Sapin de Noël

Le sapin de Noël est une tradition datant du Moyen Âge qui s'inspire d'un ancien rite pratiqué au moment de la fête du solstice d'hiver pendant l'Antiquité. Il est souvent associé aux cadeaux de Noël et à la crèche . Il est apparu au Moyen Âge dans les pays germaniques et a été généralisé à partir du XIXe siècle. Sous la reine Victoria : le prince Albert a introduit sur le sol britannique cette tradition provenant de sa Saxe natale[1] tandis qu'en France, elle est diffusée par les optants alsaciens et lorrains[2]. Le sapin de Noël est de nos jours traditionnellement décoré de boules de Noël en verre ou en plastique, de guirlandes traditionnelles, de bougies pour l’éclairer (ou au moyen de diodes électroluminescentes à partir du XXIe siècle), de petits objets décoratifs, étoiles (dont souvent une au sommet), etc.

Le plus grand sapin de Noël allemand de l'année 2008 à Francfort-sur-le-Main.
Un sapin de Noël en Norvège au début du XXe siècle.

Le sapin de Noël peut être vendu coupé ou en pot, ce qui permet dans ce dernier cas de le replanter à la fin des festivités. Le sapin replanté peut lui-même servir de sapin de Noël d'extérieur : la généralisation de guirlandes électriques « tous temps » permet aux particuliers de décorer un arbre de leur jardin, souvent visible de la rue.

L'usage du sapin artificiel en plastique, souvent pliable, réutilisable, est une alternative à celle du sapin naturel. Certains de ces sapins sont vendus « enneigés » (les feuilles sont en plastique blanc ou elles sont recouvertes d'une poudre blanche) ou même décorés (boules et guirlandes pré-accrochées) voire parfumés. Ce traitement peut aussi être fait sur un sapin d’origine naturelle. L'image auprès du public d'un sapin en plastique est moins positive que celle d'un sapin naturel, mais c'est souvent le moyen le plus économique (à long terme), le moins salissant et le plus aisé (pas d'élimination du sapin à prévoir) pour qui habite en ville. De plus, la variété des tailles permet de choisir un sapin correspondant à la place disponible dans l'habitation[3]. Toutefois, bien que réutilisable plusieurs années, ce type de sapin serait moins écologique, en raison d’un impact environnemental qui serait plus important que celui d'un sapin naturel.

Histoire

Gravures rupestres dans la province suédoise de Bohuslän, réalisées entre 1800 et 500 avant notre ère et montrant un épicéa.

La coutume du sapin de Noël moderne remonte à la Renaissance dans les pays germaniques (attestation au XVe siècle dans les cérémonies de fin d'année des guildes germaniques et livoniennes). Riga prétend officiellement qu'a été érigé et décoré le premier arbre de Noël dans sa cité en 1510[4]. Il existe un certain nombre de théories qui spéculent quant à son origine plus lointaine[5].

L'une des anciennes mentions d'un arbre à Noël se trouve dans un livre de comptes de la ville de Sélestat (Bas-Rhin), en 1521, conservé aux archives municipales de la cité (et non pas à la Bibliothèque humaniste comme on l'indique trop souvent). En fait, il en existe six mentions dans les livres de comptes de la cité. Dans une chronique en allemand, l'échanson Balthasar Beck (1580-1641) a même décrit la décoration de ce sapin en 1600 :

« Comment on dresse les mais (sapins) – De même le soir de Noël les gardes forestiers apportent les mais. La nuit les messagers, les courriers et les sergents aident l'échanson à le dresser et à le décorer avec des pommes et des hosties. Ce que l'échanson dépense pour l'achat de pommes et autres, on le lui rembourse à la douane. Le cuisinier lui donnera une bouteille de vin, six livres de pain et des lumières. Jusqu'au début de la messe, ils se rendent aux domiciles des membres du Magistrat munis de lampes à poix et de torches et ils les accompagnent pour l'aller et le retour de la messe. »

Un sapin, dressé et décoré, restera dans la salle de la Herrenstübe jusqu'à la fête de l'Épiphanie, où est consommée une galette contenant une fève servant à désigner le roi de la fête. Après cela les enfants des magistrats, des conseillers de la ville et des employés sont convoqués pour secouer les arbres de Noël et les dépouiller de leurs décorations et gourmandises.

