Danielle Arbid

Danielle Arbid, née le à Beyrouth, est une réalisatrice française d'origine libanaise.

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Biographie

D'origine libanaise, elle est née à Beyrouth en avril 1970 et y grandit, dans la partie chrétienne, excepté une période pendant laquelle sa famille se replie dans un village en montagne, lorsque les combats de la guerre civile libanaise les mettent en insécurité. Elle s'installe à Paris à 17 ans[1]. Elle y étudie la littérature comparée à la Sorbonne-Nouvelle Paris 3 et le journalisme au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ). Elle est ensuite pigiste pour différents journaux, dont Courrier international ou le Magazine Littéraire.

L'écriture d'un scénario qu'elle envoie au Groupe de recherches et d'essais cinématographiques (un département du Centre national du cinéma français), lui vaut un prix en 1997 pour sa réalisation. Ce premier court-métrage s'intitulera Raddem. Elle réalise des films depuis, alternant essais, documentaires et fictions [1],[2].

Sélectionnés par de nombreux festivals en France et dans le monde (Cannes, Toronto, New York, San Francisco, Locarno, Pusan, Tokyo, , etc.), ses films, fictions, ou documentaires ont été primés à plusieurs reprises[3],[4],[5]

Son premier documentaire, Seule avec la guerre a reçu le Léopard d’Argent vidéo au festival de Locarno et le Prix Albert-Londres en 2001, faisant d'elle une des plus jeunes lauréates du prix. Trois ans plus tard, elle reçoit le Léopard d’Or vidéo pour l'essai Conversations de salon au festival de Locarno en 2004 et la Villa Médicis hors les murs pour le documentaire Aux Frontières.

En 2004 et 2007, ses deux longs-métrages de fiction Dans les champs de bataille et Un homme perdu sont sélectionnés successivement à Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, recevant le Label Europa Cinemas de la Quinzaine des réalisateurs et le Grand prix du festival de Milan ou le Reflet d'or au festival de Genève, entre autres.

Un homme perdu est en partie inspiré des voyages en Orient de l'écrivain américain William T. Vollmann et surtout de la vie du photographe français Antoine d'Agata, qui a collaboré au scénario.

Elle tourne Beyrouth hôtel en 2011, téléfilm pour Arte, programmé en , qui réalise une des meilleurs audiences fiction de la chaîne[6].

En 2015, elle réalise son troisième long-métrage de fiction, Peur de rien[7]. avec notamment Vincent Lacoste et Dominique Blanc. Le film reçoit le prix de l'Académie Lumière de la Presse étrangère en France et entre autres le prix de la meilleure actrice au festival des Arcs pour Manal Issa[8] qu'elle révèle dans ce film.

Plusieurs rétrospectives ont été organisées autour de ses films à Paris cinéma en 2007 / festival de Bastia en 2007/ Festival de Gijon (Espagne) en 2007 / Festival international du film de La Rochelle en 2008[9] et Festival dei Popoli (Florence) 2016.

Presque tous les films de Danielle Arbid ont été censurés ou interdit au Liban (son pays d'origine) et au Moyen-Orient, pour atteinte aux bonnes moeurs ou à la sécurité de l'Etat. Elle a intenté un procès à l’État libanais en 2012 pour avoir censuré Beyrouth Hotel[10]et pour abroger la loi sur la censure[11], procès qu'elle a perdu.

« En général mes films exposent des secrets. À cause de cela beaucoup de gens estiment que je suis une provocatrice, que je pose la caméra là ou ça dérange, que je le fais avec une impertinence jouissive. Et que je ne suis pas du tout représentative du monde arabe d'où je viens. Moi je trouve même dans cette détestation, une force pour faire encore des films. Car au-delà de la provocation pure, c'est la désobéissance qui m'intéresse » explique-t-elle dans une interview du journal du festival de la Rochelle en 2012.

Danielle Arbid est occasionnellement actrice (Thierry de Peretti Les Apaches, Katell Quillévéré Réparer les vivants).

