Groupe La France insoumise
Le groupe La France insoumise (LFI) est un groupe parlementaire français de gauche radicale à l'Assemblée nationale. Présidé par Jean-Luc Mélenchon, il est composé de dix-sept députés élus sous la bannière de La France insoumise lors des élections législatives de 2017. Certains d'entre eux sont également membres d'autres partis politiques, tels que le Parti de gauche, Ensemble !, la Gauche républicaine et socialiste, Picardie debout ou encore Rézistan's Égalité 974.
Groupe La France insoumise | |
Chambre | Assemblée nationale |
---|---|
Législature(s) | XVe (Cinquième République) |
Fondation | |
Partis membres | La France insoumise Parti de gauche Ensemble ! Gauche républicaine et socialiste Picardie debout Rézistan's Égalité 974 Parti communiste français |
Président | Jean-Luc Mélenchon |
Représentation | 17 / 577 |
Idéologie | Écosocialisme[1],[2],[3] Socialisme démocratique[3] Antilibéralisme[4],[5] Altermondialisme[6] Souverainisme de gauche[7],[8] Populisme de gauche[9] |
Historique
Les candidats de La France insoumise (LFI) arrivent en quatrième position au niveau national avec 11,03 % des suffrages exprimés (2 497 622 voix) lors du premier tour des élections législatives du 11 juin 2017[10]. 74 candidats du mouvement sont qualifiés au second tour sur 577, soit environ 13 %[11].
Dix-sept candidats sont élus au second tour[12], permettant au mouvement de former un groupe parlementaire « La France insoumise » à l'Assemblée nationale[13],[14]. Parmi ceux-ci :
- des cadres du mouvement comme Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, Éric Coquerel, Bastien Lachaud, Mathilde Panot et Danièle Obono ;
- des membres tels Ugo Bernalicis, Michel Larive, Adrien Quatennens, Sabine Rubin, Muriel Ressiguier et Loïc Prud'homme ;
- Clémentine Autain et Caroline Fiat d'Ensemble ![15],[16], Autain n'ayant pas signé la charte du mouvement[17] ;
- le journaliste François Ruffin[18], membre de Picardie debout, élu avec le soutien de La France insoumise, du Parti communiste français et d'Europe Écologie Les Verts, qui n'a pas non plus signé la charte[17] ;
- Bénédicte Taurine, membre du PCF mais investie par La France insoumise, se présente contre le candidat officiel de son parti. Elle n'en est toutefois pas exclue ;
- le député réunionnais Jean-Hugues Ratenon, membre de Rézistan's Égalité 974 et élu sous la bannière divers gauche, annonce sa volonté de siéger dans le groupe.
Ils sont tous rattachés administrativement à La France insoumise[19].
Stéphane Peu, adhérent au Parti communiste, mais également investi par La France insoumise[20], décide finalement de siéger dans le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) organisé par le PCF[21]. Le député polynésien Moetai Brotherson, membre du Tavini huiraatira et un temps pressenti pour siéger au sein du groupe La France insoumise, rejoint également la GDR[22].
Le , Jean-Luc Mélenchon annonce sa désignation à l'unanimité à la présidence du groupe[23]. Mathilde Panot est élue vice-présidente le [24].
Effectifs et dénomination
Année | Nom | Nombre de membres |
Nombre d’apparentés |
Nombre de députés |
Évolution | Pourcentage |
---|---|---|---|---|---|---|
2017 | La France insoumise | 17 | — | 17 | — | 2,95 % |
Organisation
Président
Période | Identité | Parti | Qualité | ||
---|---|---|---|---|---|
En cours | Jean-Luc Mélenchon[23] | LFI-PG | Député, élu dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône (depuis 2017) |
Vice-présidente
Période | Identité | Parti | Qualité | ||
---|---|---|---|---|---|
En cours | Mathilde Panot | LFI | Députée, élue dans la 10e circonscription du Val-de-Marne (depuis 2017) |
Secrétaire générale
Depuis 2017, Clémence Guetté est secrétaire générale du groupe.
Composition
Liste des députés
Composition
Parti | Nombre[N 1] | |
---|---|---|
La France insoumise | 17 | |
LFI – Parti de gauche | 7 | |
LFI – Ensemble ! | 3 | |
LFI – Parti communiste français | 1 | |
LFI – Gauche républicaine et socialiste | 1 | |
LFI – Picardie debout | 1 | |
LFI – Rézistan's Égalité 974 | 1 |
Activité et communication
En , Vincent Glad estime que les députés du groupe LFI, en particulier Adrien Quatennens, François Ruffin, Ugo Bernalicis et Danièle Obono, sont « les premiers vrais parlementaires de l'ère numérique » à travers une communication appuyée sur les réseaux sociaux où certaines des retransmissions de leurs interventions à l'Assemblée recueillent une audience très au-dessus de la moyenne pour ce type de vidéo[27]. Certains médias notent également que, sur le modèle de La Revue de la semaine, série hebdomadaire animée par Mélenchon, Bernalicis et Ruffin proposent des vidéos indépendantes, à la manière de vlogs[27],[28].
Après six mois de législature, La France insoumise est le parti dont les députés sont les plus actifs en moyenne, selon le classement établi par Capital[29].