C'est le premier texte où la décoration du sapin est ainsi évoquée.

Image

L'image de l'arbre comme symbole de renouveau de la vie est un thème traditionnel païen qui se retrouve dans le monde antique et médiéval (voir notamment le culte idolâtrique et les nombreuses mythologies liées à l'Arbre du Monde) avant que ce symbole soit assimilé par le christianisme. Le sapin et l'épicéa, conifères à feuilles persistantes, rappellent depuis longtemps ce symbolisme de la renaissance lors du solstice d'hiver, comme en attestent les gravures rupestres dans les régions scandinaves[6].

Selon l’Encyclopædia Britannica, l'utilisation d'arbres à feuilles persistantes, de couronnes et de guirlandes pour symboliser la vie éternelle est une coutume antique chez les Égyptiens, Chinois et Hébreux. Lors des Saturnales, les Romains décoraient leurs maisons de branches de laurier, de buis ou d'olivier et laissaient des lampes allumées pour éloigner les démons[7]. Le culte des arbres est courant dans l'Europe païenne et survit à sa conversion au christianisme dans les coutumes scandinaves, où persiste la tradition lors des fêtes d'hiver de Yule de décorer la maison et la grange avec des conifères auxquels on attache des torches et des rubans de couleur, ou de suspendre des branches de sapin dans la maison pour chasser les mauvais esprits[8].

D'autres légendes lui attribuent une origine chrétienne en Gaule, aucun des documents médiévaux ne faisant mention de cette origine[9]. La coutume du sapin décoré remonterait au missionnaire saint Colomban qui fonde en 590 le monastère de Luxeuil au pied des Vosges. Un soir de Noël, il aurait emmené avec lui quelques-uns de ses religieux jusqu’au sommet de la montagne où présidait un antique sapin, objet de culte païen. Les moines accrochent à l’arbre leurs lanternes et leurs torches et dessinent une croix lumineuse au sommet. Cet acte syncrétique permet à saint Colomban de raconter les merveilles de la naissance de Jésus aux paysans accourus voir ce spectacle et d'en convertir plusieurs, lançant la coutume d’installer chaque année des sapins illuminés[10]. Une autre légende du VIIIe siècle est l'histoire du chêne de Thor de Boniface de Mayence qui illustre bien la confrontation entre le chêne païen et le sapin chrétien. La forme conique du sapin permet à l'« apôtre de l'Allemagne » d'enseigner la notion de Trinité[4].

Arbre de Noël dans un dispensaire lors de la guerre franco-allemande de 1870.

Cette influence chrétienne se retrouve au Moyen Âge dans les mystères qui ont notamment pour décor un arbre de Noël (symbolisant l'arbre du paradis qui fait pour les chrétiens référence à la croix du Christ qui, par son incarnation, sauve l'humanité[11]) garni de pommes rouges (elles représentent le fruit défendu ; devant la difficulté à trouver un pommier en hiver on aurait alors opté pour le sapin[11]). L'arbre pouvait également être garni d'oublies (ils représentent les hosties de l'Eucharistie) et au sommet l'Étoile de Bethléem à partir du XIVe siècle. Dès le XVe siècle, cet arbre du paradis est dressé dans les sièges des corporations et les hôpitaux en Allemagne[12] puis est installé dans les foyers des familles bourgeoises protestantes (les familles catholiques se différenciant quant à elles avec leur crèche de Noël), les pommes étant remplacées par des objets ronds comme des boules rouges brillantes[13].

