Père Noël

Le père Noël est un personnage fictif lié à la fête de Noël mais dont les racines remontent à des croyances antiques. Il est parfois associé à la mère Noël.

Pour le théologien, voir Étienne Noël.

Père Noël
Un père Noël américain (Jonathan Meath (en)).
Créature
Autres noms Santa Claus (dans le monde anglophone)
Weihnachtsmann (en Allemagne)
Viejo Pascuero (au Chili)
Groupe Personnage folklorique
Caractéristiques - Âgé (vénérable)
- Grande taille
- Manteau et bonnet rouge ou vert selon les traditions
- Traîneau volant
- Longue barbe blanche
Habitat Controversé (voir section)
Proches Humain
Origines
Origine Syncrétisme folklorique
Région Monde
Première mention 1855 (en France, sous ce nom)

Origines

Gravure représentant « Tante Arie », fée franc-comtoise offrant aux enfants des cadeaux le jour de Noël (milieu du XIXe s).
« Le Bonhomme Noël » par Osvaldo Tofani dans ses habits verts et sur une luge (Le Monde illustré, 21 décembre 1895).

Le père Noël tel qu'il est communément représenté (comme ci-contre, à droite) ne se réduit pas à la fonction « pédagogique » qui dominerait son usage actuel. Il peut être vu comme une construction syncrétiste relativement moderne mais ayant de lointaines origines : si Nicolas de Myre est traditionnellement considéré comme le saint à l'origine du père Noël, ce personnage cosmopolite est le fruit d'un mélange entre plusieurs traditions, contes, légendes et folklores. La sociologue Martyne Perrot résume ce syncrétisme : « l'idée que le père Noël est américain est partiellement vraie car la construction de ce personnage est en fait liée à l'histoire des migrants newyorkais ; c'est un personnage migrant, qui a pris un peu de tous les pays où il est passé et il est riche d'emprunts culturels divers. »[1]

Noël renvoie au jour de la Nativité, c'est-à-dire au jour de la naissance de Jésus : le père Noël est donc avant tout rattaché à une fête chrétienne[2].

Pendant longtemps, on fêta la Nativité et l'Épiphanie — fixée au — le même jour. Au IVe siècle, sous le règne de l'empereur Constantin, la toute première célébration chrétienne de Noël a lieu à Rome à la date du et il s'ensuivit que les deux événements furent fêtés distinctement.

Une fête païenne associée au solstice d'hiver

Le rapprochement de la fête de Noël avec celle des Saturnales dans la Rome antique a été fait depuis longtemps. Marquées par de grandes réjouissances populaires, les Saturnales voyaient les barrières sociales disparaître : on organisait des repas, on échangeait des cadeaux, on offrait des figurines aux enfants et on plaçait des plantes vertes dans les maisons, notamment du houx, du gui et du lierre. À partir de 274, les Saturnales sont prolongées le par le Dies Natalis Solis Invicti « le jour de naissance de Sol Invictus », le retour du Soleil, le rallongement du jour[3].

Pendant longtemps, l'année commençait avec les premiers jours du printemps, qui donnait lieu également à des rites. Symmaque écrit à la fin du IVe siècle, que « aux premiers jours de mars, en ville, on vit advenir la coutume d'offrir des cadeaux en souvenir du roi Tatius qui avait été le premier à lire les signes de bons auspices pour l'année à venir dans les branches de l'arbre fertile qui se trouvait dans le bois sacré de Strena. »[4] Certains exégètes juifs et chrétiens ont écrit que les fêtes de Hanoucca et de la Nativité avaient été créées pour contrebalancer les fêtes du « Soleil invaincu ». Au Moyen Âge, la fête des Fous donna lieu à tant d'excès qu'elle fut limitée, voire recadrée.

D'autres origines païennes

Cette amanite tue-mouches en décoration de Noël est-elle un avatar de ce champignon utilisé par les chamanes sibériens ?

Des ethnobotanistes comme Jonathan Ott (en) suggèrent l'idée que la tenue rouge et blanche du père Noël est liée à l'amanite tue-mouches utilisée par les chamanes en Sibérie pour ses propriétés psychoactives qui altèrent leur état de conscience, pouvant ainsi réaliser leur « vol » à travers le trou de fumée d'une yourte (ce rituel chamanique étant analogue au passage du père Noël par les cheminées)[5]. L'historien Ronald Hutton juge cette thèse sans fondement sérieux[6]. Le renne volant pourrait symboliser l'utilisation d'amanite tue-mouches par des chamanes samis[7].

D'autres hypothèses relient le père Noël à la mythologie nordique. Il pourrait puiser ses origines dans les dieux Thor, vieillard habillé en rouge et à barbe blanche voyageant sur son char que tirent des boucs[8],[9], ou Odin chevauchant Sleipnir, son cheval à huit pattes (avatar du traîneau du père Noël, tiré par huit rennes)[10]. Certains ethnologues, tel Arnold van Gennep, veulent y voir le succédané ou la survivance d'un prétendu dieu celte Gargan qui portait une hotte et des bottes[11].

Légende de saint Nicolas, récupération des traditions païennes

Avec l'arrivée de la chrétienté, il y eut plusieurs réformes pour essayer de supprimer les anciens rituels : en France, sous l'Ancien Régime, le 1er janvier est fixé comme premier jour de l'année civile par l'édit du Roussillon du , mais d'autres États l'avaient adopté auparavant, comme le Saint-Empire romain. Du côté de Lyon, avant cet édit, par exemple, l'année commençait justement le [12].

La légende de saint Nicolas est établie depuis le Moyen Âge : on le célèbre le 6 décembre, mais selon le calendrier Julien, le jour tombe le 19 décembre. Ce rite vient naturellement se confondre avec ceux, plus anciens, de célébration du solstice d'hiver. Personnage populaire de l'hagiographie chrétienne, son culte se développe rapidement en Europe occidentale après l'arrivée de ses reliques à Bari en Italie en 1087.

Lors des Croisades, au XIe siècle, sa dépouille avait été volée par des marchands italiens. Les reliques ont été transférées à Bari. Un chevalier lorrain aurait aussi récupéré une de ses phalanges et l’offrit à l’église de Port. Devenue lieu de pèlerinage, la ville est alors rebaptisée Saint-Nicolas-de-Port. Saint Nicolas devient le saint patron de la Lorraine. En 1477, le duc de Lorraine, René II, lui attribue sa victoire contre Charles le Téméraire[13]. Par la suite, sa légende sera reliée à la Nativité. Il deviendra dans presque toute la France « Papa Noël » soit « père de la Nativité ».

