Dominique de Guzmán

Dominique Nuñez de Guzman (en espagnol : Domingo Núñez de Guzmán), né vers 1170 à Caleruega, en Espagne, et mort le 6 août 1221 à Bologne, en Italie, est un religieux catholique, prêtre, fondateur de l'ordre des frères prêcheurs appelés couramment « dominicains ». Canonisé par l'Église en 1234, il est célèbre sous le nom de saint Dominique. Autrefois fêté le 4 août puis le 6 août jour de sa « naissance au ciel »[1], il est fêté le 8 août depuis le concile Vatican II.

Pour les articles homonymes, voir Saint Dominique et Guzmán.

Saint Dominique de Guzmán
Saint catholique

Saint Dominique, détail du Christ aux outrages, une fresque de Fra Angelico
au couvent San Marco.
chanoine, prédicateur, fondateur,
apôtre du Rosaire
Naissance v. 1170
Caleruega, royaume de Castille
Décès 6 août 1221 
Bologne, Saint-Empire romain germanique
Ordre religieux Ordre des Prêcheurs
Vénéré à Basilique San Domenico à Bologne
Canonisation 1234
par le pape Grégoire IX
Vénéré par l'Église catholique
Fête 8 août
Attributs étoile, lys, Bible, Rosaire, croix, habit dominicain, scapulaire, petit chien (attachement, loyauté et fidélité), torche
Saint patron astronomes ; République dominicaine, Saint-Dominique, La Valette et Birgu (Malte), Campana, la région de Calabre, Managua, archidiocèse de Fuzhou

Biographie

La vie de Dominique est connue principalement par des Vitæ, Légendes et miracles, textes hagiographiques au fort pouvoir apologétique écrits entre 1221 et la fin du XIIIe siècle[2], et dont l'historicité des récits est interrogée par la critique historique.

Enfance

Vision de la mère de Dominique.

Dominique est né à Caleruega, village austère dans l'actuelle province de Burgos, dans la Vieille-Castille, à 80 kilomètres de Burgos[3].

Dans la source la plus ancienne relative à la vie de saint Dominique, le Libellus de principiis Ordinis Prædicatorum (Petit livre sur les débuts de l’ordre des Prêcheurs, récit hagiographique du dominicain Jourdain de Saxe), le nom de ses parents n’est pas indiqué. L’absence de cette mention peut s’expliquer par le fait que Jourdain de Saxe ne prétend pas donner une biographie du saint mais plutôt, comme le titre de l’œuvre l’indique, exposer l’histoire des débuts de l’ordre dominicain.

Le second biographe de saint Dominique, Pierre Ferrand (parfois identifié à Petrus Hispanus), auteur d’une Legenda Sancti Dominici, se borne à indiquer que son père se nommait Felix et sa mère Jeanne (Juana). Rodrigue de Cerrato précise, dans sa Vita sancti Dominici (vers 1275) que Felix est un riche propriétaire et que Juana est une femme vertueuse.

Ce n’est qu’au début du XVe siècle qu’apparaît l’indication selon laquelle Dominique aurait appartenu à la prestigieuse famille des Guzman, ducs de Medina Sidonia. Cette information est contenue dans un récit de Pero Tafur, Andanças e Viajes[4] (Voyages et Aventures, 1435-1439), qui est lui-même dédié à Don Fernando de Guzman, commandeur de l’ordre de Calatrava. L’auteur, passant à Bologne, indique que le saint y est enterré et qu’il était de la famille des Guzmân par son père, Félix de Guzmân. Le rattachement de saint Dominique à cette lignée nobiliaire n’est pas autrement prouvé mais cette tradition n'est pas improbable[5]. Sa mère, Jeanne d'Aza serait de haute noblesse[6].

L'hagiographie du dominicain Thierry d'Apolda (en) précise que le couple Guzmân a trois fils connus (dont Manés) qui deviennent tous prêtres[7].

Selon une légende analogue à celles de plusieurs naissances de saints (saint Isidore, Jean Chrysostome)[8], après avoir été en pèlerinage à l'abbaye Saint-Dominique de Silos, la mère de Dominique (Dominicus en latin, ce qui signifie « celui qui appartient au Seigneur ») aurait vu en songe, pendant sa grossesse, un chien tenant une torche allumée dans la gueule pour éclairer le monde. Ce songe résume la vie du futur saint dont le prénom a été choisi en référence à l'abbé Dominique de Silos vénéré par sa mère, avec de plus un calembour en latin sur les futurs dominicains, dominicanes, assimilés à des chiens du Seigneur[9]. L'hagiographe Jourdain utilise dans ses récits édifiants de nombreux autres topoï hagiographiques : lune que sa mère aurait vue sur le front du petit, des abeilles qui se seraient posées sur les lèvres du nouveau-né[10].

