Méditerranée (ferry)

Le Méditerranée est un ferry appartenant à la compagnie française Corsica Linea. Construit par les Chantiers de l'Atlantique pour la SNCM entre 1987 et 1989, le navire est alors baptisé Danielle Casanova, nom d’une intellectuelle et résistante corse, morte en déportation à Auschwitz en mai 1943. Mis en service en sur les lignes de la continuité territoriale entre le continent et la Corse, il est alors le plus grand car-ferry de la Méditerranée et le plus rapide au monde dans sa catégorie. Remplacé en 2002 par le nouveau Danielle Casanova, il est renommé Méditerranée et affecté aux lignes entre la France, la Tunisie et l'Algérie. Transféré au sein de Corsica Linea en 2016 à la suite de la liquidation de la SNCM, il est désormais un navire saisonnier ne naviguant plus qu'entre juin et septembre et désarmé à la digue du port de Marseille le reste de l'année.

Pour les articles homonymes, voir Méditerranée (homonymie).

Méditerranée

Le Méditerranée à Marseille en 2016.
Autres noms Danielle Casanova (1989-2002)
Type Ferry
Histoire
Chantier naval Chantiers de l'Atlantique, Saint-Nazaire, France (#C29)
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut En service
Équipage
Équipage 15 officiers et 158 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 165 m
Maître-bau 27,40 m
Tirant d'eau 6,40 m
Tirant d'air 46,60 m
Déplacement 15 912 t
Port en lourd 3 452 tpl
Tonnage 30 985 UMS
Propulsion 4 moteurs Pielstick 18PC2.6V400
Puissance 35 768 kW
Vitesse 24 nœuds
Caractéristiques commerciales
Pont 12
Capacité 2 780 passagers
800 véhicules
40 remorques
Carrière
Armateur SNCM (1989-2016)
MCM (2016-2017)
Corsica Linea (depuis 2017)
Affréteur Maritima Ferries (2016)
Corsica Linea (2016-2017)
Pavillon France
Port d'attache Ajaccio (1989-2002)
Marseille (depuis 2002)
Indicatif (FNYF)
IMO 8705395
Coût 570 millions de francs

Histoire

Origines

Vers la fin des années 1980, la Société nationale maritime Corse-Méditerranée (SNCM) commence à se pencher sur le remplacement du car-ferry Provence. Dans son plan d’entreprise de 1978, la compagnie prévoyait déjà sa sortie de flotte pour 1985. Il apparaît de plus, à l’issue de la saison 1981, que l'exploitation du navire est déficitaire. Après examen approfondi, il en résulte qu’il doit être remplacé par une nouvelle unité, dénommée dans un premier temps « projet 160 mètres », à forte capacité, permettant de faire face à la demande estivale sur les lignes de la Corse toujours en progression. Il est estimé que l’augmentation du volume de coque permettrait un bon ratio véhicules/passagers ainsi que l'aménagement de locaux confortables et homogènes. Dès l’été 1982, les caractéristiques principales de ce futur transbordeur sont définies. Afin que cette commande soit envisageable, la progression annuelle moyenne du trafic doit être de 4,5 % entre 1981 et 1985 avec un objectif de 1 278 900 passagers et 426 300 voitures durant les treize semaines de l'été 1985. Toutefois, au cours des dialogues entre l’administration et la SNCM pour la fixation des tarifs de la période 1981-1985, cet investissement de fin de période n’est pas inclus, le ralentissement de la progression de la demande de transport en saison estivale entre 1979 et 1980 ne permettant pas de déterminer avec certitude si le renfort de navires supplémentaires se révélerait nécessaire dès 1985 ou 1986. Le dossier sera tout de même présenté le et le , sans succès. Une nouvelle présentation ne peut s’opérer que lors de la prochaine convention quinquennale 1986-1990 dont les négociations vont s’ouvrir entre l’État et la région Corse.