À Bari, la relique aurait produit des miracles. Selon une légende, saint Nicolas aurait ressuscité trois enfants découpés par un horrible boucher. Il est alors présenté comme le saint protecteur des tout-petits. C’est pourquoi, en sa mémoire, le 6 décembre de chaque année, principalement dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est (notamment dans l’Est de la France en Alsace, à Metz, à Nancy et à Saint-Nicolas-de-Port), la coutume veut qu’un personnage, habillé comme on imaginait que saint Nicolas l’était (grande barbe, crosse d’évêque, mitre, grand vêtement à capuche), va alors de maison en maison pour offrir des cadeaux aux enfants sages. Au XVIe siècle, la légende du saint s’enrichit avec le personnage du père Fouettard qui punit les enfants désobéissants (selon certaines traditions, celui-ci serait en fait le boucher de la légende). En France, à partir du XIIe siècle également, le vieux qui présidait ce cortège est par la suite appelé « Noël ».

Dans l'historiographie, le « bonhomme Hiver » remonte au Moyen Âge, il est cet homme usé qui vient se réchauffer au feu nouveau (la grosse bûche consacrée) et à qui l'on offre des présents. Au XVIIIe siècle, l'idée de Noël comme jour sacré de la famille fait son chemin tant dans l'aristocratie que chez les bourgeois et les artisans. Au cours de la première révolution industrielle, se met en place un processus qui associe cadeaux, commerce et moments de générosité envers les enfants : c'est l'invention de la vitrine pleine de jouets et du mythe de la cheminée, profondément urbaine.

Réforme, Father Christmas et saint Nicolas des Flandres néerlandaises

Au moment de la Réforme, les protestants luthériens, qui rejettent le rôle patronal des saints, remplacent saint Nicolas par l’enfant Jésus (le Christkind allemand). Aux Pays-Bas, saint Nicolas se transforme après la Réforme en un personnage semi-laïc, Sinter Klaas par l’influence des huguenots. Au Canada, les francophones catholiques utiliseront longtemps le personnage de l’enfant Jésus, alors que Santa Claus se charge de distribuer des cadeaux aux petits anglophones. Au XVIIIe siècle, les souverains allemands entament un processus de laïcisation[réf. nécessaire] : les figures chrétiennes sont remplacées par d’anciens symboles germaniques. C’est le retour du petit peuple des fées, des elfes et du vieil homme de Noël (le Weihnachtsmann) qui distribue en traîneau des sapins décorés de cadeaux.

L'historiographie du père Noël est donc très complexe : à la fin du XVIIe siècle, on trouve par exemple un « father Christmas » dans des gravures anglaises, qui renvoie à des mascarades depuis longtemps établies au moment du solstice d'hiver dans toutes les îles Britanniques. La tradition du père Noël semble donc avoir des origines en Europe du Nord.

Le père Noël est l'équivalent français du Father Christmas britannique, du Santa Claus nord-américain dont le nom est lui-même une déformation du Sinterklaas (saint Nicolas) néerlandais. Il est, par son apparence, en partie inspiré de Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux, lors de la fête du milieu de l'hiver appelée la Midtvintersblot.

Le père Noël a-t-il toujours été en habits rouges, avec une barbe et un bonnet pointu ? Non : l'imagerie française le montre vers 1870-1890 en vieil homme habillé d'un manteau principalement vert et parfois bleu. Un peu avant 1914, il s'habille de rouge.

De saint Nicolas à Santa Claus

Portrait moderne du père Noël fréquemment montré comme écoutant les souhaits de Noël des enfants.
Des enfants entourant le père Noël du magasin Eaton de Montréal en 1941. Montréal, Québec.

Le père Noël tel que nous le connaissons aujourd'hui est issu d'un triple mouvement en profondeur, l’américanisation, l’uniformisation et la déchristianisation[14]. Il est popularisé dans la deuxième moitié du XIXe siècle aux États-Unis, nation d’immigrants, en majorité de protestants qui rapportent avec eux les traditions européennes et les légendes des pays froids, leurs rennes, leurs lutins et leurs sapins[15]. Il prend le nom de Santa Claus, directement inspiré du saint Nicolas des Flandres néerlandaises.

En 1821, le livre A New-year’s Present, to the Little Ones from Five to Twelve (Un Cadeau pour le nouvel an aux petits de cinq à douze ans) est publié à New York (sous l’influence des Hollandais qui, en fondant La Nouvelle-Amsterdam au XVIIe siècle, importent le Sinter Klaas[16]). Il contient le poème anonyme Old Santeclaus qui décrit un vieil homme qui apporte des cadeaux aux enfants sur un traîneau tiré par des rennes[17].

Un père Noël américain joué par Nicola Tribuzio en 1961 (Kent Studio, Hayward, CA).

Le , le journal Sentinel de Troy, dans l'État de New York, publie anonymement (mais attribué au professeur américain Clement Clarke Moore ou au major Henry Livingston Junior) le poème A Visit from St. Nicholas dans lequel saint Nicolas est présenté comme un lutin sympathique, dodu et souriant, qui distribue des cadeaux dans les maisons et se déplace sur un traîneau volant tiré par huit rennes nommés respectivement : Fougueux (Dasher), Danseur (Dancer), Fringant (Prancer), Rusé (Vixen), Comète (Comet), Cupidon (Cupid), Tonnerre (Donder) et Éclair (Blitzen)[18]. Ce poème a joué un rôle très important dans l’élaboration du mythe actuel, reprenant les attributs de saint Nicolas (barbe blanche, vêtements rouges et hotte) mais troquant sa mitre, sa crosse et son âne pour un bonnet rouge, un sucre d'orge et un traîneau tout en se débarrassant du père Fouettard[19]. Après le journal Sentinel en 1823, il est repris les années suivantes par plusieurs journaux britanniques et américains (notamment sous l'influence des illustrateurs John Tenniel pour l'hebdomadaire Punch en 1850 et Thomas Nast dans le Harper's Weekly en 1863 qui fixent la figure du père Noël que nous connaissons aujourd'hui, un joyeux vieillard dodu à barbe blanche de 153 à 193 ans, pantalon bouffant retenu par un ceinturon noir et vareuse bordée de fourrure blanche, bonnet rouge et hotte remplie de jouets[20],[18]), puis traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier[21].

