Le père Noël est une ordure
Le père Noël est une ordure est un film français de Jean-Marie Poiré, sorti en 1982.
Pour la pièce éponyme, voir Le père Noël est une ordure (théâtre).
Réalisation | Jean-Marie Poiré |
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Scénario |
Jean-Marie Poiré La troupe du Splendid : Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Bruno Moynot d'après leur pièce |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Trinacra Films Films A2 Les Films du Splendid |
Pays d’origine | France |
Genre | Comédie burlesque |
Durée | 87 minutes |
Sortie | 1982 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Interprété par la troupe du Splendid, ce film est l'adaptation de leur pièce de théâtre du même nom créée en 1979.
Synopsis
Un soir de Noël, à la permanence téléphonique parisienne de l'association « SOS Détresse Amitié », des bénévoles sont perturbés par l'arrivée de personnages marginaux et farfelus, qui provoquent des catastrophes en chaîne.
Au fil de la soirée, Pierre Mortez et Thérèse, les permanents de SOS Détresse Amitié ce soir-là, reçoivent tour à tour la visite de leur voisin bulgare, M. Preskovitch, qui leur présente des spécialités gastronomiques de son pays — toutes aussi infectes les unes que les autres —, de Katia, un travesti dépressif, de Josette (dite « Zézette »), la « petite protégée » de Thérèse, ainsi que de Félix, le fiancé miteux de Josette (violent envers Josette et voleur invétéré) déguisé en père Noël, sans oublier Mme Musquin, la présidente de l'association, qui reste coincée dans l’ascenseur à deux reprises, attendant le dépanneur.
Après moult péripéties et alors que tout semble revenir à la normale, Josette, pour vider le pistolet de Félix et le rendre inoffensif, abat malencontreusement le dépanneur de l'ascenseur à travers la porte d'entrée du local.
Josette et Félix, nullement effrayés, découpent le cadavre en morceaux et les emballent dans du papier-cadeaux. Tout le monde se rend ensuite au zoo de Vincennes pour jeter les paquets dans les enclos des animaux carnivores, afin d'effacer toute trace.
Fiche technique
- Titre original : Le père Noël est une ordure
- Réalisation : Jean-Marie Poiré
- Scénario : Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Bruno Moynot et Jean-Marie Poiré, d'après la pièce du même nom du Splendid
- Production : Yves Rousset-Rouard
- Sociétés de production : Trinacra Films, Films A2 et Les Films du Splendid
- Musique : Vladimir Cosma
- Décors : Willy Holt
- Costumes : Cécile Magnan
- Photographie : Robert Alazraki
- Son : Pierre Lenoir et Claude Villand
- Montage : Catherine Kelber
- Pays d'origine : France
- Langue : français
- Format : couleurs - son mono
- Genre : comédie burlesque
- Durée : 87 minutes
- Date de sortie :
- France :
- Classification CNC : tous publics (visa no 55784 délivré le [1])
Distribution
- Anémone : Thérèse de Monsou[2]
- Thierry Lhermitte : Pierre Mortez
- Marie-Anne Chazel : Josette, dite « Zézette »
- Gérard Jugnot : Félix
- Christian Clavier : Katia
- Josiane Balasko : Marie-Ange Musquin
- Bruno Moynot : Monsieur Preskovitch
- Jacques François : monsieur Poinçot, le pharmacien
- Martin Lamotte : monsieur Leblé, le voisin râleur à l'étage d'en dessous
- Michel Blanc : l'obsédé sexuel au téléphone
- Claire Magnin : madame Leblé
- Muriel Dubrulle : Bijou, la maîtresse du pharmacien
- Pierre Eugène : le réparateur d’ascenseur[3]
- Jean-Pierre Clami : le père mécontent qui défend son enfant
- Jean-Claude Bouillaud : le père de Katia
- Jeannette Batti
- François Rostain
- Roger Mabilat
- Jacques Frantz : l'homme qui sauve des vies
- Jacques Disses : un convive au dîner de noël chez les parents de Katia
- Pierre Belot : le patron du magasin qui chasse Félix
- Suzanne Berthois
- Bhime Souaré : l'employé du magasin déguisé en père noël
- Michel Bonnet : le suicidé de la cabine téléphonique
- Josy Lafont : la mère de Katia
- Gérard Thirion
- Jean-Pierre Darroussin : l'homme qui téléphone lors du repas de réveillon et « qui ne sait pas aligner trois mots cohérents »[4]
- Anémone en 2009 (Thérèse).