Le , les autorités de tutelle autorisent la commande du « 160 mètres » à condition que les négociations entre la SNCM et l’OTRC aboutissent favorablement quant au montant de la subvention, incluant cette commande. Ce qui sera chose faite, les instances corses approuvant par la même occasion les caractéristiques du navire. Toutefois, la mise en service du remplaçant du Provence, prévue pour 1988, est reportée d’un an pour des raisons de politique générale et au motif que la convention n’est pas effectivement signée. La commande est officiellement passée auprès des Chantiers de l’Atlantique le . Dans la première convention particulière d’exploitation des lignes maritimes continent-Corse figure en annexe II « flotte » les caractéristiques principales du navire avec une capacité passagère en traversée de nuit de (800 couchettes en 1re classe, 1 050 couchettes et 600 fauteuils pullman en 2e classe), un garage de 800 voitures, un pont complet de locaux communs, 160 mètres de long et 27 mètres de large.

Si les dimensions, capacité, vitesse étaient définies dès 1982, les aménagements intérieurs subissent eux de nombreuses modifications, à la suite d'une étude menée en 1985. Initialement, les installations étaient plus proches de celles de l‘Estérel et du Corse, notamment avec la présence d’un cinéma de 250 places, d’un bar-salon de 450 places, d’une véranda et d’une brasserie de 500 places. L’étude menée courant 1985 auprès de la clientèle révèle que les attentes de celle-ci ont changé. La logique des « trains des mers » n’est plus d’actualité, les passagers réclament plus de confort et des prestations de service et d’accueil de plus grande qualité. Il en ressort également que ces locaux communs doivent être fonctionnels, adaptés aux services rapides provoqués par la relative brièveté des traversées et des heures auxquelles elles s’effectuent, pouvant recevoir indifféremment soit peu de personnes en hiver, soit beaucoup de monde en été. Cela a amené à concevoir plusieurs types de locaux communs, un grand self-service (service économique, rapide et simple à la disposition continuelle des passagers) ; un petit restaurant de grande qualité ; un grand bar, au service également continu, simple et rapide ; un bar de luxe; des grandes surfaces de circulation ou stationnement (style vérandas, jardins d’hiver) ; un cinéma, une boutique, une salle de jeux enfants et nursery, des salles de jeux adolescents et adultes.

Le choix du nom du navire a suscité un débat politique. En effet, le nom initialement retenu était Île de Beauté. La décision avait été prise par le secrétaire d'État à la Mer, Ambroise Guellec, qui l’annonce le , alors que l’assemblée de Corse avait émis le vœu d’attribuer le nom de Danielle Casanova. Devant le refus de l’État d’accéder à la demande des instances corses, le comité « Un car-ferry nommé Danielle Casanova » se constitue, sous la présidence de l’ancien député Paul Cermolacce. Il recueille de nombreuses signatures et fait prendre des délibérations par diverses municipalités insulaires. Il s’adresse également au président de la République François Mitterrand alors en pleine campagne pour l’élection présidentielle de 1988. Celui-ci répond par l’intermédiaire de son directeur de campagne, Pierre Bérégovoy, « qu’il appartient à l’assemblée de Corse, conformément au statut particulier de la région Corse, de décider elle-même des modalités d’organisation des transports maritimes entre l’île et le continent. Elle dispose à cet effet d’un office des transports, partenaire des compagnies maritimes. C’est dans cet ordre que se pose la question du nom à donner au nouveau car-ferry ». C’est ainsi qu’après les élections présidentielles de 1988, le navire prend définitivement le nom de l’héroïne de la résistance corse.

Construction

Le contrat de construction entre la SNCM et les Chantiers de l’Atlantique - Alsthom est signé le . Le navire est mis sur cale à Saint-Nazaire le et mis à l'eau dans la forme B le . Il est transféré dans la forme Joubert le pour carénage. Les essais à la mer ont lieu au large de Saint-Nazaire du 4 au . Il bat à cette occasion le record mondial de vitesse de sa catégorie en atteignant 26 nœuds. Le Danielle Casanova est livré à la SNCM le .

SNCM (1989-2016)

Le Danielle Casanova au début de sa carrière en 1989.

