Libertaire

Le terme libertaire désigne les personnes, courants, mouvements, structures, organisations, etc., qui prônent la liberté individuelle, ou citoyenne, face à l'État comme valeur fondamentale et qui de ce fait rejettent toute forme d'autoritarisme politique dans l'organisation sociale[1] ou la vie privée. Le terme libertaire est également un synonyme pour désigner l'anarchisme, courant de philosophie politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et de pratiques antiautoritaristes[2] et autogestionnaires, basées sur la démocratie directe.

Ne doit pas être confondu avec Libertarianisme ou Libéralisme.

Dans une manifestation à Londres le 9 novembre 2011 : « Dites simplement non au gouvernement autoritaire ».
1er mai 2012, lors de la manifestation Occupy Chicago.

Ce mot est créé par Joseph Déjacque en 1857 pour affirmer le caractère égalitaire et social de l'anarchisme naissant.

Dans les années 1960, une identité libertaire spécifique émerge qui déborde le cadre anarchiste historique.

Concept

Le projet libertaire ou anarchiste a pour but de développer une société sans domination et sans exploitation, où les individus-producteurs s'associent et coopèrent librement dans une dynamique d'autogestion, de fédéralisme et de liberté politique par la démocratie directe organisée autour du mandatement impératif.

L’anarchisme est employé tantôt péjorativement, comme synonyme de désordre social dans le sens commun ou courant et qui se rapproche de l’anomie, tantôt comme un but pratique à atteindre dans le cadre d'une idéologie comme c’est le cas pour les libertaires.

Pour ces derniers l'anarchie n'est justement pas le désordre social mais au contraire l'ordre social absolu grâce notamment au collectivisme anti-capitaliste qui contrairement à l'idée de possessions privées capitalisées, suggère l'idée de possessions individuelles ne garantissant quant à elles aucun droit de propriété concernant l'accumulation de biens non utilisés[3]. L’anarchie est donc organisée et structurée : c'est l'ordre moins le pouvoir.

Comme le précise l'essayiste Hem Day : « On ne le dira jamais assez, l’anarchisme, c’est l’ordre sans le gouvernement ; c’est la paix sans la violence. C’est le contraire précisément de tout ce qu’on lui reproche, soit par ignorance, soit par mauvaise foi »[4].

Historique

Le Libertaire, Journal du mouvement social, New-York, no 25, 17 août 1860.

Le mot « libertaire » a été créé par Joseph Déjacque, militant et écrivain anarchiste, par opposition à « libéral »[5]. Le néologisme construit sur un modèle alors répandu chez les socialistes utopiques par l'usage du terme prolétaire (égalitaire, fraternitaire), apparaît dans une lettre ouverte à P. J. Proudhon, De l'Être-Humain mâle et femelle - Lettre à P. J. Proudhon, publiée à La Nouvelle-Orléans en mai 1857. Joseph Déjacque s'oppose à la misogynie de Proudhon et l'accuse d'être « anarchiste juste-milieu, libéral et non libertaire ». Contre son conservatisme en matière de mœurs, Déjacque revendique la parité des sexes et la liberté du désir dans une société affranchie de l'exploitation et de l'autorité.

Joseph Déjacque a utilisé ce terme comme titre au journal qu'il a publié à New York de juin 1858 à février 1861, Le Libertaire, Journal du mouvement social, titre repris par de nombreuses autres publications ultérieures. C'est dans le dernier quart du XIXe siècle que les socialistes antiautoritaires ont adopté le terme pour désigner les théories et pratiques de l'anarchisme[6].

On retrouve à plusieurs reprises le terme dans le De la Justice... de Proudhon. Il en fait un quasi synonyme d'individualisme.

Mouvement pluriel

En 1928, Sébastien Faure, dans La synthèse anarchiste[7], propose de rassembler les quatre grands courants libertaires :

En 2008, Michel Ragon, dans son Dictionnaire de l'anarchie[8], définit cinq courants dans la pensée libertaire :

Libertaire et/ou anarchiste

Jules Lermina, L'ABC du libertaire, L'Essai d’Aiglemont, 1906.

