Annie Ernaux

Annie Ernaux, née Duchesne le [1] à Lillebonne (Seine-Maritime), est une femme de lettres française, professeure de lettres. Son œuvre littéraire, pour l'essentiel autobiographique, entretient des liens étroits avec la sociologie et sa vie.

Cet article possède un paronyme, voir Ernault.

Biographie

Enfance et études

Annie Duchesne[2] passe son enfance et sa jeunesse à Yvetot en Normandie. Née dans un milieu social modeste, de parents d’abord ouvriers, puis petits commerçants qui possédaient un café épicerie, Annie Ernaux fait ses études à l’université de Rouen puis de Bordeaux. Elle devient successivement professeure certifiée, puis agrégée de lettres modernes en 1971. Elle travaille un temps à un projet de thèse, inabouti, sur Marivaux[3].

Au début des années 1970, elle enseigne au lycée de Bonneville[4], au collège d’Évire à Annecy-le-Vieux puis à Pontoise avant d'intégrer le Centre national d'enseignement à distance (CNED)[5].

Carrière littéraire

Annie Ernaux fait son entrée en littérature en 1974 avec Les Armoires vides, un roman autobiographique. En 1984, elle obtient le prix Renaudot pour un autre de ses ouvrages à caractère autobiographique, La Place.

Les années, vaste fresque qui court de l'après-guerre à nos jours, publiée en 2008, est récompensée en 2008 et 2009 par plusieurs prix. Cette même année 2008, elle reçoit le Prix de la langue française pour l'ensemble de son œuvre[6].

En 2011, Annie Ernaux publie L'Autre Fille, une lettre adressée à sa sœur, décédée avant sa naissance[7], ainsi que L'Atelier noir, qui rassemble différents carnets d'écriture constitués de notes, de plans et de réflexions liées à la rédaction de ses ouvrages. La même année, une anthologie intitulée Écrire la vie paraît dans la collection « Quarto ». Elle rassemble la plupart de ses écrits autobiographiques et propose un cahier d'une centaine de pages, composé de photos et d'extraits de son journal intime inédit.

En avril 2016, elle publie à nouveau un récit autobiographique, Mémoire de fille, dans lequel, près de soixante ans plus tard, elle se penche sur l'année de ses 18 ans, l'été 1958[8], lorsqu'elle a ses premières relations sexuelles pendant une colonie de vacances dans l'Orne — expérience qui restera pour elle, comme elle l'écrit dans l'ouvrage, « la grande mémoire de la honte, plus minutieuse, plus intraitable que n'importe quelle autre. Cette mémoire qui est en somme le don spécial de la honte[9]. »

En 2017, elle gagne le Prix Marguerite-Yourcenar, décerné par la Société civile des auteurs multimédia[10], pour l'ensemble de son œuvre.

Son œuvre est de plus en plus traduite et diffusée en langue anglaise, notamment ses deux ouvrages Les années et L’événement[11]. L'événement est adapté au cinéma en 2021 par Audrey Diwan[12].

Engagement politique

À l'élection présidentielle de 2012, elle soutient le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, car « il reprend une parole, communiste mais pas seulement, qu’on n’entendait plus »[13].

Le , elle est parmi les signataires de l’Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[14],[15].

Le , elle fait partie des signataires d'une tribune contre la tentative du gouvernement de discréditer le mouvement contre la réforme du Code du travail par des poursuites judiciaires[16].

Le , à la suite de la publication d'une analyse de Jean Birnbaum dans laquelle il « rapporte des propos tenus ici ou là sur les Indigènes de la République et, au-delà, sur l’antiracisme décolonial et politique », elle cosigne, dans Le Monde, une tribune de soutien à Houria Bouteldja  porte-parole du mouvement et auteure de Les Blancs, les juifs et nous (2016) , affirmant notamment qu'elle est « la cible privilégiée des accusations les plus insensées, qui sont autant de calomnies : racisme, antisémitisme, homophobie… »[17]. La pétition déclenche à son tour quelques réactions indignées[18],[19], Jack Dion de Marianne décrivant le texte comme étant « ahurissant d’allégeance à une dame qui a exposé son racisme au vu et au su de tous[20] ».

