Roumains

Le terme Roumains (en roumain : Români) a plusieurs acceptions. En référence au droit international et au droit du sol, il peut désigner les citoyens de la Roumanie et eux seuls, quelles que soient leurs langues ou leur cultures (en Roumanie, 11 % d'entre eux se définissent comme appartenant à des minorités ethniques). En référence à l'origine commune des locuteurs des langues romanes orientales et au droit du sang, le terme peut aussi désigner les Roumains au sens d'ethnie, qu'ils vivent en Roumanie, en Moldavie, dans d'autres pays voisins, ou qu'ils fassent partie de la diaspora. Selon la définition considérée, le terme peut donc englober les différentes minorités nationales de Roumanie, notamment à l'étranger, ou bien les Roumains au sens ethnique (quelle que soit leur citoyenneté).

Pour des informations sur l'ensemble politique roumain, voir Roumanie.

Pour des informations sur la langue, voir Roumain.

Ne doit pas être confondu avec Roms.

Roumains
(ro) Români

Populations significatives par région
Roumanie 16 792 868 (2011)[1]
Moldavie 2 260 858 (dont 2 068 058 se déclarent Moldaves et 192 800 Roumains) (2014)[2]
Italie 1 151 395 (ainsi que 150 021 citoyens de Moldavie)
Espagne entre 741 698 et 1 200 000 (ainsi que 17 677 Moldaves)[3]
Allemagne 1 130 789 (en comptant les Allemands de Roumanie ainsi que 14 815 Moldaves)
États-Unis entre 518 653 et 1 100 000 (incluant les personnes ayant une ascendance roumaine)
Ukraine 409 600 (dont 258 600 Moldaves et 151 000 Roumains) (2001)[4]
Canada entre 204 625 et 400 000 (incluant les personnes ayant une ascendance roumaine)
Israël 205 600 (israéliens issus de la communauté juive roumaine, immigrants de la 1re génération)
Brésil entre 33 280 et 200 000
Royaume-Uni 233 000[5]
France 200 000[6]
Autriche 102 242 (en comptant les Saxons de Transylvanie)[7]
Belgique 65 768[8]
Grèce 46 523 (ainsi que 10 391 Moldaves)[9]
Portugal 39 312 (ainsi que 13 586 Moldaves)[10]
Hongrie 35 641[11]
Serbie 29 332 (ainsi que 35 330 Valaques)[12]
Suède 27 974 (ainsi que 938 Moldaves)[13]
Danemark 24 422 (ainsi que 686 Moldaves)[14]
Autres
Régions d’origine Dacie, Mésie, romanisation des Daces-Thraces
Langues Roumain (anciennement nommé « moldave » en Moldavie)
Religions Christianisme Orthodoxe (majoritaire), mais aussi catholicisme grec, catholicisme romain, protestantisme
Ethnies liées

Autres peuples de langues romanes et autres peuples d'Europe du Sud-Est

Voir aussi : Valaques, Moldaves, Aroumains, Moglénites, Istro-Roumains et autres
Carte de répartition

Les recensements roumains[15] et moldaves[16] se réfèrent au droit du sang qui prend en compte l'histoire et la culture communes des roumanophones[17] vivant de part et d'autre des Carpates, du bas-Danube et du Prut, principalement en Transylvanie, Moldavie et Valachie, et comme minorité dans les Balkans. Ainsi, 89 % de la population de Roumanie[18] et 65 % de celle de la Moldavie se dit « d'origine et de culture roumaine » (mais en Moldavie le qualificatif de « moldave » est également usité conformément à l'article 13 de la constitution de ce pays[19]). Selon cette définition, le mot Roumains englobe tous les roumanophones (locuteurs du roumain) quelles que soient leurs citoyennetés[20], mais pas tous les citoyens de la Roumanie, puisque les minorités ethniques de ce pays n'y sont pas incluses.

