Bailleul-le-Soc

Bailleul-le-Soc est une commune française située dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France. Ses habitants sont appelés les Bailleulois et les Bailleuloises.

Bailleul-le-Soc

Tour carrée de la ferme d'Éraine.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Oise
Arrondissement Clermont
Intercommunalité Communauté de communes de la Plaine d'Estrées
Maire
Mandat
Wilfrid Blois
2020-2026
Code postal 60190
Code commune 60040
Démographie
Gentilé Bailleulois, Bailleuloises
Population
municipale
643 hab. (2018 )
Densité 45 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 25′ 04″ nord, 2° 34′ 43″ est
Altitude Min. 84 m
Max. 145 m
Superficie 14,14 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Estrées-Saint-Denis
Législatives Septième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Bailleul-le-Soc
Géolocalisation sur la carte : Oise
Bailleul-le-Soc
Géolocalisation sur la carte : France
Bailleul-le-Soc
Géolocalisation sur la carte : France
Bailleul-le-Soc

    Géographie

    Localisation

    Communes limitrophes

    La commune de Bailleul-le-Soc se situe à 57 kilomètres au sud d'Amiens, à 36 kilomètres à l'est de Beauvais, à 18 kilomètres à l'ouest de Compiègne et à 64 kilomètres au nord de Paris[1].

    Topographie et géologie

    La commune s'étend entre 84 et 145 mètres au-dessus du niveau de la mer. La mairie du village se situe à 121 mètres d'altitude. Le point le plus élevé se situe au lieu-dit Derrière Eloge à limite nord-ouest du territoire avec Fouilleuse. Le point le plus bas se trouve à la limite nord-est du territoire, au niveau de la rencontre des limites communales de Estrées-Saint-Denis et de Rouvillers. Le chef-lieu Bailleul-le-Soc se situe entre 130 et 118 mètres d'altitude, le hameau d'Éraine entre 113 et 101 mètres, le hameau d'Éloges-les-Bois à 138 mètres, la ferme d'Ereuse à 121 mètres et la ferme de Saint-Julien-le-Pauvre à 118 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le terroir se trouve sur une vaste plaine ponctuée de quelques vallons tel la Tranchée de Saint-Julien et le Fond de la Motte au sud et la Fosse des Essarts à l'ouest[2].

    Il s'agit d'une grande commune dont le territoire est découvert et dépourvu d'eau[3]. La craie occupe le pays de Bailleul-le-Soc[4], formant la limite avec le plateau de Picardie[5]. Les terres sont recouvertes d'un diluvium argileux, roux ou brunâtre, compacte, ayant ordinairement plusieurs mètres d'épaisseur. Les cailloux sont accumulés au fond de cette couche dans le voisinage de la roche crayeuse. Cette espèce de sol constitue la plaine de Bailleul-le-Soc, on la voit à Saint-Julien-le-Pauvre et Éreuse[4]. La commune se trouve en zone de sismicité 1, c'est-à-dire très faiblement exposée aux risques de tremblement de terre[6].

    Hydrographie et eau potable

    Aucun cours d'eau ne traverse la commune. Plusieurs mares se trouvent sur le territoire : au bord de la D 101 à l'est du village, près d'Éloges-les-Bois, au hameau d'Éraine, près de la ferme d'Ereuse et au sud de la ferme de Saint-Julien-le-Pauvre. Deux châteaux d'eau, l'un à Éloges-les-Bois et l'autre au nord du chef-lieu, contribuent au service en eau potable de la commune. Une station de pompage se trouve également au nord du village[2]. Une partie du fond des Essarts se situe au-dessus d'une nappe phréatique sous-affleurante[7].

    Voies de communications et transports

    La commune est desservie par quatre routes départementales : la D 75, la D 101, la D 152 et la D 161 : la route départementale 75, reliant Rieux à Rouvillers, arrive sur le territoire par le sud et pénètre dans le village par la rue Marquenelle. Elle quitte le village par la Grande-Rue puis traverse le hameau d'Éraine par l'allée des Acacias. La route départementale 101, débutant à Bulles et se terminant à Estrées-Saint-Denis, arrive depuis l'ouest en passant à Éloges-les-Bois, puis entre dans le village par la rue du Chat. Elle croise ensuite la D 75 puis quitte le chef-lieu par la rue des Charrons avant de rejoindre Estrées-Saint-Denis. La route départementale 152, reliant Montgérain à Blincourt, passe à Éraine où elle croise la D 75 puis aux fermes d'Ereuse et de Saint-Julien-le-Pauvre où son itinéraire croise la D 101 entre ces deux sites. La route départementale 161, débutant à Catenoy, rejoint la D 75 au sud de Bailleul-le-Soc. Plusieurs routes communales traversent le territoire communal : entre Éraine et Estrées-Saint-Denis, entre Ereuse et Bailleul-le-Soc[2].

