Manifeste des 121

Le Manifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », est signé par des intellectuels, universitaires et artistes et publié le dans le magazine Vérité-Liberté. Le manifeste est né dans le sillage du groupe de la rue Saint-Benoît. Il a été pensé puis rédigé par Dionys Mascolo et Maurice Blanchot[1]. Ce traité a permis de regrouper des personnalités de divers horizons dans un esprit libertaire et plutôt orienté à gauche. Il est important pour l'histoire de la gauche et de l'extrême gauche en France.

Contenu du manifeste

« On ne réclamait plus seulement le droit du peuple à ne plus être opprimé, mais le droit du peuple à ne plus opprimer lui-même. »

 François Maspero, Le droit à l'insoumission, le dossier des 121, Paris, François Maspero, , « Avertissement de l'éditeur »

Selon ses propres termes, le manifeste cherche à informer l’opinion française et internationale du mouvement de contestation contre la guerre d'Algérie. Les 121 y critiquent l'attitude équivoque de la France vis-à-vis du mouvement d'indépendance algérien, en appuyant le fait que la « population algérienne opprimée » ne cherche qu'à être reconnue « comme communauté indépendante ». Partant du constat de l'effondrement des empires coloniaux, ils mettent en exergue le rôle politique de l'armée dans le conflit, dénonçant notamment le militarisme et la torture, qui va « contre les institutions démocratiques ».

Le manifeste se termine sur trois propositions finales :

  • « Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien. »
  • « Nous respectons et jugeons justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir d'apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français. »
  • « La cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à ruiner le système colonial, est la cause de tous les hommes libres. »

Liste de signataires

La liste des 121 premiers signataires est complétée par quelques uns des 125 autres qui se sont adjoints à eux. Leurs noms sont mis en gras.

Publication

Le manifeste est publié le dans Vérité-Liberté. Ce magazine est consacré à divulguer toute information interdite ou filtrée par la censure sur la guerre d'Algérie. Il est géré par Paul Thibaud. Son comité de rédaction comporte les journalistes Robert Barrat et Claude Bourdet, l'historien Pierre Vidal-Naquet, le mathématicien Laurent Schwartz, l'écrivain Vercors et Jean-Marie Domenach de la revue Esprit[2]. Le journal Témoignages et document, qui réédite pendant la guerre d'Algérie les textes censurés, publie aussi le manifeste ainsi que les réactions du Parti communiste français et du Parti socialiste unifié[3]. Le manifeste devait aussi paraître dans le numéro d'août- des Temps Modernes, mais censuré, fut remplacé par une double page blanche, suivie de la liste des signataires.

Le journal clandestin Vérités pour, sous-titré Centrale d'information et d'action sur le fascisme et la guerre d'Algérie, est proche du Réseau Jeanson. Il donne souvent la parole à Jeune Résistance, un mouvement d'insoumis et de déserteurs, et publie le Manifeste des 121[4]ainsi que des articles plus radicaux puisqu'ils considèrent que la désertion est un devoir[5].

De nouveaux signataires du Manifeste rejoignent les premiers. Ils sont au total deux cent quarante-six[6].

La revue Routes de la paix (qui a pris plusieurs autres noms), installée en Belgique et diffusée en France, à laquelle participe le militant pacifiste belge Jean Van Lierde, réédite le manifeste[7].

Réactions

Ordonnances gouvernementales, inculpations, incarcérations

Les réactions sont d'autant plus vives que le manifeste est publié sciemment alors que se déroule le procès des porteurs de valises du Réseau Jeanson. La défense veut alors faire citer à la barre tous les signataires. Après un premier refus, le Tribunal accepte la comparution de vingt d'entre eux[8]. Quelques jours plus tard, le conseil des ministres réagit en modifiant par ordonnance certains articles du code de procédure pénale et du code de justice militaire et empêche ainsi notamment l'audition de témoins non cités avant les procès[9].

