Colombelles
Colombelles est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 6 941 habitants[Note 1].
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Colombelle.
Colombelles | |
La tour de l'ancien château. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Caen |
Intercommunalité | Caen la Mer |
Maire Mandat |
Marc Pottier 2020-2026 |
Code postal | 14460 |
Code commune | 14167 |
Démographie | |
Gentilé | Colombellois |
Population municipale |
6 941 hab. (2018 ) |
Densité | 972 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 12′ 15″ nord, 0° 17′ 50″ ouest |
Altitude | Min. 2 m Max. 49 m |
Superficie | 7,14 km2 |
Unité urbaine | Caen (banlieue) |
Aire d'attraction | Caen (commune du pôle principal) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Hérouville-Saint-Clair |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.colombelles.fr |
Restée pendant des siècles un village rural ne dépassant jamais les trois cents habitants, elle est devenue très rapidement une ville ouvrière au début du XXe siècle, avec l'implantation en 1913 sur une partie de son territoire d'une usine sidérurgique qui va transformer son paysage et la composition sociale de sa population.
Détruite à près de 80 % pendant la Seconde Guerre mondiale, Colombelles a reçu le la Croix de guerre avec étoile d'argent, accompagnée de cette citation : « Ville ouvrière très patriote. A eu pendant l'occupation une belle attitude. A été détruite aux quatre cinquièmes au cours de la bataille de Caen. A supporté avec un grand courage ses deuils et ses ruines. Travaille avec ardeur à se relever et à produire à nouveau »[1]. Adoptée en 1945, sa devise est « Le travail dans la paix ».
La reconstruction de la ville prit douze ans et celle du site industriel de la Société métallurgique de Normandie s'acheva en 1952, année qui marqua son retour à une capacité de production d'acier brut supérieure à celle d'avant 1940[2].
Depuis 2006, Colombelles s'est engagée dans un vaste projet de renouvellement urbain de son centre-ville et dans la création de deux quartiers nouveaux d'habitat, l'un sur l'ancien site de la SMN démantelé en 1993-1994 et l'autre à proximité de celui-ci : Jean-Jaurès et Le Libéra.
Géographie
Localisation
Colombelles se situe dans la plaine de Caen, au nord-est de l'agglomération, entre vallée de l'Orne et plateau calcaire.
Relief
Son altitude moyenne est de 30 m environ pour une superficie de 714 ha. La commune est presque entièrement implantée sur la rive droite de l'Orne bien qu'une partie s'étende sur sa rive gauche, héritage du tracé de l'ancien lit du fleuve avant son redressement au XVIIIe siècle.
Le diagnostic du plan local d'urbanisme de la commune distingue trois grandes entités géographiques sur son territoire : le plateau agricole désormais urbanisé, le coteau est de la vallée de l'Orne où se situe le village d'origine, et la vallée de l'Orne qui accueille aujourd'hui une zone industrielle (Renault Trucks).
Voies terrestres
La commune est traversée par les routes départementales 513 et 226. Cette dernière supporte un important trafic de transit et notamment de poids-lourds qui empruntent cet itinéraire pour rejoindre, depuis l'autoroute A 13, la quatre-voies vers Ouistreham et éviter ainsi le viaduc de Calix, point névralgique du périphérique de Caen. Par sa surfréquentation, la RD 226 accentue la coupure qu'elle provoque entre le quartier de Jean-Jaurès et le centre-ville de Colombelles. Un projet de desserte portuaire a donc été envisagé pour délester la RD 226 et la transformer en boulevard urbain, plus compatible avec l'urbanisation environnante. Le tracé de cette desserte, validé en 2012, traverse les anciens terrains de la Société métallurgique de Normandie, reliant le rond-point Normandial à Colombelles à la D 402 à Hérouville-Saint-Clair. Inaugurée et ouverte à la circulation le [4], la nouvelle liaison routière permet par ailleurs d'organiser la desserte de la future base de maintenance éolienne de Courseulles-sur-Mer. La première phase de ce chantier d'envergure a été lancée en sous maîtrise d'ouvrage du conseil départemental du Calvados.
Les travaux, qui ont pris deux années, ont été programmés en trois tranches :
- de septembre à décembre 2018 : terrassement de la future liaison entre les RD 402 et RD 403 ;
- 2019 : construction du nouveau viaduc de franchissement de l'Orne, long de 148 mètres, et installation en deux phases de poussée au-dessus du fleuve entre juin et juillet ;
- 1er semestre 2020 : réalisation des derniers équipements (anti-bruit et garde-corps), et de la chaussée puis mise en place de la signalisation[5],[6].
Les travaux se sont élevés dans leur globalité à 12,5 millions d'euros, en co-financement Département, Région et Communauté urbaine[7].
La deuxième phase des travaux d'aménagement de la desserte portuaire consistera à relier le nouveau carrefour giratoire de la RD 402 à celui de Renault Trucks. Elle sera réalisée sous maîtrise d’ouvrage de Caen la mer. Le calendrier de la réalisation de cette seconde section dépendra de celui des aménagements de la Presqu’île de Caen et de la ZAC d’Hérouville Saint-Clair. Le budget prévisionnel de cette deuxième phase, qui sera porté en totalité par la communauté urbaine, est de 1,5 million d'euros[7].
Le nouveau viaduc construit en 2019 repose sur trois appuis en béton armé : deux culées aux extrémités et une pile centrale de 10 mètres de haut. Le plancher de l'ouvrage a été réalisé en dalles préfabriquées en usine, posées sur la charpente métallique puis clavetées par un béton armé de liaison. Le viaduc a été équipé d'écrans antibruit afin de réduire les nuisances sonores. L'ouvrage a été dénommé « Viaduc du Haut-Plateau » en référence au passé industriel du site sur lequel il se trouve implanté (ancienne usine sidérurgique) et à la particularité géographique du lieu, en surplomb de l'Orne[7].
148 mètres | longueur du tablier |
12,8 mètres | largeur du tablier |
360 mètres | longueur des pieux de fondation |
630 tonnes | poids des poutres métalliques |
268 tonnes | poids des armatures métalliques du béton armé |
1 600 m3 | volume total du béton |
401 mètres | d'écrans acoustiques |
En parallèle à la création de ce viaduc a été construite une passerelle afin de rétablir l'allée cavalière du site pour les circulations douces. Accessible aux piétons et aux cyclistes, elle mesure 28 mètres de long et 3 mètres de large, pour un gabarit de 6,5 mètres[7].
En tant que maillon de la continuité de desserte portuaire, le pont de Colombelles sera reconstruit en aval de sa position actuelle[Note 2]sous maîtrise d'ouvrage des Ports de Normandie[8]. Il comprendra une route 2x1 voie et une piste pour les piétons et les cycles. La passe de navigation sera portée de 30 à 40 mètres[9]. Le pont tournant actuel, ouvert à la circulation en 1959[10], s'avère en effet trop vétuste pour supporter l'augmentation de trafic que provoquera la nouvelle desserte[8]. La livraison de ce nouvel ouvrage est attendue fin 2022[11].
La commune de Colombelles est desservie par les lignes 6[12], 9, 110, 111, 120 du réseau Twisto[13],[14], ainsi que par les lignes 20 et 120 des Bus Verts du Calvados[15].
La navette dédiée du réseau Twisto qui dessert par ailleurs, matin et soir, le site industriel de Renault Trucks à Colombelles[16], a été remplacée depuis le par le service Flexo Pro, ses horaires et fonctionnement restant inchangés[17].
Depuis la rentrée scolaire 2018-2019, une nouvelle ligne de bus sur le réseau Twisto, la 121[18], relie la commune au collège Gisèle-Guillemot de Mondeville. Cette création de ligne fait suite à la fermeture du collège Henri-Sellier annoncée par le conseil départemental du Calvados en septembre 2017[19].
