Carmaux

Carmaux est une commune française située dans le département du Tarn, en région Occitanie.

Cet article possède un paronyme, voir Carmo.

Carmaux

Vue sur le centre-ville de Carmaux.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Tarn
Arrondissement Albi
Intercommunalité Communauté de communes Carmausin-Ségala
(siège)
Maire
Mandat
Jean-Louis Bousquet
2020-2026
Code postal 81400
Code commune 81060
Démographie
Gentilé Carmausins, Carmausines
Population
municipale
9 641 hab. (2018 )
Densité 681 hab./km2
Population
agglomération
16 803 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 44° 03′ 00″ nord, 2° 09′ 32″ est
Altitude 235 m
Min. 228 m
Max. 340 m
Superficie 14,16 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Carmaux
(ville-centre)
Aire d'attraction Albi
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Cantons de Carmaux-1 Le Ségala et de Carmaux-2 Vallée du Cérou
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Carmaux
Géolocalisation sur la carte : Tarn
Carmaux
Géolocalisation sur la carte : France
Carmaux
Géolocalisation sur la carte : France
Carmaux
Liens
Site web Site officiel

    Ses habitants sont appelés les Carmausins et Carmausines.

    Elle est connue pour ses activités industrielles passées, en particulier sa verrerie et l'exploitation du charbon, ainsi que pour avoir été le cadre d'une étape décisive dans la carrière politique de Jean Jaurès, député de la ville de 1893 à 1898 et de 1902 à sa mort.

    Son aire urbaine comptait 17 468 habitants en 2009.

    Géographie

    Localisation

    Carmaux est située sur le Cérou et sur l'ancienne route nationale 88. La commune se trouve aux confins de différentes zones géographiques, entre le Ségala, le Quercy, le Rouergue et le Languedoc, sur les premiers reliefs du Massif central. Elle est construite sur un important gisement de charbon, communément appelé le Bassin carmausin, qui marqua profondément l’histoire de la ville et de ses alentours. Elle est située, notamment, à 17 km au nord d'Albi, 76 km de Toulouse, 47 km de Rodez et 535 km de Paris[1].

    Elle est le centre-ville de l'unité urbaine de Carmaux et de l'aire urbaine de Carmaux.

    Communes limitrophes

    OpenStreetMap Limite communale.

    Hydrographie

    La commune de Carmaux est traversée par la rivière du Cérou (affluent de l’Aveyron), ainsi que par deux cours d’eau affluents du Cérou : le Céroc et le Candou et dans sa partie nord elle est bordée par le lac de la Roucarié sur le Céret.

    Réseau routier

    Carmaux se situe sur l'axe Toulouse - Albi - Rodez - Lyon. Elle est desservie par la D 2088, anciennement RN 88. Cette dernière, aujourd’hui déviée, passe à environ km de Carmaux. La ville bénéficie d'une voie rapide pour rejoindre Albi et l'A68, permettant ainsi de faire la liaison entre Carmaux et Toulouse en 2×2 voies de manière quasi-ininterrompue. Carmaux est partiellement reliée en 2×2 voies à Rodez via la RN 88, et devrait l’être totalement d'ici 2020.

    En ce qui concerne le réseau secondaire, Carmaux est desservie par la D 91 qui la relie à Monestiés et Cordes-sur-Ciel côté ouest, et à Valderiès puis Réquista côté est. La commune est également reliée à Rieupeyroux et Villefranche-de-Rouergue via la D 905.

    Desserte ferroviaire

    Carmaux possède une gare SNCF, desservie par la ligne ToulouseRodez du TER Occitanie. Elle constitue un terminus de cette ligne.

    Bus

    La commune est desservie par des lignes régulières du réseau régional liO : la ligne 701 la relie à Albi et à Mirandol-Bourgnounac ; la ligne 711 la relie à Albi via Cagnac-les-Mines ; la ligne 722 la relie à Rodez et à Albi.

    Climat

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 12,8 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,9 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 11,3 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 16,1 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 866 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 10,8 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,1 j

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer[4].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[5]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[3].

