Syldavie

Dans Les Aventures de Tintin, la Syldavie est un pays imaginaire situé en Europe de l'Est, dans les Balkans.

La Syldavie dans l'œuvre d'Hergé

La Syldavie est un lieu récurrent des Aventures de Tintin. Elle fait son apparition à l'occasion du huitième album de la série, Le Sceptre d'Ottokar, qui paraît en premier lieu dans les colonnes du Petit Vingtième à partir du . Elle est aussi le théâtre principal ou partiel des événements survenant dans le diptyque formé par Objectif Lune (seizième album, publié en 1953) et On a marché sur la Lune (dix-septième album, publié l'année suivante), tandis qu'elle n'est qu'évoquée à la fin de L'Affaire Tournesol, dix-huitième album, qui a pour cadre la Bordurie voisine, un autre pays imaginaire.

La Syldavie est ainsi évoquée dès les premières planches du Sceptre d'Ottokar, alors que le professeur Nestor Halambique fait découvrir sa collection de sceaux à Tintin. Entre autres pièces de grande valeur, celle-ci renferme le sceau du roi Ottokar IV de Syldavie. Intrigué par une série d'évènements qui semblent tous rattachés à ce pays, Tintin décide finalement d'y accompagner le professeur. C'est dans l'avion qui les conduit en Syldavie que le lecteur en apprend plus sur cette petite monarchie d'Europe centrale, par le biais d'une brochure touristique qu'Hergé insère sur trois planches. Le pays y est présenté comme fertile avec un sous-sol riche en minerais.

L'intrigue repose sur le vol du sceptre du roi Muskar XII orchestré par un groupe de conspirateurs à la solde de son puissant voisin, la Bordurie. La perte du sceptre menace directement le trône : selon une tradition séculaire, ce dernier doit se présenter sceptre en main le jour de la Saint-Wladimir, soit trois jours après le vol, sous peine de devoir abdiquer. Remontant la piste des voleurs, Tintin et Milou parviennent à déjouer les manœuvres des conspirateurs et rapportent à Klow, la capitale, le précieux insigne du pouvoir.

Tintin retrouve la Syldavie bien des années plus tard, après que le professeur Tournesol, apparu entre-temps dans la série, a été approché par les autorités syldaves pour participer à un programme d'exploration lunaire. Bien que mené dans le plus grand des secrets, ce programme intéresse des espions à la solde d'un pays étranger. Dans ce diptyque, le roi n'est pas cité. Seul son ancien aide de camp, le colonel Boris, qui avait pris part au complot, fait une apparition remarquée dans On a marché sur la Lune : c'est lui qui est placé par les espions étrangers au sein de la fusée pour tenter de la détourner, un moyen pour lui de prendre sa revanche sur Tintin. Les paysages syldaves sont assez peu mis en avant dans ce diptyque, à l'exception de la route qui va de l'aéroport au centre de recherches spatiales, de même que les montagnes qui dissimulent ce lieu hautement secret et sécurisé.

Dans l'album suivant, L'Affaire Tournesol, la Syldavie n'est que brièvement évoquée. Dans la première partie de l'aventure, des agents secrets syldaves tentent par tous les moyens d'empêcher leurs ennemis bordures d'enlever le professeur Tournesol, en vain. Ce dernier est alors l'inventeur d'une arme terrifiante, dont les conséquences seraient désastreuses pour l'humanité en cas d'utilisation détournée. Cette arme de destruction massive attire la convoitise de la dictature bordure. L'enlèvement ayant réussi, Tintin et le capitaine Haddock se rendent en Bordurie pour délivrer le professeur Tournesol, ce qu'ils réussissent en bénéficiant de l'aide ponctuelle de Bianca Castafiore. À la fin de l'album, ils parviennent à franchir la frontière borduro-syldave dans un char de l'armée bordure.

Enfin, l'album du film Tintin et le Lac aux requins, dessin animé (1972) puis album scénarisés par Greg, se déroule entièrement en Syldavie. Depuis cette époque, le pays balkanique, à la différence de certains de ses « voisins », n'a plus fait parler de lui.

Syldavie et monde réel

Inspirations littéraires et culturelles

Un extrait du Prisonnier de Zenda, d'Anthony Hope, pionnier de la romance ruritanienne.

La Syldavie, et plus encore le récit du Sceptre d'Ottokar, s'inscrit dans la tradition de la romance ruritanienne. Ce genre littéraire, très en vogue au tournant du XXe siècle, met en scène de petits États germaniques ou balkaniques qui sont autant de monarchies d'opérette et qui peuvent évoquer les micro-États précédant la construction de l'unité allemande, nés des décombres du Saint-Empire[1]. La première évocation de ce genre littéraire date de 1894 et du roman Le Prisonnier de Zenda d'Anthony Hope, dont l'action se déroule en Ruritanie. En France, Pierre Benoit rencontre un grand succès avec son roman Koenigsmark en 1918[2], mais la bande dessinée n'est pas en reste : après Hergé et son Sceptre d'Ottokar, Franquin envoie ses héros Spirou et Fantasio au Bretzelburg, au sein d'un album dont l'intrigue rappelle à bien des égards celle du Sceptre[3].

Par ailleurs, par l'atmosphère de conspiration qui l'entoure, la Syldavie fait référence au contexte du recueil de reportages d'Albert Londres, Les Comitadjis ou le terrorisme dans les Balkans, publié en 1932[4]. De même, l'ambiance et les décors fastueux de la cour de Muskar XII évoque ceux de La Veuve joyeuse, une opérette autrichienne composée par Franz Lehár au début du XXe siècle et adaptée au cinéma par Erich von Stroheim en 1925 puis Ernst Lubitsch en 1934[5].