Voies douces
La voie verte cyclo-pédestre Colombelles/Giberville/Mondeville qui se trouve sur l'emprise de l'ancienne voie de chemin de fer minier de la Société métallurgique de Normandie a été ouverte au public fin . Longue de 4,3 km et large de 4 m, c'est un espace mixte de circulation douce avec accès aux personnes à mobilité réduite (PMR). Quatre rampes y donnent accès dont une sur le territoire de la commune de Colombelles dans la zone Normandial[20].
Fermée depuis fin 2018 en raison des travaux de construction de la nouvelle desserte portuaire, la route communale reliant Colombelles et Mondeville, le long de l'Orne, ne sera pas rouverte à la circulation automobile mais transformée en voie douce. Elle s'inscrira dans la continuité de la piste cyclable du cours Montalivet et permettra de rejoindre le chemin de halage qui conduit à la mer à partir du pont de Colombelles. Les aménagements nécessaires à l'accès à l'aire des gens du voyage et au stand de tir du Trip normand seront réalisés au printemps 2020[21].
À l'ouest, Colombelles est traversée par le sentier de grande randonnée 36 qui relie la Manche à la Méditerranée de Ouistreham à Bourg-Madame. Le sentier suit en fait l'ancien chemin de halage de l'Orne.
Voies maritimes
La commune est traversée par le canal maritime de Caen à la mer qui relie le port de plaisance intérieur à la ville au port côtier de Ouistreham. L'Orne n'est plus en effet navigable depuis le début du XXe siècle.
Transports ferroviaire et aérien
Colombelles se situe à moins d'un quart d'heure de la gare SNCF de Caen et à 40 min environ de l'aéroport de Caen-Carpiquet (15 km).
Hydrographie
La commune de Colombelles est traversée par un seul cours d'eau, l'Orne, à laquelle son histoire est intimement liée puisque son implantation originelle, au plus tard au XIe siècle[22], est due au gué puis au bac qui permettaient son franchissement.
Au XVIe siècle, François Ier ordonne les premiers travaux de redressement de l'Orne. D'un faible dénivelé, le fleuve était en effet particulièrement sinueux, ce qui augmentait la durée de transport fluvial entre Caen et la mer. Un premier canal rectiligne est alors creusé sous le hameau de Longueval qui faisait à cette époque-là partie de Colombelles.
Au XVIIe siècle, Colbert, qui possédait des terres à Hérouville, relance les travaux et le redressement de l'Orne est entrepris de 1677 à 1679 entre Ranville et Clopée, alors intégrée à Colombelles.
En 1780, pour remédier à l'envasement du lit du fleuve, est creusé un nouveau lit qui améliore l'accès au port de Caen.
Mais en 1837, il est décidé de construire un canal maritime qui sera inauguré vingt ans plus tard. La construction du barrage de Caen en 1911 met fin à la navigation commerciale sur l'Orne et donc au passage des embarcations au pied de Colombelles. Cependant, les nombreux graffiti maritimes que portent les murs de l'église Saint-Martin et de différentes maisons le long de l'ancien chemin de halage témoignent de ce passé.
Climat
La commune de Colombelles est caractérisée par un climat océanique avec été tempéré. Les précipitations sont significatives, réparties sur l'ensemble de l'année, y compris pendant le mois le plus sec. Le mois de juillet y est le plus chaud[23].
mois | température minimale
moyenne |
température maximale
moyenne |
température minimale
enregistrée |
année | température maximale
enregistrée |
année |
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janvier | 3° | 9° | - 11° | 1997 | 15° | 1993 |
février | 3° | 9° | - 20° | 1993 | 20° | 2019 |
mars | 5° | 12° | - 6° | 2005 | 23° | 2017 |
avril | 6° | 14° | - 2¨° | 2013 | 26° | 2018 |
mai | 10° | 18° | 1° | 2010 | 28° | 2003 |
juin | 12° | 21° | 3° | 1991 | 32° | 2003 |
juillet | 14° | 23° | 8° | 1993 | 34° | 2018 |
août | 14° | 23° | 8° | 1996 | 36° | 2013 |
septembre | 12° | 20° | 4° | 1990 | 31° | 2005 |
octobre | 10° | 16° | - 1° | 1997 | 27° | 2011 |
novembre | 7° | 12° | - 7° | 1993 | 20° | 2015 |
décembre | 4° | 9° | - 9° | 1996 | 16° | 2018 |
Écologie et recyclage
En ce qui concerne l'occupation des sols, la commune comporte 65 % de territoires artficialisés, 30,2 % de terres agricoles et 4,8 % de forêts et milieux semi-naturels[25].
Colombelles se trouve sur le territoire de l'agence de l'eau Seine-Normandie et se situe dans le bassin versant de l'Orne.
La commune est dans le périmètre du schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Orne Aval-Seulles[26].
En ce qui concerne les risques, Colombelles est concernée par les risques naturels d'inondation (crue), de tempêtes et de grains ainsi que de mouvements de terrain (coulées de boue), par le risque industriel, par le risque technologique (transport de matières dangereuses) et par le risque de sismicité (niveau 2, faible)[27].
La commune dispose d'une unité de valorisation énergétique des déchets, avec parcours pédagogique qui a été ouvert à la visite l'été 2018[28]. Elle relève du syndicat pour la valorisation et l'élimination des déchets de l'agglomération caennaise (SYVEDAC)[29].
Colombelles accueillera le futur centre de tri interdépartemental des emballages ménagers recyclables Normantri dont la mise en service est attendue en 2023. Ce centre sera implanté dans la zone d'activité Lazzaro, concernera 14 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) des départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne et 1,2 M d'habitants dont les déchets en emballages hors verre sont estimés à 48 kg par an. L'infrastructure sera portée par une société publique locale (SPL) officiellement créée en . Le futur constructeur et opérateur du centre de tri sera désigné courant 2021[30].
Urbanisme
Typologie
Colombelles est une commune urbaine[Note 3],[31]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[32],[33]. Elle appartient à l'unité urbaine de Caen, une agglomération intra-départementale regroupant 24 communes[34] et 205 163 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[35],[36].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Caen, dont elle est une commune du pôle principal[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 296 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[37],[38].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (65 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (59,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (41,6 %), terres arables (27 %), zones urbanisées (23,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,7 %), prairies (3,1 %), eaux continentales[Note 5] (0,1 %)[39].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[40].
Morphologie urbaine
Plus de la moitié du territoire communal est urbanisé en 2018 et il ne resterait plus qu'une seule exploitation agricole[41].
Le territoire de la commune est divisé en secteurs :
- le Bas de Colombelles et l'ancien Bac (quartier le plus ancien, rue de la République et rue de l'Orne) ;
- le groupe scolaire Henri-Sellier (1934)[42], la rue Jules-Guesde, le bois (ancien parc du château) et la cité Suédoise (1948)[43] ;
- le centre-ville actuel (mairie construite en 1957)[44] reconfiguré à partir de 2006 avec, notamment, l'extension de l'hôtel de ville et la création d'une halle ouverte polyvalente sur la place centrale ;
- le quartier du Bois (années 1980) ;
- la ZAC Lazzaro (éponyme du premier propriétaire de l'hôtel-restaurant situé au carrefour portant son nom[Note 6]) ;
- la partie colombelloise du Plateau, avec ses nouveaux quartiers d'habitat Jean-Jaurès et Libera créés dans le cadre de la reconquête de la friche industrielle de l'ex-SMN (années 2010)[45].
Planification urbaine
Colombelles dispose d'un plan local d'urbanisme approuvé par le conseil municipal le . Ce PLU a fait l'objet de modifications pour permettre, d'une part, l'ouverture à l'urbanisation d'une zone dénommée « Lazzaro sud » et, d'autre part, apporter des corrections et ajustements sur le règlement écrit et graphique adopté en 2014. Une enquête publique a été ouverte du au par arrêté du du président de Caen la Mer, désormais compétente en matière d'urbanisme sur l'ensemble de la communauté urbaine[46]. La modification no 2 a été approuvée en conseil communautaire du [47].