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Albi », sur la commune du Sequestre, mise en service en 1976[8]et qui se trouve à 15 km à vol d'oiseau[9],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 13,4 °C et la hauteur de précipitations de 730,9 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Albi », sur la commune du Sequestre, mise en service en 1976 et à 15 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 13,4 °C pour 1981-2010[12] à 13,8 °C pour 1991-2020[13].

    Urbanisme

    Typologie

    Carmaux est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[14],[15],[16]. Elle appartient à l'unité urbaine de Carmaux, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[17] et 18 170 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[18],[19].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Albi, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 91 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[20],[21].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (69,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (38,8 %), zones urbanisées (34,9 %), prairies (13,1 %), terres arables (8,2 %), forêts (2,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,1 %), eaux continentales[Note 5] (0,3 %)[22].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Quartiers

    Carmaux est divisée en plusieurs quartiers, dont (d’ouest en est et du nord au sud) : la Courtié, la Boujassié, la Peyrotte, la Favarelle, Gourgatieu, le Roucan, la Manne, le Pré-Grand, le Candou, Cérou, Europe, Cambous, Sainte-Cécile, la Mouline, la Garrigue, la Peyre, Verrerie, Rajol, Solages, la Lande, la Benq, La Croix Haute, le Fontanas, Lendrevié, la Sapanarié, la Jinquié, Bicoq.

    Trois de ces quartiers sont classés en zone urbaine sensible : Cambous, Cérou et Europe qui constituent la ZUS Carmaux Quartiers Nord, soit 1 466 habitants[23].

    Les principaux aménagements déjà réalisés
    • En 1969, le centre historique de Carmaux (Rajol), jugé insalubre, fut détruit et remplacé par une cité HLM, un grand boulevard (boulevard Charles-de-Gaulle) et une vaste place arborée (place de la Révolution).
    • En 1980, le parc du Pré-Grand fut détruit pour accueillir une nouvelle usine d’aviation : Air Océan.
    • En 2000, la Tour de la verrerie datant de 1965 (la plus haute du Tarn avec ses 15 étages) fut démolie et remplacée par des petits immeubles modernes.
    • En 2011, un parcours de santé longeant la rivière du Cérou et reliant les parcs de la ville a été créé[24].
    • En 2012, la barre d'immeuble de la rue Gineste (80 logements) a été démolie en vue de son remplacement par 36 logements collectifs[25],[26].
    • En 2013, l'ancienne piscine municipale Caneton a été remplacée par le centre aquatique L'Odyssée.
    • En 2014, l'ancien cinéma Lido a été remplacé par le complexe cinématographique de quatre salles, Clap'Ciné, en centre-ville.
    • En 2014, les trottoirs et la voirie de l'avenue Jean-Jaurès ont bénéficié d'une réfection totale.
    • En 2015, le projet de gare multimodale, attenant à la gare SNCF historique, a vu le jour.
    Les projets d’aménagement

    La ville poursuit ses projets d'amélioration des logements sociaux et d’embellissement du centre-ville[27].

    Vue générale de Carmaux.

    Histoire

    Héraldique

    Son blasonnement est : D'azur à trois rochers d'argent, posés 2 et 1.

    Ce blason fut attribué à la paroisse de Carmaux le 20 décembre 1703. Il s'agit des armoiries de la famille de Ciron, alors seigneurs du lieu, qui les avait fait enregistrer en 1696.

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Caramons en 1125, Caramancio en 1260[28], Carmoulx au XIIIe siècle, puis temporairement Cramaux au XVIe siècle jusqu'au XIXe siècle, qui ne vient pas de cremar (brûler), mais qui est une transcription déformée de Caramaux prononcé en langue d'oc en roulant les r.

    Le toponyme Carmaux provient, sans certitude prouvée, du nom gaulois Carmantius ou Caramantius[29].

    Histoire

    La seigneurie de Carmaux relevait depuis le XIIe siècle de la châtellenie de Castelnau-de-Bonefous. En 1229, le château de Carmaux est un fief militaire de la baronnie de Monestiès. Il relève des évêques d'Albi. À cette époque, le charbon n'est pas encore la principale ressource du lieu : on y tisse surtout le chanvre, récolté sur les rives du Cérou dans ce qu'on appelle "lous cambous".