Inspirations historiques

Hergé avoue lui-même avoir voulu faire le récit d'un « Anschluss raté » à travers Le Sceptre d'Ottokar[6],[7]. L'écriture de l'album est fortement influencée par le contexte géopolitique européen de la fin des années 1930, marqué par les volontés expansionnistes de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. Quand Hergé en débute le scénario, « les signes annonciateurs du second conflit mondial sont […] innombrables. Et ce sont eux que l'auteur va prendre comme point de départ de sa fiction », comme le souligne Benoît Peeters[8]. Comme il l'avait fait pour Le Lotus Bleu, qui relate les tensions entre Chinois et Japonais à l'époque de l'invasion de la Mandchourie, Hergé choisit de placer son récit en phase « avec l'Histoire en train de se faire »[9].

De fait, pour composer la Syldavie et ses habitants, il multiplie les références historiques. Ce n'est donc pas un hasard si le complice des Bordures, et réel instigateur du complot, est dénommé Müsstler : son patronyme est un mot-valise construit sur les noms des dictateurs italien et allemand Benito Mussolini et Adolf Hitler[6], mais il fait également écho aux dirigeants fascistes britannique Oswald Mosley et néerlandais Anton Mussert[10]. Son parti, la Garde d'acier, qui regroupe l'ensemble des conspirateurs syldaves, est une copie de la Garde de fer, un mouvement fasciste et nationaliste roumain des années 1930[11].

Dans une lettre à son éditeur datée du , Hergé le presse de publier l'album dans les meilleurs délais, en expliquant : « La Syldavie, c'est l'Albanie. Il se prépare une annexion en règle. Si l'on veut profiter du bénéfice de cette actualité, c'est le moment ou jamais[12]. » Ainsi, plusieurs spécialistes de l'œuvre d'Hergé, comme Pierre Assouline ou Philippe Goddin, relèvent la ressemblance physique entre le personnage du roi Muskar XII et le souverain Zog Ier qui a régné sur l'Albanie de 1928 à 1939, avant l'annexion de cette dernière par l'Italie. En réalité, la Syldavie n'est pas la copie d'un seul État et Hergé emprunte à plusieurs pays réels pour composer le sien. Yves Horeau estime ainsi que « les uniformes, les casquettes et les moustaches [du roi] sont communs à trop de jeunes souverains ou prétendants d'avant-guerre » pour que l'on puisse confirmer une quelconque inspiration particulière. Il cite ainsi le cas d'Otto de Habsbourg, fils de l'empereur d'Autriche Charles Ier, dont une photographie prise en grande tenue à Bruxelles en 1932 se rapproche du portrait de Muskar II inséré par Hergé dans la brochure touristique consultée par Tintin dans l'avion qui le conduit en Syldavie. Il avance également le nom de Boris III, roi de Bulgarie, tandis que Tristan Savin évoque Alexandre Ier de Yougoslavie ou Alphonse XIII, roi d'Espagne[13]. Traducteur des Aventures de Tintin en roumain, Dodo Niță pense qu'Alexandru Ioan Cuza, prince souverain de Roumanie dans la seconde moitié du XIXe siècle, aurait lui aussi pu servir de référence[14]. Enfin, Yves Horeau rappelle la ressemblance entre Muskar XII et l'acteur Ronald Colman qui interprète le rôle du roi Rudolf V de Ruritanie dans Le Prisonnier de Zenda, un film de 1937 dont l'intrigue est similaire à celle du Sceptre d'Ottokar[13].

De même, les symboles de la monarchie syldave peuvent être rapprochées de plusieurs pays. Les armoiries syldaves rappellent celles du Monténégro, l'aigle à deux têtes monténégrin cédant la place au pélican syldave[15], tout comme son drapeau, composé d'un pélican noir sur fond jaune, est proche du drapeau albanais, composé d'un aigle bicéphale noir sur fond rouge[13]. Au delà des Balkans, des pays d'Europe centrale ont pu servir de sources d'inspiration pour l'auteur : le pélican syldave peut aussi être vu comme un rappel de l'aigle bicéphale des Habsbourg, de même que la Syldavie emprunte le nom de ses premiers souverains à deux rois de Bohême au XIIIe siècle, Ottokar Ier et Ottokar II[16].

Inspirations géographiques

Dans la 7e planche du Sceptre d'Ottokar, Tintin apprend en lisant une encyclopédie que la Syldavie est un État de la péninsule des Balkans[Hergé 1].

En scrutant la correspondance et les interviews d'Hergé pour trouver des indices sur ses inspirations pour les deux pays imaginaires, les tintinologues en ont décelé plusieurs. Une lettre datée du voit l'auteur confirmer à un lecteur par cette réponse vague : « Je me suis inspiré des pays que l'on appelait naguère balkaniques, Serbie, Albanie, Monténégro, etc. »[réf. nécessaire]

On pourrait donc situer ce pays en Yougoslavie[Interprétation personnelle ?].

Selon Nikola Petrović-Njegoš (connaissance d'Élizabeth Dufour mère de Hergé) la « Bordurie » évoque la Bulgarie (bien que la moustache du tyran Plekszy-Gladz ressemble à celle de Staline), et la « Syldavie » à la Serbie et au Monténégro qui ont été opposés à la Bulgarie durant plusieurs conflits[17].

Inspirations linguistiques

La langue syldave, proche du néerlandais, est inspirée du brusseleer[18], mais emprunte également quelques traits particuliers du wallon. Les lecteurs néerlandophones peuvent donc suivre le syldave assez facilement.