- Thierry Lhermitte en 1998 (Pierre).
- Marie-Anne Chazel en 2012 (Josette).
- Gérard Jugnot en 1997 (Félix).
- Christian Clavier en 2003 (Katia).
- Josiane Balasko en 2000 (Madame Musquin).
Personnages
Note : dans la pièce de théâtre originale de 1979, certains personnages sont quelque peu différents.
Personnages principaux
- Pierre Mortez, l'un des bénévoles de SOS Détresse Amitié, de permanence ce soir-là pour le réveillon avec Thérèse. Maladroit et hypocrite, Pierre parle d'une façon maniérée (« C'est cela, oui ») avec un timbre de voix laissant aisément pointer sa moquerie. Au cours de la soirée, il offre à Thérèse un tableau qu'il a peint lui-même, la représentant nue, de face, tenant la main à un porc vêtu d'un slip blanc, avec au loin un petit village bucolique (dans la pièce de théâtre, la femme et le porc du tableau dansent ensemble). Catholique, marié et père de famille, il donne l'apparence de toujours avoir un comportement respectable et exemplaire, mais selon madame Musquin, il a une liaison. Par ailleurs, sous le coup du stress, il se laisse aller à une attitude et des propos plus orduriers.
- Thérèse de Monsou, l'une des bénévoles de SOS Détresse Amitié, de permanence ce soir-là pour le réveillon avec Pierre. Titulaire d'un diplôme d'assistante sociale, Thérèse est très sensible, un peu coincée et naïve. Ayant pour passe-temps le tricot, elle aime à confectionner des gants à trois doigts pour « [s]es petits lépreux de Jakarta » ; elle offrira également un gilet qu'elle a tricoté à Pierre, que ce dernier prendra au premier abord pour une serpillière. Il semble d'ailleurs que Thérèse soit secrètement amoureuse de lui. Elle aura aussi une relation sexuelle avec lui dans la baignoire de la salle de bain (dans la pièce de théâtre, c'est avec Félix).
- Josette, dite Zézette, la compagne de Félix. Femme enceinte, simple d'esprit, elle se promène avec un caddie rempli de bibelots. Affublée d'un cheveu sur la langue et d'une dentition imposante et improbable, elle parle d'une voix suraiguë. Née semble-t-il à Montgeron le 8 août 1953, et ayant eu une enfance difficile, elle est la « petite protégée » de Thérèse, qu'elle a connue à l'AJCD — une association chrétienne. Elle vit avec Félix dans une caravane bancale et miteuse qui jouxte le périphérique parisien. Elle a aussi un frère, qui fait très peur à Félix et qu'elle menace d'appeler pour lui régler son compte.
- Félix, un individu louche et mesquin déguisé en père Noël. Il est lâche, voleur, mythomane et assez violent, notamment envers Josette. Dès le début du film, il gifle un enfant qui le prend pour un père Noël normal. Cet écart le fait renvoyer sur le champ de son « métier » de père Noël-homme sandwich pour le cabaret Pigallos. Il débarque ensuite dans l'immeuble de SOS Détresse Amitié pour rattraper sa Josette, avec qui il s'est disputé, et lui passer un savon. Il garde alors son costume toute la soirée. Il menace ensuite Katia avec son pistolet et étrangle Josette avec le tuyau de douche de la salle de bain. C'est lui qui prend l'initiative de débiter le cadavre du réparateur de l'ascenseur avec une scie et d'emballer les morceaux dans du papier-cadeaux, aidé de Josette.