« Zwarte Piet » et saint Nicolas notant le nom des enfants sages (gravure néerlandaise de 1850 tirée d'un album de Jan Schenkman).
Un saint Nicolas en 2007 : le même costume que 150 ans plus tôt...

Il ne semble pas que la fête de Saint-Nicolas soit réapparue à New York durant la guerre d'indépendance, pour raviver la mémoire de l'origine hollandaise de la ville, autrefois appelée La Nouvelle-Amsterdam : cette thèse a été réfutée par Charles W. Jones qui affirme ne pas avoir retrouvé de documentation pour l'étayer[22]. Howard G. Hageman, qui maintient l'existence d'une fête populaire de Saint-Nicolas chez les premiers colons hollandais de la vallée de l'Hudson en dépit de l'hostilité de la hiérarchie protestante, affirme cependant que cette tradition hollandaise de fêter saint Nicolas avait complètement disparu lorsque Washington Irving fonda la St. Nicholas Society of New York en 1835[23].

C'est vers 1850 que le passage de la célébration de la Saint-Nicolas à celle de Noël se fixe au Royaume-Uni, en lien avec Charles Dickens et ses « Livres de Noël » qui connaissent un gros succès (des traductions en français sont disponibles moins de dix ans plus tard). En 1863, le journal new-yorkais Harper's Weekly représente un « Santa Claus » vêtu d'un costume orné de fourrure blanche et d'une large ceinture de cuir. Pendant près de trente ans, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste du journal, décline ensuite par des centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus et donne au mythe ses principales caractéristiques visuelles : un petit bonhomme rond, vêtu d'une houppelande en fourrure, la pipe au coin de la bouche comme un Hollandais (notamment dans un livre en couleur de 1866 intitulé Santa Klaus and his works où la couleur rouge de l'habit est établie, mais pas encore le blanc de la fourrure parfois de couleur sombre). C'est également Nast qui, dans un dessin de 1885, établit la résidence officielle du père Noël au pôle Nord. Les raisons du choix d'une contrée froide et éloignée ne sont pas claires mais certainement en rapport avec l'iconographie de Santa Claus habillé chaudement et utilisant un traîneau tiré par des rennes. Le petit-fils de Nast a affirmé que le choix de son grand-père a été dicté par le fait que ce pôle est équidistant de la majorité des pays de l'hémisphère Nord[24]. Cette idée est reprise l'année suivante par l'écrivain George P. Webster qui précise que « sa manufacture de jouets et sa demeure, pendant les longs mois d'été, sont cachées dans la glace et la neige du pôle Nord »[25].

Fonction

Qu'il soit appelé Father Christmas ou Santa Claus en anglais, Weihnachtsmann en allemand, ou père Noël, sa fonction principale est de distribuer des cadeaux aux enfants dans les maisons pendant la nuit de Noël qui a lieu chaque année du 24 au .

Même si le mythe peut varier fortement d'une région à l'autre, notamment à cause du climat du qui peut aller du début de l'hiver dans l'hémisphère nord au début de l'été dans l'hémisphère sud, on l'imagine généralement comme un gros homme avec une longue barbe blanche, habillé de vêtements chauds de couleur rouge avec un liseré de fourrure blanche ; des lutins l'aident à préparer les cadeaux. Il effectue la distribution à bord d'un traîneau volant tiré par des rennes.

Il entre dans les maisons par la cheminée et dépose les cadeaux dans des chaussures disposées autour du sapin de Noël ou devant la cheminée (en France), dans des chaussettes prévues à cet effet accrochées à la cheminée (en Amérique du Nord et au Royaume-Uni), ou tout simplement sous le sapin. En Islande, il dépose un petit cadeau dans une chaussure que les enfants laissent sur le bord d'une fenêtre dès le début du mois de décembre. Au Québec, les cadeaux au pied du sapin sont de mise, en plus des « bas de Noël » disposés sur la cheminée dans lesquels on met les petites surprises.

Rennes du père Noël

Jusqu'au tournant du XXe siècle, le père Noël n'a que huit rennes (Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Éclair et Tonnerre). Le neuvième, nommé Rudolph (Rodolphe en français), fut créé en 1939 par le poète Robert L. May dans un conte où le père Noël doit affronter des conditions météorologiques si mauvaises qu'il risque d'être en retard dans sa livraison de cadeaux. Dans cette histoire, il réussit à les distribuer grâce au nez lumineux de Rudolph qui l'orientait dans la tempête.

En 2001 est sorti un film d'animation anglais avec des personnages en pâte à modeler dont le héros est Robbie le renne qui rêve de devenir un membre de l'attelage du père Noël comme son père.

Lieu d'habitation

Le bureau de poste moderne du Père Noël, à Rovaniemi, dans le nord de la Finlande.

Le lieu d'habitation supposé du père Noël est très controversé. Selon les Norvégiens il habite à Drøbak, à 50 km au sud d'Oslo. Pour les Suédois, c'est à Gesunda, au nord-ouest de Stockholm, et pour les Danois au Groenland. Les Américains considèrent encore aujourd'hui qu'il habite au pôle Nord. En 1927 les Finlandais ont décrété que le père Noël ne pouvait pas y vivre, car il lui fallait nourrir ses rennes : ils fixèrent sa résidence en Laponie, au Korvatunturi puis, cette région étant un peu isolée, ils l'ont fait déménager près de la ville de Rovaniemi au Village du Père Noël. Depuis 1999, Ded Moroz, le cousin russe du père Noël, avec sa petite fille Snégourotchka, a une résidence officielle dans la ville de Veliki Oustioug, dans le nord de la Russie[26]. Au Canada une grande partie de la population croit qu'il réside au pôle Nord, certains qu'il serait dans le grand nord canadien. Selon la célèbre chanson de Joseph (Pierre Laurendeau), reprise par Les Colocs, le personnage serait en fait québécois comme l'indique le titre lui-même, Le Père Noël c't'un Québécois.

En 1953, Réal Rousseau et Jacques T. Melchers construisirent la résidence d'été du père Noël à Val-David dans les Laurentides, au Québec. Le père Noël y déménagea l'année-même et y arriva en hélicoptère. Il y revient à chaque été et a reçu près de 3 millions de visiteurs[27].

