État bourguignon
Le terme d'État bourguignon[1], de Grande Principauté de Bourgogne[2] ou — de façon plus consensuelle — d'États bourguignons[3], sert dans l'historiographie contemporaine à désigner l'ensemble des possessions détenues par les ducs de Bourgogne de la maison de Valois et leurs successeurs de la maison de Habsbourg.
Ne doit pas être confondu avec États de Bourgogne.
Statut | Union personnelle autour des ducs de Bourgogne |
---|---|
Capitale | Sans (souverain itinérant) |
Langue(s) | Moyen français (langues d'oïl), moyen néerlandais, latin |
Religion | Catholicisme |
Entités précédentes :
- multiples
Entités suivantes :
Cet agrégat, parfois aussi nommé État burgundo-flamand[4], a constitué une puissance importante du Moyen Âge tardif et de la Renaissance et un exemple de construction étatique au XVe siècle, passant à peu de chose d'être le premier nouveau royaume créé en Occident depuis trois cents ans. Il a subsisté au XVIe siècle, dans les anciens Pays-Bas et en Franche-Comté, à travers le Cercle impérial de Bourgogne, avant que l'indivisibilité de ces territoires ne soit officiellement reconnue par la Pragmatique Sanction de 1549. La guerre de Quatre-Vingts Ans y mettra un terme.
Genèse
Rassemblement des États bourguignons
En 1369, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (prince de la maison capétienne de Valois, quatrième fils du roi Jean II de France) épouse la comtesse Marguerite III de Flandre (fille unique et héritière du richissime et puissant comte de Flandre Louis de Male, en même temps que veuve, depuis l'âge de 11 ans, du duc Philippe Ier de Bourgogne). Le comté de Flandre est alors une des régions les plus riches d'Europe. Mais Marguerite apporte également l'Artois, limitrophe de la Flandre, Rethel et surtout les deux très vastes fiefs qui jouxtent le duché de son mari : le comté de Nevers et celui de Bourgogne (la Franche-Comté). Elle est en outre la seule héritière de sa propre tante Jeanne de Brabant, duchesse de Brabant et de Limbourg, qui échoient provisoirement à un fils cadet de Philippe le Hardi (pour être ensuite récupérés par son petit-fils Philippe le Bon).
Fort de la fortune que représentent tous ces fiefs, Philippe le Hardi prend part aux deux grands conflits qui agitent le royaume de France : la Guerre de Cent Ans, qui oppose Charles VI de France et Henri V d'Angleterre d'une part, et le conflit entre les princes au sujet de la régence du roi de France (considéré comme faible et fou) d'autre part. Son fils Jean sans Peur poursuit son œuvre sans rattachement majeur. Une partie des terres de la maison est d'ailleurs aliénée au profit de ses frères Antoine de Brabant et Philippe de Nevers.
C'est Philippe le Bon, le fils de Jean sans Peur, qui réunit le plus grand nombre de principautés par une politique opportuniste tirant profit de la mort de ses cousins brabançons puis de la stérilité de sa double cousine germaine Jacqueline de Bavière. Emprisonnée, elle doit le nommer régent (traité de Delft du ) puis héritier de ses comtés et seigneuries : Hainaut, Hollande, Zélande et Frise. Il avait déjà étendu ses possessions en achetant le comté de Namur (1421). À la mort () de son cousin germain Philippe de Saint-Pol, duc de Brabant, qui ne laisse pas d'héritier direct, Philippe peut régulièrement ajouter à la liste de ses titres ceux de duc de Lothier, de Brabant, de Limbourg et de marquis du Saint-Empire. Quelques années plus tard (), il se fait reconnaître par sa tante Élisabeth de Goerlitz, duchesse de Luxembourg, comme son légataire universel et finit par prendre possession du duché en (après avoir financièrement dédommagé Guillaume de Saxe qui avait, lui aussi, des droits sur cette seigneurie[5]).
Pour achever d'augmenter son influence, il fait élire ses frères naturels et ses propres bâtards aux évêchés de Cambrai et d'Utrecht, et son neveu à celui de Liège. Le dominium bourguignon est alors à son apogée, d'autant que Philippe le Bon obtient en contrepartie de sa réconciliation avec le roi de France les villes de la Somme, les comtés de Ponthieu et de Boulogne, plusieurs seigneuries en Champagne et surtout une dispense d'hommage au roi de France. Par héritage et mariage, ses possessions s'étendent de la Picardie à l'Alsace et de la Confédération des VIII cantons au nord des Pays-Bas.
