Corse-Matin

Corse-Matin est un journal quotidien régional français, édité par la S.A Corse Presse, dont le siège est à Ajaccio. C'est l'unique quotidien insulaire diffusé en moyenne chaque jour à 28 733 exemplaires, sur la Corse et dans la région PACA.

Corse-Matin

Pays France
Langue Français et corse
Périodicité Quotidienne
Format Berlinois
Genre Presse régionale
Diffusion 28 733[1] ex. (2019)
Date de fondation 1944
Ville d’édition Ajaccio

Propriétaire Groupe La Provence 65 % (Bernard Tapie 89 %, Nethys 11 %)[2] ; CM Holding 35 %
Directeur de publication Roger Antech
Directeur de la rédaction Roger Antech
ISSN 1146-3910
Site web www.corsematin.com

Il est distribué par Corse Presse, une société qui appartient majoritairement au groupe La Provence qui a acquis le les 50 % du capital qui lui manquait auprès du groupe Nice-Matin, avant de revendre 35 % des parts au consortium CM Holding début 2018.

Histoire

Le titre, créé après la guerre, a longtemps été en concurrence avec l’édition corse du quotidien marseillais Le Provençal, à l’époque de Gaston Defferre.

À la fin des années 1990, il fait partie du groupe Nice-Matin.

Groupe Hachette

En 1997, Hachette Filipacchi Médias (HFM), filiale de Lagardère, rachète le groupe Nice-Matin, dix ans après s’être emparé du Provençal à Marseille, devenu La Provence. À l’époque, HFM voulait constituer un grand groupe de presse régionale dans le Sud-Est de la France. Deux titres ayant le même actionnaire se font donc concurrence en Corse à cette date.

En juillet 1999, La Corse, édition corse de La Provence, est supprimée. Sa rédaction fusionne avec celle de Corse-Matin, qui survit. Une société commune à La Provence et à Nice-Matin est créée : la S.A Corse-Presse, éditrice du nouveau journal. Nice-Matin assure la responsabilité éditoriale, tandis que La Provence s’occupe, à Marseille, de l’impression - mais également d’un hebdomadaire lancé dans le sillage de la fusion : La Corse Votre Hebdo.

Impression dans l'île

En juin 2006, Corse-Matin change de format et de maquette, passant au format berlinois. Imprimé jusqu’alors à Marseille et acheminé en Corse par avion dans la nuit, il est tiré depuis cette date sur l’île dans une nouvelle imprimerie construite pour l’occasion près de Bastia (Haute-Corse) alors que le centre éditorial demeure basé à Ajaccio.

Groupe Hersant

À la fin de l’année 2006, le groupe La Vie-Le Monde, alors majoritaire dans le Midi-Libre devait prendre le contrôle des quotidiens régionaux du Groupe Hachette à travers une holding commune avec la filiale de Lagardère. La nouvelle entité aurait dû être alors propriétaire de tous les quotidiens régionaux du Sud-Est, de Perpignan jusqu’à Nice et la Corse. Mais l’opération ne s’est pas concrétisée, et Hachette a finalement négocié avec le Groupe Hersant (GHM).

Fin 2007, le ministère des Finances a donné son accord pour la vente des journaux du sud de Lagardère à GHM.

Bernard Tapie

Les graves difficultés financières et le redressement judiciaire du groupe Nice-Matin ont conduit ce dernier à céder les parts qu'ils détenaient jusqu'ici (50 %) à La Provence, dont l'actionnaire unique est alors Bernard Tapie. Le , Corse-Matin devient une filiale à 100 % du quotidien marseillais[3]. Le groupe belge Nethys entre, via sa filiale Avenir Développement, à hauteur de 11 % dans le groupe La Provence, société éditrice des quotidiens La Provence et Corse-Matin[4].

Roger Antech, alors directeur délégué et rédacteur en chef, devient Président-directeur général (PDG) de Corse-Presse. Il refuse à ses salariés de faire jouer la clause de session, ouverte lors d'un changement d'actionnaire majoritaire ou de l'équipe de contrôle, ce qui entraîne une grogne, renforcée par le renvoi de Jacques Renucci, directeur de La Corse Votre Hebdo, remplacé par Antech lui-même[5]. Claude Perrier (directeur de publication et PDG du groupe La Provence) est nommé PDG de Corse-Presse, le 30 novembre 2015[6], Roger Antech restant rédacteur en chef[7].

