Les Aventures de Rabbi Jacob

Les Aventures de Rabbi Jacob est un film comique franco-italien sorti en 1973, réalisé par Gérard Oury, sur un scénario de celui-ci et Danièle Thompson, avec la collaboration du rabbin Josy Eisenberg, et de Roberto de Leonardis. Il marque la quatrième et dernière collaboration entre Gérard Oury et Louis de Funès, dont les ennuis de santé ne permettent pas la réalisation de leur projet suivant, Le Crocodile[1].

Pour la comédie musicale adaptée du film, voir Les Aventures de Rabbi Jacob (comédie musicale).

Les Aventures de Rabbi Jacob

Postiche de barbe, chapeau et papillotes portés par Louis de Funès. Billes de faux chewing-gum Le Yankee utilisées lors du tournage aux studios de Billancourt. Exposés au musée Louis de Funès.
Réalisation Gérard Oury
Scénario Gérard Oury
Danièle Thompson
Josy Eisenberg
Roberto de Leonardis
Acteurs principaux
Sociétés de production SNC
Films Pomereu
Horse Films
Pays d’origine France
Italie
Genre Comédie
Durée 95 minutes
Sortie 1973


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Louis de Funès campe Victor Pivert, un industriel français arriviste, cynique et autoritaire, empli de préjugés racistes, antisémites et xénophobes. Il ne demande qu’à se rendre au mariage de sa fille mais se retrouve englué malgré lui dans les péripéties d’une révolution dans un pays arabe menée par Mohamed Larbi Slimane. Poursuivis par les barbouzes du colonel Farès, ils débarquent au milieu d'une bar-mitzvah où Pivert, s'étant déguisé en rabbin, doit tenir un rôle central.

Grand succès populaire et adapté depuis en comédie musicale, Les Aventures de Rabbi Jacob a totalisé 7,3 millions d'entrées en France. Le film emprunte au vaudeville ses grosses ficelles, dans le comique de situation comme dans l'emboîtement des intrigues, ainsi qu’à l’actualité de l’époque, évoquant de manière évidente l’affaire Ben Barka. Il est l’un des premiers films comiques à mettre en scène la communauté juive de France, entendant délivrer un message humaniste de tolérance envers toutes les communautés qui vivent ensemble dans la France du début des années 1970.

Unique succès outre-Atlantique de Louis de Funès, le film est même nommé pour le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère en 1975.

Résumé

De New York, le rabbin est parti

C'est à bord d'un taxi jaune et noir new-yorkais que Rabbi Jacob, son secrétaire et son assistance se rendent à l'aéroport JFK.

À New York, dans la dynamique communauté hassidique de Brooklyn. Des Juifs à longues barbes et papillotes, habillés de longs caftans et de grands chapeaux noirs, déambulent dans les rues en tenant des discussions animées tandis que des enfants, à la tête encadrée des mêmes papillotes et portant de grandes kippot, jouent au baseball à même le trottoir avec les bornes d’incendie. Les jeux et discussions sont interrompus pour saluer Rabbi Jacob, vénérable rabbin de ladite communauté, qui s’apprête à gagner Paris pour assister à la Bar mitzva d’un jeune parent, David Schmoll. Juif typique de ce milieu, il s'exprime avec un fort accent yiddish quelle que soit la langue dans laquelle il parle. Après avoir embrassé la mezouza de sa porte au milieu des acclamations de ses fidèles, il prend pudiquement congé de sa femme et reçoit un gâteau au fromage avec ses dernières recommandations pour le voyage qu’il entreprend avec son secrétaire Samuel[E 1]. De nombreux hassidim envahissent le taxi pour accompagner leur vénéré rebbe à l’aéroport JFK, ce qui de prime abord encombrant, se révèle assez pratique pour passer outre les embouteillages, au sens propre[E 2]. Au cours du trajet, Rabbi Jacob se laisse aller à une douce rêverie, fredonnant J’irai revoir ma Normandie car « c’est fronçis, c’est la Fronce, […] c’est lé pays qui m’a donné lé jour ».

À Paris, un vendredi

Une Citroën DS 21 Pallas noire similaire à celle de Victor Pivert.

En Normandie, à bord d’une rutilante Citroën DS équipée d’un téléphone automobile et surmontée d’une barque à moteur baptisée la Germaine II, Victor Pivert et son chauffeur Salomon rentrent sur Paris au départ de Deauville pour célébrer le mariage d'Antoinette  fille du prospère industriel  avec le zézayant Alexandre, fils d’un général. Pivert, incarnation du grand petit-bourgeois français, persifleur, chauvin sur les bords et sûr de la supériorité des valeurs de son petit monde, double aussi allègrement qu’illégalement les voitures qui ont le tort de se trouver sur son chemin, insultant au passage celles des automobilistes étrangers[E 3]. Or, ce raciste patenté (« Raciste ? Moi, raciste ?! »), qui s'étrangle en découvrant un mariage interracial autant qu'il s'amuse de voir les Noirs convoler dans des Rolls blanches, apprend avec un mélange de stupeur et de consternation que son chauffeur Salomon est juif, neveu de Rabbi Jacob de surcroît (magnanime, il décide, bien qu’il soit juif, « de le garder quand même ! »). Recevant un appel de sa femme Germaine, dentiste de son état, jalouse de nature et furieuse du retard de son mari, Victor Pivert tente de détourner la conversation en faisant part à la dame, sur le ton de la confidence, de la judéité de leur chauffeur. Celui-ci, tendant l'oreille, en perd la conduite des yeux et provoque une sortie de route. La voiture part littéralement à vau-l’eau mais la Germaine II, supportant désormais la lourde automobile, flotte et ne coule pas.

Le café Les Deux Magots, situé boulevard Saint-Germain, où Slimane est enlevé par Farès et ses sbires. L’un de ceux-ci proteste : « Mon Colonel, on ne peut pas l'enlever comme ça ! En plein Saint-Germain-des-Prés ! Ça a déjà été fait ! »

À Paris, le sémillant Mohammed Larbi Slimane se rend au café Les Deux Magots. Menant une révolution dans un pays arabe (innommé) du tiers-monde, il pense avoir rendez-vous avec un camarade dissident mais apprend rapidement avoir été piégé par la police secrète de son pays. Il tente vainement d’échapper au commando dirigé par le sinistre colonel Farès avant d’être assommé, enfermé dans un coffre et emmené en quelque endroit perdu pour interrogatoire.

Une veille de chabbat à l'usine Le Yankee

Pivert erre sur la route, priant saint Antoine de Padoue de lui venir en aide en lui promettant de se trouver un nouveau chauffeur, « un catholique ! Comme vous, comme moi, comme le Bon Dieu ». Il a en effet congédié l’outrecuidant Salomon car ce dernier, entendant que les employés de l’usine de Monsieur s’étaient mis en grève, en avait fait de même et regimbé à remorquer la voiture tombée à l’eau. Il avait de même refusé d’en allumer les phares et, sortant de l’eau, s’était mis à chanter le Lekha Dodi en pleine campagne pour cause de chabbat. Apercevant une lumière, l’industriel remercie saint Antoine et aboutit inopinément dans l’usine de chewing-gum Le Yankee, que Farès a choisie pour son isolement afin de juger le dissident politique Slimane avant de l’exécuter.

Distraits par un appel de Pivert qui croit téléphoner à la police, Farès et ses sbires laissent Slimane sous surveillance légère. Celui-ci parvient à s'échapper, entraînant malgré lui dans sa cavale un Victor Pivert tombé dans la cuve de gomme liquide (chewing-gum à la chlorophylle) en fuyant Farès et sa suite[E 4]. Pris en poursuite par ces derniers ainsi que par la police française qui, dépêchée par Salomon, croit l’avoir vu abattre deux hommes de main de Farès[E 5], Pivert est sommé par Slimane qui le tient en joue, de se rendre à l’aéroport d’Orly. Le séditieux entend regagner son pays avant le soir avec son otage, assuré d'en devenir le Premier Ministre.