En France, suite aux lois votées dans l'urgence les 11 et et le , interdisant tout type de propagande, les anarchistes s'emparent du mot libertaire pour s'identifier et poursuivre leurs activités, notamment éditoriales. Ainsi, en , La Revue anarchiste devient-elle La Revue libertaire[9],[10],[11]. Ces lois « anti-anarchistes » ne seront abrogées qu’en 1992[12].

Pendant plusieurs décennies les deux termes seront utilisés comme synonymes. Ils seront quasiment interchangeables. Ainsi, pendant la Révolution sociale espagnole de 1936, parle-t-on tout autant de la Fédération anarchiste ibérique que de la Federación Ibérica de Juventudes Libertarias, son mouvement de jeunesse.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, leur opposition à l'autorité et à l'autoritarisme a poussé de nombreux militants anarchistes et libertaires à lutter contre les nazis et le régime de Vichy. C'est le cas du Havrais Georges Burgat, président de la section locale de la Ligue internationale des combattants pour la paix, qui milite dans Libération-Nord, ou Charles Cortvrint dans les Forces françaises libres[13]. Certains s'engagent en sauvant des Juifs. Analysant l'action de ces "justes" dans sa famille, l'universitaire Ivan Jablonka écrit qu'« une internationale d’artisans, une grande famille de bourreliers, de tailleurs et de coupeurs de cuir a défendu, (...) de 1930 à 1945, les plus hautes valeurs de l’humanisme européen »[14].

Émergence d'une identité libertaire

Selon Simon Luck, dans sa thèse de doctorat en science politique[15] : « Par la suite, avec l’apparition de nouveaux mouvements contestataires dans la seconde moitié du XXe siècle, les termes « anarchiste » et « libertaire » ont de plus en plus fréquemment été utilisés pour désigner des réalités partiellement distinctes : le vocable « anarchiste » restait réservé aux partisans de l’abolition de l’État, du capitalisme et des religions, alors que l’adjectif « libertaire » était appliqué à l’ensemble des expériences militantes alternatives et anti-autoritaires. Mais il s’agissait là d’une distinction sémantique bien plus que d’une divergence idéologique et pratique puisque l’ensemble des courants se retrouvaient sur des valeurs essentielles, comme l’égalité, l’autonomie, la promotion de l’expression personnelle ou la contestation du fonctionnement de la démocratie ».

Mai 68 marque un tournant, notamment par le rôle déterminant que joue le Mouvement du 22 Mars au début des événements. Avec la critique situationniste de la société du spectacle, « le courant libertaire vit une révolution culturelle rampante qui lui permet de se renouveler et de connaître une expansion sans précédent »[16].

Dans les années 1970, un courant issu des nouveaux mouvements sociaux[17],[18] s'approprie le terme libertaire tout en prenant ses distances par rapport à l'identifiant anarchiste considéré comme « sectaire » ou « dépassé » (voir Anarchisme sans adjectifs). « Le refus de l’autorité, l’accent mis sur la priorité du jugement individuel, incitent particulièrement les libertaires à faire preuve d’antidogmatisme »[19]. Une partie de la gauche non communiste devient libertaire sans cesser d'être antilibérale économiquement[20].

Ainsi, le concept de mouvement libertaire déborde-t-il celui de mouvement anarchiste. Dans ce contexte, émergent de nouveaux médias comme Actuel ou le journal Libération et de nouvelles figures intellectuelles libertaires comme Jacques Ellul[21], Michel Onfray, Daniel Colson[22], Normand Baillargeon, Ruwen Ogien[23],[24], Miguel Benasayag, etc.

Selon Michel Onfray, en 2012, dans L'Ordre libertaire, la vie philosophique d'Albert Camus : « Le mot et la chose gênent souvent les « anarchistes », plus doctrinaires, dévoués à leur catéchisme, soucieux d'orthodoxie, prompts à instruire des procès, allumer des bûchers et se séparer des libertaires qui revendiquent leur liberté, y compris parmi ceux qui veulent élargir les libertés ! Les libertaires sont donc les anarchistes de l'anarchie »[25].