Charles le Téméraire n'a pas la chance de son père : Philippe le Bon a pu profiter de l'extinction de puissantes lignées princières à son voisinage pour s'étendre. En plus, le nouveau roi de France, Louis XI, joue de tous les moyens possibles pour affaiblir son puissant vassal : il attise la résistance des voisins de Charles, débauche une partie de ses serviteurs (les Croÿ, Philippe de Commynes...) et rachète les villes de la Somme et Tournai conformément aux clauses du traité d'Arras. Charles tenta certes d'acheter le duché de Gueldre pour s'en emparer pacifiquement, mais l'opposition d'Adolphe le Jeune à son père imposa une guerre armée. De même, l'opposition des Liégeois à toute domination bourguignonne provoqua une réaction virulente du duc de Bourgogne. Après ces deux événements, c'est la voie militaire qui est systématiquement privilégiée pour l'expansion territoriale et politique, avec des résultats souvent catastrophiques sur le plan politique et économique.
Sous les Habsbourg, l'enjeu principal est de sauver ce qui peut l'être et d'éviter la division du patrimoine. Les traités successifs avec la France concernent avant tout les provinces méridionales (Artois, comté de Bourgogne, Charolais), mais l'enjeu majeur est en Gueldre. C'est Charles Quint, arrière-petit-fils du Téméraire qui fait aboutir les visées expansionnistes de ce dernier au nord. Il obtient la sécularisation de l'évêché d'Utrecht à son profit en 1528, puis ramène la Gueldre, augmentée d'une partie des terres de l'ancien évêché d'Utrecht, dans l'orbite bourguignonne en 1543. Entretemps, il avait reconquis la Frise et annexé la ville et les ommelanden de Groningue. Au sud, malgré le traité de Madrid de 1526, qui prévoyait la rétrocession du duché de Bourgogne aux descendants du Téméraire, celui de Cambrai qui soustrait la Flandre et l'Artois à la suzeraineté française et l'obtention d'un protectorat sur la Lorraine avec la régence de Christine de Danemark, la défense des États bourguignons demeura marquée par l'incapacité à reprendre le berceau de la dynastie.
En 1512, l'empereur Maximilien institua le Cercle de Bourgogne, cercle impérial rassemblant les territoires bourguignons restés aux mains des Habsbourg-Bourgogne, leur conférant une première unité juridique, avant que celle-ci ne soit définitivement consacrée par la Pragmatique Sanction de Charles Quint en 1549.
Dijon, Bruxelles, La Haye et Lille furent les capitales administratives de ce puissant État quasi-souverain, dangereux rival des rois de France et même allié de l'Angleterre entre 1419, date de l'assassinat du duc Jean sans Peur à Montereau, lors d'une entrevue avec le Dauphin, et 1435, conclusion du traité d'Arras.
Parallèlement, la brillante cour des ducs Valois de Bourgogne rayonna dans toute l'Europe par sa grande richesse (commerciale, culturelle, artistique), son faste, sa puissance politique et militaire, son prestige et ses fêtes opulentes.
Tentative de transformation d'une union personnelle de seigneuries en un État centralisé
L'accumulation de seigneuries diverses par les ducs de Bourgogne aboutit à la constitution de deux ensembles territoriaux continus :
- les pays de par-deçà au nord : Flandre, Artois, Picardie, Hainaut, Brabant, Hollande, Zélande, Frise, Gueldre, Limbourg, Luxembourg, etc.
- les pays de par-delà au sud : duché et comté de Bourgogne, comté de Charolais et autres dépendances.
Les deux derniers ducs de Bourgogne de la maison de Valois cherchèrent à unifier leurs possessions personnelles.
Sous Philippe le Bon
Les prémices des ambitions royales des ducs de Bourgogne apparaissent au milieu du règne de Philippe le Bon à l'initiative de Frédéric III. En 1447, le chancelier impérial Gaspar Schlik fut délégué auprès de Philippe pour lui proposer d'ériger au choix deux de ses seigneuries en royaume : la Frise qui eut dans un passé lointain ses propres rois ou le Brabant, qualifié de plus ancien et excellent duché de la Chrétienté[6].
