Liberté (ferry)

Le Liberté est un ferry construit de 1979 à 1980 par les Chantiers Dubigeon-Normandie de Nantes pour la SNCM. Mis en service en sur les lignes internationales entre la France, l'Algérie et la Tunisie, il est le premier mais sera aussi le seul navire de la compagnie spécialement conçu pour ce réseau. En 1991, il bénéficiera d'importants travaux de rénovations et sera notamment allongé d’environ 25 mètres. Vendu en à la compagnie marocaine Comarit et rebaptisé Biladi (arabe : بلادي, Biladi) , il est mis en service en entre le Maroc et la France. Désarmé à Sète en en raison de la faillite de son armateur, il y reste immobilisé jusqu'à sa vente aux enchères le à un armateur grec qui le revend à la casse. Il est démoli aux chantiers turcs d'Aliağa la même année.

Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie).

Biladi
بلادي

Le Biladi au port de Tanger Med
Autres noms Liberté (1980-2003)
Type Ferry
Histoire
Chantier naval Dubigeon, Nantes, France (#161)
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Démoli à Aliağa en 2013
Équipage
Équipage 15 officiers et 112 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 141 m (1980-1991)
164,40 m (1991-2005)
169,40 m (2005-2013)
Maître-bau 21,90 m
Tirant d'eau 5,50 m
Port en lourd 1 700 tpl (1980-1991)
2 986 tpl (1991-2013)
Tonnage 13 511 UMS (1980-1991)
19 182 UMS (1991-2013)
Propulsion 2 moteurs Pielstick 18PC2/5V
Puissance 17 222 kW (23 400 ch)
Vitesse 21,5 nœuds
Caractéristiques commerciales
Pont 11
Capacité 1980-1991 :
1 088 passagers
440 véhicules
1991-2013 :
1 604 passagers
500 véhicules
Carrière
Armateur SNCM (1980-2003)
Comarit (2003-2012)
Armateur inconnu (2013)
Pavillon France (1980-2003)
Maroc (2003-2013)
Port d'attache Marseille (1980-2003)
Tanger (2003-2013)
Indicatif (FNOQ) (1980-2003)
(CNA2346) (2003-2013)
IMO 7824912
Coût 153 millions de francs

Histoire

Origines

À sa création, la Société nationale maritime Corse-Méditerranée (SNCM) hérite d’une exploitation déclinante sur les lignes vers l'Algérie et la Tunisie, pour plusieurs raisons. En 1972, le gouvernement français prend des mesures de contrôle de l'immigration de ces deux pays. À cela s’ajoute un an plus tard la décision du gouvernement algérien de suspendre l'émigration qui coïncide avec la mise en service des premiers car-ferries de la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN), l'El Djazair le et le Tassili le 1er octobre suivant. Ceci témoigne de la volonté, affirmée depuis quelques années, des autorités algériennes de participer au trafic passagers et véhicules. En 1975, la Tunisie emboîte le pas en affrétant le ferry Tipasa de la CNAN sur la ligne Marseille - Tunis. Cet accord entre les deux pays voisins préfigure l'implantation de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) avec la mise en service en 1978 de son premier car-ferry, le Habib rencontrant un succès immédiat. Sans compter l'essor de la concurrence aérienne qui applique une politique de promotion tarifaire dynamique en faveur des travailleurs maghrébins.

Par voie de conséquence, entre 1972 et 1979, le nombre de passagers transportés sous pavillon français diminue très sensiblement, passant de 369 000 à 93 000 passagers. Le nombre de traversées diminue également face à la CNAN qui aligne jusqu'à sept car-ferries en service, dont cinq en propriété avec l'arrivée des nouveaux Tipasa, Zeralda et Hoggar, achetés quasiment neufs à la compagnie japonaise Nippon Car Ferry. Face à cette flotte performante, le matériel naval de la SNCM apparaît comme vieillissant, inadapté et offre un nombre de places insuffisant. De plus, le nombre de navire dédié à ces lignes tend à se réduire, le car-ferry Avenir est retiré fin 1975 tandis que le Provence, présent qu'à temps partiel, est définitivement transféré sur la Corse à partir de 1977. Seul le Roussillon assure sans discontinuité le service du réseau libre, mais malgré sa capacité garage augmentée en 1975, il est inadapté et son exploitation est inéluctablement déficitaire.

