Sonia Backès

Sonia Backès est une femme politique et syndicaliste française, née Sonia Dos Santos le à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), présidente de l'Assemblée de la Province Sud depuis le .

Pour les articles homonymes, voir Backes.

Sonia Backès
Fonctions
Présidente de l'Assemblée
de la Province Sud
En fonction depuis le
(2 ans, 3 mois et 21 jours)
Prédécesseur Philippe Michel
Présidente des Républicains calédoniens
En fonction depuis le
(3 ans et 9 mois)
Prédécesseur Aucun (fonction créée)
Membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
chargée du contrôle et de l'animation des secteurs de la Protection sociale, de la Solidarité, du Handicap, de l'Agriculture, de l'Élevage, de la Pêche et de la Politique de la famille

(1 an et 14 jours)
Élection
Réélection
Président Cynthia Ligeard
Philippe Germain
Gouvernement Ligeard
Germain I
Porte-parole et membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
chargée de l'Énergie, du Budget, des Finances, de la Fiscalité, de l'Économie numérique, ainsi que du suivi des questions liées à la Communication audiovisuelle, à la Commission du CSA-NC, à l'Enseignement supérieur, à la Recherche et au Transfert de l'enseignement

(3 ans et 23 jours)
Élection
Réélection

Président Harold Martin
Gouvernement Martin III, IV, V, VI
Membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
chargée de l'Enseignement et des questions relatives à l'Enseignement supérieur

(1 an, 11 mois et 19 jours)
Élection
Président Philippe Gomès
Gouvernement Gomès
Biographie
Nom de naissance Sonia Dos Santos
Date de naissance
Lieu de naissance Nouméa (Nouvelle-Calédonie)
Nationalité Française
Parti politique RPCR (1994-2004)
R-UMP (2004-2013)
MPC (2013-2015)
LR-NC (2015-2017)
LRC (depuis 2017)
Diplômée de Université française du Pacifique
Université de Pau et des pays de l'Adour
Université Joseph-Fourier
Institut polytechnique de Grenoble
Profession Informaticienne

Elle a été membre des 8e, 9e, 10e, 11e, 12e, 13e et 14e gouvernements de la Nouvelle-Calédonie issus de l'Accord de Nouméa du au . Avant son entrée au sein de l'exécutif local, elle était membre de l'Assemblée de la Province Sud et du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, élue sous l'étiquette du Rassemblement-UMP pour la première fois lors du scrutin provincial du . Elle est également la secrétaire générale par intérim du Rassemblement-UMP du au . Elle participe à la création le , aux côtés notamment de Gaël Yanno, du Mouvement populaire calédonien (MPC), dont elle devient l'un des huit porte-paroles jusqu'au congrès fondateur du , puis est nommée le 31 juillet par le nouveau président du parti, Gaël Yanno, secrétaire générale.

Elle mène la liste Union pour la Calédonie dans la France (UCF) dans le Sud pour les élections provinciales du . Elle a ensuite été présidente du groupe de l'UCF au Congrès du 23 mai au , puis du groupe Les Républicains au Congrès de la Nouvelle-Calédonie du au puis de celui Les Républicains calédoniens du au . Elle est la présidente fondatrice d'un parti également appelé Les Républicains calédoniens depuis le et mène la liste d'union L'Avenir en confiance dans le Sud pour les élections provinciales du . Celle-ci arrive en tête du scrutin, avec 20 sièges sur les 40 de l'Assemblée provinciale, et Sonia Backès se déclare candidate à la présidence de cette collectivité.

Famille, formation et carrière professionnelle

Sonia Dos Santos est la fille aînée d'une professeur d’allemand et la seconde fille d’un professeur de français. Du côté paternel, elle est la petite-fille d’émigrés portugais, protestants, ayant fui le catholicisme et le régime autoritaire de l’Estado Novo dirigé par António de Oliveira Salazar, installés à Nouméa en 1952[1].

Elle passe son baccalauréat C au lycée Lapérouse de Nouméa en 1992. Ayant commencé ses études à l'Université française du Pacifique à Nouméa puis titulaire d'une maîtrise en mathématiques de l'université de Pau et des pays de l'Adour en 1997, elle obtient un diplôme de recherche technologique (DRT) en informatique de l'Université Joseph-Fourier (Grenoble-I)[2] et est ingénieur informatique de l'Institut polytechnique de Grenoble en 2001. Elle adhère au Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR, principal parti de la droite anti-indépendantiste qui domine alors la vie politique locale) à 18 ans, en 1994.

De retour en Nouvelle-Calédonie, elle intègre la direction des Technologies et Services de l'Information (DTSI) du gouvernement, et est chargée de TD en tant que vacataire en informatique à l'université de la Nouvelle-Calédonie (UNC). Elle anime également le mouvement de jeunesse du RPCR le temps de la campagne aux élections provinciales de 2004 (les premières à être perdues par ce parti), aux côtés d'Isabelle Champmoreau et de Gil Brial et sous le patronage de Pierre Bretegnier, qui apparaît comme le mentor de cette nouvelle génération[1]. Mais elle entame bientôt une action en tant que syndicaliste.

Elle est mariée à Éric Backès, qui dirige la Direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie du [3] au puis de celle des Affaires économiques (DAE) depuis lors[4], et est mère de deux enfants[5].

Syndicaliste

Au SFA-CGC

De 2004 à 2006, Sonia Backès est secrétaire générale en Nouvelle-Calédonie du syndicat des fonctionnaires de catégorie A - Confédération générale des cadres (SFA-CGC), la plus importante composante sur le territoire de la Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC).

À ce poste, elle est une des principales organisatrices de la grève et de la manifestation menée le par l'intersyndicale CFE-CGC - Fédération des fonctionnaires - FO contre le projet de réforme du financement de la Caisse locale de retraite (CLR)[6]. Ce dernier, préparé et défendu par le membre du gouvernement de l'époque chargé de la fonction publique Alain Song (qui était d'ailleurs, avant son entrée au sein de l'exécutif néo-calédonien, le dirigeant de l'Union territoriale de la CFE-CGC), prévoyait à l'origine une hausse des cotisations pour les fonctionnaires actifs (de 7,40 à 10 %) ou encore un accroissement de 2 % par an des cotisations des retraités entre 2006 et 2008 afin de résoudre le problème de l'important endettement de la Caisse[7]. L'intersyndicale reconnaît la nécessité de résorber le gouffre financier de la CLR, mais reproche au gouvernement de ne pas négocier et d'en demander trop aux fonctionnaires qui ont déjà accepté un précédent plan de sauvetage en 2003 qui a augmenté à la fois le montant et la durée de cotisation[8]. Finalement, cette opposition aboutit au retrait du plan Song en décembre 2005[9].

À la tête de l'UTCFE-CGC

Le , Sonia Backès est élue à la présidence de l'Union territoriale de la CFE-CGC, la troisième force syndicale de Nouvelle-Calédonie après l'USOENC et l'USTKE, et la première de l'encadrement dans le secteur public. Elle remplace Marc Mancel qui, après 17 ans de syndicalisme dont deux passés à la tête de l'UTCFE, déclare avoir « envie de passer à autre chose »[10].