Ériger l'une de ses possessions en royaume ne satisfaisait guère le duc de Bourgogne : son souhait était qu'on rassemblât sous une même couronne l'ensemble de ses pays de par-deçà situé dans la mouvance du Saint Empire, afin de convertir la pluralité de pouvoirs locaux qu'il exerçait en une monarchie unifiée. Philippe déclina donc l'offre.
En 1460, Philippe délégua un de ses fidèles, Antoine Haneron, auprès de l'empereur pour lui rappeler qu'il exista jadis, entre le Rhin et le royaume de France, un royaume nommé Lothier ou Lotharingie, qui incluait les évêchés de Mayence, Trèves, Cologne, Metz, Toul, Verdun, Cambrai, Liège et Utrecht[7]. Ni la Franche-Comté, terre relevant du Saint Empire mais trop éloignée, ni les terres du ressort de la couronne de France (Flandre, Artois, Bourgogne ducale) n'étaient concernées par ce projet. Cependant, le projet n'aboutit pas.
Sous Charles le Téméraire
Le traité de Péronne (1468) arraché au roi de France ménageait un compromis : le duc acceptait et reconnaissait la suzeraineté française, mais le roi abandonnait de fait tous les droits du souverain. Il s'engageait à ne pas lever d'impôts, à ne pas nommer d'officiers et à ne pas recevoir les appels des sujets du duc devant le parlement de Paris. En contrepartie, Charles s'engageait enfin à rendre hommage au roi de France, ce qu'il se garda d'ailleurs bien de faire dès lors que le roi avait fait casser le traité par les États généraux. Conformément à la clause de non-respect incluse dans le traité de Péronne, le Téméraire se déclara, le , délié de ses devoirs vis-à-vis de la couronne de France.
La constitution d'un État bourguignon à part entière impliquait, autant que faire se pouvait, le passage de cette pluralité de pouvoirs au laminoir d'un pouvoir central unificateur. Ce fut l'objet des ordonnances de Thionville. Cependant, l'existence de deux ensembles territoriaux ne se prêtait pas à une centralisation unique : Charles le Téméraire se contenta donc de resserrer l'écheveau administratif de ses possessions septentrionales[8].
Face à l'Empereur, Charles rompit avec la politique de son père qui avait toujours ignoré la suzeraineté impériale. L'empereur était en effet le seul à pouvoir lui offrir l'indépendance à travers une couronne royale. Le duc s'impliqua beaucoup dans les affaires impériales : il participa aux diètes, porta la guerre contre Neuss, tenta diverses alliances avec l'empereur, etc.
En témoignage de cette aspiration à la royauté, il se fit notamment confectionner un diadème d'une richesse prodigieuse, le « chapeau ducal ». Il se compose d'or orné de saphirs et de rubis balais surmonté d'une forme de velours jaune brodée de perles et au sommet duquel se trouvait un énorme rubis enchâssé dans un ornement d'or[9], qui, auprès des contemporains, « apparaissait comme la couronne d'un roi »[10],[Note 1].
Charles reprit donc à son compte le projet de son père qui avait rêvé de reconstituer une Lotharingie. Charles se référa davantage aux différents royaumes de Bourgogne : des Burgondes, des Mérovingiens, des Bivinides. Si les données historiques concernant la Frise étaient des plus floues et si l'existence du royaume de Lotharingie entre 855 et 900 avait été oubliée, le souvenir des différents royaumes de Bourgogne était encore présent et il avait l'avantage de rappeler par son nom le titre principal des détenteurs des États bourguignons.
Aussi, en 1473, lors de la conférence de Trèves entre le et le , l'empereur Frédéric III du Saint-Empire, qui avait refusé d'aider Charles le Téméraire à se faire élire roi des Romains pour en faire son successeur, accepta d'ériger ses possessions mouvantes de l'Empire en un royaume de Bourgogne. Le nouveau roi aurait été nominalement vassal de l'empereur, à la manière de celui de Bohême. Frederic III avait accepté également d'inféoder à ce royaume de Bourgogne le duché de Lorraine, le duché de Savoie (qui incluait alors le Piémont, la Bresse, le Bugey, le Pays de Vaud, Genève, le duché de Clèves, les évêchés d'Utrecht, Liège, Toul et Verdun[11],[12],[Note 2]. Les ducs de Savoie, de Lorraine, de Clèves et les quatre évêques seraient devenus les vassaux du roi de Bourgogne. Charles exigea également la souveraineté de la Bourgogne sur les cantons suisses[13]. Cependant, l'empereur rompit les pourparlers alors que les préparatifs du couronnement étaient en cours, et s'enfuit nuitamment à cheval puis en barque sur la Moselle avec son fils Maximilien qui, dans le cadre de l'accord, devait épouser Marie de Bourgogne[14].
