Quartier prioritaire de la politique de la ville

Le quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV ou QPPV) ou quartier prioritaire (QP) est un dispositif de la politique de la ville française. Il a pour but de réduire la complexité du maillage des zones socialement défavorisées (en remplaçant deux dispositifs par un seul et en simplifiant les critères de découpage). Il entre en vigueur le en remplacement de la zone urbaine sensible (ZUS) et du quartier en contrat urbain de cohésion sociale conformément à une promesse de campagne du président François Hollande.

Pour les articles homonymes, voir QPV.

Caractéristiques

Il y a près de 1500 quartiers prioritaires de la politique de la ville (1300 en métropole et 200 en outre-mer)[1], ceux-ci sont officiellement dévoilés le , contre un peu moins du double dans l’ancien dispositif (2500 ZUS de 1996 à 2014).
Les zones qui se trouvent totalement supprimées font l’objet d’un dispositif de veille mais la réduction des quartiers a été réalisée dans l’optique de se concentrer sur les territoires où se condense un maximum de dysfonctionnements sociaux[2].

Le périmètre de ces quartiers

Il est fixé par deux décrets, les décrets nos  2014-1750 (pour la métropole) et 2014-1751 (pour l’outre-mer) du , rectifiés par un troisième décret, le décret no  2015-1138 du qui entre en application le .

Le principal critère pour le découpage des quartiers a été la concentration en pauvreté définie par l’Insee en comparant, depuis des données issues d’études effectuées sur un carroyage de 200 mètres[3] ou par IRIS[4], le revenu des habitants au revenu médian de référence[5].

Une fois ce premier travail effectué à partir des chiffres sur la pauvreté, les commissions chargées du découpage échangeaient avec les élus locaux sur la cohérence du périmètre pour éventuellement l’ajuster. Les délimitations doivent être revues tous les six ans[5], la révision prochaine devant être effectuée en 2020 pour 2021.

Population, vieillissement démographique

Au total, l’ensemble des quartiers prioritaires de la politique de la ville réunissent plus de cinq millions d’habitants[6] sur 702 communes[1] (147 par exemple pour l’Île-de-France[7]) dont une centaine qui n’était dans aucun périmètre de la politique de la ville dans les dispositifs précédents[7].

En 2017, la population des QPV reste bien plus jeune que la moyenne de France métropolitaine « quatre habitants sur dix ont moins de 25 ans dans les QPV contre trois sur dix en France, QPV inclus », mais depuis les années 1990 la part de personnes âgées y croît significativement[8]. dans une centaine de quartiers, plus d’un quart des habitants a plus de 60 ans ; c'est une proportion semblable à celle de certains bourgs ruraux classés comme « vieillissants »[9]. De 1990 à 2010 les 60-74 ans y ont augmenté d'un quart (passant de 394 000 à 494 000 habitants) alors que les plus de 75 ans ont augmenté de moitié (passant de 170 000 à 263 000 personnes sur une population totale de 4,73 millions d’habitants des zones urbaines sensibles (ZUS) en 1990 et de 4,88 millions en 2010 dans les QPV)[8].
Ce phénomène de vieillissement questionne les politiques de la ville principalement et historiquement centrées sur les jeunes.
En 2017, le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) a publié un rapport à ce sujet et annoncé souhaiter mieux identifier ce processus et ses enjeux[8].

Typologie

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville se situent dans de nombreux types différents de quartiers (banlieues, villes moyennes, centres anciens dégradés, communes périurbaines, anciennes cités minières, etc.)[5].

Des « conseils citoyens » sont mis en place dans chaque quartier, ces conseils sont composés de volontaires, d’associations et d’habitants tirés au sort et doivent être paritaires femmes-hommes. Les conseils doivent être associés aux projets menés par la ville « en complète indépendance »[5].

Les principaux axes des mesures prises dans ces quartiers sont la cohésion sociale (éducation, insertion et sécurité), le cadre de vie et la rénovation urbaine, le développement économique et l’emploi[10].

Notes et références

  1. 150 questions sur les collectivités territoriales de Margot Verrières, collection « Entretien avec le jury » chez Vuibert, 2015.
  2. Les Politiques de la ville de Claude Chaline, no  3232 de la collection « Que sais-je ? » aux Presses Universitaires de France, 2014.
  3. Pour les communes de métropole, en Martinique et à La Réunion.
  4. Pour l’outre-mer sauf la Martinique et La Réunion.
  5. Les Collectivités territoriales d’Emmanuel Auber et Delphine Cervelle, 3e éd. chez Armand Colin, 2015.
  6. Cinq millions selon Margot Verrières dans 150 questions sur les collectivités territoriales et cinq millions et demi selon la plaquette « La nouvelle politique de la ville > ses mesures, ses outils » du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Emmanuel Auber et Delphine Cervelle dans Les Collectivités territoriales parlent de deux millions d’habitants mais il s’agit probablement des deux millions de personnes situées dans les 400 quartiers prioritaires où a été lancée l’opération Action Logement.
  7. « Voici la nouvelle carte des quartiers prioritaires » sur leparisien.fr en juin 2014.
  8. Sarah Audras-Marcy et Catherine Pilon (2017) Vieillissement de la population : un processus qui touche aussi les quartiers prioritaires de la politique de la ville|Commissariat général à l’égalité des territoires (2017)
  9. Voir le rapport d’étude CGET : "L’action des bourgs face à l’enjeu du vieillissement de la population", d'avril 2017 (téléchargeable sur : www.cget.gouv.fr/etudes )
  10. Plaquette de quatre pages « La nouvelle politique de la ville > ses mesures, ses outils » du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

Liens externes

  • Portail de la France
  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.