Marthe Robin

Marthe Robin (née le à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme) et morte dans la même ville le ) est une mystique catholique française, fondatrice des Foyers de Charité, connue pour des phénomènes tels que des visions religieuses, des stigmates et l'inédie que lui attribuent divers membres de son entourage.

Pour les articles homonymes, voir Robin.

Marthe Robin

Marthe Robin.
Vénérable
Naissance
Châteauneuf-de-Galaure
Décès  
Châteauneuf-de-Galaure
Nationalité Française
Ordre religieux Tiers-Ordre franciscain

Pour divers observateurs médicaux, son cas serait l'expression d'un trouble psychique de type hystérique.

Son dossier en vue d'une éventuelle béatification a été déposé auprès des autorités diocésaines en 1987 puis transmis au Saint-Siège en 1996. Le a été signée à Rome, à la Congrégation pour les causes des saints, la « Positio », recueil élaboré à partir de tous les éléments recueillis visant à authentifier sa réputation de sainteté ; elle a abouti à la reconnaissance de l'« héroïcité des vertus » le . Toutefois, la publication en 2020 d'un rapport jusqu'alors secret remet en cause l'authenticité de ces prétendus miracles.

Biographie

Enfance

La ferme Robin.

Marthe Robin naît dans la Drôme, au hameau des Moillés, lieu-dit « La Plaine », dépendance de Châteauneuf-de-Galaure, village de 1 200 habitants environ. Elle est le sixième et dernier enfant de Joseph-Michel Robin et Amélie-Célestine Chosson, agriculteurs, mariés en . Ils exploitent une ferme dans laquelle travaille toute la famille, y pratiquant la polyculture. En , Marthe est atteinte de la fièvre typhoïde, maladie qui emporte sa sœur Clémence. Elle-même échappe de peu à la mort et, après deux mois de maladie, entame son rétablissement. Elle restera fragile toute son enfance. Elle va à l’école publique, au bas du village de Châteauneuf-de-Galaure. Elle y restera jusqu’à l’âge de 13 ans, fréquentant le cours complémentaire qui va plus loin que l’école primaire. Souvent malade, elle ne passe finalement pas son certificat d’études primaires. Elle aide à la ferme familiale et participe à la vie du village. Sa personnalité est décrite par certains témoins comme celle d’une jeune fille « joyeuse, ouverte à l’avenir, serviable, volontiers taquine […] »[1].

Maladie

Le postulateur de la cause en béatification de Marthe Robin était entre et [2] le père Bernard Peyrous, prêtre de la communauté de l'Emmanuel. Son ouvrage[1], qui reprend les éléments de l’enquête diocésaine de sur Marthe Robin, indique que celle-ci tombe malade à l'âge de 16 ans le . Les médecins qui l’examinent pensent à une tumeur cérébrale. Elle tombe dans un coma de quatre jours. Elle sort de cette phase aiguë et semble se rétablir pendant quelques semaines. Mais la maladie progresse, la maintenant partiellement paralysée. Elle a des troubles de la vue, jusqu’à la perte de la vision pendant quelques mois. En avril-, elle connaît une nouvelle phase de rémission, qui sera plus tard suivie, selon Bernard Peyrous, de plusieurs crises, jusqu’à la paralysie définitive des membres inférieurs, à partir de [3].

Elle reste dans la ferme familiale, où ses proches s’occupent d’elle. Comme de nombreux malades, elle vit douloureusement l’incompréhension de son entourage, y compris celle de sa famille[4]. Ses problèmes de locomotion, mais aussi une hypersensibilité à la lumière l’obligent à rester recluse, dans une chambre peu éclairée[1].

Une interprétation a pu être donnée quant à sa maladie, sur la base des documents médicaux recensés, lors de l’enquête diocésaine et d’un examen complet fait, en , par deux médecins de Lyon (Jean Dechaume, professeur à la faculté de médecine de Lyon et André Ricard, chirurgien)[5]. Il semble qu’elle ait été atteinte d’encéphalite léthargique[6], ou maladie de Von Economo, c’est-à-dire d’une affection inflammatoire des centres nerveux.