Dans le Pacifique, l'île Christmas se revendique également comme une résidence secondaire du père Noël. La Turquie, qui a gardé des reliques de saint Nicolas dans la très touristique région d'Antalya, est aussi de la partie.

Dans certains pays, une lettre envoyée au père Noël (quelle que soit l'adresse inscrite : pôle Nord, Laponie ou autre) peut être traitée par le service des postes qui répond ainsi aux jeunes expéditeurs.

Dans le monde

Au Canada

H0H 0H0 est un code postal utilisé par Postes Canada pour acheminer le million de lettres annuelles destinées au père Noël au pôle Nord. En 1974, le personnel de Postes Canada à Montréal recevait une quantité considérable de lettres adressées au père Noël et ces lettres étaient traitées comme « indistribuables ». Comme les employés ne voulaient pas que les expéditeurs, pour la plupart des enfants, soient déçus par l'absence de réponse, ils se mirent à répondre eux-mêmes. La quantité de courrier adressé au père Noël a augmenté chaque année, au point où Postes Canada décida de mettre en place un programme officiel de réponse aux lettres adressées au père Noël, en 1983. Environ un million de lettres pour le père Noël sont reçues chaque année, dont certaines provenant d'autres pays que le Canada. Chaque expéditeur recevra une réponse dans la langue qu'il a utilisée pour écrire au père Noël.

Postes Canada a mis en place une adresse spéciale pour le père Noël, avec son code postal dédié[28] : Père Noël, Pôle Nord H0H 0H0, Canada. Le code postal « H0H 0H0 » a été choisi en ressemblance au rire caractéristique du père Noël (en anglais) : « Ho ! Ho ! Ho ! ».

Le , le ministre canadien de la Citoyenneté et de l’Immigration a affirmé lui avoir remis son certificat de citoyenneté[29].

Apparition de l'expression en français

Image humoristique d'Henry Gerbault (avant 1913) : un père Noël vert à bonnet pointu portant une hotte pleine de cadeaux.

D'après la Base historique du vocabulaire français[30], le premier emploi attesté de la locution nominale père Noël se trouve dans le numéro de La Revue comique à l'usage des gens sérieux paru le  :

« – Pan ! pan !
– Qui est là ?
– Le vieux père Noël de 1848.
– Farceur !
– Il n'y a pas de farceur ; je suis réellement le père Noël qui vient vous rendre visite. Ouvrez, je meurs de froid.
– Entrez, alors ; mais, à vrai dire, je ne vous attendais guère. Pourquoi n'êtes-vous pas tombé chez moi par la cheminée, selon l'usage[31] ? »

Le Trésor de la langue française informatisé[32] retient comme premier emploi significatif de père Noël celui qu'en fait l'écrivaine George Sand dans son Histoire de ma vie, parue en  :

« Ce que je n'ai pas oublié, c'est la croyance absolue que j'avais à la descente par le tuyau de la cheminée du petit père Noël, bon vieillard à barbe blanche, qui, à l'heure de minuit, devait venir déposer dans mon petit soulier un cadeau que j'y trouvais à mon réveil[33]. »

Légende de Morlac

Une légende née des entrailles de la forêt de Morlac relaterait que le Père Noël ne se manifesterait qu'une année sur deux. En effet, c'est dans cette mystérieuse forêt que l'un des 9 rennes, Cupidon, se serait égaré lors d'une distribution de cadeaux. Afin d'exprimer sa tristesse, le Père Noël accompagné de ses 8 rennes ne ferait désormais son apparition que les années impaires.

La date de la disparition de Cupidon coïncide étrangement à la première découverte d'ivoire dans les dents humaines.

[réf. nécessaire]

Provence, Italie

Cet usage propre à George Sand cité ci-dessus n'est pas général à la France de cette époque, puisque dans la deuxième partie du XIXe siècle, on parle du « bonhomme de Noël », du « bonhomme Noël », ou du « petit Noël ou petit Jésus »[34]. D'autre part, la France est surtout un ensemble de traditions locales très riches et variées : par exemple, la Provence privilégie les santons, la crèche et l'arrivée des Rois Mages chargés de cadeaux ; en Franche-Comté, il s'agit d'une fée montée sur son âne, qui arrive le jour de Noël ou, bien plus tard, le jour de l’Épiphanie — l'arrivée des Rois chargés de présents —, comme en Italie, où la Befana, qui est aussi une sorte de fée ou de mère-fouetarde, vient récompenser ou punir les enfants dans la nuit précédant le jour de l'Épiphanie : elle offre soit des bonbons, soit du charbon, et cette tradition est encore très vive dans la Péninsule, profondément attachée aux figures féminines (comme la Vierge), et où les enfants n'ont leurs cadeaux que ce jour-là et non pas le soir du [35].

Manifestations

Carte patriotique française éditée pour Noël en 1914 : un vieil homme barbu habillé de blanc accompagné d'un âne chargé de cadeaux.

Depuis le début du XXe siècle, cette fête se laïcise et n'est plus l'apanage des chrétiens.

En 1946, la chanson Petit Papa Noël est transmise sur les ondes françaises : à l'origine, elle a été créée en hommage aux enfants dont les pères sont absents du fait de la guerre.

Après la Seconde Guerre mondiale, le père Noël à l'image actuelle (vieillard débonnaire barbu, rondelet et jovial, à la houppelande rouge et au ceinturon noir) arrive en France avec le plan Marshall et la marque Coca-Cola qui fige cette image du père Noël qu’il n’a pas créée, mais simplement popularisée, dans les années 1930. Une campagne de presse condamnant son utilisation comme outil de merchandising est alors menée[36] et atteint son paroxysme lorsqu'un prêtre dijonnais, Jacques Nourissat, condamne au bûcher le personnage du père Noël, outré qu'il soit à l'effigie des grands magasins de Dijon. Cet autodafé a lieu sur les grilles de la cathédrale Saint-Bénigne le . Cet évènement donne lieu à de vifs débats entre les écrivains catholiques Gilbert Cesbron et François Mauriac, qui reprochent la marchandisation du père Noël, tandis que des personnalités comme René Barjavel, Jean Cocteau ou Claude Lévi-Strauss prennent sa défense[37].