Les Roumains constituent aussi des minorités ethniques dans plusieurs pays limitrophes de la Roumanie et de la Moldavie, comme en Hongrie, en Bulgarie, en Serbie et en Ukraine[21],[22].

Malgré l'homophonie de ces mots, Roumains et Roms ont des étymologies différentes : « Roumain » provient de Romain, « Rom » signifie « êtres humains », « gens » en romani. Les deux langues sont indo-européennes, mais le roumain est une langue romane issue du latin, tandis que le romani est une langue hindique du Nord-Ouest issue du sanskrit. Les deux ethnies diffèrent aussi par les spécificités respectives de leurs histoires, de leurs cultures et de leur répartition spatiale (les Roumains ayant une diaspora moins diffuse et, en Asie et en Europe occidentale, beaucoup moins ancienne que les Roms).

Définitions

Relations entre citoyenneté, langue et appartenance géo-historique dans l'espace roumanophone.
Carte de 1900 montrant l'aire de répartition de la langue (daco-)roumaine (en bleu : le royaume de Roumanie en couvrait alors la moitié), actualisée pour 2017 (la Roumanie actuelle en couvre les quatre cinquièmes mais englobe davantage de minorités).
Évolution des langues romanes orientales avec de bas en haut, les trois phases de la formation, de la dispersion et de la différenciation.
La dispersion linguistique des Valaques dans les Balkans et les Carpates.
Les chemins traditionnels de transhumance des Valaques.
Miklós Barabás : Famille roumaine transylvaine descendant au marché, 1844.
Roumains au XIXe siècle, par Charles Girardet, 1855.
Costume traditionnel de Moldavie, 1995.

Il existe plusieurs définitions de deux ensembles « Roumains » et « roumanophones », selon le référentiel utilisé.

En Roumanie, « Roumain » désigne à la fois le gentilé de la Roumanie et l'ethnonyme des roumanophones, et inclut non seulement les communautés roumanophones hors-frontières, mais souvent aussi les Aroumains, soit l'ensemble des locuteurs des langues romanes orientales au sens large.

La plupart des langues d'Europe occidentale, mais aussi la plupart des pays voisins de la Roumanie, distinguent quant à eux le gentilé de l'ethnonyme, et, selon le droit du sol, réservent le terme « Roumain » à l'ensemble politique des citoyens roumains, pour désigner les roumanophones hors-frontières par d'autres noms comme « Valaques » ou « Moldaves ».

« Valaques » désignait non seulement les Roumains, mais aussi les Istriens, les Aroumains, les Méglénites, et parfois les Dalmates (Morlaques ou Mavro-Valaques) issus des Thraco-illyriens antiques. Le nom « Valachie » a la même origine.

Au sens le plus strict, en français un « Roumain » est un citoyen de la Roumanie, un « Valaque » est un habitant de la Valachie, un « roumanophone » est un locuteur de la langue roumaine (quelle que soit sa citoyenneté et quel que soit le nom politique donné à sa langue) et un « Aroumain » est un locuteur de la langue aroumaine (quelle que soit sa citoyenneté).

Dénominations

Outre « Valaques », « Moldaves » et « Moldo-Valaques » (fréquent au XIXe siècle), les roumanophones et les Roumains apparaissent parfois sous des noms régionaux comme « Diciens » en Dobrogée ou « Timocènes » en Serbie[23].

Beaucoup plus diverses sont les dénominations des locuteurs, partout minoritaires, d'autres langues romanes orientales que le roumain : « Aromounes », « Aromans », « Aroumains », « Ciciens », « Istriotes », « Istriens », « Istro-romans », « Istro-Roumains », « Moglénites », « Mégléniotes », « Mégléno-romans », « Mégléno-roumains », « Valaques », « Vlaques », « Vlachs », « Vlachos », « Vlakhos », « Koutso-vlaques », « Koutso-valaques », « Tchipanes », « Cipans », « Farsherotes », « Gramoshtènes », « Zinzares » et bien d'autres encore[24],[25].

