Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain
Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain est un film franco-allemand de Jean-Pierre Jeunet sorti en 2001. Il s'agit d'une comédie romantique écrite par Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant avec Audrey Tautou dans le rôle-titre.
d'Amélie Poulain
Réalisation | Jean-Pierre Jeunet |
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Scénario |
Jean-Pierre Jeunet Guillaume Laurant |
Musique | Yann Tiersen |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
UGC Victoire Productions Tapioca Films France 3 Cinéma MMC Independent |
Pays d’origine |
France Allemagne |
Genre | Comédie romantique |
Durée | 129 minutes |
Sortie | 2001 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le film est une représentation originale et parfois idéalisée de la vie contemporaine à Paris dans le quartier de Montmartre. Il s'agit d'un des plus gros succès commerciaux mondiaux pour un film français. Le film reçoit de très nombreuses récompenses, ainsi que de multiples nominations dont treize aux Césars et cinq aux Oscars.
En 2002, il obtient quatre Césars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur.
Synopsis
Conçue le , à 18 h 28 min 32 s, de la fécondation d'un ovocyte de Mme Amandine Poulain, née Fouet, par un spermatozoïde de M. Raphaël Poulain, Amélie Poulain est une petite fille qui passe son enfance à Enghien-les-Bains.
Elle grandit isolée des autres enfants car son père, docteur taciturne, lui diagnostique à tort une maladie cardiaque : son père ne la touchait jamais en dehors des examens médicaux, d'où l'emballement de son pouls lorsqu'il le mesurait. Sa mère, tout aussi névrosée que son père est inhibé, meurt alors qu'Amélie est encore jeune, heurtée accidentellement par une touriste québécoise qui avait résolu de se suicider en se jetant du haut de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Son père se renferme alors davantage et dévoue sa vie à la construction maniaque d'un mausolée consacré à sa défunte épouse. Livrée à elle-même, Amélie développe une imagination étonnamment riche.
Devenue une jeune femme, Amélie est serveuse dans un petit café de Montmartre, le Café des 2 Moulins, tenu par une ancienne artiste de cirque, fréquenté par des employés et des clients hauts en couleur. À 23 ans, Amélie mène une vie simple ; ayant abandonné toute relation sentimentale après des tentatives ratées, elle prend goût à des plaisirs simples comme faire craquer la crème brûlée avec une cuillère, faire des ricochets sur le canal Saint-Martin, mettre sa main dans un sac de grains, essayer de deviner combien de couples parisiens ont un orgasme à chaque instant (« Quinze ! », chuchote-t-elle à la caméra) et laisse libre cours à son imagination.
Sa vie bascule la nuit de la mort de la princesse Diana, le . Dans un enchaînement de circonstances suivant le choc de l'annonce, elle découvre derrière une plinthe descellée de sa salle de bain une vieille boîte métallique de bergamotes de Nancy de la confiserie Lefèvre Georges remplie de souvenirs cachés par un garçon qui vivait dans son appartement 40 ans avant elle. Fascinée par sa découverte, elle se met à la recherche de la personne maintenant adulte qui avait placé la boîte afin de la lui rendre, tout en établissant un marché avec elle-même : si elle le retrouve et le rend heureux, elle consacrera sa vie à aider les autres, sinon, tant pis.
Après quelques erreurs et un minutieux travail de détective (aidée par le reclus Raymond Dufayel, un peintre surnommé l'« homme de verre » à cause d'une ostéogenèse imparfaite), elle met la main sur l'identité de l'ancien occupant des lieux, place la boîte dans une cabine téléphonique et fait sonner le téléphone pour attirer cet homme alors qu'il passe à proximité. Lorsqu'il ouvre la boîte, il subit une révélation. Tous ses souvenirs oubliés d'enfance lui reviennent soudain à la mémoire. Elle le suit de loin jusque dans un bar et l'observe sans se découvrir. En voyant les effets positifs sur lui, elle décide de répandre le bien dans la vie des autres. Amélie devient alors une sorte d'entremetteuse secrète ange gardienne. Elle persuade son père de réaliser son rêve de faire le tour du monde (avec l'aide d'un nain de jardin et d'une amie hôtesse de l'air). Elle met également son grain de sel dans la vie des gens qu'elle côtoie au travail, d'ailleurs elle s'arrange pour que deux d'entre eux tombent amoureux : Georgette, l'hypocondriaque, et Joseph, un homme particulièrement jaloux. Elle rédige aussi un faux courrier à l'intention de sa concierge terriblement dépressive depuis la mort de son mari, courrier prétendument écrit par le mari, et qui aurait été égaré il y a quarante ans par la Poste ; tandis qu'elle venge Lucien des vexations continuelles que lui fait subir son patron M. Collignon.