Le samedi à Orly

Débarrassés du chewing-gum dont ils étaient recouverts de la tête au pieds, et rasés de frais, Pivert et Slimane se rendent à Orly au volant de la DS, remise à l'endroit mais à court d’essence. Pendant qu’on lui fait le plein, Pivert tente d’alerter deux agents de la police montée par un festival de grimaces mais sa tentative tourne court lorsque Farès s’arrête par hasard à la même station. Cependant, ce dernier n’a pas fait vérifier que le pompiste avait terminé son office avant de se lancer à leur poursuite, et sa voiture accrochée à la pompe se disloque lorsqu'elle accélère. Quant à l’industriel, il a été contraint de faire croire à sa femme qu’il s’enfuit avec une amante vieille et velue le jour du mariage de sa fille (Germaine passe ses nerfs sur une infortunée patiente qu’elle abandonne dans son fauteuil de dentiste sans avoir fini ses soins).

Pivert tente une nouvelle fois d’attirer vainement l’attention d’un officier de la sûreté. Mais il parvient, grâce au faible de Slimane pour les rousses, à lui fausser brièvement compagnie en s'échappant par le carrousel à bagages pour retrouver sa femme qui, arrivée en trombe à Orly, s’est emparée du microphone du bureau des renseignements. Cependant, Farès et ses sbires ressurgissent et Pivert ne doit son salut qu’à Slimane. Les fugitifs parviennent à abuser les barbouzes sur leurs talons en se grimant en rabbins hassidiques, mais arrivés dans le hall de l’aérogare, ils sont pris pour le vénérable Rabbi Jacob et son assistant par Tsippé Schmoll dite « la Mamé », belle-sœur de Rabbi Jacob à la vue et l’ouïe quelque peu défaillantes. La Mamé, venue accueillir le rabbin avec ses enfants et David, trouve que son cher beau-frère a attrapé un accent américain et s’empresse de lui donner une « léçon délé bon fronçais » en prononçant « lé nom des fourrires », tandis que Germaine est accostée puis enlevée par Farès et ses hommes.

Un chabbat dans le vieux quartier juif de Paris

La rue des Rosiers, trente ans après le film (elle avait en réalité été reconstituée à Saint-Denis, Gérard Oury appréhendant les problèmes de circulation lors du tournage).

Entretenant la méprise, « Rabbi Jacob » et son « portir et chauffir Rabbi Seligman » sont entraînés, malgré eux, à la rue des Rosiers, au cœur du vieux quartier juif de Paris avec ses commerces juifs aux devantures calligraphiées en français et en yiddish, qui n’ont pas changé en trente ans (ipse postea dicet Rabbi Jacob, le vrai). Le bon catholique qui a adopté sans trop de peine l’accent requis, prend un bain de foule parmi les Juifs et Juives en liesse venus acclamer le vénérable tzaddik, recevoir sa bénédiction (qu’il fait en signant la croix, avant de se faire corriger par Slimane) et lui offrir divers présents dont un « modeste shtreïmel ». Quelque peu désarçonné lorsque certains se ruent vers lui pour embrasser les moindres pans de ses mains, son caftan et ses payess, il tente tant bien que mal de donner le change, en adoptant la méthode juive bien connue, enseignée à Rabbi Jacob par Rabbi Seligman : « quand on pose une question à un Juif, il répond toujours par une autre question, ça lui donne le temps de réfléchir à la question ».

Pendant ce temps, le véritable rabbin et Samuel, étonnés de ne rencontrer personne, sont appréhendés par le commissaire Andréani qui est informé du subterfuge de Pivert. Un entartage et une vérification d’identité plus tard, il s’apercevra de sa méprise. Cependant, les mésaventures de Rabbi Jacob ne sont pas finies : appelant son neveu pour lui faire part de sa déception quant au comité d’accueil, il se fait éconduire par Salomon qui croit avoir affaire à un plaisantin puisque « Rabbi Jacob » est arrivé rue des Rosiers. Le chauffeur fraîchement congédié reconnaît cependant bien vite son ancien patron qui se hâte de lui proposer une réintégration à son poste avec augmentation du salaire. Plutôt amusé de la soudaine conversion de Monsieur, Salomon se trouve assez disposé à porter assistance au « bouc émissaire » mais il se montre bien plus circonspect à la perspective de voir Mohammed Larbi Slimane dans son quartier.

« Rabbi Jacob »  qui a trouvé une nouvelle occasion de se venger de « Rabbi Seligman » en donnant sa bénédiction à un mariage arrangé par la Mamé avec une jeune fille rousse, certes, mais toute en rondeurs et peu au goût du rabbin-révolutionnaire, « lé plis beau type juif qué jé lé vi dépuis longtomps »  est ensuite invité à une danse hassidique. Contre toute attente, « Monsieur » trouve rapidement ses marques et se révèle même « très doué », entraînant le malheureux Rabbi Seligman dans la danse[E 6]. Après la chute, il s’exclame, provoquant l’euphorie générale : « C’est ine miracle, Salomon, ine vrai miracle ! ».

Il est temps de se rendre à la synagogue où doit se tenir la « communion juive[E 7] » de David. Pivert appelle auparavant sa femme pour lui faire savoir qu’il se cache chez des amis juifs (au grand étonnement de son épouse) à l’Étoile de Kiev, un delicatessen situé rue des Rosiers. Séquestrée par Farès dans son propre cabinet et sous la menace d’une fraiseuse, elle est contrainte de passer l’appareil au « commissaire » qui n’a aucun mal à obtenir d’un Pivert décidément bien naïf les informations dont il a besoin.

Pendant ce temps, la cérémonie juive avance bon train : hymne Yigdal repris antiphoniquement par l’assemblée des orants qui se balancent d’avant en arrière, affublés de leurs plus beaux habits et de leurs châles de prière (« Rabbi Jacob » a lui-même revêtu pour l’occasion son beau shtreïmel, et passerait pour un rabbin des plus convenables s’il omettait de se signer devant l’almemor), bénédiction du jeune bar mitzva par son « oncle Jacob » et Rabbi Seligman (un catholique et un musulman bénissent donc non sans émotion et le plus sérieusement du monde un jeune Juif innocent ; les puristes feront néanmoins remarquer que « je te bénis, David » n’est pas la bénédiction la plus appropriée à la circonstance), kaddish de l’officiant, lecture de la Torah par David, Mazal tov de son père repris par l’assistance, c’est avant même qu’il ne l’ait réalisé au tour de Rabbi Jacob[E 8]. Pivert use de mille stratagèmes pour ne pas devoir faire la lecture dont il est totalement incapable, et se décharge finalement du « grand honneur » en le faisant à « Rabbi Seligman, c’est lui qui va la lire, l’hébré » (l’on n’entendra pas la lecture de Rabbi Seligman  dont la connaissance de l’arabe n’entraîne pas ipso facto celle de l’hébreu, encore moins des règles de lecture selon la cantillation hébraïque, laquelle varie en outre selon les rites liturgiques juifs d’Espagne, d’Allemagne ou d’Orient  mais elle s’effectue apparemment sans heurt, puisque l’officiant poursuit l’office normalement).

Soudain, Salomon surgit dans la synagogue et s’adressant à l’assemblée en hébreu, provoque une levée de châles, et les fait sortir en hâte, offrant sa motocyclette à Pivert et au « cousin éloigné » Slimane afin qu’ils puissent arriver au mariage d'Antoinette. C’est que celle-ci, furieuse de ne pas voir ses parents arriver, s’est rendue à l’appartement de sa mère et l’a délivrée et que Germaine a appelé au plus tôt Salomon pour le prévenir de l’arrivée de Farès à la synagogue. Salomon s’est alors adressé aux orants en hébreu pour leur demander d’arrêter les poursuivants, se rendant compte mais trop tard qu’il s’agissait du commissaire Andréani[E 9].

C’est à l’église que tout finit

Au croisement de la rue de Rivoli et de la rue de Rohan, où se recroisent Pivert et Slimane, Farès et ses hommes et rabbi Jacob et Samuel

Pivert et Slimane se sont lancés à corps perdu dans une course à travers Paris[E 10] pour arriver au mariage d’Antoinette qui, elle, est arrivée plus tôt avec sa mère à la rue des Rosiers. Cependant, apercevant la Citroën et la Germaine II, ils se ruent sur les voleurs qui se trouvent naturellement être Farès et ses hommes. Ceux-ci ont capturé peu avant les vrais Rabbi Jacob et Samuel devant l’Étoile de Kiev, les ayant évidemment pris pour Pivert et Slimane.

