Anne Sinclair

Anne Sinclair, née le à New York, est une journaliste franco-américaine.

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Anne Sinclair

Anne Sinclair en 2020,
interrogée par la Librairie Mollat.

Nom de naissance Anne Élise Schwartz[1]
Naissance
New York (NY - États-Unis)
Nationalité Française
Américaine
Profession Journaliste
Autres activités Femme d'affaires
Médias
Pays France
Fonction principale Directrice éditoriale du
site Le Huffington Post (de 2012 à 2019)
Télévision 7 sur 7 (1984 à 1997) et Questions à domicile sur TF1 (1985 à 1989)

Elle est connue pour avoir animé plusieurs émissions d'information, dont le célèbre magazine politique 7 sur 7 sur TF1 de 1984 à 1997, ainsi que Questions à domicile de 1985 à 1989.

Elle est directrice éditoriale du HuffPost de 2012 à 2019.

Biographie

Famille et études

Anne-Élise Sinclair[2] est la fille unique de Micheline Nanette Rosenberg[3],[4]  femme passionnée de peinture représentée sur une toile de Pablo Picasso[5]  et de Joseph-Robert Schwartz (devenu Sinclair en 1949[6]) — industriel en cosmétiques et homme d'affaires. Son grand-père maternel Paul Rosenberg est un célèbre marchand d'art parisien, londonien puis new-yorkais, dont elle est l'une des héritières (elle possède une partie de sa collection de tableaux d'une valeur de plusieurs dizaines de millions d'euros)[7],[8].

Née à New York, elle y vit pendant trois ans avant le retour de sa famille à Paris en 1951 ; elle y revient toutefois tous les ans, y passant toutes ses vacances de Noël de l'âge de 4 à 15 ans[9],[10]. Elle suit sa scolarité au cours Hattemer-Prignet, une institution laïque. Élève modèle, elle y dispute la première place avec Jean-Jacques Chaban-Delmas, fils de Jacques Chaban-Delmas et a également dans sa classe, en 6e, Véronique Sanson[11]. À 8 ans, elle veut devenir danseuse classique et chanteuse à l'opéra, mais dès l'âge de 10 ans, sait qu'elle veut devenir journaliste[12], écoutant chaque jour Europe 1 en rentrant du collège.

Carrière

Licenciée en droit, diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris (filière Politique et Social, 1972), elle commence sa carrière de journaliste à Europe 1 en 1973 puis intègre FR3 en 1976[13].

Affichant ses convictions de gauche, elle participe au spot officiel de François Mitterrand lors de la campagne officielle de l'élection présidentielle française de 1981[14].

En , elle est engagée par TF1 pour présenter l'émission Les Visiteurs du jour en remplacement de Midi Première présentée par Danièle Gilbert dans la tranche 12 h-13 h. Faute de succès, l'émission est arrêtée au bout de six mois en [15]. Elle rebondit et le présente sur TF1 Édition spéciale[16].

Après dix-huit mois de chômage, elle refuse la proposition du Premier ministre Laurent Fabius de diriger la communication de Matignon[14].

En , sur TF1, elle arrive à la présentation du magazine politique hebdomadaire 7 sur 7, créé trois ans plus tôt. Elle devient alors une personnalité très populaire du petit écran. Elle présente tout d'abord l'émission en alternance avec Jean Lanzi du à juin 1987 puis seule à partir de . L'émission et Anne Sinclair sont récompensées de plusieurs Sept d'or. En 1985, l'émission obtient le Sept d'or du meilleur magazine d'actualité ou de débat. Anne Sinclair obtient en 1986 le Sept d'or du (de la) meilleur(e) journaliste ou reporter ; puis en 1988 et 1990, celui de meilleur animateur de débats. En parallèle, de à , elle co-présente l'émission politique mensuelle Questions à domicile, d'abord avec Pierre-Luc Séguillon (1985 à 1989) puis avec Jean-Marie Colombani (1987 à 1989). L'émission connaîtra également un franc succès.

Après la privatisation de TF1 en 1987, elle est nommée directrice adjointe de l'information de la chaîne, en plus de l'animation de ses émissions, puis directrice générale de TF1 Entreprise[14].