Les autorités sont habilitées par la loi du 3 avril 1955 « à prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales[10]. »

Le gouvernement publie plusieurs ordonnances qui aggravent les peines frappant la provocation à l’insoumission, à la désertion et au renvoi de livret militaire, le recel d’insoumis et les entraves aux départs des soldats. Les fonctionnaires apologistes de l’insoumission et de la désertion seront plus sévèrement réprimés[11],[12]. Le général de Gaulle, sévère pour « les serviteurs de l'État », insiste pour que les intellectuels bénéficient d’une plus large liberté de pensée et d'expression. Vingt-neuf personnes sont inculpées pour incitation de militaires à la désobéissance et provocation à l'insoumission et à la désertion[13],[14],[15],[16]. Jean-Paul Sartre et d’autres signataires réclament vainement leur propre inculpation[15]. La revue Les temps modernes est saisie. Elle contenait la liste des signataires du manifeste et d'autres articles sur la guerre d'Algérie[17]. Le journaliste Robert Barrat est incarcéré pendant 16 jours[18]. « Robert Barrat, écroué à Fresnes ! Cette geôle va-t-elle recevoir, comme il y a seize ans, les meilleurs et les plus purs ? », écrit François Mauriac dans son bloc-notes de L'Express[19]. Finalement, les inculpations tournent court.

Interdictions professionnelles

Jean-Louis Bory, Pierre Vidal-Naquet[20] et d’autres professeurs sont suspendus de leurs postes[21],[22],[23]. Par arrêté signé de Pierre Messmer, ministre des armées, le professeur Laurent Schwartz est révoqué de l’École polytechnique[24],[alpha 1].

Les artistes sont évincés des théâtres subventionnés[25] et sont privés des avances sur recette cinématographiques[26]. À la Radiodiffusion-télévision française les signataires se voient interdire toute collaboration au sein d'un comité de réalisation, tout rôle, interview, citation d'auteur ou compte rendu d'ouvrage[27]. En conséquence, de nombreuses émissions déjà enregistrées ou en projet sont annulées[28],[29],[30]. Des critiques littéraires et théâtraux refusent de participer à l’émission de radio de François-Régis Bastide, Le Masque et la plume, dont certains de leurs collègues sont évincés[31]. L'émission est sabordée par l'un des animateurs, Jérôme Peignot[32], et est suspendue pour six mois. Frédéric Rossif et François Chalais font de même pour l'émission Cinépanorama[33]. François Chalais commente : « Il nous devient impossible de rendre compte de l'ensemble de l'actualité cinématographique. Si Marilyn Monroe vient à Paris, je ne pourrai même pas la présenter aux téléspectateurs car elle me parlera de son prochain film tiré d'une œuvre de Sartre[34]. » Le ministre de l'Information décide alors que François Chalais doit cesser tous rapports avec la R.T.F.[35] La solidarité des réalisateurs et producteurs obtient la levée de l'interdiction[36].

Des personnalités[37] et des associations, notamment des syndicats[28],[38],[39], défendent la liberté d’expression et s’opposent aux interdictions de travail[40],[41],[42],[43]. Des producteurs de télévision parmi les plus notoires se constituent en une association présidée par Pierre Lazareff pour obtenir des « accommodements » aux sanctions disciplinaires[31]. Claude Mauriac refuse « d'appartenir, fût-ce modestement, à un organisme dont les responsables font aussi peu cas de la liberté d'expression et du droit au travail. » Il démissionne du comité de télévision[31].

Ce n'est qu'en 1965 que le dernier fonctionnaire signataire du manifeste est réintégré. Il s'agit de Jehan Mayoux, inspecteur primaire[44]. En 1939, il avait été insoumis et condamné à cinq ans de prison. Marie et François Mayoux, ses parents, antimilitaristes, auteurs d'une brochure pacifiste intitulée Les instituteurs syndicalistes et la guerre avaient été révoqués de l'enseignement et emprisonnés pour « propos défaitistes » pendant la Première guerre mondiale[45].

Soutien aux signataires et aux insoumis

Le Congrès pour la liberté de la culture, qui compte parmi ses présidents d'honneur MM. Jacques Maritain, Karl Jaspers, Théodore Heuss et Léopold Sedar Senghor, déclare « inadmissibles » les mesures gouvernementales prises contre les signataires[46].