En , Annie Ernaux est signataire d'une pétition en collaboration avec des personnalités issues du monde de la culture pour boycotter la saison culturelle croisée France-Israël, qui selon l'objet de la pétition sert de «vitrine» à l'État d'Israël au détriment du peuple palestinien[21].

En , elle cosigne une tribune dans Libération en soutien au mouvement des Gilets jaunes[22]. Elle co-signe en , parmi 1400 personnalités du monde de la culture, la tribune « Nous ne sommes pas dupes ! », publiée dans le journal Libération, pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes et affirmant que « … les gilets jaunes, c’est nous »[23].

Le 30 mars 2020, elle lit sur France Inter une lettre ouverte au président de la République, dans laquelle elle lui reproche d'avoir « préféré écouter ceux qui prônent le désengagement de l’État » au détriment des « services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays[24] ».

Récompenses, distinctions, hommages

Hommage

  • En 2006, le prix Annie-Ernaux a été créé et organisé conjointement par la commune de Saint-Leu-la-Forêt (représentée par la bibliothèque municipale), la librairie « À la Page 2001 » et l’association des Amis de la bibliothèque[28], dont elle est la « marraine ».

Analyse de l'œuvre littéraire

Thèmes

Très tard dans sa carrière littéraire, Annie Ernaux délaisse la fiction pour se concentrer sur le matériau autobiographique que constitue son enfance dans le café-épicerie parental d’Yvetot, en Normandie. Mêlant expérience historique et expérience individuelle, ses ouvrages dissèquent l’ascension sociale de ses parents (La Place, La Honte), son mariage (La Femme gelée), sa sexualité et ses relations amoureuses (Passion simple, Se perdre, L'Occupation), son environnement (Journal du dehors, La Vie extérieure), son avortement (L'Événement), la maladie d'Alzheimer de sa mère (« Je ne suis pas sortie de ma nuit »[29]), la mort de sa mère (Une femme) ou encore son cancer du sein (L'Usage de la photo, en collaboration avec Marc Marie).

Style

Annie Ernaux revendique une écriture neutre, « sans jugement, sans métaphore, sans comparaison romanesque », et évoque un style « objectif, qui ne valorise ni ne dévalorise les faits racontés », cherchant ainsi à « rester dans la ligne des faits historiques, du document[30] ».

Pour Annie Ernaux, il n'existe « aucun objet poétique ou littéraire en soi », et l'écriture est motivée par un « désir de bouleverser les hiérarchies littéraires et sociales en écrivant de manière identique sur des objets considérés comme indignes de la littérature, par exemple les supermarchés, le RER, et sur d'autres, plus nobles, comme les mécanismes de la mémoire, la sensation du temps, etc., en les associant »[31].

Elle déclare par ailleurs tenter d'écrire sur la langue du monde ouvrier et paysan normand qui a été le sien jusqu'à ses dix-huit ans : « Ce qui m'importe, c'est de retrouver les mots avec lesquels je me pensais et pensais le monde autour »[32].

La dernière phrase de Les années propose une synthèse de l'œuvre d'Ernaux, de ses ambitions, mais surtout de son style : « Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais », sauver « toutes les images [qui] disparaîtront ».

Influence de la sociologie

L'œuvre d'Annie Ernaux est très fortement marquée par une démarche sociologique[33] qui tente de « retrouver la mémoire de la mémoire collective dans une mémoire individuelle[34] ». En tentant d'échapper au « piège de l'individualité », l'œuvre d'Ernaux esquisse une redéfinition de l'autobiographie, selon laquelle « l'intime est encore et toujours du social, parce qu'un moi pur, où les autres, les lois, l'histoire, ne seraient pas présents est inconcevable[35] ».