En 2014, Philippe Corcuff[26] définit ainsi « Libertaire, au sens anti-étatiste et anticapitaliste de Bakounine, comme dans la veine d’un Proudhon, avec la promotion de la coopération d’individualités autonomes et singulières »[27]. En 2015, le même auteur appelle « à réinventer [une gauche] davantage libertaire, pragmatique et internationaliste, réintégrant le « sociétal » dans un social élargi à la diversité des inégalités et des discriminations, fabriquant démocratiquement de la politique à partir du quotidien »[28]. En 2016, il précise : « Aujourd’hui, il existe un retour d’une sensibilité libertaire, de manière disséminée, dans une diversité de mouvements sociaux, de lieux alternatifs et de résistances individuelles, avec dans le même temps une marginalisation des organisations anarchistes »[29].

En , Yánis Varoufákis, ministre grec des Finances, se définit comme marxiste libertaire[30],[31].

Dans la sphère culturelle, certains créateurs se revendiquent libertaires sans pour autant endosser l'étiquette anarchiste : Albert Camus[32],[33],[34],[35] en est un exemple, mais on peut également citer André Breton[36], Jacques Prévert[37], Boris Vian[38], Robert Desnos[39], Catherine Ribeiro[40], Étienne Roda-Gil[41], Agustín Gómez-Arcos[42],[43], etc. Il en est de même dans le cinéma[44], avec Jean-Pierre Mocky[45] ou Luis Buñuel[46].

Pour le politologue Jean-Jacques Gandini, « l’idéal libertaire [...] veut conjuguer liberté, égalité et justice sociale dans une société d’individus sujets ayant barre sur leur propre destinée »[47].

Graffiti, Paris, 2012.

En 2009, dans une étude de Magaly Pirotte pour le Collectif de recherche sur l'autonomie collective (Québec), le collectif féministe libertaire « Ainsi squattent-elles ! » définit la culture libertaire comme « un refus de l’autorité jugée illégitime, le recours privilégié à l’action sans intermédiaire et une forme organisationnelle qui se caractérise par l’autonomie, la démocratie directe et la décentralisation du pouvoir »[48].

Certains concepts théorisés depuis la seconde guerre mondiale comme le municipalisme libertaire ou l'écologie libertaire n'ont pas des pratiques et théories totalement solubles dans l'anarchisme ouvrier historique (courant libertaire archi majoritaire historiquement en France) et ont tendance, à prendre de l'importance pratique et politique dans l'anarchisme d'aujourd'hui.

Irène Pereira, dans sa thèse de doctorat de sociologie, se pose la question : « Qu’est ce qu’être libertaire aujourd’hui ? Quel est l’héritage de l’esprit de Mai 68 aujourd’hui ? [...] l’esprit de Mai conjoint trois grammaires : la grammaire socialiste, la grammaire démocratique et la grammaire contre-culturelle. Un des héritages possible de Mai 68 aujourd’hui consiste à essayer de trouver un équilibre dans la pratique libertaire. Les pratiques libertaires actuelles constituent des tentatives pour déplacer les oppositions entre revendications universalistes et revendications spécifiques, action de masse et désirs minoritaires, égalité et liberté... dans le cadre d’un retour de la critique sociale »[49].

Et le sociologue Mimmo Pucciarelli (municipaliste libertaire) de poursuivre : « Les libertaires de l'an 2000, tout en continuant à exprimer leur sensibilité libertaire et une forte solidarité pour les plus démunis, ne sont plus les porteurs du rêve du Grand Soir, ou de celui visant à créer un paradis sur terre. Pourtant, par leurs pratiques quotidiennes et la problématique qui est la leur (quelle liberté et quelle justice pour un monde meilleur ?), ils continuent à parcourir les chemins de l'utopie »[50].

Selon le politologue Francis Dupuis-Déri : « Les principes du socialisme libertaire trouveront à s’incarner au fil des années 1970 et 1980 dans des mouvements sociaux de sensibilité antiautoritaire et antihiérarchique, qui pensent l’organisation militante elle-même comme un espace libre, autonome et autogéré par ses membres, et dans lequel se développe par la délibération un sens du bien commun, de l'égalité et de la liberté. Cette sensibilité continue de s’affirmer dans le mouvement altermondialiste, qui émerge vers la fin des années 1990, à travers ses manifestations de rue spectaculaires, de la Bataille de Seattle en 1999 aux mobilisations contre le G8 en Allemagne pendant l’été 2007, ainsi que dans sa structure globale, ses médias alternatifs105, sa production artistique106 et ses camps radicaux en marge des Forums sociaux »[51].