En français et dans d'autres langues, occidentales ou voisines de la Roumanie, le terme « Roumains » comme exonyme (ainsi que le terme « Roumanie ») est un néologisme du XIXe siècle. En roumain, il est en revanche attesté par écrit comme endonyme dès le XVIe siècle, longtemps avant la renaissance culturelle roumaine et l'apparition de l'État roumain[26],[27],[28],[29],[30],[31],[32],[33],[34],[35],[36]. En français, le journal Mercure de France de emploie pour la première fois l'expression « Valachie ou pays Roumain » lorsqu'il présente le texte de la Constitution octroyée par le Prince Constantin Mavrocordato en 1746[37]. Mais ce sont Émile Ollivier, Edgar Quinet et Élisée Reclus qui ont introduit dans le français courant le nom de « Roumains » à la place de « Valaques », de « Moldaves » et « Moldo-Valaques ».

Caractéristiques

Aroumains et Daco-Roumains partagent des caractéristiques communes qui les rapprochent entre eux et les différencient des autres ethnies :

Certaines confusions sont fréquentes concernant les Roumains :

Histoire ancienne

Le groupe ethnique Roumain-Aroumain s'est formé jusqu'au VIIIe siècle, laissant des traces toponymiques aussi bien au nord qu'au sud du Danube. Les Thraces du sud (entre le Danube et la ligne découverte au XIXe siècle par l'historien et archéologue Konstantin Jirecek) ont été romanisés à partir de l'an 29 (conquête romaine de la Mésie). Ceux du nord (en Dacie) le furent après la conquête romaine de 106 de notre ère. Cette population a été influencée plus tard par les Slaves, mais pas suffisamment pour adopter une langue slave comme langue véhiculaire.

La première mention de ces Thraces romanisés est faite en 579 par les chroniqueurs Théophane le Confesseur et Théophylacte Simocatta, dans la relation d'une bataille contre les Avars, les Thraces romanisés faisant partie de l'armée byzantine. La deuxième mention écrite est celle du chroniqueur Georges Cédrène en 976 quand il raconte l'assassinat par des « Valaques » du frère du tsar bulgare Samuel. C'est la première mention des romanophones orientaux sous ce nom de « Valaques » : auparavant les sources byzantines les comptaient parmi les Ῥωμαίοι (« Romées » ou « Romains d'orient »), au même titre que les Grecs ou les Albanais également aborigènes des Balkans. Les linguistes, eux, parlent de Proto-roumain pour désigner la langue en évolution parlée par les populations romanophones des Balkans, depuis l'étape des Thraces romanisés jusqu'aux « Valaques » de Cédrène au Xe siècle, puis d'aroumain et de daco-roumain pour désigner les langues parlées par les ancêtres des Aroumains et des Roumains à partir du XIe siècle. Pour le Proto-roumain, il existe aussi les dénominations de « roman oriental », « Thraco-roman » ou « proto-roman oriental ».

Aux XIe et XIIe siècles apparaissent en Europe du Sud-Est des communautés populaires romanophones gouvernées par la noblesse roumaine, que les sources byzantines appellent Βλαχίες  : Valachies, entre lesquelles s'intercalent les sklavinies des Slaves méridionaux[38]. En 1186 émerge sur les deux rives du bas-Danube (actuelles Bulgarie, Macédoine et sud de la Roumanie) un état multiethnique fondé par la dynastie valaque des Caloian[39]. Il ne s'agit plus cette fois de communautés romanophones ou de « romanies populaires » mais d'un véritable royaume médiéval, que les Bulgares appellent « Second empire bulgare », mais où la population romanophone avait, au sud comme au nord du Danube, encore assez d'importance pour que son souverain soit qualifié de « rex Bulgarorum et Vlachorum » par le pape Innocent III (1205) et par les chancelleries de l'époque. Ensuite, avec le temps, les communautés romanophones gardent plus ou moins longtemps leur « droit valaque » (dont les dernières traces seront abolies en 1867 en Autriche-Hongrie), tout en adoptant, en Marmatie et au sud du Danube, les langues slaves de leurs voisins, plus nombreux, au point qu'à la fin du Moyen Âge le mot « Valaques » (Vlasi) est utilisé aussi par les catholiques croates pour désigner leurs voisins orthodoxes, encore romanophones ou devenus slavophones (serbes).

