Doubs (département)
Le Doubs (/du/[Note 1],[1]) est un département français de la région Bourgogne-Franche-Comté qui tient son nom de la rivière Doubs. Il fait partie de la région historique et culturelle de Franche-Comté. Son chef-lieu est la ville de Besançon, qui est également la préfecture. Il dispose aussi de deux sous-préfectures, les villes de Montbéliard et de Pontarlier.
Pour les articles homonymes, voir Doubs.
Doubs | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Création du département | |
Chef-lieu (Préfecture) |
Besançon |
Sous-préfectures | Montbéliard Pontarlier |
Présidente du conseil départemental |
Christine Bouquin (DVD) |
Préfet | Jean-François Colombet |
Code Insee | 25 |
Code ISO 3166-2 | FR-25 |
Code Eurostat NUTS-3 | FR431 |
Démographie | |
Gentilé | Doubiens / Doubistes |
Population | 541 454 hab. (2018) |
Densité | 103 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 5 232,6 km2 |
Subdivisions | |
Arrondissements | 3 |
Circonscriptions législatives | 5 |
Cantons | 19 |
Intercommunalités | 15 |
Communes | 573 |
Liens | |
Site web | doubs.fr |
Les habitants du Doubs sont appelés les Doubiens[Note 2]. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 25.
Géographie
Le Doubs fait partie de la région Bourgogne-Franche-Comté, dont il occupe la partie Est : il est bordé au sud et à l'ouest par le département du Jura, au nord par les départements de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort et à l'est par les cantons suisses de Vaud, de Neuchâtel et du Jura. Il a une superficie de 5 234 km2.
Le Doubs s'étend en grande partie sur le massif du Jura, massif calcaire d'altitude moyenne qui présente tous les éléments caractéristiques du relief jurassien: monts, vaux, cluses, combes, bordées de crêts. Son point culminant est le mont d'Or qui culmine à 1 463 m d'altitude ; l'autre point majeur est le Morond à 1 419 m. On peut distinguer trois régions. Au nord-ouest, la plaine de la Haute-Saône et son relief accidenté façonné par les eaux. Le Centre est, lui, principalement une région de hauts plateaux calcaires ; quant à l'Est, la montagne domine le département ; elle est composée de hauts plateaux mais ses sommets restent assez modestes.
Du point de vue hydrographique, le Doubs cumule 1 645 kilomètres de cours d'eau dont les principaux sont le Doubs, l'Ognon, la Loue, l'Allan, le Dessoubre et le Lison, et 718 hectares de plans d'eau dont le lac de Saint-Point, le lac de Remoray, lac de Chaillexon et le lac de Biaufond.
- Le mont d'Or (massif du Jura), dans le sud.
Toponymie
Le département tient son nom de la rivière Doubs, mentionnée anciennement sous la forme Dubis, qui vient du celtique (gaulois) dub qui signifie « noir »[2]. La première mention écrite apparaît dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César : « […] propterea quod flumen [alduas] Dubis ut circino circumductum paene totum oppidum cingit […] ». C'est un nom féminin à l'origine *dubui > dubi(s), comme la plupart des noms de rivière antiques. On retrouve plusieurs noms de rivière analogues en Grande-Bretagne du type Dove, d'une forme en -ā (dubuā) et des noms dérivés en France (la Dhuine, la Dheune ou la Deûle).
La racine celtique ancienne dubu- est prolongée par le vieux gallois dub-, gallois, breton du et l'irlandais dub, signifiants « noir », de même dans des termes dialectaux régionaux, par exemple dans sapin double, compris comme « double », mais à l'origine doube, c'est-à-dire noir. De même, le Suisse alémanique a conservé le mot, figé dans les toponymes du type Tobwald, Toppwald, mais encore vivant au Moyen Âge comme le montre la mention latine de 1299 : « Silvas nigras que theotonice vulgo topwelde appellantur. »[3],[4].
Histoire
Jadis peuplé par les Séquanes, peuple celtique de l'Est de la Gaule, le territoire du Doubs fut sous domination romaine jusqu'au Ve siècle avec pour métropole Vesontio. Le christianisme a très tôt été introduit dans la région par le premier évangélisateur de Franche-Comté : saint Ferréol et son frère le prêtre saint Ferjeux, fondateurs de l'Église de Besançon. Ils furent martyrisés en 212.