Cette tradition protestante scandinave et germanique se répand dans les villes comme dans les campagnes (les bougies en cire décorant alors les sapins étant encore onéreuses), au XVIIe siècle avec le décor des hosties et de la pomme de Noël remplacé par des papillotes en forme de roses et autres fleurs en papier multicolore, mais surtout au XVIIIe siècle avec la multiplication des décorations[14]. Elle est néanmoins mentionnée pour la première fois en Alsace (à l'époque partie du Saint Empire romain germanique) à Strasbourg en 1492, l’Œuvre Notre-Dame achète neuf sapins pour les neuf paroisses de la ville pour « accueillir la nouvelle année ». Le sapin est alors davantage lié au Nouvel An qu'à Noël mais les arbres étaient probablement déjà en place dans les églises lors des fêtes de Noël. Ces neuf sapins coûtent à l’Œuvre deux florins[15]. Une seconde mention à Sélestat, le , dans un livre de compte de la ville[16] fait mention d'une rémunération versée aux gardes forestiers pour la surveillance de la coupe des sapins, un édit municipal protégeant la forêt d'un abattage excessif en autorisant uniquement la coupe de petits arbres[17] ; la décoration des maisons se fait alors non pas avec le sapin entier mais avec des branches coupées trois jours avant Noël[10]. En France, cette tradition se limite alors dans l'Alsace protestante qui utilise le sapin entier en décor à partir du XVIIe siècle. Les Alsaciens apportent la tradition du sapin de Noël dans l'Hexagone en s’expatriant après la guerre de 1870[18]. Notons cependant que cette tradition fait quelques apparitions dans la capitale française. Marie Leszczynska, fille du duc de Lorraine Stanislas et épouse polonaise de Louis XV, aurait fait installer un sapin à Versailles en 1738. Un siècle plus tard en 1837, la belle-fille de Louis-Philippe, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, fait décorer un sapin aux Tuileries[19].

L'arbre de Noël ne devient une tradition profondément enracinée en Allemagne qu'à partir du XIXe siècle (aussi bien dans les familles protestantes que catholiques) ; néanmoins des colons allemands l’avaient exporté en Amérique du Nord au début du XVIIe siècle[8]. Il est à la même période progressivement adopté par la noblesse européenne : la princesse Henriette de Nassau-Weilbourg introduit l'arbre de Noël à la cour de Vienne en 1816 ; la duchesse d'Orléans d'origine allemande, bru du roi Louis-Philippe[20] puis princesse princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, l'aurait introduit à la cour de France en 1837 et aurait popularisé cette coutume germanique dans la bourgeoisie française à la mode, qui redécouvrait dans le même temps les vertus du « cercle de famille »[21].

Traditionnellement, l'arbre de Noël ne doit pas être érigé avant la veille de Noël, c'est-à-dire le 24 décembre et doit être enlevé douze nuits après, pour l'Épiphanie[22]. Dans les faits, les décorations des rues démarrent nettement plus tôt et il n'est donc pas rare qu'un sapin survive jusqu'à la Chandeleur peu de jours avant le début du Carême[source insuffisante].

Espèces utilisées

Le « sapin » de Noël des origines en Europe du Nord ne peut être représenté que par l'épicéa commun (Picea abies) et le pin sylvestre (Pinus sylvestris), seules espèces présentes naturellement dans ces contrés. Le premier est généralement considéré comme l'espèce traditionnelle. En France, le « sapin » utilisé pour Noël n'est pas le sapin blanc (Abies alba) qui est le sapin le plus répandu dans les forêts françaises, mais surtout l'épicéa commun (Picea abies). L'épicéa est plus parfumé que le sapin blanc et dans la nature les sujets assez grands présentent la forme typique qui a inspiré celle du sapin de Noël de l'imagerie populaire : forme conique et branches arquées portant une ramure dense qui retombe en drapés. La culture de l'épicéa est aussi plus facile et moins couteuse grâce à sa croissance plus rapide et sa moindre sensibilité au gel de printemps. Mais de nos jour il est nettement supplanté par le sapin de Nordmann (Abies nordmanniana), originaire du Caucase, apparu plus récemment sur le marché et qui est en constante progression. Ce dernier se montre plus adapté à l'usage à l'intérieur des foyers car il est plus dense avec des branches plus fortes et mieux étagées dès son jeune âge, il a des aiguilles plus grandes d'un beau vert luisant qui se conservent très longtemps sur l'arbre. Mais de croissance plus lente son prix est plus élevé et son parfum résineux est beaucoup plus discret. En 2016, le sapin de Nordmann représentait les trois quarts des achats en France[23]. Le sapin noble (Abies procera), espèce d'origine américaine, avec son port majestueux plus étagé, son parfum balsamique et la robustesse de ses aiguilles vert-bleuté, est un compromis entre l'épicéa et le sapin de Nordmann[24].