Mais alors qu'elle s'occupe des autres, personne ne s'occupe d'elle. En aidant les autres à obtenir leur bonheur, elle se met face à sa propre vie solitaire, s'identifiant à mère Teresa, et ses relations chaotiques avec Nino Quincampoix, qui était, enfant, le souffre-douleur de ses camarades d'école, et maintenant un jeune employé de sex-shop décalé qui collectionne les photos d'identité jetées sous les cabines Photomaton et dont elle est tombée amoureuse, ne sont pas pour arranger les choses. Bien qu'elle l'intrigue avec diverses méthodes détournées pour le séduire (dont notamment une sorte de chasse au trésor pour récupérer un de ses albums photos perdu), elle reste terriblement timide et se sent systématiquement incapable de l'approcher. Elle doit recevoir les conseils de Raymond pour comprendre que l'on peut poursuivre son bonheur tout en s'assurant de celui de ses amis et voisins.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données d'Unifrance.
- Titre original français : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain
- Titre allemand : Die Fabelhafte Welt der Amélie[1],[2]
- Réalisation : Jean-Pierre Jeunet
- Scénario : Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant
- Musique : Yann Tiersen
- Photographie : Bruno Delbonnel
- Montage : Hervé Schneid
- Postproduction : Lionel Kopp
- Effets visuels numériques : Duboi (Paris)
- Décors : Aline Bonetto
- Costumes : Emma Lebail
- Production : Jean-Marc Deschamps
- Société de production : UGC, Victoire Productions (Paris), Tapioca Films (Paris), France 3 Cinéma, MMC Independent GmbH (Cologne)[2]
- Société de distribution : UGC Fox Distribution (France)
- Budget : 11 710 000 €[3]
- Pays d'origine : France, Allemagne
- Langue originale : français
- Dates de tournage : du au à Paris et en studio à Cologne
- Format : couleurs (Duboicolor) - 2,35:1 - 35 mm - son Dolby numérique
- Genre : comédie romantique
- Durée : 129 minutes
- Dates de sortie :
- France, Belgique, Suisse romande :
- Canada :
- États-Unis :
- Classification :
- Allemagne : Interdit aux moins de 6 ans[2]
- États-Unis : R
- France : tous publics
Distribution
- Audrey Tautou : Amélie Poulain
- Mathieu Kassovitz : Nino Quincampoix
- Rufus : Raphaël Poulain, le père d'Amélie
- Lorella Cravotta : Amandine Poulain, la mère d'Amélie
- Serge Merlin : Raymond Dufayel
- Jamel Debbouze : Lucien
- Clotilde Mollet : Gina, la serveuse
- Claire Maurier : Suzanne, la patronne
- Isabelle Nanty : Georgette, la préposée à la vente de tabac et de tickets de jeu
- Dominique Pinon : Joseph
- Artus de Penguern : Hipolito
- Yolande Moreau : Madeleine Wallace, la concierge
- Urbain Cancelier : Collignon
- Maurice Bénichou : Dominique Bretodeau
- Michel Robin : le père de Collignon
- Andrée Damant : la mère de Collignon
- Armelle : Philomène, l'hôtesse de l'air, amie d'Amélie
- Claude Perron : Éva, la vendeuse du sex-shop
- André Dussollier : le narrateur
- Jacques Fonlupt : le tromboniste ventripotent
- Flora Guiet : Amélie Poulain enfant
- Jean Rupert : un client de Collignon
- Jean Darie : l'aveugle
- Ticky Holgado : l'homme sur les photos
- Marc Amyot : l'inconnu des photomatons
- Frankie Pain : la vendeuse du kiosque à journaux
- Fabienne Chaudat : la femme dans le coma
- Patrick Paroux : le souffleur de rue
- Frédéric Mitterrand : voix off à la télévision (non crédité)
Bande originale
La bande originale du film est composée par Yann Tiersen (à l'exception de deux titres, Guilty et Si tu n'étais pas là). La moitié des chansons n'ont pas été composées pour le film mais proviennent de ses albums précédents. L'album rencontre un grand succès, s'écoulant à plus d'un million d'exemplaires[4].