En , sur 400 scrutins publics qui se sont déroulés à l'Assemblée, le groupe LFI a voté, en moyenne, à 14,9 % en accord avec le groupe LREM, contre 9,3 % pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) et 29,3 % pour le groupe Nouvelle gauche[30]. Ce taux baisse à 8,4 % pour les seuls votes solennels (qui valident l'ensemble d'une loi), contre 4,5 % pour le groupe GDR et 40,8 % pour le groupe Nouvelle gauche : le groupe LFI a voté favorablement, à cette date, lors de trois scrutins solennels portant sur la consultation sur l'accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté ; sur la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations ; et sur l'élection des représentants au Parlement européen[30].
Après un an de législature, Les Jours relève que le groupe LFI est le plus présent aux votes de l'Assemblée (36 %)[31]. À la même période, Contexte considère que l'« activisme » du groupe, « en prenant la parole sur tous les textes et en déposant de nombreux amendements », lui a « permis, grâce à [sa] forte présence sur les réseaux sociaux, de passer aux yeux de l’opinion pour le groupe d’opposition le plus actif à l’Assemblée. Mais cette attitude les a isolés, cette manière de fonctionner irritant les autres députés, y compris à gauche »[32]. Contexte observe notamment que les députés insoumis « déposent en moyenne deux fois plus d’amendements que les autres groupes d’opposition. Mais avec un très faible taux d’adoption (1,6 %), quand les socialistes font passer 7,6 % des leurs »[33].
Notes et références
Notes
- La somme n'est pas égale au nombre de députés du groupe.
Références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « La France insoumise » (voir la liste des auteurs).
- Alban de Montigny, « La France insoumise, une opposition radicale », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- Johann Chapoutot, « A chacun son arène », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe », sur www.parties-and-elections.eu (consulté le ).
- Jules Pecnard, « Présidentielle: à l'étranger, la percée de Mélenchon intrigue… voire effraie », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- Geoffroy Clavel, « Ni Staline ni Robert Hue : pourquoi l'étiquette "communiste" ne colle pas à Mélenchon », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
- Thomas Guénolé, « Présidentielle 2017 : comment Jean-Luc Mélenchon emprunte à l'altermondialisme », sur leplus.nouvelobs.com, (consulté le ).
- Éric Dupin, « Jean-Luc Mélenchon, l'homme qui cherche le salut collectif dans l'aventure personnelle », sur Slate, (consulté le ).
- Service politique du Monde, « Asselineau, Le Pen, Dupont-Aignan, Mélenchon… quatre nuances de souverainisme », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- Raphaëlle Besse Desmoulières, « Chantal Mouffe, la philosophe qui inspire Mélenchon », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections législatives 2017 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
- Julien Absalon, « Quelles chances pour La France insoumise au second tour des législatives ? », sur RTL, .
- Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
- « Les groupes politiques », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
- « Législatives : Jean-Luc Mélenchon présente son groupe à l'Assemblée », sur Europe 1, (consulté le ).
- Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
- AFP, « Avec un groupe parlementaire, La France insoumise face au choix de l'union », France soir, (lire en ligne).
- Jean-Baptiste Daoulas, « Les Insoumis ayant chanté tout l'été... », L'Express, (lire en ligne)
- « Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, François Ruffin : La France insoumis fait son entrée à l'Assemblée nationale », sur LCI, (consulté le ).
- Assemblée nationale, « Rattachement des députés à un parti ou un groupement politique dans le cadre de la législation sur le financement de la vie politique », sur Assemblée nationale, (consulté le )
- Gwenael Bourdon, « Législatives 2017 : avec Stéphane Peu, le PCF reconquiert la 2e circonscription », Le Parisien, .
- Alban de Montigny, « Les communistes formeront un groupe indépendant de La France insoumise », La Croix, (lire en ligne)
- Moetai Brotherson sera-t-il insoumis? sur www.tntv.pf. 20 juin 2017.
- Mélenchon désigné à la tête des députés de La France Insoumise
- « Aux côtés de Mélenchon, Mathilde Panot vice-présidente des députés LFI », sur Le Point, (consulté le ).
- Assemblée nationale, « Liste des députés élus à l'issue des deux tours les 11 et 18 juin 2017 », sur Assemblée nationale (consulté le )
- Assemblée nationale, « Groupe La France insoumise », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le )
- Vincent Glad, « Les députés insoumis, premiers vrais parlementaires de l'ère numérique », sur L'An 2000, (consulté le ).
- Raphaël Proust, « Le SAV politique des députés « insoumis » sur YouTube », sur L'Opinion, (consulté le ).
- « Les députés d'En marche, cancres de l'Assemblée... Notre classement », sur Capital.fr, (consulté le ).
- Wedodata, « La gauche, contre Macron ou tout contre ? », sur Les Jours, (consulté le ).
- Wedodata, « Les députés En marche traînent les pieds », sur Les Jours, (consulté le ).
- Samuel Le Goff, « À l’Assemblée, une opposition éparpillée façon puzzle », sur contexte.com, (consulté le ).
- Samuel Le Goff, « En 2017, la surchauffe de l’Assemblée a été pire qu’en 2012 », sur contexte.com, (consulté le ).
Liens externes
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