En Amérique du Nord, un grand nombre d'espèces sont cultivées pour produire des sapins de Noël. L'un des plus utilisés aux États-Unis est le pin sylvestre (Pinus sylvestris), espèce d'origine européenne[25]. Ce pin a dominé le marché américain des années 1950 aux années 1980. Le douglas (Pseudotsuga menziesii) et le sapin de Fraser (Abies fraseri) remportent désormais beaucoup de succès. En Amérique du Nord les arbres de Noël du commerce sont souvent fortement taillés durant leur croissance pour leur donner un port dense et très régulier, ce qui explique en partie la différence dans le choix des espèces par rapport à l'Europe où l'on privilégie plutôt les arbres de forme naturelle, orientant le choix vers des espèces ayant un port naturel attractif.

Au Canada, la tradition veut que l'on utilise le sapin baumier (Abies balsamea) qui a la propriété de dégager un parfum fort apprécié. Mais le sapin de Fraser (Abies fraseri) est aussi utilisée car il conserve mieux ses aiguilles.

À La Réunion, c'est le pin de Norfolk (Araucaria heterophylla), un conifère tropical, qui est utilisé pour les sapins de Noël.

Décoration et accessoires

Dans un magasin de décorations.

Le sapin de Noël se caractérise aussi par les décorations qu'il porte. Celles-ci sont de plusieurs types :

  • Une étoile au sommet du sapin, rappelant pour les chrétiens l'étoile de Bethléem qui guida les rois mages vers le lieu de naissance de l'enfant Jésus, que l'on célèbre le 25 décembre ; l'étoile est parfois remplacée par une pointe. Traditionnellement c'est l'enfant le plus jeune de la famille qui installe l'étoile sur le sapin[26] ;
  • Les guirlandes : simples ou lumineuses (clignotantes ou non, colorées ou blanches), de matières variables (rubans, chaînes de perles ou d'objets divers, ou encore de type « boa »…) ;
  • Les boules de Noël : brillantes et de différentes couleurs (ou transparentes) et matières (plastique, verre) ;
  • D'autres suspensions de formes diverses ayant un rapport avec Noël, notamment des angelots, des Pères Noël, des miniatures d'objets en bois, des serpentins multicolore et même des bougies allumées ;
  • Des « cheveux d'anges » : de longs fils blancs très fins ;
  • Flocage et givrage : le sapin floqué est recouvert d'une colle ignifuge à base d'eau et de ouate de cellulose et/ou de fibres de coton (blanches, simulant la neige ou colorées) qui sont vaporisées à l’aide d’un brouillard d’eau, le sapin givré est peint et floqué légèrement ;
  • Des « glaçons » : en verre, en plastique ou simples fines bandelettes d'aluminium simulant la glace présente sur l'arbre l'hiver ;
  • Les cadeaux de Noël : ceux-ci ne sont pas des accessoires à proprement parler, mais on les place au pied du sapin la veille de Noël à cause de leur aspect décoratif (papier cadeau) ;
  • Le support du pied de sapin, qui peut être :
    • une demi-bûche de bois dont le côté plan est posé au sol, avec un trou sur le dessus pour coincer le tronc ;
    • un grand pot rempli de sable, de terre, de pierres ou de galets ;
    • un pied de métal ;
    • deux planches clouées en croix avec un trou à l'intersection pour glisser le tronc de l'arbre.
    • une autre technique héritée de la tradition alsacienne consiste non pas à fixer le sapin sur un support mais à le suspendre au plafond (anciennement à la poutre de la maison), ce qui lui confère une place originale et une solution élégante pour éviter les chutes de sapins dues aux enfants et aux animaux. La ville de Sélestat dans le Bas Rhin a notamment exposé un magnifique alignement de sapins suspendus dans son église il y a quelques années.

Le sapin de Noël est par ailleurs souvent associé à une Crèche de Noël et à d'autres accessoires festifs.

