Seigneurie de Malines

La seigneurie de Malines était un petit territoire autonome aux Pays-Bas, comprenant la ville de Malines, en Belgique, et quelques communes en dehors de la ville.

Seigneurie de Malines

fin du XIe siècle  1795


Les armes de la seigneurie de Malines : en 1490, l'empereur Frédéric III autorisa l'ajout de l'aigle[1].
Informations générales
Statut Seigneurie relevant de la principauté de Liège, puis du comté de Flandre (à partir de 1333)
Capitale Malines
Religion Église catholique
Histoire et événements
fin du XIe siècle Première mention des Berthout en tant que seigneurs de Malines.
910 Charles le Simple donne l'abbaye de Malines à l'évêque de Liège.
1333 La principauté de Liège cède Malines au comte de Flandre.
1795 La seigneurie est incorporée dans le département des Deux-Nèthes.

Entités suivantes :

La cathédrale de Malines, symbole de la seigneurie

Histoire

En 910, Malines est offerte comme seigneurie à la principauté de Liège. Comme les évêques avaient sans cesse des débats avec les Berthout, leurs avoués, Hugues de Chalon (1296-1301) se décida, en 1300, à céder pour trois générations ses droits sur cette ville au duc Jean Ier de Brabant, qui s'entendit avec Jean Berthout () pour le partage de l'autorité[2].

En 1305 la gestion de la ville est confiée à un conseil, auquel participent les patriciens et les métiers.

L'évêque Thibaut de Bar (1303-1312) soutint que la cession faite par Hugues de Chalon était nulle parce qu'elle n'avait pas eu l'assentiment du pape, et Jean Ier, qui essaya de résister, recula devant la menace d'excommunication. Mais comme les Malinois faisaient sans cesse appel à l'intervention du Brabant, Adolphe II de La Marck (1313-1344), se sentant incapable de les réduire, vendit Malines et ses dépendances pour 100 000 royaux d'or au comte de Flandre, Louis de Nevers, à la condition que lui-même et ses successeurs tinssent la seigneurie en fief de l'évêché et ne l'aliénassent jamais ()[3].

L'avouerie, qui des Berthout avait passé à Marguerite de Gueldre, lui fut également cédée ()[4].

Jean II de Brabant refusa de reconnaître la validité de cette double aliénation ; de là une guerre qui se termina par la paix du . Le roi de France Philippe VI avait été choisi comme arbitre des belligérants ; mis en possession de Malines, il s'abstint de prononcer et garda la ville par devers lui. C'est pourquoi Louis de Crécy et Jean III préférèrent conclure un accord pour se partager l'objet du litige ; chacun d'eux devait en relever de l'autre une moitié en fief ; les revenus seraient partagés et les officiers seigneuriaux nommés alternativement par les deux princes ()[4].

Mais en 1346, Louis de Nevers, se trouvant à court d'argent dans sa lutte contre les Gantois, se résolut à vendre au duc de Brabant, pour 86 500 royaux d'or, sa part de la ville de Malines. Cette cession était contraire à l'engagement qu'il avait pris envers l'évêque de Liège, en 1333, mais Jean III lui promettait d'obtenir du pape l'absolution de ce parjure. En effet, Clément VI lui octroya la dispense requise[4].

Lorsque Louis de Male succéda à son père, demeuré sur le champ de bataille de Crécy, Philippe VI ne négligea rien pour contrecarrer le mariage qu'Édouard III espérait lui faire contracter avec sa fille Isabelle ; non seulement il promit de demander au sire d'Amboise la cession de Termonde, mais afin d'être agréable au duc de Brabant et de le décider à donner au comte de Flandre sa fille Marguerite, il obtint que Louis de Male lui laissât la possession entière de Malines, sans exiger la somme stipulée[5].

Après la mort de Jean III (1355), Louis de Male, son gendre, refusa de reconnaître les dispositions par lesquelles il avait laissé le Brabant entier à Jeanne, l'aînée de ses filles ; il entama la campagne qui le rendit maître de Bruxelles et qui aboutit, sur l'arbitrage du comte de Hainaut, au traité d'Ath du . Ce traité permit au comte de Flandre de garder Malines[6].

Lors du partage que firent, en 1407, Philippe le Hardi et Marguerite, entre leurs trois fils, Jean obtint Malines, avec la Bourgogne et la Flandre[7].

Malines devient rapidement une province autonome au sein des Pays-Bas bourguignons, puis espagnols, puis autrichiens.

Les ducs de Bourgogne établirent leurs conseils dans cette petite province autour de la ville épiscopale, d'abord sous le nom de Parlement de Malines, puis sous le nom de Grand Conseil de Malines, après protestation du roi de France pour concurrence de son autorité et celle du Parlement de Paris. Le Grand Conseil contrôlait aussi la gestion de la seigneurie. Marguerite d'Autriche, tante de Charles Quint et gouvernante des Pays-Bas, établit son gouvernement à Malines, qui était alors en voie de devenir la capitale des Pays-Bas.

En 1790 les États de Malines se déclarent indépendants du Grand Conseil et de l'empereur Joseph II et participent à la confédération des États-Belgiques-Unis. En 1795 la seigneurie est rattachée au département des Deux-Nèthes.

Notes et références

  1. A Lintz le 10 janvier 1490. Lettres patentes de l'empereur Frédéric, par lesquelles il élève au rang de comté la ville de Malines et son district [...]. Il accorde en même temps à la ville qu'elle puisse placer, dans l'écu de ses armes, une aigle noire aux ailes déployées, en la même forme et manière qu'elle est dans les armoiries des rois des Romains. (En latin)
    Collection de documens inédits concernant l'histoire de la Belgique : tome second / publié par L.P. Gachard. - L. Hauman et comp., 1834, p.46.
  2. Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981) (lire en ligne), p. 270
  3. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 270.
  4. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 271.
  5. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 271-272.
  6. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 272.
  7. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 272-273.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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