  • Eih bennek, eih blavek (devise syldave signifiant : qui s'y frotte s'y pique) est proche du néerlandais Hier ben ik, hier blijf ik (j'y suis, j'y reste) (cf. allemand standard Hier bin ich, hier bleibe ich.)
  • Czesztot on klebcz (lorsqu'un paysan voit Milou tomber du ciel) : un savoureux mélange wallon-argot français C'èsteût on clebs (c'est un chien).

Nom, drapeau et armoiries

Le nom est formé de trois syllabes que l'on retrouve dans les noms « Transylvanie » et « Moldavie » ; le drapeau syldave rappelle celui de l'Albanie ou du Saint-Empire romain germanique, mais un pélican est substitué à l'aigle bicéphale, ce qui donne un drapeau jaune et noir aux couleurs partagées par les Flandres ou les Habsbourg, et dont l'emblème rappelle le logo d'une brasserie connue[alpha 1]. Sur les armoiries, les croissants de lune sur fond rouge rappellent le drapeau de l'Empire ottoman. Derrière les armoiries sont représentés, en croix, le sceptre d'Ottokar IV et une main de justice, deux regalias du pays.

Géographie

Localisation

Depuis la première apparition de ce pays imaginaire dans l'œuvre d'Hergé, la localisation exacte de la Syldavie reste un mystère. Les informations apportées par l'auteur lui-même au sein des différents albums sont parfois contradictoires et alimentent le débat qui règne chez les spécialistes des Aventures de Tintin. Selon Jacques Hiron, « Hergé a tout mélangé, avec talent, pour donner à la fois une impression de réel et une sensation de dépaysement »[6].

Dans Le Sceptre d'Ottokar, Tintin découvre en lisant une encyclopédie que la Syldavie est « un des États de la péninsule des Balkans »[19]. Quelques planches plus tard, dans la brochure touristique que consulte Tintin dans l'avion qui le conduit en Syldavie, il est indiqué qu'il s'agit d'un petit pays de l'Europe orientale, envahi au cours de l'histoire par les Slaves et conquis par les Turcs[20]. L'iconographie de cette planche révèle à son tour nombre de détails : les minarets indiquent une présence musulmane, tandis que les inscriptions en alphabet cyrillique sur les panneaux routiers confirment que la Syldavie est une terre slave. La représentation d'un « pêcheur de la côte sud » indique que la Syldavie possède également une façade maritime[6]. Dans une lettre adressée à un lecteur en , Hergé explique qu'il s'est inspiré « des pays que l'on appelait naguère balkaniques, Serbie, Albanie, Monténégro, etc.[6] »

Pour autant, l'écrivain Yves Horeau affirme que le décollage de la fusée qui conduit Tintin et ses amis vers la Lune, représenté dans la 61e planche d'Objectif Lune, s'effectue depuis une zone située au croisement des frontières de la Slovaquie, de la Hongrie, de l'Ukraine et de la Roumanie, soit plus au nord que la péninsule des Balkans[6].

Dodo Niță, traducteur en roumain des Aventures de Tintin, assimile la Syldavie à la Roumanie. Pour étayer sa thèse, il s'appuie notamment sur les toponymes inventés par Hergé : le nom Syldavie viendrait de la contraction des noms de deux régions roumaines, la Transylvanie et la Moldavie, de même que les montagnes syldaves, dénommées Zmyhlpathes, font directement référence aux Carpates. Il avance également la présence d'éléments naturels, comme le pélican, reproduit sur le blason d'Ottokar et recensé à l'état sauvage dans le delta du Danube, ou l'uranium, utilisé pour propulser la fusée dans Objectif Lune, mais aussi des éléments historiques : la « garde d'acier » créé par Hergé pour regrouper les conspirateurs syldaves dans Le Sceptre d'Ottokar, serait inspirée de la Garde de fer, un parti fasciste roumain des années 1930[21],[22]. Pour autant, cette thèse est réfutée par de nombreux spécialistes : d'une part, les Roumains ne sont pas slaves et n'utilisent pas l'alphabet cyrillique, d'autre part la Roumanie ne se situe pas dans les Balkans[22].

De son côté, Yves Hamet affirme que la Syldavie serait directement inspirée du Monténégro. Plusieurs indices géographiques semblent coïncider, notamment la situation du Monténégro dans la péninsule des Balkans ou la présence d'une façade maritime. Par ailleurs, il révèle des similitudes entre les armoiries des deux pays, l'aigle monténégrin étant remplacé par un pélican dans le blason syldave. Par ailleurs, l'histoire de la Syldavie se confond avec celle du Monténégro lorsque celui-ci connut l'occupation ottomane. De même, dans les carnets de travail d'Hergé, datés de 1937, il apparaît que l'auteur avait prévu de donner le nom « Karamellovitch » au prince de son royaume imaginaire, ce qui serait une référence directe au roi de Serbie Pierre Ier Karađorđević qui annexe le Monténégro à la fin de la Première Guerre mondiale[22].

D'autres thèses situent la Syldavie en Albanie, en Autriche, en République tchèque ou en Pologne, mais en s'appuyant principalement sur des critères historiques ou culturels plutôt que géographiques[23].

Géographie générale

La Syldavie (en syldave, Zyldavja), « royaume du pélican noir », est un petit État d'Europe orientale, ne comptant que 642 000 habitants (les Syldaves).