Wikipédia : un projet « libertaire » ou « libertarien » ?

En 2005, le journal Le Monde qualifie Wikipédia d'« encyclopédie libertaire sur le Net », en précisant « Ce projet d'encyclopédie en ligne est atypique, proche de l'utopie libertaire. Car elle est entièrement rédigée par des bénévoles - n'importe qui peut l'enrichir et la faire évoluer. Elle est également publiée par une société à but non lucratif. L'état d'esprit de ce village global de la connaissance a été voulu démocratique, communautaire, coopératif par Jimmy Wales »[52].

Selon le sociologue Dominique Cardon, « Internet et Wikipédia ont vivifié une forme culturelle et politique ancienne qui était déjà présente dans le mouvement social, notamment dans la tradition anarchiste. C’est un lieu d’expression qui tolère la diversité, sans représentants fixes, sans délégation de pouvoir, avec des décisions prises au consensus. Comme dans la culture des hackers, le réseau n’est pas exempt d’une hiérarchie méritocratique : ceux qui sont les plus actifs dans le collectif se retrouvent au centre »[53].

Néanmoins, le fondateur de Wikipédia se proclame objectiviste tout comme la romancière et philosophe Ayn Rand dont les écrits prônent un capitalisme proche de la philosophie libertarienne dans sa dimension minarchiste. Bien que les objectivistes se défient des libertariens[54] et que leur version du capitalisme soit avant tout morale on ne peut nier un écart politique certain entre l'objectivisme et les prises de positions politiques généralement qualifiées de libertaires.

Controverses et confusions

L'étiquette libertaire étant moins connotée « radicale » que le terme anarchisme (associé bien souvent aux attentats de la propagande par le fait ainsi qu'au mouvement punk), elle est beaucoup plus largement revendiquée et endossée, y compris par des personnalités dont la pratique n'est pas immédiatement en accord avec la philosophie libertaire. Bien que moins que l'anarchisme, l'étiquette libertaire est également source d'associations d'idées douteuses ou de détournements de sens. L'usage largement adopté par les anarchistes de ce terme pour éviter les ambigüités de l'étiquette anarchie[55] n'est donc pas un succès total.

L'idéologie libertaire, même dans sa variante individualiste, se démarque totalement du libertarianisme en prônant l'égalité réelle et en se défiant de la religion (rationalisme athée des libertaires). Ainsi, l'anthropologue et philosophe français Ruwen Ogien dans L'État nous rend-il meilleurs ? Essai sur la liberté politique présente la démonstration qu'une liberté individuelle radicale peut tout à fait être cohérente avec un idéal égalitaire tout aussi radical. La conception politique qu'Ogien défend « est libertaire (ou permissive) pour les mœurs, et égalitaire (ou non inégalitaire) du point de vue économique et social » (page 263)[56]. La confusion entre les deux est néanmoins fréquente, notamment en cas de passage de l'anglais au français. Les Anglo-Saxons ont tendance à qualifier les libertaires de socialist libertarians (ou libertarisme de gauche pour le mouvement libertaire). Libertarian (en) seul est très ambigu et notamment peut faire référence aux théories économiques voulant réduire le rôle de l'État à la défense de la propriété privée et aux partis politiques capitalistes s'en revendiquant.

À contre-sens de l'origine anarchiste et égalitaire du terme, le philosophe et sociologue marxiste Michel Clouscard a introduit l'expression synthétique « libéral-libertaire » dans son livre Néo-fascisme et idéologie du désir (1972) pour dénoncer la permissivité morale des étudiants gauchistes de mai 1968 qu'il considère comme une attitude contre-révolutionnaire. Cette expression relèverait de la figure de style mais a depuis été revendiquée par certains, principalement le député européen Daniel Cohn-Bendit ou le réalisateur Romain Goupil[57], ce qui lui a de fait donné une certaine existence.

Jean-Luc Bennahmias, bien qu'ayant un parcours politique et personnel intégralement social-démocrate (PSU, Verts puis MoDem) se revendique récemment d'une « démocratie sociale-libertaire »[58],[59].

Aux élections régionales de 2015 en Île-de-France, une Fédération Libertaire Unitaire Ouverte (FLUO), à l'initiative de Sylvain De Smet, conseiller régional sortant, dépose des listes composées de membres du Parti pirate, de Cannabis sans frontières, de dissidents d'EÉLV, ainsi que de figures du mouvement associatif (Act Up-Paris, « Free Party », Syndicat du travail sexuel, etc.)[60],[61].