Pour éviter toute incompatibilité avec ses nouvelles responsabilités, Sonia Backès annonce dès sa prise de fonction qu'elle n'est alors plus une militante active « depuis plusieurs mois » du Rassemblement-UMP (nouveau nom de 2004 à 2014 du RPCR)[6]. Durant ses deux ans passés à la tête du syndicat, elle tente notamment de forcer le gouvernement local à revaloriser le statut du personnel médical de la santé publique (ce qui n'avait pas été revu depuis 13 ans pour les sages-femmes, 15 ans pour les médecins de santé publique et 24 ans pour les chirurgiens-dentistes, alors même que les salaires des libéraux et praticiens hospitaliers ont été récemment revus à la hausse)[11] selon un texte tenant compte des négociations menées depuis un an avec les partenaires sociaux[12].

L'UTCFE-CGC adopte également sous sa direction en avril 2007 un « a priori très défavorable » sur le transfert de la compétence de l'enseignement public (tel que prévu par l'accord de Nouméa) par manque, selon elle, « de garanties que ça peut bien se passer », tandis que dans le même temps « une majorité plutôt favorable, mais avec des assurances » se dégage en faveur de la correction locale du baccalauréat[13]. Le , elle quitte la présidence de l'UTCFE-CGC pour entrer en politique[14].

Carrière politique

Collaboratrice de Pierre Frogier

Après son départ du monde syndical, elle revient au Rassemblement-UMP et entre en tant que collaboratrice au cabinet du président du Congrès de l'époque, qui n'est autre que le chef du parti, le député Pierre Frogier[15]. Elle est placée sous l'autorité directe de Bernard Deladrière, directeur de cabinet et un des signataires de l'accord de Nouméa en 1998.

S'occupant tout particulièrement d'enseignement et des dossiers sociaux, elle connaît un heurt avec le président du gouvernement local Harold Martin au début de l'année 2009 au sujet du projet de loi de pays sur l'emploi local. En effet, le chef de l'exécutif l'accuse d'ingérence auprès du Conseil d'État lors de l'examen par celui-ci du texte le . Pour Harold Martin, Sonia Backès a « littéralement forcé les portes du Conseil d'État », en référence au fait qu'elle ait pu assister au conseil grâce à un ordre de mission de Pierre Frogier, et qu'elle « s'est exprimée [...] avec l'objectif affiché que l'avis soit le plus défavorable possible ». Ainsi, selon lui, elle aurait été mandatée par le Rassemblement-UMP pour retarder l'adoption de la loi (qui de toute manière, pour des raisons juridiques, est déjà repoussée à après le scrutin des provinciales du ). L'intéressée se défend en mettant en avant au contraire son engagement en faveur de ce projet législatif : « Harold Martin sait très bien que j'ai défendu le texte, y compris les mesures que le gouvernement n'a pas défendues lui-même. Il essaie de justifier le fait que le texte ne sera pas voté avant la prochaine mandature. C'est de la politique politicienne. »[16].

Campagne des provinciales de 2009

Elle s'engage activement dans la campagne du Rassemblement-UMP aux élections provinciales du . Alors qu'elle était encore à la tête de l'UTCFE-CGC, elle a participé (en tant que personnalité extérieure à l'époque) aux conventions qui ont abouti à l'élaboration du programme du parti : elle est ainsi présente à la table ronde sur les transferts de compétences lors de la convention sur l'éducation et la formation du [17]. Redevenue militante du Rassemblement, et plus particulièrement de son Mouvement des Jeunes, elle participe à la présentation du DVD de campagne de ce dernier en avril 2009[18].

Elle est présente en 12e position de la liste Rassemblement-UMP tirée par Pierre Frogier en Province Sud, elle cite comme slogan personnel : « Promouvoir de manière intelligente l’emploi local »[19]. Cette formation arrive en tête, avec 17 290 voix, 28,54 % des suffrages provinciaux exprimés et 15 sièges sur 40 à l'Assemblée de la Province Sud (dont 13 parmi les 32 élus de la province envoyés au Congrès). Sonia Backès fait donc son entrée dans ces deux institutions. Elle est toutefois momentanée, puisqu'elle figure en 6e place sur la liste d'« entente républicaine » réunissant la plupart des forces anti-indépendantistes (Rassemblement-UMP, Calédonie ensemble, Avenir ensemble et LMD) et menée par Philippe Gomès (dirigeant de Calédonie ensemble) lors de la désignation du nouveau gouvernement local le [20]. Puisque cette alliance réussit à obtenir 7 des 11 postes à pourvoir, Sonia Backès intègre ainsi l'exécutif.

Membre du gouvernement Gomès

Au sein du gouvernement (qui porte à sa tête le jour même de son élection, et à l'unanimité, Philippe Gomès), elle hérite, lors de la répartition des secteurs le 15 juin suivant, de l'animation et du contrôle de l'enseignement et des questions relatives à l'enseignement supérieur.

Le transfert de compétences

Même si elle n'a qu'une possibilité limitée d'intervenir sur la question du transfert des compétences (qui fait l'objet d'un « portefeuille » particulier directement pris en main par le président Gomès), Sonia Backès affirme sa position sur ce sujet : « Il ne faut pas que l'état profite de ces conditions du transfert pour se désengager financièrement. Nous serons vigilants sur ce point. »[21]. Après obtention de certaines garanties notamment financières de l'État, qui conserve la gestion des diplômes nationaux, la définition des programmes, adaptables localement par le Territoire ou, déjà depuis 1989, par les Provinces, et la qualification des enseignants, le vote du Congrès a adopté le transfert à l'unanimité le . La Nouvelle-Calédonie assurera à compter du , outre la possibilité d'adapter les programmes nationaux, le pilotage du système éducatif du secondaire et du privé : répartition des moyens humains et financiers mis à sa disposition, organisation des structures de concertation et d’expertise nécessaire, définition de l’offre de formation, des orientations pédagogiques, des conditions de scolarisation, de la carte scolaire, de l’orientation et l’affectation des élèves, de l’accompagnement pédagogique des maîtres du 1er degré, de la construction, de la rénovation et de l’entretien des lycées et enfin de l’organisation de la santé scolaire[22].

Elle entretient sur le sujet des relations de plus en plus difficiles avec Philippe Gomès. Alors que ce dernier lance le le « grand débat sur l’avenir de l’école calédonienne » à l'occasion du premier séminaire de la commission chargée de ce programme à Poindimié, Sonia Backès décide de boycotter cette réunion. Elle justifie son geste en accusant à nouveau le chef de l'exécutif local d'être trop autoritaire et de ne pas assez déléguer : « Philippe Gomès a décidé de mener seul ce débat. À aucun moment je n’y ai été associée. La consigne a même été donnée de ne me transmettre aucune information. Tout a été fait dans des bureaux fermés. De même, les associations de parents d’élèves ne comprennent pas de ne pas y être associées. Il n’est pas question pour moi d’apporter ma caution à ce manque de transparence et d’ouverture. Commencer par exclure, je ne suis pas sûre que ce soit la bonne solution. » Philippe Gomès se défend pour sa part en mettant en avant que ce « grand débat » fait partie du processus de transfert de la compétence du secondaire, du privé et de l'enseignement agricole, question placée dans les secteurs dont il a la charge : « Le grand débat, c’est de la responsabilité du président du gouvernement. Le transfert de compétence est dans mon portefeuille. La responsabilité de Mme Backès s’arrête au champ de compétence de la Nouvelle-Calédonie, c’est-à-dire à l’enseignement primaire public : les programmes, les contrôles pédagogiques et la formation des maîtres. Rien de plus, rien de moins. » Il ne cache pas alors ses critiques pour la membre de son gouvernement à l'Enseignement, la qualifiant d'« épiphénomène politicien »[23].