Limites et fin
Caractère problématique de la notion d'État
À l'époque, la notion d'État est floue, bien éloignée de son sens moderne et on n'emploie donc jamais celle d'État bourguignon. Pour désigner leurs terres, les ducs parlent plutôt de « nos principautés », « nos États », « nos provinces ». Les autres producteurs d'écrit utilisent le même type de formulation. C'est Henri Pirenne[15], pour des raisons idéologiques liées à la construction nationale belge[16], qui affirme la constitution d'un État moderne fondé sur une unité pré-nationale autour des ducs de Bourgogne. Johan Huizinga, tout en soulignant le caractère anachronique de la chose, lui emboîta le pas[17]. Aujourd'hui, une partie des historiens continuent d'employer de façon fréquente l'expression d'« État bourguignon », mais l'usage du singulier continue cependant à faire débat.
L'expression a été d'une certaine façon consacrée auprès du public par la monographie homonyme de Bertrand Schnerb[1]. Un certain nombre d'éléments accréditent cette vision d'un État unique constitué par les ducs :
- la fondation par Philippe le Bon et surtout Charles le Téméraire d'une puissante armée de métier à laquelle tous les « pays de par-deça et de par-delà » contribuent plus ou moins, armée (mâtinée de mercenaires anglais, allemands et italiens) qui plie à des règles et un chef ultime communs l'ensemble des combattants enrôlés sous la bannière bourguignonne ;
- la volonté des Valois-Bourgogne, devenue une idée fixe chez Charles le Téméraire, de réunir leurs provinces en un bloc géographique d'un seul tenant (ressuscitant le royaume lotharingien de jadis) qui faciliterait les communications intérieures et la circulation de l'armée bourguignonne ;
- la volonté d'uniformisation administrative des ducs, traduite par des institutions communes — les Chambres des comptes, le Conseil ducal, le Parlement de Malines, un chancelier unique, etc. ;
- la production d'ordonnances identiques dans toutes les provinces, de façon à leur donner une législation commune ;
- la tentative d'établir une fidélité dynastique à travers un système de cour étoffé et des signes identitaires.
D'autres historiens, notamment Jean-Marie Cauchies[18], à la suite de Paul Bonenfant[19], font remarquer que l'on devrait plutôt parler d'« États bourguignons », au pluriel. En effet :
- les contemporains employaient le pluriel ;
- le prince ne régnait pas sur l'ensemble de ses pays en tant que « duc de Bourgogne » mais comme seigneur particulier de chacun d'entre eux, c'est-à-dire comme duc de Brabant, comte de Flandre, d'Artois, de Hollande, etc. ;
- il n'existait pas de véritable sentiment d'appartenance commune dans chacune des seigneuries du duc de Bourgogne, car celles-ci différaient par la langue, le droit, les institutions ;
- dans aucune de ses possessions, le duc de Bourgogne n'était souverain de droit — au-dessus de lui, il y avait un souverain, soit le roi de France, soit l'empereur. Cela étant, leur souveraineté était limitée : dans la réalité, le duc de Bourgogne ne rendait pratiquement pas compte de ses actes à un supérieur dans l'ordre temporel. De fait, il agissait comme un quasi souverain, même s'il ne l'était pas en droit[Note 3].
Il ne faut pas, ici, considérer le terme « État » selon son sens moderne[Note 4]. L'historiographie a largement consacré la notion « d'État princier » pour désigner certaines constructions politiques n'ayant pas de souveraineté (« État breton », Stato Sforzesco pour le duché de Milan, etc.). Considérant que l'État bourguignon n'est ni État souverain ni un État unifié du point de vue du droit, il s'agit surtout de donner un nom à cette « grande principauté » formée sous la houlette des ducs de Bourgogne, afin d'exclure l'abus de langage, trop fréquent, qui consiste à l'assimiler au seul « duché de Bourgogne ».
Tentative d'unification territoriale et fin de la puissance bourguignonne
Le duc Charles le Téméraire, au sommet de sa puissance, se lance dans une politique de conquête militaire et d'alliances pour faire la jonction entre ces deux ensembles. À cette fin, il chercha à s'emparer de l'Alsace et de la Lorraine.