Citations

« À ses yeux, l'inégalité sociale représentait l'injustice suprême, et la propriété traditionnelle la pierre de scandale ; comme Babeuf, il visait principalement celle du sol ; mais, démocrate libertaire, il n'attendait rien des gouvernants ou des partis politiques et ne comptait, pour parvenir au communisme, que sur le perfectionnement individuel et sur une évolution pacifique et légale. »

 Parlant de William Godwin - Georges Lefebvre, La Révolution française, PUF, vol. II, 1957, p. 608.

« Le mot « libertaire » est initialement forgé pour servir la dénonciation d’un anarchisme qui n’irait pas au bout de sa radicalité. […] L’invention du terme libertaire s’inscrit dans une tendance du mouvement social de l’époque à faire émerger des formes adjectivales en « –taire » (« communautaire », « égalitaire », « fraternitaire »…), dont on peut faire l’hypothèse qu’elle n’est pas étrangère à la diffusion du mot « prolétaire » dans le vocabulaire socialiste. L’appropriation du qualificatif par le courant anarchiste du mouvement ouvrier résulte sans doute de sa commodité pour marquer une opposition au courant dit « autoritaire ». Il porte en outre des connotations positives et a probablement permis à des militants de se définir publiquement à une époque où mettre en avant son adhésion à l’anarchisme entraînait de sérieux problèmes avec la justice, comme après qu’une « loi scélérate » de juillet 1894 a explicitement interdit tout « acte de propagande anarchique ». Si de nombreux groupes ou penseurs (on pense par exemple au philosophe Michel Onfray ou au politiste Philippe Corcuff) peuvent aujourd’hui se définir comme libertaires sans pour autant adhérer aux doctrines anarchistes, le terme « libertaire » demeure assez clairement lié au mouvement anarchiste et ses valeurs. »

 Simon Luck, Sociologie de l’engagement libertaire dans la France contemporaine, 2008, p. 9, Le terme « libertaire » et ses appropriations différenciées.

« Libertaire et anarchiste constituent plutôt les deux faces, positive et négative, d’un même engagement : l’affirmation, d’un côté, que tout doit procéder de la liberté humaine et la promouvoir, le refus, d’autre part, de toute forme de domination ou d’autorité. La dimension sulfureuse du qualificatif « anarchiste » a été renforcée ces dernières années, notamment en France, par son usage policier, dans un contexte où la surveillance et la répression d’une prétendue « mouvance anarcho-autonome » font partie des priorités des institutions de renseignement intérieur. »

 Jean-Christophe Angaut, Anarchisme et libéralisme, une démarcation, 2011, p. 2.

« Les anarchistes rejettent en général la conception courante de l'anarchie (utilisée par les médias et les pouvoirs politiques). Pour eux, l'ordre naît de la liberté, tandis que les pouvoirs engendrent le désordre. Certains anarchistes useront du terme « acratie » (du grec « kratos », le pouvoir), donc littéralement « absence de pouvoir », plutôt que du terme « anarchie » qui leur semble devenu ambigu. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de « libertaires ». »

 Guillaume Thuillet, Le Système Idéal, Books on Demand, 2011, (ISBN 978-2810612284), Lire en ligne, p. 19.

« Qu'est-ce qu'une économie « libertaire » ? Pour aller au plus simple, une économie libertaire est une économie dont les rapports humains, les structures et le fonctionnement sont imprégnés des grandes valeurs et des grands principes que porte en son cœur l'anarchisme. Parmi ceux-ci, cinq apparaissent fondamentaux : la liberté ou l'auto-décision, l'égalité, la responsabilité, la coopération sociale ou l'entraide, la justice sociale. »

 Frédéric Antonini, Pour une économie libertaire. Pistes et réflexions, Nada, 2019, p. 19.

Bibliographie

Travaux universitaires

Articles

Ouvrage de fiction

Radio

Vidéographie

  • Chrisitian Mottier, Ni Dieu ni maître, Temps présent, Radio télévision suisse, , voir en ligne.
  • Philippe Roziès, Lutter... ici et maintenant, LCP-Assemblée nationale, KUIV productions, 2013, 60 minutes, voir en ligne.
  • L. Ducrozet, C. Jeannin, 50 après, comment les militants libertaires perçoivent le mouvement de Mai 68 ?, France 3 Bourgogne-Franche-Comté, , voir en ligne.

