Gouvernement Jean Castex
Le gouvernement Jean Castex est le quarante-deuxième gouvernement de la France sous la Cinquième République. Dirigé par le Premier ministre Jean Castex, il s'agit du troisième gouvernement formé sous la présidence d'Emmanuel Macron.
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Président | Emmanuel Macron |
---|---|
Premier ministre | Jean Castex |
Législature | XVe (Cinquième République) |
Formation | |
Durée | 1 an, 2 mois et 10 jours |
Coalition | LREM-TdP-MoDem-MR-EC-Agir-PÉ |
---|---|
Ministres | 30 |
Secrétaires d'État | 12 |
Femmes | 22 |
Hommes | 20 |
Moyenne d'âge | 51 ans |
Assemblée nationale |
345 / 577 |
---|

Formation
Contexte
La question du maintien en fonction ou non d'Édouard Philippe à la suite du second tour des élections municipales, le , était posée pendant la campagne. À la suite de la victoire du Premier ministre au Havre, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye annonce que le président de la République devrait trancher la question[1].
Édouard Philippe remet la démission de son gouvernement au président de la République le [2]. Plusieurs personnalités sont alors pressenties pour lui succéder, notamment Florence Parly[3] (ministre des Armées), Jean-Yves Le Drian[4] (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères) et Jean Castex[5] (maire de Prades, conseiller départemental des Pyrénées-Orientales). C'est finalement ce dernier qui prend la tête du gouvernement[6],[7].
Réactions
À propos de la nomination de Jean Castex, à gauche, Boris Vallaud fait remarquer la continuité en déclarant que « la droite succède à la droite », tandis qu'à droite Valérie Pécresse espère un virage vers plus de fermeté[8].
Le choix d'Emmanuel Macron de nommer au poste de Premier ministre une personnalité peu connue du public, n'ayant pas préalablement exercé des mandats électifs nationaux, est critiqué comme réduisant la fonction de Premier ministre au rang d'un simple collaborateur du président[9], voire, selon Thierry Mandon, de la « suppression de fait de la fonction de Premier ministre »[8].
Des activistes et associations féministes dénoncent la nomination de Gérald Darmanin comme ministre de l'Intérieur, étant alors sous le coup d'une enquête concernant une accusation de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance, ainsi que celle d'Éric Dupond-Moretti comme ministre de la Justice, pour ses propos « sexistes et misogynes faisant notamment la promotion du harcèlement de rue » et ses critiques à l'encontre du mouvement MeToo[10],[11],[12].
Olivier Dussopt est également nommé ministre alors qu'il fait l’objet d’une enquête du parquet national financier pour « corruption » et « prise illégale d’intérêts »[13]. Selon France Culture, la nomination de deux ministres sous le coup d'une enquête judiciaire est « un fait rare dans l'histoire de la Ve République »[14]. Si la jurisprudence Bérégovoy-Balladur prévoit seulement d'exclure d'un gouvernement les personnalités mises en examen, le ministre Bruno Le Roux avait démissionné en 2017 après l'ouverture d'une enquête préliminaire sur d'éventuels emplois fictifs de ses deux filles[14].
Composition initiale
La composition du gouvernement est annoncée en deux temps : la liste des ministres est dévoilée le , tandis que celle des secrétaires d'État est planifiée pour être rendue publique « plus tard dans la semaine »[15]. Le seul secrétaire d'État nommé avec les ministres est le porte-parole du gouvernement (ce qui était arrivé antérieurement dans le gouvernement Mauroy III de 1983). Avec 30 ministres ou ministres délégués, le gouvernement Castex compte le plus grand nombre de ministres sous la Ve République, dépassant le record de 26 ministres dans les gouvernements Juppé I (1995) et Mauroy II (1981-1983)[16].
La composition initiale du gouvernement est publiée au Journal officiel de la République française le [17].
Le 26 juillet 2020, trois semaines après la composition initiale du gouvernement, 11 secrétaires d'État sont nommés[18]. Avec 42 membres, il s'agit du gouvernement comptant le plus de membres depuis le gouvernement Juppé I en 1995[19].
Premier ministre
Ministres
Ministres délégués
Secrétaire d'État
Galerie du gouvernement actuel
Premier ministre
Portrait | Fonction | Nom | Parti | |
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![]() |
Premier ministre | Jean Castex | DVD |
Ministres
Ministres délégués
Secrétaires d'État
Parité
À sa constitution en , si la parité est respectée chez les ministres de plein exercice, au nombre de huit femmes et huit hommes, on dénombre dix-sept femmes et quatorze hommes au sein du gouvernement[20]. Après la nomination des secrétaires d’État, le gouvernement compte 21 hommes et 22 femmes[21]. Cependant, une seule femme, la ministre des Armées Florence Parly, occupe un ministère régalien.
Déclaration de politique générale
Le , le Premier ministre prononce son discours de politique générale, suivant l'article 49 alinéa premier de la Constitution[22]. Le gouvernement obtient la confiance des députés avec 345 voix favorables, soit moins que le gouvernement d'Édouard Philippe, qui avait recueilli 370 voix en pour sa première déclaration de politique générale puis 363 en pour la seconde[23].