Vie spirituelle

Ses parents sont catholiques croyants, mais ne pratiquent pas[7]. Selon ses propres dires, elle a pourtant témoigné d’un intérêt précoce pour la prière : « J’ai toujours énormément aimé le Bon Dieu comme petite fille… J’ai toujours énormément prié dans ma vie »[8].

Sa communion privée, qu’elle fait le est, d’après elle, « un moment très important… »[7]. Elle aime prier, visiter les malades, contempler la nature, y voyant l’œuvre de Dieu.

L’épreuve de la maladie commencée en va affermir sa foi chrétienne. Elle essaie de la vivre avec patience, tente de se rendre utile, fait des travaux de couture pour aider sa famille. En , elle écrit un acte d’abandon et d’amour à la volonté de Dieu[9]. Elle veut se consacrer au Christ, et aime de plus en plus l’Eucharistie[9].

Phénomènes mystiques

Cette vie spirituelle s’est aussi traduite, d’après plusieurs auteurs[10],[11],[12], par des phénomènes mystiques. Les témoignages des proches, prêtres, évêques et laïcs l’ayant rencontrée sont repris dans l’enquête diocésaine (-), sur la base de laquelle le père Bernard Peyrous, postulateur de la cause en béatification, a écrit une biographie de Marthe[13]. L’authenticité, aux yeux de l’Église catholique, de tous ces témoignages, doit encore être examinée, lors du procès en béatification qui est en cours[14].

Marthe Robin souhaitait la discrétion sur ces phénomènes et encourageait les chrétiens à ne pas se focaliser sur eux[15],[16]. Selon le père Bernard Peyrous, les cinq évêques successifs du diocèse de Valence (auquel Marthe Robin appartenait), tout en faisant preuve de prudence[17], disaient connaître Marthe Robin et ne l’ont jamais présentée comme quelqu’un dont il aurait fallu se méfier[18].

Vie mystique

Le , d’après le témoignage de sa sœur Alice, elle a une vision privée de la Vierge Marie[19]. Suivant les témoignages recueillis lors de l’enquête diocésaine de , cette vision sera suivie d’autres apparitions privées[19]. Lors d’une mission paroissiale organisée à Châteauneuf-de-Galaure, deux prêtres capucins, le père Jean et le père Marie-Bernard, rendent visite à Marthe Robin le [20]. Ce dernier la rassure et l'éclaire sur sa vocation spirituelle. D’après le postulateur de la cause en béatification, Marthe Robin rapporte que le Christ lui apparaît dans la nuit du . Elle confesse cette vision au père Faure, le curé de sa paroisse, et prend alors la décision de « se livrer totalement à Dieu » et « d’offrir ses souffrances » en s'unissant à lui par le biais de la prière et de l'amour[21]. Sa spiritualité est de plus en plus centrée sur la passion du Christ et l’Eucharistie. Elle reçoit régulièrement la visite de plusieurs prêtres des environs[22].

Selon ses proches, à partir de , elle n’avale plus aucune nourriture, hormis la communion aux hosties consacrées, inédie qui dure jusqu'à sa mort, cinquante et un ans plus tard[23]. Au début du mois d’, selon le témoignage du père de Malmann, apparaissent les premiers stigmates[24],[25],[26]. En octobre-, selon son propre témoignage, elle commence à souffrir la passion chaque vendredi, phénomène qu'elle vivra ensuite chaque semaine jusqu'à sa mort en [26],[27] et dont seront témoins ses proches et de nombreux prêtres[28].