    La seigneurie de Carmaux appartenait à la famille Delpuech[30], seigneurs de Cagnac, où des affleurements de charbon étaient déjà exploités sur les bords du Cérou, puis au XVe siècle à Géraud Hébrard, seigneur de Saint-Félix, puis à ses descendants jusqu'à Hercule d'Hébrard, fils du viguier de Najac. Au début du XVIe siècle, la seigneurie est revenue à Sébastien Delpuech, seigneur de Cagnac, jusqu'en 1696.

    Jean-Baptiste de Ciron (1615 - 1684), conseiller, puis président au parlement de Toulouse de 1674 à 1724, achète la seigneurie de Carmaux. Déjà vers 1550, son aïeul Jean de Ciron[31], marchand à "Caramoulx", gérait certains puits de mine. Le fils de Jean-Baptiste, Jean-Baptiste II (1650 - 1726), est anobli par sa charge de président à mortier, et s'intitule seigneur-marquis de Carmaux. Sa fille apporte une partie de la seigneurie en dot, par son mariage en 1724 avec François Paul de Solages, et à sa famille qui rachète le complément. La terre de Carmaux est alors estimée à 250 000 livres. Antoine Paulin de Solages, fils des précédents sera dans la famille de Solages le dernier à prendre ce titre de courtoisie de "marquis de Carmaux".

    Le département du Tarn jouissait depuis le XVe siècle d'une longue tradition verrière, à travers ses verreries de la forêt domaniale de la Grésigne et de la Montagne Noire. La première était utilisée au maximum par les verriers, lors de la visite de Louis De Froidour de Sérizy, à qui Colbert confie la rédaction de l'ordonnance sur le fait des Eaux et Forêts du , aboutissant à limiter l'utilisation du bois pour les verreries.

    Le dernier frère d'Antoine Paulin, Gabriel de Solages a réussi à accroître l'importance de l'entreprise et contourner les difficultés de transport, en recourant au charbon de Carmaux, et en consommant sur place la plus grande partie de ses produits : il fit construire une verrerie à bouteilles pour laquelle il sollicita une concession, accordée par arrêt du Conseil d'État du .

    Pour la fabrication des bouteilles en verre noir, il fit appel à des verriers de la Grésigne et du Champenois, hautement qualifiés. La verrerie ira jusqu'à atteindre 800 ouvriers en 1882[32], qui constituent une corporation ouvrière privilégiée, bénéficiant de salaires élevés. Après la Révolution, il conserve le monopole des mines de charbon, qui emploient 200 personnes en 1800.

    En 1873 la Société des mines de Carmaux (SMC) devient propriétaire des houillères ; les besoins d'extraction sont importants et les effectifs de mineurs augmentent rapidement : on en dénombre 2000 en 1880 et presque 3500 en 1900[33].

    En 1892 la grande grève des mines de Carmaux éclate à la suite du licenciement de Jean-Baptiste Calvignac, ouvrier de la mine, maire de Carmaux depuis le . Les mineurs sont soutenus par Jean Jaurès qui est élu député du Tarn, comme socialiste indépendant, lors de l'élection partielle du .

    Le , au lendemain du Débarquement de Provence, la « bataille de Carmaux » est déclenchée. La garnison allemande va se rendre ; mais la ville libérée reste à la merci d'une contre-attaque allemande. Durant les deux jours suivants, fait rare dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, 2000 maquisards tiendront tête à 2500 soldats allemands et les repousseront, permettant ainsi la libération de Rodez et Albi. Première ville du Sud-Ouest libérée par ses propres moyens, Carmaux recevra la Croix de guerre.

    Le , le Centre Autorails de Carmaux reçoit le 1er autorail de la série X 2800 de la SNCF, l'X 2801. Le centre autorails de Carmaux est fermé en 1958 et ses autorails sont alors transférés à Toulouse.