- Katia, le travesti (dans la pièce de théâtre, c'est le surnom de Jean-Jacques). Maquillé à outrance, il est coiffé d'une perruque brune (qu'il remet plusieurs fois en place) et habillé d'une tenue en imprimé léopard, d'un manteau de fourrure et d'une paire de longues bottes noires. Il est surnommé « Charles Bronson » par sa famille, qui se moque ainsi de son allure efféminée, contrastant avec la virilité de l'acteur américain. Dépressif et sans-gêne, Katia est la principale victime de Félix, qui lui tirera (par erreur) une balle dans le pied.
- Marie-Ange Musquin, BCBG très froide et sévère, c'est la présidente de l'association SOS Détresse Amitié. Elle est très en retard pour le réveillon chez sa sœur Marie-Cécile à Créteil. Elle reste cependant bloquée deux fois dans l'ascenseur (qui tombe en panne) à son corps défendant, s'électrise en tentant d'en sortir, et constate que sa voiture est elle-aussi tombé en panne. Lorsqu'elle est bloquée dans l'ascenseur, elle utilise les cadeaux de ses neveux qu'elle transportait avec elle : une trompette en plastique pour appeler à l'aide et un tournevis d'une boite à outils d'enfant pour dévisser le panneau de commande de l'ascenseur.
- Monsieur Preskovitch (d'après le générique de fin, mais prononcé Preskovic dans le film), prénommé Zadko[5], l'envahissant voisin bulgare du dessus, doté d'un fort accent et de sourcils épais. Affable et généreux, il fait cadeau à Thérèse et Pierre de spécialités culinaires de son pays (qui se révèlent toutes immangeables) : les « doubitchous de Sofia » — une pâtisserie ressemblant à des truffes au chocolat, « roulée à la main sous les aisselles » —, puis le « kloug aux marrons », une sorte de bûche de Noël dégageant une odeur nauséabonde qu'il colmatera ensuite avec du chpoutz. Il travaille de nuit au péage de Corbeil-Sud.
Personnages secondaires
- Le suicidé de la cabine téléphonique, un homme désespéré qui appelle ce soir-là SOS Détresse Amitié d'une cabine téléphonique, un pistolet pointé sur la tempe. Au bout du fil, Thérèse, qui ne l'entend pas très bien, lui dit d'« appuyer sur le bouton » (du téléphone) ; l'homme s'exécute et appuie sur la détente de son arme ; sa cervelle se fracasse contre la vitre de la cabine.
- Monsieur Leblé[6], un voisin d'immeuble râleur qui passe le réveillon avec sa famille. Il est dérangé par les cris venant de l'appartement de SOS Détresse Amitié et passe son temps à se plaindre de l'association.
- Monsieur Poisseau, un pharmacien du quartier qui soigne Félix avec du Synthol en vitesse car il doit rejoindre son diner de réveillon chez Castel avec une jeune femme blonde, surnommée « Bijou », qui l'attend dans un taxi. Sa veste blanche de smoking est tachée par le kloug aux marrons de Preskovitch qui se fait écraser malencontreusement sur celle-ci. À cette occasion, il croit que cette salissure est causée par des excréments (« Mais... mais c'est de la m... ! »)
- L'obsédé du téléphone, (interprété par Michel Blanc) jamais filmé, mais qui fait plusieurs appels téléphoniques obscènes, notamment à Thérèse et Josette. Il est calmé par Mme Musquin, qui sait y faire avec ce genre d'individus.
- Le réparateur de l'ascenseur, qui est tué accidentellement par Josette lorsqu'elle décharge le pistolet de Félix en tirant sur la porte du local. Le cadavre du réparateur est ensuite débité en morceaux dans la cuisine par Félix aidé de Josette, qui emballent les morceaux dans du papier-cadeaux. Par la suite, tous les protagonistes se rendent au zoo de Vincennes pour distribuer les paquets aux animaux carnivores pour faire disparaitre les preuves.
- Bijou, la petite amie du pharmacien Monsieur Poisseau, qui l’attend dans un taxi pendant que celui-ci soigne Félix dans son officine.