Face à cette dégradation et en vue de redresser la situation, plusieurs scénarios sont envisagés. Il en est conclu que ce fonds de commerce est à défendre. C’est en ce sens que la direction entreprend une action soutenue auprès des autorités de tutelle, afin de remplacer le Roussillon par un navire neuf spécifiquement conçu pour les lignes du Maghreb. L'État, sensible à ce que le pavillon français soit représenté sur ces lignes-là, consentira à l’aide financière sollicitée pour la construction du navire. Le pari est osé, car la commande du futur Liberté représente un poids financier supplémentaire.

Construction

Le contrat de construction entre la SNCM et les chantiers Dubigeon-Normandie est signé le . Deuxième commande de car-ferry de la SNCM, le Liberté est spécialement conçu pour les lignes du Maghreb, contrairement à ses prédécesseurs de la CGTM affectés sur les deux réseaux. La mise sur cale a lieu à Nantes le et le navire est lancé le . Les essais à la mer, dans le secteur de Belle Île, sont réalisés du 7 au ainsi que le . La vitesse atteinte est de 22,34 nœuds. Le Liberté est livré à la SNCM le .

SNCM (1980-2003)

Le Liberté à Marseille dans les années 1980.

Le , le Liberté quitte Nantes à 3h30, pour les Chantiers de l’Atlantique où il entre en forme N°1. Des travaux sont alors effectués au niveau des hélices et du gouvernail. C’est le à 22h30 que le Liberté, sous les ordres du commandant Manifacier, quitte Saint-Nazaire pour Marseille, où il arrive le suivant, salué par les rouliers Ardèche et Isère ainsi que les car-ferries Provence et Napoléon, présents dans le bassin de la Joliette. Le voyage s'effectue à la vitesse de 22,12 nœuds. Une fois à Marseille, le navire entre directement en forme 7, pour sablage de sa carène. Le , le Liberté est baptisé au môle J1, poste 82, en présence de nombreuses personnalités. Le père Igor Vassilieff, délégué diocésain à la pastorale des réalités du tourisme et des loisirs, bénit le navire et prononce une homélie, puis c’est au son de la Marseillaise, jouée par la musique de l'Armée de l’air, que la marraine du navire, Mme Jacqueline François-Poncet, épouse du ministre des affaires étrangères, Jean François-Poncet, baptise le navire à 11h00. À l’issue de cette cérémonie, un cocktail est donné à bord puis s’ensuit un déjeuner officiel dans un grand hôtel de la ville.

Le Liberté effectue son premier touché à Tunis le à 17h30. Il en sera de même à Alger le .

Le , le navire appareille de Marseille pour Tunis à 12h00 avec à son bord 267 passagers, des véhicules de tourisme et du fret. Alors que le vent souffle sur rade force 9 nord-ouest, le cap est mis sur la Sardaigne. Dès le début de l’après midi, le vent souffle déjà en tempête (force 10-11), la mer est grosse. Le Liberté, dont c’est le premier gros coup de tabac, réduit sa vitesse à 19 nœuds et malgré les stabilisateurs en service, accuse un certain roulis. À 16h55, une lame particulièrement puissante heurte le côté tribord, faisant loffer le navire et déclenchant ainsi un coup de roulis d’environ 40°. Lorsque le commandant arrive sur la passerelle, l'ordre est donné de virer à gauche toute, pour corriger une embardée de 30° sur tribord. Ce fort coup de roulis a causé des dégâts assez importants dans le garage du car-ferry : un camion et sa remorque se sont désarrimés et renversés, écrasant plusieurs voitures ; tous les véhicules de tourismes ont ripé sur bâbord, s’enchevêtrant les uns aux autres, en particulier vers la poupe. Des passagers ont également chuté et sont légèrement commotionnés. La suite du voyage se déroule sans autres incidents, malgré la présence d’un roulis toujours accentué. Le navire s’amarre au port de Tunis à 12h50, le lendemain.

Du 26 au , le navire est affrété pour le convoyage du Rallye Paris-Dakar. Il quitte Marseille le pour Barcelone, où il embarque la caravane du rallye, puis fait route vers Tunis.

À l’instar du Napoléon, le Liberté n’étant équipé que de deux moteurs principaux, n’a pas la préférence de la Marine nationale pour convoyer les militaires dans le cadre de l’opération Daguet. C’est ainsi qu’à la suite de la réquisition de l’Estérel et du Corse, le navire est affecté aux lignes de la Corse entre le et le .