    La gare la plus proche de la commune est celle d'Estrées-Saint-Denis à 4,8 kilomètres à l'est sur la ligne d'Ormoy-Villers à Boves reliant en partie Compiègne à Amiens[1]. Située sur la ligne de Creil à Jeumont, la gare de Pont-Sainte-Maxence se trouve à 12,7 kilomètres au sud[1].

    La commune est desservie par le réseau Atriom du Compiègnois du conseil général de l'Oise par la ligne 33C d'Estrées-Saint-Denis à Compiègne ainsi que par une ligne de transports scolaires vers le collège d'Estrées-Saint-Denis et une seconde vers les établissements secondaires de l'agglomération de Clermont[8]. Bailleul-le-Soc est relié par deux navettes de regroupement pédagogique intercommunal aux communes de Cressonsacq, Beaupuits, Grandvillers-aux-Bois et Rouvillers par le hameau d'Éraine[9],[10].

    L'aéroport de Beauvais-Tillé se trouve à 34 km à l'ouest de la commune et l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle se trouve à 46 km au sud[1]. Il n'existe aucune liaison entre la commune et ces aéroports par des transports en commun.

    Le circuit n° 6 de cyclotourisme de l'Oise passe à Éraine[11].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[12]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[13].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[14]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[12]

    • Moyenne annuelle de température : 10,3 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3,1 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 3,2 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 14,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 697 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,4 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[16] complétée par des études régionales[17] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Airion », sur la commune d'Airion, mise en service en 1989[18] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[19],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 10,9 °C et la hauteur de précipitations de 663,5 mm pour la période 1981-2010[20]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 4], « Beauvais-Tillé », sur la commune de Tillé, mise en service en 1944 et à 34 km[21], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[22] à 10,6 °C pour 1981-2010[23], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[24].

    Milieux naturels

    Hormis les espaces bâtis, qui représentent 51 hectares de la superficie (3,5 %), la commune se compose à 90,6 % de cultures sur 1 306 hectares. L'ensemble des espaces boisés que sont les bois d'Eraine et d'Eloge ainsi que les quelques parcelles au nord-ouest et près de la ferme de Saint-Julien-le-Pauvre totalisent 71 hectares, soit 5 % du territoire. Les vergers et prairies totalisent 14 hectares[25],[2].

    Urbanisme

    Typologie

    Bailleul-le-Soc est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[26],[27],[28].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire regroupe 1 929 communes[29],[30].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (94 %), forêts (3,5 %), zones urbanisées (2,5 %)[31].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[32].

    Hameaux et lieux-dits

    La commune est composée de cinq hameaux[2] :

    • Bailleul-le-Soc, chef-lieu au centre du territoire ;
    • Éraine, au nord-est ;
    • Eloge-les-Bois, au nord-ouest ;
    • Ereuse, à l'est ;
    • La ferme de Saint-Julien-le-Pauvre, au sud-est.

    Morphologie urbaine

    Le village de Bailleul, situé au milieu d'une grande plaine, comprenait en 1890 150 maisons aux habitations regroupées en plusieurs rues partant d'une place appelée place de la Ville : les principales rues étaient la rue d'En-Bas, la Grande-Rue, la rue Neuve, la rue du Chat et la rue de la Marquenelle[a 1]. Éraine est un hameau placé au nord de Bailleul-le-Soc, (qui comprenait 32 maisons en 1890) aux habitations disposées en une large rue[a 2]. Aujourd'hui, le village se compose des rues suivantes : la rue du Chat, la rue Lambine, la rue Neuve, la rue de la Chapelle-Lorette, la route d'Ereuse, la Grande-Rue, la rue des Ongres, la rue des Charrons et de la rue Marquenelle[2].

    Toponymie

    La commune porta différents noms au cours de son histoire : « Ballol » au XIIe siècle, « Bailluel » en 1187, « Baillol » en 1199, « Baillol-le-Chotte » en 1357, « Bailleul-le-Sot » en 1373 puis « Bailleul-le-Socq » au XVIIe siècle venant du latin « Baillolium siccum ». Le village aurait pris son nom, d'après certains étymologistes, du celtique « bali », avenue d'arbres, d'où le diminutif « baliolum », petite avenue. D'autre part, on pourrait voir dans Bailleul la racine « baille », « baillum », lieu fermé de palissades[a 1]. La ville a été nommée d'après la palissade qui l'entourait.