La promotion du plurilinguisme et socle commun

Peu de temps après sa prise de fonction, Sonia Backès cite comme l'une de ses priorités le développement de l'apprentissage de l'anglais dès la maternelle à partir de 2010, car « nous sommes dans un environnement anglophone »[21]. Ainsi, ce projet est expérimenté à l'école Frédéric Surleau à la rentrée 2010, premier établissement public bilingue de Nouvelle-Calédonie. Trois de ses classes disposeront désormais de la moitié de leurs enseignements en anglais[24]. À la suite d'un bilan jugé plutôt positif au bout d'un an par tous les acteurs[25], Sonia Backès décide d'étendre l'expérience à une seconde école, le nouveau groupe scolaire de Robinson au Mont-Dore qui ouvre ses portes à la rentrée 2011[26].

Concernant l'enseignement des langues kanaks, prévu par l'accord de Nouméa, Sonia Backès déclare lors d'un colloque international organisé à Nouméa sur l’école plurilingue dans les communautés du Pacifique en octobre 2010 : « La politique linguistique du gouvernement va dans le sens du plurilinguisme. Je l’ai déjà dit, il faut valoriser les langues d’origine à l’école, il faut valoriser les cultures de nos communautés à l’école, mais il faut trouver le bon moyen pour le faire car si on se trompe, on risque de créer les effets inverses de ceux attendus »[27]. Elle reconnaît de plus qu'« il faut changer de cap. Le dispositif doit être amélioré »[28].

Toutefois, dans le cadre de la révision du programme du primaire présenté définitivement par Sonia Backès le et voté le 4 novembre suivant sous la forme d'une délibération du gouvernement, elle propose d’instaurer un « socle commun de connaissances » afin de se calquer sur le secondaire (encore de compétence d'État, et qui a déjà mis en place ce « socle » en 2008 dans le cadre d'une réforme nationale) et de remédier au « décrochage » qui, d'après elle, existe entre les deux niveaux. Elle estime en effet que : « Aujourd’hui, on envoie au collège 3 500 élèves à qui l’on n’a pas appris tout ce qu’ils doivent savoir ». Cette adaptation aurait pour conséquence de changer 25 % des programmes, surtout en mathématiques et en français, et sa mise en place est échelonnée sur 2011 pour la maternelle, 2012 pour le CP et CE1 et 2013 pour le CE2, CM1 et CM2. Cette décision est vivement critiquée par l'Union des groupements de parents d’élèves (UGPE), proche des idées indépendantistes, qui reproche notamment que l'un des sept piliers du socle commun prévoit « la maîtrise de la langue française » mais « oublie la maîtrise de la langue maternelle », ou encore que : « Sonia Backès veut coller aux programmes de France. Selon nous, il ne faut pas caler le primaire sur le secondaire, qui va être transféré en 2012, mais plutôt l’inverse ! Et les programmes du secondaire ont déjà été en partie adaptés. » Sonia Backès se défend en répliquant que : « Le socle commun est national, nous n’avons pas la main sur le secondaire. On ne peut pas changer les piliers, mais simplement en rajouter ». D'ailleurs, elle propose en plus la mise en place d'un huitième pilier typiquement néo-calédonien au sein de ce socle commun, intitulé « Pilier de la communauté de destin : les cultures et l’éveil aux langues de la Nouvelle-Calédonie » avec deux heures obligatoires par semaine. De plus, son projet de révision des programmes inclut une refonte de l'enseignement des langues et de la culture kanak, en proposant un choix parmi trois possibilités aux provinces (qui assurent la mise en œuvre de ces cours) : des « écoles bilingues » (13 heures en langue kanak, 13 heures en français), un « enseignement renforcé » (6 heures en langue kanak, 20 heures en français) ou un enseignement optionnel en dehors du temps scolaire[29],[30].

La lutte contre l'échec scolaire

Dans un objectif de lutter contre l'échec scolaire, un dispositif « coup de pouce » est envisagé et expérimenté à partir de la troisième période de l'année scolaire 2010 (commençant lors de la deuxième semaine de juin) dans certains établissements des Provinces Nord et Îles Loyauté. Il s'adresse aux élèves de CP « détectés comme fragiles en lecture à la fin de la première période […] parce qu’ils n’ont pas l’occasion de partager, le soir après l’école, des expériences agréables et stimulantes de lecture ou d’écriture avec un adulte ». Il prévoit la mise en place d'un « club » réunissant cinq enfants d'une même classe pris en charge par un enseignant qui n'est pas leur maître habituel pendant une heure et demie après la classe (dont une demi-heure de « goûter, prise de contact et langage oral, enrichissement », un quart d'heure d'« aide aux devoirs » et quarante-cinq minutes de « médiation culturelle, lecture découverte, jeux de lecture, production d’écrit et lecture cadeau d’une « belle histoire » »). Un « contrat » est passé avec les parents, pour que ceux-ci assistent à au moins trois de ces séances par an[31].

Elle lance également à partir d' une réflexion portant sur les apports de la chronobiologie et les rythmes scolaires, portant notamment sur les volumes horaires ou le calendrier scolaire. Si elle parle de s'interroger notamment sur la proposition faite par certains acteurs du monde éducatif, dont l'UGPE, de déplacer les vacances scolaires de juillet à septembre comme en France métropolitaine ou pour le faire correspondre aux cycles de la culture de l'igname, elle se refuse à prendre officiellement position sur la question qui est sujette à polémique (d'autres associations de parents d'élèves ou syndicats d'enseignant restant au contraire attaché au maintien de vacances correspondant à la saison chaude de décembre à février)[32].

La valorisation des formations et moyens des enseignants

Le gouvernement, en collaboration avec les autorités compétentes (le vice-rectorat notamment) s'est fixé pour objectif de permettre aux maîtres auxiliaires (particulièrement nombreux, étant 429 sur les 1 809 enseignants du secondaire, et dont la situation semble de plus en plus précaire, avec des CDD durant parfois depuis plus de dix ans) jugés les plus anciens et les plus méritants d'intégrer la fonction publique de la Nouvelle-Calédonie[31]. Une délibération adoptée le par la commission permanente du Congrès allège, via une convention entre la Nouvelle-Calédonie et le vice-rectorat, pour certains d'entre eux (âgés de moins de 45 ans, titulaires d’une licence dans la matière enseignée, justifiant d’un avis favorable de l’inspection et d’au moins six ans d’ancienneté, ce qui correspond en 2010 à 90 candidats potentiels) les conditions de passage du concours interne du CAPES (ils sont exemptés d'écrit et n'ont à passer que les épreuves orales en métropole, mais ont des conditions d'admission particulières : ils ont cinq ans pour passer le concours tandis que leur note à l'oral doit au moins dépasser la note globale, comprenant l'écrit et l'oral, obtenue par le dernier admis au concours national interne). Dans ce cadre, le gouvernement décide de financer une formation de huit semaines de préparation aux épreuves d'admission, à raison de promotions d'une vingtaine de personnes par session sur 5 ans, tandis que les admis bénéficieront d’une année d’accompagnement à l’IUFM[33].

