Albanais

L'albanais (shqip /ʃc͡çip/ en albanais) est une langue qui constitue à elle seule une branche de la famille des langues indo-européennes, issue des langues paléo-balkaniques.

Cet article concerne la langue albanaise. Pour les autres significations du nom albanais, voir Albanais (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Albanien.

Albanais
Shqip
Pays Albanie, Macédoine du Nord, Grèce, Turquie, Kosovo, Italie, Serbie, Monténégro
Nombre de locuteurs 5 877 100[1]
Nom des locuteurs albanophones
Typologie SVO, flexionnelle, à accent d'intensité
Écriture Alphabet latin
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Albanie
Kosovo
Macédoine du Nord (coofficielle)
Monténégro (coofficielle)
Codes de langue
ISO 639-1 sq
ISO 639-2 alb (B), sqi (T)
ISO 639-3 sqi
IETF sq
Linguasphere 55-AAA-a
Glottolog alba1267
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Neni 1

Të gjithë njerëzit lindin të lirë dhe të barabartë në dinjitet dhe në të drejta. Ata kanë arsye dhe ndërgjegje dhe duhet të sillen ndaj njëri tjetrit me frymë vëllazërimi.
Carte

Variétés de l'albanais

Il est parlé par presque 5,9 millions de personnes[1] et comprend les variétés de l'arbërech, de l'arvanitique, du guègue et du tosque.

Classification

La plupart des linguistes considèrent aujourd'hui que l'albanais appartient à l'ensemble thraco-illyrien des langues indo-européennes. On a longtemps considéré l'albanais comme une langue indo-européenne isolée puisque la langue antique dont il descend était inconnue et que sa phonologie et sa grammaire sont à un stade d'évolution atypique de l'indo-européen. L'albanais a pourtant de nombreuses caractéristiques communes avec les langues géographiquement voisines avec lesquelles il forme l'union linguistique balkanique. Comme en grec, certains termes sont pré-indoeuropéens comme kok tête »), sukë colline »), derr cochon »), que le paléolinguiste et bascologue Michel Morvan rapproche du pré-occitan kuk, suk hauteur ») ou du basque zerri (ou txerri, « porc »).

Cet ensemble est géographique plutôt que linguistique, et l'albanais, langue satem, comprend des éléments issus des deux branches, illyrienne satem ») et thrace centum »), langues mortes très peu documentées et ne permettent pas que l'on détermine avec précision sa position dans l'ensemble. Pour déterminer les liens que l'albanais entretient avec les autres langues indo-européennes, il a fallu reconstruire l'histoire de son phonétisme, afin d'isoler son fond lexical ancien des emprunts aux langues voisines. Sur cette base, on a pu clairement démontrer le caractère indo-européen particulier de l'albanais.

Selon les travaux des linguistes Walter Porzig, Eqrem Çabej, Eric Hamp, Petro Zheji ou Bernard Sergent, l'existence d'un lexique commun à l'aroumain, au roumain (langues romanes orientales) et à l'albanais, ainsi que la toponymie côtière de l'Albanie[2], ont fait supposer une origine partiellement thrace (peut-être carpienne) des ancêtres des Albanais, qui auraient initialement évolué plus à l'est qu'aujourd'hui, dans les actuelles république de Macédoine du Nord et Serbie méridionale, au contact des aires linguistiques illyrienne et thrace[3].""

Cependant, comme l'illyrien appartient au même groupe de langues indo-européennes que l'albanais (classé comme formant un groupe de langues indo-européennes à lui seul parmi les langues indo-européennes d'aujourd'hui) les philologues protochronistes en déduisent que l'albanais descend « directement et exclusivement » de l'illyrien[4]. Le rapprochement entre l'albanais et l'illyrien a été fait dès 1709 par Gottfried Wilhelm Leibniz, qui appelle l'albanais « la langue des anciens Illyriens ». Plus tard, le linguiste Gustav Meyer (1850-1900) déclara « Appeler les Albanais les nouveaux Illyriens est aussi juste que d'appeler les Grecs actuels "Grecs modernes". » La langue albanaise constituait pour lui l'étape la plus récente de l'un des dialectes illyriens.