Elle est aussi monteuse et chef opératrice de ses films essais. Elle pratique la photographie et a exposé à la Galerie Cinéma à Paris ( / janvier 16)[12] et Photomed à Beyrouth (janvier-)[13] Rouge l'expo (juin 2019)[14]

Elle a réalisé en 2018, Le feu au cœur pour la 3e scène de l’Opéra de Paris[15].

En 2020 elle a terminé son quatrième long-métrage de fiction, Passion simple, qui est l'adaptation du roman Passion simple d'Annie Ernaux[16],[17] avec dans les rôles principaux l'actrice française Laetitia Dosch et la star du ballet Sergueï Polounine[18],[19]. Passion Simple a été annoncé en Sélection Officielle du festival de Cannes 2020, en compétition au festival de San Sebastian, puis à Toronto, Zurich, Busan, Lumière, Les Arcs, etc.[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26].

Elle a fait l’objet d’un film portrait, Danielle Arbid, un chant de bataille, réalisé par Yannick Casanova en 2017 dans la série Cinéastes de notre temps dirigée par André S. Labarthe[27].

Elle est membre du collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel[28],[29],[30].

Filmographie

Courts métrages, documentaires et vidéos

  • 1998 : Raddem (fiction, 17 min)[31]
  • 1999 : Le Passeur (fiction, 13 min)
  • 2000 : Seule avec la guerre (documentaire 59 min)[32]
  • 2002 : Étrangère (fiction, 45 min)
  • 2002 : Aux frontières (documentaire 58 min)
  • 2004 : Conversation de salon 1-2-3 (vidéo essai 29 min)
  • 2005 : Nihna / Nous (vidéo essai 11 min
  • 2008 : This Smell Of Sex (vidéo essai, 20 min 25 s)[33]
  • 2009 : Conversation de salon 4-5-6 (vidéo essai 30 min)
  • 2012 : Saat Saat (vidéoclip)
  • 2016 : Balcoon (Videoclip pour Bachar Mar khalife)[34]
  • 2015 : Allo Chérie (vidéo essai 24 min)[35]
  • 2017 : Le Feu au cœur (vidéo pour la 3e scène de l'Opéra)