À l’orée des années 1990, l’exploitation des lignes du Maghreb et ses activités annexes (consignation et transit) représentent un axe stratégique majeur pour la SNCM qui occupe une place prépondérante dans ce secteur du transport maritime. Le secteur du réseau de l'Afrique du Nord, rentable, est en parfaite complémentarité avec l’exploitation des lignes de la Corse. Ains cela permet, en saison, de transférer des navires en surplus, initialement dédiés à la continuité territoriale. Enfin, ce secteur d’activité permet à la SNCM de se diversifier et de ne pas être ainsi dépendante d’un retournement de conjoncture. Or, en 1990, la tendance à la hausse du trafic se confirme en raison du dynamisme démographique et l’expansion économique de l’Algérie et de la Tunisie, mais également de la croissance du nombre de touristes européens, désireux de qualité de prestation accrue. La SNCM se doit donc de faire face à l’évolution et à la croissance du trafic en adaptant sa flotte, tout comme ses partenaires algériens et tunisiens. Une partie de cette hausse du trafic a pu être résorbée grâce à la mise en service du Danielle Casanova et de la transformation de l’Île de Beauté. Cela a permis en effet de transférer sur le Maghreb en saison le Napoléon ainsi que l’Estérel ou le Corse. Mais les prévisions de hausse du trafic pour 1991 sont telles que la SNCM est dans l'impossibilité de transférer un plus grand nombre de voyages supplémentaires. Or, la compagnie se doit de garder sa position, de faire face à cette évolution afin de prévenir l’arrivée d’un concurrent sous peine d’être exclue à terme de ce secteur.

Il apparaît donc nécessaire d’accroître les capacités de transport de la flotte affectée aux lignes du Maghreb, et ce, dans les délais les plus brefs. Pour cela, plusieurs solutions sont envisagées. Le recours à l’achat d’un navire d’occasion est rapidement écarté en raison des prix prohibitifs du marché et des coûts supplémentaires dus aux nécessaires transformations du navire pour l’adapter aux lignes. Soit le Liberté est remplacé par un navire neuf, soit il est allongé afin d’augmenter sa capacité et accroître la qualité de ses prestations. Pour la commande d’un navire neuf, les caractéristiques retenues faisait état d'un navire d'une capacité de 2 120 passagers et pouvant transporter 620 véhicules, voisin du Normandie de la compagnie bretonne Brittany Ferries, construit par les chantiers finlandais Masa Yards et dont la livraison serait intervenue en 1992. Le choix se portera finalement sur l’allongement du Liberté, moins coûteux et offrant un délai de disponibilité plus court.

Un appel d’offres est donc lancé en auquel répondent les chantiers allemands Lloyd Werft et ceux marseillais de la CMR. Ce sont ces derniers qui l’emporteront, après de longues négociations. Le , le contrat est signé. À la demande des élus locaux, afin que la transformation s’effectue à Marseille, une partie des travaux est financée par le ministère de l’Industrie. Ce chantier représente 730 000 heures de travail pour la réparation navale marseillaise : la CMR, mais également Sud-Marine, qui cette fois intervient en qualité de sous-traitant, pour la construction du tronçon à ajouter, ou la Phocéenne de Travaux, pour les aménagements et décoration, en bénéficient. Le car-ferry est mis à disposition des chantiers le .

En préambule aux travaux de son allongement, le Liberté entre dans la forme 10 de Mourepiane le avec le nouveau bloc. Celui-ci avait été mis sur barge deux jours auparavant et mis à flot la veille. La découpe du navire s’effectue entre le et le . Le lendemain, le module est présenté avec la partie avant du navire ; l’assemblage débute le . Le 1er mars débute l’opération d’assemblage entre la partie avant raccordée au module et la partie arrière. Le , le Liberté, allongé de 21,90 mètres, sort de la forme 10. Les travaux des aménagements intérieurs peuvent alors débuter. Les essais à la mer se déroulent les 27 et , ainsi que le . Le navire est livré ce même jour; il entreprend son premier voyage commercial sous sa nouvelle apparence le à destination de Tunis sous les ordres du commandant Godini.

À l’issue des premiers temps d’exploitation, il se dégage que le retour du Liberté sur les lignes habituelles était attendu. Le navire est apprécié ; les nouveaux espaces, la décoration, le confort sont estimés. Après l'allongement, la stabilité du navire est améliorée. La perte de vitesse est peu importante, mais les difficultés de manœuvre sont accrues.