À bout de canon, Slimane prie Farès de laisser la vie sauve aux otages, assurant qu’ils ne parleront pas. Pivert abonde en ce sens, le suppliant de le laisser assister au mariage de sa fille, quitte à l’assassiner plus tard avec une lettre piégée. Tandis qu’il mime l’explosion à grands gestes, le téléphone automobile sonne pour annoncer à Slimane, Deus ex machina, que sa révolution ayant réussi à 13 heures GMT, il est désormais président de son pays et que la France  fort intéressée par le pétrole que ce pays peut fournir ainsi que par les Concorde et les Alouette qu’elle peut lui refiler  est toute disposée à lui plaire. Farès est défait tandis que Pivert, subitement requinqué, rappelle au nouveau président ses vaillants états de faits. Prestige oblige, c’est escortés par la Garde républicaine qu’ils arrivent en retard certes mais en grande pompe et en fanfare[E 11] à la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides où la cérémonie de mariage était en voie d’être annulée, au grand dam du fiancé d'Antoinette, de son père, général dans l’Armée française en tenue d’apparat, et de la générale au beau chapeau en fourrure de vison orné de seyantes rouflaquettes.

La cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, où doit se célébrer le mariage d'Alexandre et Antoinette.

Sortis de la voiture, Slimane[E 12] s’en va à la rencontre du ministre pendant que Pivert se répand en nouvelles simagrées pour faire patienter le curé  lequel n’est pas peu étonné de devoir célébrer en son église le mariage de la fille d’un rabbin  et justifier son accoutrement au général et à la générale offusqués[E 13]. Germaine et les Schmoll arrivent en trombe avec la voiture de Madame qui a perdu les freins et termine sa course en heurtant la Citroën, fracassant la Germaine II ; tandis que Monsieur et Madame s’empoignent, les Schmoll au grand complet retrouvent Rabbi Jacob et Samuel. Au général de plus en plus excédé, Pivert explique que ses amis les Schmoll l’ayant invité à la synagogue, il les a invités à l’église. Le commissaire Andréani, qui a promptement épinglé Pivert et Slimane, est sommé de les relâcher. Alexandre ayant exulté lors de l’arrestation, il est giflé par Antoinette qui a auparavant échangé un long regard avec Slimane lorsqu’elle l’a rencontré pour la première fois. L’hélicoptère venu accueillir Slimane[E 14] fait voler le voile de la mariée et le bel Arabe découvre que la mariée est non seulement jolie mais rousse ; elle saisit la main qu’il lui tend et tous deux s’envolent, sans que Pivert ne s’y oppose, puisque sa fille est partie avec un président de la République. Lui-même est invité par la famille Schmoll à la fête qui suit la Bar mitzva et bien qu’il ne soit pas juif, « on le garde quand même ! »

Personnages

  • Victor Pivert (Louis de Funès) : un patron d'usine, catholique, bourgeois et raciste.
  • Mohamed Larbi Slimane (Claude Giraud) : un révolutionnaire arabe.
  • Salomon (Henri Guybet) : le chauffeur juif de Victor Pivert.
  • Farès (Renzo Montagnani) : le chef de la police politique du pays arabe.
  • Germaine Pivert (Suzy Delair) : la femme de Victor Pivert, dentiste.
  • Rabbi Jacob (Marcel Dalio) : le rabbin, oncle et invité d’honneur à la bar-mitzvah de David Schmoll.
  • Le commissaire Andréani (Claude Piéplu) : un commissaire divisionnaire.

Fiche technique

Exemplaire du scénario ouvert à la scène de l'usine Le Yankee, maculé de traces de faux chewing-gum.

Distribution

La liste suivante ne correspond pas à l'ordre indiqué dans le générique du film mais à l'importance des rôles.[note 1]
Non crédités

Production et réalisation

Genèse et développement

« Un jour, mon père m'a dit qu'il avait envie de faire un film sur cette communauté de Juifs hassidiques, avec ses règles extrêmement strictes par rapport à la vie en société, et y insérer, au milieu, un personnage construit autour de Louis de Funès, capable de jouer quelqu'un de profondément antisémite, raciste, donc très antipathique, tout en ne délivrant que des vibrations comiques. »

Danièle Thompson[5]

D'après Danièle Thompson, Gérard Oury  déjà derrière Le Corniaud, La Grande Vadrouille et La Folie des grandeurs, trois succès avec Louis de Funès  était fasciné par « ces personnages en costumes, papillotes et grands chapeaux qu’il apercevait rue des Rosiers. Mon père n'a pas été élevé religieusement. Sa mère, ma grand-mère, était juive. Il était très conscient de son identité puisque, durant la guerre, il avait été obligé de fuir Paris. Bref, ces rabbins et leurs accoutrements paraissaient très incongrus aux yeux de mon père, dont les amis juifs étaient très différents »[6]. C'est lors du tournage de La Folie des grandeurs en 1971 que l'idée d'un film sur cette communauté lui vient[5]. Il la soumet rapidement à son acteur fétiche[7], et à Danièle Thompson, sa fille et co-scénariste, qui l'incite à travailler cette idée de film[5] : « Tout est parti de cette idée simple de sortir un personnage de cette communauté, de raconter ces gens au mode de vie très ascétique qui font la fête, boivent et dansent le jour de shabbat[6] ». Dès , une semaine après la sortie de La Folie des grandeurs, Oury et de Funès commencent déjà à aborder ce qui pourrait être leur prochaine collaboration[8]. L'histoire alors imaginée amènerait son personnage à vivre en compagnie de trois rabbins, dont l'un serait interprété par Charles Denner[8]. Le tournage se déroulerait à Paris, à New York, en IsraëlTel-Aviv) et en Jamaïque, à partir du [8].

Malgré le triomphe de La Folie des grandeurs, la Gaumont, entrée dans une période de restructuration, ne produit pas le film suivant d'Oury.

Après Le Cerveau en 1969 et La Folie des grandeurs en 1971, Alain Poiré, producteur principal à la Gaumont, doit selon toute évidence produire ce nouveau film d'Oury[9]. Dans ses mémoires parues en 1988, Oury explique que le producteur était alors en mauvaise posture dans sa société. En 1970, Jérôme Seydoux, héritier de la société Schlumberger, fut chargé de mettre de l'ordre dans les comptes de la filiale Gaumont, et acquit alors le pouvoir et la stature d'un vice-président[9]. La firme entra dans une période de restructuration pendant deux ans et mit une pause dans ses productions, Seydoux imposant aussi son veto à certains projets[9]. Au sein de l'entreprise, on imaginait que ce changement de direction entraînerait à terme une nouvelle politique de production, avec des films moins « grand public » : Alain Poiré voyait donc sa place menacée, bien qu'il ait été derrière de nombreux succès historiques de la firme[10]. Il était par ailleurs très mal vu en ces années-là à la Gaumont depuis l'échec de la superproduction Boulevard du rhum, qui avait coûté très cher à la compagnie[9]. Il aurait donc dit à son ami : « Je ne pourrai pas produire ton prochain film, cela me navre, je le regrette, je suis sûr que Gaumont le regrettera aussi mais tu connais la situation, je ne suis plus en mesure de décider quoi que ce soit »[10],[5],[note 2]. Cependant, Danièle Thompson avoue en 2019 que Poiré était sceptique devant le sujet et peu enthousiasmé, ce qu'Oury a préféré omettre dans ses mémoires[11].

Le projet des Aventures de Rabbi Jacob est en péril. Le réalisateur peine dans sa recherche d'un nouveau producteur, le sujet de son film en repoussant beaucoup : « Un film sur l'amitié entre Juifs et Arabes, non mais vous délirez ! Alors qu'à chaque instant le Proche-Orient risque de s'embraser à nouveau. Et de Funès bourgeois français raciste, xénophobe, antisémite, déguisé en rabbin orthodoxe, avec barbe et papillotes, lancé dans une affaire de prise d'otages ! Les arabes le prendront mal, les juifs encore plus. Vous voulez prouver quoi ? » lui répond-on de nombreuses fois[12]. En effet, le film touche un sujet très sensible à l'époque puisque les relations entre arabes et juifs sont très tendues, notamment à cause de la rivalité existant entre Israël et les pays arabes du Moyen-Orient depuis les débuts du conflit israélo-palestinien. Lorsque Gérard Oury tente de monter son projet de film, déjà quatre guerres ont eu lieu entre Israël et ses voisins arabes depuis 1948[note 3]. Ces tensions se ressentent jusqu'en Europe depuis la prise d'otages puis l'assassinat de onze athlètes israéliens par des terroristes palestiniens lors des Jeux olympiques de Munich de 1972.