    Origines et histoire

    La première verrerie de Carmaux fut inaugurée le par Gabriel de Solages, dans son domaine de Blaye. Ils avaient obtenu un arrêt du Conseil du Roi pour ce faire. Elle consommait le charbon de Carmaux. Jusque dans les années 1850, sa production ne dépassait pas les 500 000 bouteilles par an et l'entreprise comptait une centaine d'employés. En 1856, la verrerie fut louée à Eugène Rességuier (un riche marchand de bouteilles toulousain) qui fit construire en 1862 une nouvelle verrerie, la Verrerie Sainte-Clotilde, à proximité de la toute récente gare reliant Carmaux à Albi à partir de 1857 et à Toulouse à partir de 1864. Sous l'impulsion de Rességuier, cette industrie prit de l'ampleur. La Verrerie Sainte-Clotilde comptait 300 ouvriers en 1880. À la suite de différents processus de mécanisation et de l'achat de cinq nouveaux fours Siemens, elle comptait 800 employés en 1887 qui travaillaient alors au rythme des 3 × 8. La production atteignit 30 000 bouteilles par jour. La crise du phylloxera et la mécanisation portant atteinte au travail et aux salaires des verriers, ces derniers créèrent la chambre syndicale des verriers de Carmaux en 1890[34].

    Ancienne verrerie Sainte-Clotilde.

    Les grèves de 1895

    En , l'un des salariés de la Verrerie Sainte-Clotilde, Jean-Batiste Calvignac, fut licencié en raison d’une absence liée à son activité syndicale. Afin de le soutenir, les autres ouvriers répliquèrent par une grève générale qui allait durer environ quatre mois. Intransigeant, Eugène Rességuier imposa un lock-out. Malgré le soutien apporté par Jean Jaurès aux ouvriers, Rességuier parvint, avec l’appui des autorités préfectorales, à redémarrer l’usine en employant des ouvriers recrutés dans toute la France. Les anciens salariés grévistes de la verrerie décidèrent, avec l’appui de Jean Jaurès et de donateurs, de créer, en 1896, une nouvelle verrerie entièrement autogérée à Albi. Parallèlement, la Verrerie Sainte-Clotilde continua toutefois à fonctionner jusqu’en 1931. Le travail y était devenu moins artisanal en raison de la mécanisation de l’opération de soufflage.

    XXe siècle

    En août 1942, des manifestations ont lieu contre la Relève.

    Lors de la grande grève des mineurs de 1948, les mineurs sont confrontés à une répression intense. Des mineurs sont tués par la police et des corons occupés militairement. En riposte, le syndicat CGT des mines, la FNSS décide l'arrêt des opérations de sécurité des mines (dont l'exhaure). Le 19 octobre, le gouvernement fait procéder à la réquisition des personnels de sécurité, décret signé par le maire socialiste Jean Vareilles qui juge la grève trop politisée[35]. Il refuse également de faire partie du comité de soutien[36]. Après la fin de la grève, le maire accepte que le conseil municipal formule un vœu d'amnistie pour les mineurs condamnés pour fait de grève, en ayant à l'esprit que tous les mineurs condamnés l'ont été pour des faits connexes, et que donc son vœu n'a aucune portée pratique dans le département[37].

    Pendant cette grève, la solidarité ouvrière joue à plein, les dons alimentant des soupes populaires servies à des milliers de personnes quotidiennement à Carmaux[38]. Les instituteurs de Carmaux font une collecte de 84 000 FF[39] et les mineurs reçoivent encore 25 tonnes de pommes de terre des paysans de la Corrèze et 2 000 litres de vin des viticulteurs de l'Hérault[40]. Les 36 enfants de 17 familles sont accueillis par des personnes solidaires à Toulouse[41]. Plus tard, avec la répression impitoyable, les familles de six mineurs condamnés à la prison pour fait de grève reçoivent une aide de la CGT compensant la perte de salaire, qui envoie aussi un peu d'argent aux prisonniers pour leur permettre de cantiner[42]. La libération de deux d'entre eux donne encore lieu à un rassemblement d'une trentaine de personnes le 21 février[43]. Et alors que la reprise du travail était effective pour 60 % des mineurs le 20 novembre, une étude des Houillères relève que les deux tiers des Espagnols sont encore grévistes, et recommande de les écarter des postes des postes de représentation des ouvriers[44]. Plusieurs groupes de mineurs polonais sont expulsés, eux aussi pour fait de grève, ainsi qu'un mineur italien, dont la mère âgée de 80 ans reste en France : son loyer est payé par la CGT[45]. Un total de 26 mineurs licenciés sont indemnisés par la CGT pendant des durées allant de quelques jours à plusieurs mois[46]. D'autres mineurs sont rétrogradés (27)[47].