Dominique est le troisième de la fratrie après Antoine et Manés. Tous trois deviendront prêtres.

Études et entrée en religion

À sept ans, il est confié à un oncle maternel ecclésiastique vivant à Gumiel de Izán[11] (où il étudie les lettres, notamment le latin), pour en faire un lecteur. Dominique est envoyé à quatorze ans à l'université de Palencia pour étudier la théologie et la philosophie. Repéré par le prieur du chapitre des chanoines réguliers d'Osma, il entre à l'âge d'environ 25 ans, en 1196, comme chanoine dans cette communauté en pleine réforme à l'époque à cause du prieur qui veut y imposer la Règle de saint Augustin[12]. Selon l'hagiographie dominicaine, il se distingue de bonne heure par la ferveur de son zèle et par son talent pour la prédication : « Aussitôt celui-ci se mit à briller parmi les chanoines comme l'étoile du berger : le dernier par l'humilité du cœur, le premier par la sainteté. Il devint pour les autres le parfum qui conduit à la vie, semblable à l'encens qui embaume dans les jours d'été. Chacun s'étonne de ce sommet si rapidement et si secrètement atteint dans la vie religieuse ; on le choisit pour sous-prieur, jugeant qu'ainsi placé sur un piédestal élevé, il verserait à tous les regards sa lumière et inviterait chacun à suivre son exemple »[13]. Dominique apparaît effectivement dans une charte datée du 13 janvier 1201 avec la qualité de sous-prieur du chapitre d'Osma[14].

En 1203, Dominique accompagne son évêque, Diego de Acebo, chargé par le roi Alphonse VIII de Castille d'une ambassade auprès du roi de Danemark afin d'obtenir une princesse en mariage pour l'infant.

Contre l'hérésie des « bons hommes » ou « bons chrétiens »

Saint Dominique recevant le Rosaire des mains de Notre-Dame (XVIIe siècle), anonyme, église Sainte-Marie de Saint-Étienne.

Traversant ce qu'on appelle aujourd'hui l'Occitanie, Dominique y rencontre l'hérésie des « bons hommes » ou « bons chrétiens » ou « cathares ». Certains des éléments qui serviront de prétexte à la Réforme protestante sont déjà présents à cette époque. La richesse de l'Église, en particulier, fait scandale parmi des chrétiens qui finissent par se laisser séduire par les idées des vaudois et des « bons hommes ».

Jusqu'à la fin du XIIe siècle, les papes avaient tenté d'enrayer le phénomène sur deux plans : des campagnes militaires menées par des évêques dont les victoires sanglantes restaient sans lendemain et des prêches menés avec faste par les cisterciens avec saint Bernard à leur tête, comme ce fut le cas à Albi en 1145. Ici aussi sans résultat. L'Église ne parvient pas, à cette époque, à contrer l'hérésie adoptée par une partie du peuple tandis que les théologiens hérétiques allient à leur culture religieuse un style de prêche qui touche les petites gens. L'hérésie est finalement condamnée en 1184, les deux mouvements, pourtant distincts, étant confondus.

À son retour du Danemark, après un deuxième voyage en 1205, Dominique passe par Rome et Cîteaux, puis s'arrête en Languedoc, apparemment résolu à combattre l'hérésie à la demande du pape Innocent III. Alors qu'il voulait avec son évêque Diego de Acebo évangéliser les Coumans d'Ukraine, il aurait reçu l'ordre du pape d'assister les cisterciens qui tentaient en vain de rechristianiser les albigeois[15]. Pour concurrencer une institution cathare, Dominique établit à Fanjeaux (à l'époque Prouilhe) dès 1206 le premier monastère de femmes (noyau des futures dominicaines), en utilisant l'ancienne église et quelques dépendances, dont la majeure partie est donnée par Guillaume et Raymonde Claret. En 1207 Dominique participe au colloque de Pamiers, appelé aussi « colloque de Montréal » qui est le dernier débat contradictoire entre les cathares et l'Église. Le légat Arnaud Amaury lui fixe une « diète[16] », territoire à évangéliser autour de Prouilhe, avec notamment les places fortes cathares de Fanjeaux et Montréal[17]. Une légende[18] dont la source semble être le Rosarium (long poème marial composé par un dominicain au milieu du XIVe siècle) attribue à Dominique l'apparition de la Vierge en 1208 à Prouilhe, elle se serait montrée à lui sous le vocable de Notre-Dame du Rosaire. Le dominicain Alain de La Roche propage au XVe siècle le Rosaire, méthode de méditation sur la vie du Christ.