Le , un mois après la nomination de son époux Dominique Strauss-Kahn au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement Jospin, elle décide d'arrêter l'émission 7 sur 7. Après l'arrêt de l'émission, elle présente au premier semestre 1998 le magazine d'information 1 mois, 1 heure sur TF1[17].

Elle devient directrice générale de e-TF1, la filiale internet du groupe, puis vice-présidente. Le , elle est limogée du groupe TF1 à la suite de désaccords avec Patrick Le Lay, le PDG du groupe, et Étienne Mougeotte, le vice-président et directeur d'antenne, qui lui reprochent sa franchise de ton et ses nombreuses amitiés à gauche[18]. Elle saisit les prud'hommes et la chaîne est condamnée à lui verser des indemnités de 1,86 million d'euros[19].

Elle entre ensuite dans le groupe Netgem, puis à RTL en 2002 où elle interviewe de grands patrons[20], elle anime en 2002 un magazine culturel sur France 3 : Le Choc des Cultures qui sera arrêté en faute d'audience[21], puis collabore au magazine Paris Match et anime chaque dimanche, de 2003 à 2007, sur France Inter Libre Cours, une émission où des étudiants rencontrent des professionnels.

Elle participe, en 2008, à l'émission Le Grand Journal sur Canal+ en tant que correspondante aux États-Unis en vue de l'élection présidentielle américaine de 2008, en alternance avec Laurence Haïm.

En , elle entre au conseil d'administration du musée national Pablo Picasso[22], dont elle démissionne en 2014[23].

Jusqu'en 2019, elle est directrice éditoriale du site français d'actualité Le HuffPost, lancé le [24]. En , elle co-anime les soirées électorales spéciales élection présidentielle 2012 sur BFM TV, avec Alain Marschall, Ruth Elkrief, Olivier Mazerolle notamment[25],[26].

Elle est membre du club Le Siècle[27].

Entre 2014 et 2016, elle interviewe des personnalités qui font l'actualité, dans la matinale du week-end d'Europe 1 menée par Maxime Switek[28].

Depuis 2015, elle anime une à deux fois par an l'émission Fauteuils d'orchestre sur France 3 , consacrée à la musique classique et diffusée en première partie de soirée.

D'après une information du journaliste Nicolas Domenach qu'elle confirme, elle décline la proposition de François Hollande de devenir ministre de la Culture dans le gouvernement Manuel Valls en [29],[30].

À partir de , Anne Sinclair tient un billet hebdomadaire dans Le Journal du dimanche[31].

Elle est directrice éditoriale du HuffPost de 2012 à 2019[32], bien qu'ayant annoncé le son intention de prendre du recul et de quitter cette fonction[33],[34].

Elle participe à des conversations publiques[35].

Activités éditoriales

Elle consacre un livre, 21 rue La Boétie (2012), au parcours de son grand-père maternel, le marchand d'art Paul Rosenberg. L'immeuble qui abritait sa galerie d'art est confisqué par les Nazis pendant l'occupation et réquisitionné par l'Institut d'étude des questions juives[36]. En 2020, elle consacre un livre à la « rafle des notables »[37], troisième rafle qui se déroule sur le territoire français, et qui fournit le contingent de la première déportation française de Juifs vers le camp de concentration d'Auschwitz et au cours de laquelle son grand-père paternel, Léonce Schwartz a été arrêté[38].

Vie privée

D'une première union le avec le journaliste Ivan Levaï, Anne Sinclair est la mère de deux enfants, David et Élie.

Dans les années 1980, Anne Sinclair déclare « Je n’aurais jamais pu épouser un non-juif »[39]. Cette phrase est qualifiée « d'attitude qu’on pourrait un peu hâtivement taxer de racisme » par l'humoriste Pierre Desproges[40].

Elle rencontre Dominique Strauss-Kahn lors de l'émission Questions à domicile du et entame peu après une liaison avec l'homme politique socialiste. Divorcée, elle épouse le Dominique Strauss-Kahn, devenu ministre délégué à l'Industrie et au Commerce extérieur du gouvernement Édith Cresson, à la mairie du 16e arrondissement de Paris, au cours d'une cérémonie civile[41].