L'album reçoit plusieurs récompenses, notamment un César de la meilleure bande originale en 2002.
Accueil
Accueil critique
Le film a été globalement très bien accueilli par la critique. Il recueille 90 % de critiques positives, avec un score moyen de 8,1/10 et sur la base de 172 critiques collectées, sur le site internet Rotten Tomatoes[5]. En 2008, le magazine Empire l'a classé à la 196e place dans sa liste des 500 meilleurs films de tous les temps[6]. Le personnage d'Amélie a aussi été classé 45e des meilleurs personnages de cinéma de l'histoire par ce même magazine[7].
En France, la revue de presse d'Allociné, qui se base sur les critiques des principaux journaux et magazines français, attribue au film une note de 4,3/5[8]. Le Journal du dimanche parle d'un « petit bijou » qui met « la tête et le cœur en joie », Le Parisien estime que « le mot chef-d'œuvre reprend tout son sens », Première « en redemande pour le plaisir des yeux, pour rêver qu'on va changer de vie », Positif met en avant « une esthétisation du moindre plan et une composition minutieuse du décor », Le Monde évoque une « débauche de moyens et de talents » qui aurait pu conduire à l'indigestion s'il n'y avait « un vrai mystère, un espace pour l'imagination et le rêve »[8].
Toutefois, certains critiques comme Serge Kaganski des Inrockuptibles l'ont attaqué pour sa représentation irréaliste et pittoresque de la société française contemporaine dans un univers de carte postale d'une France d'autrefois avec très peu de minorités ethniques — ce qu'il considère être une forme de lepénisme latent[9],[10]. Alors que Paris est une ville cosmopolite et que Montmartre, où se situe l'action, touche Barbès, quartier métissé (Barbès - Rochechouart), très peu d'immigrés sont visibles dans le film. Si le réalisateur a souhaité créer une vision idyllique d'un Paris parfait, il semble qu'il ait trouvé nécessaire de faire disparaître toute trace de personne de couleur pour y parvenir, ont jugé les critiques. L'Humanité, de son côté, évoque « une bluette au style publicitaire » « dans un Montmartre de carte postale »[8].
D'autres, comme David Martin-Castelnau et Guillaume Bigot, ont estimé que ces critiques étaient injustifiées et qu'il s'agissait plutôt de la « bien-pensance libérale-libertaire » qui ne pouvait que rejeter la vision bienveillante et crédible des « petites gens ». Jean-Pierre Jeunet répondit à ces critiques en rappelant que Jamel Debbouze qui joue le rôle de Lucien est d'origine nord-africaine.
Classements
Le film est sélectionné par le New York Times dans les 1 000 meilleurs films jamais réalisés[11].
Le film est considéré parmi les cinquante meilleures comédies romantiques de tous les temps par la revue Rolling Stone[12].
Il figure également à la 106e place du Top 250 des films de l'Internet Movie Database, classement basé sur les votes du public, avec une note moyenne de 8,2/10[13][Quand ?].