    Le hameau d'Éraine s'appelait « Airaines » en 1285, puis « Érenne » et « Éreines ». La ferme d'Éreuse se nommait « Errosia » en 1145, « Arrosie » et « Errosie » vers 1150,« Arreuses » en 1206 et « Erreuses » en 1228. Si on voulait écrire correctement le nom d'Éloges-les-Bois, il faudrait l'appeler les « Loges-du-Bois », ou les « Loges-d'Éreuse » : ce sont les deux noms sous lesquels ce hameau a été désigné du XIIIe au XVIe siècle. On avait l'habitude de dire « la Grange-des-Loges », si bien qu'on ne tarda pas à perdre de vue l'origine de l'appellation et à écrire : « la Grande-d'Éloges », orthographe qui a persisté. Les loges étaient, à l'origine, des cabanes construites de planches et de branchages dans les bois défrichés[a 3].

    Histoire

    Moyen Âge et Renaissance

    À côté de l'abbaye de Saint-Denis, qui, au XIIe siècle, était la propriétaire du bois appelé la forêt de Saint-Denis, d'autres religieux vinrent défricher la contrée, qui resta entièrement boisée jusqu'en 1150. Les plus anciens possesseurs de l'autre partie de ces bois furent les moines de l'abbaye de Saint-Wandrille, près de Rouen ou plutôt les religieux d'un de leurs prieurés, fondé en 693 à Rivecourt par le roi Childebert en l'honneur de saint Wandrille : ce fut sans doute ce roi ou l'un de ces successeurs qui donna à ce prieuré le bois qui prit depuis le nom de forêt de Saint-Wandrille. Vers le milieu du XIIe siècle, les religieux de Saint-Wandrille cédèrent leurs droits sur ces bois à l'abbaye d'Ourscamp, qui y construisit presque aussitôt les fermes d'Éreuse et d'Éloges. La seconde moitié du XIIe siècle fut employée par les moines d'Ourscamp à défricher leur nouvelle acquisition. Quand tout le bois fut converti en terre labourable, ils s'agrandirent par donations ou des ventes que passèrent à leur profit les seigneurs voisins et particulièrement les seigneurs de Cressonsacq, si bien qu'en 1384 les religieux d'Ourscamp, dans leurs trois granges d'Éreuse, d'Éloges et de Saint-Julien, cultivaient 234 muids de terre, ou plutôt 174 muids, puisque 60 muids étaient demeurés en friche depuis 50 ans. Le bois d'Éraine est le seul vestige de cette antique forêt qui ait échappé à la charrue des moines[a 2]. La ferme d'Éreuse fut fondée en 1140 par les religieux d'Ourscamp, qui défrichaient les bois dont ils étaient devenus depuis peu les possesseurs : cette ferme ou grange, avec les 120 muids de terre qui en dépendaient, demeura aux mains des moines de cette abbaye jusqu'à la Révolution[a 3]. La seigneurie de Bailleul appartenait à l'abbaye de Saint-Denis : les biens et la seigneurie qu'elle possédait dans ces contrées lui avaient été données par le roi Dagobert Ier. Les comtes de Clermont conservèrent jusqu'au XIIIe siècle à Bailleul et aux environs des serfs, des droits de justice et de rouage, indivis avec l'abbaye de Saint-Denis, à laquelle ils cédèrent leurs droits à cette époque. Une enquête, en 1313, établit que l'abbaye avait eu de tout temps toute justice à Bailleul, Éreuse et Éloges, et un arrêt du Parlement la maintenait dans ce droit. L'église paroissiale, sous l'invocation de saint Denis. Le curé était à la nomination de l'évêque de Beauvais, les grosses dîmes appartenaient à l'abbaye de Saint-Denis[a 1]. Les terres qui avoisinaient la ferme d'Éloges-les-Bois furent défrichées, près d'un siècle après celles qui entouraient Éreuse, également par les moines d'Ourscamps, qui les conservèrent jusqu'en 1599. À cette époque, l'abbaye dut mettre en vente un certain nombre de ces propriétés : la ferme d'Éloges en fut alors aliénée. La ferme ou cens de Saint-Julien-le-Pauvre, au sud-est de Bailleul, appartint aussi longtemps à l'abbaye d'Ourscamp, qui la vendit en 1599[a 4].