Plus largement, la commune s'inscrit dans le schéma de cohérence territoriale (SCoT) Caen Métropole. Colombelles appartient au deuxième cercle de l'agglomération, la « couronne urbaine », qui a vocation « à renforcer sa dynamique de construction, à mobiliser son potentiel de densification, à renforcer et développer son offre de services et d'équipements en complémentarité, voire en réseau avec ceux du centre urbain métropolitain ».
Logement
En matière de logement, Colombelles se situe en zone dite « tendue »[Note 7], la commune faisant partie de la zone B1. À ce titre, elle est éligible au dispositif Pinel[48].
Selon une étude réalisée par le comparateur en ligne de biens immobiliers neufs, Gridky, et dévoilée le par le magazine Capital, Colombelles figure dans le Top 10 des villes les plus attractives de France : en 5e position en termes de maximisation de plus-value et en 10e position en termes de rentabilité locative[49].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Columbellis en 1082 dans le cartulaire de l'abbaye aux Dames[50], Columbellæ dans un texte en latin du XIIe siècle[51], Coulumbelles dans un texte en français du XVe siècle[52].
L'étymologie du nom Colombelles signifierait l'« endroit où l'on élève des pigeons », de columbulus, signifiant pigeon, associé au suffixe de présence en latin -ella[53].
Le Littré (1880) indique que colombelle est le diminutif de colombe et donne pour définition « petite colombe, au propre et au figuré ».
Histoire
Des origines au XIXe siècle
Le premier site d'implantation humaine sur le territoire de Colombelles a été retrouvé à l'emplacement de l'actuelle ZAC de Lazzaro[Note 8]. Il s'agit d'un gros village d'une dizaine de maisons datant du début du Néolithique (toute fin du VIe millénaire av. J.-C.). Ces maisons sont dites danubiennes en référence à l'origine de leurs premiers occupants originaires des vallées du Danube. Des maisons de même type ont été observées dans les communes calvadosiennes de Mondeville et de Fontenay-le-Marmion mais aussi dans le département de l'Eure et plus largement dans le Nord de la France. Elles sont le témoignage de la sédentarisation de leurs occupants avec des constructions en dur, faites de troncs d'arbres et de torchis. Dans les fosses servant de dépotoir qui longent ces maisons ont été retrouvés des outils pour le broyage des grains, des silex taillés, des bris de poterie mais aussi des blocs de minerai de fer qui servaient à la fabrication de l'ocre. "Clin d'œil de l'histoire, ce minérai (...) fera 7 000 ans plus tard la prospérité de Colombelles avec l'implantation de la Société métallurgique de Normandie"[22]. Le village est ensuite abandonné au profit d'un nouveau site en contrebas sur la rive droite de l'Orne ; ce dernier fut peut-être occupé dès le haut Moyen Âge[Note 9].
La première trace écrite du nom du village de Colombelles figure sur la liste des chevaliers de Guillaume le Conquérant avec un Renouf de Colombelles qui s'illustra à la Bataille d'Hastings[22]. Le village est mentionné sous le nom de Columbellæ dans un texte en latin du XIIe siècle[54] et sous celui de Coulumbelles dans un texte en français du XVe siècle[55]. Ce n'est alors qu'une petite bourgade au débouché du bac de l'Orne sur la route menant à Dives[56]. Cette voie est une portion de la route principale reliant Rouen à Caen par Honfleur jusqu'au XVIIIe siècle ; à partir de ce siècle, la route de Caen à Rouen est déviée par Pont-l’Évêque (actuelle route départementale 675) et la route de Colombelles n'a plus qu'un usage local entre Caen et Dives[57]. La population vit de l'agriculture et de l'extraction de la pierre de Caen. Les activités fluvio-maritimes sur l'Orne (pêche, extraction du sable, exportation de la pierre extraite des carrières) sont au cœur de la vie des villageois ; de nombreux graffitis représentant des bateaux, gravés sur les murs de la sacristie construite au XVIIIe dans l'église Saint-Martin et sur certaines maisons de l'ancien village, témoignent encore de cette activité maritime[58]
Les villageois se concentrent principalement au débouché du bac, puis le long de la rue principale (actuelle rue de la République) parallèle à l'Orne, après le redressement de cette dernière. Un chemin de halage est aménagé sur la rive droite depuis Caen jusqu'à l'embouchure. À l'entrée du village, les paroissiens construisent au XIe-XIIe l'actuelle église Saint-Martin. C'est au XIIe siècle qu'il en est fait don au prieuré du Plessis-Grimoult, ainsi que des terres et dîmes en dépendant.
Le premier plan connu de Colombelles figure dans le terrier dressé en 1681 sur ordre de Colbert. Y figurent le hameau du Bac, l'église, quelques maisons et un château, ou plutôt une maison de maître, construit en 1679 sur le coteau au-dessus du village. Son parc s'étend entre le bourg et la route de Ranville (actuelle rue Jules-Guesde) jusqu'à Longueval. Cette bâtisse fut édifiée par Pierre Cousin, receveur général des tailles de la généralité de Rouen, mandaté par Colbert pour acquérir les terres nécessaires au redressement du cours de l'Orne entre les carrières de Ranville et les moulins de Clopée. L'ensemble comprenait une cour, une basse-cour, des jardins, un vignoble, une pépinière et de hautes futaies. La ferme du Louzouf en dépendait avec ses diverses dépendances et son verger. Le domaine fut racheté en 1733 par Paul de Laistre de Savigny, mousquetaire du roi et resta la propriété de cette famille jusqu'en 1894. Au début du XIXe siècle, le château est agrandi dans le style Empire et lors de son achat à la fin de ce siècle par Fernand Mahler, négociant en soieries à Paris, le domaine s'étendait sur 138 ha. Il devint propriété communale en 1925. Durant l'Occupation, les Allemands installèrent leur quartier général dans le château qui fut bombardé en et presque totalement détruit. Le seul vestige restant est une tour, située à côté de la grille d'entrée du château, probablement occupée par les gardiens du domaine[58].
En 1793, 278 habitants sont recensés dans le village et l'évolution démographique[59] reste limitée au XIXe siècle, le village s'étant encore peu développé. Les descriptions rédigées à cette époque montre qu'il s'agissait d'un espace rural, mais également un lieu de villégiature pour les Caennais. Il s'agit en fait de Clopée, partie de Mondeville rattachée à Colombelles de 1780 à 1849[60],[61].
- « L'Orne partage en deux Colombelles, le côté de gauche cependant est plus habité que celui de droite. Ainsi que Longueval, Colombelles possède une grande quantité de maisons de campagne appartenant à des particuliers de la ville qui viennent y passer la belle saison. Un beau bac entretient les communications entre les deux rives ; il est placé à l'extrémité du village en approchant de Caen. » J. MORLAND, 1837[62]
La population augmente lentement pour atteindre un maximum de 364 habitants en 1846, avant de décliner jusqu'au début du XXe siècle ; en 1901, on ne dénombre plus que 153 Colombellois. Cette évolution négative peut être en partie expliquée par la déliquescence des activités fluviales provoquée par l'étiolement du trafic sur l'Orne, à la suite de l'ouverture en 1857 du canal de Caen à la mer. Dans les années 1870, le bac sur l'Orne n'est plus utilisé annuellement que par 200 à 225 voitures légères qui transportaient surtout des voyageurs[63] ; il est finalement supprimé en 1877[64]. Lorsque l'enseignement primaire est rendu obligatoire, une école est tout de même installée en 1880 dans les locaux de la mairie (rue de la République) ; auparavant, l'enseignement était dispensé par des religieuses dans une dépendance du château[58].
- L'ancien village depuis le pont sur l'Orne
- Rue de la République, ancienne rue principale du village.
- Ancienne mairie de la rue de la République.