Box-office
Avec 23 115 858 entrées, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain est, au , le 2e plus gros succès international (hors de France) d'un film français en langue française depuis qu'Unifrance collecte les données (1994), derrière Intouchables et ses près de 31 000 000 d'entrées monde (hors France) au (film toujours en exploitation à travers le monde à cette date)[14]. En y ajoutant les 8 636 041 entrées réalisées en France, le film totalise 32 405 858 entrées dans le monde entier, soit le cinquième plus grand succès en nombre d'entrées (France + Monde), d'un film français quelle que soit sa langue de tournage, depuis qu'Unifrance collecte les données (1994) après Intouchables (1er avec plus de 51 millions d'entrées - près de 19,5 millions en France et 31 millions dans le monde en mars 2013 alors que le film était toujours exploité en salles dans certains pays à cette date[15]), Taken 2 (2e avec près de 51 millions d'entrées), Le Cinquième Élément (3e avec plus de 43 millions d'entrées) et Taken (4e avec 33 millions d'entrées). Lorsqu'on exclut les entrées en France, le film Taken 2, suivi du Cinquième Élément et de Taken composent le tiercé de tête d'une production française toutes langues de tournage confondues, alors qu'Intouchables, quatrième, reste le plus grand succès en langue française devant Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain.
Le film a rapporté au box-office 173 921 954 $ dans le monde entier[16].
Nombre d'entrées (liste non exhaustive ; pays à plus de 100 000 entrées ; par ordre alphabétique des pays)
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Distinctions
Sauf mention contraire, cette liste provient d'informations de l'Internet Movie Database[17].
Récompenses
- Festival international du film de Karlovy Vary 2001 : Globe de cristal
- Festival international du film de Toronto 2001 : People's Choice Award
- Festival international du film de Chicago 2001 : Prix du public
- Festival international du film d'Édimbourg 2001 : Prix du public
- Festival du film de Cabourg 2001 : Prix du meilleur acteur pour Mathieu Kassovitz
- Prix du cinéma européen 2001 :
- People's Choice Award du meilleur film européen
- Meilleur réalisateur pour Jean-Pierre Jeunet
- Meilleure photographie
- César 2002 :
- Meilleur film
- Meilleur réalisateur pour Jean-Pierre Jeunet
- Meilleure musique originale pour Yann Tiersen
- Meilleurs décors pour Aline Bonetto
- Critics Choice Awards 2002 : meilleur film en langue étrangère
- BAFTA Awards 2002 :
- Meilleur scénario original pour Guillaume Laurant et Jean-Pierre Jeunet
- Meilleure direction artistique pour Aline Bonetto
- Prix Amanda 2002 : meilleur film étranger
- Prix Goya 2002 : meilleur film européen
- Prix Lumières 2002 :
- Lions tchèques 2002 : Meilleur film étranger
- Guldbagge Awards 2002 : Meilleur film étranger
- Independent Spirit Awards 2002 : Meilleur film étranger
- Prix Sant Jordi du cinéma 2002 : Meilleure actrice étrangère pour Audrey Tautou
- London's Favourite French Film 2004 : Prix des internautes
- Online Film Critics Society - Meilleur film en langue étrangère
Nominations
- César 2002 :
- Meilleure actrice pour Audrey Tautou
- Meilleure actrice dans un second rôle pour Isabelle Nanty
- Meilleur acteur dans un second rôle pour Rufus
- Meilleur acteur dans un second rôle pour Jamel Debbouze
- Meilleur scénario original ou adaptation pour Jean-Pierre Jeunet, Guillaume Laurant
- Meilleure photographie pour Bruno Delbonnel
- Meilleur montage pour Hervé Schneid
- Meilleurs costumes pour Madeline Fontaine
- Meilleur son pour Vincent Arnardi, Gérard Hardy, Jean Umansky
- BAFTA Awards 2002 :
- Meilleur film
- Meilleure actrice pour Audrey Tautou
- Golden Globes 2002 : Meilleur film en langue étrangère
- Oscars 2002 :
- Meilleur film en langue étrangère
- Meilleur scénario original pour Jean-Pierre Jeunet, Guillaume Laurant
- Meilleure photographie pour Bruno Delbonnel
- Meilleurs décors pour Aline Bonetto, Marie-Laure Valla
- Meilleur son pour Vincent Arnardi, Guillaume Leriche, Jean Umansky
- David di Donatello 2002 : Meilleur film étranger
- Australian Film Institute Awards 2002 : Meilleur film étranger
Autour du film
- Jean-Pierre Jeunet raconte dans les commentaires DVD que l'idée de l'album photo (des photos d'identités jetées) lui vient de l'auteur français Michel Folco qui avait tenu un tel album[18]. Le droit à la propriété intellectuelle en France a empêché Jeunet d'utiliser ledit album, ce qui l'a contraint à embaucher des figurants (et des personnes du tournage) pour être pris dans ces clichés.