Fondations et rencontres

Selon la biographie du père Bernard Peyrous, bien qu'obligée de rester dans sa chambre, Marthe Robin fait de nombreuses rencontres. À partir de , elle est accompagnée spirituellement par l’abbé Faure, curé de sa paroisse[29]. Elle participe à la vie du diocèse et de son village, à sa façon. En , à son initiative, une école de filles est créée à Châteauneuf-de-Galaure. Celle-ci va se développer rapidement[30]. Elle rencontre, en , le père Georges Finet, prêtre lyonnais qui devient son père spirituel[31],[32], et le restera jusqu’à sa mort[33]. Il l’aidera à fonder le premier des Foyers de Charité à Châteauneuf-de-Galaure[34],[23]. Des laïcs participent à la vie de ce foyer, sous la responsabilité d’un prêtre. Celui de Châteauneuf-de-Galaure organise des retraites de cinq jours auxquelles participeront jusqu'à 2 000 retraitants chaque année[35] (les hommes et les femmes, absolument séparés pendant les premières années du Foyer, purent y prendre part en commun à partir de l'automne [36]). La majorité d'entre eux, à l’issue de chaque retraite, rendent visite à Marthe. En cinquante années, le nombre de personnes qu'elle rencontre individuellement est estimé à environ 103 000 personnes[37],[23],[38], dont des centaines de prêtres et de nombreux évêques[39]. Certains visiteurs attendaient d’elle des conseils pour leur vie. Selon Bernard Peyrous, elle ne donnait, généralement, « pas de conseils affirmatifs, encore moins catégoriques. Elle posait des questions, faisait des suggestions, dégageait les fausses pistes et laissait la personne conclure elle-même »[40]. Elle a également tenu une importante correspondance[41].

Derniers jours et obsèques

Début , elle est prise de quintes de toux de plus en plus violentes. Le jeudi , elle est très fiévreuse. Ce soir-là, comme chaque semaine, elle prie pour s'unir à la Passion du Christ. Des membres du foyer disent le chapelet près d'elle puis la laissent seule. Le lendemain, vers 17 heures, quand le père Georges Finet entre dans sa chambre, il trouve Marthe Robin inanimée sur le sol, près de son lit. Elle est morte probablement dans les premières heures du vendredi . Le père Colon, docteur en médecine, et le docteur Andolfatto, médecin à Châteauneuf, constatent le décès[42]. Aucune autopsie n'est toutefois réalisée[43]. Ses obsèques ont lieu le , dans le sanctuaire de Châteauneuf-de-Galaure, en présence de quatre évêques et plus de deux cents prêtres[44]. On peut voir sa tombe au cimetière de Saint-Bonnet.

Examen scientifique

Le , deux médecins choisis par Mgr Camille Pic, le professeur Dechaume et le docteur Ricard, beau-frère du père Georges Finet[45], examinent Marthe Robin pour juger de l'authenticité des phénomènes. Dans leur rapport de trente-cinq pages, ils affirment « la réalité des stigmates sanglants », mais sans avoir trouvé « la moindre lésion qui pût expliquer la provenance de sang ». Ils jugent qu'ils ne sont pas à mettre « sur le compte de troubles vaso-moteurs d'ordre psychique » et éliminent « l'origine hystérique [...] des symptômes observés » [46],[47]. Dans La Fraude mystique de Marthe Robin, Conrad de Meester a mis en doute l'objectivité et la méthodologie scientifique de cet examen médical[48].

Un examen complémentaire pour étudier l'apparition de ces stigmates et vérifier l'inédie de Marthe Robin sous le contrôle « de quatre infirmières, deux religieuses et deux civiles, qui se relaieraient jour et nuit pendant quatre semaines continues [...] sans la quitter une minute » est prévu en octobre 1942, différé de quelques semaines, puis finalement abandonné en raison de l'invasion de la zone libre où se trouve Châteauneuf-de-Galaure[49].

En janvier 1981, Mgr Didier-Léon Marchand, évêque de Valence, demande à Marthe Robin, qui en accepte le principe, de subir des examens médicaux dans un établissement hospitalier lyonnais au printemps 1981. Son décès survient entre-temps.[50]

Dans le cadre de l'enquête diocésaine ouverte le , les premiers experts contactés évoquent une pathologie psychique (avis contredit par une contre-expertise)[51], à l'instar du Dr Gonzague Mottet, qui a soutenu la même année sa thèse en psychiatrie sur le cas de Marthe Robin et qui conclut à une « pathologie de type hystérique » qui n'exclut pas « la sincérité du sentiment religieux » : « l’avalanche de troubles qui n’ont en commun que leur appartenance à la classique sémiologie des manifestations hystériques est assez caricaturale pour nous permettre de porter le diagnostic de conversion hystérique. »[52].