Le , le Danielle Casanova quitte Saint-Nazaire à 8h05. Après un voyage effectué à 24 nœuds de moyenne, le navire arrive pour la première fois à Marseille le et accoste à 10h17 au poste 82. Il est présenté les 15 et aux officiels puis au public. Sous les ordres du Commandant Pellicot, le Danielle Casanova appareille le à 20 h 30 pour sa traversée inaugurale à destination d’Ajaccio, avec 620 invités à bord. La cérémonie de baptême débute le lendemain à 10h00, à Ajaccio, en présence notamment de M. Jacques Mellick (Ministre de la Mer), M. Claude Abraham (Président de la SNCM), M. Crill (Président des Chantiers de l’Atlantique) ; la marraine du navire est Mme Homère Philippi, sœur de Danielle Casanova. À la suite de la cérémonie, le navire appareille à midi, avec 1500 personnes, pour une croisière entre Ajaccio et Bastia, où il arrive à 19 h 0, en croisant le long des côtes de Piana, berceau de la famille de l’héroïne disparue de la Résistance.

Le Danielle Casanova succède en tant que navire amiral au Napoléon. Son entrée en service est un événement car ce navire apporte un lot de nouveautés : extérieurement, il se caractérise par une bande bleue le long de ses flancs, ce qui préfigure la nouvelle livrée SNCM des ferries mise en place la saison estivale suivante. Mais les innovations ne s’arrêtent pas là. En effet, ce navire, équipé pour la première fois de suites, inaugure un nouveau système d’embarquement par carte pour chaque passager où figurent toutes les informations concernant le voyage et notamment, pour les occupants de cabines, un code confidentiel pour accéder à l’installation réservée. En effet, autre nouveauté, l’entrée dans chaque cabine se fait au moyen d’un digicode. Ce système impliquera une nouvelle organisation du service « cabines » à bord et du traitement des clients à l’embarquement. Ce système équipera par la suite le reste de la flotte. Il est le premier navire SNCM à être immatriculé dans un port Corse (en l'occurrence, celui d'Ajaccio) et non à Marseille.

Lors de l’arrêt technique du au , les pales d’hélices sont changées, réduisant ainsi les vibrations ressenties au pont 7 arrière. La marque commerciale « SNCM Ferryterranée » est peinte sur la coque. Entre le 26 et le , le Danielle Casanova transporte jusqu’à Tripoli la totalité des quelque 1 300 personnes de la caravane du rallye et se partage avec l’Estérel les véhicules et hélicoptères. De nombreuses animations musicales sont prévues à bord afin de distraire les concurrents.

Le navire est mis à disposition de l’État le à partir de 0 h 0, dans le cadre de l’opération Daguet. Le Danielle Casanova part de Marseille le à 20 h 0 pour Ajaccio en voyage commercial, avec pour ordre dès son arrivée de partir dans les plus brefs délais pour Yanbu en Arabie Saoudite. Le navire quitte Ajaccio à 7 h 18 et rallie Yanbu le à 15 h 0, après avoir parcouru 1 821 miles en route libre, à la vitesse moyenne de 24 nœuds. « Ce qui constituera sans doute un record difficile à battre pour un autre car-ferry », note le Commandant Pellicot. Sur place, 1 270 militaires et 176 véhicules embarquent dans la soirée du 20 et l’appareillage pour la France a lieu le 21 à 10 h 10. Le navire arrive à Toulon le à 6 h 45 sous grand pavois, accueilli par un bateau pompe. Le navire sera de nouveau mis à la disposition de l’État entre le 2 et le pour la même opération.

Le vers 23 h 0, durant une traversée Marseille - Bastia, des signaux de détresse émis par une embarcation sont repérés au large de Toulon. Il s’agit de trois néerlandais à bord d’un zodiac dérivant depuis le matin à la suite d'une panne de moteur. Les trois touristes sont recueillis à bord, réconfortés et ramenés le lendemain à Marseille.

Pour la saison 1993, la SNCM décide de recruter du personnel ADSG féminin. Elle fait pour cela passer une note en ce sens au lycée hôtelier Bonneveine de Marseille. C’est ainsi que fin juin, une première bordée de douze jeunes femmes embarque à bord du Danielle Casanova (suivie d’une deuxième le ). Elles sont toutes recrutées au même titre que les garçons, en tant qu’inscrits maritimes. La seule distinction est l’obligation légale de leur fournir des équipements séparés (sanitaires et cabines) ; elles sont ainsi logées pont 9, au fronton, sous la passerelle. L’expérience s’avère un succès, les équipes féminines se sont rapidement intégrées aussi bien auprès de l’équipage que des passagers. Leur présence a apporté une richesse, crée une émulation au sein du bord, notamment dans le domaine du contact et de l’accueil.