Économie du sapin de Noël

En 2011, les deux tiers des sapins de Noël artificiels vendus dans le monde entier viendraient du sud de la Chine et en particulier du Yiwu, situé dans la province du Zhejiang[27].

Belgique

En Belgique, la production est en 2009 presque exclusivement issue des forêts ardennaises wallonnes, principalement en province de Luxembourg, Liège et Namur.

En un demi-siècle, la production a été quadruplée pour atteindre 4 millions d’arbres. Quatre arbres de Noël sur cinq partent pour l’exportation, essentiellement dans les pays voisins et en Italie. Un sapin ardennais parcourt, en moyenne, un millier de kilomètres[28][source insuffisante].

Canada

Au Canada, où la production du sapin de Noël est concentrée, 2 381 fermes ont cultivé des arbres de Noël en 2011[29]. Selon Statistique Canada, en 2011, cette production a généré des recettes évaluées à 51,3 millions de dollars canadiens, dont 28,2 millions à l'exportation (25,8 millions vers les États-Unis, soit près de 1,6 million d’arbres)[29].

République populaire de Chine

En 2011, 96 % des sapins de Noël artificiels importés aux États-Unis étaient produits en République populaire de Chine[27]. La Chine a également exporté pour 46 millions de dollars canadiens de sapins artificiels vers le Canada en 2011[29].

Danemark

Le Danemark est le plus important exportateur au monde de sapins de Noël. Les 4 000 exploitants forestiers danois exportent 10 millions d'arbres, qui sont à 95 % de l'espèce Nordmann. Ce commerce rapporte annuellement près de 150 millions d’euros[Quand ?].

La coupe commence le 15 novembre et dure quatre semaines dans d'énormes plantations. Chaque bûcheron coupe jusqu'à mille sapins de Noël par jour ; il est payé trente centimes d'euro par arbre coupé. Il faut entre six et huit ans pour qu'un nordmann soit à la taille d'un sapin de Noël. Il existe trois catégories : la première avec des branches bien réparties et une belle flèche en haut du sapin (33 % de la production), la deuxième catégorie plus moyenne et la troisième catégorie de qualité médiocre.

France

Le grand sapin de Noël, place Kléber à Strasbourg en 2010 avec le village de Noël à ses pieds.
Logo de l'association des producteurs français de sapins de Noël naturels.

En 2019, on estime à 5,8 millions le nombre de sapins de Noël naturels vendus en France[30], soit dans 19,9% des foyers.[31]

Les cultivateurs de sapins, assimilés depuis 2003[32] à des agriculteurs, produisent sur le territoire français 4 millions d'unités par an. Il faut entre 5 et 10 ans, selon la taille désirée, pour obtenir un sapin de Noël.

Le quart des sapins cultivés en France vient du Morvan en Bourgogne, première région productrice avec un million d’arbres sur 1 500 hectares, devant la Bretagne et la région Auvergne-Rhône Alpes.

Le reste (environ 2 millions de sapins) doit être importé : beaucoup d’arbres proviennent de Belgique (60 % ) et du Danemark (25 % )[33].

On distingue principalement deux espèces :

  • l'épicéa, à l'odeur agréable mais qui perd ses aiguilles en deux semaines, et qui était auparavant l'arbre de Noël le plus courant en France ;
  • le sapin de Nordmann, à l'odeur agréable aussi mais moins prononcée que celle de l'épicéa, et dont les aiguilles moins piquantes tiennent près de deux mois. De surcroît, il supporte bien les boules de Noël qui peuvent parfois peser très lourd. Ce dernier est le plus acheté par les Français (74,7 % des quantités achetées contre 22 % pour l'épicéa) bien qu'il soit plus cher, il tend à monopoliser le marché du sapin de Noël en France. Depuis 2012, l’épicéa, moins onéreux, reprend des parts de marchés face au Nordmann.

En 2019, les foyers français ont, en moyenne, dépensé en moyenne 27,23 euros pour cet achat, soit un chiffre d'affaires estimé à 158,9 millions d’euros. Cette activité représenterait 1 000 emplois permanents et 5 000 emplois saisonniers[30].