    Politique et administration

    Avant la Révolution de 1789, la communauté de Carmaux dépend de la sénéchaussée de Toulouse et du diocèse d'Albi. En 1790, la commune de « Crameaux » est rattachée au nouveau canton de Valderiès, district d'Albi.

    La commune de Carmaux devient provisoirement chef-lieu de canton le 2 décembre 1790 composé des communes de Carmaux, Sainte-Gemme, Blaye, Labastide-Gabausse, Rosières, Saint-Benoît et Taïx. En l'an X de la République (1802), le canton de Carmaux est supprimé et la commune est rattachée au canton de Monestiés, arrondissement d'Albi.

    Loi du 7 juillet 1889, création du canton de Carmaux avec le rattachement des communes de Labastide-Gabausse, Rosières, Saint-Benoît rattachées auparavant au canton de Monestiés.

    Sécurité

    Le taux de criminalité de la circonscription de police de Carmaux est de 31,41 actes pour 1000 habitants[48]. S’il est légèrement supérieur à celui du département du Tarn (25,0/1000), il reste toutefois nettement inférieur à ceux des principales communes du département : Albi (49,30/1000), Castres (61,28/1000), Mazamet (47,07/1000), Graulhet (42,98/1000), et à la moyenne nationale (57,29/1000). Le taux d’élucidation des affaires par la police de Carmaux est l’un des plus forts du département, soit 50,90 %, contre une moyenne nationale de 37,61 % et départementale de 31,4 %.

    Jumelages

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[49],[Note 6]

    En 2018, la commune comptait 9 641 habitants[Note 7], en diminution de 0,49 % par rapport à 2013 (Tarn : +1,75 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    8491 0401 5181 4401 7651 8812 1432 5202 678
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    3 7434 0434 7585 0106 1606 9058 0599 59110 068
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    10 95610 89411 06411 27311 60711 12910 44811 13611 485
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    14 56514 75513 20812 11310 95710 23110 2739 9339 356
    2018 - - - - - - - -
    9 641--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[50] puis Insee à partir de 2006[51].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Évolution du rang de la commune
    selon la population municipale des années : 1968[52] 1975[52] 1982[52] 1990[52] 1999[52] 2006[53] 2009[54] 2013[55]
    Rang de la commune dans le département 4 5 5 5 6 5 6 7
    Nombre de communes du département 326 324 324 324 324 323 323 323

    Avec 10 116 habitants, Carmaux est la sixième commune du Tarn la plus peuplée. Toutefois, son unité urbaine[56] de 17 327 habitants[57] la classe au quatrième rang des agglomérations tarnaises, derrière Albi, Castres et Mazamet.

    Économie

    À l’instar d’un grand nombre de villes industrielles, Carmaux a connu une crise économique sans précédent, des années 1970 jusqu’à la fin des années 1990, en raison du déclin puis de la cessation de l’industrie charbonnière. Depuis les années 2000, elle connaît un nouveau dynamisme économique, malgré une reconversion difficile :

    Pour la reconversion du site de la mine à ciel ouvert, les élus locaux ont choisi un pôle multiloisirs, Cap'Découverte inauguré en juin 2003. Cependant, la fréquentation s’est avérée insuffisante par rapport aux prévisions ayant motivé le projet et sa gestion a été sévèrement critiquée en 2005 par la Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées, puis par la Cour des comptes.