Maison Seilhan.

L'assassinat du légat du pape, le cistercien Pierre de Castelnau, imputé à Raymond VI de Toulouse, déclenche en 1209 la croisade des albigeois et Dominique suit les croisés dans les places conquises cherchant à obtenir des conversions.

Le 25 avril 1215 il s'établit à Toulouse, avec quelques proches, dans des bâtiments donnés par Pierre Seila (ou Pierre Seilhan), visibles aujourd'hui au 7, place du Parlement. L'installation dans une ville a pour premier but l'étude, Dominique bénéficiant des leçons d'un maître. Son ordre accompagne la création de l'université de Toulouse[19]. Foulques, évêque de Toulouse, collaborateur de Dominique depuis 1206, l' autorise à prêcher dans tout le territoire de Toulouse. Au mois de novembre, Dominique et Foulques se rendent à Rome, au IVe concile du Latran : là, avec le pape Innocent III, ils projettent l'établissement d'un ordre des Prêcheurs, moines qui s'engagent à la pauvreté et la prédication, mais après avoir reçu une solide formation doctrinale pour mieux réfuter les hérésies[20].

À la même époque, Simon de Montfort, à la tête d'une armée de croisés, extermine les albigeois par le fer et par le feu (1205-1215). Dominique opère un grand nombre de conversions par la seule persuasion ; il ne prend aucune part à la guerre, ne voulant d'autres armes que la prédication, la prière et les bons exemples.

Fondation de l'ordre des Prêcheurs

Lorenzo Lotto, Prédication de saint Dominique à Recanati.

Ainsi, et peut-être inspiré par le tout récent ordre mendiant de François d'Assise, Dominique fonde en 1216 l'ordre des Prêcheurs, mieux connu aujourd'hui sous le nom de dominicains qui seront, à l'inverse des franciscains, invités à s'instruire sans relâche. Un an avant la constitution officielle de l'ordre, Innocent III demande à Dominique de s'inscrire dans une tradition existante. Une règle inspirée de celle de saint Augustin est alors choisie, et c'est le pape suivant Honorius III, qui autorise l'établissement de l'ordre en décembre 1216 ou, selon certains, en janvier 1217.

Le 15 août 1217, Dominique disperse ses seize premiers frères qui se fixent dans les villes universitaires (Bologne, Paris, Toulouse, Oxford, Cologne) où la qualité de leur enseignement leur permet de briguer rapidement les chaires de faculté. Il répond ainsi à la recommandation du quatrième concile du Latran qui invite les évêques à doter leurs diocèses de prédicateurs instruits. Au chapitre de Bologne (1220), Dominique donne ses premières structures à l’ordre des frères prêcheurs. À sa tête est placé un maître, auquel sont soumis tous les prêcheurs. Un chapitre général est réuni tous les ans, élaborant les règlements de l’ordre et disposant du pouvoir judiciaire. La règle de l’ordre est celle des chanoines de saint Augustin. Elle accorde une large place à la prière liturgique et à la méditation. L’ordre ne doit avoir ni revenus ni propriétés, et doit pratiquer la mendicité conventuelle. Seule est admise la possession du couvent par la communauté et de livres par chacun des frères. Chaque couvent se transforme en maison d’étude (studium) et chaque province dispose de centres d’études biblique et théologique.

Il emploie ses dernières années à répandre son institut, qui bientôt compte de nombreux couvents en France, en Italie, en Espagne.

Le , Dominique meurt à Bologne après une longue maladie. Il est canonisé le 3 juillet 1234 par Grégoire IX, qui fixe sa fête au 4 août (un an avant que l'ordre fondé par Dominique ne soit impliqué par le pape dans une nouvelle méthode de lutte contre l'hérésie : l'Inquisition), la date du 6 août étant réservée à la fête de la Transfiguration et celle du 5 à la fête de Notre Dame des neiges[21].

Son sépulcre (arca di San Domenico en italien) se trouve dans la basilique qui porte son nom dans la ville de Bologne (fig. 1), plus précisément dans une chapelle qui lui est dédiée (fig. 2).