Le Danielle Casanova dans le port d'Ajaccio en 1995.

Aussi, dès le mois de septembre suivant, certaines continuent d’être embarquées, par équipes de six, pour les week-ends croisières du Danielle Casanova. La démarche va être par la suite renouvelée dès la saison suivante sur l’Île de Beauté, puis le Monte d'Oro et le Paglia Orba ; seul le Liberté ne connaîtra pas la féminisation de son équipage.

Le , par mer très forte de force 9 et vent d’Ouest-Sud-Ouest, entre Bastia et Marseille, un appel de détresse émis par un voilier est reçu par l’officier de quart à la passerelle. Le navire, sous les ordres du Commandant Oberlin, proche, est dérouté sur zone afin de récupérer les six occupants du voilier. En raison de l’état de la mer, une opération de transfert entre le voilier et le Danielle Casanova peut s’avérer dangereuse. Les occupants du voilier sont donc évacués par un hélicoptère de la BAN d'Hyères puis transférés à bord, sains et saufs Le , entre Bastia et Marseille par mer forte de force 7 et vent d’Ouest, vers 2 h 20 à 18 miles dans le S/S.E du Cap Ferrat il est aperçu à environ 3 miles sur avant tribord un petit feu blanc, puis le survol de la patrouille maritime. Le navire est dérouté par le Crossmed à 2 h 25 qui l’informe qu’une opération de recherche est en cours afin de retrouver un pneumatique à la dérive, occupé par deux personnes. Le zodiac est aperçu à 2 h 40 et les deux occupants sont récupérés à 2 h 50 sains et saufs.

Le , au départ de Marseille, le Danielle Casanova est le cadre du tournage d’une scène du film de R. Guediguian « Marie Jo et ses deux amours » pendant la manœuvre jusqu’au débarquement du pilote au Frioul. À la demande du metteur en scène, pour permettre plusieurs prises de vues, un tour complet du château d’If est effectué en le laissant sur bâbord, avant de se présenter une seconde fois devant la station de pilotage pour débarquer l’équipe de tournage et le pilote. Le Danielle Casanova a déjà été le lieu de tournages par le passé, tout comme d’autres navires de la SNCM. En 1992, le navire accueille pendant une semaine le tournage d’un film promotionnel de la Renault Twingo basé sur une intrigue sentimentale nouée à bord entre Lio et Fabrice Luchini. La même année, des scènes du film Nous deux avec Philippe Noiret sont tournées, tout comme en 1997 pour le film Les Randonneurs. En 1992, le garage de l’Île de Beauté, reçoit Marcello Mastroianni pour une scène d’Un, deux, trois soleil de Bertrand Blier alors que le Liberté accueille Michel Boujenah, Roger Hanin et Marie-Josée Nat dans le film d’Ariel Zeitoun Le Nombril du monde.

Au début des années 2000, à l’issue de tables rondes instaurées par le ministre des transports, Jean-Claude Gayssot, la décision est prise d'affecter le Danielle Casanova sur les lignes du Maghreb en remplacement du Napoléon et du Liberté. Le Danielle Casanova (avec l’accord de l’OTC) sera donc transféré sur le réseau libre, alors qu’un navire neuf ou d’occasion entrera en flotte afin de le remplacer sur les lignes de la Corse. Mais le transfert du navire sur les lignes de l'Afrique du Nord va susciter des réactions de la part de diverses associations aussi bien corses que de résistants. Elles tiennent en effet à ce que le nom de la résistante soit toujours présent sur la Corse. C’est la raison pour laquelle, quelques mois avant la mise en service du nouveau navire, initialement nommé Méditerranée, celui-ci inverse son patronyme avec son aîné.