Le pays est composé de deux grandes vallées (celles du fleuve Wladir et de son affluent le Moltus). Le nom de Wladir est peut-être inspiré par le prénom slave Vlad pouvoir ») ou du fleuve tchèque qui arrose Prague : la Vltava (Moldau en allemand). Cette dernière traduction semble avoir également inspiré le Moltus. À moins que ce nom ne fasse référence à l'Olt, fleuve de Roumanie. Les deux cours d'eau se rejoignent à Klow, la capitale et plus grande ville du pays.

Le relief du pays est assez accidenté et le massif montagneux des Zmyhlpathes, riche en gisements d'uranium, occupe une partie du territoire. Il compte parmi ses sommets le Zstopnohle. La fin du nom est prise aux Carpathes (selon l'ancienne graphie, utilisée par exemple dans le roman de Jules Verne : Le Château des Carpathes) mais sa sonorité rappelle les myriapodes mille-pattes »). Le paysage montagneux dans lequel évolue le journaliste à la poursuite du sceptre, entre Syldavie et Bordurie, est similaire à ceux des Alpes dinariques (ou Dinarides), massif des Balkans occidentaux, de type karstique. D'ailleurs, les environs du lac de Skadar, sur la frontière entre l'Albanie et le Monténégro, abritent un Parc national abritant de nombreuses espèces d'animaux différents, dont l'emblématique pélican frisé[24].

L'orthographe de la plupart des noms évoque la graphie polonaise[réf. nécessaire].

Les paysages du pays, avec des lieux de culte des trois religions abrahamiques, semblent inspirés par l'ancienne Yougoslavie. Son emplacement n'est jamais précisé mais il est limitrophe d'un autre pays imaginaire, la Bordurie, dont les uniformes évoquent la Bulgarie de l'époque, et qui est une dictature évoquant à la fois le fascisme par ses uniformes, Staline par les moustaches de son chef le maréchal Plekszy-Gladz, et les régimes totalitaires en général par l'omniprésence de sa police politique.

Une des frontières communes des deux pays est le lac de barrage de Flachizjhaf, qui servit d'ailleurs de repaire au brigand Rastapopoulos dans Tintin et le Lac aux requins. Le nom de ce lac est inspiré de l’expression « Jef! de flech’is af » « Jef, la flèche est tombée ! » bien connue de l'époque d'Hergé, venue du monde des tramways[25] et signifiant que la flèche (moyen de captation du courant de traction du tram) est hors du fil (décâblée). Klow étant sur la route du lac, la police fluviale syldave basée à Klow peut s'y rendre facilement.

Dans le Sceptre d'Ottokar, on apprend que la Syldavie est visiblement limitrophe de la Tchécoslovaquie puisque Tintin se rend de Prague à Klow en avion-taxi.

Le pays possède une façade maritime, sur laquelle se trouvent les villes portuaires de Dbrnouk (côte sud) et Douma.

Klow (Клов)

Klow est peuplée de 122 000 habitants (à la fin des années 1930). C'est une ville typique des Balkans jadis ottomans, avec ses minarets. Son nom est peut-être inspiré par Kiev ou Lviv en Ukraine (en polonais : Kijów et Lwów) ou encore Cluj en Roumanie[26]. Son apparence rappelle celle de plusieurs villes, dont Bitola, en République de Macédoine du Nord[24].

Elle fut fondée aux alentours de 1127 sur les ruines de la capitale turque de Syldavie (Zileheroum). Son nom qui signifie « ville reconquise » vient du syldave “kloho” (conquête) et de “ow” (ville). Ses sources thermales sont particulièrement réputées contre les affections cardiaques.

La ville est riche de divers monuments. Le premier d'entre eux est le château Kropow. C'est dans cette forteresse, sans doute le plus vieux monument de Klow, que sont gardés la couronne et le sceptre du roi de Syldavie depuis Ottokar IV, monté sur le trône en 1360. Le sceptre rappelle celui faisant partie de la panoplie des huissiers ministériels de la Pologne avant la guerre, comme on le voit sur une coupure de presse conservée par les archives Hergé[27]. L'édifice est inspiré de plusieurs châteaux médiévaux, tels que le Château de Kalmar en Suède, ou bien Olavinlinna en Finlande (dont Hergé garda une photo). Les archives de Syldavie y sont également conservées dans une grande bibliothèque. Les peintures murales du château montrent par exemple saint Georges terrassant le dragon. Celles-ci seraient inspirées de celles de la Basilique Saint-Vital de Ravenne, en Italie, comme celle représentant l'empereur Justinien et sa cour. À l'instar de la Tour de Londres, il abrite les symboles de la monarchie mais n'est pas habité par le roi, qui vit dans un palais.

Le palais royal est le lieu de résidence du roi de Syldavie ; il abrite le Kursaal de Klow (opéra) et la Galerie des Fêtes où ont lieu les grands évènements. Dehors, les jardins sont ponctués de statues et de petites serres courent le long des murs. Le jour de la Saint-Wladimir, le roi, après sa promenade en carrosse dans Klow, se rend dans la salle du trône pour y remettre des distinctions honorifiques telles que l'ordre du Pélican d'or. Le bâtiment serait à la fois inspiré du Palais royal de Bruxelles (en particulier pour la salle du trône où le roi honore Tintin) et celui de Buckingham. D'ailleurs, le carrosse royal dans lequel défile le souverain ressemble à celui de la famille royale anglaise[27].

Le musée d'histoire naturelle possède de beaux spécimens de dinosaures, tels que le Diplodocus gigantibus[alpha 2]. La ville compte en outre un hôpital, St-Wladimir, un poste de radio, une centrale électrique ou encore une usine à gaz.