Rôle historique

St Dominique, « Marteau des hérétiques », et l'Inquisition

Dominique présidant un autodafé, par Pedro Berruguete (1475), musée du Prado, Madrid.

La tradition lui a donné le titre de « Marteau des hérétiques », ou « Marteau des hérésies », qu'il partage avec Antoine de Padoue. Certains le regardent comme le premier inquisiteur, et disent qu'il fut chargé d'exercer ces fonctions dans le Languedoc. Dans son Histoire de France, Jules Michelet, historien romantique, veut voir en lui le « terrible fondateur de l'Inquisition ». Les dominicains eux-mêmes, au Moyen Âge, ont accrédité cette légende : Bernard Gui, l'un des plus célèbres inquisiteurs (actif à Toulouse de 1308 à 1322), qualifie Dominique de « premier inquisiteur » dans sa biographie du fondateur. Un tableau de Pedro Berruguete montre Dominique devant un autodafé prêt à envoyer des hérétiques au bûcher — tableau sans doute à la gloire de Dominique, le peintre ayant réalisé plusieurs tableaux à la demande de Tomás de Torquemada. En réalité, Dominique est mort en 1221, date à laquelle l'Inquisition n'existait pas encore, et il ne combattit jamais que par le prêche. La première personne à porter le nom d'inquisiteur, Conrad de Marbourg, reçoit ce titre en 1231 et ses excès de zèle  illustrés par les témoins du procès en canonisation de sainte Élisabeth de Hongrie  causeront sa perte : il sera assassiné deux ans à peine après son entrée en fonctions.

La « légende noire » qui provient de cette erreur historique est, selon Michel Roquebert, d'autant plus dommageable à Dominique qu'elle a été forgée par les dominicains eux-mêmes à une époque où ils s’enorgueillissaient de combattre l'hérésie[22].

Dévotion au Rosaire

L'Institution du Rosaire, v. 1737,
fresque de Giambattista Tiepolo.
Plafond de la nef de
l'église Sainte Marie du Rosaire
ou dei Gesuati à Venise[23].

C’est Dominique qui donna l'impulsion évangélisatrice du Rosaire relayé à travers le temps par les religieux de son Ordre qui firent de ce culte particulier une prière universelle de l'Église. Au XVe siècle, le frère Alain de la Roche le diffusa dans le nord de la France et en Hollande tandis que Jacques Sprenger l’instaurait en Allemagne et Louis de Grenade le présentait en Espagne et au Portugal (les deux chartreux Dominique de Prusse et Adolphe d'Essen contribuèrent également à le faire connaître et à le diffuser). Depuis cette époque, les frères Prêcheurs ont ajouté à leur habit un rosaire de quinze dizaines porté à la ceinture. Les membres de la Confrérie du Rosaire, sous la direction de l'Ordre, s'efforcent de prier le Rosaire perpétuel, rite consistant à se relayer pour le réciter sans interruption jour et nuit.

En 1826, Pauline Jaricot fonda le Rosaire Vivant agrégé à l’Ordre des dominicains dix ans plus tard. Réunissant près d’un million de personnes (d’Associés), ils seront les premiers pèlerins du Rosaire à venir à Lourdes.

Le pèlerinage du Rosaire a été créé par des pères dominicains en 1908 lors du cinquantenaire des apparitions de la Vierge Marie ; il se déroule durant la semaine de la fête de Notre-Dame du Rosaire qui a lieu le 7 octobre. Il s’agit d’un mouvement laïc marial et missionnaire de portée internationale, dont l’aumônier national et les aumôniers régionaux sont dominicains.

En 1955, le frère Joseph Eyquem, dominicain, fera évoluer les Associés du Rosaire en Équipes du Rosaire. Elles représentent aujourd’hui près de 80 000 membres en France [24]. C’est un mouvement apostolique et missionnaire de laïcs reconnu par l’Église et soutenu par l’Ordre des dominicains.