Durant l’arrêt technique du au , le navire subit d’importants travaux en raison de son changement de nom et de sa future affectation au réseau de l’Afrique du nord : signalétique, décoration café bar et brasserie, sécurisation de certains locaux, modification de la galerie marchande, local de jeux pour enfants...Ces travaux se poursuivent jusqu’en juin. À compter du , date de l’acte de francisation, le navire devient officiellement le Méditerranée. Le , le navire effectue son premier voyage commercial sous son nouveau nom, au départ de Marseille à 20h38 et à destination de Propriano sous les ordres du Commandant Delhommeau.

Le , entre Marseille et Bastia, vers 2h15, un incendie se déclare dans le garage pont 3 bâbord milieu. Le feu, qui a pris dans un camping-car, se propage aux autres véhicules (trois sont détruits, vingt et un autres endommagés plus légèrement). L’incident parfaitement maîtrisé, en moins de trente minutes, n’occasionne pas de retard à l’arrivée. Le Méditerranée peut appareiller le soir même après autorisation des instances compétentes. Le bureau Véritas a donné son accord afin que les réparations soient effectuées en cours d’exploitation. Les avaries concernent le cardeck au-dessus du foyer, les cloisons et plafond et le revêtement peinture. Cet incident a démontré la fiabilité du système de sécurité et la parfaite maîtrise de l’équipage entraîné pour ce type d’intervention au cours d’exercices effectués chaque semaine à bord.

Le , le Méditerranée, sous les ordres du Commandant Bouvier, est baptisé officieusement par l’équipage lors de son escale à Porto Torres. La nouvelle marraine du navire est un officier du bord, le lieutenant Muriel Teissier.

Du 2 au , le Méditerranée est affrété pour le Rallye « Paris Dakar Telefonica ». 1 138 passagers et 460 véhicules embarquent le à Valence pour Tunis.

Le , vers 2 h 30 du matin, entre Tunis et Marseille, le médecin du bord est réveillé par une passagère sur le point d’accoucher ; elle est immédiatement installée à l’infirmerie. À 4 h 30, le commandant décide de contacter le CROSS Med qui met en relation le Méditerranée avec le centre de régulation de l’hôpital Purpan de Toulouse ; un Dauphin est ainsi mis en alerte à la base aéronavale de Hyères. Vers 7 h 15, l’hélicoptère décolle avec à son bord une équipe médicale, dont un médecin urgentiste; cette équipe est déposée sur le navire. Deux heures plus tard, le Méditerranée accoste à Toulon, où l’attend une équipe du SMUR, une petite fille avait déjà vu le jour. La passagère et son bébé pouvaient se reposer à l’hôpital de Toulon tandis que le navire appareille vers 10 h 30 et reprend sa route pour Marseille.

Le , le Méditerranée sort de forme, repeint avec sa nouvelle livrée SNCM.

Le Méditerranée dans le port de Marseille en 2012.

Du au , des travaux sont entrepris aux chantiers San Giorgio del Porto catala grazie. Ils consistent en l’installation de casings latéraux et de quatre portes étanches au pont 3 garage, d’un système d’extinction à eau haute pression dans les emménagements et les locaux des moteurs principaux.

Lors de la saison 2010, dans le cadre d'un partenariat établi entre la SNCM et l'Olympique de Marseille, le navire arbore sur ses flancs : à bâbord « SNCM transporte l’OM » et à tribord « l’OM voyage avec la SNCM ».

Après que les deux saisons estivales précédentes, le Méditerranée ait assuré une liaison sur Porto Vecchio les week ends, le navire fait son retour sur les lignes de la Corse au départ de Toulon pour la saison 2013. À cet effet, le navire escale le après-midi dans le port de Toulon à des fins d’essais de ses portes arrière au poste à quai attribué aux navires de la SNCM. Le Méditerranée effectuera ses liaisons sur Bastia à partir du avec quelques voyages sur Nice en saison estivale.

Du 18 au , le navire convoie les supporters du Rugby Club Toulonnais à Barcelone à l’occasion d’un match de rugby entre leur club et l'USAP de Perpignan. Chaque week-end de la saison estivale 2014, le Méditerranée assure la liaison, inédite, entre Toulon et Porto Vecchio.