Niedzdrow (Нездров)

Niedzdrow est situé dans la vallée du Wladir, l'un des deux grands fleuves qui traversent le pays. Cette ville n'apparaît qu'une seule fois dans la bande dessinée, dans l'album Le Sceptre d'Ottokar. Dans cet album, durant le vol qui les amène à Klow, Tintin lit une brochure sur la Syldavie. Celle-ci montre une vue de Niedzdrow, village verdoyant situé au cœur de plusieurs collines.

Le nom Niedzdrow a peut-être été inspiré par la ville de Niedzica en Pologne, célèbre pour son château. De plus, le suffixe "ow" signifie « ville » en syldave. Quant à son allure, elle rappelle celle de Mostar, en Bosnie-Herzégovine[27]. Autre possibilité : l'expression polonaise « na zdrowie » = à ta santé ! ; « Nasdarovje » en russe.

Autres villes ou villages

  • Kragoniedin (Крагонедин), ville réputée pour ses sources thermales.
  • Dbrnouk (Дбрнук), façade maritime au sud (sans doute inspiré du port dalmate de Dubrovnik, Croatie).
  • Zlip (Зліп), peut-être inspiré de Split (Croatie).
  • Istow (Істов), à 55,9 km de Klow.
  • Douma (Дума), porte principale de la Syldavie sur la côte aussi, assurant une navette régulière par hydravion avec Marseille. Le nom est peut-être inspiré du port de Durrës (Albanie).
  • Tesznik (Тесзнік), à 85,8 km de Klow.
  • Sbrodj (Сбродж), dans le massif des Zmyhlpathes, où se trouve le centre spatial.
  • Foghelpick, ancien village frontalier avec la Bordurie, évacué et englouti lors de la création du lac de barrage de Flachizjhaf.

Politique

Dans Le sceptre d'Ottokar, la Syldavie est une monarchie. Le peuple est très attaché à son roi et aux traditions, notamment au défilé annuel du souverain muni de son sceptre.

Ce dernier est Muskar XII, menacé un temps de perdre son trône et l'indépendance du royaume, devant les menées de son puissant voisin, la Bordurie, et du traître, le colonel Jorgen. Ce dernier, pour faire annexer le pays à la Bordurie, tente de profiter d'un inconvénient des traditions syldaves. Celles-ci stipulent que le roi doit être vu, le jour de la fête nationale, tenant en main le sceptre d'Ottokar IV. Ce roi semble bon et bienveillant et tient Tintin en grande estime pour avoir sauvé son règne.

Le chef du protocole de la cour est le baron Halmazout[28]. Le Ministre de l'Air est Schzlozitch.

Dans les albums ultérieurs où la Syldavie apparaît, le roi n'est plus mentionné. Tout lien entre Tintin et lui semble avoir disparu, comme si, dans l'intervalle, la monarchie avait été abolie.

Dans L'Affaire Tournesol par exemple, la réflexion de l'un des douaniers syldaves concernant « le régime » [dictatorial] bordure de Pleksy-Gladsz, peut laisser penser que la Syldavie n'est pas un régime autoritaire. Pourtant, dans cet album, des agents syldaves kidnappent Tournesol, comme si ce dernier n'avait pas dirigé le programme lunaire depuis la Syldavie et comme s'ils ignoraient les liens amicaux qui unissent Tintin et le roi. Ces agents ne semblent à aucun moment chercher à sauver Tournesol des griffes des Bordures, ni à collaborer avec Tintin et Haddock à cet effet. Il n'est donc pas possible de dire quelle est la nature du régime syldave dans cet album.

La Syldavie est dotée d'une police spéciale, la Zekrett Politzs (Zepo), chargée de la lutte contre le sabotage et l'espionnage.

Économie et culture

  • Le sous-sol est très riche en minerai (notamment en uranium).
  • Les plaines sont très fertiles, ce qui favorise la culture du blé, du bois de chauffage et du maïs "courtoisie"[réf. nécessaire], ainsi que l'élevage des chevaux, que le pays exporte. On cultive la vigne dans les montagnes.
  • On peut y pratiquer le gemmage.
  • La monnaie du pays est le khôr ; sur les billets de 200 khôr est dessiné le portrait du roi.
  • Les principales exportations sont l’eau minérale de Klow, le bois, le blé, le vin Szprädj et les chevaux.
  • Les violonistes et accordéonistes syldaves sont aussi très renommés.
  • Le territoire est desservi par la compagnie aérienne Syldair.
  • La Bloushtika est la danse nationale syldave.
  • Une des fêtes importantes est la Saint-Wladimir.
  • Le plat typique syldave, le Szlaszeck, est à base de viande (de chien par exemple[alpha 3]) servi avec des champignons, une salade et du vin rouge : le Szprädj.
  • Le pays développa, dans les années 1950, un programme de recherche atomique et un programme spatial employant des astronautes belges.
  • Dans les tenues traditionnelles, les hommes portent un fez rouge.

Langue

La Syldavie a sa langue propre, le syldave. Cette langue fut créée en même temps que le pays par Hergé.