Le secrétariat du Père Noël est créé par le ministre des PTT, Jacques Marette, en 1962 dans le service des « rebuts » de l'hôtel des Postes à Paris. Il est ensuite transféré en 1967 au sein du centre des recherches du courrier la Poste à Libourne (le seul qui soit autorisé à ouvrir le courrier)[38]. La lettre au Père Noël est donc ouverte pour retrouver l'adresse de l'expéditeur et lui envoyer gratuitement une carte-réponse. La première « secrétaire du père Noël » qui rédige ainsi la première réponse par l'entremise des PTT en 1962, est en réalité la propre sœur du ministre Marette, la pédiatre et psychanalyste[39] Françoise Dolto[40].

Cette opération, plébiscitée par les enfants et leurs parents, connaît un succès grandissant : le courrier reçu par le père Noël a plus que doublé en dix ans. En 2007, le père Noël a reçu plus d'1,6 million de courriers, dont 1,43 million de lettres et 181 200 courriels (via le portail Internet du Groupe La Poste et le site du père Noël de La Poste - www.laposte.fr/pere-noel)[41], cette évolution se stabilisant depuis[42]. Le Service Client Courrier de Libourne est toujours au service du père Noël. En 2012, plus de 1 700 000 lettres et de 200 000 courriels, en provenance de plus de 120 pays. Chaque enfant peut imaginer l'adresse qu'il souhaite et le nom du père Noël, la lettre arrivera et sera traitée. En 2014, toute l'histoire du secrétariat du père Noël de La Poste est racontée pour la première fois dans un livre scientifique[43].

Récupération marchande

Le Père Noël en couverture du magazine américain Puck du 3 décembre 1902.
Le Père Noël en couverture du magazine américain Puck du 7 décembre 1904.

La dimension mercantile de Noël ne doit pas être évacuée : c'est un dispositif mis en place depuis au moins le milieu du XIXe siècle. Comme le démontre du reste Martyne Perrot, « il s’agit d’une fête et d’une pratique qui sont étroitement liées aux différentes évolutions du commerce, que ce soit pour les bimbeloteries ou le développement des grands magasins. On voit apparaître alors, dès le XIXe siècle, différentes innovations qui perdurent encore de nos jours : les catalogues qui soulignent les tendances du moment, les affiches publicitaires avec les premiers personnages incarnant Noël, l’empaquetage systématique du présent par du papier cadeau, ou encore l’instauration des premières vitrines animées des grands magasins[44]. »

L'idée selon laquelle le père Noël aurait été dessiné par la compagnie Coca-Cola en 1931 est une légende urbaine[45],[46]. Une étude de la représentation du père Noël dans les années précédentes montre en effet que l'aspect qu'on lui connaît aujourd'hui était déjà répandu, y compris sa couleur rouge, utilisée dès 1866, et même avant, par exemple aux Pays-Bas[47]. Ainsi, dès 1896, le père Noël apparaît déjà habillé en rouge et blanc essentiellement sous sa forme actuelle dans plusieurs couvertures du magazine Puck. Cette couleur est dès lors celle qui est principalement associée à la pompe ecclésiastique, de même que la mitre : cependant, lorsque l'on regarde l'iconographie de saint Nicolas sur plusieurs siècles, l'habit prend de multiples couleurs... Coca-Cola, en 1931, associe sa marque aux représentations de Santa Claus fabriquées par l'illustrateur Haddon Sundblom qui travailla longtemps pour la D'Arcy Advertising Agency (en) : il s'inspira du poème A Visit From St. Nicholas datant de 1822 et se prit lui-même pour modèle[48]. De nombreuses entreprises avaient déjà utilisé son image dans des publicités, comme le fabricant de stylos Waterman en 1907, le manufacturier de pneumatiques Michelin[47] en 1919, le fabricant de savon Colgate en 1920 et même Coca-Cola, dès les années 1920, qui reprit alors les illustrations de Thomas Nast[48]. Néanmoins, il est vraisemblable que Coca-Cola ait largement contribué à fixer l'image actuelle du père Noël[49].

Dans les régions européennes où la tradition de Santa Claus n'existait pas, l'arrivée du père Noël sous sa forme actuelle a pu être ressentie comme l'intrusion d'une fête américaine dans un contexte principalement marchand, ce qui a pu susciter quelques réactions de rejet. Ainsi, le , un Dijonnais particulièrement exalté brûla l'effigie du père Noël sur le parvis de la cathédrale[50].

Aujourd'hui, le père Noël est également utilisé, le , dans des pays n'ayant pas de tradition chrétienne, tels que la Chine, comme outil de vente et comme occasion d'offrir des cadeaux, de décorer la ville et de réunir la famille. La hotte du père Noël[51] peut être un panier ou être une sorte de grand sac marron dans lequel les cadeaux des enfants doivent être entreposés.

« La marque « Papa Noël » vaut 1 600 milliards de dollars, tandis qu'Apple est évaluée à 87,3 milliards », affirmait David Haigh, PDG de Brand Finance en 2013[52], qui ajoute : « Il n'est pas étonnant que des marques comme Coca-Cola, Volkswagen ou KFC se pressent pour obtenir son appui. »

Toutes ces marques sont connues dans le monde entier, comme l'image actuelle du père Noël, qui est en définitive aussi le fruit d'une mondialisation des imaginaires, dont les repères ont tendance à s'uniformiser du fait des modes de consommation.

Noms selon les pays

Publicité de Noël à Nazareth (Israël).

Le père Noël est généralement reconnu et célébré dans la plupart des pays européens et nord-américains. Ailleurs, celui qui distribue les cadeaux durant les vacances d'hiver, incluant le nom, l'apparence, l'histoire, et la date d'arrivée, varie grandement. En Amérique latine, il est généralement désigné sous le vocable « Papá Noel », mais cette appellation connaît quelques variations dans certains pays. En Asie, les pays qui ont adopté cette tradition occidentale, célèbrent également Noël et le distributeur traditionnel de cadeaux, au moment des congés de fin d'année, tels Hong Kong, les Philippines (pays catholique), le Timor oriental, la Corée du Sud, la Malaisie, Singapour, l'Inde, et les communautés chrétiennnes d'Asie centrale et du Moyen-Orient. Les chrétiens d'Afrique et Moyen-Orient perpétuent la tradition de Noël depuis le XIXe siècle et le XVIe siècle. Les descendants d'anciens colonisateurs perpétuent la tradition de leurs ancêtres[53].