Le consortium corse

Après les élections territoriales de 2017 en Corse qui ont consacré la victoire des nationalistes, l'unique propriétaire Bernard Tapie négocie la cession d'un tiers de ses parts à une holding, CM Holding, constituée par un consortium d'entrepreneurs corses. CM Holding est aussi propriétaire de la compagnie maritime Corsica Linea[8]. Finalement, au premier trimestre 2018, le consortium CM Holding rachète 35 % du capital. Le 9 avril 2018, Thomas Brunelli, jusqu'alors journaliste de Radio Corse Frequenza Mora, est nommé directeur de publication et des rédactions, il tient ce poste jusqu’au 31 décembre 2020 [9] ; Antony Perrino, important promoteur immobilier de l'île, en devient le PDG[7].

Le , Antony Perrino annonce sa démission de son poste de PDG. Il avait été placé en garde à vue mi-mars 2019 dans le cadre d'une enquête concernant une affaire d'abus de biens sociaux en lien avec l'organisation criminelle du « Petit Bar »[10],[11].

Diffusion

Diffusion quotidienne moyenne. Source : OJD/ACPM[1].
Année Diffusion totale payée Diffusion totale
2005 45 897 46 677
2006 43 603 44 360
2007 42 896 43 728
2008 42 438 43 156
2009 41 621 42 312
2010 41 330 41 978
2011 40 648 41 274
2012 39 718 40 345
2013 37 906 38 536
2014 36 746 37 427
2015 32 905 33 663
2016 32 291 32 951
2017 32 088 32 792
2018 30 350 30 910
2019 28 291 28 733

Finances

Comme la plupart des titres de presse français, le journal Corse-Matin touche de fortes subventions de l’État. Ainsi, il a perçu 1,83 million d’euros d’aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010[12].

Critiques

En octobre 2018, la direction de Corse Matin est critiquée pour son traitement de l'arrestation de Guy Orsoni, fils d'Alain Orsoni et comme lui membre du clan Orsoni. Mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de commettre un crime », Orsoni est soupçonné de vouloir s'en prendre à la bande rivale de la sienne, le Petit Bar, dont l'un des membres est logé par Antoni Perrino, le PDG de Corse Presse - la mention du Petit Bar aurait alors été retirée des articles. D'autres traitements discutables d'affaires par le quotidien ont été également rappelées à cette occasion, les soupçons de censure, d’autocensure ou de conflits d’intérêts étant toujours prégnants alors que l'unique quotidien de l'île n'a encore mis au point aucune charte ou société des rédacteurs capable de surveiller ces problèmes[13],[7],[14].

Notes et références

  1. « Corse Matin - ACPM », sur www.acpm.fr (consulté le )
  2. « Médias français : qui possède quoi », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
  3. Christiane Navas, « Corse Matin passe dans le giron de La Provence », Les Echos, (lire en ligne)
  4. https://institutcitoyenducinema.wordpress.com/petition-de-soutien-a-linstitut-citoyen-du-cinema/ Institut Citoyen du Cinéma - Liberté d'expression
  5. Alexis Hache, « Crise à Corse Matin: vers une cession de Bernard Tapie ? », Les Inrockuptibles, (lire en ligne)
  6. « Le groupe belge Nethys entre au capital du groupe La Provence », Les Echos, (lire en ligne).
  7. Simon Piel, « Le Petit Bar n’a plus sa table dans « Corse-Matin » », Le Monde, (lire en ligne)
  8. Yves Bordenave, Le Monde du 31 décembre 2017, p. 9
  9. « « Corse-Matin » change de mains », sur Le Monde.fr (consulté le )
  10. « Le directeur général de Corse-Matin, Antony Perrino démissionne », sur FIGARO, (consulté le )
  11. « Communiqué de la direction de Corse-Matin », sur www.corsematin.com (consulté le )
  12. Owni.fr, L’heure des fuites sur les subventions à la presse ?, Rue89, publié le 11 août 2010, consulté le 26 octobre
  13. Éric Pelletier, « Le quotidien Corse-Matin a-t-il censuré des articles sur un gang criminel? », Le Parisien, (lire en ligne)
  14. GB, « Affaire Orsoni : la direction de Corse-Matin se défend de toute censure », France 3 Corse Viastella, (lire en ligne)

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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