- Monsieur Blin, le serveur du bar, qui sert à boire à Thérèse et Josette et leur donne des huîtres pour Pierre Mortez.
- Le chauffeur de taxi, qui refuse de prendre Katia à bord et appuie sur le champignon plutôt que de s'arrêter, comme le font normalement les chauffeurs de taxi.
- Marie-Cécile, membre de la famille de Madame Musquin qui s'entretient avec elle au téléphone lorsque celle-ci est en retard pour le réveillon.
Commentaires
- Dans le film, Katia est surnommé Charles Bronson par son père. Lorsqu'il quitte l'appartement après avoir été rejeté par Pierre, on le voit passer devant deux affiches de films avec Charles Bronson. Ces affiches ne représentent pas de vrais films, elles ont été créées par Willy Holt.
- Dans la séquence de la mort du technicien de SOS Dépannage, la mélodie qui accompagne la découverte du « cadavre sonnant à la porte d'entrée » est identique au fameux jingle publicitaire des magasins Darty.
Production
Genèse
À la suite du succès de la pièce originale de 1979[7],[8], Yves Rousset-Rouard lance l'idée d'une adaptation cinématographique, avec Jean-Marie Poiré à la réalisation. Jean-Marie Poiré a rencontré la troupe par le biais de Josiane Balasko, avec qui il avait tourné son premier film, Les Petits Câlins, en 1977, et Les hommes préfèrent les grosses en 1981[4]. Le réalisateur est arrivé avec l'intention de faire « un vrai film », de « repartir dans une autre logique ». D'après lui, la fin de la pièce était « très très mauvaise » et « s'emballait dans une espèce de caricature de grand guignol[9] ».
Scénario
Dans la première version du scénario, Thérèse et Pierre sortaient du zoo et se rendaient dans une église pour se confesser à un prêtre, qui aurait été interprété par Michel Blanc. Horrifié, le prêtre dénonçait les agissements de la bande à la police. Le film se serait terminé par une photo des protagonistes dans le box des accusés à la une d'un journal[10].
Différences entre la pièce et le film
- Madame Musquin n'apparaît pas dans la pièce. Un monsieur Musquin est simplement évoqué. Le personnage et ses mésaventures dans l'ascenseur ont été inventés afin que Josiane Balasko, qui ne jouait pas dans la pièce (si ce n'est pour remplacer Marie-Anne Chazel durant un mois), puisse figurer dans le film.
- Dans le film, Thérèse dit qu'elle a rencontré Josette à l'AJCD (Association Jeunesse Chrétienne pour le Développement)[11]. Dans la pièce, elles sont cousines.
- Thérèse couche avec Félix dans la pièce, alors que c'est avec Pierre dans le film.
- Dans la pièce, Katia révèle qu'il s'appelle Jean-Jacques et qu'il a été marié à Thérèse. Il finit par se suicider avec l'arme de Félix. Tous ces éléments sont absents du film, tout comme la chute mortelle de Thérèse.
- Dans le film, Monsieur Preskovitch offre ses fameux doubitchous de Sofia. Dans la pièce, ce sont les fameux spotsi d'Ossieck. Aussi, dans la pièce, au lieu du kloug aux marrons du film, le personnage revient à la charge avec de la liqueur de montagne (ce passage sera repris dans une scène du film Bronzés font du Ski en 1979, faisant suite à cette pièce).
- La pièce se termine par l'explosion de l'immeuble, à cause de Preskovitch qui se suicide au gaz.
- Dans le film, Katia est martyrisée sans cesse par Félix, dans la pièce, ce dernier se montre plus magnanime avec elle.
- Dans le film, Pierre coince les doigts de Preskovitch en claquant la porte, dans la pièce c'est Félix qui se fait coincer le doigt par la porte.
- Dans la pièce, une fois que Pierre a montré son tableau à Thérèse, plus tard, elle le montre à Félix. Dans le film, elle cache le tableau et ne le montre à personne.