Durant un temps, Gérard Oury envisage même de partir réaliser son film aux États-Unis, à New York, où les majors lui ont proposé de venir à de nombreuses reprises depuis le succès du Corniaud, mais abandonne vite cette possibilité, redoutant le final cut et les méthodes de travail américaines et jugeant que « c'est en France, en français, que je sais m'exprimer le mieux. Ou le moins mal, selon que l'on apprécie ou pas ma forme de cinéma »[12],[5]. Après plusieurs mois, il trouve finalement un producteur en la personne de Bertrand Javal et sa société de production Films Pomereu[13], qui était notamment producteur délégué du film Le Petit Baigneur[5].

Scénario et pré-production

L'affaire Ben Barka inspire le point de départ du film : l'enlèvement à Paris de Slimane, leader d'une révolution dans un pays arabe innommé.

Dès le début du projet, Marcel Jullian annonce à Gérard Oury qu'il ne participera pas à l'écriture du scénario, après avoir co-écrit Le Corniaud, La Grande Vadrouille, Le Cerveau et La Folie des grandeurs à ses côtés[14],[5]. Celui-ci se trouve lassé des longues séances d'écriture que préconise Oury (parfois huit heures par jour) et est sollicité par d'autres activités, dont la direction de la maison d'édition Plon, puis des éditions Julliard, et par la suite par la présidence d'Antenne 2, dont il est l'un des fondateurs[14],[note 4]. Les autres co-scénaristes se réunissent dans l'appartement parisien d'Oury au numéro 179 de la rue de Courcelles, où le réalisateur sort des gags d'une pochette en carton, son « dossier à gags » à l'intérieur duquel il récupère les scènes coupées ou des idées comiques non exploitées, ce qui lui permet de recycler l'anthologique séquence de l'usine de chewing-gum[15].

Choix des acteurs

Louis de Funès en 1970, lors du tournage de L'Homme orchestre.

Le personnage de Victor Pivert a été conçu dès le départ pour Louis de Funès qui a demandé à Gérard Oury de lui écrire « un beau rôle de salopard ». Le patronyme même a été choisi en souvenir d’un moment de franche rigolade, lorsque De Funès avait imité un rossignol en apercevant la devanture d’un patron au nom de l’oiseau. L’on retrouve les éléments habituels de son jeu énergique, avec ses grimaces, son attitude à double standard selon le statut de son interlocuteur, et son complexe physique (qui revient dans plusieurs de ses rapports à sa femme ainsi que dans l’une des scènes de l’aéroport où le culturiste Robert Duranton  qui avait précédemment joué dans Le Corniaud où il arborait sous la douche sa taille d'athlète et ses biceps devant un Louis de Funès médusé  figure un CRS devant lequel Pivert bafouille par ses propos et finit par renoncer). Au reste, le comédien, pieux catholique et positionné politiquement à droite, n’est pas sans partager les idées de celui qu’il incarne, déclarant de ce film qu’il lui a « décrassé l’âme » de nombreux préjugés (en revanche, ses collègues de tournage soulignent tout l’écart entre l’ignominie du personnage et la gentillesse de l’interprète). Alors que ses précédents films post-Mai 68 — tels que L'Homme orchestre (1970), Sur un arbre perché et La Folie des grandeurs (1971) — touchaient déjà à des sujets politiques contemporains, l'acteur poursuit sa tentative de changement d'image en abordant le thème du racisme et l'antisémitisme[16].

Il en est de même pour celui qui prête vie au double de Pivert, héros nominal du film : comme Rabbi Jacob, Marcel Dalio naît à Paris, dans la rue des Rosiers, sous le nom d’Israël Moshe Blauschild. Ayant tourné avec les grands acteurs de son temps, il a vu sa carrière cinématographique prometteuse brutalement interrompue par l’arrivée des Nazis en France. Tandis qu’il fuit aux États-Unis (Rabbi Jacob qui, en 1973, n’était plus venu à Paris depuis « tronte ons », en a probablement fait de même), sa famille disparaît dans les camps et les affiches de ses films sont utilisées par les autorités pour illustrer « un Juif typique »[17]. Revenu en France après la libération, il peine toutefois à renouer avec le succès et repart souvent à Hollywood où il joue des rôles secondaires de Français. En 1964, il apparaît dans Le Monocle rit jaune de Georges Lautner, où il tient le rôle d’un « honorable correspondant » juif qui chante J’irai revoir ma Normandie, performance que renouvelle Rabbi Jacob dans le taxi qui l’emmène de Brooklyn à l’aéroport. Dalio qui, du reste, n’appréciait guère Gérard Oury[18], réapparaît brièvement aux côtés de Louis de Funès dans L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976), où il incarne le tailleur confectionnant l'habit vert d'académicien du personnage interprété par Louis de Funès.

L'acteur italien Renzo Montagnani, interprète du colonel Farès, en 1972.

Dans ses films précédents, Gérard Oury avait tenu à respecter la similitude des nationalités entre acteurs et personnages. Ici en revanche, le dissident du pays « arabe » et le chef de la police secrète de ce pays, sont joués par Claude Giraud et Renzo Montagnani qui ne sont pas arabes (Giraud est français et Montagnani est italien) ; si trois hommes de main sont issus du Maghreb, Gérard Darmon (qui joue ici l’un de ses premiers rôles) est juif tandis que Henri Guybet, qui campe Salomon, ne l'est pas ; interrogée sur ces disparités, Danièle Thompson répond que c’est le principe même de l’anti-racisme qui sous-tend le film. Guybet, auquel le film a fourni son premier rôle d’envergure, précise toutefois que Gérard Oury lui avait demandé s’il était juif car Salomon devait s’exprimer en hébreu ; ayant convaincu le réalisateur avec la scène de la voiture  à laquelle il a apporté sa touche personnelle, il parfait ses répliques hébraïques auprès d’un rabbin. Pour les scènes synagogales, Gérard Oury ne peut en revanche que faire appel à un véritable hazzan (chantre), Jacob Toledano qui officie principalement à la Grande synagogue de Genève et donne des concerts à échelle internationale. La couleur locale est complétée par la famille du Bar Mitzva David Schmoll : Janet Brandt, une actrice new-yorkaise qui répond aux critères de l’annonce passée dans le journal : « une vieille dame juive de 70 ans, à l'accent yiddish, pittoresque et charmante, qui régente avec autorité sa famille et son petit monde », ne parle pas un mot de la langue de Molière avant le tournage ; elle doit l’apprendre pour ses répliques, y compris « tu veux qué jé té donne une lèçon dé lé bon fronçais ? » ; Moïshe Schmoll, père de David, est représenté par Judka Herpstu dit Jean Herbert, un ancien enfant caché qui commence à trouver son public dans les cabarets en racontant ses histoires avec l’accent yiddish de son père mais ne croit pas encore assez à ce personnage pour faire figurer son nom de scène, Popeck, au générique. Louis de Funès et Gérard Oury le convainquent de cultiver ce rôle qui le fait effectivement connaître.

Miou-Miou en 1975.

Le rôle de Madame Pivert est confié à Suzy Delair, dont le dernier tournage remonte à dix ans, tandis que celui de sa fille Antoinette est assuré par Miou-Miou. L'actrice fait partie comme Henri Guybet du cercle du Café de la Gare, mais son rôle a moins de relief et c’est Bertrand Blier qui la révèle un an plus tard dans Les Valseuses.

Tournage

Le tournage du film, qui compte plus de deux mille plans, débute en en France et se conclut à New York en . Il se déroule aux studios de Billancourt sur environ huit semaines, de mars à , en dehors des extérieurs, à Montjavoult dans l'Oise pour la scène de l’église (les lieux-dits de Gisors et Chaumont sont camouflés en Oisors et Haumont).

L'usine de chewing-gum Le Yankee

La distillerie désaffectée près de Frémainville utilisée pour les vues extérieures et quelques scènes intérieures de l'usine de chewing-gum Le Yankee, où Slimane est séquestré.