Le , le navire appareille de Bastia à 19 h 20. Il quitte pour la dernière fois la Corse sous les couleurs SNCM. À compter de , il est de nouveau affecté aux lignes du Maghreb en remplacement du Danielle Casanova, immobilisé pour raisons économiques[1].

Corsica Linea (depuis 2016)

Le , le Méditerranée est transféré à la Maritime Corse Méditerranée (MCM), nouvelle société succédant à la SNCM à l'occasion de sa reprise par Patrick Rocca. À la suite de son arrêt technique à Marseille, le navire sort de forme, vierge de toute marque commerciale [2].

Initialement, le car-ferry devait, à l'instar des autres navires de la flotte, arborer les couleurs de la marque commerciale Maritima Ferries. Cette marque ne sera cependant jamais lancée puisque'en avril, la MCM est vendue par le groupe Rocca au consortium Corsica Maritima. La flotte est ainsi transférée au sein d'une nouvelle entité commerciale, Corsica Linea.

Le , entre Alger et Marseille, le Méditerranée est dérouté par le CrossMed afin de porter assistance à deux plaisanciers en difficulté.

Le , le navire effectue une escale exceptionnelle à Porto-Vecchio en remplacement du Paglia Orba remplaçant lui-même le Pascal Paoli immobilisé afin d'être repeint aux couleurs de Corsica Linea avant le début de la saison. Le Méditerranée est, quant à lui, repeint aux couleurs de la compagnie le , mais conserve néanmoins sa livrée blanche originelle.

Il était initialement prévu que le navire subisse d'importants travaux de rénovations qui auraient été effectués en deux temps, prévoyant notamment la réfection des locaux communs pendant l'hiver 2017-2018 et des cabines l'hiver suivant[3]. Cependant devant le coût élevé que pourrait représenter cette refonte (plus de 20 millions d'euros), Pierre-Antoine Villanova, directeur général de Corsica Linea annonce en que le Méditerranée pourrait, à court terme, quitter la flotte[4]. Malgré cela, le navire est reconduit pour la saison estivale 2018 sur les lignes entre Marseille, Alger et Tunis. À l'issue de celle-ci, la compagnie annonce que le car-ferry continuera de naviguer sous ses couleurs en 2019 après son habituel hivernage[5].

Le , à la suite du blocage du port de Marseille et de plusieurs navires de Corsica Linea par les marins grévistes de La Méridionale, le Méditerranée est affrété en urgence pour assurer le transport des passagers devant rejoindre la Corse et effectue un voyage entre Toulon et Ajaccio. L'arrivée le lendemain dans la cité impériale se déroule dans une certaine tension en raison de la présence de grévistes mais aucune action n'est menée contre le navire qui appareille dans la soirée pour rejoindre Marseille[6]. Il entame par la suite sa saison sur Alger le .

Dans la nuit du 1er au , alors qu'il réalise une traversée entre Alger et Marseille, le Méditerranée vient au secours de 18 migrants nord-africains à la dérive sur une embarcation à moteur en panne. Recueillis à bord du car-ferry, les clandestins sont examinés par le médecin du bord. Le navire gagne ensuite le port d'Alcúdia sur l'île de Majorque, où les candidats à l'exil sont débarqués vers 11h, avant de reprendre sa route vers Marseille[7].

Du 14 au , son garage accueille une partie de l'évènement de la fondation de l'Usine extraordinaire. À l'occasion, le Méditerranée accoste au quai de l'esplanade J4[8]. À la suite de cet évènement, le car-ferry est remis en service afin d'assurer le service hivernal régulier vers l'Algérie et la Tunisie en remplacement du Danielle Casanova, en partie redéployé sur la Corse pour pallier les indisponibilités successives des navires mixtes en raison de leurs arrêts techniques. Il se retrouve cependant bloqué au port de Marseille le 11 janvier 2020 durant le mouvement de grève des syndicats des marins de La Méridionale, occasionnant l'annulation de plusieurs traversées vers Alger et Tunis[9]. À l'issue du conflit, les rotations qu'il devait effectuer au mois de février sont annulées et le navire désarmé.