- Le personnage d'Amélie Poulain est librement inspiré du personnage principale du court-métrage Lucille et le Photomaton (1993) de Sébastien Nuzzo qui partage la même intrigue autour des photomatons. Jean-Pierre Jeunet s'est aussi inspiré du court-métrage Agathe tricote (1998) de Catherine Lecoq pour l'intrigue du nain de jardin globe-trotteur.
- Jeunet avait à l'origine écrit le rôle d'Amélie pour l'actrice britannique Emily Watson[19], dont il avait adoré l'interprétation dans Breaking the Waves[20] ; dans le script original, le père d'Amélie est un Britannique vivant à Londres. Cependant, le français d'Emily Watson se révéla insuffisant pour le film et à cause d'un emploi du temps incompatible avec le tournage de Gosford Park, Jeunet réécrivit le script pour une actrice française.
- C'est en voyant l'affiche de Vénus Beauté (Institut) que Jeunet eut envie de faire faire des essais à Audrey Tautou pour le rôle d'Amélie[20]. Jeunet assure avoir été convaincu « au bout de trois secondes »[20], tout en précisant : « j'adore ça quand, pendant le casting, on ressent ce frisson de l'évidence »[20]. « J’ai alors commencé le casting en France. Emily est devenue Amélie. Vanessa Paradis a refusé le rôle. Puis, un jour, je suis passé devant l’affiche de Vénus Beauté (Institut). J’ai découvert Audrey Tautou avec ses grands yeux sombres, un éclat d’innocence. C’était une évidence »[21].
- Au départ, Jean-Pierre Jeunet avait pensé au comédien Jacques Thébault, jadis voix française de Steve McQueen, pour faire le narrateur. Mais le timbre de ce dernier ayant trop vieilli avec les années, Jeunet porte finalement son choix sur André Dussollier.
- Le film ne fut pas sélectionné au Festival de Cannes. L'absence d'Amélie Poulain souleva une controverse à cause de l'accueil enthousiaste du public et des médias français en comparaison. Un précédent film de Jeunet, La Cité des enfants perdus, avait reçu un accueil plutôt mauvais à Cannes[22]. Gilles Jacob, le président du festival jugea le film « inintéressant »[23], bien qu'il n'eût vu qu'une version incomplète, notamment sans musique d'accompagnement.
- Un autre film avec Audrey Tautou, Le Battement d'ailes du papillon de Laurent Firode, sorti l'année précédente, s'est vendu en Corée et en Russie sous le titre de Amélie 2. Le film n'ayant aucun rapport avec l'original, il s'agissait d'une simple stratégie marketing de la part des distributeurs locaux.
- Devant la façade de la gare du Nord, le narrateur André Dussollier dit « Amélie arrive au photomaton de la gare de l’Est ». Le mot « NORD » sur la façade a été remplacé numériquement par le mot « EST ».
Extraits vidéo et citations artistiques utilisés dans le film
- Extraits vidéo
- Une représentation télévisée de la chanteuse de gospel à la guitare sœur Rosetta Tharpe interprétant Up Above My Head.
- Un extrait des images du Critérium international de la route de 1997 où l'on voit un cheval courant au milieu du peloton.
- Un extrait méconnu d'un spectacle, où l'on voit un homme danser avec son chien.
- Un extrait du documentaire Born for Hard Luck de Tom Davenport, montrant Peg Leg Sam avec une jambe de bois.