Le développement rapide de la ville au XXe siècle
En 1909, August Thyssen achète des terrains sur le plateau surplombant le village qui compte alors moins de 200 habitants (169 en 1906). Il fonde ensuite la Société des Hauts-Fourneaux de Caen, dont le siège social se trouve à Paris et fait construire une grande usine sidérurgique sur les terrains de Colombelles dont les bureaux (dits les Grands Bureaux) se trouvent sur Mondeville. Cet établissement, qui devient ensuite la Société métallurgique de Normandie, bouleverse considérablement le visage de la commune. De petit village rural, Colombelles devient une importante ville ouvrière à la population cosmopolite[58]. En dix ans, la population de la commune est multipliée par dix ; partant de 178 habitants en 1914, elle atteint 2 301 habitants en 1921 et 3 452 habitants en 1939. Des logements ouvriers sont construits non loin de l'usine (cité du Calvaire, cité de Cuverville et surtout cité du Plateau[Note 10]) et une église orthodoxe est érigée pour les ouvriers de l'usine. Pour faire face à l'accroissement de la population et concurrencer l'école patronale de la Société normande de métallurgie, la municipalité achète le château en 1925 afin de le transformer en école communale. Elle fait ensuite construire dans le parc un nouveau groupe scolaire (groupe scolaire Henri-Sellier), inauguré en juin 1934 en présence du maire de Suresnes, qui avait créé quelques années auparavant les écoles dont les architectes municipaux de Colombelles s'étaient inspirés.
Le centre de gravité de la commune se déplace sur le plateau face à l'usine : une nouvelle mairie, abritant aussi la poste, est édifiée sous le mandat d'Emile Mougins ainsi qu'une salle des fêtes, baptisée « salle Jean-Jaurès ». L'inauguration a lieu le et donne lieu à quatre jours de fête avec comme invité d'honneur Marcel Cachin[58].
En 1935, la commune dote sa population de bains-douches, construits place Albert Thomas. La rue Jean-Jaurès devient la rue principale de la commune avec ses cafés, sa boucherie, son épicerie, sa cordonnerie, son salon de coiffure et la coopérative de l'usine métallurgique[58].
En 1944, la ville et l'usine sont durement touchées par les bombardements lors de la bataille de Caen. L'usine est gravement endommagée et la ville détruite à 80 %. Le vieux village est peu touché par les bombes, mais le château est ravagé par les flammes ; seule la tour est épargnée. La reconstruction de la ville dure douze ans. Dès 1948, la Cité suédoise est aménagée dans l'ancien parc du château (entre la rue de Suède et la rue Jules-Guesde) ; elle doit son nom au fait qu'elle est composée de 40 maisons jumelées en bois, conçues par l'architecte Sven Ivar Lind et offertes par la Suède. Colombelles est l'une des dix communes qui bénéficia de ces maisons[65] ,[58] ,[66]. En 1963, on édifie la nouvelle église Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Deux nouveaux ponts sont construits sur l'Orne à proximité de l'ancien bourg : l'un sur la nouvelle route départementale vers Hérouville-Saint-Clair, l'autre pour rejoindre la route de la zone portuaire. L'ancien pont situé en amont, à l'emplacement de l'ancien bac, est démoli[67].
Le 5 novembre 1993 a lieu la dernière coulée de la SMN. La fermeture de l'usine est vécue comme un traumatisme. L'ancien territoire de l'usine est en partie dépollué et fait l'objet d'un traitement paysager conçu par Dominique Perrault. L'ancienne tour de refroidissement principale est conservée comme un emblème important de ce passé ouvrier et mise en lumière la nuit. En 1997, Caen la Mer (alors communauté d'agglomération) crée la ZAC du Plateau et attribue la concession d'aménagement à Normandie Aménagement. Deux sites sont créés dans la partie proche de la route de Cabourg : Normandial, dédiée à l'industrie agroalimentaire (filière ultra-frais) et Efficience, dédiée aux nouvelles technologies[68].
- Stèle commémorative de la Cité suédoise (1998).
- La Cité suédoise, rue de Stockholm.
Les grands projets du début du XXIe siècle
Orpheline de ses hauts fourneaux et bien affaiblie dans ses ressources, Colombelles s'est préparée dès la fin du siècle dernier à engager un vaste programme de renouvellement urbain pour maintenir son rang au sein de la communauté urbaine Caen la Mer.
Ce programme s'articule autour de deux axes majeurs et complémentaires : la reconversion de l'ancien site de la SMN sur le Plateau et la reconfiguration du centre-ville de la commune afin « d'éviter un risque de développement inégal, voire inégalitaire » donc un risque de fracture sociale entre « un Colombelles nouveau, moderne et confortable, celui du bien vivre autour de l'ex Plateau SMN » et « un Colombelles ancien, obsolète et dégradé, celui condamné au mal vivre » du centre-ville[69]. Ce programme, en partie financé par l'ANRU, a fait l'objet d'une convention de partenariat signée le entre la commune, l'État, la région, le département du Calvados, la communauté d'agglomération, la Caisse des dépôts et consignations et les bailleurs sociaux concernés.
De nouvelles voiries de desserte et de désenclavement ont été créées afin d'assurer une meilleure lisibilité du centre-ville. Les barres de logements sociaux qui entouraient la place de l'hôtel de ville ont été détruites et les 223 logements détruits ont été en grande partie reconstruits sur site, les autres l'étant sur la ZAC Libéra (53) sur Le Plateau et sur la ZAC Jean-Jaurès (30) à l'est de l'ancienne SMN. Cette opération s'est accompagnée d'un plan de relogement mis en œuvre par une équipe sociale spécifiquement missionnée dès 2006[70].
Depuis le début de l'année 2007, l’ancien site de l’usine accueille également un campus technologique. Le magasin Super U, installé depuis 30 ans à la sortie de Colombelles, rue Léon-Blum, a déménagé le sur la ZAC Libéra (Plateau) au sein d'un centre commercial qui comprend en outre une petite galerie marchande (fleuriste, cordonnerie, salon de coiffure, opticien).
Des équipements nouveaux ont été construits à proximité ou autour de la place de l'hôtel de ville, comme la halle publique polyvalente, le local dit social qui accueille le Relais Assistantes maternelles et divers services de consultation ou encore la médiathèque Le Phénix, installée dans l'ancienne gendarmerie qui a fait l'objet d'une restructuration complète. Inaugurée le 19 octobre 2011, la médiathèque propose tout au long de l'année une programmation culturelle ( lectures, spectacles, concerts, expositions, séances de dédicace...)[71].
Le 16 septembre 2017, sont inaugurés les aménagements du bois de Colombelles, situé dans le périmètre du parc de l'ancien château, entre l'Orne et le centre-ville. Cet ensemble boisé de 7 ha à flanc de coteau a fait l'objet d'un programme d'aménagement complet avec allée accessible aux personnes à mobilité réduite, aire de pique-nique, théâtre de verdure, verger, arboretum[72]...
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Dans un département qui a toujours été majoritairement conservateur, la commune de Colombelles fait partie de la demi-douzaine de cités à proximité de Caen à être restée à gauche depuis l'entre-deux-guerres, vraisemblablement du fait d'un électorat à dominante ouvrière. L'implantation de l'usine sidérurgique au début du XXe siècle a en effet modifié la structure sociale de la population colombelloise avec l'afflux d'une main-d'œuvre ouvrière spécialisée et syndiquée. Ainsi l'année 1919 est-elle marquée à Colombelles par l'élection du premier maire de gauche de la commune, passée du statut de bourgade rurale à celui de petite ville industrielle[73]. Cette élection lui valut le surnom de « Colombelles la Rouge ». Originaire du Havre, Emile Mougins, arrivé à Colombelles au moment de la construction de l'usine, y avait créé en une section socialiste. Il se présenta aux élections municipales avec une équipe composée majoritairement d'employés de ce qui était alors la Société des hauts fourneaux et aciéries de Caen. Son militantisme actif et la nouvelle population ouvrière de la cité lui permirent de battre le maire sortant, Fernand Mahler, propriétaire du domaine de Colombelles, qui le vendit cinq ans plus tard à un marchand de bien. La commune s'en porta acquéreur en 1925, transformant le château en école maternelle et en logements pour les enseignants[58].