Sonia Backès est également chargée de préparer, d'ici 2013, une réforme de la formation des instituteurs. En effet, le système en place jusqu'alors prévoit une délivrance du diplôme sous trois conditions : réussite de la formation initiale, réussite du stage en responsabilité qui clôture la formation et obtention du DEUG. Or, ce dernier n'est délivré que jusqu'en 2012 par dérogation spéciale de l'UNC, à la suite de quoi le système LMD doit être définitivement appliqué. Elle propose alors notamment de s'inspirer de la maquette du « Diplôme d'État d'infirmier » défini en Métropole par un arrêté gouvernemental de septembre 2009 : il organise une formation professionnalisante avec un apport universitaire sur 3 ans avec un équivalent licence et se déclinant en dix compétences à développer chez les futurs maîtres définies à partir du référentiel de formation des enseignants du premier degré[31].

Enfin, le gouvernement et Sonia Backès souhaitent diversifier les outils pédagogiques fournis aux enseignants, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. Une étude a été lancée sur la possibilité d'étendre le dispositif « Microportable étudiant » (MIPE, mis en place en 2005 et qui permet aux étudiants d'acheter plus facilement des ordinateurs portables grâce à une détaxe et à des prêts à taux préférentiels) aux enseignants. Sonia Backès a également sollicité le ministère de l'Éducation nationale pour qu'il étende le dispositif national de mise à disposition des enseignants de téléchargements gratuits (de logiciels ou d'outils pédagogiques comme la gamme Microsoft Office) aux professeurs néo-calédoniens[31].

Intervention dans l'enseignement supérieur

L'enseignement supérieur en Nouvelle-Calédonie n'a pas été transféré en 2009 au Territoire et reste donc de la compétence de l'État. Mais Sonia Backès a entamé des négociations et discussions avec les différents acteurs et autorités concernées pour la mise en place éventuelle d'un statut de l'étudiant. Une mission d'étude sur la question est créée par le gouvernement local le et confiée à Élie Poigoune, enseignant du secondaire à la retraite, fondateur de l'association du Juvénat qui aide dans leur scolarité les lycéens qui sortent des collèges extérieurs au Grand Nouméa, mais aussi militant indépendantiste de la première heure (ancien fondateur d'un des premiers mouvements de lutte pour l'accès à la pleine souveraineté dans les années 1970, le « Groupe 1878 », puis du Palika et membre du FLNKS) et président de la Ligue des droits de l'Homme de Nouvelle-Calédonie (LDH-NC)[34]. Son rapport, rendu le , recense 150 propositions pour améliorer la condition et la réussite des étudiants néo-calédoniens, allant de l’orientation à l’offre de formation en passant par le transport et le logement. Il souligne tout particulièrement le problème de l'échec, avec le taux le plus élevé parmi toutes les universités françaises (les étudiants ne représentent que 15 % des jeunes du pays, contre 40 % en métropole, tandis que le taux d'échec en première année est de 70 %)[35].

Sur cette base et celle des débats engagés lors du Salon de l'Étudiant d'août 2010, Sonia Backès propose la mise en place de mesures pratiques dans le court terme. Il s'agit notamment de l'installation à partir du mois de septembre 2010 d'un comité de pilotage sur le statut de l'étudiant coprésidé par le Haut-commissaire (représentant de l'État compétent en la matière) et elle-même. De plus, la création d'une « maison de l'étudiant », GIP unissant l'État, le gouvernement, les trois provinces et « tous les acteurs jouant un rôle dans les conditions de vie des étudiants en Nouvelle-Calédonie », est envisagée. Cette solution, soutenue par le ministère de l'Outre-Mer, a été préférée à celle d'un Centre local des œuvres universitaires et scolaires (CLOUS), idée d'ailleurs rejetée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Cette « maison » aurait néanmoins vocation à remplir l’ensemble des missions dévolues aux CROUS et à constituer le « guichet unique » pour l’ensemble des œuvres universitaires. Elle est intégrée à la nouvelle résidence universitaire de Nouville devant être inaugurée en [36]. Par ailleurs, une rencontre a eu lieu avec la Mutuelle des Étudiants (LMDE) afin d’étudier les conditions dans lesquelles cette dernière pourrait ouvrir une antenne ou offrir des prestations en Nouvelle-Calédonie : la mutuelle a accueilli très favorablement cette démarche et propose de mener une étude de marché et de faisabilité[37].

Enfin, l'une de ses missions est de réfléchir à la mise en œuvre d'une reconnaissance des diplômes étrangers (une problématique de plus en plus cruciale devant le nombre croissant d'étudiants qui choisissent de suivre une formation en dehors de l'Union européenne, surtout en Australie, en Nouvelle-Zélande ou au Canada), la Nouvelle-Calédonie n'étant compétente dans ce domaine que pour les titres universitaires obtenus dans le cadre de l'accès à la fonction publique. Sonia Backès a pris contact avec le Centre international d'études pédagogiques (CIEP) afin de créer une relation privilégiée avec lui, voire en installer une antenne en Nouvelle-Calédonie[31].

Membre des gouvernements Martin III, IV, V et VI

Elle est reconduite au sein du gouvernement Martin III le , en deuxième position sur la liste commune présentée par le Rassemblement-UMP et l'Avenir ensemble-LMD et menée par Harold Martin. Cet exécutif est néanmoins démissionnaire de fait le jour même de son installation et condamné à gérer les affaires courantes jusqu'à la désignation de son successeur dans un délai de deux semaines.

Malgré l'opposition des membres Calédonie ensemble[38], les secteurs de compétence sont attribués le 11 mars suivant : Sonia Backès devient porte-parole du gouvernement et chargée de l'Énergie, du Budget, des Finances, de la Fiscalité, de l'Économie numérique, ainsi que du suivi des questions liées à la Communication audiovisuelle, à la Commission du CSA-NC (conjointement avec Anthony Lecren de l'UC), à l'Enseignement supérieur, à la Recherche et au Transfert de l'enseignement (aux côtés pour cette dernière affectation d'Yvon Faua du RDO). De plus, les secteurs étant désormais regroupés en 9 « pôles de compétences », au sein desquels plusieurs membres, tant indépendantistes qu'anti-indépendantistes, prennent les décisions en commun, Sonia Backès fait partie de ceux de l'Aménagement du territoire, de l'Administration, des Finances et des Nouvelles technologies, de l'Enseignement, de la Formation et de l'Éducation et des Transferts de compétences[39]. Elle apparaît alors, par le champ assez large de ses secteurs d'animation et par son poste de porte-parole, comme l'une des principales figures du nouvel exécutif[40].

Elle est réélue dans les gouvernements Martin IV, V et VI les 17 mars, 1er avril et , les deux premiers étant à leurs tours démissionnaires de plein droit les jours mêmes de leur installation (mais pas le troisième). Elle conserve le 22 mars puis le 6 avril et le 16 juin les mêmes attributions que précédemment, à ceci près qu'elle est désormais associée pour la Recherche à Anthony Lecren (qui la supplée également dans ses fonctions de porte-parole) et pour l'Enseignement supérieur à Yvon Faua jusqu'au 1er avril, date à laquelle ce dernier n'est pas reconduit au sein de l'exécutif local.