Alors qu'il devait reprendre son service estival habituel vers Alger à la fin du mois de juin, le navire se retrouve cependant sans affectation en raison de la fermeture temporaire des frontières algériennes due à l'épidémie de Covid-19. Il est alors utilisé au début du mois de juillet afin d'acheminer des véhicules destinés à la location vers la Corse, pour pallier une pénurie. Le Méditerranée effectue dans ce cadre plusieurs escales à Bastia et Ajaccio entre le 5 et le 9 juillet ainsi qu'une escale à Barcelone le 7 juillet[10]. Il remplace ensuite à compter du 10 juillet le Danielle Casanova, temporairement immobilisé en raison de la présence de marins infectés par le Covid-19, entre Marseille et la Tunisie[11]. Le 14 juillet toutefois, huit cas seront signalés parmi l'équipage, entraînant l'immobilisation du navire dès son retour de Tunis[12]. Du 30 juillet au 12 août, il reprend momentanément du service et effectue sept allers-retours entre Marseille et L'Île-Rousse en remplacement du Monte d'Oro, immobilisé à la suite d'une avarie.

Aménagements

Le Méditerranée possède 12 ponts. Les locaux passagers s'étendent sur la totalité des ponts 6, 7 et 8 ainsi que sur une partie des ponts 9, 5 et 2. Ceux de l'équipage occupent les ponts 9 et 10. Les ponts 3, 4 et 5 sont pour leur part consacrés aux garages tandis que les ponts inférieurs abritent les chaudières et l'appareil propulsif.

Locaux communs

Conçu pour être plus confortable que ses prédécesseurs, le Danielle Casanova proposait à sa mise en service des installations de qualité, aussi bien agréables en traversées de nuit que pratiques en traversées de jour. Principalement situées sur le pont 8, ces installations se composent de deux bars, un restaurant, un libre service, un snack et une galerie marchande. Un cinéma est également présent sur le pont 9 et un solarium abrité du vent se trouve sur le pont 11.

Lorsque le navire devient le Méditerranée en 2002, la disposition des locaux n'est pas modifiée mais plusieurs changements, notamment les dénominations et la décoration, sont entrepris en vue de l'affectation du navire sur les lignes du Maghreb.

Depuis 2002, les points de vente du navire sont dénommés ainsi :

  • Le Sirocco : Le bar principal situé à la proue du navire, des divertissements y sont proposés suivant les traversées ;
  • Le Salambo : Le second bar du navire lui aussi situé à la proue. Un peu plus raffiné que le Sirocco, il n'est cependant plus utilisé par la compagnie depuis quelques années ;
  • La Madrague : Le restaurant du navire situé à la poupe du côté tribord.
  • La Rose des sables : Le self-service du navire situé à la poupe du côté bâbord.
  • L‘Oasis : Espace de restauration rapide situé au milieu du navire sur le côté tribord.

En plus de ces installations, le Méditerranée possède une galerie marchande au milieu sur le côté tribord pouvant être utilisée comme boutique hors-taxe sur les lignes du Maghreb ainsi qu'un espace de jeux pour enfants à proximité du bar. Sur les lignes du Maghreb, une salle de prière est aménagée dans l'un des salons fauteuils du navire sur le pont 6.

La salle de cinéma du navire est depuis plusieurs années fermée au public et le solarium, bien que toujours accessible, n'est que très peu fréquenté.

Cabines

Le Méditerranée possède 540 cabines situées sur les ponts 9, 7, 6, 5 et 2. 280 d'entre elles, situées sur le pont 7, sont privatives et pourvues de salles de bains, les 260 autres, situées sur les ponts 6, 5 et 2 ne disposent que d'un lavabo. Quelques suites sont présentes sur le pont 9. Les cabines du pont 2 sont situées sous les ponts garages.