Les Turcs, pour distinguer des « Valaques » du nord du Danube de ceux du sud, appellent les Roumains du pourtour des Carpates kara-iflak, car chez les Ottomans les points cardinaux avaient des couleurs, le sombre/ombreux (kara) désignant le nord. C'est aussi l'origine du nom actuel de la mer Noire. Les Aroumains des Balkans et du Pinde étaient les ak-iflak, le clair (ak) désignant le sud. En turc, la Méditerranée se dit Ak-Deniz, la « mer claire ». Mais d'autres noms sont attestés, comme koç-iflak valaques à béliers ») qui a donné en grec koutso-valaques valaques boiteux ») ou encore țințari qui souligne leur prononciation du "č" (cinci : « cinq ») en "ts" (ținți) et qui a donné en serbe, grec ou allemand zinzares.

À l'époque moderne, les Grecs utilisent le mot vlahos avec un sens péjoratif (« montagnard », « naïf », « balourd ») et il n'est pas rare d'entendre aujourd'hui en Grèce des blagues où le personnage du vlahos joue le rôle du dindon de la farce. Toutefois, en Grèce, c'est aussi un nom de famille répandu.

Les ouvrages historiques actuels tendent, en raison des controverses entre historiens, à occulter l'existence des langues romanes orientales entre la fin de l'Empire romain et l'émergence des principautés médiévales de Moldavie et Valachie (soit pendant plus d'un millénaire), ce qui est considéré comme absurde par les historiens roumains tel Neagu Djuvara qui, dans une interview de 2008, disait avec humour : « Les arguments des thèses antagonistes peuvent tous être contestés, mais ils ont le mérite d'exister, tandis qu'aucun fait archéologique et aucune source écrite n'étayent l'hypothèse d'une disparition pure et simple des roumanophones pendant mille ans, qu'ils se soient envolés avec les hirondelles pour migrer en Afrique, ou qu'ils soient allés hiberner avec les ours dans les grottes des Carpates ou des Balkans... »[40]. À moins d'adopter la théorie d'un Vladimir Jirinovski (qui n'est pas historien) selon laquelle les locuteurs des langues romanes orientales proviendraient d'un « mélange de colons Italiens venus sur les nefs génoises et de Tziganes danubiens, qui a envahi des terres appartenant légitimement à la Bulgarie, à la Hongrie et à la Russie »[41].

Diaspora roumaine

Espace danubien-pontique

Groupes roumanophones dans l'espace danubien-pontique
Pays Groupe Nombre % Remarque
Roumanie Roumains 16 792 868 88,9 Recensement de 2011[1]
Moldavie Moldaves 2 068 058 75,1 Recensement de 2014[2]
Roumains 192 800 7,0
Ukraine Moldaves 258 600 0,5 Recensement de 2001[4]
Roumains 151 000 0,3
Serbie Valaques 35 330 0,5 Recensement de 2011[42]
Roumains 29 332 0,4
Hongrie Roumains 35 641 0,4 Recensement de 2011[43]
Bulgarie Valaques 3 684 0,1 Recensement de 2011[44]
Roumains 891 0,0

En Turquie, quelques milliers de Roumains seraient présents dans le pays, surtout à Istanbul. Leur présence est ancienne, et ils sont surtout commerçants, assez intégrés, et généralement bilingues roumain/turc. Le nombre exact de Roumains en Turquie n'est pas connu mais les Nations unies estiment leur nombre à 20 822 en 2015.