Envahie ensuite par les Burgondes, la région fut rattachée au royaume d'Arles lors de l'établissement de la féodalité. C'est au XIe siècle qu'est fondé le comté palatine de Bourgogne, à la fois convoité par le roi de France et l'Empereur. Puis le comté fut rattaché à la France au XIVe siècle lors du mariage de Philippe V avec la comtesse de Bourgogne Jeanne II. C'est ainsi qu'elle partagera alors son histoire avec le duché de Bourgogne, gardant néanmoins une autonomie certaine.
En 1477, le mariage de Marie de Bourgogne — héritière de Charles le Téméraire — avec Maximilien Ier du Saint-Empire fait basculer la région aux mains des rois d'Espagne de la maison de Habsbourg, et ce malgré l'intervention militaire du roi Louis XI. Le protestantisme s'y implante aux XVIe et XVIIe siècles malgré le très fort ancrage local du catholicisme. Les conflits qui s'ensuivent n'épargnent pas la région : les troupes suédoises du général Bernard de Saxe-Weimar y commettent des exactions au cours de la guerre de Dix Ans, épisode franc-comtois de la guerre de Trente Ans. Le comté est définitivement cédé à la France par le royaume d'Espagne en 1678 à la suite de la signature du traité de Nimègue. Il connaît alors une prospérité économique et une relative autonomie politique.
Le département du Doubs a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une partie de la province de Franche-Comté. La république de Mandeure lui fut rattachée en 1793, ainsi que la principauté de Montbéliard en 1816 (après avoir été rattachée à la Haute-Saône en 1793, puis au Mont-Terrible et au Haut-Rhin).
Le Consulat installe le conseil général et le préfet en 1800 puis 48 ans plus tard, en instaurant le suffrage universel, la Seconde République permet à chaque canton d'élire son conseiller.
La commune du Cerneux-Péquignot est annexée par le canton de Neuchâtel en application du traité de Paris en 1814. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes et suisses de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire).
Durant la Seconde Guerre mondiale, les maquis du Lomont jouèrent un rôle important dans la Résistance.
Au , la région Franche-Comté, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Bourgogne pour devenir la nouvelle région administrative Bourgogne-Franche-Comté.
Politique et administration
Tendances politiques
Le département du Doubs, terre de tradition catholique, a longtemps été marqué à droite de l'échiquier politique français, avant que la gauche n'exerce une influence de plus en plus grande à partir de la deuxième moitié du XXe siècle dans les espaces urbanisés de Besançon et Montbéliard, tandis que les régions montagneuses du Haut-Doubs restent fortement ancrées à droite. Ainsi, le conseil général dirigé par la droite sans discontinuer de 1913 à 2004. De cette année à 2015 la gauche est majoritaire. La droite reprend le Doubs lors des élections départementales du .
Lors des élections présidentielles, qui ont lieu en France au suffrage universel depuis 1965, le département du Doubs a toujours soutenu le vainqueur du scrutin lors du deuxième tour, sauf lors de l'élection présidentielle de 2012 lors de laquelle Nicolas Sarkozy y a battu François Hollande.
Résultats du deuxième tour des élections présidentielles
Année | Vainqueur (national) | % | Perdant (national) | % |
---|---|---|---|---|
1965 | Charles de Gaulle | 58,5 % | François Mitterrand | 41,5 % |
1969 | Georges Pompidou | 61,5 % | Alain Poher | 38,5 % |
1974 | Valéry Giscard d'Estaing | 52,5 % | François Mitterrand | 47,5 % |
1981 | François Mitterrand | 52,4 % | Valéry Giscard d'Estaing | 47,6 % |
1988 | François Mitterrand | 53,5 % | Jacques Chirac | 46,5 % |
1995 | Jacques Chirac | 52,4 % | Lionel Jospin | 47,6 % |
2002 | Jacques Chirac | 82,2 % | Jean-Marie Le Pen | 17,8 % |
2007 | Nicolas Sarkozy | 55,8 % | Ségolène Royal | 44,2 % |
2012 | François Hollande | 48,1 % | Nicolas Sarkozy | 51,9 % |
2017 | Emmanuel Macron | 63,8 % | Marine Le Pen | 36,2 % |
Personnalités politiques
Le Doubs a donné plusieurs personnalités politiques de premier rang à la France, parmi celles qui sont nées dans le département on peut citer Yves Jégo (1961- ), secrétaire d'État à l'Outre-Mer de 2008 à 2009, Dominique Voynet (1958- ), ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de 1997 à 2001, Paulette Guinchard-Kunstler (1949-2021), secrétaire d'État aux personnes âgées de 2001 à 2002, Jules Jeanneney (1864-1957), président du Sénat de 1932 à 1940, Jules Viette (1843-1894), ministre de l’Agriculture de 1887 à 1889 et des Travaux publics de 1892 à 1893.