    Époque moderne

    Bailleul-le-Soc, carte de Cassini.

    La seigneurie de la Tour-d'Éraine, ainsi nommée d'une tour carré qui flanquait le château, appartenait au XVIIe siècle à la famille de la Mothe-Houdancourt, propriétaire de la terre du Fayel : elle fut acquise vers 1690 par Antoine de Belleval, qui la transmit à ses descendants. En face de la ferme d'Éraine s'élève une chapelle, dédiée à saint Antoine de Padoue : en 1664 et 1663, le curé de Bailleul dut s'y transporter plusieurs fois pour dire la messe de la paroisse, qu'il avait été impossible de célébrer dans l'église de Bailleul, à cause des discussions et rixes qui avaient eu lieu entre les receveurs du seigneur d'Éraine et de l'abbaye de Saint-Denis, au sujet de la préséance dans les processions et de l'occupation du premier banc dans l'église[a 2]. La ferme d'Éloges-les-Bois était, au milieu du XVIIe siècle, entre les mains de Roger du Plessis-Liancourt, duc de La Roche-Guyon, seigneur de Liancourt, qui en fit don à l'hospice de Liancourt qu'il venait de fonder. En 1789, elle appartenait à la duchesse d'Estissac, représentant l'une des branches de la famille de La Rochefoucauld. À l'intérieur de la cour de la ferme se trouvait une chapelle fondée en 1357 par Jeanne de Trie, dame de Livry et d'Hodenc-en-Bray. Les trois fermes d'Éreuse, Éloges et Saint-Julien dépendaient, pour le spirituel, de la paroisse de Bailleul. En 1738, on les sépara pour les impositions, et on fit pour elles un rôle particulier qu'elles conservèrent en jusqu'en 1789[a 4]. Cette localité fut particulièrement éprouvée au XVIIIe siècle par les épidémies : en 1748, la fièvre muqueuse y sévit avec une telle violence que la population entière fut atteinte et qu'il en périt un tiers. La contagion, devenue générale, inspirait une telle frayeur, qu'on ne put pendant quelque temps trouver un prêtre pour administrer les mourants. En 1779, une nouvelle épidémie de fièvre muqueuse : la maladie commença dans les maisons voisines des mares et s'étendit ensuite vers l'ouest. Elle emporta, en deux mois, 19 adultes et 28 enfants, presque tous de la classe indigente[33]. Un rapport sur les épidémies, rédigé en 1788, attribue particulièrement l'insalubrité de Bailleul aux fossés où l'on faisait rouir les chanvres, et déclare qu'on peut rapporter à cette cause la plupart des maladies qui règnent en ce lieu. Il faut ajouter les trois mares d'eau stagnante qui servent à abreuver les bestiaux, le cimetière qui entoure l'église paroissiale, située au milieu du village, peut aussi donner naissance à différentes épidémies, dans une paroisse où les inhumations sont fréquentes[a 1].

    Époque contemporaine

    En 1789, la seigneurie d'Éraine était à Jean-François-Anselme Pasquier, comte de Franclieu, qui s'intitulait seigneur d'Éraine, Fouilleuse et Bailleul, mais qui, en réalité, ne possédait à Bailleul-le-Soc que les fiefs de la Salle et du Metz, la seigneurie de la paroisse étant toujours à l'abbaye de Saint-Denis. Le comte de Franclieu ayant émigré au mois de mai 1791, ses biens furent confisqués et vendus. La ferme d'Éraine fut divisée en 61 lots, qui furent acquis par 40 particuliers. La ferme de Bailleul, qui lui appartenait aussi, fut répartie en 70 fois, que se partagèrent les laboureurs du pays[a 2]. Le , l'exploitation d'Éreuse fut adjugée au duc de La Rochefoucauld-Liancourt, député à l'assemblée nationale, pour 465 400 livres : mais l'acquéreur ne tarda pas à émigrer, si bien que, le , il fut procécé à une nouvelle vente sur folle-enchère, à la suite de laquelle la ferme d'Éreuse fut adjugée moyennant 802 500 livres. Il y avait au XIXe siècle à Éreuse deux fermes qui se partageaient les terres des moines d'Ourscamp[a 4]. Bailleul fut le chef-lieu d'un canton comprenant 33 communes, du 23 vendémiaire an X au 26 ventôse an XI. Le village fut pillé pendant l'invasion de 1815[a 1]. Il y avait encore, au milieu du XIXe siècle, trois moulins à vent sur le territoire de Bailleul, mais ils avaient depuis perdu leurs ailes et étaient devenus des habitations. En 1890, l'agriculture était la principale occupation des habitants. Il fallait cependant mentionner la couture des gants, à laquelle étaient encore employées 52 femmes en 1886[a 4]. La population de la commune était répartie de la manière suivante : 495 habitants à Bailleul-le-Soc, 116 habitants à Éraine, 25 à la ferme de Saint-Julien-le-Pauvre, 19 à Éreuse, 3 à Éloges et 12 habitants aux différents moulins à vent[a 5].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1840 1846 Nicolas Comes Gabriel Hallot    
    1847 1870 Charles Florent Dupressoir    
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 2008 Pierre Lagache DVD  
    mars 2008 2014 Yvon Dhamy UMP  
    4 avril 2014[34] 2020 Jean-Louis Lucas DVG  
    2020 En cours Wilfrid Blois    