Les indo-européanistes modernes, par contre, ne souscrivent guère à l'hypothèse d'une filiation immédiate[5]. Beaucoup de linguistes actuels soutiennent que l'albanais descend de l'illyrien[6],[7] et la parenté directe entre les deux langues est également admise dans divers ouvrages historiques[8]. On avance même parfois l'hypothèse que la frontière linguistique entre les dialectes guègue et tosque trouverait son origine dans la limite entre les domaines des dialectes épirote et « illyrien proprement dit » de l'illyrien[9]. À l'appui de ces théories, on mentionne que des anthroponymes albanais actuels sembleraient également avoir leur correspondant illyrien : c'est ainsi qu'à l'albanais dash bélier ») correspondrait l'illyrien Dassius, Dassus, de même l'albanais bardhi blanc ») correspondrait à Bardus, Bardullis, Bardyllis[10],[11]. Quelques ethnonymes de tribus illyriennes sembleraient aussi avoir leur correspondant albanais : c'est ainsi que le nom des Dalmates correspondrait à l'albanais delmë brebis »), et le nom des Dardaniens correspondrait à l'albanais dardhë poire, poirier »)[12]. Mais l'argument principal en faveur de cette thèse, officielle durant la période communiste, est géographique : les zones où est parlé l'albanais correspondent à une extrémité orientale du domaine « illyrien »[13].

Conformément à ces positions protochronistes, une étude du New York Times classe l'albanais en 2012 comme une des plus anciennes langues d'Europe, apparue au même moment que le grec et l'arménien[14], et conclut que les langues albanaise et illyrienne sont issues « directement » l'une de l'autre. L'appartenance de l'albanais et de l'illyrien au groupe linguistique « satem » semble renforcer cette hypothèse[10].

Répartition géographique

Aire de répartition historique de l'albanais : en bleu pâle, au XIXe siècle.

Trois millions et demi d'albanophones vivent en Albanie. Les autres locuteurs se trouvent au Kosovo, en Serbie dans la vallée de Preševo, en Macédoine du Nord, en Turquie, au Monténégro, en Italie et en Grèce.

En Grèce, les Arvanites sont des albanophones chrétiens orthodoxes qui parlaient un dialecte tosque, mais tous parlent le grec. En Turquie, on estime le nombre d'albanophones d’origine à près de 5 millions, mais la plupart d'entre eux parlent maintenant le turc. Il s'agit d'albanophones musulmans originaires de Macédoine, du Kosovo ou de la Grèce, qui ont été déplacés de force en Turquie après le traité de Lausanne et selon les dispositions de celui-ci. On les retrouve principalement à Istanbul, Bursa, Izmir et sur les côtes de la mer Égée.

On trouve également une communauté albanophone catholique répartie dans une quarantaine de villages en Italie du sud et en Sicile, les Arberèches, qui descendent des Albanais émigrés au XVe siècle (à la suite de l'invasion des Balkans par les Ottomans).

Il est enfin parlé par quelques petits groupes en Bulgarie, en Roumanie, en Ukraine, ainsi que par une diaspora nombreuse aux États-Unis, en Suisse, en Allemagne et en Australie, en Suède.

Statut officiel

L'albanais est langue officielle en Albanie, au Kosovo et en Macédoine du Nord. En Italie, la langue et la culture albanaises sont protégées (statut de minorité linguistique).

L'albanais a été interdit durant l'occupation ottomane[15].

Écriture

Les plus anciens textes conservés datent du XIVe siècle. Il s'agit d'abord d'une formule baptismale de 1462[16]. La langue écrite standard actuelle, en caractères de l'alphabet latin, a été élaborée sur la base du dialecte tosque.

Ordre alphabétique et valeur des graphèmes

La transcription suit les usages de l'alphabet phonétique international.

ABCÇDDhEË FGGjHIJKLLlM NNjO PQRRrSShTThUVX XhYZZh
abcçddheë fggjhijklllm nnjo pqrrrsshtthuvx xhyzzh
[a][b][t͡s][t͡ʃ][d][ð][ɛ][ə] [f][ɡ][ɟ͡ʝ][h][i][j][k][l][ɫ][m] [n][ɲ][ɔ] [p][c͡ç][ɾ][r][s][ʃ][t][θ][u][v][d͡z] [d͡ʒ][y][z][ʒ]

Histoire

Cet alphabet est utilisé officiellement depuis la normalisation de 1908. Il utilise des digrammes et deux diacritiques, le tréma ainsi que la cédille (on peut aussi compter l'accent circonflexe servant au guègue, souvent remplacé par un tilde dans des ouvrages de linguistique). Les digrammes et les lettres diacritées comptent pour des graphèmes indépendants et non comme des variantes (ce qui est le cas pour  é ,  è ,  ê  et  ë  en français, variantes de  e  pour le classement alphabétique). L'albanais était noté auparavant par divers alphabets originaux, comme l’écriture de Todhri, l'elbasan, le buthakukye et l'argyrokastron, le grec, le cyrillique ou un alphabet latin modifié différent de celui qui est utilisé de nos jours.

L'alphabet actuel est presque phonologique : dans l'absolu, toutes les lettres se lisent et toujours de la même manière, à l'exception du e caduc. On a donné dans le tableau ci-dessus les réalisations des lettres dans la prononciation standard. Il y a des variantes dialectales.