Le , les 820 participants du Rallye Dakar 1992 embarquent à Sète à bord du Liberté et du Corse à destination de la Libye. Le convoi appareille à 2h45, le , et l’arrivée, à Misrata, a lieu le lendemain à 23h38, après une traversée marquée par de très mauvaises conditions météorologiques.

Le , est célébré le 50e anniversaire du naufrage du paquebot Lamoricière de la Compagnie générale transatlantique, au large des îles Baléares, sur les lieux mêmes de la disparition pour une cérémonie du souvenir avec le jet d'une gerbe de fleurs. À bord du Liberté ont embarqué des familles de disparus, ainsi que quelques rescapés.

Le , le car-ferry est affrété pour le convoyage du rallye de Tunisie. Une conférence de presse est donnée à bord, suivie d’un apéritif réunissant une centaine de personnes. Le lendemain, le Liberté appareille pour Tunis avec 605 passagers. Lors de la traversée a lieu la remise des prix du prologue de l’épreuve.

En octobre, le Liberté est affrété par l’Armée pour le convoyage de 712 militaires et 100 véhicules vers Civitavecchia le navire est détourné depuis Tunis sur Toulon, où il arrive le à 6h00. Il appareille le même jour à 15h30, arrive le lendemain à Civitavecchia à 7h00 et regagne par la suite Marseille.

À la suite de la prise d'otages du vol 8969 Air France du 24 au , le voyage Marseille - Alger - Marseille du est annulé. Cet événement va influer sur la vie du Liberté durant les mois qui suivent. En , l’exploitation des lignes de l'Algérie est interrompue pour raison de sécurité. Ainsi, le Liberté effectue durant la saison estivale cinq voyages sur la Corse, tous à destination de L'Île-Rousse. En septembre, de nouveaux dispositifs de sécurité pour l’embarquement de passagers sur l’Algérie sont installés, ils consistent en des portiques de détection. Il est communiqué à l’équipage que le navire est susceptible de reprendre les traversées sur Alger. Le , la liaison sur Alger reprend. Le navire, sous surveillance militaire, quitte Marseille à 12h30, avec un retard important dû a des contrôles rigoureux, et arrive à Alger le lendemain à 11 h 0. Le car-ferry retourne à Marseille le . Le voyage dit de validation, en présence policière à bord, a été effectué avec un équipage volontaire. Il s’ensuit de nombreuses rotations d’essai, au départ de Marseille les 11, 17 et  ; puis les 7, 21 et . La réouverture définitive de la ligne s’opère à la suite d’une réunion en date du avec les représentants du Ministère de l'Intérieur. Les escales toutefois n’ont lieu que de jour dans un premier temps.

Durant l’année 1995, le Liberté a été le lieu de tournage d’émissions de télévision : une pour France 5, « Le Liberté le bateau de la Tunisie », et une autre pour France 2, dans le cadre de l’émission « Geopolis » ayant pour thème la Phenicie d'hier à travers la Tunisie d’aujourd’hui. À cette occasion, une démonstration de l’utilisation d'un astrolabe et la présentation de cartes marines anciennes sont effectuées par le second capitaine Lionel Gouesigoux[1].

Le , dans le port d’Alger, à la suite de l’apparition et la disparition de deux objets flottants non identifiés le long de la coque, il est rapidement procédé à l’explosion de deux grenades anti-plongeurs et à une inspection de la coque. Ceci témoigne de la rapidité de réaction des responsables de la sûreté de l’ambassade de France et des autorités algériennes. Lors de son retour sur Marseille, le Liberté est survolé à trois reprises par un Breguet Atlantic de la Marine nationale.

Le à 5h10, entre Alger et Marseille, par mer forte et un vent nord nord-ouest de force 8 à 9, le Liberté reçoit un appel du CrossMed demandant de porter assistance au voilier Britannique Swan About, avec deux personnes à bord. Le car-ferry fait immédiatement route vers le voilier en détresse, aperçu grâce à une fusée à 6h50. En raison des mauvaises conditions météo, le vent souffle à 45 nœuds, l’approche du voilier est difficile et c’est au bout d’une deuxième manœuvre que l'embarcation est le long du bord. Ses deux occupants peuvent être alors récupérés par la portière. L’un des deux est pris en charge par le médecin, alors qu’il est signalé au CrossMed la fin de l’opération et la position de l’épave.