Parmi les personnalités ayant été élues ou nommées dans le Doubs, on peut citer André Boulloche, Anne Vignot, Pierre Moscovici, Claude Guéant, Huguette Bouchardeau, Edgar Faure, Jean Minjoz ou Roland de Moustier.
Le conseil départemental
La gestion du département du Doubs est assurée par le conseil départemental (ex-conseil général), placé sous l'autorité de son président élu par les trente-huit conseillers départementaux, eux-mêmes élus dans chaque canton.
Administration territoriale
La préfecture est Besançon et les deux sous-préfectures sont Montbéliard et Pontarlier.
L'État est représenté dans le Doubs par le préfet du département, département divisé depuis 1800 en trois arrondissements, respectivement de Besançon, de Montbéliard et de Pontarlier, dans chacun desquels se trouve un sous-préfet, chargé d'assister le préfet de département.
Les arrondissements sont respectivement divisés en 15, 12 et 8 cantons. En zone urbaine, une commune recouvre parfois plusieurs cantons, alors qu'en zone rurale, un canton comprend plusieurs communes et au chef-lieu duquel se trouvent localisés un certain nombre de services administratifs (gendarmerie, trésorerie, etc.).
Le département comportait 576 communes au .
Enfin, de nombreuses communes se réunissent dans 30 intercommunalités dont la communauté urbaine Grand Besançon Métropole et la communauté d'agglomération du Pays de Montbéliard, afin de coopérer dans un ou plusieurs domaines comme l'eau, les déchets, les infrastructures, les transports, le développement économique, l'aménagement du territoire ou l'urbanisme, sous l'autorité d'un conseil communautaire, élu par les conseils municipaux parmi les conseillers municipaux concernés, lequel élit ensuite son président.
Les trois sénateurs du Doubs sont élus par les représentants des conseils municipaux, par les conseillers généraux, conseillers régionaux et députés, élus dans les cinq circonscriptions législatives du département.
Enfin, à l'échelon local, chaque maire et son conseil municipal gèrent la commune correspondante, et les intercommunalités sont gérées par les conseils communautaires et leur président.
Population et société
Démographie
Les habitants du Doubs sont les Doubiens[Note 2].
Évolutions démographiques
En 2018, le département comptait 541 454 habitants[Note 3], en augmentation de 1,53 % par rapport à 2013 (France hors Mayotte : +1,78 %).
De 1990 à 1999, la population du département a cru à un rythme annuel de 3,23 ‰ (3 % au total). Pendant la même période, le nombre de logements s’est accru au total de 12 % et la population active de 3,7 %. Ces évolutions ne sont pourtant pas uniformes ; le dynamisme touche notamment les bassins d'emploi et la zone frontalière à la Suisse. Au travers de quelques difficultés économiques entre 1990 et 1999, le Doubs a vu ses emplois offerts en zones urbaines et en Suisse-même devenir déterminants.
L'accroissement démographique du Doubs est l'un des plus forts de tous les départements français. On y trouve près de 3 % d’habitants supplémentaires et a dépassé les 500 000 habitants. La longévité et l'affaiblissement de la natalité tendent cependant à changer la structure de la population puisque la proportion des moins de 20 ans a fortement chuté ces dix dernières années. À l'inverse, les personnes âgées ont fortement augmenté en nombre et représentent une personne sur cinq de la population doubienne alors qu'ils ne représentaient qu’une personne sur sept en 1975. La population la plus jeune se concentre autour des villes, en particulier Pontarlier et Besançon, qui accueille de nombreux étudiants. Le statut de ville universitaire de Besançon joue très fortement sur la migration intra comme extra-régionale et accueille des jeunes d'autres départements de la région. Cependant, les jeunes diplômés quittent souvent leur lieu d'études, ce qui explique le déficit des 18/24 ans.
Sur la période 1999-2006, la croissance est encore plus rapide, avec un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8 ‰.
Selon l'Insee, le Doubs devrait compter 612 700 habitants en 2050, soit 75 700 de plus qu'en 2015, et devenir le département le plus peuplé de la région[8].