Remarques

L'alphabet albanais compte 36 lettres : sept voyelles (A, E, Ë, I, O, U, Y) et vingt-neuf consonnes (B, C, Ç, D, Dh, F, G, Gj, H, J, K, L, Ll, M, N, Nj, O, P, Q, R, Rr, S, Sh, T, Th, U, V, X, Xh, Y, Z, Zh).

Voyelles

Si le guègue possède encore des voyelles nasalisées, notées par un circonflexe au-dessus de la voyelle correspondante, le tosque les a perdues. La représentation du système vocalique albanais est alors assez simple.

La voyelle ë [ə] (comme le e de « je ») est souvent omise dans la prononciation lorsqu'elle est en position finale et atone après une seule consonne : [ə] [- accent tonique] > Ø / C_#.

Consonnes

La transcription des phonèmes de l'albanais selon la normalisation mise en place en 1908 peut sembler assez déroutante. En effet, plusieurs traditions orthographiques sont en jeu :

  • diverses langues d'Europe de l'Est pour la valeur des lettres simples ;
  • le serbo-croate (version latine) pour  -j  dans les digrammes ;
  • l'anglais pour  -h  dans les digrammes ;
  • le français pour le choix de signes diacritiques permettant de faire usage de machines dotées d'un clavier français pour la dactylographie ;
  • d'autres traditions albanaises pour  ç  et  q .

La palatalisation des consonnes est notée par  -j  subséquent ( j  seul notant /j/) :  gj  = /ɟ͡ʝ/ (comparable au hongrois  gy  dans magyar) et  nj  = [ɲ] (français  gn  dans gnon). Quand il faut représenter /gj/ et /nj/, on remplace  j  par  i , afin d'éviter l'ambiguïté : /gja/ s'écrit donc  gia ,  gja  notant déjà /ɟ͡ʝa/.

La consonne affriquée sourde palatale /c͡ç/ est notée par  q . La spirantisation peut être notée par un  -h  subséquent, ce qui est le cas pour  dh  [ð] (anglais  th  dans then) et  th  [θ] (anglais  th  dans thin), mais pas pour  sh  [ʃ] (français  ch  dans chien),  xh  [d͡ʒ] (approximativement le français  dj  dans Djibouti) ni  zh  [ʒ] (français  j  dans je). Dans ce cas,  -h  indique le caractère postalvéolaire des consonnes.

Les affriquées sifflantes sont notées par  c , /t͡s/ (français  ts  dans tsar), pour la sourde, et  x , /d͡z/ (italien  z  dans zero), pour la sonore ; les affriquées chuintantes par  ç , [t͡ʃ] (comme  tch  dans tchèque), et  xh  [d͡ʒ].

Autres cas notables

Il existe encore deux digrammes à retenir :  ll  [ɫ] (L sombre de l'anglais dans full) et  rr  [r] (r roulé à plusieurs battements comme en espagnol perro), qui s'opposent à  l  [l] et  r  [ɾ] (r battu bref comme en espagnol dans pero).

On peut trouver une séquence ng- à l'initiale, qui n'est pas un digramme. Le jeu de la variation combinatoire fait qu'une telle séquence se prononce vraisemblablement [ŋg] (comme ng en anglais finger).

Exemples

TraductionAlbanaisPrononciation standard (phonèmes)
terretokë/tɔk/
cielqiell/c͡çiɛɫ/
eauujë/uj/
feuzjarr/zjar/
hommeburrë/bur/
femmegrua/gɾua/
mangeha/ha/
boispi/pi/
grandi madh/i mað/
petiti vogël/i vɔgəl/
nuitnatë/nat/
jourditë/dit/