Au sud du Danube, les Aroumains habitent dans le nord de la Grèce, le sud-est de l'Albanie, le sud-ouest de la Macédoine du Nord. Les Roumains qui vivent dans le nord de la Bulgarie et la vallée du Timok en Serbie ne sont pas des Aroumains, mais des Roumains comme ceux de Roumanie. Ils font l'objet d'une politique d'assimilation dans les pays où la situation politique est fortement influencée par les nationalismes (Serbie, Albanie, Macédoine). La Grèce ne publie pas de données (les dernières remontent à 1951) et ne reconnaît qu'une seule minorité, turque, les autres étant considérées comme des Grecs bilingues.

Les organisations des Aroumains estiment leur nombre à environ 350 000 dispersés dans les Balkans[45] et le Conseil de l'Europe fait mention en 1997 de 250 000 roumains[46].

Ailleurs dans le monde

Principales populations roumaines dans le monde (pour les populations moldaves voir Moldaves)
Pays Groupe Nombre % Remarque
Italie De nationalité roumaine 1 168 552 1,93 2016[47]
Espagne De nationalité roumaine 678 098 2017[3]
Allemagne D'origine roumaine 657 000 0,80 Micro-recensement de 2015[48] (personnes nées roumaines ou d'un parent roumain)
Nés en Roumanie 547 000 0,67
États-Unis Roumano-Américains 459 841 0,14 American Community Survey 2012-2016[49],[50]
Nés en Roumanie 158 269 0,05
Canada Roumano-Canadiens 238 050 0,68 Recensement de 2016[51]
Nés en Roumanie 90 305 0,26
Royaume-Uni Nés en Roumanie 340 000 0,52 estimation 2016-2017[52]
France Nés en Roumanie 126 526[53] 2017[54]
Autriche Nés en Roumanie 113 231 Estimations 2018[55]
Belgique De nationalité roumaine 80 669 2017[56]
Australie Roumano-Australiens 17 841 0,08 Recensement de 2016[57]
Nés en Roumanie 14 837 0,06

Cartographie

De nombreuses cartes concernant les Roumains, les roumanophones et leur histoire circulent, dont beaucoup sont erronées en raison :

  • de conventions cartographiques appliquées sans discernement : pas de sources indiscutées = pas de représentation, selon l'illogisme « absence de preuve = preuve d'absence » qui aboutit à représenter une disparition des langues romanes orientales suivie d'une miraculeuse résurrection mille ans plus tard (le protochronisme roumain s'est d'ailleurs emparé de cette représentation pour formuler une pseudohistoire du « peuple roumain, miracle historique ») ;
  • de conventions cartographiques inappropriées ou de l'ignorance des spécificités de l'Europe du Sud-Est, aboutissant à « occulter » la présence des roumains et/ou de leurs états en raison des alliances et des vassalités envers les puissances voisines (Bulgarie, Coumans, Tatars, Pologne, Empire ottoman par exemple), seules représentées (alors que d'autres états vassaux ou subordonnés sont bien figurés ailleurs sur la même carte) ;
  • des conventions toponymiques ou patronymiques inappropriées ignorant l'existence de l'alphabet gréco-slavon spécifique du roumain qui permet de translittérer les noms roumains anciens en alphabet roumain roman : les auteurs qui l'ignorent se croient, par crainte d'être anachroniques, contraints d'utiliser des orthographes tirées d'autres langues (hongrois, allemand, polonais, russe, turc) mais surtout pas l'orthographe roumaine ;
  • de positions nationalistes de leurs auteurs ou de leurs sources, visant soit à magnifier, soit au contraire à nier la présence, tantôt au nord, tantôt au sud du Danube (selon les thèses adoptées) des langues romanes orientales, des roumains et/ou de leurs états.

Cinq de ces cartes occultant ou minimisant la présence des roumains et/ou de leurs états, sont montrées ici à la suite de celles qui les représentent.