La rue des Rosiers reconstituée à Saint-Denis

La rue Jean-Jaurès à Saint-Denis, vouée à la démolition dans les années 1970, où les décorateurs reconstituent la rue des Rosiers, à l'ombre de la basilique Saint-Denis.

La rue des Rosiers, cœur du vieux quartier juif du Marais à Paris (le Pletzl), où ont lieu plusieurs scènes du film (notamment la danse hassidique), a été reconstituée dans la rue Jean-Jaurès à Saint-Denis[19]. La plupart des figurants qui déambulent dans la rue Jean-Jaurès sont des gens du quartier et appartiennent non pas à la communauté juive mais musulmane[20].

Autres extérieurs

La scène du mariage mixte du début du film est tournée devant l’église Saint-Martin de Montjavoult.

Durant quelques jours à partir du , le tournage se déplace à Merry-sur-Yonne pour une scène difficile dans un étang[21]. Salomon et Pivert remorquent le bateau surmonté de la voiture, avec de l'eau jusqu'au torse, sous la pluie[21]. Les lances d'incendie des pompiers locaux sont utilisées[21],[22]. Gérard Oury et Louis de Funès sont logés à Vézelay, à l'hôtel du Lion d'Or, comme c'était le cas lors du tournage de La Grande Vadrouille, sept ans plus tôt[21],[22]. Entre temps, leur partenaire Bourvil est mort, en 1970. Le réalisateur se voit d'ailleurs attribuer la chambre qu'occupait l'acteur pendant La Grande Vadrouille[21],[22]. En s'installant, Oury allume son poste de radio et tombe justement sur la voix de Bourvil, interprétant sa chanson La Tendresse[21],[22]. Louis de Funès arrive alors et « s'adosse à la porte, très pâle. Lui aussi a reconnu la chambre, entendu la voix d'André. De Funès ne dit rien. Moi non plus. Si un ange passe, quel est son nom ? » écrit Oury dans son autobiographie Mémoires d'éléphants[21].

Fin de tournage à New York

Après le tournage des transparences aux studios d'Épinay[23], et avec plus de cinq semaines de retard sur le plan de travail, le réalisateur et son équipe partent pour New York le , pour y tourner les scènes ouvrant le film[24],[25]. Le tournage doit vite s'achever car la production n'a plus d'argent, d'autant plus qu'aux États-Unis « la minute de tournage coûte cher » et les syndicats américains imposent de lourdes contraintes[24]. Marc Maurette, ancien assistant-réalisateur de Jacques Becker, réussit avec le peu de budget restant à recruter, à bas prix et au dernier moment, une équipe technique sur place[26]. Étant bilingue, il règle de nombreux problèmes lors de cette partie du tournage et utilise à bon escient le faible budget[26].

Le départ de Rabbi Jacob de Brooklyn est tourné dans le Lower East Side, où vit la communauté juive de New York[26]. Devant le refus des locaux d'apparaître dans le film, l'équipe engage des figurants grimés avec de fausses moustaches, barbes et papillotes[26]. Les juifs orthodoxes du quartier n'apprécient pas la présence du tournage et des professeurs d'une yechiva accusent même Gérard Oury de tourner un film pornographique[26]. Le tournage de la séquence de l'embouteillage à la sortie de New York (lorsque Rabbi Jacob se rend à l'aéroport JFK) paralyse réellement le trafic routier new-yorkais et ce jusqu'au centre de la ville[24]. La police interrompt donc le tournage et reconduit l'équipe dans une portion du périphérique alors en travaux, pour ne plus entraver la circulation[24],[27]. Le moment où les hassidim soulèvent le taxi pour sortir des embouteillages nécessite un moulage en plastique polyester du véhicule, sans moteur et aux roues factices, bien moins lourd que le véritable taxi de 2 tonnes[24], mais pesant toutefois 250 kg, additionnés aux 70 kg du passager[27]. L'élévation de ce taxi factice requiert l'utilisation d'un trépied, qui roule sur la route ; celui-ci est habilement caché derrière l'un des figurants les plus costauds[27]. Des plans aériens de la ville sont également tournés pour le générique d'ouverture.

Gérard Oury, même s'il n'est pas content de l'équipe technique américaine qui d'après lui « ne brille guère par son efficacité », est satisfait des images tournées à New York : « Je ramène néanmoins de bons éléments : rues colorées, vivantes, insolites ; jets d'eau que les enfants font jaillir vers le ciel en dévissant les bouches à incendie. D'autres gamins, papillotes le long des joues, casquettes à visière, battes de base-ball en main, tapent de toutes leurs forces sur la balle de corde et de liège, surprenant contraste entre une tradition séculaire et l'Amérique d'aujourd'hui »[26]. Le réalisateur, son directeur de la photographie Henri Decaë, sa scripte Colette Crochot et Marc Maurette quittent New York le , à 20 h 30. Le tournage est ainsi bouclé ; l'image et le son sont enfin remis « en bonnes mains, celles d'Albert Jurgenson » pour que le montage commence[26].

Tournage supplémentaire d'une cascade

Le lac artificiel de la Raviège, à cheval sur les départements du Tarn et de l'Hérault.

L'assistant-réalisateur Bernard Stora a passé des semaines à chercher le décor idéal pour filmer les plans du plongeon de la Citroën DS de Victor Pivert dans un lac[28]. Alors que les premiers plans de la scène, où la voiture évite le camion en faisant une embardée, sont réalisés « près des canaux de l'est parisien » selon Stora, les plans du plongeon sont tournées dans le sud de la France, au lac de la Raviège[25]. Ces prises de vues avec une équipe très réduite ont lieu le [25], plus d'un mois après la fin du tournage principal, et à peine quelques semaines avant la sortie en salle du film[28]. Complexe à réaliser, la séquence doit montrer la DS surmontée du bateau Germaine II sortir de route, dévaler une pente, puis sauter en l'air et tomber à l'envers dans le lac, amerrissant ainsi sur le bateau. Le cascadeur Rémy Julienne assure le réglage et l'exécution de cette cascade, qu'il considère comme la plus dangereuse qu'il ait faite[29] :

« La voiture devait quitter la route après avoir évité un gros poids lourd, sauter en l'air, faire un demi-tour et se retourner sur le bateau. Nous étions dans la région de Toulouse, dans une retenue d'eau de 90 m de profondeur. Le choc a été si violent que la voiture s'est démantibulée. Moi, à l'intérieur, je ne retrouvais plus l'embout qui me servait à respirer sous l'eau. En plus, l'un de mes pieds était coincé. Je me suis vu mourir, même si j'avais une équipe sous l'eau. Mais, à cause de la vase, les plongeurs ne retrouvaient plus le véhicule. Heureusement, l'un d'eux a fini par me repêcher à temps ! »

 Rémy Julienne, 2016[30],[5].

Lieux de tournages

Bande originale

Vladimir Cosma, ici en 2007, aux studios Abbey Road, signe avec Rabbi Jacob sa première musique d'un film de Gérard Oury et l'une de ses plus fameuses compositions.

En premier lieu, Gérard Oury désire une musique pour la danse « hassidique » qu'effectue avec brio Victor Pivert. Elle doit être prête avant le tournage pour servir l'entraînement des acteurs et, plus tard, les prises de vues. La musique pré-existante sur laquelle Ilan Zaoui a conçu sa chorégraphie était, au goût d'Oury, moins séduisante que la chorégraphie elle-même[31]. Des compositeurs prestigieux tels que Georges Delerue, Norbert Glanzberg, et peut-être Michel Polnareff, présentent des maquettes au réalisateur, sans succès[31],[32],[note 6].