    CCA International Carmaux (anciennement Qualiphone), comptant près de 700 salariés (le deuxième employeur privé du Tarn après Pierre Fabre, et l’un des plus grands centres d’appels de France[58]), s’est implanté sur la commune en mai 2002.

    Deux nouvelles zones commerciales ont ouvert en 2009 (avenue de l’Europe) et 2010 (avenue Jean-Baptiste-Calvignac).

    La démographie de Carmaux atteste ce nouvel essor économique, l’agglomération ayant vu sa population augmenter au dernier recensement de 2006, pour la première fois depuis 1962[59].

    Fiscalité locale

    L'imposition des ménages et des entreprises à Carmaux en 2009[60]
    TaxePart communalePart intercommunalePart départementalePart régionale
    Taxe d'habitation (TH)13,97 %0,00 %9,39 %0,00 %
    Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB)30,51 %0,00 %20,42 %4,72 %
    Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB)99,35 %0,00 %68,37 %11,23 %
    Taxe professionnelle (TP)00,00 %20,63 %16,17 %4,12 %

    La taxe professionnelle est perçue par la communauté de communes du Carmausin.

    Lieux et monuments

    Bâtiments de la ville

    Parcs et jardins de la ville

    • Parc du Pré Grand (1924 - 1977) ; construit par la Société des Mines de Carmaux, transféré au Houillères du Bassin d'Aquitaine en 1946 puis aux Houilleres du Bassin Centre-Midi et vendu à la commune de Carmaux en 1978 qui l'a transformé en zone industrielle.
    • Parc de la Verrerie et son île, appartenant au Domaine de la Verrerie. Une statue de Paul Niclausse représentant Ludovic de Solages y est exposée.
    • Parc du Candou (1927) ; construit par la Société des Mines de Carmaux, transféré au Houillères du Bassin d'Aquitaine en 1946 puis aux Houillères du Bassin Centre-Midi et vendu à la commune de Carmaux en 1978.
    • Parc Jean-Jaurès, ou parc de la Sérinié (1933).
    • Jardins privés en bordure du Cérou.

    Les alentours

    Vie locale

    Enseignement

    Carmaux est dotée de plusieurs écoles primaires, d’un collège en centre-ville (collège Victor-Hugo), et d’un complexe scolaire comprenant : un collège (collège Augustin-Malroux) ; un lycée d’enseignement général (lycée Jean-Jaurès) ; un lycée professionnel (lycée Aucouturier). Les lycées et le collège Augustin-Malroux sont situés sur le territoire de la commune de Blaye-les-Mines. En matière d’enseignement supérieur, Carmaux accueille en partie l’École nationale supérieure des mines d'Albi-Carmaux.

    En ce qui concerne l'enseignement artistique, Carmaux dispose notamment d'une antenne du conservatoire de musique et de danse du Tarn.

    Infrastructures

    Événements culturels

    Infrastructures

    Carmaux possède une salle omnisports (située près du parc du Candou), un stade (stade Jean-Vareilles), une base nautique (lac de la Roucarié), des terrains et clubs de rugby, football, tennis, handball, basket-ball, musculation, une piscine, un skatepark (Cap'Découverte), etc.

    Événements sportifs

    • National de Pétanque, se déroulant chaque mois d’août au parc du Candou.

    Anecdotes

    Club de rugby à XV, l'US Carmaux évoluant actuellement en promotion honneur. L'USC Rugby a été sacrée championne de France de 1re division en 1951, inscrivant ainsi le nom de Carmaux sur le bouclier de Brennus. Ce club fut également champion de France de 2e et 3e division, ainsi qu'en junior.

    Santé

    La commune de Carmaux est dotée d'un hôpital, la polyclinique Sainte-Barbe.

    Gastronomie

    L'échaudé triangulaire à base de pâte à pain anisée est une spécialité de la ville de Carmaux.

