Jean Claire

Jean Claire, né à Tarbes le et mort à Solesmes le , est un moine bénédictin, musicologue grégorien, auprès de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes.

En succédant aux études grégoriennes de Dom Eugène Cardine, il découvrit surtout l'origine du chant grégorien ainsi que les chants liturgiques existant avant celui-ci.

Naissance et formation

Jean Claire naquit à Tarbes le [1].

La vocation de cet enfant, futur musicologue grégorien, était annoncée. D'une part, il était capable de composer de petits airs à la âge de six ans. D'autre part, il se distinguait déjà de son service en faveur de la liturgie. Quelle que soit la résidence de la famille, il assistait continuellement à la messe comme petit chanteur à la cathédrale de Tarbes, à l'église Saint-Joseph des Brotteaux de Lyon, puis à la basilique Notre-Dame-de-Bon-Secours de Guingamp. Il est normal que Jean Claire ait exprimé son désir d'entrer au Grand séminaire de Tarbes. Or, son père, colonel, refusa cette proposition[1].

Arrivée à Solesmes

Déviation vers Solesmes

Profondément impressionné par l'enregistrement monumental de Solesmes en 1930 sous la direction de Dom Gajard, le jeune Jean voulait entrer dans ce monastère. 50 ans après, cela était lui qui décrocha un grand prix d'un disque du chant grégorien avec son interprétation sémiologique, en 1984.

Jean Claire ne renonça jamais ce vœu. Toutefois, il lui fallait attendre. La solution qu'il trouva était étudier la philosophie, celle de Blaise Pascal. Après s'être inscrit auprès du lycée Janson-de-Sailly à Paris, il se consacrait à Pascal au sein du lycée Louis-le-Grand, en faveur de préparer l'école normale supérieure. Mais, il subissait, à ces jours-là, une santé affaiblie[1].

Quelques années de période à Paris peut être expliquée par cette santé fragilisée et son souhait spirituel. Encore s'inscrit-il aux cours de l'Institut grégorien de Paris puis à la faculté de théologie de l'Institut catholique de Paris[1]. Déjà devenu collaborateur d'un professeur du chant grégorien à l'Institut grégorien, Henri Potiron[2], celui-ci créa une chorale d'élèves auprès du collège Sainte-Barbe. De même, il était maître de chapelle de la paroisse de Saint-Thomas d'Aquin. Il se distingua également avec sa participation aux Grandes heures grégoriennes du 40e anniversaire du motu proprio de saint Pie X, Inter pastoralis officii sollicitudes, tenues en 1943[1].

En fait, depuis sa première visite auprès de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes en cachette, le jeune Jean était toujours sous le conseil de ce monastère. Finalement il frappa la porte de Solesmes le . Il ne restait aucune hésitation ; sa profession suivit le [1].

Prêtre, consulteur du concile Vatican II, collaborateur

Le , Dom Jean Claire reçut son ordination sacerdotale[1].

Le concile Vatican II restait, pour ce musicologue, ambivalent. En effet, le Saint-Siège le nomma certes, en 1964, consulteur du Conseil pour l'application de la constitution sur la liturgie, créé par le pape Paul VI. Toutefois, l'adoption de la langue vulgaire ainsi que du chant liturgique très simple n'avait pas besoin d'une profonde connaissance de ce musicologue (bien qu'il reçut filialement la réforme liturgique et ne chercha jamais à la contester)[3]. D'ailleurs, Solesmes lança le projet d'un nouvel antiphonaire afin de poursuivre l'intention du concile et d'adapter à la réforme, en envisageant l'approbation du Saint-Siège à l'avenir. Sous la direction de Dom Claire, un seul tome en édition critique, Liber hymnarius cum invitatoriis & aliquibus responsoriis, sera sorti en tant que volume II, en 1983 [lire en ligne]. En effet, ce tome était effectivement nécessaire, étant donné qu'après ce concile, toutes les célébrations peuvent se commencer avec une hymne[eg33 1].