D'après une enquête du professeur de philosophie François de Muizon, on a retrouvé dans la chambre de Marthe Robin des chaussons « un peu usagés » ainsi qu'une cuvette contenant du melæna, ces éléments lui donnant à penser qu'elle pouvait bouger plus que ce qu'on rapporte généralement[53],[54]. D'après François de Muizon, personne n'a jusqu'à présent su expliquer sa survie en dépit de son inédie[54],[55]. L'auteur déplore aussi qu'aucune autopsie n'ait été réalisée[54].

La question de l'authenticité

Le père Bernard Peyrous, membre de la Communauté de l'Emmanuel et postulateur du dossier de béatification de Marthe Robin, a été démis de ses fonctions par l'Église catholique le [56] à la suite d'accusations de « gestes gravement inappropriés » sur une personne majeure[57].

Une commission de recherches fait état en d' « agissements gravement déviants » de la part du père Georges Finet[58], le père spirituel de Marthe Robin et fondateur des Foyers de Charité. Ces révélations posent la question de ce que Marthe Robin savait des abus commis par le père Finet[59]. La Conférence des évêques de France publie un communiqué de presse encourageant « les membres des Foyers et les amis des Foyers à mener à bien [le] travail de révision et de renouveau, en s’appuyant sur l’exemple et l’intercession de Marthe Robin »[60].

En paraît de manière posthume le livre du père carme Conrad de Meester, La Fraude mystique de Marthe Robin. L'auteur, spécialiste de la mystique féminine, était l'un des deux experts chargés d’examiner les écrits de Marthe Robin lors de la phase diocésaine du procès, close en 1996[61]. Il montre que les écrits mystiques et correspondances de Marthe Robin, courant sur des milliers de pages, sont des plagiats d'au moins vingt-neuf mystiques plus ou moins connues des siècles précédents, notamment Madeleine Sémer, Marie-Antoinette de Geuser – jusqu’à 23 passages dans une seule note –, Véronique Giuliani, Gemma Galgani, Anne-Catherine Emmerich, Catherine de Sienne, et Thérèse d’Avila, dont les livres lui avaient été recommandés ou offerts[48]. Ce plagiat vire, selon Conrad de Meester, au mensonge, lorsque Marthe Robin écrit "je" en reprenant le "je" d'autres mystiques. De nombreux passages sont par ailleurs réutilisés dans ses « passions » du vendredi. Le père de Meester en conclut que les passions de Marthe sont des mises en scène, et non des expériences mystiques véritables. Par ailleurs, selon ses analyses graphologiques, les écrits de cinq secrétaires non identifié(e)s seraient en réalité de la main même de Marthe Robin, ce qui jette un doute sur la réalité de sa paralysie. Enfin, l'auteur soulève de nombreuses questions médicales, jamais abordées du vivant de Marthe Robin, ni juste après sa mort (absence d'autopsie), avançant des éléments tentant à faire douter de l'inédie de l'intéressée[48], ainsi que de son incapacité à se mouvoir.

Selon l'hebdomadaire chrétien La Vie, la thèse du livre est « une claire contestation de la décision romaine » qui avait reconnu l'héroïcité des vertus[62]. Jean-Marie Guénois indique que cette « thèse est vigoureusement contestée, depuis l’annonce de la publication, par la famille de Marthe Robin, par les Foyers de Charité, œuvre qu’elle a fondée. Et, sur un mode officieux pour l’heure, mais formel, par le Vatican »[63]. Sophie Guex, postulatrice de la cause de béatification de Marthe Robin depuis 2018, souligne que Conrad de Meester n'était que l'un des 28 experts consultés et s'oppose à ses conclusions[64] : les passages prétendument plagiés ne seraient que des passages recopiés pour un usage personnel, puis réutilisés pour décrire son expérience mystique. La Congrégation pour les causes des saints, pour sa part, affirme que ce livre n'apporte rien de neuf : Conrad de Meester a été auditionné, son rapport a été reçu et étudié, l’Église a répondu à ses objections sans retenir ses théories[65],[66].