On peut supposer, en considérant sa phonologie, que le syldave appartient aux langues slaves. Mais si l'on cherche des mots apparentés dans d'autres langues européennes, le résultat est frappant : la plupart des mots sont empruntés au néerlandais ou encore à l'allemand, et, de ce fait, malgré son écriture, le syldave est une langue germanique. Dans une étude[29], sur laquelle se fonde Rainier Grutman, professeur au Département de français à la Faculté des arts de l'Université d'Ottawa[30], Mark Rosenfelder montre que le syldave est pour sa plus grande partie une déformation du marollien. Ce terme désigne un parler flamand naguère courant dans le quartier bruxellois des Marolles, avant sa gentrification. C’était d’ailleurs cette langue que Hergé entendait dans la bouche de sa grand-mère maternelle. Il procéda d'ailleurs de la même manière pour construire la langue des Arumbayas, ainsi qu'une bonne partie des noms propres pour les besoins de ses histoires. Voici quelques exemples :

SyldaveNéerlandaisAllemandRusseFrançais
werkhvenwerkenWerkenrabotytravaux
wertzraghvertragenverspätenzamyedlyat'ralentir
kzommetkomenkommenprittívenir
dösztdorstDurstjajdasoif
ihnininvdans

Dans Le Sceptre d'Ottokar, la devise du pays est Eih bennek, eih blavek, dont la traduction est réputée être « Qui s'y frotte s'y pique ». L'expression est surtout à rapprocher du marollien, ou du néerlandais Hier ben ik, hier blijf ik, signifiant en réalité « J'y suis, j'y reste » (ou littéralement, dans l'ordre des mots en néerlandais « Ici suis-je, ici resté-je »)[30].

Histoire

Histoire de la Syldavie

La miniature de la bataille de Zileheroum reproduite dans la brochure touristique lue par Tintin semble inspirée par les miniatures persanes du XVe siècle[31]. D'ailleurs, la miniature de la brochure date de la même époque.

La Syldavie connut une histoire aussi fantaisiste que mouvementée, que présente la brochure touristique. Peuplée initialement de tribus nomades, le pays fut envahi par les Slaves (malgré sa graphie cyrillique, le syldave est une langue germanique) au VIe siècle avant qu'elle ne passe sous domination turque au Xe siècle (on peut d'ailleurs noter un certain anachronisme, puisque ce n'est qu'au XIVe siècle que les Turcs ont commencé à envahir les Balkans). Les Bordures auraient conquis le pays au XIe siècle, avant un retour des Turcs. C'est en 1127 que ces derniers furent défait par Hveghi, un chef de tribu slave qui remporta une victoire écrasante lors de la bataille qui opposa Slaves et Turcs près de Klow (alors Zileheroum). Hveghi allait par la suite devenir le roi Muskar Ier.

Ses successeurs s'affaiblirent peu à peu et la Bordurie voisine conquit le pays en 1195. En 1275, le baron Almaszout chassa les occupants et devint roi, deux ans plus tard, sous le nom d'Ottokar Ier. Mais il dut céder beaucoup de droits aux seigneurs, qui prirent de l'importance durant les siècles suivants. À leur demande, il mit en place une charte basée sur la charte royale anglaise de Jean sans Terre : c'est l'époque de la féodalité. Cependant, ce n'est que sous le règne d'Ottokar IV que le pays se développa et fut unifié. À la suite d'une altercation avec un baron réclamant sa place, le roi se défendit avec son sceptre. Depuis ce jour, pour garder son trône, le roi doit présenter son sceptre à la foule lors de la fête nationale, la Saint-Wladimir. Cet événement est aussi à l'origine de la devise du pays : « Eih bennek, eih blavek ». Elle est traduite dans l'album par « Qui s'y frotte s'y pique », bien qu'en bruxellois cette phrase signifie « J'y suis, j'y reste ».

Dynastie de Hveghi

  • Muskar Ier Hveghi (1127-1168)
  • Muskar II (1168-1195)

Dynastie d'Almazout

  • Ottokar Ier Almazout (1277-1298)
  • Ottokar II (1298-?)
  • Ottokar III (?-1360)
  • Ottokar IV (1360-?)

Plusieurs rois se sont succédé jusqu'à :

Muskar XII (le roi apparaissant dans Le Sceptre d'Ottokar).

Impact culturel

Le , le journal en ligne Rue89 a publié un article sur une guerre entre la Syldavie et la Bordurie. Il s'agit d'une parodie de celui publié dans Le Monde par Bernard-Henri Lévy sur le conflit armé opposant alors la Géorgie et la Russie à propos de la province séparatiste d'Ossétie du Sud[32].

Le professeur de droit public Olivier Jouanjan a consacré plusieurs articles au système constitutionnel syldave[33].

En avril 2010, le magazine britannique the Economist a publié une carte fantaisiste (une carte de l'Europe re-dessinée de manière, selon eux, à ce qu'elle puisse sortir de la crise). Il fait apparaître la Syldavie et la Bordurie sur les territoires libérés par le déplacement de certains autres pays ; mais, contrairement à ce qui se passe dans les ouvrages d'Hergé, ici les deux pays n'ont pas de frontière commune[34].

En 1994, le musicien catalan Pascal Comelade a consacré un album entier aux Danses et chants de Syldavie.

En 2009, Les Voleurs de swing enregistrent l'album Anarchie en Syldavie. Y figurent notamment les morceaux Vol à la soviet (chant traditionnel Syldavo-bérurier) et Zakysor do dont le premier vers est « Depuis que je parle le syldavien ».

Depuis vingt ans (1992, 1997, 2003, 2013[35]), des chefs d’unités des Scouts unitaires de France (SUF) organisent, sous le nom de Fêtes de la Saint-Wladimir, des camps de Pâques de grande ampleur (plus de 500 scouts). Les thèmes de jeu sont repris de la Syldavie et des aventures de Tintin.