En , au traité de Saint-Omer, le duc d'Autriche Sigismond de Habsbourg lui cède en gage, pour 50 000 florins du Rhin, ses domaines de Haute-Alsace et le pays de Brisgau, du margraviat de Bade en Saint-Empire (plus précisément : le landgraviat d'Alsace, le comté de Ferrette, les quatre Waldstetten, le comté de Hauenstein et la ville de Brisach)[20].
En 1474 débute la guerre de Bourgogne qui oppose Charles à la Confédération des VIII cantons et leurs alliés. Les Bourguignons sont d'abord défaits à la Bataille d'Héricourt cette même année, alors que le Téméraire est occupé au siège de Neuss. Durant l'été 1475, Charles détourne l'armée qu'il prévoyait d'utiliser contre le roi de France au profit du roi d'Angleterre et occupe le duché de Lorraine. Après un siège d'un mois, il entre dans Nancy le [21]. Tandis qu'il préside les États de Lorraine le , il affirme aux Nancéens qu'il fera de leur ville la capitale de son futur royaume[22],[Note 5]. Les Suisses défont l'armée de Charles le Téméraire à la bataille de Grandson le , puis à la bataille de Morat le . Finalement, en 1477, Charles le Téméraire meurt à la bataille de Nancy contre le duc René II de Lorraine et les Confédérés, alliés à son ennemi héréditaire Louis XI.
Le puissant État bourguignon s'affaiblit de façon notable. Louis XI annexe le duché de Bourgogne et la Picardie (comtés de Ponthieu, Vermandois, Guînes et Boulogne), occupe l'Artois, mais s'enlise en Flandre, malgré le soutien de Bruges et de Gand. Les tractations dans le dernier quart du XVe siècle font aller et venir ces possessions au gré de la situation diplomatique et militaire jusqu'à ce que l'Artois, la Comté et le Charolais soient rendus aux héritiers du Téméraire. Le duché de Bourgogne resta cependant un élément majeur de la rivalité entre l'arrière petit-fils du Téméraire, Charles Quint, et François Ier. Si le traité de Madrid de 1526 sembla marquer la revanche des Bourguignons, en rétrocédant le duché à l'empereur, l'âpreté du roi de France à trahir la parole qu'il avait donnée à son rival fit émerger une autre solution : les Habsbourg-Bourgogne abandonnaient provisoirement leurs vues sur le duché en échange de quoi le roi de France satisfaisait la volonté d'indépendance des fiefs français de l'empereur en transférant sa suzeraineté sur ces terres à l'Empire.
Maximilien de Habsbourg, grâce à son mariage avec la duchesse Marie de Bourgogne, âgée de 20 ans et unique héritière du duc Charles le Téméraire, s'empare des possessions relevant de l'Empire ainsi que de l'Artois et la Flandre. Lors de sa réforme administrative de l'Empire, il fit établir un cercle impérial particulier qui assurait à ces provinces une unité administrative et fiscale vis-à-vis de l'Empire, qu'il baptisa significativement Cercle de Bourgogne en 1512[23]. La transaction d'Augsbourg en 1548 donna une véritable personnalité et indépendance juridique des provinces bourguignonnes vis-à-vis de l'Empire.
Au plan intérieur, Marie de Bourgogne dut promulguer un Grand Privilège qui rétablit les juridictions et privilèges locaux au détriment de tous les efforts d'unification de ses prédécesseurs. Ses successeurs, cependant, rétablirent peu à peu des institutions centrales : les États généraux, le parlement de Malines, rebaptisé Grand conseil, la Chambre des comptes de Lille et surtout les trois conseils collatéraux, qui devinrent l'outil central de gouvernement à partir de 1531.
Si le duché de Bourgogne en propre fut perdu, les successeurs du Téméraire continuèrent à s'en réclamer. Philippe le Beau, Charles Quint et Philippe II d'Espagne commencèrent leurs règnes respectifs par une séance solennelle les proclamant ducs de Bourgogne dans la grande salle du palais du Coudenberg à Bruxelles. Les deux premiers parlaient de la dynastie comme de la « très illustre maison d'Autriche et de Bourgogne », et si Philippe le Beau ordonna d'être enterré à la Chapelle royale de Grenade pour mieux assoir son pouvoir sur les royaumes de sa femme, Charles Quint exigea dans tous ses testaments successifs que son corps fût transféré à la nécropole familiale de Champmol si le duché de Bourgogne devait être reconquis. De façon générale, l'empereur attacha toujours une grande importance à ses racines bourguignonnes : c'est l'emblématique de celle-ci qu'il imposa à l'Espagne, faisant de la croix de Bourgogne, des fusils et de la Toison des éléments encore employés dans les représentations de la monarchie espagnole. De même, les usages de la cour de Bourgogne déjà de rigueur à Bruxelles depuis les ducs et durant tout le règne de Charles Quint furent, par les soins de celui-ci, imposés en Espagne.