Encore collaboration internationale, il n'hésita pas à soutenir les émissions de la Radio suisse romande[1].

Finalement, il succéda formellement à Dom Joseph Gajard en 1971, sans attendre son décès. Il devint non seulement maître de chœur de l'abbaye mais également directeur de la Paléographie musicale ainsi que des Études grégoriennes[1]. À savoir, il s'agissait de tout responsable de la liturgie ainsi que des études du monastère. En conservant la spiritualité de son prédécesseur, il amplifia et revitalisa, avec sa connaissance profonde et une manière différente, les activités monastiques auprès de son abbaye[1],[4].

Sa collaboration se continua. Dom Claire participa aux sessions grégoriennes, notamment tenues à l'abbaye Notre-Dame de Fontevraud, avec le chanoine Jean Jeanneteau († 1992) ainsi que Dom Eugène Cardine, afin de former les maîtres de chapelle de qualité[1]. Ce projet avait été lancé en 1975 selon une intention de Jacques Duhamel, ancien ministre des affaires culturelles.

Ses découvertes au regard de l'origine du chant grégorien

Modalité archaïque

Chargé continuellement auprès de l'atelier de la Paléographie musicale, mais sous une longue direction de Dom Joseph Gajard († 1972), Dom Jean Claire pouvait se consacrer suffisamment à ses études. Nommé secrétaire de la Revue grégorienne en 1953, le musicologue de Solesmes y présentait ses études, une trentaine articles[1],[5]. En consultant de nombreux manuscrits les anciens, il découvrit les trois modalités archaïques :

  1. sol la 3½ do ré mi 3½ sol la
  2. do ré 3½ fa sol la 3½ do ré
  3. ré mi 3½ sol la si 3½ ré mi

Dans cette modalité archaïque, le demi-ton est toujours évité alors que le trihémiton (3 × demi-ton) joue un rôle important. Cela explique pourquoi le chant grégorien demeure diatonique et différent de la musique de la Grèce antique.

Il est évident que la fonction du trihémiton, retrouvée par Dom Claire, reste si importante dans la composition grégorienne. En faveur du Sursum corda avant la préface, tous les quatre trihémitons en quilisma sont attribués aux syllabes accentuées :
Sú(3½)rsum corda.
Habé(3½)mus ad Dominum.
Gratias agá(3½)mus Domino Deo nostro.
Dí(3½)gnum et iustum est.

Cordes-mères

Le musicologue Jean Claire alla plus loin. En approfondissant ses études, il trouva finalement les trois cellules-mères (ou plus fréquemment appelées cordes-mères) qui dirigent et déterminent directement la nature de la composition grégorienne alors que les huit modes traditionnels ne sont autre qu'une classification.

Rappelons que le chant grégorien fut composé, sans soutien de notation ni système do - ré - mi - fa. Donc, il s'agissait des intervalles reliant les degrés voisins qui déterminaient la couleur de la mélodie. Étant donné que ses prédécesseurs restaient sous influence de la musique contemporaine, personne n'était pas capable de trouver ces trois cordes-mères. Les musiciens médiévaux qui bâtirent les huit modes, tardivement, non plus.

  1. sol 2½ la 3½ Do
  2. la 3½ do 2½
  3. do 2½ ré 2½ Mi

Ses études au regard des modes grégoriens authentiques se présentèrent, avec les dénominations mode archaïque, corde-mère et cellule-mère, dans une thèse L'évolution modale dans les répertoires liturgiques occidentaux II, auprès de la Revue grégorienne, tome 40-6 (1962), p. 231, 236 - 239[6].

Postérité

En dépit de plusieurs chercheurs de qualité et de nombreuses découvertes auprès de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes, les meilleures études grégoriennes achevées sont l'étude de Dom Jean Claire sur la modalité archaïque ainsi que celle de la sémiologie grégorienne par Dom Eugène Cardine, conclut Susan Rankin, musicologue et professeur de la musique médiévale de l'université de Cambridge[eg38 1].