Il est également fait référence à la Syldavie dans la bande dessinée Lou ! : la mère de l'héroïne est traductrice de syldave. On apprend qu'elle a étudié cette langue à l’université dans le tome 5, le professeur de syldave est la copie conforme du restaurateur syldave chez qui Tintin se rend dans Le Sceptre d’Ottokar[réf. nécessaire].

Dans Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers), film de Bruno Podalydès sorti en 1998, le héros emmène une amie dans un restaurant syldave. Celui-ci est la parfaite reconstitution d’une case du Sceptre d’Ottokar dans laquelle le serveur au gilet à carreaux écoute à la porte[36].

On retrouve aussi le restaurant Le Klow dans La Machination Voronov, Blake et Mortimer, scénarisé par Yves Sente et dessiné par André Juillard, dans lequel se rend un espion soviétique[réf. nécessaire].

Dans la bande dessinée L'Élève Ducobu le protagoniste évoque un prétendu ancien proverbe syldave.

Un hors-série GEO datant de 2015[37] consacre un chapitre à ce pays. En premier lieu, différentes hypothèses sont présentées afin d'en déterminer l'emplacement. Ensuite, une carte le représentant est montrée, établie en croisant les informations livrées dans les différentes aventures de Tintin où il apparaît, y compris Tintin et le lac aux requins[38].

Le , dans la salle Victor-Hugo de l'Assemblée nationale à Paris, le Club des parlementaires tintinophiles, fondé par l'ancien ministre Dominique Bussereau et présidé par le député Serge Grouard, organise un colloque intitulé « Tintin et la poudrière borduro-syldave ». À cette occasion, plusieurs orateurs comme les anciens ministres André Santini et Hubert Védrine, l'ambassadeur d'Allemagne Reinhard Schäfers, ou encore le député Louis Giscard d'Estaing expriment leurs vues de manière humoristique et parodique sur cette crise internationale[39],[40].

Notes et références

Notes

  1. Selon l'exégète roumain Dodo Niță dans Tintin en Roumanie, éd. MJM, Craiova 2003 et 2007, des similitudes existent entre l'imagination d'Hergé et des éléments du monde réel :
    • La première syllabe de Syldavie se retrouve dans le nom de la Transylvanie et les deux autres dans celui de la Moldavie. Le nom entier évoque aussi le Slovaquie et la Slovénie.
    • Le drapeau ressemble par la disposition à ceux de l'Albanie, de l'Empire germanique et de la Flandre. Mais il est sembable seulement aux deux derniers par les couleurs. Le pélican est l'un des symboles du Delta du Danube, mais celui que l'on voit le plus facilement à Bruxelles, dans n'importe quel bar ou marché, est le logo de la brasserie française du Pélican de Mons-en-Barœul.
    • Dans Le Sceptre d'Ottokar (page 7), Tintin lit dans une encyclopédie que la Syldavie appartient à la péninsule des Balkans. L'exégète affirme que certains géographes englobent la Roumanie dans cette péninsule.
    • Les paysages, costumes et lieux de culte (appartenant à plusieurs religions, par exemple certains dessins montrent des minarets cylindriques de type ottoman, comme on en trouve dans les Balkans) sont très semblables à ceux de l'ex-Yougoslavie.
    • Dans Objectif Lune (page 61), la fusée qui décolle part de la Syldavie mais le point de départ d'où s'étire son sillage se trouve en Bohême.
    • Le nom de la capitale Klow est semblable à Kiev et Lviv (Ukraine, en polonais : Kijów et Lwów) et à Cluj (Roumanie).
    • La Roumanie exporte de l'eau minérale et de l'uranium (utilisé pour la fusée lunaire).
    • Corneliu Zelea Codreanu, homme politique roumain créateur de la Garde de fer, est mort dans un attentat similaire à celui dont a failli être victime Tintin lorsqu'il fut transféré à Klow. Le politicien fut transporté avec d'autres prisonniers hors de leur prison près de Snagov, afin d'être exécutés par la gendarmerie. Il fut par la suite annoncé que l'homme fut exécuté pour avoir fui sa prison.
  2. Le nom de l'espèce a été inventé par Hergé pour renforcer l'aspect comique d'un gag, usant du latin de cuisine.
  3. La présence de viande de chien dans la cuisine syldave relève de ces spécialités balkaniques aussi fictives qu'immangeables. C'est aussi le cas du doubitchou ou le kloug aux marrons plus tardifs. Cette défiance moqueuse des occidentaux face aux « cuisines exotiques » s'exprime ici vis-à-vis des plats balkaniques. Ceux-ci sont en fait assez proches des plats grecs, russes ou turcs. Mais eux ne suscitent plus de sarcasmes et ont été finalement adoptés, tout comme les cuisines méditerranéennes ou asiatiques.[réf. nécessaire]