Longs métrages de fiction

Comme actrice

Distinctions

Sélections longs métrages

Notes et références

  1. Luc Le Vaillant, « Le portrait. Danielle Arbid, passion compliquée », Libération, (lire en ligne)
  2. (ang) Edwin Nasr, « Chatting with Lebanese rebel filmmaker Danielle Arbid », sur Reorient
  3. « Danielle Arbid, Prix Albert-Londres », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  4. Philippe Azoury, « Arbid, aux frontières de l'image », Libération, (lire en ligne, consulté le )
  5. Pas la peine de crier / Marie Richeux, « Danielle Arbid 1/5 », sur France Culture
  6. Ecran total, « Meilleures audiences des fictions inédites par chaîne »,
  7. « Numéro 25. La fougue de Danielle Arbid », sur France Culture (consulté le )
  8. « Avril 2017 – n°732 | Cahiers du Cinéma » (consulté le )
  9. http://archives.festival-larochelle.org/festival-2008/danielle-arbid
  10. Bettina Braun, « Liban: "Beirut Hotel" de Danielle Arbid interdit de projection », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
  11. Colette Khalaf, « Danielle Arbid vs l’État libanais », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne, consulté le )
  12. Philippine Jardin, « Trois « Exotic Girls » libanaises chamboulent Paris », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne)
  13. « Beyrouth Photomed 2017 : Danielle Arbid, Exotic Girls », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le )
  14. Véronique Gaudé, « 20 nuances de rouge », mensuel, (lire en ligne)
  15. « Le feu au cœur », sur Opéra national de Paris (consulté le )
  16. (en) Melanie Goodfellow2019-01-22T09:04:00+00:00, « Sergei Polunin, Laetitia Dosch join cast of Danielle Arbid's 'Passion Simple' (exclusive) », sur Screen (consulté le )
  17. (en-US) Laura Cappelle, « A Voice in French Literature: Her Own », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  18. « “J’aurais pu être meilleur danseur si je n’avais pas passé toutes mes soirées en boîte, ni pris autant de coke.” Rencontre avec le danseur star Sergei Polunin », sur Numéro Magazine, (consulté le )
  19. (ang) Kaleem Aftab, « Sergei Polunin on burnout, tattoos and why he’s still not ready to say sorry: ‘A public apology is so unreal’ », sur Inews,
  20. (en-US) Guy Lodge, « ‘Simple Passion’ Review: Explicit But Not Exploitative Erotic Drama Benefits From a Sharp Female Gaze », sur Variety,
  21. « The Official Selection 2020 at the Busan International Festival », sur WebWire
  22. « Toute la présence française au 68e Festival de San Sebastián », sur www.unifrance.org
  23. (en) Jonathan Romney2020-09-21T06:00:00+01:00, « ‘Passion Simple’: San Sebastian Review », sur Screen (consulté le )
  24. (en-US) Paul Carlson, « TIFF 2020 film review: 'Passion Simple' », sur Escape Into Film
  25. Fabien Lemercier, « Critique : Passion simple », sur Cineuropa - le meilleur du cinéma européen,
  26. « Cannes à Lyon : Danielle Arbid, réalisatrice de Passion simple », sur www.festival-lumiere.org (consulté le )
  27. « Cinéma de Notre Temps : Danielle Arbid – Un chant de bataille », sur Cinéma du réel (consulté le )
  28. « Femmes dans le cinéma : "La parité n'est pas qu'un problème de nana !" », sur LExpress.fr, (consulté le )
  29. « Le collectif 5050 », sur collectif5050.com (consulté le )
  30. « Septembre 2012 – n°681 | Cahiers du Cinéma » (consulté le )
  31. Zena Zelzal, « Danielle arbid ou comment le journalisme mène au cinéma », sur L'orient le jour
  32. Philippe Azoury, « Danielle Arbid machine », sur pointligneplan
  33. « Photomed 2016 travaux video de Béatrice Pediconi, Danielle Arbid, Louidji Beltrame et Antoine d'Agata », sur Videodrome 2, (consulté le )
  34. « Bachar Mar-Khalifé déclare son amour à Beyrouth dans un nouveau clip », sur Les Inrocks, (consulté le )
  35. « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
  36. Florie Delacroix, « Critique : Dans les champs de bataille, de Danielle Arbid », sur Critikat, (consulté le )
  37. « Dans les champs de bataille (Maarek Hob) », sur Quinzaine des Réalisateurs (consulté le )
  38. Gael Gohlen, « Un homme perdu », sur Premiere.fr
  39. « Un homme perdu », sur Quinzaine des Réalisateurs
  40. AlloCine, « Un homme perdu: Les critiques presse »
  41. Clement Ghys, « «Peur de rien», un nerf de liberté », sur Libération.fr, (consulté le )
  42. Claire Micallef, « "Peur de rien" de Danielle Arbid : un film lumineux, viscéral et plein de souffle », sur leplus.nouvelobs.com,
  43. « Danielle Arbid souffle un vent de liberté », sur France Culture (consulté le )
  44. (ang) Sophie Brown, « Simple Passion shows us a woman in the thrall of love », sur Sight & Sound,
  45. « Danielle Arbid, cinéaste : « Je voudrais qu’on désire les acteurs que je filme » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  46. « « Passion simple » : l’aventure des corps amoureux filmée par Danielle Arbid, d’après Annie Ernaux », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  47. « Avec “Passion simple”, Danielle Arbid donne chair à une écriture à l’os », sur Télérama (consulté le )
  48. « Annie Ernaux et Danielle Arbid : “L’attente d'un rapport sexuel est la plus grande des jouissances” - Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le )

Liens externes

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