132 des quelques 800 cultivateurs[32] de sapins de Noël sont rassemblés au sein de l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN), présidée par Frédéric Naudet, important producteur de sapins de Noël français, avec 400 000 unités produites chaque années[32].

Plus globalement, les sapins naturels, quel que soit leur type, sont en très grande majorité achetés coupés (91 % en 2019).[34],[33]

Afin de permettre aux particuliers de bénéficier de sapins de Noël de qualité supérieure, un signe de qualité sous la forme d'un Label rouge a été créé par l'association « Excellence végétale ».

En outre, depuis quelques années on trouve six producteurs de sapins français certifiés bio (agriculture biologique). Ces derniers ont créé une association « Les Sapins Bio de France »[35] ayant pour objectifs d'apporter des solutions à court, moyen et long terme à une demande grandissante des consommateurs et des distributeurs dans le sapin bio. Les sapins bio, 30 000 à 35 000 arbres par an, coûtant 5 à 10 euros de plus[32], ne reçoivent aucun traitement chimique contrairement à leurs homologues dans le conventionnel .

Variantes estivales selon le pays

Dans l'hémisphère sud, Noël ne tombe pas en période hivernale et froide, mais au contraire en été[36].

Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie, où Noël tombe en plein été, on utilise parfois de petits pins colonaires (parfois, la cime d'un pin adulte) en guise de sapin de Noël. Cette solution n'est pas toujours des plus appropriées, sachant que les branches sont souvent très espacées et que les aiguilles tombent rapidement. Toutefois, cela permet de disposer d'un véritable arbre dans une région où il n'existe aucune variété de sapins.

Nouvelle-Zélande

Le pohutukawa, arbre de Noël de la Nouvelle-Zélande.

Dans l'hémisphère sud, Noël est en plein été et l'arbre de Noël est quelque peu différent. En Nouvelle-Zélande, par exemple, c'est le pohutukawa, dont les fleurs rouges éclosent lors des fêtes de fin d'année[37].

Environnement

Le sapin de Noël naturel est un choix écologique. Il constitue également le choix éthique puisqu'il génère des emplois locaux, soutenant l'économie locale, étant cultivé localement. Une étude professionnelle portant sur l'analyse du cycle de vie des sapins de Noël révèle qu'un arbre de Noël artificiel devra être utilisé pendant au moins 20 ans afin d'avoir aussi peu d'impact sur l'environnement que le sapin de Noël naturel[38]. L'étude révèle également qu'un arbre de Noël naturel génère environ kg de gaz à effet de serre tandis qu'un arbre artificiel en émet environ kg par année[Note 1].

Un sapin artificiel.

Le mode de production intensif des sapins naturels destinés à une utilisation festive est assez critiqué[39] : bien que ne contribuant pas à la déforestation, puisqu'ils sont essentiellement cultivés dans des plantations spécialement aménagées, la réduction de la diversité biologique liée à la monoculture dans ces zones en perturbe l'écosystème. Pour avoir une belle couronne (branches du bas) il faut que la plantation soit bien propre, l'utilisation de certain désherbants peut être préjudiciable, certains produits sont d'ailleurs supprimés de la vente.

Arbres artificiels et illuminations

Intérieur d'un sapin de Noël à la Puerta del Sol de Madrid en Espagne.

Les premiers sapins artificiels sont apparus en Allemagne au XIXe siècle ; de petite taille, ils utilisaient des plumes d'oie teintées en vert[40],[41]. Le premier sapin en plume d'oie arrive aux États-Unis en 1913[40]. Dans les années 1930, la société américaine Addis Brush Company commence à produire des arbres avec des poils d'animaux eux aussi teintés en vert, puis, à la fin des années 1950 des entreprises développent des arbres fait d'aluminium non teinté, qui seront très populaires jusqu'au milieu des années 1960[40].

Les sapins artificiels actuels sont principalement fabriqués en PVC et sont majoritairement importés de Chine. On trouve aussi des sapins de plus petite taille en fibre optique, en carton, en verre, en céramique, etc.