À la Libération, le maire de Colombelles fut l'un des trente maires calvadosiens qui furent suspendus au motif ou sous prétexte de compromission avec l'occupant ou avec le gouvernement de Vichy, absentéisme ou infractions aux lois de ravitaillement[74]. Émile Mougins, qui avait été maintenu en 1941 par les autorités de Vichy, fut écarté en raison de ses sympathies à l'égard du Rassemblement national populaire (RNP) et de Marcel Déat[75].
À l'occasion des élections municipales 2020 et dans le contexte particulier de la pandémie de Covid 19, le maire sortant, Marc Pottier, qui se représentait après un premier mandat, a été plébiscité au premier tour, avec un taux de participation de 21,16 %[76]. Il est resté dans ses fonctions jusqu'au , date à laquelle sont intervenues l'installation du conseil municipal et sa réélection. Cette première réunion ne s'est pas tenue en mairie mais dans le gymnase Hidalgo afin de respecter les règles de distanciation physique liées à la crise sanitaire[77].
Administration municipale
Le conseil municipal est composé de vingt-neuf membres dont le maire et huit adjoints[81].
En 1793, la commune a été incorporée au canton de Ranville, puis à partir de 1801 à celui de Troarn. Après 1982, Colombelles fait partie du canton de Cabourg[59]. Depuis 2015, elle fait partie du canton d'Hérouville-Saint-Clair[82].
Politique sociale
Dans le contexte post-industriel lié à la fermeture de la Société métallurgique de Normandie, entreprise sidérurgique au paternalisme social affirmé et face à un taux de chômage avoisinant les 20 % de la population colombelloise, la commune a placé le soutien à l'emploi au cœur de son action et, depuis 2014, en a fait un axe transversal de toute sa politique[83].
Le plan local d'urbanisme signé au 1er semestre 2014 favorise le développement économique sur le territoire communal. La cellule-emploi a été municipalisée et ses ressources augmentées. La commune participe aux travaux du contrat de ville du territoire de Caen la Mer 2015-2020, au titre de son centre-ville qui est l'un des sept quartiers prioritaires éligibles au dispositif[84]. La municipalité recourt par ailleurs et systématiquement à la clause du 1 % insertion dans les marchés publics en maîtrise d'ouvrage.
L'observatoire des solidarités territoriales a fait apparaître en effet qu'au , la commune comptait encore 846 demandeurs d'emploi (dont 484 de catégorie A), que parmi eux, 244 bénéficiaient du revenu de solidarité active (RSA) et 380 se trouvaient à la recherche d'un emploi depuis plus d'un an[85].
La commune de Colombelles a donc candidaté en 2016 à l'expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée instituée par la loi no 2016-231 du . Sa candidature a été retenue parmi les 51 adressées au gouvernement. Colombelles fait donc partie des dix territoires volontaires agréés pour cette expérimentation qui propose de renverser l'approche de la problématique du chômage de longue durée, en requalifiant la dépense publique consacrée à l'indemnisation du chômage vers le co-financement d'entreprises à but d'emploi (EBE)[86].
Dans ce cadre, la commune met en œuvre depuis 2017 un programme d'actions qui comprend notamment :
- la poursuite de la sensibilisation des demandeurs d'emploi ;
- l'organisation d'une vigilance locale pour s'assurer que les emplois créés soient effectivement nouveaux et n'entrent pas en concurrence avec d'autres projets ou emplois déjà existants ;
- la mise en place d'initiatives destinées à renforcer l'implication et la formation des demandeurs d'emploi qui se sont volontairement engagés dans la démarche ;
- l'inventaire des compétences de chacun ;
- la création sur le territoire colombellois d'une seule entreprise conventionnée EBE et sous statut associatif[87].
Ainsi a vu le jour ATIPIC, Emplois nouvelle génération qui a pour but d'embaucher en contrat à durée indéterminée (CDI) et à temps choisi des chômeurs de longue durée habitant Colombelles depuis plus de six mois. Ces emplois relèvent de secteurs où les besoins ont été identifiés lors de la phase de préfiguration de l'association, qu'il s'agisse de prestations de services aux particuliers ou d'aide aux entreprises et associations locales[88]. L'entreprise comptait treize salariés à sa création en . L'effectif est passé à quarante à l'été 2018, l'objectif étant fixé à 100 emplois au terme des trois années d'expérimentation[89]. Au , elle en comptait 78. Dans le contexte de la pandémie Covid 19, ATIPIC a été contraint de réadapter ses services et emplois. C'est ainsi que son pôle recyclage s'est réorienté vers la confection de masques mais aussi de sur-blouses et pyjamas jetables pour les soignants et le personnel des maisons de retraite de Colombelles, Mondeville et Épron[90].
Toujours dans le cadre de sa politique sociale, la commune a signé en septembre 2018 une convention avec une mutuelle caennaise afin de permettre à ses habitants les moins favorisés une souscription à des tarifs négociés[91].
En matière d'aide à l'enfance et depuis la mise en place de ce dispositif par l’État en 2005, Colombelles s'est dotée d'un programme de réussite éducative avec des locaux dédiés, situés dans une maison proche du groupe scolaire Victor-Hugo. Ce dispositif, qui concernait les familles d'une partie du centre-ville relevant du quartier prioritaire, a été étendu en 2020 à l'ensemble des secteurs de la commune, avec la création d'un second poste de permanente pris en charge par le budget municipal[92].
Politique culturelle
Depuis le début des années 2000, le principal équipement culturel de la commune est la médiathèque Le Phénix, qui propose une programmation culturelle tout au long de l'année et totalement gratuite. Déclinée trimestriellement, elle alterne concerts, spectacles de musique ou/et de danse, rencontres d'auteurs, séances de dédicace, conférences et expositions. L'équipement a par ailleurs la particularité d'accueillir des résidences d'artistes (théâtre et musique) dans l'objectif de favoriser la création artistique locale et les échanges directs entre les artistes et le public, lors des restitutions. En outre, la municipalité a fait le choix d'inscrire la médiathèque dans le réseau des structures culturelles du territoire afin d'offrir un parcours culturel à la population colombelloise. Ainsi un partenariat s'est-il noué avec la Comédie de Caen - Théâtre d'Hérouville-Saint-Clair, avec le théâtre de La Renaissance à Mondeville, ou encore avec Le Sablier (ex Espace Jean Vilar) d'Ifs[93].
Politique dans le domaine de la santé
À l'été 2019, la commune de Colombelles a délimité quatre espaces sans tabac dans le cadre d'une convention avec la Ligue contre le cancer du Calvados. Ces espaces concernent l'école Henri Sellier, la crèche municipale, la crèche privée Léa et Léo ainsi que le relais d'assistantes maternelles, l'objectif étant de « limiter l'exposition et l'initialisation des plus jeunes au tabagisme »[94].
Jumelages
Colombelles est jumelée avec :
- Fremington (en) (Devon, Angleterre) depuis 1983 ;
- Steinheim am Albuch (Bade-Wurtemberg, Allemagne) depuis 1986.
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[95]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[96].
En 2018, la commune comptait 6 941 habitants[Note 11], en augmentation de 16,21 % par rapport à 2013 (Calvados : +0,6 %, France hors Mayotte : +1,78 %). Ce qui fait de Colombelles la 6e ville de la communauté urbaine Caen la Mer au regard de son poids démographique.
Depuis 1793, la commune connaît une évolution constante de sa population, exceptée la nette cassure durant la Seconde Guerre mondiale.
À terme, avec l'édification de nouveaux quartiers sur les terrains libérés par la SMN, la population pourrait passer de 6 000 habitants actuellement à près de 10 000[97].