Les 20 et , le Liberté est affrété par la Marine nationale pour une sortie en mer dans le cadre de l’exercice « Estérel 96 ». Cet exercice consiste en une prise d’otage d'un navire à passagers par un groupe important de terroristes. Après des négociations menées par une cellule de crise basée à terre représentant les autorités gouvernementales, l'assaut final par des éléments militaires à partir d’embarcations rapides et hélicoptères est donné, les terroristes étant finalement neutralisés.

En , lors de son arrêt technique, la partie arrière du Liberté est transformée. Le self-service devient un bar dans la perspective de la classe unique. Le navire reprend son service le .

Au début des années 2000, la direction de la SNCM fait le constat que la flotte en service sur le Maghreb doit être renouvelée. Ainsi, la compagnie prévoit d'y affecter le Danielle Casanova en remplacement du Liberté à partir de la saison 2002, dès lors que le futur Méditerranée, en construction à Ancône, aura pris le relais sur les lignes de la Corse.

Une petite cérémonie est organisée à Tunis le , pour la dernière escale du Liberté, à laquelle sont conviés les partenaires tunisiens et l'Ambassadeur de France.

Sa dernière visite en Corse a lieu le à l'occasion d'une traversée exceptionnelle entre Marseille et Bastia en remplacement du récent Danielle Casanova dont la mise en service a été repoussée de quelques jours[2].

Pour sa dernière saison, le Liberté assure la desserte de l'Algérie. C’est le 1er septembre, qu’a lieu la dernière arrivée du car-ferry à Marseille, à 14h00, en provenance d'Alger. De septembre à décembre, le navire est désarmé à La Seyne-sur-Mer en attendant d’être vendu.

Le Liberté est finalement vendu en à la compagnie marocaine Comarit qui avait fait l'acquisition, un an plus tôt, du Napoléon.

Comarit (2003-2013)

Le Biladi (avec la cheminée jaune) immobilisé à Sète

Le Liberté est livré le à son nouvel armateur. Il passe par la suite en cale sèche afin de subir divers travaux, effectués par la C.M.R durant le mois de février. Renommé Biladi, il entre en service sous ses nouvelles couleurs le sur la ligne Tanger - Sète[3].

En 2012, la compagnie Comarit a de graves problèmes financiers, qui se concluent par la saisie à la suite d'une procédure judiciaire de toute sa flotte le . Le Biladi est alors immobilisé à Sète. En , il est vendu aux enchères[4] et acquis par un armateur grec pour 1 million d'euros alors que la mise à prix était de 1.6 million d’euros[5]. Ce dernier le revend finalement au chantier de démolition turc d’Aliağa où il est échoué le et démoli durant l'été[6].

Aménagements

Le Liberté possédait 11 ponts. Au début de sa carrière, ces ponts étaient désignés par ordre alphabétique du plus haut jusqu'au plus bas. Après la jumboïsation du navire, en 1991, ils seront finalement désignés par numérotation classique. Les installations des passagers occupaient la totalité des ponts 6 et 5 ainsi qu'une partie des ponts 7 et 2. L'équipage était pour sa part logé dans la totalité du pont 8 ainsi qu'une partie du pont 7 et l'état-major avait ses quartiers au pont 9. Les ponts 3 et 4 étaient quant à eux entièrement consacrés au garage.

Locaux communs

Les passagers du Liberté étaient, à sa mise en service, séparés en deux classes, la classe Cabine, réservée aux touristes et aux passagers plus aisés, et la classe Économique, empruntée principalement par les algériens et les tunisiens venant en France pour travailler et disposant de peu d'argent.

Les installations de la classe Cabine étaient majoritairement situées sur le pont D et comprenaient un bar-salon doté d'une piste de danse situé à la proue du navire et pouvant accueillir 276 personnes, une salle à manger de 225 couverts situé au milieu du navire du côté bâbord, une salle de téléconférence de 150 places, avec possibilité de conversion en cinéma, située vers la proue du navire du côté bâbord. Le navire proposait également aux passagers de la classe cabine une boutique située non loin du bar-salon et un grand solarium abrité du vent situé au pont le plus haut du navire dénommé T.

Lors des travaux de jumboïsation du navire, de 1990 à 1991, certaines installations de la classe Cabine subissent d'importants changements, le restaurant du navire est agrandi après la suppression de cabines sur le pont 6, portant sa capacité de 225 à 290 personnes, le bar-salon est agrandi au détriment de la salle de conférence dont la partie restante est transformée en une installation inédite nommée salon bridge, la salle de conférence est quant à elle réaménagée dans un nouvel espace faisant partie du bloc ajouté où a également été aménagé une galerie marchande qui remplace la boutique qui est supprimée, permettant l'extension du bar-salon.