Communes les plus peuplées
Nom | Code Insee |
Intercommunalité | Superficie (km2) |
Population (dernière pop. légale) |
Densité (hab./km2) |
Modifier |
---|---|---|---|---|---|---|
Besançon | 25056 | Grand Besançon Métropole | 65,05 | 116 775 (2018) | 1 795 | |
Montbéliard | 25388 | Pays de Montbéliard Agglomération | 15,01 | 25 809 (2018) | 1 719 | |
Pontarlier | 25462 | CC du Grand Pontarlier | 41,35 | 17 393 (2018) | 421 | |
Audincourt | 25031 | Pays de Montbéliard Agglomération | 8,76 | 13 336 (2018) | 1 522 | |
Valentigney | 25580 | Pays de Montbéliard Agglomération | 9,74 | 10 912 (2018) | 1 120 | |
Morteau | 25411 | CC du Val de Morteau | 14,11 | 6 894 (2018) | 489 | |
Grand-Charmont | 25284 | Pays de Montbéliard Agglomération | 4,56 | 5 754 (2018) | 1 262 | |
Seloncourt | 25539 | Pays de Montbéliard Agglomération | 7,92 | 5 742 (2018) | 725 | |
Valdahon | 25578 | CC des Portes du Haut-Doubs | 25,51 | 5 687 (2018) | 223 | |
Bethoncourt | 25057 | Pays de Montbéliard Agglomération | 6,54 | 5 545 (2018) | 848 | |
Villers-le-Lac | 25321 | CC du Val de Morteau | 30,17 | 5 090 (2018) | 169 | |
Baume-les-Dames | 25047 | CC du Doubs Baumois | 24,79 | 4 977 (2018) | 201 | |
Saint-Vit | 25527 | Grand Besançon Métropole | 16,44 | 4 874 (2018) | 296 | |
Mandeure | 25367 | Pays de Montbéliard Agglomération | 15,13 | 4 807 (2018) | 318 | |
Ornans | 25434 | CC Loue-Lison | 35,70 | 4 426 (2018) | 124 |
Enseignement supérieur
Le principal pôle d'enseignement supérieur du Doubs est à Besançon où se trouve le siège et les trois campus principaux de l'Université de Franche-Comté. Un troisième campus se trouve à Montbéliard.
Sports
Le département du Doubs possède l'Académie de Football des Orchamps Besançon, destinée aux jeunes joueurs de 4 à 13 ans, et labellisée par la Fédération française de football[9].
Par ailleurs le football a joué un rôle social très important dans les villes du Doubs. Le groupe Peugeot, moteur de l'activité de la région, a très fortement contribué à la création du FCSM, club emblématique de la Franche comté. Et à l'instar des usines, le football se trouve, dès les années 60,au cœur de la vie des villes doubiennes.
Environnement
Faune et flore
La faune du Doubs est relativement riche et jouit notamment du retour du lynx, objet d'un programme de réintroduction. Les autres espèces emblématiques sont le grand tétras, le chamois, le faucon pèlerin. Ce dernier niche dans les nombreuses falaises du massif jurassien. La gentiane jaune est également une espèce remarquable dans le département, où elle est traditionnellement distillée.
Économie
Fort de son industrie, le Doubs est le premier département de Franche-Comté pour le commerce en cumulant à lui seul plus de la moitié des exportations ainsi que des importations franc-comtoises. Le taux de chômage, inférieur à la moyenne nationale, est de 8 % au 3e trimestre 2018, et on dénombrait en 2005 pas moins de 19 795 entreprises et établissements[10]. Le Doubs est aussi le 18e département français (sur 100) à l'échelle nationale pour son PIB de 23 386 par habitant.
En 2010, la médiane du revenu fiscal des ménages par unité de consommation du département s'élevait à 19 019 euros, cachant des disparités importantes des Terres-de-Chaux (13 260) aux Hopitaux-Neufs (31 709).
Agriculture
L'agriculture du département est essentiellement tournée vers l'élevage, pour une grande partie destiné à la production de fromage (comté, morbier, mont d'Or). La Franche-Comté et le Doubs en particulier sont le berceau de deux races, la vache montbéliarde, le cheval comtois.
Emploi, chômage et entreprises
Le poids du pôle urbain Montbéliard-Belfort, essentiellement voué à l'automobile et au TGV, est fondamental dans l'économie du département. Le site industriel Peugeot-Citroën de Sochaux est le premier (toutes industries confondues) de France avec 13 841 salariés en septembre 2006.