Dès lors, Annie Ernaux adopte une démarche objectivante empruntée au sociologue, et se considère avant tout comme la somme d'un vécu nourri de références et de caractéristiques collectives :

« Je me considère très peu comme un être singulier, au sens d'absolument singulier, mais comme une somme d'expérience, de déterminations aussi, sociales, historiques, sexuelles, de langages, et continuellement en dialogue avec le monde (passé et présent), le tout formant, oui, forcément, une subjectivité unique. Mais je me sers de ma subjectivité pour retrouver, dévoiler les mécanismes ou des phénomènes plus généraux, collectifs[36]. »

Selon elle, cette démarche sociologisante permet d'élargir le « je » autobiographique traditionnel : « Le “Je” que j'utilise me semble une forme impersonnelle, à peine sexuée, quelquefois même plus une parole de “l'autre” qu'une parole de “moi” : une forme transpersonnelle en somme. Il ne constitue pas un moyen de m'autofictionner, mais de saisir, dans mon expérience, les signes d'une réalité »[37].

Ainsi, ses ouvrages traitent du « métissage social », de sa trajectoire (fille de petits commerçants devenue étudiante, professeure puis écrivaine) et des mécanismes sociologiques qui l'accompagnent.

À la mort du sociologue Pierre Bourdieu en 2002, Annie Ernaux signe un texte-hommage publié dans Le Monde[38], dans lequel elle revient sur les liens ténus qui unissent son œuvre à la démarche sociologique, les textes de Bourdieu ayant été pour elle « synonymes de libération et de « raisons d'agir » dans le monde ». En 2013, elle participe à l'ouvrage collectif Pierre Bourdieu. L'insoumission en héritage, dans lequel elle écrit l'article « La Distinction, œuvre totale et révolutionnaire »[39], sur l'essai du sociologue : La Distinction. Critique sociale du jugement, publié en 1979.

Critiques et polémiques

Accueil critique

Si Annie Ernaux bénéficie d'une réception critique favorable dans le milieu universitaire (comme en témoigne le grand nombre de thèses et d'études dont son œuvre est le sujet[40]), la presse littéraire, quant à elle, formule certaines critiques à son égard. Parfois jugée « misérabiliste » et « racoleuse », sa démarche littéraire pousserait l'auteur à « observer des gens sans ressources » et à « relever de leur catégorie au titre de RMIste du style et du vocabulaire »[41]. Son œuvre fait cependant l'objet d'éloges quasi unanimes depuis la publication des années, en 2008, « ce grand et beau livre, éblouissant de maîtrise » selon Nathalie Crom[42] dans Télérama, récompensé par plusieurs prix littéraires. Annie Ernaux est dès lors l'objet d'une « attention extraordinaire de la part des critiques littéraires et du lectorat », la publication des années ayant entraîné une « acclamation générale »[43].

Pour Frédéric Beigbeder, Annie Ernaux est devenue un « écrivain officiel » qui serait « unanimement salué par une critique béate »[44]. Recensant également Mémoire de fille en 2016, Roland Jaccard déplore que l'écrivain ne soit pas parvenu à « se soustraire aux lieux communs qui lui auraient peut-être permis [...] d’acquérir un certain style. »[45].

Polémiques autour de Richard Millet

En , Annie Ernaux réagit à la publication de Langue fantôme suivi d’Éloge littéraire d'Anders Breivik de Richard Millet et publie dans Le Monde un texte intitulé « Le pamphlet fasciste de Richard Millet déshonore la littérature », signé par plus d'une centaine d'écrivains. Elle y dénonce notamment « des propos qui exsudent le mépris de l’humanité et font l’apologie de la violence[46]. » Dans le journal Le Point, Patrick Besson ironise sur cette « liste exhaustive de dénonciateurs qui restera dans l'histoire des lettres françaises comme la liste Ernaux » qu'il qualifie par ailleurs d'« écrivain lamentable »[47]. Franck Spengler, dans un article intitulé « Jean-Marie Gustave Le Clézio et Annie Ernaux se déshonorent » pose la question : « Qui êtes-vous, Madame Ernaux, Monsieur Le Clézio pour définir ce qui est bon ou non d'écrire ? » et pour envoyer « au bûcher » Richard Millet[48].

Revenant sur cette affaire quelques années plus tard, Benoît Duteurtre notait qu'Annie Ernaux en demandant que Richard Millet ne soit plus édité ni ne puisse éditer les autres et en rassemblant « un bataillon d’auteurs en vue d’obtenir son châtiment » parvint à « accomplir ce qu’on avait rarement vu, même en Union soviétique : une pétition d’écrivains dirigée contre un écrivain ; confrérie rassemblée non par solidarité, mais par la volonté d’éliminer une brebis galeuse[49] ».