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[36].

    En 2018, la commune comptait 643 habitants[Note 7], en diminution de 1,23 % par rapport à 2013 (Oise : +1,44 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    728660762695709704686688696
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    657705669691688665755647700
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    649672638576562565579546503
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    504463414431571648657659661
    2013 2018 - - - - - - -
    651643-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[37] puis Insee à partir de 2006[38].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (14,1 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (17,5 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (50,4 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 49,6 % d’hommes (0 à 14 ans = 19,8 %, 15 à 29 ans = 18,9 %, 30 à 44 ans = 24,7 %, 45 à 59 ans = 22,3 %, plus de 60 ans = 14,4 %) ;
    • 50,4 % de femmes (0 à 14 ans = 22,2 %, 15 à 29 ans = 17,7 %, 30 à 44 ans = 25,5 %, 45 à 59 ans = 20,7 %, plus de 60 ans = 13,8 %).
    Pyramide des âges à Bailleul-le-Soc en 2007 en pourcentage[39]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,0 
    90  ans ou +
    0,9 
    4,9 
    75 à 89 ans
    6,0 
    9,5 
    60 à 74 ans
    6,9 
    22,3 
    45 à 59 ans
    20,7 
    24,7 
    30 à 44 ans
    25,5 
    18,9 
    15 à 29 ans
    17,7 
    19,8 
    0 à 14 ans
    22,2 
    Pyramide des âges du département de l'Oise en 2007 en pourcentage[40]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,2 
    90  ans ou +
    0,8 
    4,5 
    75 à 89 ans
    7,1 
    11,0 
    60 à 74 ans
    11,5 
    21,1 
    45 à 59 ans
    20,7 
    22,0 
    30 à 44 ans
    21,6 
    20,0 
    15 à 29 ans
    18,5 
    21,3 
    0 à 14 ans
    19,9 

    Enseignement

    En matière d'enseignement primaire, les enfants sont scolarisés au sein d'un regroupement pédagogique intercommunal associant les communes de Bailleul-le-Soc, Cressonsacq, Rouvillers et Grandvillers-aux-Bois dans lequel chaque village conserve son école.

    En , 150 élèves fréquentent le regroupement. Une cantine a été créée ainsi qu'une bibliothèque, une salle informatique et une salle d'accueil périscolaire[41].

    Lieux et monuments

    Monuments historiques

    La commune compte trois monuments historiques sur son territoire.

    • La Ferme d'Éraine : la grange, la tour carrée, le puits, les parties du mur d'enceinte et le portail sont inscrits monument historique depuis le [42].
    • La Ferme d'Éreuse : grange inscrite monument historique depuis le [43].
    • La Ferme de Saint-Julien-le-Pauvre : le portail, la grange, les façades et toitures des écuries et de la chapelle sont inscrits monument historique depuis le [44].

    Autres éléments du patrimoine

    • Église Saint-Denis : c'est une construction de deux époques : le chœur, avec ses sept longues fenêtres gothiques et ses larges contreforts, date du XVIe siècle. Le portail, la nef et le clocher furent rebâtis en 1753. Les voûtes ont été remplacées en 1829 par un plafond. L'église de Bailleul-le-Soc possède une parcelle de la vraie croix, qui lui a été donnée par MMe de Franclieu[a 1]. Elle contient plusieurs groupes sculptés du XVe siècle classés monument historiques tel une Vierge de Pitié, un cavalier et son soldat, la Vierge, saint Jean et sainte Madeleine ainsi que de la prophétesse Anne et du grand prêtre Siméon[45].
    • Chapelle Saint-Antoine-de-Padoue : chapelle au hameau d'Éraine.
    • Chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (ou de Lorette) : Petite chapelle à l'entrée du village sur la route d'Ereuse.