- Dans la pièce Josette et Katia échangent leurs tenues, dans le film, elles gardent leurs tenues respectives.
- Dans la pièce, Françoise la femme de Pierre, appelle ce dernier, pour lui dire qu'il est infidèle et qu'elle le quitte. Dans le film, cette scène n'est pas présente.
- Dans le film, Monsieur Preskovitch est un joyeux drille à l'accent étranger. Dans la pièce, il est dépressif et parle français sans accent.
- Dans la pièce, on en apprend plus sur Josette et Félix, qui n'hésite pas à se radoucir pour se confier à propos de son passé. Dans le film, ces éléments sont absents.
Choix des acteurs
Jacques François, qui joue le pharmacien, a accepté de jouer gratuitement dans le film : la production ne pouvant lui payer son cachet habituel très élevé, il préféra donc jouer son rôle gratuitement plutôt que d'accepter le cachet dérisoire proposé[12]. Jean-Marie Poiré l'ayant beaucoup apprécié, il le fera tourner dans la plupart de ses films suivants : Papy fait de la résistance, Twist again à Moscou, Mes meilleurs copains, L'Opération Corned-Beef et Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2.
Guy Marchand devait faire un caméo dans le film, mais frustré par le tube Destinée, chanson qui figurait dans le film Les Sous-doués en Vacances, il ne souhaitait plus être associé à cette chanson, tube qu'il trouvait fait « facilement », et ne pas être considéré comme un chanteur de variétés de l'époque, alors qu'il était avant tout un jazzman, avec des années de carrière derrière lui, d'autant plus qu'il avait l'estime de grands noms du jazz comme Michel Petrucciani, Al Jarreau, George Benson, Claude Nougaro… Mais cette chanson restera, pour le grand public, la plus connue de ce crooner, bien malgré lui. Guy Marchand renoncera finalement à faire un caméo pour le film, mais autorisera la diffusion de la chanson Destinée dans le film.
C'est Jean-Pierre Darroussin qui prête sa voix à l'homme qui appelle SOS Détresse-Amitié pendant que Pierre, Thérèse et Josette mangent les huîtres[4].
Tournage
Extérieurs
La première scène du film a réellement été tournée sur les grands boulevards de Paris au moment de Noël, et ce sans autorisation de la part des grands magasins. Gérard Jugnot, caché dans une camionnette, sortait quelques instants pour les prises. L'équipe de tournage utilisera par la suite un nom de code : Les bronzés fêtent Noël[13].
Le terrain vague sur lequel se trouve la caravane de Félix et Zézette, est désormais occupé par l'hôpital Robert-Debré situé entre la Porte des Lilas et la Porte du Pré-Saint-Gervais[14].
La scène où Marie-Anne Chazel et Anémone cherchent des huîtres et du vin blanc a été tournée près du Square Trousseau (12e arrondissement) dans la brasserie homonyme[15].
La scène finale a été filmée au Parc zoologique de Paris, situé dans le 12e arrondissement[16].
Studios
Les scènes d'intérieurs ont été tournées dans les studios d'Épinay à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Tout un immeuble a été reconstruit, avec un ascenseur pouvant monter trois étages.
Musiques
La chant choral introduisant le générique du début est un chant de Noël polonais (en polonais : kolęda) de Franciszek Karpiński (en) (1741–1825) intitulé : Bóg się rodzi (en français : « Dieu est né ») interprété par Mazowsze[17].
Le slow entre Pierre et Katia est dansé sur la chanson de Guy Marchand, Destinée, qui n'était pas celle prévue à l'origine. Les images ont été tournées avec Pauvres Diables de Julio Iglesias en fond sonore, mais il s'est avéré impossible d'obtenir les droits de la chanson.