La réforme de la fiscalité

Alors que la question de la vie chère revient sur le devant de la scène politique alors que les gouvernements Martin se mettent en place, avec une importante marche organisée par une intersyndicale sur ce thème le à Nouméa, Sonia Backès est chargée de préparer une réforme de la fiscalité réclamée par les manifestants et comprenant surtout la création d'une Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) locale en remplacement de toutes les taxes existantes. Une délibération est adoptée par le Congrès le et présentée par Sonia Backès comme devant « contribuer à moderniser notre économie et à rendre notre société plus juste. Ce projet constitue un engagement vis-à-vis de vous, membres du Congrès puisque le gouvernement vous propose de lui fixer un cadre avec des objectifs globaux, un calendrier cohérent et un périmètre large : fiscalité directe, indirecte, fiscalité minière et métallurgique ». Cette réforme est basée sur les conclusions d'une analyse menée sur la fiscalité indirecte de la Nouvelle-Calédonie par un inspecteur général des Finances, Jean-Pierre Lieb, chef du service juridique de la fiscalité à la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) du ministère du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État. L'instauration d'une TVA provoque le scepticisme du groupe Calédonie ensemble-UDC et de l'unique élu du RPC, qui jugent cette mesure « inflationniste »[41].

L'avant-projet de loi du pays sur la création d'une « Taxe générale sur les activités » (TGA, nom donné à cette TVA locale), après plusieurs reports[42], est finalement adopté par le gouvernement le . Prévue pour entrer en vigueur au , cette taxe au taux unique de 6 % doit remplacer la taxe de solidarité sur les services (TSS), la taxe de base à l’importation (TBI), la taxe de fret aérien (TFA), la taxe de péage et la taxe hôtelière sur la nuitée (THN). Elle précise toutefois que : « Les sociétés réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions [de Francs CFP] pourront faire le choix d’un assujettissement ou non à la TGA. Les secteurs de la location immobilière, de la santé, de l’électricité, de l’eau, de la mine et de la métallurgie et de l’éducation seront hors champ de la TGA. De fait, de nombreux biens de consommation et de services ne supporteront pas la TGA, ce qui permettra de limiter tout risque inflationniste et donc de préserver le pouvoir d’achat des ménages »[43]. Le projet de loi du pays créant la TGA est adopté par le Congrès le , par 32 voix pour (celles du Rassemblement-UMP, du FLNKS-UC, du Parti travailliste, de l'Avenir ensemble et du MoDem), 13 contre (le groupe Calédonie ensemble-UDC et le RPC) et 9 abstentions (le Palika, le LMD et le LKS)[44]. Toutefois, un report sine die de la mise en place de cette TGA, initialement prévue au , est voté le par le Congrès par les voix conjointes du Rassemblement-UMP (qui a désormais posé ce que les médias locaux ont appelé un « préalable fiscal » à cette application, demandant auparavant une révision de la clé de répartition interprovinciale) et de Calédonie ensemble (qui s'est toujours opposé à cette taxe) ainsi que des autres formations anti-indépendantistes[45]. Finalement, après de nouvelles manifestations et une grève générale entre le 13 et le provoquée par l'Intersyndicale « vie chère », le protocole d'accord mettant fin au conflit - signé par ces forces syndicales, le gouvernement (dont Sonia Backès), la député Sonia Lagarde, des représentants des partis et groupes représentés au Congrès (à l'exception du Parti travailliste) et les Provinces sous l'égide du Haut-commissaire Jean-Jacques Brot - prévoit finalement l'instauration de la TGA au , ainsi qu'une finalisation de la réforme de la fiscalité directe avant le . Pourtant, le nouveau projet de loi du pays prévoyant l'instauration de cette taxe, en y intégrant de nombreuses exonérations (sur les produits de première nécessité, la vente de carburant et de gaz, la presse locale ou encore les timbres-poste), présenté par le gouvernement au Congrès le , est rejeté, ne recueillant aucune voix en sa faveur, les groupes Calédonie ensemble et FLNKS (qui avait pourtant voté pour le premier texte en 2012) votant contre car jugeant cette mesure « inflationniste », l'Engagement pour une Calédonie dans la France (réunissant Rassemblement-UMP, Avenir ensemble, LMD, Didier Leroux et Nathalie Brizard) s'abstenant en raison des nombreuses exonérations à la TGA qui, selon eux, en « dénature[nt] l’esprit »[46].

Sur le sujet de la vie chère et de la réforme fiscale, des accusations réciproques d'inaction ou de récupérations politiques sont régulièrement lancées entre le gouvernement, le Congrès - où deux commissions spéciales ont été créées pour négocier des propositions avec les syndicats d'une part et le patronat de l'autre, sous la présidence de Rock Wamytan, tandis qu'une troisième est constituée en afin « d'étudier les projets ou propositions de texte relatifs à la réforme globale de la fiscalité calédonienne » sous la direction de Caroline Machoro - et les parlementaires - surtout les députés issus à partir de 2012 de Calédonie ensemble, Sonia Lagarde et Philippe Gomès. Le , à deux jours du lancement d'une nouvelle grève générale et de manifestations par l'intersyndicale contre la vie chère, Harold Martin, Sonia Backès et Anthony Lecren annoncent une série de propositions notamment de réforme de la fiscalité directe afin d'augmenter le pouvoir d'achat des classes moyennes, notamment par la révision des tranches de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP, les plafonds supérieurs des deuxièmes, troisièmes et quatrièmes premières tranches étant élevés respectivement à 2 millions de revenus annuels au lieu de 1,8 million, à 3,4 millions au lieu de 3 millions et à 7,4 millions au lieu de 4,5 millions), la suppression de certaines niches fiscales ou une taxation des dividendes[47]. Ces projets de réforme fiscal, notamment des tranches de l'IRPP, est attaqué par la présidente de la commission spéciale pour la réforme fiscale au Congrès, Caroline Machoro, qui les estime « irresponsables » et affirmant qu'elle « ne voit pas pourquoi on redonnerait du pouvoir d’achat à ceux qui en ont déjà alors qu’on ne fait rien pour les plus défavorisés », ainsi que par Calédonie ensemble. Des attaques auxquelles Sonia Backès et Harold Martin répondent à leur tour assez vivement, la première comparant la réaction de Caroline Machoro à « une sorte d’instinct de propriété. En tant que présidente de la commission fiscalité, elle ne peut pas dégager d’orientations claires car les groupes politiques tirent à hue et à dia. La preuve, on attend depuis des conclusions qui n’arrivent toujours pas »[48]. Le gouvernement adopte en collégialité le un crédit d'impôt pour aider l'investissement dans le logement locatif, mesure préparée avec Anthony Lecren, afin de prendre le relais dans ce domaine de l'ancienne loi Girardin et de relancer le secteur du bâtiment, mais aussi un projet transmis dans la foulée pour être examiné au Congrès sur la révision de l'IRPP (diminuant la pression fiscale de 3 milliards de Francs pacifique au total), la suppression de cinq niches fiscales et la création de ce que Sonia Backès appelle une « taxe sur les dividendes »[49].