- Un extrait du documentaire de 1998 Seventeen Seconds to Sophie (Dix-sept secondes pour Sophie) de Bill Cote.
- Les images des funérailles d'Amélie Poulain, bienfaitrice des pauvres, sont en fait des images de l'enterrement de Sarah Bernhardt, dont on reconnait la tombe au Père-Lachaise.
- Trois extraits du film Jules et Jim de François Truffaut :
- Jules, Jim et Catherine courant sur un pont.
- La scène du baiser pendant laquelle se trouve un insecte, apparemment non remarqué des créateurs du film, rampant le long de l'écran derrière les deux amoureux et semblant entrer dans la bouche de la femme. Ce passage est détaillé par la voix off et un cercle met en évidence l'insecte durant son déplacement.
- Un bref extrait de Catherine (Jeanne Moreau) chantant sa chanson Le Tourbillon de la vie
- Un extrait d'un flash spécial présenté par Benoît Duquesne sur France 2 et qui annonce la mort de la princesse Diana[24].
- Citations artistiques
- Le tableau que peint Dufayel est Le Déjeuner des canotiers d'Auguste Renoir ;
- Le père de l'épicier Romain Colignon poinçonne les lauriers de sa femme la nuit dans le jardin et dit qu'il préfèrerait poinçonner les lilas, en référence à la chanson Le Poinçonneur des Lilas de Serge Gainsbourg.
- La référence aux « jours d’orange », leitmotiv des lettres d’amour d’Adrien, mari de la concierge d’Amélie Poulain, est tirée du poème militant anti-fasciste écrit par Louis Aragon, Un jour viendra, chanté par Jean Ferrat dans son disque Un jour, un jour : Jean Ferrat chante Aragon.
Titre en langues étrangères
Dans les autres langues, le film prend les titres suivants[25] :
- Allemand : Die fabelhafte Welt der Amélie (« Le Fabuleux Monde d'Amélie »)
- Anglais : Amélie/Amélie from Montmartre (« Amélie de Montmartre »)
- Arabe : اميلي (Āmīlī)
- Bulgare : Невероятната съдба на Амели Пулен (Neveroyatnata sădba na Ameli Pulen)
- Chinois : 天使爱美丽 (Tiānshǐ Àiměilì : « L'Ange Amélie » (« amour-beau-beau » avec les caractères utilisés))
- Catalan : Amélie
- Coréen : 아멜리에 (Amelie)
- Croate : Amelie
- Espagnol : Amélie
- Espéranto : La Fabela Destino de Amélie Poulain
- Finnois : Amélie
- Gallois : Tynghedfen Anhygoel Amélie Poulain
- Grec : Αμελί (Amelí)
- Hébreu : אמלי (Amily)
- Hongrois : Amélie csodálatos élete (« La Vie fabuleuse d'Amélie »)
- Islandais : Hin stórkostlegu örlög Amélie Poulain
- Italien : Il favoloso mondo di Amélie (« Le Fabuleux Monde d'Amélie »)
- Japonais : アメリ (Ameri)
- Lituanien : Amelija iš Monmartro (« Amélie de Montmartre »)
- Norvégien : Amelie fra Montmartre
- Persan : آملی (ʾĀmīlī)(سرنوشت شگفت انگیز آملی پولن)
- Polonais : Amelia
- Portugais : O Fabuloso Destino de Amélie
- Portugais brésilien : O Fabuloso Destino de Amélie Poulain
- Roumain : Amelie
- Russe : Амели (Ameli)
- Slovène : Nenavadna usoda Amélie Poulain
- Suédois : Amelie från Montmartre[26]
- Tchèque : Amélie z Montmartru (« Amélie de Montmartre »)
- Turc : Amélie
- Ukrainien : Амелі (Ameli)
Influences et postérité
Publicité
Au Québec, en 2002 - 2003, les restaurants McDonald's ont utilisé, pour accroître la vente de leurs nouvelles languettes de poulet, le slogan : « Le délicieux festin d'Émilie Poulet » sur des panneaux publicitaires. Les ayants droit du film ont réclamé 200 000 $ de dommages et intérêts pour cette allusion non autorisée au titre du film[27].