De fait, c'est la guerre civile de la deuxième moitié du XVIe siècle qui brise en même temps qu'elle exalte le rêve d'un État bourguignon. Si les rebelles insistent en effet sur leur caractère bourguignon dans les premières étapes de la révolte, la tournure autonomiste et surtout la scission entre les provinces signataires de l'acte de La Haye et les autres provoqua la division définitive des provinces.
Annexes
Liste des princes de l'État bourguignon
En tant que feudataires d'un suzerain nominal, qu'il soit le roi de France ou l'empereur romain-germanique, les princes de l'État bourguignon ne peuvent être qualifiés de souverains de jure même s'ils l'étaient probablement de facto.
Maison de Valois-Bourgogne
- Philippe le Hardi (1384-1404) ;
- Jean sans Peur (1404-1419) ;
- Philippe le Bon (1419-1467) ;
- Charles le Téméraire (1467-1477) ;
- Marie de Bourgogne (1477-1482).
À la mort du Téméraire, Louis XI annexa le duché de Bourgogne et occupa une partie des fiefs français du duc. Le roi prétendit reprendre possession d'un apanage constitué au profit de Philippe le Hardi, quand bien même le traité d'attribution du duché au troisième fils de Jean le Bon n'en faisait pas un apanage et ne prévoyait aucune clause de masculinité. Louis XI exploitait simplement un rapport de force très défavorable au principat bourguignon[24]. Le coup de force fut immédiatement contesté par Marie de Bourgogne et Maximilien d'Autriche son mari. Le contentieux ne fut jamais réglé et la prétention des Habsbourg à reprendre le duché, dont ils estimaient avoir été spoliés, alimenta de nombreuses guerres dans le siècle qui suivit[25].
Les possessions relevant du Saint-Empire, à savoir les Pays-Bas et la Franche-Comté furent en revanche transmises aux descendants et héritiers de Charles le Téméraire, dans la maison de Habsbourg. Enfin, une partie des fiefs français de ce qui avait été l'État bourguignon, principalement les comtés d'Artois, de Flandre et de Charolais (que les Français n’avaient jamais pu soumettre) furent, au Traité de Senlis (1493), rétrocédés par la France aux Habsbourg.
Maison de Habsbourg-Bourgogne
- Philippe le Beau (1482-1506, régence assurée par Maximilien d'Autriche) ;
- Charles de Gand (1506-1555, régence assurée par Maximilien puis Marguerite d'Autriche), surtout connu sous le nom de Charles-Quint (numérotation en tant qu'empereur).
En 1555, Charles Quint abdiqua et transmit les terres bourguignonnes à son fils, Philippe, appelé à régner sur l'Espagne. En 1581, les provinces du nord des Pays-Bas, après s'être massivement ralliées au protestantisme, se déclarèrent déliées de la souveraineté du roi d'Espagne par l'acte de La Haye. Cependant, Philippe II n'abandonna jamais le titre de duc de Bourgogne, ni les prérogatives qui y étaient attachées. Au terme de la guerre de Quatre-Vingts Ans, il transmit la souveraineté des Pays-Bas à sa fille, l'infante Isabelle-Claire-Eugénie et à son mari, l'archiduc Albert entre 1599 et 1633. Faute d'héritiers, les pays de par-deça retournèrent à la souveraineté du roi d'Espagne puis à celle de l'empereur au XVIIIe siècle.
Liste des possessions bourguignonnes
À son apogée dans les années 1470 sous Charles le Téméraire, ce vaste ensemble territorial comprend deux grands groupes de provinces : les Pays-Bas bourguignons et les deux-Bourgognes, entre lesquels s'étendent les domaines (sous influence bourguignonne) des ducs de Lorraine. Ces deux grands groupes de provinces sont respectivement nommés pays de par-deçà et pays de par-delà. Bien que la capitale historique des ducs de Valois-Bourgogne soit Dijon, la cour est itinérante et séjourne le plus souvent dans le Brabant (Bruxelles) ou en Flandre (Lille, Bruges ou Gand).