Finalisation du transfert de l'enseignement

L'une des premières mesures de Sonia Backès à l'égard du transfert de l'enseignement est de supprimer la communication sur le « grand débat sur l'avenir de l'école »[50] lancé par son prédécesseur chargé de ce dossier, Philippe Gomès. Elle estime que : « on a fait beaucoup trop de communication sur le sujet, pour faire joli. C’est bien de consulter la population, mais ça ne coûte pas 150 millions de francs ». Elle décide ainsi que le rapport final présentant au gouvernement les 60 recommandations de la commission du grand débat, rendu le , se fasse « en interne » sans médiatisation particulière, et sans son président Claude Thélot qui, selon Sonia Backès, « devait avoir une mission payée simplement pour venir présenter le rapport. Les deux vice-présidents locaux peuvent très bien le faire »[51]. Calédonie ensemble reproche à Sonia Backès et au gouvernement, dans un communiqué de presse du , d'occulter les résultats de ce grand débat au mépris des 3000 Calédoniens ayant participé aux 200 réunions organisées par la commission [52].

Les conventions officialisant les transferts sont finalement signées par le président du gouvernement Harold Martin, Sonia Backès et le Haut-commissaire Albert Dupuy le , permettant la prise en main de ces nouvelles compétences éducatives par la Nouvelle-Calédonie à partir du . Sonia Backès commente ainsi cet évènement : « ces signatures de ce sont l’aboutissement de plusieurs années de dialogue, de travail entre l’État et la Nouvelle-Calédonie, mais aussi le fruit de la concertation avec les partenaires sociaux, les associations de parents, les acteurs de l’éducation initiée en 2007. La loi organique et la loi du pays votée à l’unanimité par les élus du Congrès en nous ont permis de travailler en partageant le souci constant des intérêts de la Nouvelle-Calédonie et de sa jeunesse, avec la volonté d’améliorer notre École grâce à ces transferts. Le Comité des signataires qui a eu lieu en 2011 a montré l’accord de tous sur ces questions décisives »[53]. Calédonie ensemble critique néanmoins deux modifications apportées aux versions initiales de ces conventions préparées en par Philippe Gomès et le Haut-commissaire de l'époque, Yves Dassonville, estimant tout d'abord que, sur la négociation annuelle des moyens, « la Nouvelle-Calédonie n’est plus invitée qu’en qualité d’observateur au dialogue annuel de gestion avec le ministère », et d'autre part qu'elle « n’est plus associée à la préparation du mouvement des personnels, ni aux actes de gestion des personnels, ni à la procédure d’affectation des fonctionnaires expatriés ». Ce à quoi Sonia Backès répond que : « Ce qu’on a obtenu de l’État va au-delà de ce que lui [ Philippe Gomès ] avait obtenu. Lui s’était associé, nous, on est responsables »[54].

Concernant les rythmes et calendriers scolaires, plusieurs propositions sont avancées aux acteurs de la communauté éducative, avec un code de couleurs : orange (conservation du calendrier déjà en vigueur en Nouvelle-Calédonie), vert (grandes vacances inchangées, mais passage de séquences de sept semaines de cours séparées de deux semaines de vacances, contre un rythme jusque-là de six semaines de cours, une semaine de vacances, six semaines de cours, deux semaines de vacances, il s'agit de la proposition la plus populaire), bleu (également un schéma de sept semaines de cours suivis de deux semaines de repos, mais des grandes vacances divisées avec un mois en août et un autre en décembre) et azur (huit semaines de cours entrecoupés de deux semaines de vacances, sur toute l'année). Elle rappelle alors sa vision à ce sujet : « Ce que disent les chronobiologistes, c’est que les journées sont trop longues. Il faudrait en venir à une meilleure répartition sur l’année mais avec des journées plus courtes. On se rend compte que les moments où les enfants sont les plus attentifs sont ceux où ils ne sont pas en classe »[55]. Le décret instaurant le nouveau calendrier scolaire, choisissant le « vert », est signé le , devant être testé sur une période de deux ans à partir de la rentrée 2013. Cette dernière est de plus avancée au 14 février, soit le deuxième jeudi du mois de février, alors qu'il s'agissait jusqu'en 2012 du troisième jeudi du même mois.

Le , le transfert de l'enseignement est effectif : ce secteur est supprimé au sein du gouvernement au profit de ceux de l'Enseignement secondaire public, de l'Enseignement privé et de la Santé scolaire, confiés deux jours plus tard à Jean-Claude Briault[56].

Le suivi du dossier étudiant

Elle conserve le suivi des questions liées à l'enseignement supérieur et donc aux dossiers relatifs au développement d'un statut de l'étudiant. C'est ainsi que la mission d'expertise de la LMDE envisagée depuis la fin de l'année 2010 pour la mise en place d'une mutuelle étudiante en Nouvelle-Calédonie débute, à la demande du gouvernement local, en . Sonia Backès estime alors à ce sujet qu'« une mise en place à la rentrée 2012 n’est pas exclue »[57]. La convention avec La Mutuelle des étudiants (LMDE) est finalement signée le [58].

Ensuite, le , le gouvernement néo-calédonien, représenté par Sonia Backès, signe avec le Syndicat des commerçants la mise en place de l'opération « Offr’étudiant », qui permet aux étudiants de bénéficier de réductions (jusqu'à 30 %) dans plus de 80 enseignes[59].

Puis, le , l'exécutif local adopte un projet de délibération portant adhésion de la Nouvelle-Calédonie au GIE de « la maison de l'étudiant de la Nouvelle-Calédonie ». Il est voté par le Congrès le . Cette Maison de l'étudiant est inaugurée par Sonia Backès le [60].

Économie numérique et audiovisuel

Moins d'une semaine après sa prise en charge du secteur de l'économie numérique, elle inaugure le le premier séminaire de l'Observatoire numérique, institution créée avec le parrainage du gouvernement (et à l'instigation de son prédécesseur, Bernard Deladrière) et de l'Association calédonienne pour les technologies de l’information et de la communication (ACTIC) afin d’observer le développement numérique et d’animer le réseau des acteurs de ce secteur. Elle annonce alors que : « Notre objectif est de faire de la Nouvelle-Calédonie une cyber-référence dans le Pacifique insulaire », et de « promouvoir l’innovation tout en réduisant la fracture numérique »[61]. Le 12 avril suivant, elle participe à l'ouverture, avec Harold Martin, de la 15e assemblée générale de la Pacific Islands Télécommunications Association (PITA), organisée à Nouméa, et réitère ses propos à l'égard de la facture numérique[62]. Elle est à l'origine de l'organisation d'un séminaire sur l'école numérique à l'Université de la Nouvelle-Calédonie les 11 et [63], et inaugure le avec le 1er vice-président de l'Assemblée de la Province Sud Alain Lazare le premier établissement scolaire numérique, l'école primaire Émilie Panné de la Vallée des Colons à Nouméa[64]. Un Fonds de lutte contre la fracture numérique, alimenté par 70 millions de Francs CFP prévus au budget 2012, est créé par le gouvernement en . De plus, le gouvernement adopte le un plan stratégique pour l'économie numérique (PSEN)[65].

Concernant le passage définitif à la Télévision numérique terrestre (diffusée en Nouvelle-Calédonie à partir du ), le gouvernement local émet le un avis réservé quant au projet de décret soumis par le CSA fixant l'arrêt de diffusion des chaînes de télévision en analogique et le basculement définitif à la TNT au 27 septembre de la même année. L'exécutif local met en effet en avant que 4 % de la population locale ne sera pas assurée de recevoir la télévision en numérique à cette date et perdrait donc toute diffusion, soit, selon Sonia Backès : « Autant d’habitants que l’État n’accompagnera pas, d’où l’avis réservé du gouvernement local quant à la date fixée tant que tous les problèmes ne sont pas réglés »[66]. Ce passage a toutefois bien lieu le .