Caractéristiques

Le Méditerranée mesure 165 mètres de long pour 27,40 mètres de large, sa jauge brute est de 30 985 UMS, ce qui en faisait, à sa mise en service le plus grand car-ferry naviguant sur la Méditerranée. Le navire peut embarquer 2 780 passagers et possède un garage pouvant contenir 800 véhicules répartis sur 3 niveaux et accessible par deux portes-rampes arrières de 5,80 mètres de large et 5 mètres de haut chacune et une porte rampe avant de 5,80 mètres de large et 5 mètres de haut. Il est entièrement climatisé. Sa propulsion est assurée par 4 moteurs diesel Pielstick 18PC2/6V400 18 cylindres en V développant une capacité de 35 768 kW entraînant deux hélices de quatre pales, à pas variable faisant filer le bâtiment à plus de 24 nœuds, ce qui en faisait à l'époque le car-ferry le plus rapide au monde dans sa catégorie. Il est en outre doté de deux propulseurs d’étrave de 1 100 kW chacun et d'un stabilisateur anti-roulis à deux ailerons repliables ACH. Le navire est pourvu de huit embarcations de sauvetages fermées de taille moyenne, une embarcation de secours de petite taille et une embarcation semi-rigide ainsi que de nombreux radeaux de survie, Il est également le premier car-ferry de la flotte à proposer une évacuation par toboggans, et des embarcations de sauvetage fermées.

Lignes desservies

Le Méditerranée à Bastia en 2012.

De 1989 à 2002, le Méditerranée, alors Danielle Casanova, est affecté aux liaisons depuis les ports de Marseille, Toulon et occasionnellement de Nice à destination de Bastia, d'Ajaccio et de Propriano. Il effectue également la desserte de la Sardaigne au départ de Marseille ou Toulon vers Porto Torres, souvent via Propriano ou Ajaccio. Dans les années 1990, le navire navigue parfois sur la ligne Gênes - Bastia de la filiale Corsica Marittima.

En 2002, le navire est renommé Méditerranée et affecté aux lignes du Maghreb au départ de Marseille, principalement vers Tunis et secondairement vers Alger. Il effectue quelques traversées vers la Corse en haute saison. Durant les étés 2011 et 2012, il assure une traversée chaque vendredi soir entre Marseille et Porto-Vecchio.

En 2013, le navire est redéployé sur la Corse entre Toulon et Bastia en traversée de nuit. Durant l'été, il dessert également Nice en traversée de jour. À partir de l'été 2014, le car-ferry inaugure une nouvelle ligne entre Toulon et Porto Vecchio et effectue également de rares traversées vers Tunis et Béjaïa. Ses traversées vers Nice ne sont cependant pas reconduites. En 2015, le Méditerranée est de nouveau affecté aux lignes du Maghreb depuis Marseille, principalement vers Alger et parfois vers Tunis.

À partir de 2016, le navire est transféré au sein de Corsica Linea mais conserve son affectation saisonnière entre Marseille, Alger et Tunis. Durant la saison 2017, il dessert occasionnellement Béjaïa. À partir de la saison 2019, il est exclusivement dévolu à la ligne Marseille - Alger. À la fin du mois de novembre, en raison de la mobilisation du Danielle Casanova sur le réseau corse, le Méditerranée navigue exceptionnellement durant la basse saison et le remplace sur les lignes du Maghreb jusqu'en janvier 2020.

Notes et références

  1. « L’ENTMV rompt son partenariat historique avec la SNCM », sur Econostrum (consulté le ).
  2. http://www.marines-editions.fr/la-sncm-de-la-corse-au-maghreb,fr,4,31447.cfm, le livre d'Alain Lepigeon relatant l'histoire de la compagnie et des navires, ayant largement inspiré cet article
  3. http://mapage.noos.fr/croussel/div/nouv17.html
  4. http://mapage.noos.fr/croussel/div/nouv18.html
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  8. « Avec l'Usine Extraordinaire, les entreprises industrielles dévoilent leurs secrets à Marseille », sur frequence-sud.fr (consulté le ).
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  10. Patrick Vinciguerra et Caroline Saglione, « Corse : la fin de la pénurie de voitures de location », sur Francebleu.fr, (consulté le ).
  11. « COVID-19 à bord du Danielle-Casanova sur la liaison Marseille-Tunis : Corsica Linea rassure », sur Corse Net Infos - Pure player corse (consulté le ).
  12. « Cas de Covid-19 à la Corsica Linea : tests négatifs sur le reste de la flotte », sur Corse Net Infos - Pure player corse (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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