De même, l'avant-propos des actes du colloque « 1000 ans de chant grégorien » tenu en appréciait leurs études :

« Rendant hommage aux moines qui, par leur travaux et la généreuse dispense de leur enseignements, ont participé au rayonnement scientifique de Solesmes, elle (la Paléographie musicale) a plus précisément évoqué les découvertes de dom Eugène Cardine et dom Jean Claire qui, dans les années 1960 - 90, ont profondément renouvelé la connaissance du chant grégorien, dans le domaine de la sémiologie, de l'interprétation et de l'analyse modale[eg38 2] »

Les découverts de Dom Claire avancèrent considérablement les études scientifiques des chants anciens. Ainsi, avec l'étude approfondie du texte, la composition de l'hymne Te Deum, auparavant attribuée à saint Ambroise de Milan et à saint Augustin d'Hippone, fut correctement examinée. D'après l'analyse de Dom Daniel Saulnier, cette hymne se compose en effet de la première partie en corde-mère Ré, proche de la modalité archaïque, puis de celle de la corde-mère Ré dont les principaux degrés sont différents, et enfin, de la troisième partie avec la corde-mère Mi, très différente des deux parties précédentes. D'où, il est évident que cette hymne fut successivement composée, par au moins trois auteurs et compositeurs.

Quilisma dans le manuscrit Laon 239.
Quilisma de neume sangallien.

Sa découverte donna aussi une justification concrète à l'interprétation sémiologique établie, par Dom Cardine, pour le quilisma, faussement attribué auparavant à la voix vibrante : le demi-ton ne fonctionne, en fait, qu'ornement et que passage léger. Le trihémiton (3½) y est en effet divisé par un ton et un demi-ton, donc passage léger. Cela explique que les deux systèmes complètement différents de neume, celui de Laon 239 et celui de neume sangallien, distinguaient pareillement cet ornement du trihémiton (normalement 2½ mi ½ fa ou la 2½ si ½ do). C'est pourquoi, depuis 2005, l'atelier de l'abbaye de Solesmes conserve toujours les signes de diminution y compris le quilisma, en dépit de la suppression de tous ceux des notes importantes.

Quilisma dans la notation en ligne, par exemple la 2½ si ½ do.

Distinctions

À la suite de sa contribution académique et artistique, plusieurs distinctions lui advinrent. En 1979, l'ordre des Arts et des Lettres lui attribua sa promotion de chevalier[1].

Avec son interprétation sémiologique, ce maître de chœur de Solesmes obtint, en 1984, le Grand Prix du disque de l'Académie du disque lyrique. Il s'agissait de l'enregistrement Noël, Messe du jour et Messe de minuit et c'était pour la première fois que ce grand prix fut donné à un disque de la musique ancienne[1].

Puis, l'Institut pontifical de musique sacrée à Rome lui octroya son doctorat honoris causa en 1986, en raison de qualité de ses études[1].

Études approfondies concernant les chants avant la composition grégorienne

Thomas d'Aquin et Media vita

Notation du Media vita en grégorien, avec versets. On peut y constater une trace du Trisagion.

Dom Jean Claire était si intelligent qu'une autre fenêtre fut ouverte par lui. Il s'agissait de la tradition liturgique auprès de l'ordre des Prêcheurs durant le Carême, qui cachait les traces d'anciens chants sacrés avant la composition du chant grégorien. Le musicologue s'intéressa en effet d'une antienne, Media vita in morte sumus, chantée en tant que répons dans cette tradition. Un document au XIVe siècle témoignait que cette antienne du Nunc dimittis fit pleurer saint Thomas d'Aquin, lors d'une célébration aux complies du Carême, au moment du verset Ne proicias nos in tempore senectutis (Ne nous rejette pas au tempe de la vieillesse)[7].

Saint Thomas d'Aquin.