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (21 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (21,4 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (52,1 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 47,9 % d’hommes (0 à 14 ans = 21,8 %, 15 à 29 ans = 20,7 %, 30 à 44 ans = 17,4 %, 45 à 59 ans = 22,1 %, plus de 60 ans = 17,9 %) ;
- 52,1 % de femmes (0 à 14 ans = 18,5 %, 15 à 29 ans = 17,8 %, 30 à 44 ans = 18,5 %, 45 à 59 ans = 21,5 %, plus de 60 ans = 23,8 %).
Manifestations culturelles et festivités
De 2002 à 2014, la municipalité a organisé tous les deux ans un festival sur le thème de la culture ouvrière, les Germinales, qui avait lieu au mois de mai et dont l’audience s'étendait bien au-delà des limites communales. Les Germinales 2014 ont été le point d'orgue du cycle de commémoration des vingt ans de la fermeture de la Société métallurgique de Normandie[101].
Depuis 2018, la commune de Colombelles participe au festival Les poétiques du Canal. Créé en 2016 à Bénouville, ce festival littéraire a pour ambition de valoriser par des textes poétiques le patrimoine des territoires marqués par la présence du canal de Caen à la mer. Cet évènement se tient annuellement en mars et s'est inscrit en 2018 dans le cadre de la manifestation francophone Le Printemps des poètes[102].
Une fois par an au mois de mai, la commune organise une Foire aux plantules dont la 8e édition en 2018 comportait un atelier de rempotage[103].
Chaque année, la commune propose un programme à l'occasion des Journées européennes du patrimoine. En 2018, le patrimoine de la Reconstruction était à l'honneur avec un focus sur les maisons suédoises[104].
Vie associative
La vie associative dans la commune de Colombelles est très active et soutenue par la municipalité (subventions). Ces associations ont des objectifs variés et elles œuvrent principalement dans le domaine de la culture, du sport et des loisirs. Mais la commune compte aussi une association à caractère patriotique, des groupements d'entraide et de solidarité, des associations de défense des intérêts des citoyens ou encore de jumelage et d'amitié avec des villes et pays de l'espace européen[105]. Un forum des associations est organisé chaque année sur la commune qui accueille par ailleurs depuis 1966 une association d'éducation populaire très impliquée dans sa mission : le centre socio-culturel et sportif Léo-Lagrange.
Culte catholique
Colombelles se situe dans le diocèse catholique de Bayeux-Lisieux et relève du pôle missionnaire de Caen extérieur dit aussi Caen Sud[106]. La ville fait partie depuis 1997 de la paroisse du Bienheureux Marcel Callo du Plateau qui regroupe cinq communes (Colombelles, Cuverville, Démouville, Giberville et Mondeville à l'exception du quartier Charlotte Corday) et deux quartiers, ceux de Longeval (aujourd'hui rattaché à la commune de Ranville) et de Sainte-Honorine-de-Chardonnette (aujourd'hui rattachée à la commune de Hérouvillette).
Les messes dominicales du samedi soir et du dimanche matin sont célébrées à tour de rôle dans les églises de la paroisse et en ce qui concerne Colombelles dans l'église Saint-Pierre-Saint-Paul[107].
Culte orthodoxe
La paroisse orthodoxe de Saint-Serge Saint-Vigor de Colombelles relève du doyenné du Sud-Ouest parisien de l'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, Exarchat du patriarcat œcuménique[108]. Constituée dès 1926, elle fut la première paroisse orthodoxe créée dans l'Ouest de la France, car la plus nombreuse[109].
Les Heures et Liturgie sont célébrées dans le sanctuaire orthodoxe les 1er et 3e dimanches de chaque mois et les Typiques les autres dimanches[110].
Sports
Colombelles compte environ 1 900 licenciés, ce qui en fait une commune tournée vers le sport[111].
Équipements sportifs
L'une des deux piscines du SIVOM des Trois Vallées se trouve à Colombelles. Elle comporte deux bassins intérieurs, l'un plutôt ludique, l'autre à vocation sportive.
Le stade Auguste-Michelle offre un terrain de football pour sept joueurs et un parcours de cross-country.
Le complexe sportif Pierre-Rival comprend un terrain de football d'honneur, un terrain de handball, des courts et un mur de tennis, un terrain de boules, une aire d'athlétisme, une salle multi-sports et un dojo.
Implanté sur l'ancien terrain du stade Michel-Hidalgo, le gymnase du Plateau accueille quinze disciplines sportives sur une surface totale de 2 500 m2. Il a été inauguré le en présence du célèbre footballeur[1]. Cet équipement, destiné aux clubs sportifs tant pour la formation que pour l'entraînement ainsi qu'aux activités sportives scolaires, comprend une salle homologuée au niveau national et une tribune de 620 places assises. Sa conception, articulant béton à l'extérieur et bois à l'intérieur, est due aux architectes caennais Céline Lepourry-Bernard et Thomas Bernard[112].
Handball
Le handball féminin s'est fortement développé à Colombelles au début du XXe siècle. En effet, l'équipe première du Club laïque colombellois handball est montée pendant un an en division 2 féminine en 2009 et la réserve évolue en Nationale 3 féminine. En juillet 2018, le club colombellois et l'ES Troarn Handball se sont rapprochés pour devenir l'Entente Colombelles Troarn, les joueuses pouvant évoluer dans l'un ou l'autre collectif durant la saison. La convention a pris effet dès la saison 2018-2019 : un groupe Nationale 1 féminine évolue à Colombelles, encadré par Reynaldo Mazzoli et un groupe Nationale 2 féminine évolue à Troarn, encadré par Damien Degland. Ce conventionnement concerne tant les seniors filles que les catégories jeunes-filles avec en plus pour ces dernières le club de Giberville, soit près de 70 joueuses[91]. L'objectif étant de créer à l'échelle de la communauté urbaine Caen la Mer une structure représentative du handball féminin et, pour l'équipe phare, de briguer à nouveau une accession en division 2[113].
Le club colombellois anime par ailleurs trois collectifs loisir : baby-hand, hand adapté et handfit. Il organise tous les premiers mercredis du mois, d'avril à octobre, les mercredis hand de rue au complexe sportif Pierre-Rival[91].
Économie
Selon les données publiées par l'Institut national de la statistique et des études économiques, la commune de Colombelles compte sur son territoire, au , 4 730 emplois et 581 établissements actifs. 70,6 % de ces emplois relèvent du secteur du commerce, des transports et services divers. Le taux de chômage des 15 à 64 ans s'élève en 2015 à 19,7 %[114]. Au , le territoire de la commune accueillait 392 entreprises du secteur marchand (hors agriculture)[115].
Outre ses services de proximité en centre-ville et le long de la RD 513, la commune de Colombelles comporte trois pôles d'activité. La ZAC de Lazzaro, la plus ancienne, regroupe des artisans, des PME et des PMI locales. Ce site connaîtra prochainement une nouvelle extension, Lazzaro 3, qui accueillera des TPE et des TPI. Les 50 lots prévus seront aménagés par Normandie Aménagement qui a remporté l'appel d'offres début 2018[116]. Sur l'ancien site de la Société métallurgique de Normandie, Normandial destinée initialement à accueillir des entreprises agro-alimentaires, évolue aujourd'hui vers une zone d'accueil de bureaux et de PME/PMI. La zone comprend désormais un supermarché Lidl, impasse du Vexin, qui résulte à la fois du transfert du magasin anciennement situé à la ZAC de Lazzaro et de la nouvelle stratégie de l'enseigne allemande qui souhaite évoluer en France du hard-discount vers un supermarché traditionnel[117]. L'ouverture a eu lieu le 12 septembre 2018 et d'après l'enseigne, le magasin serait le plus grand et le plus moderne de la région. La commune compte donc désormais deux supermarchés, avec le Super U installé dans le centre commercial Libéra. Plus à l'ouest, Efficience est un pôle à vocation de haute technologie.