D'autre part, elle soutient la position traditionnelle de son parti à l'égard du paysage radiophonique de la Nouvelle-Calédonie, à savoir le maintien d'un statu quo politique local remontant aux accords de Matignon de 1988 entre une radio indépendantiste (Radio Djiido, proche de l'Union calédonienne), une anti-indépendantiste (Radio Rythme Bleu, dite RRB, proche du Rassemblement) et une neutre (celle publique de Nouvelle-Calédonie 1re, anciennement RFO), alors que le CSA lance le un appel à candidatures sur 59 fréquences attribuables ou renouvelables au . Le gouvernement néo-calédonien rend alors un avis favorable à cette consultation, tout en ne se montrant « pas favorable à l’autorisation d’émettre de nouveaux projets », Sonia Backès précisant que : « l’idée […] est de conserver un équilibre du paysage radiophonique. Il a été constitué en maintenant les équilibres politiques », mais citant également « des raisons budgétaires. Plus de 100 millions de subventions sont versés aux radios par le gouvernement. Si on ouvre le paysage, on serait obligés de subventionner plus », et enfin que « nous sommes dans un dispositif équilibré. Il y a 250 000 habitants. L’idée est de travailler à une ouverture raisonnée ». La position de l'exécutif local, mais aussi l'appel à candidature en lui-même du CSA (45 des 59 fréquences proposées étant déjà attribuées aux stations existantes, tandis qu'aucune des 14 autres ne concerne la zone du Grand Nouméa qui regroupe les deux-tiers de la population néo-calédonienne) provoque la colère de Calédonie ensemble, qui décide de lancer une procédure judiciaire[67].

En revanche, elle critique les deux projets de télévision locale, notamment sur leurs coûts et leurs financement. Elle note que celui de la Province Nord NCTV « ne va avoir aucun mal à trouver les fonds » mais que l'« argent vient des contribuables du Sud, à 95 % », tout en remettant en cause l'indépendance politique de la ligne éditoriale de la future chaîne car « la province Nord, on le sait très bien, est dirigée par un parti politique en particulier ». Pour la « télé du Sud », NC9, projet pourtant porté par Pierre Frogier entre autres, elle précise que : « aujourd’hui, il n’y a aucun financement de prévu, puisque dans le budget 2013 de la Nouvelle-Calédonie, il n’y a pas d’inscription budgétaire. Dans le budget de l’OPT, il n’y a pas d’inscription budgétaire. Dans le budget de la mairie de Nouméa, il n’y a pas d’inscription budgétaire ». Elle déclare que « deux télés qui vont coûter, sans doute, plus de 1,5 milliard par an, c’est énorme pour le pays, c’est disproportionné pour la Nouvelle-Calédonie »[68] et dit préférer « améliorer la qualité de ce qu'on peut voir en tant que téléspectateurs sans rajouter deux télévisions » et « améliorer la production locale pour avoir plus d'émissions locales »[69].

Promotion des énergies renouvelables

Sonia Backès est chargée de promouvoir et de mettre en place un plan de promotion des énergies renouvelables à partir de 2012. Celui-ci s'articule en trois phases, avec tout d'abord une « pérennisation de la filière » avec l’attribution d’une subvention de 100 millions de Francs CFP (838 000 ) au budget primitif 2012 pour les producteurs permettant selon le gouvernement « de revaloriser les tarifs de rachats des centrales existantes ». La deuxième phase prévoit le « développement de nouvelles centrales » en procédant « par appels à projets » (permis par une délibération cadre du relative à la réforme du système électrique, révisant également le principe du rachat de l'électricité produite par les distributeurs, Enercal et EEC), dont les premiers ont été lancés à la fin du mois de pour la production de 20MW d’énergie éolienne et 3MW d’énergie photovoltaïque, suivis par d'autres sur les filières hydroélectriques et biomasses, avec un objectif « de passer à plus de 30% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique calédonien d’ici à 2015 ». Elle soutient à ce titre en l'installation d'une Centrale solaire photovoltaïque de 2 MW à Pouembout, prenant la forme du cœur de Voh et devant entrer en service en 2014[70], ainsi qu'en celle d'une ferme éolienne de 20 MW près de la tribu d'Unia à Yaté portée par la société Aérowatt, tout en envisageant de relancer le projet envisagé par Enercal d'un nouveau barrage hydroélectrique d'une puissance de 40 GW (soit une production double de celle du barrage de Yaté)[71].

Enfin la troisième phase, commencée en 2013, concerne le « prix de rachat pour les particuliers » avec pour but de « permettre à l’usager calédonien de vendre ses excédents d’énergies sur le réseau ». Ce plan prévoît enfin « un programme [...] en matière de maîtrise [de] l’énergie »[72]. Dans ce but, le gouvernement lance au mois de un dispositif dénommé « Écocash », correspondant à une prime de 100 000 Francs CFP (838 euros) pour chaque ménage achetant un chauffe-eau solaire (considéré comme une remise de 25 % du prix total de ces produits), élargi en aux réfrigérateurs (prime à l’achat pouvant aller jusqu’à 30 000 Francs CFP ou 251,40 euros) et aux laves linges (prime à l’achat pouvant aller jusqu’à 20 000 Francs CFP ou 167,60 euros) à faible consommation énergétique[73].

Toutefois, plusieurs de ces décisions sont annulées par le tribunal administratif de Nouméa sur des recours de Calédonie ensemble : c'est le cas le pour plusieurs subventions versées par le gouvernement à des producteurs d’énergie photovoltaïque ou éolienne au motif de non-respect des règles fixées par la loi organique en matière de subventions ; le pour une modification du budget 2012 visant à rétablir ces subventions, au motif d'« absence d’intérêt général poursuivi par l’utilisation des deniers publics » ; en pour le choix du projet d'Aérowatt de ferme éolienne à Yaté au motif de manque de concurrence, cette société ayant été la seule à avoir répondu à l'appel d'offre du gouvernement[74].

Une des chefs de file des « Rénovateurs » puis du MPC

Incarnant avec notamment Gil Brial une nouvelle génération de cadre au sein du Rassemblement-UMP, elle intègre la direction du parti après l'échec de celui-ci aux élections législatives des 10 et face à Calédonie ensemble. Ainsi, un renouvellement et un rajeunissement est opéré lors d'un comité directeur réuni à Boulouparis le qui permet, tout en maintenant Pierre Frogier à la présidence, à l'ancien député Gaël Yanno, partisan d'un retour aux fondamentaux anti-indépendantistes du mouvement, de devenir vice-président et porte-parole, et à Sonia Backès d'accéder par intérim au secrétariat général avec pour mission de préparer une réforme interne.