Œuvre

Romans et récits autobiographiques

Œuvres réunies

Entretiens

  • L'Écriture comme un couteau, avec Frédéric-Yves Jeannet, Stock, 2003
    rééd. Gallimard, coll. « Folio », 2011, avec une postface inédite de l'auteure, intitulée « À jour ».
  • Dit de femmes. Entretiens d’écrivaines françaises, entretiens avec Michele Magill et Katherine S. Stephenson, Summa Publication, 2003.
  • « La littérature est une arme de combat », avec Isabelle Charpentier, Rencontres avec Pierre Bourdieu, sous la direction de Gérard Mauger, éditions du Croquant, 2005, p. 159-175.
  • « Entretien avec Annie Ernaux, Maison des écrivains,  », in Écritures Blanches[54], sous la direction de Dominique Rabaté et Dominique Viart, Presses Universitaires de Saint-Étienne, 2009 (ISBN 978-2-86272-495-9)
  • Écrire, écrire, pourquoi ?, entretiens avec Raphaëlle Rérolle, éditions de la Bibliothèque publique d'information, coll. « Paroles en réseau », 2011.
  • Le Vrai Lieu, entretiens avec Michelle Porte, Gallimard, 2014 (ISBN 9782070145966)
  • « Mémoire et réalité », entretien avec Gilbert Moreau, Les Moments Littéraires, no 6, 2e semestre 2001

Textes

Liste non exhaustive de textes parus en revues ou magazines :

Ouvrages collectifs

Livres audio

Adaptations

Cinéma

Radio

Théâtre

  • La Femme gelée, mise en scène de Jeanne Champagne, Théâtre du Chaudron, 2002
  • Se Perdre, mise en lecture dirigée par Panchika Velez, Arguia Théâtre, Dax, 2002
  • Passion simple, mise en lecture dirigée par Panchika Velez, Arguia Théâtre, Dax, 2002
  • Passion simple, mise en scène de Zabo, Agen, 2007
  • L'Événement, mise en scène de Jean-Michel Rivinoff, Théâtre Girasole, Festival d'Avignon, 2011[58].
  • L'Immigrée de l'intérieur, mise en scène de Jean-Michel Rivinoff, Centre Dramatique National d'Orléans, 2011 ; reprises autres villes, jusqu'en 2013 au Mans.
  • Le monologue de la femme gelée, adaptation et mise en en scène de Violaine Vérité et Bernard Colin, Le P'tit Denfert, Sète, 2013
  • La Vie extérieure, adaptation et mise en scène de Hugues Demorge, Théâtre 95 de Cergy, 2014.
  • Passion simple, mise en scène de Jeanne Champagne, Théâtre Le Lucernaire, Paris, 2014.
  • Le Quat'sous, adaptation de Laurence Cordier et David D'Aquaro, mise en scène de Laurence Cordier, Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, 2016.
  • Les Années, adaptation et mise en scène de Jeanne Champagne, Théâtre 71, Malakoff, 2016.
  • L'Autre Fille, adaptation de Nadia Rémita, Théâtre Artéphile, Festival d'Avignon, 2017.
  • L'Occupation, mise en scène de Pierre Pradinas, Centre culturel de Bonlieu, Annecy, reprise au Théâtre de l'Œuvre à Paris, 2018.
  • Mémoire de fille, mise en scène de Cécile Backès, Comédie de Béthune, 2018.