Sources de sa biographie

Le libellus de Jourdain de Saxe, successeur de Dominique à la tête de l'ordre des Prêcheurs, est à la base de l'historiographie primitive. Ce libellus date probablement d'avant la canonisation qui eut lieu en 1234, et semble postérieur au 25 décembre 1231, date du décès de Foulques de Toulouse[25]. Jourdain de Saxe indique qu'aucun texte n'a été écrit avant le sien, et qu'il s'appuie d'une part, sur « ce qu'il a vu et entendu personnellement », et d'autre part sur « ce qu'il a connu des commencements de l'Ordre par la relation des frères primitifs »[26]. Plusieurs frères peuvent être identifiés qui ont pu l'aider à écrire son récit, comme Bertrand de Garrigue, Jean de Navarre, ou frère Ventura de Vérone, prieur de Bologne. À partir de ce libellus, Pierre Ferrand, autre dominicain, va écrire une vie de Dominique destinée à la liturgie. Entre 1237 et 1242, il remanie le libellus et le réduit d'un tiers, en rajoutant toutefois des éléments sur l'enfance du saint. À partir de la biographie de Pierre Ferrand, Constantin d'Orvieto écrit une seconde biographie, nettement plus hagiographique, à la demande du chapitre général de l'Ordre en 1245.

Il existe également trois sources non dominicaines qui décrivent même succinctement la vie de Dominique de Guzman. La Chronique de Robert d'Auxerre est rédigée en 1207-1208, à l'époque des événements qu'elle rapporte. Par contre, l'Historia Albigensis du cistercien Pierre des Vaux-de-Cernai est écrite vers 1213, quelques années après les événements. Enfin, Guillaume de Puylaurens écrit une Chronique des événements longtemps après, entre 1250 et 1273. Ces trois auteurs ont une grande autorité. Ils font ressortir des inexactitudes dans les textes de Jourdain de Saxe, qui manquait sans doute de moyens d'information[27].

En outre, Dominique de Guzman apparait au chapitre 18 des Fioretti de saint François d’Assise d’Ugolino da Brunforte alors que saint François prêche à Sainte-Marie-des-Anges, à Assise, devant 5000 frères.

Attributs et iconographie

Vierge à l'Enfant avec les saints Dominique et Hyacinthe,
Giambattista Tiepolo (1730-1735),
Art Institute of Chicago

Saint Dominique est souvent représenté muni d'une croix, d'un livre et d'un globe terrestre. Une étoile lui pare le front tandis qu'un chien noir et blanc portant une torche enflammée dans sa gueule l'accompagne et que des lys l'entourent. On l'associe à des qualités de prédication.

« Ce chien portant une torche vient, d'un rêve que la mère de saint Dominique fit alors qu'elle était enceinte de lui. Dans ce rêve elle enfantait d'un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint Dominique reprit donc cet emblème en disant qu'il serait ce chien qui embraserait le monde de la vérité. »

Le chien avec aussi le jeu de mots en latin. Les dominicains qui tirent leur nom de dominicus, qui à son tour tire ses origines du terme Dominus, Seigneur, devenu domini cannes, les dominicains : « les chiens du Seigneur », chiens dociles et fidèles à leur Maître[28].

Niccolò di Tommaso à peint Le Mariage mystique de sainte Catherine entre saint Jean Baptiste et saint Dominique (1346-1376) qui est au musée Fesch d'Ajaccio[29]

Giambattista Tiepolo le représente à deux reprises dans La Gloire de saint Dominique en 1723, Gallerie dell'Accademia de Venise[30] et dans la Vierge et l'Enfant avec les saints Dominique et Hyacinthe, 1730-1735 à l'Art Institute of Chicago[31]. Il est également représenté par Le Greco dans Saint Dominique en prière.

Un tableau de Saint Dominique (aujourd'hui perdu) portant des lys blancs aurait selon la légende été miraculeusement apporté par la Vierge au monastère de Soriano au XVIe siècle. Cela a donné lieu à un culte et à toute une tradition iconographique : Saint Dominique à Soriano[32].