Les arbres artificiels sont très populaires, entre autres, aux États-Unis, où on les considère comme plus pratiques et, s'ils sont réutilisés plusieurs années de suite, moins chers que de vrais arbres. Certains conservent l'arbre entier, encore décoré, dans de grands sacs prêts à l'emploi pour l'année suivante. En 2002, les foyers américains ont acheté 7 millions de sapins artificiels contre 22,3 millions « vrais » sapins de Noël, mais parce que de nombreux foyers disposaient déjà d'arbres artificiels, 70 % des sapins installés étaient artificiels[41]. Les guirlandes électriques ont remplacé les bougies dans la plupart des foyers et il existe des systèmes de diffusion de parfums tentant de recréer l'odeur du sapin naturel.

Les arbres artificiels ont l'avantage de présenter moins de risques d'incendie et peuvent s'avérer indispensables pour ceux qui présentent des allergies aux conifères.

L'arbre peut aussi être remplacé par des illuminations en forme de sapin, comme l'arbre de Noël du mont Ingino en Italie[42].

Galerie

Notes et références

Notes

  1. Calculé pour un sapin de Noël artificiel d'une durée de vie de six ans, émettant 48 kg de dioxyde de carbone à la production et au transport.
  1. http://www.ikonet.com/fr/ledictionnairevisuel/static/qc/sapin.
  2. « Le Noël des Alsaciens-Lorrains », Le Rappel, Paris, (lire en ligne).
  3. « Histoire et origines du Sapin de Noël », sur cyber-noel.com (consulté le ).
  4. (en) All About Christmas : History, Traditions, Carols, Stories, Recipies & more, MobileReference, , 1014 p. (lire en ligne).
  5. (de) Ingeborg Weber-Kellermann, Das Weihnachtsfest. Eine Kultur- und Sozialgeschichte der Weihnachtszeit, Bucher, , 232 p. (ISBN 3-7658-0273-5), p. 22.
  6. (en) Caitlin Matthews et John Matthews, The Winter Solstice : The Sacred Traditions of Christmas, Godsfield Press, , p. 78.
  7. Robert van Assche, Histoire de la fête de Noël, Cercle Ernest-Renan, , p. 21.
  8. (en)« Christmas tree », Encyclopædia Britannica 2012.
  9. Alain Cabantous, François Walter, Noël, une si longue histoire…, Payot, , p. 83.
  10. Sapin et arbre de Noël.
  11. Les traditions de Noël.
  12. Béatrice de Villaines, Hugues de Champs, Les saisons de la vie. Traditions familiales et moments privilégiés du Moyen Âge à nos jours, Renaissance du livre, , p. 154.
  13. (en) Greg Dues, Advent and Christmas, Bayard, , 32 p. (ISBN 978-1-58595-722-4, lire en ligne), p. 13-15.
  14. L'histoire de l'arbre de Noël.
  15. Archives de Strasbourg, fonds de l’œuvre Notre-Dame, 1 OND 85 f°92v, « Item Koüfft 9 Tannen in die 9 Kichspill, das gut jor darjnn zu empfohen, vnnd darvmb gebenn 2 Gulden », publié par François-Joseph Fuchs in Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg, XXVII, 2006, p. 95.
  16. Sélestat et son sapin.
  17. Martyne Perrot, Noël, Le Cavalier Bleu, , p. 83.
  18. Pourquoi un épicéa à Noël ?, ONF - L'Épicéa, l'arbre de Noël.
  19. Béatrice de Villaines, Hugues de Champs, Les saisons de la vie : traditions familiales et moments privilégiés du Moyen Âge à nos jours, Renaissance du livre, , p. 154.
  20. Histoire et origine de L'Arbre de Noël.
  21. Alain Cabantous, François Walter, Noël, une si longue histoire…, Payot, , p. 103.
  22. « Arbres de Noël, », sur votre-noel-de-reve.com (consulté le ).
  23. L’achat de sapins pour les Fêtes de Noël 2016, rapport Kantar TNS pour l'Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN), p. 6
  24. Michel Caron, « Sapin de Noël : le Nobilis », sur futura-sciences.com, .
  25. Site de la National christmass tree association, page Scotch Pine, .
  26. Qui est le Père Noël ?, consulté le 19 décembre 2009
  27. 90 % des sapins de Noël vendus sur le marché américain sont fabriqués en Chine - Le Quotidien du Peuple, 7 décembre 2011
  28. Le Soir, édition Namur-Luxembourg, mardi 1er décembre 2009
  29. Les arbres de Noël… en chiffres - Statistique Canada, 24 octobre 2012
  30. « On ne prélève pas les sapins de Noël dans la forêt, on les cultive ! », (Interview de Frédéric Naudet, président de l’Association du sapin de Noël naturel), sur sudouest.fr, (consulté le )
  31. Frédéric Los, « L’achat de sapins pour les Fêtes de Noël 2019 Bilan consommateurs », Annuel, , p. 59 (lire en ligne)
  32. Marianne Enault, « Mon (presque) bio sapin », Le Journal du Dimanche, , p. 21
  33. « Le sapin de Noël... Toute une histoire ! », sur agriculture.gouv.fr, (consulté le )
  34. Frédéric Los, « L’achat de sapins pour les Fêtes de Noël 2019 Bilan consommateurs », sur franceagrimer.fr,
  35. « Site de l'association « Les Sapins Bio de France » », sur lessapinsbiodefrance.fr (consulté le )
  36. « Michel Vuillier, producteur de sapins bio », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  37. Annuaire du Spectacle - Sapin de Noël
  38. Ellipsos Inc. Analyse du cycle de vie (ACV) des arbres de Noël, Une étude tranche le débat sur le choix le plus écologique entre l'arbre de Noël naturel et artificiel, 16 décembre 2008 ; consulté en ligne le 22 septembre 2009.
  39. « Votre sapin de Noël dopé aux pesticides, c’est ça la magie des fêtes », sur Télérama.fr (consulté le )
  40. (en) James Hewitt, The Christmas Tree, Lulu.com, 2007, p. 33-38 (ISBN 1-4303-0820-6) [lire en ligne]
  41. (en) Faux Christmas Tree Crop Yields Special Concerns - Broderick Perkins, Realty Times, 12 décembre 2003
  42. (en) « Commemoration of popular traditions Gubbio », sur bella umbria (consulté le )