Postérité

Les Foyers de Charité

De nombreux Foyers de Charité inspirés par son exemple, ont été construits ensuite. En , ils furent reconnus par l’Église catholique comme Association de fidèles de droit pontifical, dépendant du Conseil pontifical pour les laïcs[67]. Les Foyers de Charité sont en 2011 au nombre de 75, répartis dans 44 pays[68].

Procès ouvert en béatification

Après sa mort en , une enquête diocésaine en vue de la béatification de Marthe Robin a été ouverte en 1986[69]. Deux experts ecclésiastiques, un théologien et un historien, sont nommés en . Le Nihil obstat est accordé par Rome en . Entre et , plus de cent vingt témoins et experts sont consultés. De à , une biographie critique est rédigée pour la Congrégation pour les causes des saints[14]. Un dossier de 17 000 pages est déposé à Rome en [69],[70].

Un décret de la Congrégation pour les causes des saints du constate la validité de l'enquête diocésaine. La Positio, résumé de 2 000 pages du dossier de béatification qui présente les résultats de cette enquête diocésaine, est soumise, dès le , à une commission de théologiens qui doivent l'étudier ; une réunion de ces Consulteurs a lieu le [71],[72],[73]. L' « héroïcité des vertus » de Marthe Robin a été reconnue le par le pape François (communiqué de presse des évêques de France) : elle est donc déclarée vénérable en l'attente d'un miracle qui pourrait ouvrir la porte à sa béatification.

L'ancien postulateur de la cause, le père Bernard Peyrous, a déposé à Rome le le dossier présentant un miracle obtenu par l'intercession de la Vénérable Marthe Robin. Ce miracle a déjà fait l'objet d'une enquête diocésaine, et est étudié depuis cette date par la Congrégation pour les causes des saints.

Influence

D'après le père Bernard Peyrous, postulateur de la cause en béatification[74], et Olivier Landron, auteur d'un ouvrage sur les communautés nouvelles[23], Marthe Robin a reçu des visites de personnes comme Jean Guitton, le père Garrigou-Lagrange, Marcel Clément, Estelle Satabin, le père Thomas Philippe, Sœur Magdeleine, fondatrice des Petites Sœurs de Jésus, le père Perrin, fondateur de l'Institut séculier Caritas Christi, le père Henri Caffarel, fondateur des équipes Notre-Dame, sœur Marie Dupont-Caillard, fondatrice des sœurs et frères de Bethléem, le père Lucien-Marie Dorne, fondateur de la Famille Missionnaire de Notre-Dame.

Selon le père Bernard Peyrous, Marthe Robin a accompagné, à des degrés divers, la constitution de nouvelles communautés et associations[75] par exemple la Communauté Saint-Jean, la Communauté de l'Emmanuel, la Communauté des Béatitudes, les Frères Missionnaires des Campagnes, fondés par le père Epagneul, dominicain, l'Association Claire Amitié, fondée par Thérèse Cornille. D'après Olivier Landron[23], elle a aussi rencontré le père Eberhard, fondateur de Notre-Dame de la Sagesse, sœur Norbert-Marie, à l'origine des petites sœurs de Nazareth, et Tünde Szentes, fondatrice en de la Fraternité de l'Immaculée[23],[76].

Marthe Robin, trente ans après sa mort, suscite encore une importante dévotion : le nombre des visiteurs qui se sont rendus dans la ferme de la Plaine, lieu où elle a vécu, a doublé entre et , pour atteindre 40 000 par an[38].

En , à l'occasion des 80 ans des Foyers de Charité, une bande dessinée retraçant la vie de Marthe Robin est publiée[77] et un site internet est lancé contenant l'essentiel de son message, ses écrits, son Journal, ainsi que des témoignages[78].