Lorsque Dominique Strauss-Kahn est impliqué en dans une affaire d'agression sexuelle portée devant la justice américaine par Nafissatou Diallo, Anne Sinclair prend la défense de son époux, en affirmant dans un communiqué publié le qu'elle : « […] ne croit pas une seule seconde aux accusations portées à l'encontre de [son] époux, Dominique Strauss-Kahn. » Sa présence auprès de son mari, de même que le rôle qu'elle a joué auprès de lui durant cette affaire furent commentés par des journalistes dans des livres, dans la presse écrite et dans d'autres médias. Anne Sinclair est désignée femme de l'année 2011 par un sondage CSA publié dans Terrafemina[42].

En , Anne Sinclair déclare être séparée de Dominique Strauss-Kahn, dont elle divorce en [43]. Depuis, elle est en couple avec l'historien Pierre Nora[44],[45].

Distinction

Publications

  • Une année particulière, Fayard, 1982 (ISBN 2213011257)
  • Deux ou trois choses que je sais d'eux, Grasset, 1997 (ISBN 2246556716)
  • Caméra subjective, Grasset, 2002 (ISBN 2246628318)
  • 21 Rue La Boétie, Grasset, 2012 (ISBN 2246737311)
  • Chronique d’une France blessée, Grasset, 2017 (ISBN 2246812232)
  • La rafle des notables, Grasset, 2020 (ISBN 2246824133)
  • Passé composé, Grasset, 2021 (ISBN 2246828171)