Une déclaration de solidarité avec les signataires du manifeste est approuvée par des intellectuels et artistes européens et des USA, dont Federico Fellini, Alberto Moravia et Bertrand Russell, Norman Mailer, Seán O'Casey et Max Frisch, « parce que les opinions exprimées par les protagonistes de ce mouvement soulèvent des questions de principes universellement valables[47],[33]. »

Des lauréats du Prix Pulitzer écrivent aux signataires de la déclaration :

« De même que l'un de nos plus grands opposants, Henry David Thoreau, qui protestait contre l'esclavage et la guerre du Mexique, qu'il considérait comme impérialiste, nous défendons le droit « de refuser allégeance au gouvernement et de lui résister quand sa tyrannie et son incapacité sont si grandes qu'elles en deviennent insupportables. » »

 « Des lauréats du Prix Pulitzer écrivent aux signataires de la déclaration des « 121 » », Le Monde, 23 novembre 1960

Cinquante-deux universitaires américains dont Aldous Huxley et Herbert Marcuse déclarent leur admiration aux signataires du « manifeste dirigé contre le service militaire en Algérie, en invoquant les impératifs de leur conscience[48]. »

La Fédération protestante de France qualifie de « légitime » et soutient le refus des combattants de participer à la torture. À ceux qui refusent le départ pour cette guerre, elle dit que l'objection de conscience paraît le moyen de rendre un témoignage clair. « Nous ne nous lasserons pas de demander pour l'objection de conscience un statut légal[49]. »

Ligue des droits de l'Homme

La Ligue des droits de l'Homme a toujours, dans le passé, condamné l'insoumission. Elle a aussi toujours réclamé un statut pour les objecteurs de conscience.

« Elle constate aujourd'hui que dans les conditions actuelles de la guerre d'Algérie, l'insoumission est devenue pour certains jeunes une forme de l'objection de conscience. D'autre part la Ligue proteste contre les ordonnances les plus récentes du gouvernement et contre les poursuites engagées contre les signataires de la déclaration dite « des 121 »[50]. »

Manifeste des intellectuels français pour la résistance à l'abandon

Le Manifeste des 121 provoqua un contre-manifeste, le Manifeste des intellectuels français pour la résistance à l'abandon, paru le dans les quotidiens Le Figaro et Le Monde et le dans l'hebdomadaire Carrefour, dénonçant l'appui apporté au FLN par les signataires du manifeste des 121  ces « professeurs de trahison »  et défendant l'Algérie française. Il soutient l'action de la France et de l'armée en Algérie (« L'action de la France consiste, en fait comme en principe, à sauvegarder en Algérie les libertés (…) contre l'installation par la terreur d'un régime de dictature »), taxe le FLN de « minorité de rebelles fanatiques, terroristes et racistes » et dénie « aux apologistes de la désertion le droit de se poser en représentants de l'intelligence française ». Ce contre-manifeste est signé, entre autres, par le maréchal Juin et six autres membres de l'Académie française Henry Bordeaux, Pierre Gaxotte, Robert d'Harcourt, Henri Massis, André François-Poncet et Jules Romains[51].

Le Monde observe :

« Il est caractéristique que les auteurs de cette profession de foi sont pour la plupart des hommes ayant déjà une longue carrière, tandis que la « nouvelle vague » littéraire, cinématographique et nombre de ses « maîtres à penser » figuraient parmi les signataires de la « déclaration des 121 ». [...]

Seuls les communistes se tiennent soigneusement à l'écart de ces divers courants parce qu'ils refusent aussi bien d'admettre l'insoumission que d'adhérer à l'appel pour une paix négociée et qu'ils entendent limiter l'action de leurs militants au cadre du Mouvement de la paix. »

 « Un manifeste condamne « les professeurs de trahison » », Le Monde,

Associations d’anciens combattants

Six mille personnes manifestent à Paris, le 1er octobre 1960, à l'appel de six associations d’anciens combattants « en réponse à l'appel à l'insoumission et à la trahison »[52],[53],[18],[54].

Jean-Jacques Servan-Schreiber

Jean-Jacques Servan-Schreiber est le cofondateur du magazine L'Express. Il y a défendu des positions anticolonialistes et dénoncé la torture en Algérie ce qui lui a valu des censures et des saisies. Deux ministres accusent son livre témoignage Lieutenant en Algérie[55] de démoraliser l'armée et de trahison[56]. Jean-Jacques Servan-Schreiber, dans une Lettre d’un non-déserteur, dénonce « les maîtres à penser de la gauche qui incitent leurs disciples à s’engager dans la voie de la désertion et de l’aide au FLN… Ceux qui enverront des garçons dans les cachots de la justice militaire pour déserter auront sans doute droit à nos yeux à moins d’indulgence encore que les usurpateurs du pouvoir. J’ai été clair, je l’espère[57]. » Le numéro de L'Express qui contient cette lettre est saisi à cause de sa référence au Manifeste malgré sa réprobation[58].