Dans La Trahison des pères publié en mars 2021, la journaliste et essayiste Céline Hoyeau s'interroge sur la « caution Marthe Robin » revendiquée par certains fondateurs de communautés nouvelles coupables d'abus sexuels : « s'est-elle trompée ? A-t-elle été instrumentalisée, y compris par son directeur spirituel, le père Finet ? Etait-elle une caution malgré elle ? [...] Ou fut-elle une "fausse mystique" comme le croit le carme Conrad De Meester ? ». Elle cite l'historien Joachim Bouflet, spécialiste des phénomènes mystiques, qui a lu les dépositions faites sous serment dans le cadre du procès en béatification par Marie-Dominique Philippe, Gérard Croissant, et d'autres fondateurs controversés qui se sont prévalus des encouragements que leur aurait adressés Marthe Robin : « On ne trouve nulle trace dans leurs dépositions des paroles de Marthe Robin à leur égard qu’ils avaient pourtant rapportées dans la presse. Pour une déposition on demande au témoin des détails très concrets. Je ne fais confiance pour ma part qu’aux dépositions sous serment… »[79]

Notes et références

  1. Peyrous 2006, p. 21-29
  2. « Où en est la Cause de béatification de Marthe Robin ? », sur www.martherobin.com (consulté le )
  3. Peyrous 2006, p. 34-35 et 65.
  4. Peyrous 2006, p. 37-42.
  5. Peyrous 2006, p. 35-36 ; 75 ; 149.
  6. Jean-Jacques Antier, Marthe Robin, le voyage immobile, Perrin, 1996, p. 401-407.
  7. Ibid., p. 27
  8. Peyrous 2006, p. 26.
  9. Peyrous 2006, p. 47.
  10. Raymond Peyret, Marthe Robin, l’offrande d’une vie, Salvator, 2007, 334 pages.
  11. Jean-Jacques Antier, Marthe Robin, le voyage immobile, France Loisirs, 1991.
  12. Roland Maisonneuve, Les Mystiques chrétiens et leurs visions de Dieu un et trine, Paris, Cerf, 2000, 350 pages.
  13. Peyrous 2006, p. Bernard Peyrous est docteur ès lettres et théologien, spécialiste de l’histoire de la spiritualité
  14. (fr) « Marthe Robin, un long chemin vers une possible béatification (par Fr.X. Maigre) » [archive du ], sur La Croix, (consulté le )
  15. Peyrous 2006, p. 265.
  16. Justine Louis, « L’Église catholique face à l’extraordinaire chrétien depuis Vatican II », thèse de doctorat sous la direction de Régis Ladous, Université Jean Moulin Lyon 3, Institut d’Histoire du christianisme, 2008, p. 257.
  17. Peyrous 2006, p. 150.
  18. Peyrous 2006, p. 149-150 et 307.
  19. Peyrous 2006, p. 42.
  20. Peyrous 2006, p. 53.
  21. Peyrous 2006, p. 55-56.
  22. Peyrous 2006, p. 70-71.
  23. Les Communautés nouvelles - Nouveaux visages du catholicisme français Olivier Landron, éd. Cerf Histoire, page 123-126.
  24. Peyrous 2006, p. 72.
  25. J. Barbier, Trois stigmatisés de notre temps - Thérèse Neumann, le Padre Pio, Marthe Robin, éd. Tequi, 1987
  26. Marthe Robin Souffrance, lumière et charité Serge Laporte. Dossier Les mystiques, Le Monde des religions, mai-juin 2007, page 37.
  27. Peyrous 2006, p. 73-75 et 187.
  28. Peyrous 2006, p. 187-188.
  29. Peyrous 2006, p. 55-56 et 70-72.
  30. Peyrous 2006, p. 96-97; 135-136.
  31. Christine Pina, Voyage au pays des charismatiques français, éd. de l’Atelier et éd. Ouvrières, Paris, 2001, p. 43.
  32. Claire Lesetegrain, Le P. Jacques Ravanel, fondateur du foyer de La Flatière, est mort, lacroix.com, 12 octobre 2011.
  33. Peyrous 2006, p. 115-131.
  34. Peyrous 2006, p. 133-143.
  35. Peyrous 2006, p. 221.
  36. C'est un prêtre du Mâconnais, l’abbé Joseph Robert, curé-archiprêtre de Lugny, qui, le premier, demanda au père Finet de pouvoir assister aux retraites. « Le Père Finet ne le voulut pas sans l’autorisation de Mgr Pic [évêque de Valence]. Celui-ci lui dit : "Vous vous mettrez derrière." Les retraitantes objectèrent alors qu’il n’y avait pas de raison de ne pas recevoir aux retraites leur mari ou leur fils. Mgr Pic, consulté, répondit de nouveau : "Vous les mettrez derrière." Ainsi commencèrent, le 8 septembre 1941, les retraites de chrétienté, selon le vocabulaire de l’époque. » Source : Bernard Peyrous, Vie de Marthe Robin, Éditions de l’Emmanuel, 2006.