    Personnalités liées à la commune

    • Thérèse-Angélique de Pasquier de Franclieu, ancienne religieuse de l'abbaye de Chelles, abbesse de l'Abbaye Notre-Dame d'Yerres de 1770 à 1792, morte dans sa famille, à Éraine hameau, de Bailleul-le-Soc le , à l’âge de 84 ans, et inhumée à Bailleul-le-Soc (Oise)

    Héraldique

    Blason
    Écartelé en sautoir: au 1er une couronne accompagnée en pointe du nombre « 636 », au 2e une tête d'ours mouvant de la partition, au 3e une tour couverte et girouetté avec son avant-mur dextre mouvant de la partition, au 4e au mont de deux coupeaux sommé de deux socs appointés en chevron renversé; sur le tout, un clou de la Passion accosté de deux crosses adossées[46].
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[15].
    3. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    4. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Ouvrages

    • A. Debauve et E. Roussel, Clermont et ses environs, Res Universalis, , 160 p.
    1. p. 31
    2. p. 32
    3. p. 32 et 33
    4. p. 33
    5. p. 34

    Autres sources

    1. « orthodromie : distance à vol d'oiseau », sur le site lion1906.com, site personnel de Lionel Delvarre (consulté le ).
    2. « Carte 1/15 000e » sur Géoportail..
    3. Louis Graves, Précis statistique sur le canton de Clermont, arrondissement de Clermont (Oise), 1838, 211 pages, page 56
    4. Louis Graves, Précis statistique sur le canton de Clermont, arrondissement de Clermont (Oise), 1838, 211 pages, page 12 et 13
    5. Histoire de Clermont-en-Beauvaisis, des origines à nos jours, Claude Teillet, 1995, page 13, Office d'édition du livre d'histoire
    6. « Géorisques : Mieux connâitre les risques sur le territoire - Bailleul-le-Soc », sur www.georisques.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Carte de remontée des nappes », sur www.innondationsnappes.fr (consulté le ).
    8. « Transports en commun à Bailleul-le-Soc (carte, lignes et arrêts) », sur Oise mobilité (consulté le ).
    9. « Navettes de regroupement pédagogique intercommunal », sur Oise mobilité (consulté le ).
    10. « Navettes de regroupement pédagogique intercommunal », sur Oise mobilité (consulté le ).
    11. « Circuit cyclotouristique "Entre plateau picard et marais de Sacy" », sur www.veloenfrance.fr (consulté le ).
    12. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    13. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    14. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    15. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    16. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    17. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - », sur www.observatoireclimat-hautsdefrance.org (consulté le )
    18. « Station Météo-France Airion - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    19. « Orthodromie entre Bailleul-le-Soc et Airion », sur fr.distance.to (consulté le ).
    20. « Station Météo-France Airion - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    21. « Orthodromie entre Bailleul-le-Soc et Tillé », sur fr.distance.to (consulté le ).
    22. « Station météorologique de Beauvais-Tillé - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    23. « Station météorologique de Beauvais-Tillé - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    24. « Station météorologique de Beauvais-Tillé - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    25. « Synthèse des zonages du patrimoine naturel et paysager, de la faune, de la flore et des habitats naturels sur la commune de Bailleul-le-Soc », sur www.donnees.picardie.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
    26. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    27. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    28. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    29. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Paris », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    30. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    31. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    32. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    33. Selon Louis Graves
    34. « Clermontois : les nouvelles installations », Le Bonhomme picard, édition de Clermont, no 3284, , p. 6 (ISSN 1144-5092).
    35. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    36. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    37. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    38. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    39. « Évolution et structure de la population à Bailleul-le-Soc en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    40. « Résultats du recensement de la population de l'Oise en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    41. Sylvie Molines, « Terminée la cantine à la salle des fêtes : Les élèves disposent désormais d'une salle de restauration. Mais aussi d'un périscolaire », Courrier picard, édition Oise, , p. 12.
    42. « Ferme d'Eraine », notice no PA00114490, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    43. « Ferme d'Éreuse », notice no PA00114490, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    44. « Ferme de Saint-Julien-le-Pauvre », notice no PA00114490, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    45. Les objets classés de l'église Saint-Denis sur la base Palissy
    46. https://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=19527
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