  • Afrique du Sud : Vader Kersfees ou Kersvader en Afrikaans; Father Christmas ou Santa Claus / Sinterklaas
  • Albanie : Babagjyshi i Krishtlindjeve (« Grand-père Noël ») ; Babadimri (« Grand-père Hiver »)
  • Algérie : Baba Noel ; en Kabylie et dans les régions berbérophones : Vava Massilul ou Vava nuwal ; bien que l'Algérie soit principalement musulmane, certains foyers kabyles perpétuent la tradition de Massilul et de l'arbre de Noël (ou de la nouvelle année)
  • Allemagne : Weihnachtsmann (« Homme-noël ») ; Christkind, au sud du pays
  • Arménie : Ձմեռ Պապիկ (Dzmer Papik « Grand-père Hiver »)
  • Australie : Santa (le plus populaire) Santa Claus ou Father Christmas (« Père Noël »)
  • Autriche : Christkind (textuellement « Enfant-Christ », que l'on traduit en fait par l'Enfant Jésus mais qui, paradoxalement, est représenté par une jeune fille portant une couronne)
  • Azerbaïdjan : Şaxta Baba
  • Belgique : Père Noël ou Papa Noël (français) / Kerstman (néerlandais)
  • Bosnie-Herzégovine : Djeda Mraz (« Grand-père Hiver »)
  • Brésil : Papai Noel ; Bom Velhinho (« Bon vieil homme »)
  • Bulgarie : Дядо Коледа (« Grand-père Noël »), Дядо Мраз (« Grand-père Frost ») depuis l'époque socialiste, peu employé
  • Canada : Santa Claus (Anglais), Père Noël (Français)
  • Chili : Viejito Pascuero
  • Chine : 圣诞老人 (Shèngdàn lǎorén, « Le vieil homme de Noël »)
  • Corée du Sud : 산타 클로스 (Santa Kullosu), 산타 할아버지 (« Grand-père Noël »)
  • Croatie : Djed Mraz (« Grand-père Gel ») ou Djed Božičnjak (« Grand-père Noël »)
  • Danemark : Julemanden
  • Égypte : Papa Noël (Arabe : بابا نويل Baba Noel)
  • Espagne et certains pays d'Amérique espagnols : « Papá Noel », « San Nicolás » ou « Santa Claus » ; Apalpador en Galice, Olentzero au Pays Basque qui se substitue souvent au Père Noël ; Pare Noel (catalan). Les rois mages également le 6 janvier.
  •  Espérantie : en espéranto il existe de nombreuses manières de nommer le père Noël qui reflètent la diversité du monde, comme Patro Kristnasko, Avo Frosto ou Sankta Nikolao.
  • Estonie : Jõuluvana
  • États-Unis : Santa, Santa Claus ; Kris Kringle ; Papa Noël (dans le sud de la Louisiane), Saint Nicholas, Saint Nick ou Father Christmas
  • Finlande : Joulupukki
  • France : Père Noël ou Papa Noël ; Paire Nadau (occitan) ; Tad Nedeleg (breton) ; Bizarzuri (« Barbe Blanche » au Pays Basque) ; Père Chalande (arpitan) ; Babbu natale (corse) ; Barba Calèna (niçois)
  • Géorgie : თოვლის ბაბუა, თოვლის პაპა (Tovlis Babua, Tovlis Papa « Grand-père neige »)
  • Grèce et Chypre : Άγιος Βασίλης (« Saint-Basil »)
  • Hongrie : Mikulás (« Nicholas ») ; Télapó (« Le Père Hiver ») ; Jézuska ou Kis Jézus (« Petit Jésus »)
  • Îles Féroé : Jólamaðurin
  • Inde : Jingal Bell, Santa Clause, Thatha (« Vieil homme de Noël »), Natal Bua
  • Irak : Baba Noel (Arabe : بابا نويل Baba Noel)
  • Iran : Baba Noel (Persan : بابا نوئل ; Baba étant étymologiquement proche du "Papa" en français et d'autres langues indo-européennes)
  • Irlande : Santa Claus, Santy ou Daidí na Nollaig (« Père Noël »)
  • Islande : Jólasveinn ou Yule Lads
  • Israël : סנטה קלאוס (« Santa Klos »); bien que le pays, de tradition juive, ne fête pas Noël, les Arabes chrétiens le font : (ar) بابا نويل (« Baba Noel ») ou سانتا كلوز (« Santa Klawz ») ainsi que les émigrés de culture chrétienne
  • Italie : Babbo Natale (« Papa Noël ») ; L'uomo vestito di rosso
  • Japon : サンタさん ou サンタクロース (Santa-San « Monsieur Noël » ou Santa Kurōsu)
  • Kosovo : Babadimri (« Grand-père Hiver »)
  • Laponie : Juovlastállu
  • Lettonie : Ziemassvētku vecītis
  • Liban : Papa Noël (Arabe : بابا نويل « Baba Noel »)
  • Liechtenstein : Christkind
  • Lituanie : Senis Šaltis ou Kalėdų Senelis (« Grand-père Noël »)
  • Luxembourg : Kleeschen ou Krëschtkendchen (Luxembourgeois) / Père Noël (Français)
  • Macédoine du Nord : Дедо Мраз / Dedo Mraz
  • Madagascar : Dadabe noely / Dàdàbé nouéli
  • Mongolie : Өвлийн өвгөн (Uvliin uvgun - « Grand-père de l'hiver »)
  • Norvège : Julenissen
  • Occitanie : Paire Nadau ou Paire Nadal
  • Pays-Bas : Kerstman
  • Pologne : Święty Mikołaj / Mikołaj (« Saint-Nicolas ») ; Gwiazdor dans certaines régions
  • Portugal : Pai Natal
  • République tchèque : Svatý Mikuláš (« Saint Nicholas »), Ježíšek (« Enfant Jésus »). Il apporte les cadeaux le soir du 5 décembre, la veille de ses vacances. Il donne souvent des fruits et des friandises aux enfants sages, des pommes de terre et du charbon aux vilains enfants
  • Roumanie et Moldavie : Moș Crăciun (« Père Noël ») ; Moș Nicolae (« Père Nicolas ») ; Moș Gerilă
  • Royaume-Uni : Father Christmas, Santa (Claus), Daidaín na Nollaig (Gaélique), Siôn Corn (Gallois) et Tas Nadelik (Cornique)
  • Russie : Дед Мороз (Ded Moroz, « Grand-père Gel »)
  • Sardaigne : Sardinia – « Babbu Nadale »
  • Serbie : Деда Мрaз / Deda Mraz Grand-père Gel »)
  • Sri Lanka : « Naththal Seeya »
  • Suède : Jultomten
  • Suisse : Christkind ou Samichlaus (Allemand) / Père Noël (Français) / Babbo Natale (Italien) / Père Chalande (en langue arpitane: Canton de Genève et Savoie voisine / Bon-Enfant dans le canton de Vaud[54])
  • Syrie : Baba Noel
  • Tahiti : Papa Noera
  • Turkménistan : Aýaz baba (« Père Noël »)
  • Turquie : Noel Baba (« Père Noël » ; du persan « Baba noel »)
  • Ukraine : Svyatyy Mykolay ; Дід Мороз / Did Moroz
  • Viêt Nam : Ông già Noel (« Grand-père Noël »)[55].