  37. Guyonne de Montjou, « Marthe Robin, de bonne foi ? », Le Figaro Magazine, , p. 80-82 (lire en ligne).
  38. Céline Hoyeau, « Marthe Robin attire toujours des foules », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
  39. Peyrous 2006, p. 307-309.
  40. Peyrous 2006, p. 259.
  41. Peyrous 2006, p. 268; 323-324.
  42. Peyrous 2006, p. 338-339.
  43. Muizon 2011
  44. Peyrous 2006, p. 342.
  45. DeMeester 2020, p. 247
  46. DeMeester 2020, p. 250-251
  47. Blanche, Marthe, Camille, Notes Sur Trois Mystiques par Jean Vuilleumier, L'âge d'homme, 1996, p. 42. : « Les spécialistes (…) ont écarté la supercherie ou la simulation (…) ils ne remarquaient rien qui puisse laisse penser à des perturbations psychiques (…) aucun signe de débilité mentale, aucune manifestation délirante. »
  48. Emilie Lanez, « Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? », sur parismatch.com, (consulté le )
  49. De Meester 2020, p. 261-263
  50. De Meester 2020, p. 263
  51. Marthe Robin : le mystère décrypté (lire en ligne)Muizon 2011
  52. Marthe Robin, la stigmatisée de la Drôme. Étude d’une mystique du XXe siècle, Gonzague Mottet, Toulouse, Erès, 1989, p. 84.
  53. Muizon 2011, p. 74 « Elle ne peut plus ni manger ni boire. »
  54. Émission Au cœur de l'Histoire sur europe1.fr
  55. Muizon 2011, p. 76-79 « Comment survit-elle ? »
  56. La Croix, « Le père Bernard Peyrous démis de ses fonctions », sur la-croix.com,
  57. La Croix, « Imbroglio autour du transfert d’un prêtre accusé de « gestes gravement inappropriés » », sur la-croix.com,
  58. La Croix, « Les Foyers de charité : que savait Marthe Robin des abus commis par le père Finet ? », sur la-croix.com,
  59. « Les Foyers de charité : que savait Marthe Robin des abus commis par le père Finet ? », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  60. Le Conseil permanent de la CEF, « Les Foyers de Charité révèlent les agissements du Père Georges Finet », sur Conférence des évêques de France,
  61. Christophe Chaland, « Marthe Robin, mystique ou mystificatrice ? », sur Le Pèlerin,
  62. La Vie, « Que révèle vraiment le livre polémique sur Marthe Robin ? », sur lavie.fr,
  63. Le Figaro, « Le livre qui accuse la mystique Marthe Robin d’avoir menti », sur lefigaro.fr,
  64. Sophie Guex, « Éléments sur la vie de Marthe Robin et son procès de canonisation », sur martherobin.com,
  65. Loup Besmond de Senneville (Rome), « Marthe Robin : Pour Rome, le rapport de Conrad de Meester n'a pas été un obstacle », La Croix, (lire en ligne)
  66. « Marthe Robin: une héroïcité des vertus établie en tenant compte des avis critiques », sur Vatican News, (consulté le )
  67. Peyrous 2006, p. 334.
  68. Deux anniversaires pour les Foyers de charité, Rédaction en ligne, La Croix, 3 février 2011.
  69. Entretien avec le postulateur de la cause de béatification de Marthe Robin sur le site zenit.org.
  70. Anniversaire de la mort de Marthe Robin sur le site new.catholiques.org
  71. Nouvelles de la cause de béatification de Marthe Robin sur le site foyer-de-charite.com
  72. État d'avancement de la cause de Marthe Robin, site newsaints.faithweb.com, consulté le 28 avril 2014.
  73. Une année de célébrations autour de Marthe Robin, Site de la Conférence des évêques de France, 4 février 2011.
  74. Peyrous 2006, p. 296-312.
  75. Peyrous 2006, p. 302-303.
  76. [vidéo] Marthe Robin, don de Dieu sur YouTube
  77. La vie de Marthe Robin en bande dessinée !
  78. Ranimer dans le monde l'amour qui s'éteint
  79. Céline Hoyeau, La Trahison des pères, Paris, Bayard, , pp. 96-107