Un compositeur alors moins connu, Vladimir Cosma, ancien assistant de Michel Legrand, qui avait principalement travaillé sur des films d'Yves Robert, est un jour prévenu par un ami commun avec Oury, François Reichenbach : « Gérard Oury est en train de tourner un film, avec de Funès. La musique y est très importante et il n'y en a qu’un qui puisse la faire : toi ! Je l'ai prévenu et il va t'appeler »[32]. Mais le réalisateur ne l'appelle pas[32]. Plus tard, Gérard Oury assiste à la première du film Le Grand Blond avec une chaussure noire, notamment pour écouter la musique dont Cosma est l'auteur[32]. Quelques jours après, ce dernier reçoit enfin un appel de la société de production, qui lui apprend qu'Oury souhaite le rencontrer, alors qu'il tourne à l'aéroport d'Orly. Là, le cinéaste lui présente ce qu'il veut pour la scène de la danse, et explique que la musique du Grand Blond, avec sa flûte de Pan, ne correspond pas à ses attentes : « Ce n'est pas du tout ce que je recherche pour mon film. Vous avez fait une musique à effets. Je veux une musique qui vient du cœur. Il y a New York, une rencontre entre les religions. Il faut une musique de fraternité qui réunit. Pas une musique à gimmicks »[32]. Cosma le rassure en lui répondant qu'il est capable d'autre chose, et lui propose à son tour de composer une maquette[32].

Vladimir Cosma reçoit de Philippe Gumplowicz, du groupe Kol Aviv, le motif de base sur lequel il doit composer la musique de la danse, puis rencontre le groupe et son chorégraphe Ilan Zaoui[32]. Quelque temps plus tard, il enregistre une maquette au studio Davout, en présence du réalisateur et du monteur Albert Jurgenson, alors que la danse doit être filmée quelques semaines après : « J'ai eu une impression positive en les voyant parler dans la cabine des techniciens pendant que j'étais avec l'orchestre dans le studio. Mais je n'ai eu la réponse qu'une semaine plus tard, par la production. Ils m'ont seulement demandé quand je pouvais venir signer mon contrat. Il fallait faire vite pour enregistrer et pour travailler avec de Funès avant le tournage de la scène »[33]. La maquette de la danse plaît à Gérard Oury, qui engage finalement Vladimir Cosma pour écrire l'ensemble de la bande originale du film[32].

Vladimir Cosma doit ainsi composer le thème principal du film, celui du générique, lorsque le vrai Rabbi Jacob quitte New York[33], en s'inspirant des demandes du réalisateur[32]. Ce thème composé, il le joue chez lui, devant Gérard Oury, qui est « cette fois-ci vraiment emballé »[33]. Fait exceptionnel, il doit aussi soumettre ce générique à l'avis de la vedette, et est aussitôt conduit aux studios de Billancourt devant Louis de Funès[33],[32],[34] :

« J'étais angoissé de le jouer au piano, alors que je ne suis pas pianiste [mais violoniste de formation], devant de Funès [ancien pianiste de bar] et je ne sais combien de personnes de l'équipe. Un contrat, c'est comme un mariage : vous avez un papier mais l'autre peut demander le divorce. Si on n'aime pas votre musique, on ne l'utilise pas et c'est tout. Après, vous vous embêtez avec des avocats mais votre musique n'est pas dans le film. En fait, un contrat n'était qu'une promesse de collaboration et donc rien n'était vraiment garanti. Les Aventures de Rabbi Jacob était le premier gros film pour lequel je signais et beaucoup de choses dans ma vie et ma carrière dépendaient de cet examen de passage devant Louis de Funès — la seule fois où j'ai eu à convaincre l'acteur principal d'un film et pas seulement le réalisateur. J'ai joué ce thème sur le piano du studio et il a été très chaleureux, très enthousiaste. C'est là que j'ai su que j'allais vraiment être le compositeur de ce film. »

 Vladimir Cosma, entretien avec Bertrand Dicale[33].

Audio externe
L'album Les Aventures de Rabbi Jacob (bande originale du film) sur le compte YouTube de Vladimir Cosma.

Le compositeur décline principalement deux thèmes musicaux : le premier, qui ouvre le film, est centré autour des personnages juifs ou supposés l’être. Il contient des tonalités klezmers, à peine ébauchées dans le générique d’ouverture (Le grand Rabbi) car elles se mélangent avec les autres sonorités du melting-pot new-yorkais, pour s’affirmer ensuite dans Le Rabbi déchaîné et dominer l’atmosphère dans les scènes de la rue des Rosiers qui culminent avec les Danses hassidiques (fidèle au titre, la pièce commence avec une authentique pièce du répertoire klezmer, Sha Shtil, qui se fond dans le thème du compositeur, mais n'apparaît pas dans le film). Le second est centré autour de Slimane et ses élans amoureux ; c’est cet Envol, discret dans la scène de l’aéroport avec La Rousse, qui clôt majestueusement le film avant de se fondre avec le thème principal dans L’envol final[35]. Les maramouches et Chewing-Gum Attack, tour-à-tour sinistres et mouvementés, sont consacrés aux péripéties de Slimane face aux hommes de Farès. Enfin, une Enquête policière ironique accompagne ou précède les apparitions de l’inepte commissaire Andréani, auquel donne vie Claude Piéplu.

Accueil

Affiche américaine du film, titrée The Mad Adventures of Rabbi Jacob.

Sortie mouvementée

Le jour de la sortie du film, le , alors que Georges Cravenne s'occupe de la promotion, sa seconde épouse Danielle[37],[38],[39],[40] tente de détourner le vol Air France Paris-Nice sur l'aéroport de Marignane[41],[37] et menace de détruire le Boeing 727 si le long métrage n'est pas interdit. Elle juge la sortie du film intolérable au vu de la situation internationale car on est alors en pleine guerre du Kippour[42], guerre qui oppose Israël et les pays arabes voisins (Égypte et la Syrie)[43]. Se disant « pro-palestinienne », elle considère que le film est un soutien intolérable à Israël[38],[44],[45]. Armée d'une carabine 22 long rifle et d'un faux pistolet, la jeune femme accepte que l'avion se pose à Marignane pour se ravitailler avant de repartir vers Le Caire. Sur place, au cours d'un échange de coups de feu avec le GIPN, elle est atteinte à la tête et à la poitrine. Elle meurt des suites de ses blessures dans l'ambulance qui l'évacuait vers une clinique, à l'âge de trente-cinq ans[46]. Son entourage précise ensuite qu'elle était psychologiquement fragile[37],[38],[40]. La une du Libération le surlendemain se fait sur « la pirate du désespoir : une proie facile pour des tueurs assermentés »[37]. Georges Cravenne, défendu par Robert Badinter et Georges Kiejman, perd le procès qu'il intente ensuite à l'État[40].

Box-office

Les Aventures de Rabbi Jacob sort en salles le , à l'approche des vacances scolaires, et bénéficie d'une forte promotion[47]. Le film prend directement la première place du box-office français la semaine de sa sortie avec 557 289 entrées[48], dont 189 436 entrées sur Paris, où il est distribué dans 16 salles, soit plus que pour Le Grand Bazar et L'Emmerdeur, sorti quelques semaines auparavant[47].La semaine suivante, le long-métrage fait mieux avec 738 295 entrées, portant le total à 1 296 374 entrées[49]. Il se surpasse en troisième semaine, où toujours en tête, il enregistre 873 022 entrées à cette période, pour un cumul à 2 169 396 entrées[50]. Néanmoins, ses chiffres baissent en quatrième semaine avec 478 867 entrées, tout en restant en première position et ayant réussi à totaliser 2 648 263 entrées en près d'un mois d'exploitation[51]. Après sept semaines d'exploitation en tête du box-office et 3 638 565 entrées enregistrées[52], le film cède sa place à une reprise en salles du film d'animation Blanche-Neige et les Sept Nains[53]. Les Aventures de Rabbi Jacob passe le cap des 4 millions d'entrées lors des fêtes de Noël[54]. Le film finit l'année 1973 avec 4 546 689 entrées, le positionnant en tête du box-office annuel[55] et faisant mieux que La Folie des grandeurs et ses 1 521 709 entrées au box-office annuel de 1971[56], bien que la comparaison est à relativiser vu que La Folie des Grandeurs est sorti début .

Le film passe le cap des 5 millions d'entrées le [57] et se hisse en treizième position du box-office annuel de 1974 avec 1 863 189 entrées[58], portant le total à 6 409 878 entrées depuis sa sortie en salles. Finalement, Les Aventures de Rabbi Jacob a été vu par 7 295 727 entrées en fin d'exploitation, dont plus de 2 millions d'entrées rien qu'à Paris[47], ce qui lui vaut de se placer en tête du box-office français des films sortis en 1973.