Santé

Ces dernières années, des spécialistes en médecine et en prévention se sont sérieusement penchés sur la santé du père Noël et sur ses conditions de travail[56],[57].

Une équipe de chercheurs de l'UFR des sciences de la santé de Montigny-le-Bretonneux (France) et de l’Université d’Helsinki (Finlande) a établi la liste des troubles cutanés dont souffrirait le père Noël au titre de maladies professionnelles, et la publie en 2018 dans le Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology[58]. Des médecins canadiens à l’université d’Alberta se sont également intéressés en 2016 aux autres pathologies potentielles qui menacent le distributeur de cadeaux comme certaines formes de cancer, les troubles musculo-squelettiques, les rhumatismes, les risques traumatologique, cardiovasculaire et ophtalmologique, les affections respiratoires, le surpoids, le stress (santé mentale au travail), etc.[18],[56]. Déjà en 2015, des spécialistes en médecine préventive s'inquiétaient dans le Journal of Occupational Medicine and Toxicology des risques traumatologique, cardiovasculaire et même psychiatrique que court le père Noël sur son traîneau, outre son alcoolémie la nuit de Noël[59]. C'est notamment pourquoi, dès 2009, l'article paru dans le British Medical Journal (BMJ) s'intitule « Santa Claus : un paria de la santé publique ? »[60].

Par ailleurs, une étude conjointe de chercheurs, approuvée par le comité d'éthique de l'Academic Medical Centre de l'université d'Amsterdam et du Norwegian Animal Research Authority de la Norvège, et publiée en 2012, s'est penchée sur la microcirculation du nez rouge de Rudolph, le célèbre renne du père Noël[61].

Un délinquant ?

Dans un article du Monde paru le , il est démontré, textes de loi à l'appui, que le père Noël est un délinquant qui viole chaque année la loi, et ce dans la plus totale impunité et pour d'obscures raisons[62].

Après calcul des différentes infractions constatées (violation de domicile par manœuvre ; contrebande en bande organisée et transport illégal de marchandises ; tapage nocturne ; contrefaçon en bande organisée ; actes de cruauté envers les animaux ; survol de zones interdites ; non-respect des lois sur les données personnelles ; vol d'un aéronef sans détention de certificat de navigabilité ; déjections animales sur la voie publique et enfin non-utilisation d'un aéroport international), les auteurs de l’article estiment que le père Noël pourrait être condamné  rien qu'en France et sans tenir compte les dommages-intérêts  à une peine minimum de 31 ans de prison, 21 371 568  d'amende et à la fermeture définitive de son établissement (l'atelier des lutins)[62].