Filmographie

Télévision

Cinéma

Notes et références

  1. Journal officiel de la République française, .
  2. Alain Hertoghe et Marc Tronchot, Anne Sinclair. Femme de tête, dame de cœur, Calmann-Lévy, , p. 11
  3. (en) Michael J. Bazyler, Holocaust Justice : The Battle for Restitution in America's Courts
  4. (en) « Sam To Return Matisse Stolen During Wwii », The Seattle Times, 15 juin 1999
  5. Dation Madame Micheline Sinclair-Rosenberg, septembre 2008
  6. Sinclair étant son nom de combattant (sous-officier des Forces françaises libres) du général de Gaulle, choisi en 1941 lors de son arrivée à New-York et adopté comme patronyme par insertion au Journal officiel du 9 août 1949
  7. Corinne Lhaik, « Strauss-Kahn à découvert », sur web.archive.org, L'Express, (consulté le )
  8. Judith Benhamou-Huet, « Une héritière très réservée », sur Le Point, (consulté le )
  9. Télé 7 Jours n°1478, semaine du 24 au 30 septembre 1988, page 126, article de Franklin Didi
  10. Alexis Buisson, « Anne Sinclair: "Je me suis réconciliée avec New York" », sur French Morning US, (consulté le )
  11. Télé 7 Jours n°1478, semaine du 24 au 30 septembre 1988, pages 126 et 127 : "Anne Sainclair : Véro ma copine de classe", publié à l'occasion de la diffusion de l'émission « Avis de recherche »
  12. Télé 7 Jours no 1478, semaine du 24 au 30 septembre 1988, page 157 : « Dès l'âge de 10 ans, j'ai su que je serai journaliste et rien d'autre. Et j'avais déjà choisi où : Europe 1. » Interview de Franklin Didi
  13. David Buxton, Francis James, Vulgarisateurs, essayistes, animateurs, Éditions L'Harmattan, , p. 44
  14. Laurent Delahousse, « Anne Sinclair, le prix de la liberté », émission Un jour, un destin, 22 avril 2014.
  15. Anne Sinclair quitte TF1, Nouvel Obs 06-06-2001
  16. Élise Karlin, « Anne Sinclair, une femme d'influence », sur L'Express,
  17. 166 - TF1 - 28.01.1998 - 22:54:00 - 01:12:00 - 1 mois, 1 heure, sur le site inatheque.ina.fr
  18. « Comment TF 1 a viré Anne Sinclair en 2001 », sur LExpress.fr, (consulté le )
  19. Renaud Revel, « Comment TF 1 a viré Anne Sinclair en 2001 », sur L'Express,
  20. France 3 Sinclair et « Le choc des cultures » Sœur Anne voit venir, sur le site Lesoir.be du 5 septembre 2002
  21. Sinclair arrête le «Choc des cultures», sur le site 20minutes.fr du 6 mars 2006
  22. Sophie Legras, « Anne Sinclair entre au conseil d'administration du musée Picasso », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  23. Ariane Bavelier, « Musée Picasso : Anne Sinclair démissionne et Anne Baldassari s'explique », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  24. Anne Sinclair : «Je suis une femme libre , sur le site Leparisien.fr du 18 janvier 2012
  25. Anne Sinclair revient à la télévision, Le Figaro, 7 avril 2012.
  26. Anne Sinclair sur le plateau de BFMTV pour la présidentielle, Le Figaro, 8 avril 2012.
  27. « Le Siècle », sur web.archive.org, (consulté le )
  28. Anne Sinclair aux commandes d’une grande interview le samedi à la rentrée sur Europe 1
  29. Aveu d'Anne Sinclair à ce sujet dans l'émission Stupéfiant!, 6 Mars 2017
  30. « Zapping du "Point" : Hollande a-t-il proposé la Culture à Anne Sinclair ? », (consulté le ).
  31. Kevin Boucher, « Anne Sinclair devient chroniqueuse au JDD » sur PureMédias, 27 août 2017
  32. « Anne Sinclair », sur Le Huffington Post (consulté le )
  33. « Le grand direct des médias – Michèle Bernier, Anne Sinclair et Paul Ackermann », sur Europe 1 (consulté le )
  34. « Anne Sinclair : "Je ne quitte pas le Huffington Post mais je ne serai plus la directrice éditoriale" », sur web.archive.org, (consulté le )
  35. « Conversation avec Anne Sinclair », sur https://livestage.show/, (consulté le )
  36. Sophie Cachon, « Que s'est-il vraiment passé au 21 rue La Boétie, dans la mythique galerie Rosenberg ? », Télérama, 2017, màj 15 juillet 2020 (lire en ligne, consulté le ).
  37. Florent Georgesco, « Anne Sinclair : « Je n’avais pas d’archives familiales, alors je suis partie à l’enquête » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  38. [entretien] Patrick Cohen, « "La rafle des notables", ou l'histoire du grand-père d'Anne Sinclair », sur europe1.fr, (consulté le ).
  39. JEAN-FRANCOIS LAUWENS, « dsk : la triste sortie d’ivan levaï », sur web.archive.org, Le Soir, (consulté le )
  40. Sketch Les juifs, joué en particulier au théâtre Grévin en 1986.
  41. Jacques Lafitte, Stephen Taylor, Qui est qui en France, J. Lafitte, , p. 1411
  42. « Anne Sinclair, sacrée femme de l'année devant Christine Lagarde et Martine Aubry », sur le site Terrafemina.com du 19 décembre 2011.
  43. Divorce en mars 2013 sur Voici.
  44. Philippe Martinat et Marc Pellerin, « Anne Sinclair : “Je vais très bien, merci” » sur Le Parisien, 31 août 2012.
  45. Danièle Georget, « Anne Sinclair. Pierre, son nouvel amour », sur Paris Match, .
  46. Décret du 5 avril 2015 portant promotion et nomination.
  47. Anne-Claire Huet avec l'AFP, « Jacqueline Bisset jouera Anne Sinclair dans le film sur DSK » sur le site de TF1, 22 mars 2013

Annexes

Bibliographie

  • Catherine Rambert et Renaud Revel, Madame DSK, un destin brisé, Paris, First Éditions, , 278 p. (ISBN 978-2-7540-2541-6).
  • Alain Hertoghe et Marc Tronchot, Anne Sinclair : femme de tête, dame de cœur, Paris, Calmann-Lévy, .
  • Oriane Oringer, Une femme dans la tourmente, Exclusif, 2011 (ISBN 978-284-891103-8).
  • Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, Les Strauss-Kahn, Paris, Albin Michel, , 265 p.  (ISBN 978-2226220882).

Liens externes

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