Distinction

Sortie vidéo

À l'occasion des 45 ans du film, TF1 Vidéo réédite le film en deux coffrets ultra collector possédant des bonus inédits, l'un contient un combo DVD/ Blu-ray ainsi qu'un livret de 80 pages, l'autre regroupe le Blu-ray du film et le Blu-ray 4K UHD du film.

Autour du film

Postérité

Adaptation en comédie musicale

Le rappeur français MC Solaar (ici en 2009) a écrit les chansons de la comédie musicale adaptée du film et a interprété le titre Le Rabbi muffin.

En 2002, Charles Talar, producteur de Notre-Dame de Paris, émet l'idée d'une comédie musicale adaptée des Aventures de Rabbi Jacob[60],[61],[62]. Il contacte Danièle Thompson, qui parle du projet à son père Gérard Oury, qui donne son accord verbal (peu de temps avant sa mort en juillet 2006), permettant ainsi au projet d'être lancé[62]. Vladimir Cosma donne également son accord et accepte de retravailler ses compositions pour la comédie musicale[60],[61]. Six ans sont nécessaires pour monter le projet, surveillé de près par Danièle Thompson[61]. La mise en scène est confiée à l'acteur et humoriste Patrick Timsit, fan du film[62],[63], qui le revoit « une bonne trentaine de fois » pour s'en imprégner[60] et fait concevoir huit tableaux scéniques reprenant les scènes principales du film, comme celles de la rue des Rosiers ou celles dans l'usine de chewing-gum[62]. La comédie musicale conserve entièrement le scénario du film[62]. Vladimir Cosma reprend et modernise sa partition : il s'inspire de la mélodie crée pour le film et l'actualise, créant ainsi des morceaux au style très varié, allant vers la musique pop et raggamuffin. Les textes des chansons sont l'œuvre du rappeur MC Solaar, de Maxime Le Forestier et du groupe Les Fatals Picards, de Yves Dessca, de Vline Buggy et de Jean-Marie Leau[63]. Le livret du spectacle est écrit par Gérald Sibleyras et Étienne de Balasy[63]. MC Solaar interprète la chanson Le Rabbi muffin, adaptée de la musique du film et composée par Vladimir Cosma : éditée sous forme de single pour la promotion du spectacle[64], la chanson remporte un grand succès sur Internet et dans les charts, se classant notamment en 1re place du hit-parade belge durant quatre semaines[65].

Les Aventures de Rabbi Jacob, la comédie musicale est doté d'un budget de six millions d'euros[64], dure deux heures, contient treize tableaux chorégraphiés et quatorze chansons. La distribution comprend 35 acteurs, danseurs et musiciens, dont Éric Metayer dans le rôle de Victor Pivert et Marianne James dans celui de Germaine Pivert[60],[61],[62]. Les chorégraphies varient entre le jazz, la danse contemporaine, la danse urbaine et le hip-hop[61],[63]. La scène dans laquelle Pivert exécute une danse traditionnelle juive est reprise et allongée : Ilan Zaoui, qui avait réglée la scène originale en 1973, participe à la chorégraphie de cette même scène en 2008 et apprend à danser à Éric Metayer, comme il l'avait fait avec Louis de Funès[61].

Jouée au Palais des congrès de Paris à partir du , Les Aventures de Rabbi Jacob, la comédie musicale s'avère être un échec public et critique. Qualifiée de spectacle « désastreux » et « médiocre », la comédie musicale souffre de la comparaison avec le film original, L'Express la résumant à un « divertissement familial écrasé par son modèle et plombé par des chansons faiblardes »[66],[67] ; c'est généralement l'intérêt de sa création, la qualité de la mise en scène, des chansons, des morceaux musicaux et de l'adaptation qui sont remis en cause par les critiques[63],[68]. Ces avis défavorables repoussent les spectateurs, affaiblissant alors la fréquentation de la comédie musicale[69],[68]. Ainsi, malgré un sujet très populaire, la comédie musicale ne rencontre pas le succès espéré et ne reste que peu de temps à l'affiche[69]. La dernière représentation a lieu le et est retransmise en direct sur la chaîne Paris Première[70],[71].

Projet de suite : Rabbi Jacqueline

Le , le site Allociné[72] dévoile le projet d'une suite au film, annoncé par les sociétés de production G Films, appartenant à Danièle Thompson, et Haut et Court[73],[74],[75],[76] : « les droits ont été rachetés et le projet est en cours[77] ». L'annonce prévoit une sortie à la période de Noël 2018 et provoque l'étonnement général[78],[77]. Le film est intitulé « Rabbi Jacqueline », un titre provisoire. Aucun réalisateur ou acteur ne sont alors désignés[77], même s'il est possible qu'il soit réalisé par Danièle Thompson elle-même, devenue réalisatrice dans les années 2000. Selon la fille de Gérard Oury, « Rabbi Jacqueline, c'est une suite sans en être une, c'est un énorme saut dans le temps, ça se passe aujourd'hui, quarante ans plus tard[76] ».

Danièle Thompson écrit le scénario aux côtés de l'auteur Jul, rendu célèbre par sa bande dessinée Silex and the City, qu'elle a choisi pour son sens de la satire[79],[76],[note 9]. Alors que le tournage était à l'origine prévu courant 2017[80], Danièle Thompson déclare toujours travailler sur le scénario en [81], de même en , à l'occasion du 45e anniversaire du film : « C'est toujours dans les tuyaux, mais les tuyaux sont longs ! Pour l'instant on travaille, on essaie de voir si on arrive à quelque chose de bien »[82]. Également en , Henri Guybet explique ne pas vouloir apparaître dans le film : « Ça serait idiot. Morphologiquement, j'ai changé ou alors avec un Salomon vieux mais ça ne pourrait être qu'une petite entrevue dans le film et ça n'a pas beaucoup d'intérêt »[83]. En , à l'ouverture du musée Louis-de-Funès, Danièle Thompson indique cependant qu'Henri Guybet participera bien au projet s'il se réalise[84].

« Quarante ans après, tout a changé : que s'est-il passé ? Que sont devenus les enfants et les petits-enfants de Victor Pivert, de Slimane et de Salomon ? Dans une France qui a perdu son insouciance n'aurait-on vraiment plus le cœur à rire ensemble d'un industriel raciste déguisé en rabbin pour sauver un arabe ? Parce que l'envie de revoir un tel portrait de la France n'a jamais été aussi pressante et que mieux aimer notre pays à la lumière de ses défauts est de salubrité publique, les auteurs ont voulu partir sur les traces des descendants de Rabbi Jacob et imaginer une suite à ce monument de la culture populaire et joyeuse. Inutile de chercher qui serait le nouveau Louis de Funès… dans la France du XXIe siècle, ce ne peut être qu’une femme ! »

 Communiqué de Haut et Court et G Films annonçant le projet[72].

Dans les années 2000 et 2010, en raison d'un certain repli communautaire et d'une remontée du racisme et de l'antisémitisme en France, Les Aventures de Rabbi Jacob est considéré comme impossible à refaire, à cause de ses thématiques difficiles à aborder[76],[77]. Danièle Thompson indique néanmoins que « l'axe du récit ne sera pas l'antisémitisme, il faut absolument qu'on se libère des péripéties de 1973 et qu'on ancre la suite dans la réalité sociale de 2017. Tout a changé depuis Rabbi Jacob. Il faudra aussi s'éloigner le plus possible de la personnalité de Victor Pivert[80] ». Jul explique que le film abordera des problématiques contemporaines, comme celles de la théorie du genre ou du « mariage pour tous »[76]. Thompson avoue aussi que plaire au public constituera un défi : « Il va falloir être digne de la fameuse attente car, comme pour La Grande Vadrouille, le public est un petit peu propriétaire du film[76] ».