Besançon est un véritable centre pour les secteurs de la mécanique. Elle est un pôle d'excellence historique des microtechniques, du temps fréquence et du génie biomédical, ainsi que le premier centre européen du découpage de haute précision. En juin 2005, un pôle de compétitivité national y a pris son siège, le Pôle des microtechniques.
Emploi total (salarié + non salarié) au lieu de travail en 2015 | 213 558 |
---|---|
Dont emploi salarié | 88,5 % |
Variation de l'emploi total taux annuel moyen entre 2010 et 2015 | - 0,3 % |
Taux de chômage (au sens du BIT) au 3e trimestre 2018 | 8 % |
Nombre d'établissements au | 19 795 |
---|---|
Industrie | 2 697 |
Construction | 2 437 |
Commerce et réparations | 5 276 |
Services | 9 385 |
Activité
La population active a connu une hausse plus importante que celle de la population. Le taux d’activité s’établit désormais à 45 % de la population totale contre 44 % en 1990. Il est le résultat d'une croissance élevée du taux d'activité des femmes entre 25 et 59 ans mais aussi d'une baisse pour les hommes et les femmes de 15 à 24 ans. Le fait que les femmes ont conservé leur activité a contribué à réduire l’écart avec le taux d’activité des hommes, toujours supérieur. Le taux de salariat s'est vu renforcé pour atteindre 90 % des actifs occupés, soit 10 points de plus que les autres départements de la région. Cette population active est essentiellement concentrée autour des pôles urbains (Besançon, Montbéliard...) mais beaucoup trouvent aussi en Suisse un débouché intéressant et la bande frontalière jouit d'un taux d’activité très élevé. Le nombre d’actifs avec un emploi et résidant dans les communes péri-urbaines a augmenté de plus de 15 % alors qu'il baisse de plus de 3 % pour les habitants des villes de plus de 10 000 habitants.
Commerce
Doubs | Franche-Comté | France | |
---|---|---|---|
2000 | 2,11 | 2,21 | 0,95 |
2001 | 2,10 | 2,03 | 1,07 |
2002 | 2,28 | 2,27 | 0,98 |
2003 | 2,31 | 2,22 | 1,05 |
2004 | 1,99 | 1,92 | ND |
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | |
---|---|---|---|---|
Importations | 2 085 | 2 153 | 2 178 | 2 309 |
Exportations | 4 373 | 4 923 | 5 032 | 4 590 |
Le Doubs est le premier département commercial extérieur de Franche-Comté[13]. À lui seul il représente 55 % des exportations de la région contre 21 % par la Haute-Saône, 13 % par le Territoire de Belfort et 11 % par le Jura. Il en va de même des importations puisque 52 % d'entre elles sont du Doubs, 19 % de la Haute-Saône, 15 % du Territoire de Belfort et enfin 14 % du Jura.
Afin de promouvoir le commerce local, la Chambre de commerce et d'industrie du Doubs a mis en place un dispositif appelé « Achats Doubs », permettant de présenter tous les commerçants du Doubs, leurs produits et leurs services.
Tourisme
Le tourisme dans le Doubs est essentiellement familial. On y trouve quelques pôles sportifs, comme la station de Malbuisson au bord du lac Saint-Point, voués notamment au VTT, au ski de fond, à l'équitation, au kayak, à la pêche... De plus, le relief karstique du département offre des opportunités à la spéléologie. Le seul point de ski alpin notable se situe à Métabief, même si beaucoup de communes rurales ont leurs propres infrastructures constituées de petites remontées mécaniques à vocation familiale.
L'activité touristique du Doubs représente près de 40 % de celle de la région et 1 % à l'échelle nationale. Avec plus de 15 000 emplois liés à cette activité et 450 millions d'euros de chiffre d'affaires, le tourisme et les loisirs ne constituent pour autant que 5 % du produit brut départemental.
Conscient de l'enjeu du développement de l'économie touristique, le conseil départemental a engagé une réflexion avec le Comité départemental du tourisme du Doubs[14] afin de construire une stratégie de développement pour la période 2003-2006, notamment à travers :
- la constitution d'un pôle touristique pour structurer la vallée du Haut-Doubs autour du lac Saint-Point et Malbuisson, et de la station de ski de Métabief ;
- un soutien spécifique à chaque projet qui apporterait une retombée économique locale directe ;
- un renforcement concernant l'hébergement avec une montée en gamme ;
- une dynamique de développement concernant les produits sports et loisirs.
