Congrégation pour la Cause des Saints

La Congrégation pour la cause des saints ou CCS (latin : Congregatio de Causis Sanctorum) est une des neuf congrégations de la Curie romaine. Elle administre l'ensemble des processus de béatification et canonisation des saints. À sa tête se trouvent un cardinal préfet aidé d'un secrétaire. La congrégation compte en tout trente-quatre membres, un promoteur de la foi, cinq rapporteurs et quatre-vingt-trois consulteurs.

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Rôle

D'après la constitution apostolique Pastor Bonus, la congrégation est chargée de « traiter tout ce qui, selon la procédure établie, conduit à la canonisation des serviteurs de Dieu ». Son rôle est donc d'instruire les cas potentiels de canonisation, d'examiner les propositions, de déterminer avec certitude qu’un fidèle défunt a vécu à un tel degré de sainteté (union à Dieu qui se réalise par la grâce « sanctifiante » divine qui apporte des vertus « infuses » au degré « héroïque ») que la cause du serviteur de Dieu (candidat à la béatification ou à la canonisation) peut être soumise au souverain pontife et qu'il peut être proposé à la vénération et à l'imitation des chrétiens[1].

Elle se prononce aussi sur le statut de docteur de l'Église, attribué ou non, aux saints. Enfin, la congrégation décide de l'authenticité chrétienne des reliques sacrées, est chargée de leur conservation et d'autoriser leur exposition et leur translation. Un Collège de rapporteurs présidé par un rapporteur général et aidé de consulteurs est chargé d'étudier les causes proposées (miracles, martyre, etc.). La congrégation dispose de ses propres médecins pour l'analyse des guérisons et miracles.

Histoire

Le une « Congrégation des rites » est créée par Sixte Quint dans la constitution « Immensa aeterni Dei » afin de contrôler le culte et traiter la canonisation des saints[2].

Cette Congrégation des Rites élabore des procédures de canonisation dès ses origines, mais elles ont beaucoup varié depuis, notamment après Vatican II. Inversement, les maximes qui président à ces procédures sont codifiées de manière définitive par le traité De servorum Dei beatificatione et de beatorum canonizatione (Sur la béatification des servants de Dieu et sur la canonisation des bienheureux) écrit par Prospero Lambertini, futur pape Benoît XIV, alors avocat du diable à la Congrégation des Rites. Son traité De servorum, édité de 1734 et 1738 à Bologne, ville dont il est l'archevêque, met en place des procédures inspirées de la théologie de Saint Thomas d'Aquin ainsi que de la scolastique postérieure[3].

Paul VI, dans la constitution « Sacra Rituum Congregatio » du , divise celle-ci en deux congrégations distinctes : la Congrégation des sacrements et du culte divin et la Congrégation pour la cause des saints. Enfin, dans la seconde partie de la constitution « Pastor Bonus » (CCR) du qui réforme la Curie romaine, Jean-Paul II redéfinit le fonctionnement et le rôle de la congrégation.

Procédure

Le traité De servorum distingue la Gratia gratis faciens (grâce sanctifiante qui fait la sainteté) de la Gratia gratis data (grâce donnée gratuitement, nommée charisme par les théologiens modernes) qui se manifeste dans le don de prophéties, de miracles, l'extase, les visions ou les révélations[1].

Une canonisation n'aboutit qu'après une longue procédure (ou procès) préparatoire instruite préalablement par un 'postulateur de la cause' (prêtre ou religieux) qui adresse une requête écrite à l'évêque du diocèse où est mort le candidat à la sainteté. Si la requête est acceptée, c'est ensuite l'évêque, ou un délégué, qui est chargé d'instruire le dossier et peut le transmettre à la Congrégation pour la cause des saints, qui mène l'instruction finale[4].

Les étapes de la reconnaissance du miracle obtenu par l'intercession céleste de la personne concernée suivent la nouvelle réglementation fixée en 1983 par la constitution apostolique Divinus Perfectionis Magister qui distingue trois degrés de miracles : quoad substantiam (quant à la substance : résurrection des morts), quoad subjectum (quant au sujet : guérison progressive d'une maladie jugée inguérissable), quoad modum (quant au mode : guérison instantanée)[5]. L’Assemblée médicale (instituée en 1948 par Pie XII) de la Congrégation prépare et rédige, avec les postulateurs, la Positio super miro, c’est-à-dire l’ensemble des acta causae et des acta processus qui, s'ils se révèlent positifs aboutissent au décret juridique de la Congrégation pour la Cause des Saints, sanctionné par le pape, par lequel un fait prodigieux est reconnu comme un véritable miracle[6].

De 1814 à 2020, plus de 3 500 causes de canonisation sont parvenues à la Congrégation, parmi lesquelles 507 ont abouti à une canonisation.

Préfets

Secrétaires

  • Ferdinando Giuseppe Antonelli, O.F.M. (1969 – 1973)
  • Giuseppe Casoria (1973 – 1981)
  • Traian Crişan (1981 – 1990)
  • Edward Nowak (1990 – 2007)
  • Michele Di Ruberto (2007 –2010)
  • Marcello Bartolucci (2010 - 2021)
  • Fabio Fabene (depuis 2021)

Notes et références

  1. « L'état de sainteté génère-t-il un état modifié de conscience ? », sur www.canalacademie.com (consulté le )
  2. « Comment le Vatican « fabrique des saints » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. M. Rosa, « Benedetto XIV », dans Enciclopedia dei Papi, Rome, 2000, p. 3
  4. Congregatio de causis sanctorum
  5. Divinus Perfectionis Magister
  6. La nécessité des miracles, « Stefania Falasca », sur 30giorni.it,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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