Seigneurie | Armoiries | Acquise en | Perdue en |
---|---|---|---|
Duché de Bourgogne | 1363 | 1477 | |
Comté de Bourgogne | 1384 | — | |
Comté de Charolais | 1390 1493 | 1477 — | |
Comté de Mâcon | 1435 | 1477 | |
Comté d'Auxerre | 1435 | 1477 | |
Seigneurie de Salins | 1384 | — | |
Seigneurie de Bar | 1435 | 1477 | |
Seigneurie de Château-Chinon | 1454 1482 | 1477 — |
Seigneurie | Armoiries | Acquise en | Perdue en |
---|---|---|---|
Duché de Lorraine | 1475 | 1476 | |
Duché de Bar | 1475 | 1476 | |
Landgraviat de Haute-Alsace, Sundgau, Brisgau | 1469 | 1477 |
Liste des domaines sous influence bourguignonne
- Seigneuries ecclésiastiques ou urbaines sous le contrôle de la maison de Bourgogne
- Principauté épiscopale de Liège
- Abbaye de Luxeuil
- Évêché de Bâle
- Évêché de Cambrai
- Évêché d'Utrecht
- Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun)
- Ville et Châtellenie de Tournai
- Alliés
- Duché de Savoie
- Duché de Clèves
- Comté de Montbéliard
- Comté de Nevers (branche cadette de Bourgogne-Nevers)
- Comté de Rethel (branche cadette de Bourgogne-Nevers)
- Comté d'Eu (branche cadette de Bourgogne-Nevers)
Notes et références
Notes
- Charles ne fit cependant jamais usage d'un sceau en majesté, conservant la tradition des sceaux équestres.
- Le 4 novembre 1473, Antoine Haneron, prévôt de Saint-Donant de Bruges, adressa au marquis de Rothelin, Rodolphe de Hochberg, une lettre où il détaillait les termes dans lesquels Frédéric III avait arrêté la constitution du royaume de Bourgogne. Le document publié en latin en 1937 par H. Stein, Bibliothèque de l'École des Chartes, tome XCVIII, p. 339-341.
- Philippe le Bon obtint d'ailleurs de Charles VII une dispense d'hommage féodal pour ses terres mouvantes de la couronne. Et son fils Charles le Téméraire se déclara, en novembre 1471, affranchi de la suzeraineté du roi de France. Cette fois-ci, il s'agissait d'une décision unilatérale de Charles de Bourgogne s'appuyant sur la clause de non-respect du traité de Péronne (1468) que le roi de France avait de son côté fait annuler en décembre 1470 en arguant de la félonie du duc.
- Henri Pirenne a défendu l'expression, tout comme Johan Huizinga qui a cependant souligné son anachronisme. Sur la nécessité de recourir parfois à des termes anachroniques en histoire, on peut consulter l'article de M.R. Hoetink, Les notions anachroniques dans l'historiographie du droit.
- Bien que niant les droits du prince légitime de la Lorraine, Charles n'ajouta pas à sa titulature le titre de duc de Lorraine, alors qu'il avait pris celui de duc de Gueldre après l'annexion de ce duché. Probablement considérait-il que celui de duc de Lothier, adopté par son père après la prise en main du Brabant, rendait compte de sa conquête, car les deux termes de Lothier et Lorraine procédaient tous deux de Lotharingie, le premier désignant la Basse-Lotharingie, le second désignant la Haute-Lotharingie.
Références
- Bertrand Schnerb, L'État bourguignon, Paris, Perrin, 1999
- Élodie Lecuppre-Desjardin, Le royaume inachevé des ducs de Bourgogne, Paris, Belin, 2016
- Jean-Marie Cauchies, « Un État inventeur de formes d’organisation ? », dans La cour de Bourgogne et l’Europe. Le rayonnement et les limites d’un modèle culturel, éd. W. Paravicini, T. Hiltmann, F. Viltart, Ostfildern 2013, p. 110
- Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne, Paris, Albin Michel, 1949
- Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne (Albin Michel, 1949 et juin 1976), p. 213
- Anne Le Cam, Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992, p. 246.
- Anne Le Cam, Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992, p. 247.