Parti communiste français

Depuis le début du conflit en Algérie, le Parti communiste français soutient que la participation de ses militants au contingent de cette guerre coloniale est un gage de fonctionnement plus démocratique de l’armée. En , L'Humanité[59] cite Maurice Thorez, secrétaire général du parti, qui, le , rappelait les principes définis par Lénine :

« Le soldat communiste part à toute guerre, même à une guerre réactionnaire pour y poursuivre la lutte contre la guerre. Il travaille là où il est placé. S'il en était autrement, nous aurions une situation telle que nous prendrions position sur des bases purement morales, d'après le caractère de l'action menée par l'armée au détriment de la liaison avec les masses. »

L'Humanité ajoute :

« Cependant - est-il besoin de le dire ? - les communistes sont pour la libération, l'acquittement ou le non-lieu des hommes et des femmes emprisonnés, traduits devant les tribunaux ou inculpés pour avoir, à leur façon, pris part à la lutte pour la paix. »

En , Thorez fait la même citation de Lénine[60] dont l’usage est contesté par un groupe de militants du PCF dans le premier numéro de Vérités anticolonialistes[61] en  :

« Maurice Thorez dénature la pensée de Lénine en l'utilisant à contre-sens. (...) Lénine polémiquait avec un courant pacifiste qui prétendait aboutir à la suppression de la guerre par le refus de porter les armes ; solution de toute évidence utopique ou purement morale ; il n'entendait certes pas exclure par avance tout propagande pour l'insoumission ou pour la désertion dans une situation donnée. Aveugle qui ne voit pas la séduction que cette propagande exerce sur la jeunesse et sa portée révolutionnaire sur les jeunes soldats d'Algérie. »

Le Mouvement jeunes communistes de France (ou Jeunesse communiste) soutient un de ses membres, Alban Liechti[62], qui a refusé de servir en Algérie, mais le mouvement recommande de ne pas l'imiter. Pourtant, Alban Liechti est le premier des Soldats du refus, une quarantaine de soldats communistes réfractaires à la guerre d'Algérie qui seront pour la plupart condamnés à deux ans de prison et parfois soumis à de graves sévices. Raymond Guyot, dirigeant du PCF, a été condamné en à quinze jours de prison pour « provocation de militaires à la désobéissance » et, pendant son service militaire, à soixante jours de prison dont quinze de cellule pour « activité militante ». Pierre Guyot, son fils et communiste comme lui, est condamné à deux ans de prison comme réfractaire. Au lendemain de sa libération, le , les Jeunesses communistes lancent un appel :

« C'en est assez de combattre en « pacifiant », de « pacifier » en combattant ! Nous ne voulons plus nous battre pour des phrases vides de sens[63]. »

A propos du Manifeste des 121, dans L'Humanité du [64], le Bureau politique du Parti communiste français « tout en ayant ses propres conceptions sur les formes de lutte les plus efficaces, à savoir la lutte des masses, ne saurait admettre que la répression s'abatte sur aucun partisan de la paix en Algérie... ». Juste après le verdict du procès du Réseau Jeanson, Jean-Pierre Vigier, membre du comité central du PCF, publie dans L'Humanité du et contre l'avis de plusieurs dirigeants communistes, un article, unique en son genre, intitulé « Soutenir les condamnés, défendre les 121[65] » :

« Leur défense est l'affaire de tous les démocrates, de tous les républicains. (...) Malgré nos désaccords avec certains moyens choisis par les inculpés ou proposés par les 121, nous considérons que leur rappel a le mérite de contribuer au réveil de l'opinion et d'élargir le débat sur la nature de la guerre d'Algérie et les moyens d'y mettre un terme. »

Il précise :

« Le parti communiste ne peut approuver, sous quelque forme que ce soit, l'appel à l'insoumission et son organisation. On ne répond pas avec des gestes individuels de désespoir à un problème collectif qui ne peut se régler que sur le plan de la lutte des masses et d'une bataille politique groupant l'ensemble des forces démocratiques de ce pays[66]. »

Toutefois, le , le secrétariat du comité central du parti autorise le Secours populaire français, qui est alors une de ses « organisations de masse », à organiser la « solidarité en faveur des fonctionnaires et artistes suspendus à la suite de leur activité pour la paix en Algérie, y compris ceux ayant signé l’appel des 121. Le Parti effectuera un versement à cette solidarité par l’intermédiaire du Secours populaire[67]. »