Dans la culture

Notes et références

  1. Martyne Perrot, Faut-il croire au père Noël. Idées reçues sur Noël, Paris, Le Cavalier Bleu, 2010 (ISBN 978-2846703345).
  2. « Bloomberg - Are you a robot? », sur www.bloomberg.com (consulté le )
  3. CNDP.fr/Musagora | Le culte de Sol Invictus | La crise du IIIe siècle : 270-275 Aurélien
  4. Symmaque, Epistulæ 10.35 : ab exortu paene urbis Martiae strenarum usus adolevit, auctoritate Tatii regis, qui verbenas felicis arboris ex luco Strenuae anni novi auspices primus accepit. … Nomen indicio est viris strenuis haec convenire virtute.
  5. (en) Jonathan Ott, Hallucinogenic Plants of North America, Wingbow Press, , p. 88.
  6. (en) R. Hutton, The Stations of the Sun : A History of the Ritual Year in Britain, Oxford, Oxford University Press, , p. 118–119.
  7. BBC Studios, « Magic mushrooms & Reindeer - Weird Nature - BBC animals » (consulté le ).
  8. Martyne Perrot, Le cadeau de Noël : histoire d'une invention, Paris, Autrement, , p. 151.
  9. (en) Tim Merck et Beth Merck, Origins and Legends of Father Christmas, Example Product Manufacturer, , p. 14.
  10. (en) Cassandra Eason, Fabulous Creatures, Mythical Monsters, and Animal Power Symbols : A Handbook, Greenwood Publishing Group, , p. 87.
  11. Arnold van Gennep, Manuel de folklore français contemporain, A. Picard, , p. 103.
  12. Arthur Giry, Manuel de diplomatique, Paris, Félix Alcan, , 944 p. (ISBN 978-3-487-40310-6, lire en ligne), p. 123.
  13. Coptologie: Les origines orientales de Santa Claus - Ahram Hebdo - Doaa Elhami 02-01-2013
  14. Pascal Ory, « Un Alsacien à New York : le Père Noël », L'Histoire, no 194, , p. 8.
  15. Alain Cabantous, François Walter, Noël, une si longue histoire…, Payot, , p. 109.
  16. Jean-Pierre Raepsaet, « Père Noël qui es-tu ? », sur sonuma.be, (consulté le ).
  17. (en) Old Santeclaus - RPO, citant Don Foster, Author Unknown: On the Trial of Anonymous (New York: Henry Holt, 2000) : 221-75 pour l'attribution du poème à Clement Clarke Moore.
  18. (en) John E. Morley et Amanda Taylor, « Is It Time to Retire Santa Claus? », Journal of the American Medical Directors Association, vol. 17, no 12, , p. 1069–1072 (ISSN 1525-8610 et 1538-9375, PMID 27886867, DOI 10.1016/j.jamda.2016.09.022, lire en ligne, consulté le )
  19. Didier Philippe, Petit lexique des fêtes religieuses et laïques, Albin Michel, , p. 127.
  20. Jacqueline Lalouette, Jours de fête : jours fériés et fêtes légales dans la France contemporaine, Tallandier, , p. 111.
  21. « Histoire du Père Noël », Site personnel, .
  22. Jones, Charles W., « Knickerbocker Santa Claus », The New-York Historical Society Quarterly XXXVIII (4).
  23. (en) Hageman, Howard G. (1979), « Review of Saint Nicholas of Myra, Bari, and Manhattan: Biography of a Legend », in Theology Today (Princeton : Princeton Theological Seminary) 36 (3), http://theologytoday.ptsem.edu/oct1979/v36-3-bookreview15.htm consulté le 20 décembre 2009
  24. (en) Penne L. Restad, Christmas in America. A History, Oxford University Press, , p. 148.
  25. Martyne Perrot, Noël, Le Cavalier Bleu, , p. 43.
  26. Дед Мороз. Происхождение вида // Вокруг света, январь 2001.
  27. Site du village du Père Noël au Québec.
  28. Postes Canada - Comment puis-je envoyer une lettre au père Noël?
  29. « Pour Ottawa, le Père Noël est Canadien et pilote confirmé », sur La Presse, (consulté le )
  30. Entrée « Noël » [html] dans la Base historique du vocabulaire français du laboratoire Analyse et traitement informatique de la langue française, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 6 décembre 2015).
  31. « Noël », La Revue comique à l'usage des gens sérieux, , p. 100-101 (lire en ligne, consulté le ).
  32. Définitions lexicographiques et étymologiques de « Noël » (sens A, SYNT.) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  33. George Sand, Histoire de ma vie, t. 4, Paris, M. Lévy frères, , 18 cm (notice BnF no FRBNF36414323, lire en ligne), chap. 11, p. 80-82 [lire en ligne (page consultée le 6 décembre 2015)].
  34. Alain Rey (dir), Dictionnaire historique de la langue française,  éd. Dictionnaires Le Robert, 1998, p. 2380
  35. (it) La vera storia della Befana, sur carabefana.it.
  36. Jean-Pierre Guéno, « Le procès du Père Noël », Le Nouvel Observateur, .
  37. « On a brûlé le Père Noël », documentaire d'Aurélie Luneau, dans l'émission la Fabrique de l'histoire d'Emmanuel Laurentin sur France-Culture, 19 décembre 2006.
  38. Olivier Chaumelle et Françoise Camar, « Les 50 ans du secrétariat du Père Noël », documentaire sur France Culture, 4 décembre 2012.
  39. À 8 ans en 1916, la jeune Françoise Dolto arrête d'écrire au père Noël lorsque son oncle Pierre Demler meurt sur le front de la Première Guerre mondiale. Elle reprendra le flambeau en 1962.
  40. Jean-Pierre Guéno, Cher Père Noël, Télémaque, , p. 166.
  41. « Le secrétariat du Père Noël a repris son service », sur lefigaro.fr, .
  42. Pierre Sauvey, « Le Père Noël de Libourne n'a que 50 ans », sur La Dépêche, .
  43. Valérie-Inés de La Ville & Antoine Georget, Le Père Noël de la Poste : la surprenante histoire de son secrétariat (1962-2012), Bruxelles, PIE Peter Lang, , 197 p. (ISBN 978-2-87574-231-5, lire en ligne).
  44. « Martyne Perrot, Le Cadeau de Noël, histoire d’une invention », critique de Stéphane Courant, sur revues.org, en ligne.
  45. Le Père Noel est une invention de Coca-Cola in Tatoufaux.com, en ligne.
  46. (en) Did Coca-Cola Invent the Modern Image of Santa Claus?' - Snopes.com
  47. Illustrations et publicité utilisant le père Noël vêtu de rouge de 1866 à 1931
  48. (en) Coke Lore: The History of the Modern Day Santa Claus - The Coca-Cola Company
  49. La véritable histoire du Père Noël - C dans l'air, sur France 5, 25 décembre 2009.
  50. Jacques Berlioz, « On a brûlé le Père Noël ! », (consulté le ).
  51. Voir K. Ueltschi, Histoire véridique du Père Noël. Du traîneau à la hotte, Paris, Imago, octobre 2012.
  52. Voir sur lefigaro.fr.
  53. « Dutch Sinterklaas on Horseback in Downtown Sofia - Novinite.com - Sofia News Agency », sur Novinite.com, (consulté le ).
  54. Bossard, Maurice, « Le nouveau conteur vaudois et romand », Article, (lire en ligne).
  55. (en) « Les noms du Père Noël à travers le monde », sur Classbrain.com (consulté le )
  56. Dr. Marc Gozlan, « La santé du Père Noël passée au crible par des médecins », Réalités Biomédicales, (lire en ligne, consulté le )
  57. (en) Kevin Teoh, « Santa’s job: an OHP perspective », The Occupational Health Psychologist 12 (2), Birkbeck University of London, , p. 5-7 (lire en ligne)
  58. (en) P. Charlier et N. Kluger, « Work-related skin diseases of Santa Claus », Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology, vol. 33, no 12, , e437–e438 (ISSN 1468-3083, DOI 10.1111/jdv.15381, lire en ligne, consulté le )
  59. Sebastian Straube et Xiangning Fan, « The occupational health of Santa Claus », Journal of Occupational Medicine and Toxicology, vol. 10, no 1, , p. 44 (ISSN 1745-6673, PMID 26692887, PMCID PMC4676089, DOI 10.1186/s12995-015-0086-1, lire en ligne, consulté le )
  60. (en) Nathan J. Grills et Brendan Halyday, « Santa Claus: a public health pariah? », BMJ, vol. 339, (ISSN 0959-8138 et 1468-5833, DOI 10.1136/bmj.b5261, lire en ligne, consulté le )
  61. (en) Can Ince, Anne-Marije van Kuijen, Dan M. J. Milstein et Koray Yürük, « Why Rudolph’s nose is red: observational study », BMJ, vol. 345, (ISSN 1756-1833, PMID 23247980, DOI 10.1136/bmj.e8311, lire en ligne, consulté le )
  62. Pierre Lecornu, Olivier Laffargue et Olivier Escher, « A combien d’années de prison devrait-on condamner le Père Noël ? », sur Le Monde.fr, .

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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