Vladimir Cosma, chargé de trouver une chanson avec un rythme similaire, a repris Destinée, qu'il avait composée avec Guy Marchand pour le film Les Sous-doués en vacances, sorti en 1981. Les dialogues ont été réenregistrés, on entend Katia demander « Vous aimez ce genre de musique ? » alors qu'il dit en réalité « Vous aimez Julio Iglesias ? », tandis que la réponse « C'est un grand chanteur » de Pierre est remplacée par « C'est très joliment chanté ». Même si la chanson de Julio Iglesias a été supprimée au montage, le chanteur est néanmoins présent dans le film. En effet, la caravane de Josette et Félix est décorée de photos de ce dernier, et Josette porte un badge « I love Julio ».
Accueil
Promotion
À sa sortie en salles, le film fut boycotté par la RATP qui refuse de louer des panneaux publicitaires pour l'affiche en raison de son titre provocant. Certains cinémas ont ajouté diverses mentions sur leurs affiches : Le père Noël est une ordure… pas le vrai, ou encore Le père Noël est… presque… une ordure.
Dans la bande-annonce, Thierry Lhermitte cite la tribu des Arumbayas, une tribu amérindienne fictive créée par Hergé dans Les Aventures de Tintin.
Critique
À sa sortie en 1982, les critiques du film sont divisées. Tandis que la critique des Cahiers du cinéma dénonce un manque de contenu[18], d'autres comme celles du quotidien Le Monde ou du magazine Première saluent le rythme de la mise en scène et du jeu des acteurs[8],[19].
« Bonne nouvelle, stop - Café-théâtre en progrès, stop - Pas de contenu, stop - Comédie parfois noire, stop - Comédie sans message, stop - Point fort : unités de temps et de lieu respectées, stop - Adaptation rigoureuse pièce de théâtre, stop »
— Serge Toubiana, Les Cahiers du cinéma, octobre 1982[18].
« Dialogues-mitraillettes, mouvement incessant, entrées, sorties, rencontres, télescopages de personnages pittoresques [...]. Les gens du Splendid sont de fameux acteurs »
— Jacques Siclier, Le Monde, septembre 1982[20].
Les critiques ultérieures sont positives, soulignant l'efficacité comique d'un film désormais culte, et qui a apporté « un renouveau au cinéma comique français »[7],[21],[22].
Box-office
À sa sortie en France en 1982, le film attire 1 582 732 spectateurs[23], moins que pour Les Bronzés[24] mais un peu plus que pour Les Bronzés font du ski[25]. Par la suite, après ses multiples diffusions à la télévision, le film obtient un statut « culte »[26].
Semaine | Rang | Entrées | Salles | no 1 du box-office hebdomadaire | |
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1 | au | 1er | 113 517 entrées | 27 | Le père Noël est une ordure |
2 | 1er septembre au | 3e | 84 534 entrées | 27 | Mad Max 2 : Le Défi |
3 | au | 3e | 49 340 entrées | 28 | Le Grand Frère |
4 | au | 3e | 49 504 entrées | 27 | Blade Runner |
5 | au | 5e | 44 832 entrées | 26 | Tir groupé |
6 | au | 7e | 37 826 entrées | 23 | Class 1984 |
7 | au | 12e | 20 190 entrées | 17 | Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ |
8 | au | 14e | 12 695 entrées | 11 | Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ |
9 | au | 26e | 8 940 entrées | Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ |
Autour du film
Les pâtisseries de Monsieur Preskovic
Les fameuses pâtisseries de Monsieur Preskovic (Bruno Moynot), utilisées tant dans la pièce que le film, sont une création de Josiane Balasko qui avait voyagé à Osijek, en Croatie, ville proche du lieu de naissance de son père. Pendant son séjour, l’actrice a pu se régaler de spécialités locales, ce qui lui a donné l'inspiration des « spotsis d'Osijek » de la pièce et des « doubitchous » du film, ainsi que du « kloug aux marrons »[27],[28].
Le tableau utilisé dans le film
Le tableau illustrant Thérèse avec un porc utilisé dans le film est différent de celui qui fut utilisé pour la pièce de théâtre. Par contre, c'est le même artiste qui a peint les deux tableaux : Bernard Desnoyers. Aujourd'hui, le tableau utilisé pour tourner le film est entre les mains de son auteur, qui a conservé l'œuvre[28],[29].