Il s'agissait de la première biographie de saint Thomas d'Aquin, écrite par Guillaume de Tocco (Dominicain, † 1323) et intitulé Ystoria sancti Thome de Aquino (L'histoire de saint Thomas d'Aquin, 1323). Profondément intéressé, le musicologue commença à étudier les antiennes réservées au Carême dans la tradition dominicaine.

Dans cette optique, un grand nombre de documents furent rassemblés à l'abbaye de Solesmes. Parmi ces manuscrits, Dom Claire put trouver finalement un trope introduisant au Trisagion de l'antique liturgie gallicane, en tant qu'indice de l'origine du Media vita[8]. Celui-ci était exécuté avant que Charlemagne n'ordonne le remplacement du rite gallicane par le rite romain en 789.

Voici le texte du Trisagion trouvé dans un manuscrit [lire en ligne]

Sancte Deus, Sancte fortis, Sancte immortalis, miserere nobis ;
Gloria Patri et Filio et Spiritui sancto.
Sancte Deus, Sancte fortis, Sancte immortalis, miserere nobis.
A seculo usque in seculum. Amen et Amen.
Sancte Deus, Sancte fortis, Sancte immortalis, miserere nobis.

Avancement des études

Dom Jean Claire établit donc une méthode concrète d'après les manuscrits sûrs pour les chants plus anciens, tout comme celle de la restauration du chant grégorien tenue depuis les années 1850.

En fait, il n'est pas vrai que le chant grégorien eût remplacé la totalité d'anciens chants liturgiques. Parfois, des chants gallicans s'y conservaient alors que le chant grégorien succéda à plusieurs caractéristiques du chant vieux-romain[9]. De nos jours, on peut distinguer les chants issus des mélodies gallicanes ainsi que ceux du vieux-romain dans le répertoire du chant grégorien[eg34 1].

Ce découvert attira naturellement l'attention d'autres chercheurs. En dépit d'absence de notation, les études de textes anciens furent établies, avec les manuscrits corrects, afin de retrouver l'origine des chants. De surcroît, il devint de plus en plus évident que ces chants anciens eussent subi des modifications durant plusieurs siècles. Par exemple, une étude de l'une de ses élèves[10] Marie-Noël Colette (2001) indique que les succession et évolution coexistaient [lire en ligne].

Avec ses latinité et musicalité, le chant grégorien demeure certes le premier sommet du chant liturgique de l'Église romaine, toujours en usage jusqu'ici. Cependant, il est vrai que la curiosité de Dom Jean Claire permit effectivement d'avancer les études consacrées aux chants avant la composition grégorienne, mais assez scientifiquement.

Posthume, psalmodie en refrain de saint Ambroise

Avec des manuscrits du Carêmes de Milan, la dernière étude de Dom Claire attribua l'origine du répons dans la psalmodie à saint Ambroise.

Origine du répons

Tout comme ses prédécesseurs, Dom Claire ne cessa jamais ses études, jusqu'à ce que sa maladie les empêchent. Celui-ci cherchait encore des traces les plus anciennes dans la liturgie de l'Église d'Occident. Il s'agissait des manuscrits anciens réservés, de nouveau, au Carême, remontent au IVe siècle à Milan. Cette période avant Pâques fonctionnait, dans le domaine du chant liturgique, telle la fenêtre du champ profond de Hubble, afin de constater les textes les plus anciens connus de nos jours. En analysant ces domcuments, le musicologue trouva des traces évidentes de transformation de la psalmodie sans refrain en psalmodie avec refrain. Et Dom Claire réussit à attribuer cette modification d'exécution à saint Ambroise de Milan. Il s'agit de l'origine du répons. À savoir, l'évêque de Milan avait inséré un court verset, en tant que sujet ou résumé, afin de répondre au chant du soliste in directum.

« L'œuvre de saint Ambroise a donc consisté essentiellement en la transformation de la psalmodie sans refrain (in directum) en psalmodie avec refrain (responsoriale), qu'il n'a pas inventée, mais seulement acclimatée à Milan. On comprend que cette transformation ait pu être instantanée, l'air étant connu et le texte vite appris[eg34 2]. »

Par ailleurs, cette étude difficile fut achevée d'après les manuscrits sans notation, car aucune mélodie ambrosienne n'avait été notée avant le XIIIe siècle, vraisemblablement après l'autorisation des chants ambrosiens par le Saint-Siège.