Dans France nouvelle[68], hebdomadaire central du parti communiste, François Billoux écrit que l'immense masse des soldats du contingent a « pris une part active contre le coup de force des généraux félons » du 22 au . Il poursuit : « Ce fait illustre la justesse de la politique du parti ayant combattu les initiatives petites-bourgeoises du genre de celle du manifeste des 121 ou autres appelant à la désertion du véritable combat à mener. »

Après le cessez-le-feu, le comité central du Parti communiste français dénonce « la nocivité des attitudes gauchistes de certains groupements » qui « se sont refusés à tout travail de masse au sein du contingent et ont préconisé l'insoumission et la désertion[69]. » Les déserteurs et insoumis regroupés dans le mouvement Jeune Résistance avait répondu à cette critique dès 1960 :

« Ceux qui nous reprochent aujourd'hui de n'être pas en prise sur les masses sont ceux-là mêmes qui, ayant officiellement prises sur elles, n'ont rien fait depuis des années pour les réveiller et qui s'efforcent depuis des mois de minimiser et freiner le mouvement dont elles sont enfin parcourues. »

 « La seule politique possible », Jeune Résistance - Vérités pour, n°1, décembre 1960, p. 7

Parti socialiste unifié

Le Parti socialiste unifié n'approuve pas l'insoumission individuelle mais soutient le refus de participer aux opérations de répression[70]. Son Conseil politique national affirme, en , « C'est parmi le peuple français, au sein de l'armée et non ailleurs, que se mène le combat[71]. »

Parti socialiste (SFIO)

« Le bureau du parti socialiste S. F. I. O. déplore et condamne l'aberration tragique de citoyens français qui, en se rendant de quelque façon que ce soit complices du F.L.N. ou en encourageant à l'insoumission, bien loin de contribuer à la fin de la guerre d'Algérie, travaillent à en assurer la prolongation et par conséquence la poursuite des excès qu'entraîne de part et d'autre ce douloureux conflit. Il dénonce, d'autre part, comme inadmissibles les mesures gouvernementales contraires à la liberté de la presse et au droit de libre expression garantis par la Constitution. »

« En particulier les ordonnances exposant les fonctionnaires à l'arbitraire ministériel, et créant une discrimination inacceptable entre citoyens, ne peuvent que soulever la réprobation unanime des démocrates[72]. »

Jeunesses socialistes de la SFIO

Les Jeunesses socialistes de la SFIO n'approuvent par l'insoumission mais déclarent la respecter et s'élèvent contre les sanctions prises à l'encontre de l'appel des « 121 ». Elles condamnent en outre avec une égale fermeté la torture et l'aide au Front de libération nationale[73].

Assemblée des cardinaux et archevêques

L'assemblée des cardinaux et archevêques répond à l'anxiété des consciences des jeunes :

« On ne saurait recourir à l'insoumission militaire et à des actions subversives : ce serait se soustraire aux devoirs que créent la solidarité nationale et l'amour de la patrie, semer l'anarchie, enfreindre la présomption de droit dont jouissent, dans les cas incertains, les décisions de l'autorité légitime[74]. »

Cardinal Feltin

« N'oubliez jamais que c'est un devoir dicté par Dieu d'aimer votre patrie comme votre mère, et de savoir l'aimer jusqu'au sacrifice de sa vie. Il est des circonstances où l'on peut manifester qu'on l'aime autrement que par les armes, mais dans les moments de crise on ne doit pas discuter ce qui est indispensable pour maintenir sa patrie dans sa dignité. L'insoumission ne peut être que condamnée[75]. »

Seize sénateurs catholiques répondent dans une lettre ouverte :

« Nos évêques ignorent-ils que le drame intérieur qui déchire la France a ses origines profondes dans une propagande communiste qui agit en France comme ailleurs d'une manière aussi sournoise que perfide ? Mais le plus grave est qu'elle atteint chez nous certains milieux catholiques, Votre Éminence en a eu la preuve avec l'insoumission d'un grand nombre de prêtres-ouvriers[76]. »

La Croix

Le R.P. Wenger, rédacteur en chef du quotidien catholique La Croix, étudie « le devoir d'obéissance, ses exigences et ses limites » dans la guerre d'Algérie.