Bibliographie

Études et essais

  • Isabelle Charpentier, Une Intellectuelle déplacée – Enjeux & usages sociaux et politiques de l'œuvre d’Annie Ernaux (1974-1998), Thèse de Doctorat de Science politique, Amiens, Université de Picardie - Jules Verne, 1999 (3 vol., 849 p. – 731 p. + 118 p. d’annexes)
  • Denis Fernandez-Recatala, Annie Ernaux, éditions du Rocher, 1994
  • Claire-Lise Tondeur, Annie Ernaux ou l'exil intérieur, Rodopi, 1996
  • (en) Siobhán McIlvanney, Annie Ernaux : The Return to Origins, Liverpool University Press, 2001
  • (de) Heike Ina Kuhl, « Du mauvais goût » : Annie Emaux's Bildungsaufstieg als literatur-und gesellschaftskritische Selbstzerstörung, Max Niemeyer, coll. « Mimesis », 2001, 301 p.
  • Fabrice Thumerel (dir.), Annie Ernaux : une œuvre de l’entre-deux, Paris, Artois Presses Université, 2004
  • Lyn Thomas, Annie Ernaux à la première personne, Stock, 2005
  • Amaury Nauroy (sous la direction), Annie Ernaux/ Albert Memmi, revue Tra-jectoires, 2006
  • (en) Loraine Day, Writing shame and desire : the work of Annie Ernaux, Peter Lang, 2007
  • Francine Dugast-Porte, Annie Ernaux : étude de l'œuvre, Bordas, 2008
  • Adrien Scharff, Le Temps et le moi dans l'œuvre d'Annie Ernaux, Le Manuscrit, 2008
  • Élise Hugueny-Léger, Annie Ernaux, une poétique de la transgression, Peter Lang, Berne 2009
  • Michèle Bacholle-Boskovic, Annie Ernaux. De la perte au corps glorieux, Presses universitaires de Rennes, 2011
  • Danielle Bajomée et Juliette Dor (dir.), Annie Ernaux. Se perdre dans l'écriture de soi, Klincksieck, 2011
  • Thomas Hunkeler et Marc-Henry Soulet (dir.), Annie Ernaux. Se mettre en gage pour dire le monde, Métis Presses, Collection « Voltiges », 2012[60], 220 pp. (ISBN 978-2940406654)
  • Pierre-Louis Fort, Violaine Houdart-Merot (eds), Annie Ernaux. Un engagement d'écriture, Presses de la Sorbonne Nouvelle, collection « fiction/non fiction 21 », 2015 (ISBN 978-2-87854-676-7)
    • Élise Hugueny-Léger: Écrire le retour sur soi: postures d’engagement et d’accompagnement dans les socioanalyses d’Annie Ernaux et de Didier Eribon, p. 159 - 168 texte intégral en ligne
    • Entretien avec Pierre-Louis Fort - Annie Ernaux, ibid. p. 201-207 en ligne
  • Patrick Froehlich, Annie Ernaux, collection Duetto, Éditions Nouvelles Lectures, 2020

Études comparées

  • Michèle Chossat, Ernaux, Redonnet, Bâ et Ben Jelloun : le personnage féminin à l'aube du XXIe siècle, New York, Peter Lang, 2002.
  • (en) Alison Fell, Liberty, Equality, Maternity in Beauvoir, Leduc and Ernaux, Maney, 2003 (ISBN 978-1900755733)
  • Pierre-Louis Fort, Ma mère, la morte. L'écriture du deuil chez Marguerite Yourcenar, Simone de Beauvoir et Annie Ernaux, Imago, 2007
  • Élisabeth Seys, Ces femmes qui écrivent ; de Madame de Sévigné à Annie Ernaux, Ellipses, Paris, 2012 (ISBN 2-7298-7216-7)
  • Fabien Arribert-Narce, Photobiographies : pour une écriture de notation de la vie : Roland Barthes, Denis Roche, Annie Ernaux, Paris, Honoré Champion éditeur, 2014 (ISBN 9782745327123)
  • Marie-Laure Rossi, Écrire en régime médiatique. Marguerite Duras et Annie Ernaux. Actrices et spectatrices de la communication de masse, coll. « espaces littéraires », L'Harmattan, 2015