Bibliographie

  • Mihnea Berindei et Gilles Veinstein : L'empire ottoman et les pays roumains. EHESS, Paris, 1987
  • Dimitrie Cantemir : Chronique de l'ancienneté des Romano-Moldo-Valaques (1708, réédité Bucarest 1901)
  • Georges Castellan : Histoire des Roumains. P.U.F., Paris (plusieurs rééditions)
  • Neagu Djuvara : Les pays roumains entre orient et Occident. P.U.F., Paris, 1989
  • Catherine Durandin : Histoire des Roumains. Fayard, Paris. (ISBN 2-213-59425-2)
  • Nicolae Iorga : Histoire des Roumains et de la romanité orientale. Université de Bucarest, 1945
  • Claude Karnoouh: L'Invention du peuple, chroniques de la Roumanie. Arcantère, Paris, 1990 ; seconde édition revue, corrigée et augmentée d'une longue postface consacrée aux années 1989-2007, L'Harmattan, Paris, 2008.
  • Alexandre Xenopol : Histoire des roumains de la Dacie Trajane. Cartea Româneasca, Bucarest 1925
  • Nicolas Trifon : Les Aroumains, un peuple qui s'en va. Acratie, Paris, 2005

Notes et références

  1. (ro) « Tab8. Populația stabilă după etnie – județe, municipii, orașe, comune », sur recensamantromania.ro.
  2. (ro) « Recensământul Populației si al Locuințelor 2014 », sur recensamint.statistica.md (consulté le ).
  3. « TablaPx », sur www.ine.es.
  4. (en) « About number and composition population of UKRAINE by data All-Ukrainian Population Census '2001 », sur ukrcensus.gov.ua.
  5. « Population of the UK by Country of Birth and Nationality: 2015 », Office for National Statistics (consulté le ).
  6. (ro) « Câţi români muncesc în străinătate şi unde sunt cei mai mulţi », sur www.economica.net, (consulté le )
  7. « Anzahl der Ausländer in Österreich nach den zehn wichtigsten Staatsangehörigkeiten am 1. Januar 2016 », Statista.
  8. (ro) V. M., « Belgia: Românii, cel mai numeros grup de imigranți stabiliți în 2014 », HotNews.ro, .
  9. « Announcement of the demographic and social characteristics of the Resident Population of Greece according to the 2011 Population – Housing Census » [archive du ] [PDF], .
  10. « População estrangeira residente em território nacional – 2011 », Serviço de Estrangeiros e Fronteiras, .
  11. (hu) « Központi Statisztikai Hivatal », sur www.nepszamlalas.hu.
  12. (sr) « Република Србија: Становништво према националној припадности 2011 » République de Serbie : Population par nationalités 2011 »] [archive du ], Institut de statistique de la République de Serbie, (consulté le ).
  13. « Utrikes födda i riket efter födelseland, ålder och kön. År 2000 – 2016 », Statistics Sweden.
  14. (da) « Folketal 1. januar efter køn, alder og fødeland », Danmarks Statistik.
  15. (ro) Recensămîntul populaţiei 2004,(ro) Recensement de 2002 - Evenimentul.ro - 25 février 2009
  16. (ro) Recensement moldave de 2004 Recensământul populației 2004
  17. (en) The World Factbook, CIA (en) The World Factbook, CIA (2006) et ONU (2004)
  18. Recensement roumain de 2011 : (ro) « Rezultatele finale ale Recensământului din 2011 - Tab8. Populaţia stabilă după etnie – judeţe, municipii, oraşe, comune », Institut national de statistique, (consulté le ).
  19. (en) U.S. Library of Congress: "At the time of the 1989 census, Moldova's total population was 4,335,400. The largest nationality in the republic, ethnic Romanians, numbered 2,795,000 persons, accounting for 64.5 percent of the population (…) however it is one interpretation of census data results. The subject of Moldovan vs Romanian ethnicity touches upon the sensitive topic of",(en)Moldova's national identity, page 108 sqq. « https://web.archive.org/web/20061006002011/http://www.ruc.dk/cuid/publikationer/publikationer/mobility/mobility2/Ciscel »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), .