« Si des jeunes redoutent de se voir exposés à des actions contraires à la morale, qu'ils sachent qu'ils ont pour eux non seulement le droit, mais encore la loi : des instructions répétées du pouvoir ont interdit les actions déshonorantes comme la torture ou les massacres de prisonniers. S'ils craignent de n'avoir pas la force de résister à la pente fatale qui pousse l'homme à rendre le mal pour le mal, il convient de leur rappeler que c'est dans les situations difficiles que l'homme montre ce qu'il est, et que la grâce est donnée à qui la demande. »

Y a-t-il un droit à l'insoumission ? Non.

« Certes, l'autorité légitime ne jouit pas d'un charisme qui garantirait dans tous les cas la justice de ses décisions. Mais si le pouvoir n'est pas infaillible, la conscience individuelle l'est encore moins. Elle est en effet beaucoup plus exposée à se tromper, par suite de l'ignorance d'un grand nombre de faits et pour la raison que le jugement particulier s'inspire d'ordinaire de considérations moins générales et moins complètes[77]. »

Organisation de l'armée secrète

Dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Françoise Sagan, signataire du manifeste, affirme qu'elle « ne donnerait jamais à un militaire le conseil de déserter », mais qu'il convient de reconnaître à chaque soldat le droit de le faire « s'il a horreur de la guerre » et la force de supporter « qu'on le traite en lâche et en déserteur[78]. » En représailles, l'OAS plastique son domicile le , mais l'explosion ne fait que des dégâts matériels[79].

Dans la nuit du 22 au , des attentats visent notamment la librairie de l'hebdomadaire anticolonialiste Témoignage chrétien, le domicile de Laurent Schwartz, signataire du manifeste et membre du comité Maurice-Audin, et le domicile des parents du général de Bollardière qui avait demandé à être relevé de son commandement, en 1957, pour protester contre certaines méthodes de répression en Algérie[80].

Une charge de plastic explose le au domicile du trésorier du magazine Vérité-Liberté qui a publié le manifeste[81].

Jérôme Lindon est très impliqué dans le Manifeste des 121. Les éditions de Minuit qu'il dirige publient plusieurs livres à propos des réfractaires et opposés à la guerre d'Algérie et à la torture qui y est pratiquée[82]. Pendant son procès pour incitation de militaires à la désobéissance dans le livre Le Déserteur de Maurienne (Jean-Louis Hurst), le domicile de Jérôme Lindon et sa maison d'édition sont victimes d'attentats de l'Organisation de l'armée secrète (OAS)[83],[84].

Position de l'Union nationale des étudiants de France

Pierre Gaudez, président de l'Union nationale des étudiants de France déclare à propos de l'insoumission :

« Il ne nous appartient pas de condamner les modes d'action que certains choisissent ; mais il nous est apparu qu'en tant qu'organisation, une dernière carte devait être jouée du côté de l'action du type démocratique ou légal.

Parmi les étudiants, le mouvement d'insoumission s'amplifie de jour en jour ; si l'action que nous avons entreprise venait à échouer, alors c'est en grand nombre que des jeunes choisiraient, faute d'autres possibilités, l'action clandestine, l'insoumission, le refus ; déjà la pression à l'intérieur de l'U.N.E.F. atteint un point critique[85]. »

Appel à l'opinion pour une paix négociée

Un manifeste plus modéré que celui des 121, l'Appel à l'opinion pour une paix négociée est publié ensuite par des syndicalistes et d'autres personnalités comme Roland Barthes, Jacques Le Goff, Daniel Mayer, Maurice Merleau-Ponty, Edgar Morin, Jacques Prévert et Paul Ricœur[86],[87].

Paul Ricœur explique sa position : « Je ne conseille pas l'insoumission - et je dis pourquoi -, mais je refuse de condamner l'insoumission - et je suis prêt aussi à dire pourquoi devant un tribunal militaire, si quelque jeune me demande mon témoignage. [...] Pour nous comme pour eux, c'est une guerre illégitime par laquelle nous empêchons le peuple algérien de se constituer en État indépendant comme tous les autres peuples d'Afrique[88]. »

Après la guerre

Oubliés de l'amnistie

Après la guerre, Laurent Schwartz déplore que la loi d'amnistie ait notamment « oublié » les insoumis et les déserteurs toujours emprisonnés ou exilés :