Par ailleurs, la commune de Colombelles comporte une zone industrielle dite de la Vallée, située le long du canal de Caen à la mer, qui accueille pour partie le site de Renault Trucks dont le siège social se trouve sur la commune limitrophe de Blainville-sur-Orne. Cette usine s'est spécialisée dans la production de véhicules de moyen tonnage et de cabines de camions. Sa production en 2017 s'établissait à une moyenne de 76 camions et 255 cabines par jour[118]. Fin , la firme a annoncé la commercialisation en 2019 d'une gamme de camions 100 % électriques destinés à opérer en milieu urbain et péri-urbain qui seront fabriqués à l'usine de Blainville-sur-Orne[119].
En 2018 ont débuté les travaux de construction d'une ferme solaire urbaine sur la partie colombelloise de l'ancien site de la Société métallurgique de Normandie, au pied de la tour réfrigérante[120]. La ferme est entrée en fonctionnement le et devrait fournir environ 11,4 millions kWh par an[121].
Dans le champ de l'économie sociale et solidaire, la commune accueille en centre-ville une entreprise à but d'emploi[122].
En matière d'hébergement touristique, Colombelles compte au deux hôtels (dont l'un classé trois étoiles) pour une capacité totale de 95 chambres[115].
Colombelles a abrité le constructeur de bateaux de plaisance haut de gamme ACM à partir de 1998 avant sa fermeture définitive en 2010. Le chantier initialement créé en 1954 à Cabourg a, durant les années 2000-2010, changé de nombreuses fois de propriétaires : ACM Power, ACM Dufour, ACM Yachts (en 2001), Green Recovery et Sey Group 2004 devenu ACM Arcoa[123],[124].
Culture locale et patrimoine
L'église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Colombelles fut édifiée aux XIIe et XIIIe siècles. C'est une église de style roman. L'édifice, dans sa totalité, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 16 mai 1927. L'église est dédiée à saint Martin, évêque de Tours au IVe siècle, apôtre des Gaules. Il se trouve d'ailleurs encore de nos jours, à l'intérieur de l'église, un haut-relief en pierre de la Charité de saint Martin (XIVe siècle). Le tableau du retable du maître-autel datant du XVIIe siècle, disparu dans les années 1980 et remplacé par une simple toile de jute, représentait quant à lui le Rêve de saint Martin[58],[125]. La chapelle latérale date du XIXe siècle. De nombreux graffitis « maritimes » ornent les murs extérieurs de l'église. Bien qu'elle ait été modifiée au cours des siècles, cette église offre un exemple caractéristique de l'art roman normand. Elle a cessé d'être ouverte au culte en 1963, mais elle sert aujourd'hui de salle d'exposition et de concert.
Le cimetière Saint-Martin
Plusieurs sépultures de Saint-Martin témoignent de l'histoire de la commune, comme les tombes de la famille de Laistre, propriétaire de l'ancien château ou les tombes orthodoxes d'émigrés russes et ukrainiens venus travailler dans la sidérurgie, avec leurs épitaphes en caractères cyrilliques.
Trois anciens maires de la commune se trouvent inhumés dans ce cimetière : Pierre Raoul de Laistre (de 1808 à 1838), Pierre Antoine de Laistre (de 1879 à 1884), Hippolyte Monin (de 1888 à 1891)[58].
La commune a procédé en 2004 au relevé des tombes du cimetière Saint-Martin, désaffecté depuis les années 1930[126], pour reprendre les concessions abandonnées et engager des travaux d'aménagement du site.
Le cimetière a ainsi été transformé en jardin public et lieu de méditation[127].
- L'église Saint-Martin.
- Clocher.
- Ancien portail nord.
L'église Saint-Serge
Ce sanctuaire orthodoxe, constitué d'une église et d'une bibliothèque d'ouvrages en langue russe, a été construit en 1926 par et pour les ouvriers de la SMN sur des terrains offerts par les propriétaires de l'usine. L'édifice a été construit selon les plans dessinés par un colonel de l'armée russe qui s'est inspiré du style des églises de Saint-Pétersbourg. Le clocher de l'église est ainsi surmonté d'un toit en bulbe d'oignon, typique de l'architecture religieuse baroque des pays slaves. À l'intérieur de l'église, les murs sont recouverts d'icônes peintes par Fostov et Khvostov.
Endommagé en 1944, le sanctuaire a été reconstruit en 1947. Cet ensemble, unique dans l'Ouest de la France, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 23/ 06/1992)[128].
- Façade nord.
- Façade sud.
- Porche.
La tour de l'ancien château
Un premier château a été construit à Colombelles dans le dernier quart du XVIIe siècle par un certain sieur Cousin, homme d'affaires de Jean-Baptiste Colbert. Ce château figure sur le plan Colbert de 1681, situé sur les hauteurs dominant l'Orne. « La tour sise place Aristide-Briand, contrairement à la légende, n'est pas un vestige de fortification de cet édifice comme peut le laisser supposer sa surélévation par rapport au fleuve et une inscription partielle (16?5) relevée sur le linteau d'une fenêtre. En effet, elle n'est pas mentionnée sur la liste des forteresses de la région caennaise établie en 1371, ni sur le cadastre napoléonien de 1826. Elle a été construite postérieurement, avec certainement l'utilisation de pierres récupérées sur des édifices anciens »[22]. En effet, un deuxième château fut édifié dans la seconde moitié du XVIIIe siècle sur l'emplacement du précédent, le long de la route de Ranville (actuelle rue Jules-Guesde). La tour, située près de l'entrée principale du château, servait probablement de logement au gardien[58],[129].
Acquis par la municipalité en 1925, le château est transformé en école. Il est détruit le pendant l'opération Goodwood. Seules demeurent la tour d'entrée, emblématique de la commune, qui a hébergé des Colombellois jusqu'aux années 1950[22] ainsi que l'une des deux écuries, à l'arrière du bâtiment dit des instituteurs, rue Pasteur. Autre vestige, allongé sur la pelouse devant le groupe scolaire Henri-Sellier : l'un des deux lions en pierre qui flanquaient le perron de l'entrée principale[22].
- Ancien château.
- Anciennes écuries du château avant restauration.
- Détail de la tour de l'ancien château.
- Lion du perron de l'ancien château (2013).
Le réfrigérant et la grande halle
Ancienne tour de refroidissement de l'usine sidérurgique, cet élément du patrimoine industriel, qui s'élève au centre du plateau, est le seul, avec la grande halle, à être réchappé du démantèlement de la Société métallurgique de Normandie[2]. À partir de 1997 et pendant plusieurs années, il a été éclairé chaque nuit et pouvait être vu de loin, notamment depuis le viaduc de Calix. Cet élément phare, qui symbolise l'identité ouvrière de Colombelles, mesure cinquante-six mètres de haut. Il surplombe l'ancien atelier électrique du site, appelé grande halle, qui a fait l'objet d'un chantier de réhabilitation[130] pour devenir un tiers lieu ouvert au public le [131].
- La tour de refroidissement de la SMN.
- La tour de refroidissement et la grande halle (avant sa réhabilitation).
La poche no 50
Autre vestige emblématique du passé sidérurgique de Colombelles, la poche de coulée no 50 a été installée en 2014 à proximité du rond-point d'entrée de l'ancienne SMN, aujourd'hui Normandial.
Cette poche a joué un rôle central lors du rituel mortuaire que les organisations syndicales mirent en œuvre pour accompagner la fin de l'usine. Elle quitta en effet solennellement le site dans un long cortège pour être déposée devant l'entrée de l'abbaye aux Dames , siège du conseil régional à Caen[2].
Cette poche fut présentée en au château de Caen à l'occasion d'une exposition consacrée à la SMN dans le cadre du vingtième anniversaire de sa fermeture puis rendue aux Colombellois le [1].
La « Pyramide »
La Pyramide est située au carrefour du même nom, à l'est de la commune sur la D 513. C'est un obélisque en pierre de Caen qui comporte des traces désormais illisibles d'anciennes inscriptions qui comportaient une date, 1826, et la contribution à son édification des communes de Colombelles, Escoville, Hérouvillette, Bréville, Bavent, Robehomme, Petiville et Varaville. Ce monument pourrait dater de la réalisation du cadastre napoléonien[132].