  20. (en) Marius Sala, Le roumain dans la « Revue belge de philologie et d'histoire », vol. 88, 2010, pp. 841–872 sur .
  21. « The distribution of the population by nationality and mother tongue » [archive du ], All-Ukrainian population census, State Statistics Committee of Ukraine, (consulté le ).
  22. (en) Ethnic Groups Worldwide: A Ready Reference Handbook By David Levinson, Published 1998 – Greenwood Publishing Group.
  23. (ro) Gheorghe Zbuche et Cezar Dobre, Românii timoceni, Bucarest, (ISBN 973-86782-2-6).
  24. Gilles De Rapper, Pierre Sintès et Kira Kaurinkoski, Nommer et classer dans les Balkans : les Valaques, E.F.A. et De Boccard, Paris, (ISBN 978-2-86958-202-6).
  25. Karl-Markus Gauss, La Nation disparue : chez les Aroumains de Macédoine, in « Voyages au bout de l'Europe », L'Esprit des péninsules, 2003 (trad. Valérie de Daran), (ISBN 2-84636-048-0).
  26. Tranquillo Andronico écrit en 1534 que les roumains (en roumain : Valachi) « s’appellent eux-mêmes romains » (en roumain : nunc se Romanos vocant) in: A. Verress, Acta et Epistolae, I, p. 243.
  27. En 1532 Francesco della Valle accompagnant le gouverneur Aloisio Gritti note que les roumains ont préservé leur nom de romains et qu'« ils s’appellent eux-mêmes roumains (Romei) dans leur langue ». Il cite même une phrase : Sti rominest ? (« sais-tu roumain ? », roum. : știi românește ?) : […] si dimandano in lingua loro Romei […] se alcuno dimanda se sano parlare in la lingua valacca, dicono a questo in questo modo: Sti Rominest ? che vol dire : Sai tu Romano ? […] (in: Cl. Isopescu, « Notizie intorno ai romeni nella letteratura geografica italiana del Cinquecento », in Bulletin de la Section Historique, XVI, 1929, p. 1-90.
  28. Ferrante Capeci écrit vers 1575 que les habitants des « provinces valaques de Transsylvanie, Moldavie, Hongro-valaquie et Mésie s’appellent eux-mêmes roumains (romanesci) » (Anzi essi si chiamano romanesci, e vogliono molti che erano mandati quì quei che erano dannati a cavar metalli... in Maria Holban, Călători străini despre Țările Române, vol. II, p. 158-161.
  29. Pierre Lescalopier remarque en 1574 que « Tout ce pays la Wallachie et Moldavie et la plus part de la Transilvanie a esté peuplé des colonies romaines du temps de Trajan l’empereur…Ceux du pays se disent vrais successeurs des Romains et nomment leur parler romanechte, c'est-à-dire romain… » (Voyage fait par moy, Pierre Lescalopier l’an 1574 de Venise a Constantinople, fol. 48 in Paul Cernovodeanu, Studii și materiale de istorie medievală, IV, 1960, p. 444).
  30. Le saxon transylvain Johann Lebel note en 1542 que « les Valaques se désignent eux-mêmes sous le nom de Romuini » : Ex Vlachi Valachi, Romanenses Italiani, /Quorum reliquae Romanensi lingua utuntur…/Solo Romanos nomine, sine re, repraesentantes./Ideirco vulgariter Romuini sunt appelanti (Ioannes Lebelius, De opido Thalmus, Carmen Istoricum, Sibiu (Cibinii) 1779, p. 11-12.
  31. Le chroniqueur polonais Orichovius (Stanisław Orzechowski) observe en 1554 qu’« en leur langue ils s’appellent romin, selon les romains et valaques en polonais, d’après les italiens » (qui eorum lingua Romini ab Romanis, nostra Walachi, ab Italis appellantur in : St. Orichovius, « Annales polonici ab excessu Sigismundi », in I. Dlugossus, Historiae polonicae libri XII, col 1555).