Les passagers de la classe Économique n'avaient pas accès aux installations de la classe Cabine mais avaient à leur disposition une vaste brasserie-self-service, faisant également office de salon, située au pont D, 275 passagers pouvaient y prendre place, une petite boutique était située dans la brasserie. Lors des travaux de jumboïsation, une salle de cinéma est ajoutée à la place des cabines du pont 6. Plus tard, en 1998, la brasserie est transformée en bar lorsque la séparation des classes sur les lignes du Maghreb est abandonnée.

Lors de son exploitation par la Comarit sous le nom de Biladi, la décoration intérieure du navire est en partie modifiée mais les locaux conservent leurs disposition originale, la seule modification apportée par la Comarit au niveau des installations est l'ajout d'un bar extérieur en 2005 sur le pont 8.

Cabines

Les passagers de la classe Cabine avaient à leur disposition des cabines privatives, avec ou sans salle de bains, situées aux ponts C, D et E. la plupart de ces cabines offraient une vue mer et d'autres ne possédaient pas de hublot. Après la jumboïsation du navire, certaines cabines des ponts 7 et 8 servant initialement à loger les membres de l'équipage sont intégrées aux locaux passagers.

Les passagers de la classe Économique étaient logés dans des compartiments disposant de places assises sur le pont E et possédant des couchettes sur le pont H (futur pont 2 situé sous les garages). Quelque temps après la mise en service du navire, un petit salon de 86 fauteuils est ajouté au pont E à la place de certains compartiments. Lors de la jumboïsation du navire, deux vastes salons fauteuils, faisant tous deux partie de l'extension, sont ajoutés au pont H, qui devient au même moment le pont 2. Des sanitaires complets étaient situés à proximité des compartiments.

Caractéristiques

À sa mise en service, le Liberté mesurait 141 mètres de longueur pour 21,90 mètres de largeur, son tonnage était de 13 511 UMS. Le navire avait une capacité de 1 088 passagers répartis en deux classes et était pourvu d'un garage pouvant contenir 453 véhicules répartis sur deux ponts, le garage était accessible par deux portes rampes, une à la proue et une à la poupe. La propulsion du Liberté était assurée par 2 moteurs Pielstick développant une capacité de 17 222 kW faisant filer le navire à une vitesse de 21,5 nœuds. Le navire disposait de 10 embarcations de sauvetage ouvertes, huit de taille moyenne et deux de petites taille. En 1991, le Liberté est jumboïsé, ses caractéristiques se voient alors modifiées, ainsi, sa longueur passe de 141,5 à 164,4 mètres et son tonnage de 13 511 à 19 182 UMS, sa largeur n'est en revanche pas modifiée. Sa capacité passagers passe de 1 088 à 1 604 personnes et la capacité du garage passe de 440 à 500 véhicules. La jumboïsation du navire entraine l'ajout d'une embarcation de secours semi-rigide ainsi que de radeaux de survie. En 2005, le Biladi se voit ajouter des stabilisateurs à la poupe appelés familièrement "Queue de canard".

Lignes desservies

  • Pour la SNCM de 1980 à 2002

Lors de sa carrière sous les couleurs de la SNCM, le Liberté était positionné toute l'année entre la France, l'Algérie et la Tunisie. Il réalisait sur cet axe deux traversées par semaine entre Marseille et Alger et une entre Marseille et Tunis. Le navire effectuait quelquefois des traversées à destination de la Corse au départ de Marseille et Toulon en haute saison.

Lors de son service sous pavillon marocain, le navire, renommé Biladi, effectuait les traversées entre le Maroc et la France sur les lignes Tanger - Sète et Nador - Sète.

Notes et références

  1. « Traversée Marseille Tunis » [vidéo], sur medmem.eu (consulté le ).
  2. « Le Danielle Casanova, en finition, reste à quai », sur L'Echo Touristique, (consulté le ).
  3. http://www.marines-editions.fr/la-sncm-de-la-corse-au-maghreb,fr,4,31447.cfm, le livre d'Alain Lepigeon relatant l'histoire de la compagnie et des navires ayant en partie inspiré cet article
  4. Vente aux enchères du premier navire de la Comarit, le Biladi, le mardi 6 mai 2013 à Sète
  5. Article du 7 mai 2013 sur la vente du Biladi
  6. Sète : le ferry Biladi refait surface… en Turquie !

Voir aussi

Liens externes

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