    Loisirs

    Événements divers

    Personnalités liées à la commune

    Statue de Jean Jaurès, né à Castres, député de Carmaux.
    Joueurs de rugby à XV

    Voir aussi : Catégorie:Naissance à Carmaux

    Divers

    Carmaux au cinéma

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    5. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    6. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes

    Références

    1. Distances orthodromiques arrondies au kilomètre
    2. Carte IGN sous Géoportail
    3. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    4. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    5. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    6. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    7. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    8. « Station météofrance Albi - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    9. « Orthodromie entre Carmaux et Le Sequestre », sur fr.distance.to (consulté le ).
    10. « Station météofrance Albi - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr.
    11. « Orthodromie entre Carmaux et Le Sequestre », sur fr.distance.to (consulté le ).
    12. « Station météorologique d'Albi - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique d'Albi - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    16. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Unité urbaine 2020 de Carmaux », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    18. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    19. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    20. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Albi », sur insee.fr (consulté le ).
    21. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    22. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    23. Recensement de 2006
    24. Article de La Dépêche - parcours santé
    25. Article de La Dépêche - démolition barre rue Gineste
    26. Appel d'offres
    27. Article de La Dépêche
    28. E.Nègre, Les noms de lieux du Tarn, 1959.
    29. Toponymie du pays d'Oc
    30. voir Les origines de la commune de Cagnac-les-Mines
    31. voir Compagnie minière de Carmaux, découverte du charbon et la famille de Ciron
    32. Site du Musée du Verre
    33. Site Carmaux on Line
    34. Carmaux : un exemple dans la révolution industrielle
    35. Jean-Louis Vivens, Conflit social ou affrontement politique ? La grève des mineurs en France en 1948 sous les angles de la solidarité ́et de la répression, mémoire de Master 2, 2015, p. 67.
    36. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 87.
    37. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 184.
    38. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 91.
    39. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 90.
    40. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 98.
    41. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 120.
    42. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 135 et 137.
    43. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 139.
    44. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 142.
    45. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 144 et 147.
    46. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 162.
    47. Jean-Louis Vivens, op. cit., p. 167.
    48. Tous les chiffres donnés dans ce chapitre sont issus des statistiques de 2008, fournies par le site web de l'Assemblée Nationale,
    49. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    50. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    51. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    52. INSEE, « Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2012 (1990 à 2012 pour les DOM) », sur insee.fr, (consulté le ).
    53. INSEE, « Populations légales 2006 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    54. INSEE, « Populations légales 2009 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    55. INSEE, « Populations légales 2013 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    56. Cette unité urbaine est constituée de Carmaux, Blaye-les-Mines, Saint-Benoît-de-Carmaux, Le Garric et Rosières
    57. Recensements INSEE 2006 et 2007
    58. Article de La Dépêche sur CCA International
    59. Évolution démographique de l'unité urbaine de Carmaux
    60. (fr) « Impôts locaux à Carmaux ».
    61. Monuments Historiques et Immeubles protégés sur Carmaux
    62. Chronologie des luttes anti-carcérales en France de 1971 à 1989

    Voir aussi

    Bibliographie

    Ouvrages de référence
    • Louis Calmels, De Carmaux médiéval à Monestiés Combefa et au Néo-Carmausin, Imprimerie P. Carrère, 1932
    • Rolande Trempé, Les mineurs de Carmaux (1848-1914) (2 volumes), Éditions Ouvrières, 1971
    • Patrick Trouche, Sept siècles d'exploitation du charbon dans le pays carmausin, préface de Rolande Trempé, Association Histoire des mines du Carmausin, Blaye-les-Mines, 1980
    • Joan Wallach Scott, Les verriers de Carmaux, traduit de l'anglais par Thérèse Armingon, Flammarion, 1982
    • Jean-François Kowalik, Pierre-Christian Guiollard, Aimé Malphettes, Mineurs de fond au XXe siècle dans les houillères du bassin de Carmaux-Albi (Tarn), Éditions Guiollard, 2005
    Autres ouvrages
    • Jean Guirado, Dernières lueurs souterraines, Vent Terral, 2005
    • Gérard Gorgues, Une histoire des mines de Carmaux, Éditions Hersoc, 2002
    • Jean Vareilles, Carmaux des origines au XXe siècle, Vent Terral, 1992

    Articles connexes

    Liens externes

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