  32. Le croate Anton Verancsics remarque vers 1570 que « les Valaques se nomment eux-mêmes romains (roumains) » : […] Valacchi, qui se Romanos nominant […] Gens quae ear terras (Transsylvaniam, Moldaviam et Transalpinam) nostra aetate incolit, Valacchi sunt, eaque a Romania ducit originem, tametsi nomine longe alieno […] (in : « De situ Transsylvaniae, Moldaviae et Transaplinae », in Monumenta Hungariae Historica, Scriptores part. II, Budapest 1857, p. 120).
  33. Le hongrois transylvain Martinus Szent-Ivany cite en 1699 les expressions : Sie noi sentem Rumeni nous aussi, nous sommes roumains », pour le roumain : Și noi suntem români) et Noi sentem di sange Rumena nous sommes de sang roumain », pour le roumain : Noi suntem de sânge român) : Martinus Szent-Ivany, Dissertatio Paralimpomenica rerum memorabilium Hungariae, Târnăveni (Tyrnaviae) 1699, p. 39.
  34. À la même époque, Grigore Ureche (Letopisețul Țării Moldovei : « Chronique du pays de Moldavie », p. 133-134) écrit : În Țara Ardealului nu lăcuiesc numai unguri, ce și sași peste seamă de mulți și români peste tot locul […] (« En Transylvanie n'habitent pas seulement des Hongrois mais aussi une multitude de Saxons et de Roumains un peu partout »)
  35. Dans son testament littéraire, Ienăchiță Văcărescu écrit : Urmașilor mei Văcărești!/Las vouă moștenire:/Creșterea limbei românești/Ș-a patriei cinstire (littéralement « A mes descendants Vacaresques/je laisse en héritage/la croissance de la langue roumanesque/et la patrie en hommage »)
  36. Enfin dans son Istoria faptelor lui Mavroghene-Vodă și a răzmeriței din timpul lui pe la 1790, Pitar Hristache versifie : Încep după-a mea ideie/Cu vreo câteva condeie/Povestea mavroghenească/De la Țara Românească Je commence selon mon idée/avec quelques plumiers/l'histoire Mavroghénie/de la Valachie »).
  37. Parmi les premières références explicites à un « territoire ethnolinguistique roumain » comprenant la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie on trouve l’ouvrage « De la nation des Moldaves » du chroniqueur Miron Costin au XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle, le prince érudit Dimitrie Cantemir désigne d’une manière systématique les trois principautés habitées par les roumanophones (la Moldavie, la Transylvanie et la Valachie) sous le nom de « Pays Roumain » (en roumain : Țara Românească). România était déjà courant au début du XIXe siècle, et l'on peut le lire sur la pierre tombale de Gheorghe Lazăr à Avrig en 1823. En français, le nom « Roumanie » dans son acception moderne est attesté pour la première fois dans un ouvrage datant de 1816 dans un ouvrage, publié à Leipzig, de l'érudit grec Demetrios Daniel Philippidès.
  38. Il ne faut pas confondre les ϐλαχίες - valachies avec les ϐαλαχάδες - valachades, beaucoup plus tardives, qui sont des communautés hellénophones musulmanes dont l'étymologie remonte au nom Allah et qu'évoque F. W. Hasluck dans son ouvrage Christianity and Islam under the Sultans, Oxford 1929.
  39. Ainsi identifiée par les sources byzantines (Georges Cédrène, Anne Comnène, Nicétas Choniatès et Jean Skylitzès) citées par Tache Papahagi, (ro) Românii din punct de vedere istoric, cultural și politic Les roumains du point de vue historique, culturel et politique »), Bucarest 1915.
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  58. Presque toutes les cartes de l'Europe du Sud-Est sont ainsi erronées, comme on peut le voir sur qui occulte complètement l'existence des populations romanophones orientales et des roumanophones avant l'apparition des principautés de Moldavie et Valachie, et souvent celle de ces principautés elles-mêmes avant le XIXe siècle.

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