Position | Groupe | Non-inscrits | Total | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
GDR | LFI | SOC | EDS | LT | LREM | MoDem | AE | UDI | LR | |||
POUR | 0 | 0 | 0 | 2 | 0 | 274 | 44 | 17 | 6 | 1 | 1 | 345 |
CONTRE | 12 | 17 | 28 | 11 | 10 | 0 | 0 | 0 | 1 | 90 | 8 | 177 |
ABSTENTION | 3 | 0 | 0 | 4 | 7 | 1 | 2 | 0 | 11 | 13 | 2 | 43 |
NON-VOTANT | 0 | 0 | 0 | 0 | 1 | 3 | 0 | 0 | 1 | 0 | 1 | 6 |
Cabinets ministériels
Un décret autorise désormais le recrutement de 15 conseillers pour un ministre, 13 pour un ministre délégué et huit pour un secrétaire d’État contre respectivement dix, huit et cinq auparavant[25].
Principaux projets de loi et actions
Programme d'action
Projets de loi proposés au Parlement
Principaux projets de loi présentés au Conseil des ministres :
- 9 décembre 2020: Projet de loi confortant les principes républicains (dit « projet de loi contre le séparatisme »)
Lois votées
- Loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 (adoptée le 20 novembre 2020 et promulguée le 24 décembre 2020)
- Projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique à la suite de la Convention citoyenne pour le climat présentée en février 2021 et adoptée définitivement en juillet 2021[26]
- Projet de loi confortant les principes républicains (dit « projet de loi contre le séparatisme »), présenté en Conseil des Ministres en décembre 2020 et définitivement adopté en juillet 2021[27]
Notes et références
- France 2, soirée électorale du 28 juin 2020, vers 20 h 4 (à 26 minutes sur la vidéo).
- « M. Édouard Philippe a remis ce jour la démission du gouvernement au président de la république », sur elysee.fr, (consulté le ).
- Léa Aubrit, « Pourquoi Florence Parly est-elle pressentie pour remplacer Édouard Philippe à Matignon ? », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
- « Remaniement : qui pourrait remplacer Édouard Philippe ? », sur CNEWS (consulté le ).
- « Édouard Philippe a remis la démission de son gouvernement, son successeur annoncé dans la journée », sur SudOuest.fr, (consulté le ).
- Décret du portant nomination du Premier ministre.
- « Qui est Jean Castex, le nouveau Premier ministre ? », sur L'Obs (consulté le ).
- « Les réactions à la nomination de Jean Castex au poste de premier ministre », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Macron acte, en partie, l’effacement symbolique de la fonction de premier ministre », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Maxime Biosse Duplan, « Remaniement : la "formidable claque" faite aux défenseurs de victimes de violences sexuelles », sur euronews, (consulté le ).
- « Les nominations de Darmanin et Dupond-Moretti discréditent les ambitions françaises de promotion des droits des femmes », Le Monde, (consulté le ).
- Romain Brunet, « Dupond-Moretti et Darmanin, deux nominations qui passent mal chez les féministes », sur France 24, (consulté le ).
- « Le ministre Olivier Dussopt visé par une enquête pour "corruption" et "prise illégale d’intérêts" », sur marianne.net, (consulté le ).
- « Exemplarité politique : "L'argument "Darmanin est présumé innocent" est complètement faussé" », sur France Culture.fr, (consulté le ).
- « Gouvernement Castex : Retrouvez la liste complète des ministres et ministres délégués », 20 Minutes, (lire en ligne).
- Stéphane Vernay, « Vers le gouvernement le plus étoffé de la Ve République ? », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- Décret du 6 juillet 2020 relatif à la composition du Gouvernement (lire en ligne)
- Décret du 26 juillet 2020 relatif à la composition du Gouvernement.
- « Politique : le retour du vieux monde », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Remaniement : nouveaux entrants, promotions, parité... Ce qu'il faut retenir de la composition du nouveau gouvernement », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Pléthorique, le gouvernement Castex est enfin au complet », sur Mediapart, (consulté le ).
- « Remaniement : Jean Castex fera son discours de politique générale le 15 juillet », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « À l’Assemblée, Jean Castex obtient une majorité moins large qu’Édouard Philippe », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Analyse du scrutin no 2814 - Première séance du 15/07/2020 : Scrutin public sur la déclaration de politique générale du Gouvernement de M. Jean Castex (application de l'article 49, alinéa premier, de la Constitution). », sur Assemblée nationale (consulté le ).
- Matthieu Deprieck, « Macron et Castex font d’un «gouvernement de combat» une armée mexicaine », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
- Sophie Podevin, « Adoption de la loi climat : concrètement, ça change quoi ? », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
- Maroussia Kossonogow et Syrine Benaceur, « Projet de loi confortant les principes de la République : le Gouvernement à l'assaut de la liberté d'association ? », Revue des droits de l’homme, (ISSN 2264-119X, DOI 10.4000/revdh.11241, lire en ligne, consulté le )
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