Une série de spots télévisés pour Groupama (compagnie d'assurances et services financiers) met en scène une jeune femme brune prénommée Cerise. Le style de ces publicités (réalisées par Sébastien Drhey) est une référence visiblement au film[28].
En 2009, les publicités télévisées de l'Agence nationale des services à la personne, imaginées par Fred & Farid, utilisent également un ton rappelant le film[29].
Autres
Dans le roman Monsieur Quincampoix de Fred Bocquet (2006), le narrateur est un bouledogue français que sa maîtresse a appelé Quincampoix à cause du film. Il a une écuelle à son nom décorée de flèches bleues, allusion à une réplique du film, lorsque Amélie Poulain dit au téléphone à Nino Quincampoix : « Suivez les flèches bleues, Monsieur Quincampoix »[30].
En 2007, le groupe français Les Fatals Picards a composé une chanson intitulée Moi je vis chez Amélie Poulain dans son album Pamplemousse mécanique, chanson parodiant avec humour le monde trop parfait et trop gentil (donc ennuyeux) du film. Ils évoquent néanmoins la controverse concernant l'absence des « minorités » dans le film : « Enfin marron, façon de parler parce que si on fait un peu attention / On voit bien que les couleurs foncées, y en a pas des masses dans les environs ».
En 2007, à la télévision aux États-Unis, Bryan Fuller s'inspire de ce film, qui est son préféré, pour écrire la série Pushing Daisies ; le président de la chaîne ABC, Stephen McPherson, qui avait également beaucoup aimé le film, cherchait justement un contenu qui en reprendrait l'esprit[31].
En 2007, deux chercheurs ayant découvert en Équateur une nouvelle espèce de grenouilles qu'ils placent dans le genre Cochranella, la baptisent Cochranella amelie en l'honneur d'« Amélie, la protagoniste de l'extraordinaire film Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, un film dans lequel les petits détails jouent un rôle important pour parvenir à la joie de vivre, comme le rôle important que les grenouilles Centrolenidae et tous les amphibiens et reptiles jouent dans la santé de notre planète », d'après l'article qu'ils font publier dans la revue scientifique Zootaxa pour faire part de leur découverte[32]. Cette espèce est maintenant placée dans le genre Teratohyla et est nommée Teratohyla amelie.
Le film In the Air (2009) fait référence au nain de jardin voyageur du père d'Amélie Poulain.
En 2013, le feuilleton Plus belle la vie s'inspire de l'histoire le temps d'une intrigue estivale, avec le personnage de Mélanie (Laëtitia Milot)[33].
En 2017, le Fabuleux destin d'Amélie Poulain est adapté en comédie musicale au Walter Kerr Theatre à Broadway sous le nom Amélie. A new musical[34].
En 2017, la chanson de Gauvain Sers intitulée Pourvu, fait référence deux fois au film. Par ailleurs, le clip a été réalisé par Jean-Pierre Jeunet[35]. La même année, le shortcom télévisé Cocovoit rend hommage au film dans la totalité d'un épisode, intitulé Amélie.
En 2018, l'épisode Maman travaille de la série animée Les Simpson s'inspire du film : Lisa tente, après avoir vu le film, d'aider les habitants de Springfield sans qu'ils ne s'en doutent, sa quête suit le même chemin qu'Amélie, avec le même type de voix off.
Notes et références
- « Die Fabelhafte Welt der Amélie », sur encyclocine.com (consulté le )
- « Die fabelhafte Welt der Amélie », sur filmportal.de (consulté le )
- « Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain », sur JP's Box-Office (consulté le )
- http://www.chartsinfrance.net/actualite/news-70565.html
- « Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain », Rotten Tomatoes (consulté le )
- (en) « The 500 Greatest Movies of All Time », Empire (consulté le )
- (en) « The 100 Movie Characters », Empire (consulté le )
- « Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain - Critiques Presse », Allociné (consulté le )
- Serge Kaganski, « Rebonds : «Amélie» pas jolie », Libération, (lire en ligne).