Articles

  • Jean Pierrot, « Annie Ernaux et l’ "écriture plate" », in Écritures Blanches[54], sous la direction de Dominique Rabaté et Dominique Viart, Presses Universitaires de Saint-Étienne, 2009 (ISBN 978-2-86272-495-9)
  • Isabelle Charpentier, « Annie Ernaux ou l’art littérairement distinctif du paradoxe », Revue des Sciences Humaines, n° 299 : « Le roman parle du monde – Lectures sociocritiques & sociologiques du roman contemporain», coordonné par Émilie Brière, Mélanie Lamarre & Dominique Viart, , p. 57-77.
  • Isabelle Charpentier, « Les réceptions ‘ordinaires’ d’une écriture de la honte sociale – Lecteurs d’Annie Ernaux », Idées – La Revue des sciences économiques & sociales, numéro spécial 155 : « Cultures, publics & réceptions », , p. 19-25.
  • Isabelle Charpentier, « De corps à corps – Réceptions croisées d’Annie Ernaux », Politix (Revue des sciences sociales du politique), n° 27, 3e trim. 1994, p. 45-75.
  • Isabelle Charpentier, « ‘Reconstituer un temps commun’ pour ‘sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais’... Modalités et enjeux de l’inscription du rapport au temps dans Les années (2008) d’Annie Ernaux », Cahier de langue & de littérature (Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem), no 7 (« Varia »), 2014.
  • Isabelle Charpentier, « ‘Quelque part entre la littérature, la sociologie & l’histoire’ – L’œuvre autosociobiographique d’Annie Ernaux ou les incertitudes d’une posture improbable », Contextes – Revue de sociologie de la littérature, n° 1 : « Discours en contexte – Théorie des champs & analyse du discours », sous la dir. de Jérôme Meizoz, avec Jean-Michel Adam & Panayota Badinou, Université de Liège, en ligne
  • Isabelle Charpentier, Notice « Annie Ernaux », in Sapiro (Gisèle) [dir.], Dictionnaire international Pierre Bourdieu, Paris, CNRS Éditions, 2017.
  • Isabelle Charpentier, « Écrire pour ‘venger sa race’ ou de l’usage littéraire stratégique de la sociologie… Le renouvellement de l’écriture ‘autosociobiographique’ d’Annie Ernaux de Journal du dehors (1993) au ‘récit-fusion’ Les années (2008) », in Labari (Brahim) [dir.], Ce que la sociologie fait de la littérature et vice-versa, Paris, Publibook, coll. « Sciences humaines et sociales », 2014, p. 127-150.
  • Isabelle Charpentier, « Les années, une ‘autobiographie collective’ », in Damlé (Amaleena) et Rye (Gill) [dir.], Aventures et expériences littéraires : écritures des femmes au début du vingt-et-unième siècle, Amsterdam, Rodopi, 2014, p. 75-92
  • Isabelle Charpentier, « Les ‘ethnotextes’ d’Annie Ernaux ou les ambivalences de la réflexivité littéraire », in Bajomée (Danielle), Dor (Juliette) [dir.], Annie Ernaux. Se perdre dans l’écriture de soi, Paris, Klincksieck, coll. « Circare », 2011, p. 77-101.
  • Isabelle Charpentier, « Des passions critiques pas si simples… Réceptions critiques de Passion simple d’Annie Ernaux », in Bajomée (Danielle), Dor (Juliette), Henneau (Marie-Élisabeth) [dir.], Femmes & livres, Paris, L’Harmattan, coll. « Des idées & des femmes », 2007, p. 231-242.
  • Isabelle Charpentier, « Lectrices & lecteurs de Passion simple d’Annie Ernaux – Les enjeux sexués des réceptions d’une écriture de l’intime sexuel », in Charpentier (Isabelle) [dir.], Comment sont reçues les œuvres ? Actualités des recherches en sociologie de la réception & des publics, Paris, Creaphis, 2006, p. 119-136. Article repris dans Benoît (Madhu), Berthier-Foglar (Susanne), Carter (Linda) [dir.], Sites de résistance – Stratégies textuelles (Sites of Resistance – Textual Tactics), Paris, Manuscrit Université, 2006, p. 263-294.
  • Isabelle Charpentier, « Produire ‘une littérature d'effraction’ pour ‘faire exploser le refoulé social’ – Projet littéraire, effraction sociale & engagement politique dans l’œuvre auto-sociobiographique d’Annie Ernaux », in Collomb (Michel) [dir.], L’Empreinte du social dans le roman depuis 1980, Montpellier, Publications de l’Université Paul-Valéry – Montpellier III, 2005, p. 111-131.
  • Isabelle Charpentier, « Anamorphoses des réceptions critiques d’Annie Ernaux : ambivalences & malentendus d’appropriation », in Thumerel (Fabrice) [dir.], Annie Ernaux : une œuvre de l’entre-deux, Arras, Artois Presses Université/SODIS, 2004, p. 225-242.