(fr)Comment choisir son sapin de Noël sur www.sapins-noel.org

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Site de l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN)

Bibliographie

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  • Marling, Karal Ann. (2000) Merry Christmas! celebrating America's greatest holiday. Harvard University Press (ISBN 0-6740-0318-7)
  • Forbes, Bruce David. Christmas: A Candid History, University of California Press, 2007 (ISBN 0-5202-5104-0)
  • Silverthorne, Elizabeth. Christmas in Texas, Texas A&M University Press, 1994 (ISBN 0-8909-6578-1)
  • Lejeune, Marie Claire. Compendium of symbolic and ritual plants in Europe. University of Michigan (ISBN 9-0771-3504-9)
  • Andrews, Candice Gaukel. Great Wisconsin Winter Weekends, Big Earth Publishing, 2006 (ISBN 1-9315-9971-8)
  • Shoemaker, Alfred Lewis. (1959) Christmas in Pennsylvania: a folk-cultural study. Stackpole Books 1999 (ISBN 0-8117-0328-2)
  • Hewitt, James. The Christmas Tree, Lulu.com, 2007 (ISBN 1-4303-0820-6)
  • Hans-Peter Widmann: den selan trostlich, den dúrftigen nuzzelich; in: Sebastian Bock, Hans-Peter Widmann: Die Geschichte des Heiliggeistspitals und der Heiliggeistspitalstiftung in Freiburg im Breisgau; Freiburg i.Br.: Promo-Verlag, 2005 (ISBN 3-9232-8842-5)
  • Hilde Spiel: Fanny von Arnstein oder die Emanzipation. Ein Frauenleben an der Zeitenwende 1758–1818; Frankfurt am Main: S. Fischer, 1962 (ISBN 3-5962-2131-5)
  • Jürgen Matschke: Weihnachtsbäume. Wissenswertes über den qualitätsgerechten Anbau; Braunschweig: Thalacker Medien, 2005 (ISBN 3-8781-5218-3)
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