- Serge Kaganski, « Pourquoi je n'aime pas Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain », Les Inrockuptibles, (lire en ligne).
- (en) The Best 1,000 Movies Ever Made, sur le site du New York Times.
- « 50 Greatest Romantic Comedies of All Time », RollingStone Magazine, (lire en ligne, consulté le )
- « Top 250 », IMDb (consulté le )
- Le cinéma français à l'étranger : Résultats de l'année 2009 et de la décennie - Unifrance [PDF]
- Voir page 8 du rapport 2012 " Le Fabuleux destin d'Intouchables et de Taken 2 " d'Unifrance http://www.unifrance.org/actualites/8594/PJ/medias/94462
- « Amelie », Mojo Box Office (consulté le )
- « Awards for Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain », IMDb (consulté le )
- Archive INA
- (en) contactmusic
- « Le Paris de Jean-Pierre Jeunet », Studio, no 158, , p. 13
- Etienne Sorin, « Amélie Poulain, icône planétaire depuis 20 ans », Le Figaro, no 23831, , p. 30 (lire en ligne)
- (en) Janet Maslin, « Wistful, Uneasy Days at Cannes », The New York Times, (lire en ligne).
- (en) « avclub » (version du 31 décembre 2008 sur l'Internet Archive)
- (en) « Release dates for Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (2001): Also Known As (AKA) », sur l'Internet Movie Database.
- (sv)"Le fabuleux destin d'Amélie Poulain = Amelie från Montmartre". Smdb.kb.se. Accédé 18 octobre 2012.
- Réjean Bourdeau, « Le détenteur des droits d'Amélie Poulain réclame une part du fabuleux festin », La Presse, , E1, reproduit dans l'entrée « Poulain, Amélie » d'une « liste d'aptonymes » (version du 9 octobre 2016 sur l'Internet Archive), sur le site du Centre canadien des aptonymes.
- « Groupama relance vertement sa « Cerise » » (version du 3 mars 2016 sur l'Internet Archive) Par Pascale Caussat, Stratégies, no 1483, 10 janvier 2008.
- Ingrid Zerbib, « Les Services à la personne s'emploient à créer du lien », Stratégies, no 1539, (lire en ligne).
- Bocquet, Fred., Monsieur Quincampoix : roman, Editions Faim de siècle & Cousu mouche, (ISBN 2-940295-14-X et 978-2-940295-14-2, OCLC 428075093, lire en ligne)
- (en) Bill Carter, « A Touching Romance, if They Just Don't Touch », The New York Times, (lire en ligne).
- (en) Diego Francisco Cisneros-Heredia et Paúl Meza-Ramos, « An enigmatic new species of Glassfrog (Amphibia: Anura: Centrolenidae) from the Amazonian Andean slopes of Ecuador », Zootaxa, no 1485, , p. 33–41 (lire en ligne)« The specific name—a noun in apposition—of this new species of Glassfrog is for Amelie, protagonist of the extraordinary movie “Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain”; a movie where little details play an important role in the achievement of joie de vivre; like the important role that Glassfrogs and all amphibians and reptiles play in the health of our planet. »
- Thomas Robert, « Plus belle la vie s'inspire du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain », sur programme.tv,
- Seize ans après le film, Amélie Poulain revient en comédie musicale à Broadway, France Info, 6 avril 2017
- Clément Cuyer, « Jean-Pierre Jeunet signe le premier clip décalé de Gauvain Sers » sur Allociné, 4 mai 2017
Voir aussi
Bibliographie
- Storyboard - du dessin au film, no 1, septembre-, interviews et storyboard complet du film, p. 25 à 191.
- Jean-Pierre Jeunet, Je me souviens... 500 anecdotes de tournage, éditions LettMotif, 2021.
- Étienne Sorin, « Amélie Poulain, vingt ans de bonheur », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », 3-4 avril 2021, p. 30.
Conférences
Articles connexes
Liens externes
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