du bolchévisme, Éditions du Croquant, Brossieux, 2014. Édition et introduction par Normand Baillargeon et Jean Bricmont.
  • 1921, The Analysis of Mind, Londres, Allen & Unwin.
  • 1922, The Problem of China, Londres, Allen & Unwin.
  • 1923, The Prospects of Industrial Civilization (en collaboration avec Dora Russell), Londres, Allen & Unwin.
  • 1923, The ABC of Atoms, Londres, Kegan Paul, Trench, Trubner.
  • 1924, Icarus, or the Future of Science, Londres, Kegan Paul, Trench, Trubner. Bertrand Russel (trad. John Burdon Sanderson Haldane), Dédale & Icare, Paris, Allia, , 112 p. (ISBN 978-2-84485-977-8)
  • 1925, The ABC of Relativity, Londres, Kegan Paul, Trench, Trubner.
  • 1925, What I Believe, Londres, Kegan Paul, Trench, Trubner (Ce que je crois (en)).
  • 1926, On Education, Especially in Early Childhood, Londres, Allen & Unwin.
  • 1927, The Analysis of Matter, Londres, Kegan Paul, Trench, Trubner.
  • 1927, An Outline of Philosophy, Londres, Allen & Unwin.
  • 1927, Why I Am Not a Christian, Londres, Watts.
  • 1927, Selected Papers of Bertrand Russell, New York, Modern Library.
  • 1928, Sceptical Essays[124], Londres, Allen & Unwin (Essais sceptiques).
  • 1929, Marriage and Morals, Londres, Allen & Unwin ( (ISBN 2-228-89452-4)).
  • 1930, The Conquest of Happiness, Londres, Allen & Unwin (La conquête du bonheur).
  • 1931, The Scientific Outlook, Londres, Allen & Unwin (trad. Samuel Jankélévitch, L'esprit scientifique et la science dans le monde moderne, 1947).
  • 1932, Education and the Social Order, Londres, Allen & Unwin.
  • 1932, In Praise of Idleness, (2e éd. 1935, Londres, Allen & Unwin) (Éloge de l'oisiveté).
  • 1934, Freedom and Organization, 1814–1914, Londres, Allen & Unwin.
  • 1935, Religion and Science, Londres, Thornton Butterworth (Science et Religion).
  • 1936, Which Way to Peace?, Londres, Jonathan Cape.
  • 1937, The Amberley Papers: The Letters and Diaries of Lord and Lady Amberley (avec Patricia Russell), 2 vols., Londres, Hogarth Press.
  • 1938, Power: A New Social Analysis (en), Londres, Allen & Unwin.
  • 1940, An Inquiry into Meaning and Truth, New York, W. W. Norton & Company (1950, conférences de 1940) (Signification et Vérité, Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique, 1959).
  • 1946, A History of Western Philosophy and Its Connection with Political and Social Circumstances from the Earliest Times to the Present Day, New York, Simon & Schuster (Histoire de la philosophie occidentale).
  • 1948, Human Knowledge: Its Scope and Limits, Londres, Allen & Unwin (La Connaissance humaine).
  • 1949, Authority and the Individual, Londres, Allen & Unwin.
  • 1950, Unpopular Essays, Londres, Allen & Unwin.
  • 1951, New Hopes for a Changing World, Londres, Allen & Unwin (trad. Marcel Péju, Les dernières chances de l'homme, Horay, Paris, 1952).
  • 1952, The Impact of Science on Society, Londres, Allen & Unwin. (trad. William Perrenoud, Science, puissance, violence, La Baconnière, 1954).
  • 1953, Satan in the Suburbs and Other Stories, Londres, Allen & Unwin (recueil de nouvelles).
  • 1953, The good citizen's alphabet[125], illustré par Franciszka Themerson, Londres, Gaberbocchus Press (en).
  • 1954, Human Society in Ethics and Politics, Londres, Allen & Unwin.
  • 1954, Nightmares of Eminent Persons and Other Stories, Londres, Allen & Unwin.
  • 1956, Why I am Not a Communist (Pourquoi je ne suis pas communiste).
  • 1956, Portraits from Memory and Other Essays, Londres, Allen & Unwin.
  • 1956, Logic and Knowledge: Essays 1901–1950 (édité par Robert C. Marsh), Londres, Allen & Unwin.
  • 1957, Why I Am Not A Christian and Other Essays on Religion and Related Subjects (édité par Paul Edwards (en)), Londres, Allen & Unwin.
  • 1958, Understanding History and Other Essays, New York, Philosophical Library.
  • 1959, Common Sense and Nuclear Warfare, Londres, Allen & Unwin.
  • 1959, My Philosophical Development, Londres, Allen & Unwin (trad. Georges Auclair, Histoire de mes idées philosophiques (en), Gallimard, 1961 (ISBN 978-2-07-071474-2)).
  • 1959, Wisdom of the West (édité par Paul Foulkes), Londres, Macdonald.
  • 1960, Bertrand Russell Speaks His Mind, Cleveland et New York, World Publishing Company.
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Notes et références

Notes

  1. Cf. Why I Am Not a Christian : « Religion is based, I think, primarily and mainly upon fear […] A good world needs knowledge, kindliness, and courage; it does not need a regretful hankering after the past or a fettering of the free intelligence by the words uttered long ago by ignorant men. »
  2. « Je n'aurais jamais pu imaginer qu'il pût y avoir au monde quoi que ce soit d'aussi délicieux. »
  3. « …il me sembla que la terre s’ouvrait subitement sous mes pas et que je basculais dans un monde entièrement nouveau[58] »

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Voir aussi

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Revues

  • François Clementz (dir.) et Anne-Françoise Schmid (dir.), « Bertrand Russell : De la logique à la politique », Hermès, no 7, (lire en ligne)
  • Sebastien Gandon, « Grandeur, vecteur et relation chez Russell (1897-1903) », Philosophiques, Société de philosophie du Québec, no 33, , p. 333-361 (ISSN 0316-2923, DOI 10.7202/013886ar, lire en ligne)
  • Denis Vernant, Le statut de la vérité dans le calcul implicationnel de Russell en 1903 (ou les insuffisances de la logique propositionnelle des Principles), in : Revue internationale de philosophie, no 200-2 (Bruxelles 1997), p. 221-229

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