Documentaires

Colloques sur l'autrice

  • Colloque : « Annie Ernaux : une œuvre de l'entre-deux », organisé par l'université d'Artois, d'Arras (Pas-de-Calais), du 18 au [61]. Publication, de l'ouvrage collectif Annie Ernaux : une œuvre de l'entre-deux, études réunies par Fabrice Thumerel, Arras, Artois Presse Université, 2004.
  • Colloque pluridisciplinaire « Littérature – Sociologie – Théâtre : L’impact social & politique de l’œuvre d’Annie Ernaux dans la construction de soi », organisé par le Théâtre du Chaudron (Jeanne Champagne) & La Cartoucherie de Vincennes (Vincennes, )
  • Colloque : « Approches critiques et interdisciplinaires » sur l'œuvre d'Annie Ernaux[62], en présence de l'autrice, organisé par le département d’études françaises de l'université York de Toronto (Canada), du 22 au [63]. (fr) Sergio Villani (dir.) : Annie Ernaux : Perspectives critiques Literary criticism series, 18. Legas, New York & Ottawa 2009 (ISBN 189749310X) (Un essay : (en) Les contributions.)
  • Colloque : « Annie Ernaux, se perdre dans l’écriture de soi », organisé par l’université de Liège (Belgique), le [64] Publication, à la suite de ce colloque, de l'ouvrage collectif Annie Ernaux, se perdre dans l’écriture de soi, sous la direction de Danielle Bajomée et Juliette Dor, Klincksieck, 2011.
  • Colloque : « Annie Ernaux. Se mettre en gage pour dire le monde », en présence de l'autrice, organisé par l’université de Fribourg (Suisse), du 21 au [65]. Publication, à la suite de ce colloque, de l'ouvrage collectif Annie Ernaux. Se mettre en gage pour dire le monde, sous la direction de Thomas Hunkeler et Marc-Henry Soulet, MétisPresses, Collection Voltiges, 2012[60].
  • Colloque : « L’œuvre d'Annie Ernaux : le temps et la mémoire », en présence de l'autrice, organisé par le Centre Culturel International de Cerisy (CCIC), de Cerisy-la-Salle (Manche), du 6 au [66].
  • Colloque : « L’intertextualité dans l’œuvre d’Annie Ernaux », en présence de l'autrice[67], organisé par le Centre d’Études et de Recherche Éditer / Interpréter (CÉRÉdI) de l'Université de Rouen (Haute-Normandie), du 14 au [68].
  • Colloque : « En soi et hors de soi : l'écriture d'Annie Ernaux comme engagement », en présence de l'autrice, organisé par le CRTF et le CICC de l'université de Cergy-Pontoise, le 19 et .