Le département offre aussi de nombreux sites et monuments d'exception dont les plus remarquables sont la citadelle de Besançon, la saline royale d'Arc-et-Senans, le château de Joux, le village de Lods, le château de Montbéliard, etc.
Dans un cadre plus naturel, le département n'est pas en reste et propose aux visiteurs de nombreux détours :
- lacs et rivières — en particulier la Vallée des deux lacs (lac de Saint-Point, et lac de Remoray) et leurs nombreuses plages telle la plage des Perrières et la plage des Landes à Malbuisson, le village phare touristique du lac de Saint-Point, et la plage de Remoray, la plage du Port, celle des Grangettes et la plage de Chaon — ;
- grottes.
On y trouve de nombreuses grottes dont certaines aménagées spécialement pour les visiteurs, les plus notables étant le gouffre de Poudrey, la grotte de la Glacière et la grotte d'Osselle.
- Espaces naturels
il y a aussi de nombreux espaces naturels puisque le Doubs reste un département très vert : il existe la réserve naturelle du Lac de Remoray, le val de Consolation, le saut du Doubs qui reste le premier site naturel mais aussi les Échelles de la Mort. Le Haut-Doubs assure lui aussi de très belles échappées naturelles comme son point culminant, le Mont d'Or ou la source de la Loue.
D'un point de vue plus global et sommaire, le Doubs possède[15] :
- 1 150 km de pistes de ski nordique
- 60 km de ski alpin
- 2 300 km de sentiers de petite randonnée
- 850 km de sentiers de grande randonnée
- 1 600 km de sentiers VTT balisés
- cinquante musées et expositions permanentes
- 13 châteaux et monuments
- trois grottes
- 25 églises remarquables
Les résidences secondaires
Selon le recensement général de la population du , 4,7 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes du Doubs dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Ville | Population municipale | Nombre de logements | Résidences secondaires | % résidences secondaires |
---|---|---|---|---|
Métabief | 954 | 2 358 | 1 883 | 79,89 |
Les Grangettes | 224 | 228 | 130 | 56,82 |
Malbuisson | 626 | 716 | 406 | 56,69 |
Saint-Point-Lac | 261 | 216 | 108 | 50,12 |
Chapelle-des-Bois | 268 | 216 | 108 | 49,92 |
Les Hôpitaux-Neufs | 723 | 673 | 313 | 46,42 |
Rochejean | 549 | 388 | 160 | 41,20 |
Montperreux | 768 | 524 | 213 | 40,60 |
Les Fourgs | 1 175 | 800 | 267 | 33,36 |
Mouthe | 972 | 703 | 226 | 32,09 |
Jougne | 1 376 | 934 | 233 | 24,90 |
- Source Insee, chiffres au [16].
Culture
Langue
En 1835, d'après Abel Hugo, on parlait français dans les villes, avec un accent lourd, une prononciation lente et traînante ; la plupart des habitants y mêlaient des locutions vicieuses et des tournures de phrases étrangères, qui provenaient sans doute de l'usage du franc-comtois[17].
Le franc-comtois était en 1835 encore employé par tous les habitants des campagnes[17]. La façon de le parler, dans les divers cantons, présentait à cette époque quelques nuances remarquables : dans la haute montagne, la prononciation est plus légère, plus accentuée, le langage a plus de grâce. Dans la plaine, la prononciation est traînante, il y a quelques variantes dans la terminaison des mots. Et autour de Besançon, pays de vignerons, le franc-comtois a un accent brusque[17].
La moitié sud du Doubs quant à elle est de langue arpitane dans sa variante locale, le burgondan.
Héraldique
Blasonnement :
« Coupé ondé, en 1 d'azur semé de billettes d'or au lion couronné du même, armé et lampassé de gueules, issant de la partition et brochant sur le tout, et en 2 d'or à la fasce ondée d'azur. » |
Personnalités liées au département
- Le maréchal d'Empire Bon Adrien Jeannot de Moncey né en 1754 à Moncey.
- L'écrivain Charles Nodier né en 1780 à Besançon.
- L'homme de lettres Xavier Marmier né en 1808 à Pontarlier.
- L'intellectuel Victor Hugo né en 1802 à Besançon.