Notes et références

  1. Ethnologue [sqi].
  2. La toponymie côtière de l'Albanie est d'origine grecque et latine, avec une influence slave.
  3. Eqrem Çabej, Eric Hamp, Georgiev, Kortlandt, Walter Porzig, Bernanrd Sergent et d'autres linguistes considèrent, dans une perspective paléolinguistique ou phylogénétique, que l'existence en albanais de mots empruntés au roman oriental balkanique et en roumain de mots de substrat apparentés à des mots albanais corrobore cette manière de voir. Voir Eric Hamp : Bernard Sergent, Les Indo-Européens, Paris, Payot, , p. 95. Bernard Sergent cite Vladimir Georgiev, Heinz Kronasser, Eric Hamp, Frederik Kortlandt et Mircea Rădulescu. Voir aussi Iaroslav Lebedynsky, p. 24-25. Eqrem Çabej, Eric Hamp, Georgiev, Kortlandt, Walter Porzig, Bernard Sergent, Zheji et d'autres linguistes considèrent que le proto-albanais s'est formé sur un fond thraco-illyrien vers le VIe siècle, à l'intérieur des terres, subissant un début de romanisation encore sensible dans la langue moderne, tandis que les emprunts les plus anciens de l'albanais aux langues romanes proviennent du diasystème roman oriental et non de l'illyro-roman qui était la langue romane anciennement parlée en Illyrie après la disparition de l'illyrien (pendant l'occupation romaine, l'illyro-roman a remplacé l'illyrien à la manière du gallo-roman remplaçant le celtique en Gaule). Comme les lieux albanais ayant conservé leur appellation antique, ont évolué selon des lois phonétiques propres aux langues slaves et que "l'albanais a emprunté tout son vocabulaire maritime au latin et au grec" (( La Vérité est que l'Albanais est la plus vielle langue au monde, elle existe avant le Latin et l'Ancien Grec. C'est une langue très sous-estimée avec des terres sous-estimées et beaucoup d'histoire, que d'autres Pays ont falsifié étant les leurs)) , ces auteurs pensent que les ancêtres des Albanais ont vécu à l'est de l'actuelle Albanie et que régions côtières de ce pays (thème du Dyrrhacheion) étaient ""initialement gréco-latines.
  4. « Illyrie. », sur www.cosmovisions.com (consulté le )
  5. Voir Eric Hamp,  ; Bernard Sergent, Les Indo-Européens, Paris, Payot, , p. 95. Bernard Sergent cite Vladimir Georgiev, Heinz Kronasser, Eric Hamp, Frederik Kortlandt et Mircea Rădulescu. Voir aussi Iaroslav Lebedynsky, , p. 24-25.
  6. Bernard Sergent, , p. 94.
  7. « L'Albanie, notre plus vieux voisin!! », sur iNFO-GRECE.COM, (consulté le )
  8. Par exemple, Serge Métais écrit : « [...] il ne fait guère de doute qu'il y a continuité entre la langue [que les tribus illyriennes] parlaient et l'albanais moderne. » (Serge Métais, Histoire des Albanais : des Illyriens à l'indépendance du Kosovo, Fayard, , p. 98).
  9. Serge Métais, , p. 97-97.
  10. John Wilkes (1992). The Peoples of Europe: The Illyrians. Oxford: Blackwell Publishers, p. 73-85.
  11. « Illyrie et Epidamne », sur antikforever.com (consulté le )
  12. Serge Métais, p. 100-101.
  13. Iaroslav Lebedynsky, p. 24.
  14. « Tracing the Origins of Indo-European Languages », sur archive.nytimes.com (consulté le )
  15. Pierre Haski, « Quand l’Albanie était la meilleure amie de la Chine maoïste », sur http://tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
  16. (en) Robert Elsie, Albanian Literature: A Short History, London, Tauris, , VI, 291 p. p. (ISBN 1845110315), p. 2005

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Boissin, Grammaire de l'albanais moderne, Paris, Chez l'auteur, .
  • Guillaume Bonnet, « L'Albanais », dans Joëlle Busuttil, Alain Peyraube et Emilio Bonvini, Dictionnaire des langues, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », , 1705 p. (ISBN 978-2-130-56914-5, OCLC 718115468), p. 511–520.
  • Guillaume Bonnet, Les mots latins de l'albanais, Paris–Montréal, L'Harmattan, coll. « Sémantiques », , 478 p. (ISBN 978-2-738-46034-9, OCLC 2738460348).
  • (de) O. Buchholz et W. Fiedler, Albanische Grammatik, Leipzig, VEB Verlag Enzyclopädie, 1987.
  • (en) Martin Camaj, Albanian Grammar, Wiesbaden, Otto Harrassowitz.
  • Christian Gut, Agnés Brunet-Gut et Remzi Përnaska, Parlons albanais, Paris, L'Harmattan, coll. « Parlons ... », , 485 p. (ISBN 978-2-738-48229-7, OCLC 406831911)
  • (sq) V. Kokona, Fjalor shqip-frëngjisht, Tirana, 8 Nëntori, 1977.
  • Fatime Neziroski, Manuel de conjugaison des verbes albanais, Paris–Budapest–Torino, L'Harmattan, (ISBN 978-2-747-54948-6).
  • L'albanais de poche, Assimil, 2000 (guide de conversation).
  • (en) Isa Zymberi, Colloquial Albanian : the complete course for beginners, New York, Routledge, , 359 p. (ISBN 978-0-415-30133-6 et 978-0-415-05663-2, OCLC 71827327)
Littérature bilingue albanais-français
  • (fr) Daniel Lemahieu (dir.), Voyage en Unmikistan, L'Espace d'un instant, 2003.
  • (fr) Ali Podrimja, Défaut de verbe, éd. Cheyne.

Articles connexes

Liens externes

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