Notes et références

  1. « Biographie : Annie Ernaux », sur auteurs.contemporain.info (consulté le ).
  2. « Mon nom de jeune fille, Duchesne » (L'Autre Fille, Paris, NiL, 2011, p. 12).
  3. Grégoire Leménager, « Annie Ernaux : Je voulais venger ma race », sur BibliObs, L'Obs, (consulté le ).
  4. Héloïse Kolebka, « Annie Ernaux : Je ne suis qu'histoire », L'Histoire, no 332, , p. 18 (ISSN 0182-2411) lire en ligne (version du 4 mai 2015 sur l’Archive.today) (consulté le ).
  5. « Interviews : Annie Ernaux », sur cercle-enseignement.com (consulté le ).
  6. « Annie Ernaux, Prix de la langue française » (version du 15 décembre 2013 sur l'Internet Archive), sur etat-critique.com (consulté le ).
  7. Bernard Desportes, « Annie Ernaux et l'autre fille », Le Nouvel Observateur, 3 mars 2011.
  8. Fiche de l'ouvrage Mémoire de fille, sur le site de son éditeur, Gallimard.
  9. Annie Ernaux, Mémoire de fille, Gallimard, 2016, pp.18-19.
  10. Annie Ernaux, lauréate du prix Marguerite Yourcenar 2017, article du site livreshebdo.fr du 25 octobre 2017.
  11. (en) Elise Hugueny-Léger, « L’œuvre d’Annie Ernaux enfin reconnue dans les pays anglophones », sur The Conversation (consulté le )
  12. « Audrey Diwan, la réalisatrice du film "L'Événement" sacrée à la Mostra de Venise pour son film sur l’avortement », sur Franceinfo, (consulté le )
  13. Annie Ernaux : « Passion amoureuse et révolte politique, cela va de pair », rue89.nouvelobs.com, 10 décembre 2011.
  14. Collectif, « L'appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence » », Club de Mediapart, (lire en ligne).
  15. AFP, « État d'urgence : 58 personnalités revendiquent la liberté de manifester », Le Point, (lire en ligne).
  16. « “Casseurs” : renverser l’accusation », Libération, (lire en ligne).
  17. « Vers l'émancipation, contre la calomnie », sur lemonde.fr, (consulté le ).
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  29. Ce titre est entre guillemets, car comme le mentionne Annie Ernaux dans cet ouvrage : «  "Je ne suis pas sortie de ma nuit" est la dernière phrase que ma mère a écrite. » Éditions Gallimard, collection Folio, 1999, p. 13.
  30. Guy Allix et Martine Margueritte, Autour de La Place avec Annie Ernaux.
  31. L'Écriture comme un couteau, entretiens avec Frédéric-Yves Jeannet, Paris, Stock, 2003, p. 80-81.
  32. Annie Ernaux, La Honte (1997), Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2008, p. 13.
  33. Christian Baudelot, « Briser des solitudes… Les dimensions psychologiques, morales et corporelles des rapports de classe chez Pierre Bourdieu et Annie Ernaux », Annie Ernaux : une œuvre de l'entre-deux, études réunies par Fabrice Thumerel, Arras, Artois Presse Université, 2004, p. 165-176.
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  38. « Bourdieu : le chagrin ».
  39. Ernaux, 2010: La preuve par corps. Dans Jean-Pierre Martin (dir.), Bourdieu et la littérature. Éd. Cécile Defaut, p 23-27. Et: "La Distinction", œuvre totale et révolutionnaire. Dans Édouard Louis, dir.: Pierre Bourdieu. L’insoumission en héritage. Paris, PUF 2013, p 17-48 [Le texte correspond à une conférence prononcée à l’Institut de Tokyo en mai 2004]. Cf. Annie Ernaux : stratégies discursives pour une écriture politique du dévoilement, série: Les Discours politiques. Regards croisés. Par Nieves Ibeas-Vuelta
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  42. Les Années, Nathalie Crom, Télérama, no 3030, février 2008.
  43. Sergio Villani, « Éditorial », LittéRéalité, 2008.
  44. Annie Ernaux, l'écrivain officiel, Frédéric Beigbeder, lefigaro.fr, 22 avril 2016
  45. Mémoires d’une jeune fille rongée, Roland Jaccard, causeur.fr, 22 mai 2016.
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  50. « «Mémoire de fille» d'Annie Ernaux sent la naphtaline », La Tribune de Genève, (lire en ligne).
  51. Claire Devarrieux, « L’écriture, une aventure de l’être : rencontre avec Annie Ernaux », sur Liberation.fr, Libération, .
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  53. « "Ecrire la vie", d'Annie Ernaux : quarante années d'écriture », sur Lemonde.fr, .
  54. Table des matières de l'ouvrage, sur le site des Publications Universitaires de Saint-Étienne.
  55. Lire en ligne, sur bibliobs.nouvelobs.com.
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  60. Sommaire complet de l'ouvrage, sur le site de l'AISLF.
  61. Présentation du colloque, site Fabula.org ,
  62. Communiqué de presse du Consulat de France à Toronto, mai 2008.
  63. Article de L'Express, mai 2008.
  64. Présentation du colloque, sur le site de l'Université de Liège.
  65. Communiqué, sur le site de l'Université de Fribourg.
  66. Communiqué du centre culturel international de Cerisy.
  67. Mention de la présence et des interventions de l'auteure, sur le site du CÉRÉdI.
  68. Présentation du Colloque, sur le site du CÉRÉdI.

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