« Les tortionnaires, qui ont commis d'abominables crimes de guerre condamnés par la loi nationale et internationale, sont entièrement blanchis ; et des jeunes qui ont refusé la torture, qui l'ont dénoncée, qui ont refusé de servir dans une guerre inhumaine et injuste, alors que tant d'autres hommes ont été lâches, restent sanctionnés[89]. »

Citation du président Emmanuel Macron

Au cours de sa déclaration du sur la mort de Maurice Audin, Emmanuel Macron a dit :

« Il en va aussi de l’honneur de tous les Français qui, civils ou militaires, ont désapprouvé la torture, ne s’y sont pas livrés ou s’y sont soustraits, et qui, aujourd’hui comme hier, refusent d’être assimilés à ceux qui l’ont instituée et pratiquée. »

Bibliographie

  • François Maspero, Le droit à l'insoumission, le dossier des 121, Paris, François Maspero, , [lire en ligne].
  • Maurice Joyeux, « Pourquoi j'ai signé le manifeste des 121 ? », Le Monde libertaire, no 64, [lire en ligne].
  • Hervé Hamon et Patrick Rotman, Les Porteurs de valises, Éditions du Seuil, Points, Histoire, 1982.
  • Un siècle de manifestes, Saga no 1, .
  • Michael Holland, « Quand l'insoumission se déclare : Maurice Blanchot entre 1958 et 1968 », Communications, no 99 « Démocratie et littérature. Expériences quotidiennes, espaces publics, régimes politiques », , p. 55-68 (lire en ligne)
  • Jeune Résistance, « Collection de publications de Jeune Résistance », sur pandor.u-bourgogne.fr (consulté le )

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Dans une lettre citée par Le Monde du 20 octobre 1960, il répond au ministre : « Si j'ai signé la déclaration des 121, c'est en partie pour avoir vu depuis plusieurs années la torture impunie et les tortionnaires récompensés. Mon élève Maurice Audin a été torturé et assassiné en juin 1957, et c'est vous, monsieur le ministre, qui avez signé la promotion du capitaine Charbonnier au grade d'officier de la Légion d'honneur à titre exceptionnel, et celle du commandant Foulques au grade de commandeur de la Légion d'honneur (je dis bien « honneur »). Venant d'un ministre qui a pris de telles responsabilités, les considérations sur l'honneur ne peuvent que me laisser froid. »

Références

  1. Jacques Charby, Les porteurs d'espoir : les réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d'Algérie : les acteurs parlent, Paris, Découverte, , 298 p. (ISBN 978-2-7071-4161-3 et 2707141615), p. 236-237
  2. Hervé Hamon et Patrick Rotman, Les Porteurs de valises : la résistance française à la guerre d'Algérie, Paris, Éditions du Seuil, , 440 p. (ISBN 2-02-006096-5 et 9782020060967, OCLC 461675909, lire en ligne), p. 240
  3. « Appel à l'opinion », Témoignages et documents, no 24, juin-juillet-août 1960, p. 3 (lire en ligne, consulté le )
  4. « La déclaration des intellectuels sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », Vérités pour, no 18, , p. 5 (lire en ligne, consulté le )
  5. « La désertion ? ... Un devoir ! », Vérités pour, no 18, , p. 1 et 3 (lire en ligne, consulté le )
  6. Collectif, coordonné par l'association Sortir du colonialisme (préf. Tramor Quemeneur, postface Nils Andersson), Résister à la guerre d'Algérie : par les textes de l'époque, Paris, Les Petits matins, , 185 p. (ISBN 978-2-36383-009-8 et 2363830091, OCLC 795451853, lire en ligne), « Manifeste des 121 pour le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie »
  7. Collectif coordonné par l'association Sortir du colonialisme (préf. Tramor Quemeneur, postface Nils Andersson), Résister à la guerre d'Algérie : par les textes de l'époque, Paris, Les Petits matins, , 185 p. (ISBN 978-2-36383-009-8 et 2363830091, OCLC 795451853, lire en ligne), « Préface : Les oppositions françaises à la guerre »
  8. Hervé Hamon et Patrick Rotman, Les Porteurs de valises : la résistance française à la guerre d'Algérie, Paris, Éditions du Seuil, , 440 p. (ISBN 2-02-006096-5 et 9782020060967, OCLC 461675909, lire en ligne), p. 300
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