Bande dessinée

Bande son

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Sébastien Faure, Encyclopédie anarchiste, Paris, La Librairie Internationale.
  2. Jean Maitron, Le Mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992
  3. Ely, Richard et al. 'Property and Contract in Their Relations to the Distribution of Wealth' The Macmillan Company (1914).
  4. Hem Day, Violence - Non-violence - Anarchie, L'Unique, no 54-55-58, 1951, cité par Xavier Bekaert dans Anarchisme. Violence. Non-Violence. Petite Anthologie de la révolution non-violente chez les principaux précurseurs et théoriciens de l'anarchisme, Éditions du Monde libertaire & Éditions Alternative libertaire (Belgique), 2000, page 27, lire en ligne.
  5. Valentin Pelosse, « Joseph Déjacque et la création du néologisme "libertaire" », Économies et Sociétés (Cahiers de l'Institut de sciences mathématiques et économiques appliquées), vol. 6, no 12, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Mikhail Aleksandrovitch Bakounine, Confession 1857, Introduction (p. 11), réédition L'harmattan, 2003, lire en ligne.
  7. Jstor - texte intégral
  8. Extrait p. 19
  9. L'Éphéméride anarchiste : La Revue libertaire.
  10. Max Nettlau, Bibliographie de l'anarchie, préface d'Élisée Reclus, Bibliothèque des Temps nouveaux, 1897, page 90.
  11. Félix Fénéon, Œuvres-plus-que-complètes, Volume 1, Librairie Droz, 1970, page XX.
  12. legifrance.gouv.fr.
  13. Voir l'article dans http://www.socialisme-libertaire.fr/2015/08/les-anarchistes-et-la-seconde-guerre-mondiale.html
  14. Ivan Jablonka, Histoire des grands-parents que je n'ai pas eu, Seuil 2012, page 315.
  15. Simon Luck, Sociologie de l’engagement libertaire dans la France contemporaine. Socialisations individuelles, expériences collectives, et cultures politiques alternatives, Thèse pour le doctorat de science politique sous la direction d'Yves Déloye, Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, Centre de recherches politiques de la Sorbonne, 17 octobre 2008, texte intégral.
  16. Christophe Bourseiller, Les anars au tournant du millénaire : que reste-t-il de nos amours, programme du spectacle Demain La Belle, mis en scène par Jérôme Savary à l'Opéra Comique, janvier 2006, lire en ligne.
  17. Sur les origines des Grünen, voir l'analyse de Thomas Keller dans Les verts allemands : Un conservatisme alternatif, p. 60.
  18. Germinal, De l’anarchisme à la gauche libertaire, Confrontations, no 29, juin 1995, texte intégral.
  19. Cédric Guérin, Anarchisme français de 1950 à 1970, Mémoire de Maitrise en Histoire contemporaine sous la direction de Mr Vandenbussche, Villeneuve d’Ascq, Université Lille III, 2000, lire en ligne, page 2.
  20. Paul-François Paoli, Confessions d'un enfant du demi-siècle, Cerf, 2018, reproduit dans Rédaction, Grande fresque de la France intellectuelle, Valeurs actuelles, 22 octobre 2018, lire en ligne.
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  61. France 3 Paris Ile-de-France et AFP, « Parti pirate et cannabis... Une liste alternative présentée dans un squat à Paris », sur France 3 Paris Ile-de-France, .
  62. Notice éditeur
  63. Camille-Solveig Fol, Montpellier : après "Indignez-vous", “Le refus de parvenir“ !, Le Midi libre, 21 mars 2014, texte intégral.
  64. Docteur en science politique (Paris 1, 2008), notice BNF.
  65. Thèse pour le doctorat de science politique sous la direction d'Yves Déloye, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Département de science politique (UFR11), École doctorale de science politique (ED 119), Centre de recherches politiques de la Sorbonne (UMR 8057)
  66. Sebastien Lapaque, « Lydie Salvayre remporte le prix Goncourt avec Pas pleurer », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne).
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