La Petite-Pierre

La Petite-Pierre (Lìtzelstäin en alsacien, Lützelstein en allemand) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

La Petite-Pierre

Lützelstein


Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Saverne
Intercommunalité Communauté de communes de Hanau-La Petite Pierre
Maire
Mandat
Claude Windstein
2020-2026
Code postal 67290
Code commune 67371
Démographie
Gentilé Parva-Pétricien(ne)s
Population
municipale
621 hab. (2018 )
Densité 32 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 51′ 41″ nord, 7° 19′ 15″ est
Altitude Min. 215 m
Max. 397 m
Superficie 19,57 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Ingwiller
Législatives Septième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
La Petite-Pierre Lützelstein
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
La Petite-Pierre Lützelstein
Géolocalisation sur la carte : France
La Petite-Pierre Lützelstein
Géolocalisation sur la carte : France
La Petite-Pierre Lützelstein
Liens
Site web www.la-petite-pierre.com

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace et fait partie du parc naturel régional des Vosges du Nord, dont le siège se trouve dans le château de la ville.

    Géographie

    Petite ville du Bas-Rhin à 24 km au nord de Saverne et 57 km au nord-ouest de Strasbourg, située dans un défilé des Vosges conduisant de l'Alsace à la Lorraine, au pied de l'Altenbourg. La Petite Pierre, ancien chef-lieu de canton, et la partie « plateau » du canton portant son nom sont généralement considérés comme la limite Est de l'Alsace Bossue ou « krumme Elsass », particularité géologique, géographique, cartographique mais aussi architecturale (maisons à schopf, villages rues).

    Sur une carte des Vosges du Nord, on constate qu'à partir de La Petite-Pierre, l'axe nord-sud du massif des Vosges « s'incline » vers le nord-est, vers une ligne Lichtenberg-Niederbronn-les-Bains-Wissembourg, pour reprendre ensuite, autour de Lembach, un axe sud-nord, se prolongeant vers le Palatinat rhénan en Allemagne (Naturpark Pfälzerwald). La commune se trouve sur un socle de grès très épais (sol pauvre, acide), ce qui explique l'importante couverture forestière. Ce massif se situe entre la vallée de la Moder au nord, et celle de la Zinsel du Sud, en direction de Phalsbourg.

    L'origine de La Petite-Pierre est liée à un croisement de routes, l'une nord-sud, suivant l'axe du massif des Vosges, et l'autre reliant la plaine du Rhin, l'Alsace et le plateau lorrain. Cette position de col (340 m) se situe à une altitude moindre que le col le plus proche, le col de Saverne (410 m). Anciennement, cette différence avait une importance majeure pour les six mois d'hiver. Ceci se matérialise aujourd'hui par les voies départementales suivantes : la RD 7 venant de Bouxwiller et Weiterswiller (Ingwiller et Strasbourg) et la RD 9 vers Petersbach et Drulingen (Sarre-Union et l'autoroute A4), la liaison nord-sud étant assurée par la RD 135 depuis Zittersheim et Wingen-sur-Moder (Bitche), et la RD 178 venant du sud, côté Graufthal (Eschbourg), Oberhof, Dossenheim-sur-Zinsel (Phalsbourg et Saverne).

    Linguistiquement, La Petite-Pierre se situe dans la zone du francique rhénan.

    Écarts ou lieux-dits

    La commune compte plusieurs entités géographiques et cadastrales : la cité médiévale fortifiée (Staedtel), le Faubourg et les quartiers et lieux-dits limitrophes, deux hameaux, au sud du ban communal, Kohlthal et Imsthal, et deux lieux-dits situés sur la limite communale, localisation de Maisons forestières (ONF), à savoir la Rothlach et le Loosthal.

    Urbanisme

    Typologie

    La Petite-Pierre est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (91,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (91,6 %), zones agricoles hétérogènes (4,6 %), zones urbanisées (2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Histoire

    Lützelstein (parva petra en latin) était le siège d'une principauté ayant rang de comté, et dépendant du Saint-Empire romain germanique. Le comté appartenait à la famille de Blieskastel puis à la famille Palatine.

    Au XVIe siècle, le comte palatin Georges-Jean de Veldenz reçoit le comté de Lützelstein ; il vient y résider de préférence à son comté allemand de Veldenz. Il modernise le château et lui donne son aspect actuel.
    Sensible à la situation précaire de ses coreligionnaires réformés dans le duché de Lorraine où Lützelstein forme une enclave, il résout de bâtir dans son comté une ville nouvelle : Phalsbourg, mais le château de La Petite-Pierre reste son lieu de résidence.

    Le fort de la Petite-Pierre
    (Eugène Laville, 1849).

    Au XVIIe siècle, la ville occupée par la France est fortifiée sur impulsion de Vauban par Jean Nicolas Lefebvre de Ladonchamps, capitaine au régiment de Normandie, qui a levé les plans de l'Alsace pour Vauban et créé le fort, également connu sous le nom de fort Le Fébure[10].

    Dans l'église on voit plusieurs tombeaux d'anciens seigneurs du pays, notamment de deux comtes de Lutzelstein.