Notes et références

  1. Nominis : saint Dominique.
  2. Dominique Racinet, Saint Dominique, le visage d'un cœur, Éditions Saint-Augustin, , p. 21.
  3. Le toponyme Caleruega signifie « petit four à chaux », référence à la fabrication de la chaux issue du banc de calcaire qui couronne la colline de Saint-Jorge, au sommet du village. Cf. Marie-Humbert Vicaire, Histoire de saint Dominique, Éditions du Cerf, , p. 54.
  4. http://depts.washington.edu/silkroad/texts/tafur.html#prologue (texte en anglais).
  5. (de) Berthold Altaner, Der hl. Dominikus : Untersuchungen und Texte, G. P. Aderholz Buchhandlung, , p. 74.
  6. Marie-Humbert Vicaire, Histoire de saint Dominique, Éditions du Cerf, , p. 68-69.
  7. Thierry d'Apolda (en), Vita S. Dominici, dans A.S.S., août, I, p. 568.
  8. Marie-Humbert Vicaire, Histoire de saint Dominique, Éditions du Cerf, , p. 68-76.
  9. Pedro de Ribadeneyra, Les Vies des saints et fêtes de toute l'année, Vibès, , p. 65.
  10. Marie-Humbert Vicaire, Saint-Dominique et ses frères. Évangile ou croisade ?, Éditions du Cerf, , p. 53.
  11. Une tradition locale qui date du XVIe siècle en fait l'archiprêtre de la paroisse de Gumiel de Izán et montre la maison où aurait vécu l'enfant. Source : B. Kirsch et H.-S. Roman, Pèlerinages dominicains, 1920, p. 45-49.
  12. Marie-Humbert Vicaire, Histoire de saint Dominique, Éditions du Cerf, , p. 103.
  13. http://www.dominicains.fr/menu/nav_institut/Qui-sommes-nous/Textes-fondateurs/Libellus-de-Jourdain-de-Saxe/Le-chanoine-d-Osma.
  14. Marie-Humbert Vicaire, Histoire de saint Dominique, Éditions du Cerf, , p. 122.
  15. Jourdain de Saxe, Libellus de principiis ordinis prædicatorum, 14-20.
  16. En chancellerie romaine, la diète désigne le chemin qu'on peut faire en un jour, évalué à dix lieues.
  17. Saint Dominique en Languedoc, É. Privat, , p. 27.
  18. Guy Bedouelle, Dominique ou la grâce de la parole, Fayard, , p. 87.
  19. Pierre Félix Mandonnet, Saint Dominique. L'idée, l'homme et l'œuvre, desclée de brouwer (réimpr. 1938).
  20. Laurent Albaret, Les Inquisiteurs, Éditions Privat, , p. 45.
  21. Saint Dominique de Gusman.
  22. Michel Roquebert, Saint Dominique, la légende noire, Paris, Perrin, 2003.
  23. Chorus Venezia
  24. Les Équipes du Rosaire.
  25. Marie-Humbert Vicaire, Saint Dominique et ses Frères, Évangile ou Croisade, p. 33.
  26. Marie-Humbert Vicaire, Saint Dominique et ses Frères, Évangile ou Croisade, p. 34.
  27. Marie-Humbert Vicaire, Saint Dominique et ses Frères, Évangile ou Croisade, p. 42.
  28. (it) Dominicains : les chiens du Seigneur ! Dominicains de la Province romaine de sainte Catherine de Sienne
  29. Musée des Beaux Arts d'Ajaccio
  30. Galerie de l'Académie
  31. Musée de Chicago
  32. Ordre des Prêcheurs

Voir aussi

Saint Dominique de Claudio Coello, musée du Prado, Madrid.

Bibliographie

  • Jean-Louis Biget, « Saint Dominique, la société du Languedoc, les bons hommes et les vaudois (1206-1217) », dans Domenico di Caleruega e la nascita dell'ordine dei frati Predicatori. Atti del XLI Convegno storico internazionale (Todi, 10-12 ottobre 2004), Spolète, CISAM, 2005, p. 131-179.
  • Jean Guiraud, Saint Dominique, Lecoffre, 1899, 212 p. (a été traduit en anglais, plusieurs éditions).
  • Henri-Dominique Lacordaire, Vie de Saint Dominique, 1841 (9 éditions), Paris* Pierre Mandonnet, Saint Dominique : l'idée, l'homme et l'œuvre, Desclée De Brouwer, 1938.
  • Antoine Touron, Vie de saint Dominique avec une histoire abrégée de ses premiers disciples, 1739.
  • p. Marie-Humbert Vicaire, op, Saint Dominique, la Vie apostolique, 1965, Cerf, coll. « Chrétiens de tous les temps », Paris, 216 p.
  • p. Marie-Humbert Vicaire, op, Saint Dominique en Languedoc, Cahiers de Fanjeaux no 1 (1966), Privat, Toulouse.
  • p. Marie-Humbert Vicaire, op, Saint Dominique et ses frères, Évangile ou croisade (1967), Cerf, coll. « Chrétiens de tous les temps », Paris, 2007, 190 p. (ISBN 9782204013840).
  • Michel Roquebert, Saint Dominique : la légende noire, Paris, Perrin, 2003.
  • p. Marie-Humbert Vicaire, op, Histoire de saint Dominique, Cerf, coll. « Histoire », Paris, 2004 (ISBN 2204074098).

Articles connexes

Liens externes

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