Notes et références

Notes

  1. Seuls quatorze acteurs sont crédités dans le générique d'ouverture du film, dans l'ordre suivant : « Louis de Funès, Suzy Delair, Dalio, Claude Giraud, Renzo Montagnani, Janet Brandt, André Falcon, Xavier Gélin, Henri Guybet, Miou-Miou, Jean Herbert, Denise Provence, Jacques François, Claude Piéplu ». Cet ordre ne correspond pas vraiment à l'importance des rôles ou à leur temps d'apparition à l'écran mais plutôt à la popularité de chaque acteur ou actrice à l'époque. Par exemple, André Falcon, alors populaire et très demandé, est crédité en septième position, alors qu'il n'interprète qu'un court rôle, le ministre à la fin du film. À noter que Marcel Dalio est crédité « Dalio » et Popeck sous son premier pseudonyme, « Jean Herbert ». Le reste de la distribution est crédité dans l'ordre alphabétique lors du générique de fin.
  2. Gérard Oury ne retourne qu'auprès de Poiré et de la Gaumont qu'en 1978, pour La Carapate, son film suivant.
  3. La guerre de 1948, la guerre de Suez en 1956 et les guerre des Six Jours et guerre d'usure en 1967.
  4. Marcel Jullian collabora de nouveau avec Oury sur l'écriture du scénario de La Soif de l'or en 1992.
  5. Symbole du terrorisme depuis les attentats du 11 septembre 2001, les tours jumelles du World Trade Center apparaissent nouvellement construites dans le générique d'ouverture de ce film traitant de tolérance entre les peuples.
  6. Pour Gérard Oury, Georges Delerue avait déjà mis en musique Le crime ne paie pas, Le Corniaud et Le Cerveau, et Michel Polnareff était le compositeur de La Folie des grandeurs.
  7. C'est le film suédois Scènes de la vie conjugale, réalisé par Ingmar Bergman, qui a remporté le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère cette année-là.
  8. Le nom complet ne figure pas au générique et est difficilement compréhensible dans l'extrait sonore.
  9. À l'époque de l'annonce, Jul venait également de publier La Terre promise, cent-dix-septième album de Lucky Luke, qu'il avait scénarisé. Dans l'album, Lucky Luke escorte une famille de Juifs d'Europe de l'est jusqu'au Far West, donnant l'occasion aux auteurs de faire plusieurs hommages et références aux Aventures de Rabbi Jacob.

Erreurs, incohérences et faux-raccords notables

  1. Le film est censé se dérouler du vendredi soir au samedi après-midi, ce qui est incohérent, car des juifs orthodoxes et à plus forte raison un rabbin ultra-orthodoxe, n’auraient jamais pris l’avion, la voiture ou le téléphone à chabbat. Conscients du problème mais incapables de le résoudre, les scénaristes s’en remettent à la « magie du cinéma ».
  2. Ce « miracle » n’est pas le seul du trajet : Rabbi Jacob, qui se trouvait à l’extrême-gauche de la banquette arrière pour saluer sa femme par la vitre, se retrouve un plan plus loin au milieu de la banquette avec Samuel à sa gauche.
  3. Lorsque Pivert se fait insulter pour s’être garé en triple file, on le voit klaxonner de la main droite mais sur les plans suivants, on le voit actionner l’avertisseur de la main gauche, puis à nouveau de la main droite. En réalité, on le voit taper le tableau de bord avec la main droite sur les plans de face, tandis que la main gauche est vraiment posée sur le klaxon lors des plans de profil.
  4. Cette scène hautement complexe dont le tournage prend trois semaines (à raison de huit heures par jour), contient pour cette raison une série d’erreurs et faux-raccords : comme elle doit être tournée plusieurs fois, le plan retenu montre Louis de Funès descendant l’échelle déjà recouverte de la supposée gomme liquide. Celle-ci étant en réalité composée d'un mélange de farine de froment, de gruau, de glucose, de colorant pâtissier et de levure chimique, la cuve de 5 tonnes déborde la nuit et le produit se répand dans tout le studio ; le lendemain, l’équipe du film doit refabriquer le produit après avoir nettoyé le studio, ce qui explique les variations de couleur du chewing-gum qui passe du vert clair au vert foncé entre différents plans. Lors de la chute des hommes de Farès, l’un des acteurs touche du pied la caméra qui devient visible. Louis de Funès tournant une dizaine de prises pour perfectionner son jeu, cela nécessite de le nettoyer à chaque fois pour retirer la gomme irritante et coriace. La scène fait enfin appel à une astuce : lorsque de Funès sort de la cuve, des bulles s'échappent de la pointe de ses souliers. Ce gag est réalisé grâce à des préservatifs achetés par centaines à la pharmacie d'à côté, que l'accessoiriste teint en vert et gonfle à l'aide d'une pompe à vélo via des tubes reliés sous le costume.
  5. Lorsque Pivert congédie son chauffeur Salomon, on voit une petite route de campagne avec en arrière-plan un ciel sombre. Plus tard, lorsque Pivert est pourchassé par les tueurs de Farès, il emprunte le même chemin pour retourner à sa voiture. Or, l'arrière-plan n'est plus le même — la scène de la poursuite est en effet tournée à Merry-sur-Yonne et présente un arrière-plan montagneux alors que l’action est censée se dérouler entre les régions Hauts-de-France et Île-de-France, une zone où il n'y a pas de montagne.
  6. La scène de la danse contient un faux-raccord apparent lorsque Slimane se cache les yeux deux fois de suite. De Funès répète la chorégraphie au studio de Boulogne-Billancourt avec Ilan Zaoui pendant deux mois, à raison de deux fois par semaine et une heure et demie par séance, afin d'apprendre les pas au millimètre. Cf Stéphane Bonnotte, Louis de Funès. Jusqu'au bout du rire, Lafon, , p. 117
  7. La Bar mitzva de David est appelée par Victor Pivert une « communion juive » ; tant la Bar mitzva que la communion chrétienne sont des rites de passage signalant l’entrée de l’enfant dans la communauté. Cependant, la communion est un prolongement de la dernière cène, au cours de laquelle le communiant est invité à partager le pain de Jésus, figuré par l’hostie, tandis que la cérémonie en l’honneur du Bar mitzva est stricto sensu facultative — celui-ci devient bar mitzva, « astreint aux prescriptions », dès le premier jour de ses treize ans, qu’il le célèbre ou non.
  8. Le passage parcouru par « Rabbi Jacob » est le début d’une nouvelle péricope, la parashat Yitro. Outre le fait que la section de lecture précédente ne corresponde pas à ce qu’a lu David, le passage suivant ne devrait être lu que la semaine suivante.
  9. Lorsque la Mamé se précipite au secours de Salomon, elle est suivie de Hanna dont la chevelure est voilée, or le judaïsme ne prescrit le port du voile qu’aux femmes mariées.
  10. Cette scène où l’on voit Slimane et Victor Pivert, déguisés en juifs hassidiques, traverser en trombe la rue de Rivoli et le pont Alexandre-III pour rejoindre les Invalides contient un faux raccord puisque la moto passe d’abord devant la Samaritaine puis devant l'hôtel de ville de Paris alors que géographiquement, l'hôtel de ville est avant la Samaritaine. En outre, la densité de la circulation varie entre les différentes prises.
  11. Cependant, l’on ne voit pas un seul membre de cette fanfare mobile à l’écran.
  12. Lorsqu’il sort de la Citroën, Slimane réapparaît avec ses vêtements d'origine. Or si Pivert s’est débarrassé de ses propres vêtements lorsqu’il s’est déguisé en rabbin, il est peu probable que Slimane ait conservé les siens jusqu'à la fin du film.
  13. Lorsque la Citroën arrive, la générale porte une élégante toque en fourrure noire à larges bords, sans accessoires, mais une scène plus tard, le chapeau est pourvu de papillotes afin que Pivert puisse les tirer.
  14. Le ministre indique qu’il vient chercher Slimane avec sa « dernière Alouette », mais le dernier modèle d'aéronef de ce type est le SA-319 Alouette alors que dans le film, c'est un SA-342 Gazelle qui apparaît.

Références

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Sur le film :

  • Olivier Rajchman, Première Classics, vol. no 6 : Les mystères de Rabbi Jacob : récit d'un tournage épique, Paris, Première, Hildegarde, , 22-53 p..

Ouvrages de membres de l'équipe :

Sur Louis de Funès :

  • Bertrand Dicale, Louis de Funès, de A à Z, Paris, Tana (Editis), , 456 p. (ISBN 978-2-84567-785-2 et 2-84567-785-5).

Bibliographie complémentaire :

  • Philippe Durant, Les Éléphants, Paris, Sonatine, , 219 p. (ISBN 978-2-35584-108-8 et 2-35584-108-X, lire en ligne).

Documentaire

Liens externes

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