Importance de cette découverte

L'attribution à saint Ambroise par Dom Claire possède d'une considérable valeur. L'évêque achevait déjà une idée confirmée par le concile Vatican II, avec cette psalmodie ainsi que ses hymnes.

D'abord, cette modification de forme fut tenue par ce saint, sous une circonstance dynamique et importante. En effet, l'Église d'Occident connaissait un bouleversement : à partir d'une simple imitation de la liturgie hébraïque (seulement psaume chanté par le soliste, mais en grec en raison de l'Évangélisation par les prêtres grecs, durant les premiers trois siècles) jusqu'à plusieurs styles de chant liturgique en latin, inventés ou importés jusqu'au IVe siècle, telle l'hymne en latin[11]. L'une de raisons pour lesquelles ce changement arriva était une nécessité urgente, pour lutter contre l'hérésie d'Arius, qui n'admettait jamais la trinité. Il fallait qu'à cette époque-là, les fidèles comprennent correctement ceux que le texte signifie avec la langue en usage.

Ensuite, il est remarquable que cet évêque de Milan ait effectué cette manière de transformation, même s'il ne s'agissait autre que d'une insertion d'un court verset. Car, depuis la célébration du judaïsme, le texte de l'Ancien Testament restait toujours considéré comme texte absolument sacré, intouchable. Ainsi, le chant grégorien, composé plus tard que les œuvres de saint Ambroise, respecte entièrement ce texte sacré, sans modification selon le rite romain[12]. Saint Ambroise avança la liturgie avec une manière d'évolution.

Enfin, il est vraiment important que saint Ambroise ait si aisément établi un chant biblique qui peut être exécuté par les fidèles. Saint Ambroise ouvrit certainement une porte, de sorte que les fidèles puissent participer aux chants bibliques. Dans la célébration de l'Église, le chant biblique (non seulement psaume mais aussi cantique dans la définition la plus stricte) demeure toujours le plus important[13] ; rappelons que le sommet des laudes n'est autre que le Benedictus alors qu'il s'agit du Magnificat dans les offices de vêpres[14]. C'était donc assez vraisemblablement à Milan que les fidèles chantaient, pour la première fois dans l'histoire de l'Église d'Occident, des textes bibliques.

Il faut remarquer que, même de nos jours, toutes les célébrations auprès de l'Église catholique gardent cette façon de psalmodie de saint Ambroise, entre les lectures de la Bible. Grâce à l'évêque de Milan, à partir du IVe siècle, la psalmodie demeure toujours accessible aux non spécialistes. L'invention reste si importante.

Conclusion

Cette étude précise et précieuse fut publiée, après son décès en 2006, dans les Études grégoriennes tome XXXIV (2007) en tant que posthume, a la suite d'une interruption de publication de revue en 2006. L'article était intitulé comme Saint Ambroise et le changement de style de la psalmodie, Traces importants de transformation de la psalmodie sans refrain en psalmodie en refrain dans le Carême milanais. Avec la nécrologie de Dom Louis Soltner, ce volume était consacré à l'un des musicologues les plus distingués de Solesmes[1].

Heureusement que Dom Claire avait écrit la conclusion de la thèse[eg34 3] : lire l'extrait de la conclusion (note no 4).

Succession

En raison de son âge avancé, Dom Jean Claire devait trouver ses successeurs dans les années 1990. D'une part, il s'agissait d'un canadien, Dom Richard Gagné, qui était capable de lui succéder comme maître de chœur de Solesmes. Il fut en fonction entre 1996 et 2003 ainsi que jusqu'en 1998 en tant qu'organiste[15]. D'autre part, Dom Claire quitta sa fonction de directeur de la Paléographie musicale, également en 1996. L'atlier de Solesmes continua, sans interruption, sa publication sous la direction de Dom Daniel Saulnier, qui deviendrait le professeur du chant grégorien au sein de l'Institut pontifical de musique sacrée à Rome.