Voir aussi

Bibliographie

Auteurs qui croient à la réalité des miracles dans la vie de Marthe Robin
  • Jean-Jacques Antier, Marthe Robin, le voyage immobile, préface de Jean Guitton, Perrin, 1991 et 1996 (édition revue et augmentée) (ISBN 2-262-01193-1)
  • Alain Assailly (préf. Bernard Peyrous, préambule de Jean Colon), Marthe Robin : 1902-1981 : témoignage d’un psychiatre : suprématie de l’esprit sur le corps, Paray-le-Monial, éditions de l’Emmanuel, , 157 p. (ISBN 2-911036-26-3, notice BnF no FRBNF35847034)
  • Marcel Clément, Pour entrer chez Marthe, Fayard, 1993 (ISBN 2-213-03133-9)
  • Jean Guitton, Portrait de Marthe Robin, Grasset, 1985 (ISBN 2-246362-22-9) ; réédition Le Livre de Poche, 1999
  • Henri-Marie Manteau-Bonamy, Marthe Robin sous la conduite de Marie, 1925-1932, éd. Saint-Paul, 1995, 191 pages.
  • François de Muizon, Marthe Robin, le mystère décrypté, Paris, Presses de la Renaissance, , 330 p. (ISBN 2-750906-72-5, lire en ligne)
  • Jacques Ravanel, Le secret de Marthe Robin, Presses de la Renaissance, 2008
  • Bernard Peyrous, Vie de Marthe Robin, Éditions de l'Emmanuel/Éditions Foyer de Charité, , 368 p. (ISBN 978-2-915313-63-5, lire en ligne)
  • Bernard Peyrous, Le vrai visage de Marthe Robin, CLD éditions, 262 p., 2021
  • Pierre Vignon, Marthe Robin en vérité, Artège, 2021.
  • Yohan Picquart, Marthe Robin réhabilitée, réponse à la polémique du père de Meester, Saint Léger, 2021.
Autres auteurs
  • Joachim Bouflet, Marthe Robin. Le verdict, Paris, Éditions du Cerf, , 248 p. (ISBN 9782204145497)
  • Conrad De Meester, La Fraude mystique de Marthe Robin, Paris, éditions du Cerf, , 416 p. (ISBN 978-2-204-14070-6, lire en ligne)
  • Pascal Guingand (préf. Roland Sublon), Anorexie et inédie : une même passion du rien ?, Ramonville Saint-Agne/Strasbourg, éditions Érès, coll. « Hypothèses », , 256 p. (ISBN 2-910729-47-8 et 2-7492-0311-2, notice BnF no FRBNF39196218, lire en ligne)
  • Gonzague Mottet, Marthe Robin la stigmatisée de la Drôme. Étude d'une mystique du XXe siècle., Toulouse, éditions Érès, , 180 p. (ISBN 2-86586-132-5, notice BnF no FRBNF35066733)

Archives INA

  • "Les pèlerinages à Châteauneuf-de-Galaure après le décès de Marthe Robin", Inter actualités de 8 heures (France Inter, 10.02.1981)
  • Entretien de Jacques Chancel avec le philosophe Jean Guitton à propos de Marthe Robin (05.11.1985).
  • "L’Énigme de Marthe Robin", extraits de La Tribune de l’Histoire (France Inter, 11.06.1991)
  • Marguerite Kardos-Enderlin raconte sa rencontre avec Marthe Robin en 1973. Extrait de "Le gai savoir" de Gérard Gromer (France Culture, 06.10.1996)

Sur France Culture

  • "Marthe Robin, une sainte invention ?" Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties, France Culture.

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du catholicisme
  • Portail de la mystique
  • Portail du scepticisme rationnel
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.