- Le sculpteur et artiste-peintre Auguste Clésinger né en 1814 à Besançon.
- Le peintre Gustave Courbet né en 1819 à Ornans .
- Les inventeurs Auguste et Louis Lumière ("les frères Lumière") nés respectivement en 1862 et 1864 à Besançon.
- Le romancier Louis Pergaud né en 1882 à Belmont.
En relation avec le département
- Antoine-Pierre II de Grammont (archevêque de Besançon)
- Claude François Jouffroy d'Abbans (pour la navigation des premiers bateaux à vapeur sur le Doubs)
- Claude-Nicolas Ledoux (pour la construction du théâtre Ledoux à Besançon)
- Edgar Faure (homme politique, conseiller général du canton de Pontarlier, maire de Pontarlier, député et sénateur du Doubs)
- Frédéric Japy (industriel franc-comtois qui participe à l'essor du pays de Montbéliard)
- Guillaume Aldebert (chanteur qui a habité à Besançon)
- Heinrich Schickhardt (pour ses constructions à Montbéliard)
- Henri Sainte-Claire Deville (pour ses analyses de l'eau du Doubs)
- Jean Minjoz (homme politique, député du Doubs et ancien maire de Besançon)
Notes et références
Notes
- Prononciation en français de France standardisé retranscrite phonémiquement selon la norme API.
- Le terme Doubiste est parfois utilisé, toutefois les linguistes estiment que l'appellation correcte est Doubien au motif que les suffixes en « -iste » servent plutôt à former des noms correspondants à un métier, ou à un adepte d’une activité, d’une idéologie, ou d’une théorie. Les habitants de la commune de Doubs quant à eux sont appelés les Doubsiens.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 104.
- Voir l'étymologie sur le dictionnaire irlandais-anglais .
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, éditions errance 1994. (ISBN 2-87772-089-6).
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003.
- Site sur la Population et les Limites Administratives de la France - fiche historique du département
- Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
- Fiches Insee - Populations légales du département pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018
- « Projections de population à l’horizon 2050 : faible croissance et vieillissement accentué », sur insee.fr, (consulté le ).
- Académie de football des Orchamps Besançon.
- Insee, Le Doubs, quelques points généraux
- Source Insee
- « Économie du Doubs », sur doubs.fr
- Commerce Extérieur
- Comité départemental du tourisme du Doubs.
- Le Doubs, Tout savoir sur le département Site officiel du conseil régional
- Source Insee.
- Abel Hugo, France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, t. 1, Paris, Delloye,
Annexes
Bibliographie
- Hoffmann, Michael, Die französischen Konservativen in der katholischen Provinz. Parteigenese und politische Kultur im Doubs (1900-1930) (Frankfurt am Main u.a., Peter Lang, 2008) (Moderne Geschichte und Politik, 22).
- Fumey, Gilles, Le Doubs est pour moi une idée plus qu'un paysage, in Libération, 16 août 2013.
- Carte géologique harmonisée du département du Doubs, Infoterre BRGM-RP rapport 55929, janvier 2008.
- Vincent Bichet et Michel Campy (préface de Jean Dercourt), Montagnes du Jura : Géologie et paysages, Besançon, Néo Éditions, 2009.
- Patrick Rolin, Maître de Conférences à l'Université de Franche-Comté, Géologie de la région de Thise, 2011.
- Denis Maraux et Véronique Vuillemin-Filippi, Le Département du Doubs, (éd. La Taillanderie 2005). (ISBN 2876292300)
- Louis Glangeaud et Maurice Mattauer, A propos des chevauchements du faisceau bisontin, Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957.
- Pierre Chauve, Le Jura, Guide géologique, 1974.
- Pierre Chauve, L’Atlas des circulations souterraines en Franche-Comté, 1987.
- Pierre Chauve, Des grottes et des sources, Éditions Belin, Pour la science, 2005.
- André Caire, « Comparaison entre les Faisceaux salinois et bisontin », Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957.
- Maurice Dreyfuss, Viscissitudes de quelques noms d'étage peu connus du Jurassique, Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957.
- Solange François, « Découverte d'un conglomérat crétacé dans la région du lac de Saint-Point », Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957.
- Maurice Mattauer, « Sur le non renversement du Jurassique supérieur du chevauchement de Mouthiers-Hautepierre », Annales scientifiques de l’Université de Besançon, 1957.
Articles connexes
Liens externes
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- Conseil départemental du Doubs
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