En dépit de sa santé affaiblie, plus précisément ses ennuis pulmonaires, Dom Jean Claire continua ses études, et volontairement ses tâches d'accompagnement d'orgue[1].

Après avoir passé six mois au centre hospitalier de Sablé, Dom Jean Claire décéda au monastère le [16]. La messe d'obsèques fut tenue trois jours plus tard, le [1].

Fonction auprès du Vatican

Si l'abbaye de Solesmes est liée toujours au Vatican depuis la restauration de l'établissement par Dom Prosper Guéranger, les fonctions officielles de moines de Solesmes ne sont pas nombreuses. Dom Claire était l'une des exceptions :

  • Consulteur du Consilium ad exsequendam constitutionem de sacra liturgia (Conseil pour l'application de la constitution sur la liturgie[17]) : 1964 - 1968[1]

Nécrologie

Voir aussi

Liens externes

Références bibliographiques

  1. p.  153
  • Études grégoriennes, tome XXXIV, 2006 - 2007, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2007 (ISBN 978-2-85274-314-4)
  1. p.  37
  2. p.  17
  3. p.  36 -
  • Études grégoriennes, tome XXXVIII, 2011, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2011 (ISBN 978-2-85274-361-8) 320 p.
  1. p.  22 - 23
  2. p.  7

Notes et références

  1. http://www.abbayedesolesmes.fr/affichagelivres/etudes-gregoriennes-xxxiv-2006-2007
  2. « Henri Potiron (1882-1972) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  3. http://www.musimem.com/dom_jean_claire.htm Biographie de Don Jean Claire
  4. La spiritualité de Dom Gajard concernant le chant grégorien était indiscutable, il est vrai que ce directeur manquait de qualité scientifique, par exemple sa rédaction de l'antiphonale monasticum (1934)
  5. exemples : https://books.google.fr/books?id=gsQ-kUNCbhgC&pg=PA883
  6. Daniel Saulnier (https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01277210/document) p. 74, note n° 176 et 177
  7. Jean-Pierre Torrell, Initiation à saint Thomas d'Aquin : Sa personne et son oeuvre, , 576 p. (ISBN 978-2-204-10769-3, lire en ligne), p. 375.
    note n° 102
  8. http://www.publications.efrome.it/opencms/export/sites/efrome/documenti/C327_ORIGINES_LITURGIE_DOMENICAINE_MANUSCRIT_SANTA_SABINA_BOYLE_GY_INTRODUCTION.PDF p. 3
  9. Daniel Saulnier, Le chant grégorien, p. 9, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2003 ; ainsi, l'allure générale du chant vieux-romain et parfois son architecture modale sont conservées dans le chant grégorien tandis que l'ornementation fut complétement modifiée.
  10. (en)https://www.cambridge.org/core/services/aop-cambridge-core/content/view/S0961137108000922
  11. Par exemple, cette variété se trouve dans la règle de saint Benoît (vers 530).
  12. Eugène Cardine, Vue d'ensemble sur le chant grégorien, p. 4, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2002
  13. Ainsi, afin de lutter contre la réforme protestante, le concile provincial de Cologne (1538) puis le concile de Trente décidèrent de supprimer toutes les 4500 séquences, chants liturgiques non bibliques, à l'exception de quatre chefs-d'œuvre en grégorien tel le Stabat Mater.
  14. De surcroît, il s'agit des cantiques de Moïse, lors de la vigile pascale.
  15. http://www.music.mcgill.ca/musimars/mm2008/artists/dom_richard_gagne.html
  16. « BnF Catalogue général », sur bnf.fr (consulté le ).
  17. « Église catholique. Conseil pour l'application de la Constitution sur la liturgie (1964 - 1969) - Organisation - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
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