    Non loin de la Petite Pierre s'élevait autrefois le château d'Imbstall que l'église collégiale de Neuwiller donna à titre d'échange, en 1503, à l'électeur palatin Philippe. Les limites de dépendance du château donnèrent lieu en 1624 à une composition arbitrale entre les palatins et le chapitre. Près d'Imstall se trouve une source minérale qui n'est plus exploitée. À Imbstall, Rothlach se trouve un joli moulin appelé Lützelsteinermühle qui fait partie de la commune. En 1745, un orage épouvantable détruisit les récoltes de cette commune et des environs et un vent violent découvrit une grande partie des maisons. En octobre de la même année, lorsque les habitants étaient parvenus à réparer leurs maisons, un violent incendie éclata et en réduisit la plus grande partie en cendres. Dix-sept maisons seulement furent épargnées.

    La montagne qui domine le fort de La Petite Pierre porte le nom d'Altenbourg (vieux château) ce qui semble indiquer qu'elle portait, dans les temps reculés, un château, dont l'histoire ne nous a pas conservé le souvenir. Des redoutes établies par Turenne empêchent de reconnaître les traces qu'il peut avoir laissées.

    Héraldique

    Les armes de La Petite-Pierre se blasonnent ainsi :
    « Coupé : au premier de gueules au chevron d'argent, au second d'or plain. »[11].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1988  ? Robert Geyer    
    avant 1995 mars 2014 Jean Michaely[12] MoDem  
    mars 2014 mai 2020 Nadine Holderith-Weiss[13] UMP-LR Conseillère départementale du canton d'Ingwiller (2015-2021)
    mai 2020 En cours Claude Windstein [14] DVD Docteur en pharmacie

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[16].

    En 2018, la commune comptait 621 habitants[Note 2], en diminution de 1,9 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 0411 0199901 2321 2411 3651 2491 1791 190
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    1 0071 0371 1071 019969970923926894
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    903868805737713654635678648
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    624637632675623612605604629
    2017 2018 - - - - - - -
    618621-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[9] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    En ville

    Dans les limites administratives de la commune

    • Sentier des Trois-Rochers reliant le rocher Blanc à l'ouest, le rocher Païens et le rocher du Corbeau au sud[28].
    • Étang du Donnenbach au nord, au bord de la route forestière du Donnenbach reliant la route D 12 à l'ouest de la commune et Frohmuhl[29].
    • Les étangs d'Imsthal.
    • Rocher de la Grenouille.

    Personnalités liées à la commune

    • Philippe Joseph Victoire de Senneville (1737-1824), général de brigade de la Révolution française, né à La Petite-Pierre.
    • François Antoine Louis Bourcier (1760 - 1828), général français de la Révolution et de l’Empire, nom gravé sous l'Arc de Triomphe ;
    • Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832) est passé par La Petite-Pierre lors de ses nombreuses pérégrinations alsaciennes ;
    • Émile Erckmann (1822 - 1899), écrivain, dont le compère Alexandre Chatrian était le financier ; il est plus connu sous le pseudonyme commun d'Erckmann-Chatrian qu'il partageait avec son ami ;
    • Louise Weiss (1893 - 1983), journaliste, écrivain, européenne et féministe, elle s'est engagée dans les premiers projets d'une union européenne et a été membre lors de la création du Parlement européen. À 86 ans, elle y prononcera, au titre de doyenne, un discours d'ouverture historique lors de la première session du nouveau parlement à Strasbourg le  ;
    • Luc Hueber (1888 - 1974), peintre ;
    • Paul-Georges Koch (1908 - 1982), poète ;
    • René Char (1907 - 1988), écrivain, résistant, a passé six mois, durant la drôle de guerre, durant l'hiver rigoureux de 1939/40, dans les forêts entre La Petite-Pierre et Petersbach, parcourant la forêt pour inspecter les positions de tir à Hinsbourg, à Struth (près du Hartmannshof) et à Petersbach ; un sentier littéraire, au départ du stade, près de la Maison forestière dite de La Petite Pierre, propose un circuit avec des stations évoquant des poèmes que le secteur, la saison et les rencontres ont inspirés.

    Annexes

    Articles connexes

    Jumelages et pactes d'amitié

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Geoplatt
    9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    10. Emmanuel Michel, Biographie du Parlement de Metz, Nouvian, , 653 p..
    11. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
    12. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
    13. [PDF] Liste des maires au 10 avril 2014 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
    14. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    18. Notice no IA67006996, base Mérimée, ministère français de la Culture château fort
    19. Notice no PA00084889, base Mérimée, ministère français de la Culture Ruines du château et restes des enceintes fortifiées
    20. Notice no IA67006995, base Mérimée, ministère français de la Culture fortification d'agglomération
    21. Notice no PA00084890, base Mérimée, ministère français de la Culture Église mixte de l'Assomption
    22. Notice no IA67006987, base Mérimée, ministère français de la Culture église paroissiale de l'Assomption
    23. Notice no IA67006989, base Mérimée, ministère français de la Culture Cimetière
    24. Bernard Vogler, « Liste de localités ayant de nos jours une église simultanée », in Antoine Pfeiffer (dir.), Protestants d'Alsace et de Moselle : lieux de mémoire et de vie, SAEP, Ingersheim ; Oberlin, Strasbourg, 2006, p. 298 (ISBN 2-7372-0812-2).
    25. Notice no IA67006988, base Mérimée, ministère français de la Culture Chapelle Saint-Louis, musée du sceau alsacien
    26. Notice no PA00084888, base Mérimée, ministère français de la Culture Banc-reposoir
    27. La peinture murale du XIIe au XVIIe siècle : l’église paroissiale de l'Assomption
    28. « Sentier des 3 rochers », sur vosgesdunord.jimdo.com (consulté le ).
    29. « Etang de Donnenbach », sur vosgesdunord.jimdo.com (consulté le ).
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