Médiathèque Le Phénix
Depuis son ouverture en 2001, la médiathèque propose à son public les Rendez-vous du Phénix : la bébé-lecture tous les mercredis matins pour les 0 à 3 ans ; la Bib à Dom' une fois par mois, service de prêt à domicile pour les personnes empêchées et les accueils scolaires sur rendez-vous tous les mardis et vendredis.
L'équipement dispose aussi d'un espace public numérique destiné à l'apprentissage et à l'utilisation de l'informatique et des technologies de l'information. Des services gratuits y sont proposés : conseils personnalisés, ateliers d'initiation ou de perfectionnement aux outils numériques, plages horaires libres d'accès aux ordinateurs.
La médiathèque s'inscrit par ailleurs dans le réseau Territoire lecture de Caen la Mer, dispositif lancé en 2017 pour lutter contre les inégalités d'accès à la lecture[133]. Dans ce cadre, elle a été dotée d'un espace spécifique Facile à lire, qui propose une sélection d'ouvrages très accessibles pour les publics éloignés de la lecture. Cet espace a été inauguré le à l'occasion de la Nuit de la lecture[91].
Depuis début , la médiathèque de Colombelles a rejoint le réseau des bibliothèques et médiathèques de Caen la Mer[134].
École de musique et de danse du SIVOM des Trois Vallées
Créée en 1977, l'École de musique et de danse intercommunale des Trois Vallées a été agréée conservatoire à rayonnement intercommunal par le ministère de la culture en . Certains de ses équipements se trouvent sur le territoire de la commune de Colombelles : un auditorium de 120 places et deux salles de danse, rue du Cuirassé-Potemkine et la Maison de la musique place Albert-Thomas[135].
Grande Halle
Un nouvel équipement, « lieu d'interconnexion entre l'économie, la culture, l'environnement et la solidarité », a ouvert au public le sur le site de l'ancienne Société métallurgique de Normandie à Colombelles[136]. Ce tiers-lieu coopératif se compose de deux espaces : la Grande Nef, de 1 100 m2, entièrement modulable, qui peut accueillir des manifestations de 200 à 1 000 personnes et la Petite Nef, qui se développe sur trois niveaux et 2 200 m2 et comprend bar-restaurant, ateliers partagés, bureaux partagés, salles de réunion mais aussi salles de répétition pour des résidences artistiques ou des séminaires de formation. « Cette réhabilitation, dans sa méthode et son montage, préfigure notamment le « bien construire », concept lié à la frugalité : art d’une construction la plus exemplaire et vertueuse possible, que ce soit dans ses matériaux comme dans ses vocations, avec à la clef un savoir faire autrement »[137]. La restauration de la Grande Halle a été faite en effet avec des matériaux de réemploi issus de démolitions ou de réhabilitations de bâtiments situés dans la communauté urbaine ; charpentes, huisseries, dalles d'isolation, mobiliers sanitaires, carrelage[138]. L'habillage du nouvel équipement a été réalisé par des artistes urbains, graffeurs venant d'un peu partout en France, selon un cahier des charges précis et grâce à un financement participatif et une aide du ministère de la culture dans le cadre de l'opération « C'est mon patrimoine »[139].
Patrimoine naturel
La commune est concernée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) continentales : la zone Basse-vallée et Estuaire de l'Orne dont l'intérêt ornithologique est « le plus riche et diversifié du département du Calvados » et la zone Canal du Pont de Colombelles à la mer dont l'intérêt biologique réside en « son gradient de salinité (de 3 à 12 % de Caen à la mer) ». Ce canal abrite des espèces remarquables comme une rarissime méduse (Ostroumovia inkermaria) ou un petit crabe originaire du Bengale (Heterapanope tridentatus)[140]. Il « accueille en période de nidification plusieurs espèces d'oiseaux d'intérêt patrimonial telles que le goéland marin (Larus marinus), le goéland brun (Larus fuscus), le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos), la rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), l'hirondelle de rivage (Riparia riparia) ».
Sur le Plateau, la commune de Colombelles comporte par ailleurs un site archéozoologique et archéobiologique du Néolithique ancien dans la ZAC de Lazzaro[140].
En 2012, la commune a obtenu le niveau « une fleur » au concours des villes et villages fleuris[141] (1er prix dans la 3e catégorie des communes entre 5 000 et 10 000 habitants)[142].
Nées dans la commune
- Raoul Ballière (1857 - juillet 1909), propriétaire, éleveur et jockey de trot, de plat et d'obstacle[143],[144], maire d'Hérouvillette[145]. Une course de groupe II à Vincennes honore sa mémoire. Il est le père de René et Henri Ballière. Cette famille a marqué le trot français durant plus d'un siècle.
- Jean Hougron (1923-2001), écrivain
- Grégoire Kaplan (né en 1931), géologue[146].
- Daniel Druda (né en 1939), footballeur, puis entraîneur.
Liées à la commune
- Père Élie Mélia (1915-1988), recteur du sanctuaire orthodoxe Saint-Serge-et-Saint-Vigor, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale[147].
- Les frères Wilkin, architectes, sont les auteurs de monuments à Colombelles, le groupe scolaire Jean-Jaurès et la mairie annexe de Canon[148]; ils possèdent une rue à leur nom. On leur doit localement les bains-douches.
- Annie Girardot (1931-2011), actrice, a été scolarisée à Colombelles[149].
- Michel Hidalgo (1933-2020), footballeur international, puis entraîneur national, qui débuta à l'US Normande. Le stade, anciennement dit du Plateau, terrain du club situé sur le territoire de la commune, porte aujourd'hui le nom Michel-Hidalgo.
Héraldique
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Les armes de la commune de Colombelles se blasonnent ainsi : |
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C'est en 1945 que le conseil municipal décide de doter la ville d'armoiries et d'une devise : « Le travail dans la paix ». La composition du blason est due à Serge Himbaut, qui réalisa aussi les fresques de l'hôtel de ville inauguré en 1957. Les colombes évoquent le nom de la commune et symbolisent la paix à laquelle aspirent les Colombellois après deux conflits mondiaux. La roue dentée rappelle que le travail et la sidérurgie sont à l'origine du développement de la commune et le léopard en chef son appartenance à la Normandie[151].
Voir aussi
Bibliographie
- Carol Pitrou, Jacques Munerel, Colombelles, Mémoire en Images, Éditions Alan Sutton, 2009.
- Annick Cojean, La mortalité infantile à Mondeville et Colombelles au XIXe et XXe siècles, Mémoire de maîtrise, Université de Caen, 1978.
- Les Amis de la Tour, La paroisse Saint-Martin de Colombelles depuis le Moyen Âge, textes de Jean Margueret, Éditions Cahiers du Temps, Cabourg, 2012.
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Population municipale 2018.
- Des trois scénarios d'emplacement étudiés, c'est celui proposant un positionnement en aval de l'actuel pont qui a été privilégié à l'unanimité du comité de pilotage, comme présentant l'impact foncier le plus réduit
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Arrivé avec sa famille lors de la construction de l'usine sidérurgique, Victor Lazzaro, monteur en fer, fut conseiller municipal à partir de 1919 puis adjoint au maire.
- Une zone est dite « tendue » si l’offre de logements disponibles n’est pas suffisante pour couvrir la demande, tant en termes de volume que de prix.
- Ce site a été découvert en 1996 à la suite de fouilles archéologiques préliminaires à l'extension de la zone d'activités.
- L'ancienne église paroissiale de Colombelles est dédiée à Martin de Tours. Cette dédicace est souvent signe d'une très grande ancienneté.
- Le quartier du Plateau est à cheval sur Colombelles, Mondeville et Giberville.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
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- https://www.babelio.com/auteur/Gregoire-Kaplan/428622
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- « Communauté d'agglomération Caen la Mer - Annie Girardot, la petite fille de Bénouville » (consulté le )
- http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=8239
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