Notes sur album Hergé

  1. Le Sceptre d'Ottokar, planche 7.

Références

  1. Aurélien Bellanger, « L'Europe est le seul continent qui ne peut exister vraiment qu'à l'état de fiction », France Culture, (consulté le ).
  2. Pascal Dayez-Burgeon, « Kœnigsmark : les recettes d'un best-seller », L'Histoire, no 454, , p. 22-23 (lire en ligne).
  3. Sophie Joubert, « QRN sur Bretzelburg le totalitarisme aux deux visages », L'Humanité, (lire en ligne).
  4. Assouline 1996, p. 214.
  5. Assouline 1996, p. 215.
  6. Savin 2015, p. 96-97.
  7. Marc Angenot, « Basil Zaharoff et la guerre du Chaco : la tintinisation de la géopolitique des années 1930 », Études françaises, vol. 46, no 2, , p. 47-63 (lire en ligne).
  8. Peeters 1983, p. 62.
  9. Assouline 1996, p. 211, 214.
  10. Peeters 2006, p. 151.
  11. Pierre Assouline, « Le siècle de Tintin grand reporter », l'Histoire, no 317, , p. 6 (lire en ligne).
  12. Assouline 1996, p. 218.
  13. Savin 2015, p. 101.
  14. Hveghi Moltus, « La controverse de Lavau », sur 7soleils.org, Association Les 7 Soleils, (consulté le ).
  15. Savin 2015, p. 100.
  16. Savin 2015, p. 102.
  17. Guerre serbo-bulgare, Seconde Guerre balkanique et les deux guerres mondiales : LA MARCHE DE L'HISTOIRE, le témoin du vendredi sur France Inter, 7 mars 2014.
  18. Le Syldave d'Hergé
  19. Ottokar 1947, planche 7.
  20. Ottokar 1947, planche 19.
  21. « La Syldavie du « Sceptre d'Ottokar » de Tintin ne serait autre que la Roumanie », Le Monde, .
  22. Savin 2015, p. 99.
  23. Savin 2015, p. 101-102.
  24. Jean Rolin, « Tintin, Grand voyageur du siècle : Balkans, où est passée la Syldavie », GEO,
  25. « “Jef, de flech es af !” », La Dernière Heure/Les Sports, (lire en ligne, consulté le ).
  26. Dodo Niță, Tintin en Roumanie, éd. MJM, Craiova 2003 et 2007
  27. Philippe Goddin, « Tintin à la découverte des grandes civilisations, "Hergé et l'Europe chimère" », Beaux Arts Magazine & Le Figaro, , p. 74 à 80
  28. Cf. Les bijoux de la Castafiore, p. 28.
  29. « Le Syldave d'Hergé », sur www.zompist.com (consulté le )
  30. Rainier Grutman, « « Eih bennek, eih blavek » : l’inscription du bruxellois dans Le sceptre d’Ottokar », Études françaises, Les Presses de l'Université de Montréal, vol. 46, no 2 « Hergé reporter : Tintin en contexte », , p. 83-99 (ISSN 0014-2085 et 1492-1405, DOI 10.7202/044536ar, lire en ligne)
  31. Kauffer 2011, p. 82-87
  32. (fr) Zineb Dryef, « Choses vues dans la Syldavie en guerre », sur Rue89, (consulté le )
  33. O. Jouanjan, "Courte notation sur une métaphore fondatrice du droit syldave" in Mélanges Pierre Moor, Berne, Staempfli, 2005, pp. 85-94 ; "Sur le Conseil supérieur de la Constitution syldave", in Mélanges Michel Troper, Paris, Economica 2006 ; "Le Carnet de notes de Sigismond Pnine" in Université : la grande illusion, Paris, L’esprit des péninsules, 2007. Voir Olivier Jouanjan, « Iurisfictio », (consulté le )
  34. Carte de The Economist
  35. Camps de Pâques inter-troupe SUF de la Saint-Wladimir 2013
  36. « Références à Tintin - Liste de 25 films - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  37. « Tintin : Les arts et les civilisations vus par le héros d'Hergé », GEO, hors série, , p. 92 à 105 (ISBN 2810415641)
  38. Carte visible sur ce lien : http://moserm.free.fr/moulinsart/syldavie.html
  39. Pierre Assouline, « A l'Assemblée, les tintinophiles font un sacré tintouin », Le Monde, .
  40. Daniel Hoffamnn, « Mardi, députés et diplomates ont (vraiment) joué à Tintin », Le Nouvel Observateur, .

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Œuvres d'Hergé

Ouvrages sur Hergé et son œuvre

  • Pierre Assouline, Hergé, Paris, Gallimard, coll. « Folio », , 820 p. (ISBN 978-2-07-040235-9). .
  • Rainier Grutman, « « Eih bennek, eih blavek » : l'inscription du bruxellois dans Le sceptre d'Ottokar », Études françaises, Montréal, vol. 46, no 2, , p. 83-99 (lire en ligne). .
  • Jacques Hiron, Carnets de Syldavie, Saint-Egrève, Mosquito, , 143 p. (ISBN 978-2-35283-022-1).
  • Rémi Kauffer, « L'Anschluss : valse brune à Vienne », Historia, Paris « Hors-série » « Les personnages de Tintin dans l'histoire : Les événements de 1930 à 1944 qui ont inspiré l'œuvre d'Hergé », , p. 82-87
  • Benoît Peeters, Hergé, fils de Tintin, Paris, Flammarion, coll. « Champs essais », , 627 p. (ISBN 978-2-08-123474-1, lire en ligne). .
  • Jean Rolin, « Balkans : Où est passée la Syldavie ? », Géo, Paris « Hors-série », no 1H « Tintin, grand voyageur du siècle », , p. 124-138.
  • Tristan Savin, « Mais où est donc la Syldavie ? », dans Tintin : Les arts et les civilisations vus par le héros d'Hergé, Geo, Éditions Moulinsart, , 316 p. (ISBN 978-2-8104-1564-9), p. 94-105. .
  • Frédéric Soumois, « Du rififi dans les Balkans », Historia, Paris « Hors-série » « Les personnages de Tintin dans l'histoire : Les événements de 1930 à 1944 qui ont inspiré l'œuvre d'Hergé », , p. 80-81.
  • (en) Harry Thompson, Tintin : Hergé and His Creation, Londres, Hachette UK, , 336 p. (ISBN 978-1-84854-673-8, lire en ligne). .
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