- Anne Le Cam, Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992, p. 264.
- Anne Le Cam, Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992, p. 134.
- Richard Vaughan, Charles the Bold, 1973, p. 168.
- Anne Le Cam, Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992, p. 258.
- Philippe Contamine, Pays Lorrain, no 1, "Charles le Téméraire, fossoyeur ou fondateur de l'État bourguignon", p. 123-134.
- Jean Favier, Louis XI, Fayard, 2001, p. 653.
- Klaus Schelle, Charles le Téméraire - La Bourgogne entre les lys de France et l'aigle de l'Empire, traduit de l'allemand par Denise Meunier, Fayard, 1979, p. 194-200.
- Henri Pirenne Histoire de Belgique: Volume 1 - Des origines à l'État bourguignon, Bruxelles, 1900
- Philippe Carlier, "Contribution à l'étude de l'unification bourguignonne dans l'historiographie nationale belge de 1830 à 1914, BTNG-RBHC, XVI, 1985, 1-2, p. 15
- J. Huizinga, « L'État bourguignon, ses rapports avec la France, et les origines d'une nationalité néerlandaise », dans Le Moyen Âge, t. XLI (1931), p. 83-96
- Jean-Marie Cauchies, « État bourguignon ou États bourguignons? De la singularité d’un pluriel », in P.C.M. Hoppenbrouwers, Antheun Janse et Robert Stein, Power and Persuasion, Essays on the Art of State Building in Honour of W.P. Blockmans, Thurnout, Brepols, 2010, ppes 49-58
- « Ce qui frappe, en effet, à certains égards, dans l'aspect qu'offre l'État Bourguignon à la fin du règne de Philippe, c'est le disparate que présentent entre elles, du point de vue constitutionnel, les différentes pièces de cet État, si bien qu'à vrai dire, il vaudrait mieux parler des États Bourguignons », Paul Bonenfant, Philippe le Bon, sa politique, son action, Paris, Bruxelles, De Boeck et Larcier, p. 85-86
- Georges-Henri Dumont, Marie de Bourgogne (Fayard, août. 1982), p. 109
- Klaus Schelle, Charles le Téméraire - La Bourgogne entre les lys de France et l'aigle de l'Empire, traduit de l'allemand par Denise Meunier, Fayard, 1979, (ISBN 2-213-00686-5), p. 254.
- Georges Minois, Charles le Téméraire, Paris, Perrin, , 543 p. (ISBN 978-2-262-04302-5).
- Anne Le Cam, Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992, p. 265.
- Wim Blockmans, « La position du comté de Flandre dans le royaume à la fin du XVe siècle », in La France du XVe siècle, renouveau et apogée, Paris, CNRS, 1985, p. 73 : "Il est clair qu'en 1477 Louis XI ne se soucia pas de la légitimité de ses actes, mais il ne se fia qu'aux rapports de force, son but étant le démantèlement complet de l'État bourguignon."
- Voir par ex. Bertrand Schnerb, « La plus grande héritière du monde », dans Bruges à Beaune. Marie, l'héritage de Bourgogne, Paris, 2000, 21-37, ici 23.
Voir aussi
Bibliographie
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- Paul Bonenfant (études présentées par A.-M. Bonenfant-Feytmans), Philippe le Bon : sa politique, son action, Bruxelles, De Boeck université, coll. « Bibliothèque du Moyen Âge » (no 9), , XVIII-452 p. (ISBN 2-8041-2115-1, présentation en ligne), [présentation en ligne].
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- Paul Bonenfant, « Le projet d'érection des États bourguignons en royaume en 1447 », Le Moyen Âge, Paris, Éditions Albert, t. XLV, no 1, , p. 10-23 (présentation en ligne, lire en ligne).
- Paul Bonenfant, « Les projets d'érection des Pays-Bas en royaume du XVe au XVIIIe siècle », Revue de l'Université de Bruxelles, t. XLI, 1935-1936, p. 151-169.
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- Jean-Marie Cauchies, « État bourguignon ou états bourguignons ? De la singularité d'un pluriel », dans Peter Hoppenbrouwers, Antheun Janse et Robert Stein (dir.), Power and Persuasion : Essays on the Art of State Building in Honour of W.P. Blockmans, Turnhout, Brepols, , XLI-364 p. (ISBN 978-2-503-53211-0, DOI 10.1484/M.STMH-EB.3.2418), p. 59-68.
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