Le tableau utilisé pour la pièce a été vendu, désormais entre les mains de l'acteur Jean-Claude Dreyfus[28],[29].
Problèmes liés au titre du film
Lors de la sortie du film en 1982, la production rencontra des difficultés pour en faire la promotion, en raison de son titre qui était assez mal vu. La RATP et la Ville de Paris ont ainsi refusé de louer des emplacements publicitaires pour l'affiche du film, jugeant son titre trop irrévérencieux[30],[31].
Des problèmes ont été également été rencontrés pour le tournage des scènes dans les grands magasins. « Partout on essuyait des refus » explique ainsi Jean-Marie Poiré. En effet, le titre était jugé « un peu trop agressif » alors que le Père Noël est une figure censée « faire rêver les enfants »[32].
Postérité
Reprise
En 1994, Le père Noël est une ordure fait l'objet d'une reprise américaine réalisée par Nora Ephron sous le titre Mixed Nuts dont un des acteurs principaux est Steve Martin.
Apparitions
En clin d'œil au film Le père Noël est une ordure et au personnage de Monsieur Preskovitch qu'il y interprétait, Bruno Moynot apparaît dans une séquence, à la vingt-et-unième minute du long métrage, sorti en 2003, Les Clefs de bagnole, réalisé par Laurent Baffie ; en interrompant la réponse d'un passant à une question de Baffie sur le sujet de son film, il traverse le champ de la caméra en disant « Vous voulez un doubitchou ? ».
En 2021, au cours de la 46e cérémonie des César, lorsque les membres de la troupe du Splendid se voient décerner chacun un César anniversaire, Thierry Lhermitte vient récupérer son prix habillé de son costume original du film[35].
Citation
- Dans le film Les Châteaux de sable (2015) d'Olivier Jahan, le personnage incarné par Yannick Renier cite certains des dialogues de Monsieur Preskovitch tirés du film tout en adoptant son accent.
Diffusion
Année après année, les chaînes françaises (France 2, TF1, la 5[7],[22]...) continuent de diffuser le film et à chaque fois, le film obtient des audiences significatives[36],[37],[38]. Le Parisien note en 1999 que le film en est déjà à sa huitième rediffusion[7].
Au Canada
- Dans le Journal de Montréal en 2013 et dans La Presse en 2014, Le père Noël est une ordure fait partie de la liste des classiques locaux de Noël au Canada[39],[40], tout comme Radio-Canada en 2017[41].
Notes et références
- « Détails du film Le père Noël est une ordure », sur cnc.fr (consulté le ).
- À 5 minutes 35 du film, on peut voir son nom sur la pochette qui est devant elle.
- Pierre Eugène était aussi engagé en tant que chauffeur de production pour le film : voir Pierre-Jean Lancry, Pleins feux sur Le Père Noël est une ordure, Paris, Horizon illimité, 2004, p. 51.
- [radio] « Secrets de tournage - Jean-Marie Poiré », sur www.europe1.fr, émission Secrets de tournage de Bruno Cras, Europe 1, (consulté le ).
- « Le Père Noël est une ordure - acteurs au générique », sur cineclap.free.fr (consulté le ).
- « Personnages du film Le père Noël est une ordure », sur quizypedia.fr (consulté le ).
- Marie Sauvion, « On ne se lasse pas du "Père Noël est une ordure" », Le Parisien,
- Marc Esposito, « Le père Noël est une ordure », Première,
- DVD Le père Noël est une ordure, studio Canal.
- « Le Père Noël est une ordure », sur Eighties.fr (consulté le ).
- Site web de l'association, pcpacongo.org (consulté le 4 février 2018).
- Souvenir du Maréchal Bassounov, documentaire présent sur l'édition DVD de Twist again à Moscou
- Génération Splendid, Mathias Goudeau, City Éditions.
- Fabrice Levasseur, « L2TC.com - Sorry, no result », sur www.l2tc.com (consulté le ).
- « Le Square Trousseau - Le père Noël est une ordure », sur Parisfaitsoncinema.com (consulté le ).
- « Le parc zoologique de Paris - Le père Noël est une ordure », sur Parisfaitsoncinema.com (consulté le ).
- (pl) PolskaTradycja, « Bóg się rodzi », Polska tradycja - folklor, święta, historia, (lire en ligne, consulté le ).
- Les Cahiers du cinéma no 340, octobre 1982.
- Jacques Siclier, « Le père Noël est une ordure », Le Monde, .
- Le Monde no 340, septembre 1982.
- Jacques Siclier, « Le père Noël est une ordure », Télérama, no 1887, , p. 76.
- Gilbert Salachas, « Le père Noël est... », Télérama, no 2103, , p. 93.
- « Le Père Noël est une ordure (1982) », sur jpbox-office.com (consulté le ).
- « Les Bronzés (1978) », sur jpbox-office.com (consulté le ).
- « Les Bronzés font du ski (1979) », sur jpbox-office.com (consulté le ).
- Véziane de Vezins, « Le Père Noël est une ordure décrypté », sur Le Figaro.fr, .
- Pierrick Geais, « 16 choses que vous ignorez encore sur "Le père Noël est une ordure" », sur Vanityfair.fr, .
- « Le père-noël (sic) est une ordure, images des coulisses et secrets de tournage par Nath-Didile », sur lescopainsd-abord.over-blog.com (consulté le ).
- Anaïs Orieul, « Le Père Noël est une ordure : 5 choses que vous ne saviez peut-être pas sur le film », sur terrafemina.com, (consulté le ).
- Pierrick Geais, « 16 choses que vous ignorez encore sur « Le père Noël est une ordure » », sur Vanity Fair,
- « Le père Noël est une ordure : les secrets du tournage », sur Allociné (consulté le )
- Susie Bourquin, « "Le Père Noël est une ordure" en dix anecdotes », sur Europe 1,
- Fiche de l'album C'est c'la oui ! sur www.discogs.com
- Fiche de l'album C'est c'la oui ! sur www.bide-et-musique.com.
- Maximilien Pierrette, « César 2021 : Thierry Lhermitte portait-il le costume d'origine du Père Noel est une ordure ? Il nous répond », sur Allociné, .
- Émilie Leoni, « Le père Noël est une ordure (France 2) : pourquoi le film culte a connu un démarrage compliqué ? », sur programme-tv.net, .
- « Audiences : Le Père Noël est une ordure leader, faible score pour Les Enquêtes de TPMP », sur Le Figaro.fr, .
- « Le Père Noël est une ordure (France 2) : Êtes-vous incollable sur cette comédie culte ? », sur programme-television.org, .
- « Secrets des classiques de Noël », sur journaldemontreal.com date=2013-12-19.
- Marc-André Luissier, « 1982 : Le père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré », sur lapresse.ca, .
- Helen Faradji, « Le père Noël est une ordure en 10 répliques cultes », sur radio-canada.ca, .
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre-Jean Lancry, Pleins feux sur... le Père Noël est une ordure, Horizon illimité, coll. « Pleins feux sur... », , 128 p. (ISBN 2-84787-103-9)
- Gilles Botineau (préf. Patrice Leconte), Christian Clavier : Splendid carrière !, Boulogne-sur-Mer, Christian Navarro éditions, , 240 p. (ISBN 978-2-914909-94-5)
- CineComedies.com - La hotte secrète du Père Noël est une ordure
- Thierry Lhermitte, « Anatomie d'un film-culte », Le journal de l'école de Paris du management, 2009/4 (n° 78), p. 33-38.
Vidéographie
- Daniel Ablin, Il était une fois… Le père Noël est une ordure, documentaire de la série Un film et son époque, 2011.
Articles connexes
- Le père Noël est une ordure, la pièce de théâtre
- 1982 au cinéma / Box-office France 1982
- SOS Amitié
- Liste de films de Noël
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Gilles Botineau, « La hotte secrète du Père Noël est une ordure », sur CineComedies, .
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