Elle devient une des principales figures de la tendance appelée par les médias des « Yannistes », « rénovateurs » ou « pro-Yanno » qui, derrière Gaël Yanno, demandent une remise en question ouverte à un vote des militants de la ligne politique engagée par Pierre Frogier depuis 2009 et contre laquelle ils ne cachent pas leurs critiques. Dans une lettre diffusée sur internet, notamment sur le blog Calédosphère, le , elle lance un appel à une unité des anti-indépendantistes : « il est incontournable que les partis "loyalistes" se rassemblent sur l’essentiel autour d’un front commun, comme les indépendantistes savent le faire autour du FLNKS. C’est indispensable pour aborder les discussions de sortie de l’accord de Noumea (sic) sereinement face à des indépendantistes soudés et campés sur leurs positions. Mais cela doit se faire dans l’intérêt de la Calédonie, pas dans l’intérêt d’un parti politique qui n’a pour seul objectif de, je cite, "napalmiser" les autres partis ». Dans le même temps, elle critique Calédonie ensemble pour sa décision d'avoir déposé une motion de censure contre le gouvernement et pour les attaques portées durant la campagne des élections législatives contre le Rassemblement-UMP (les candidats Philippe Gomès et Sonia Lagarde ayant alors accusé le parti de Pierre Frogier de préparer une « indépendance association » avec l'UC)[75].

Le , dans un entretien accordé à la web TV Koodji, elle relaie un certain nombre de positions des partisans de Gaël Yanno. Sur les « constats » à faire des élections législatives : « le premier constat, c'est que les électeurs ont sanctionné la politique menée par le Rassemblement depuis deux ans, et le deuxième c'est que les indépendantistes ne nous ont renvoyé aucun des gestes que nous avons fait ». Et sur la « ligne politique » à « infléchir », elle demande d'une part « revoir notre lien avec les partis indépendantistes : on peut tout à fait discuter et négocier avec les indépendantistes sans pour ça faire alliance et continuer à faire des concessions systématiquement et céder à chaque fois qu'ils font une demande » ; et d'autre part, « travailler avec l'ensemble des partis loyalistes ». Enfin sur le « désaccord de fonds sur la ligne politique » avec « un Pierre Frogier, un Éric Gay, Cynthia Ligeard » et la manière de le « trancher », elle rappelle que « avec Gaël Yanno et un certain nombre d'autres élus », ces « rénovateurs » veulent « un vote à bulletin secret, pas un plébiscite à l'applaudimètre [...] de manière à ce que les militants puissent enfin s'exprimer sur ces sujets qui sont essentiels pour l'avenir du Rassemblement mais surtout pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie », pour « clarifier les choses » sur la « solution dans la France » et ne « pas continuer à s'entretuer entre loyalistes »[76].

Après une conférence de presse des représentants de cette tendance tenue le , lors de laquelle ils menacent : « si dans trois semaines, [les partisans de Pierre Frogier] continuent de nous dire "si ça ne vous plaît pas, dégagez", nous prendrons nos responsabilités »[77], Sonia Backès est suspendue par Pierre Frogier le 18 février suivant de ses fonctions de secrétaire générale par intérim du parti, au même titre que Gaël Yanno de la 1re vice-présidence et du poste de porte-parole, au motif que « votre ligne politique incarne tous les conservatismes et tous les archaïsmes en nous ramenant 25 ans en arrière, loin du projet audacieux et novateur que porte aujourd'hui le Rassemblement, pour enraciner durablement la Calédonie dans la France », pour avoir « choisi de mettre vos différends sur la place publique et de faire la promotion de votre seule analyse politique au détriment du projet porté majoritairement par le Rassemblement » et « directement porté atteinte à l'intégrité de notre parti ». Sonia Backès réagit à cette décision en déclarant : « Après nous être fait menacés, insultés, nous voilà désormais suspendus de nos fonctions au Rassemblement. Il ne fait pas bon demander de la démocratie... Pas de commission disciplinaire, pas de comité directeur, pas de vote, le fait du prince »[78].

La scission est consommée le , lorsque Gaël Yanno et ses partisans, dont Sonia Backès, font dissidence pour créer le Mouvement populaire calédonien (MPC), avec le soutien sur le plan national de Jean-François Copé. Elle est l'une des huit porte-paroles du mouvement qui en constituent la direction provisoire en l'attente de son congrès fondateur. Dans le même temps, le nouveau parti lance un appel à l'ensemble des forces opposées à l'indépendance à se regrouper dans une « Union pour la France »[79]. Après le congrès fondateur qui voit l'élection à la présidence du parti de Gaël Yanno, elle est nommée le secrétaire générale et numéro deux du MPC. Lorsque ce parti participe à la création en de l'Union pour la Calédonie dans la France (UCF), une coalition avec le Rassemblement pour la Calédonie (RPC, formée en 2006 par des fidèles de Jacques Lafleur) d'Isabelle Lafleur et le Mouvement républicain calédonien (MRC, créé en 2011 par des opposants à la proposition de Pierre Frogier sur les deux drapeaux) de Philippe Blaise, Sonia Backès fait partie, avec les présidents des trois mouvements mais aussi Gil Brial, des principaux porte-parole de cette alliance dans les médias. Ils signent « un socle commun de valeurs » en huit points, dont surtout « le maintien de manière durable, dans une large autonomie, de la Calédonie dans la République française », « le retour d’une citoyenneté calédonienne ouverte, avec une condition d’accès de dix ans glissants et l’intégration des conjoints, au terme de l’Accord de Nouméa », « le non-transfert des compétences de l’article 27 de la loi organique », « la garantie du droit de propriété de tous les habitants de la Nouvelle-Calédonie », « la révision de la clé de répartition » entre les provinces, « la mise en place de pratiques de bonne gouvernance, pour garantir l’intégrité des élus calédoniens » ou encore « la recherche d’un drapeau » et « le maintien du nom du pays »[80]

Elle est présente en quatrième position de la liste de cette UCF menée par Gaël Yanno aux élections municipales de à Nouméa. Ils arrivent en deuxième position avec 11 875 voix et 34,66 % des suffrages exprimés au premier tour, talonnant la liste de Calédonie ensemble tirée par Sonia Lagarde (536 votes et 1,62 points d'écarts) et fusionnant entre les deux tours avec la liste de l'Engagement pour une Calédonie dans la France (ECF, coalition regroupée autour du Rassemblement-UMP avec l'Avenir ensemble d'Harold Martin, le LMD de Simon Loueckhote ou Didier Leroux) de Jean-Claude Briault qui a recueilli pour sa part 5 284 votes et 15,42 % des voix. Ils sont toutefois battus au second tour, avec 16 588 bulletins et 48,38 % pour 13 sièges sur 53. Sonia Backès est alors élue conseillère municipale d'opposition de Nouméa.

Peu de temps après ce scrutin, elle est choisie le pour être la tête de liste de l'UCF dans le Sud pour les élections provinciales du 11 mai suivant. Elle est directement suivie sur cette liste par Gaël Yanno, Isabelle Lafleur et Philippe Blaise[81]. Faisant campagne pour leur « socle commun de valeurs » et le déclenchement du premier référendum d'autodétermination dès 2015 si les négociations pour une autre solution n'ont rien donné d'ici là, afin de ne pas inquiéter les milieux économiques et les investisseurs par une situation institutionnelle trop incertaine, ils arrivent troisième du scrutin, au coude à coude avec les listes du FPU de Cynthia Ligeard (qui a réuni 1 040 votes et 1,53 points de plus) et celle d'union des indépendantistes de Rock Wamytan (qui a fait 154 voix et 0,22 points de moins), en obtenant 12 517 bulletins soit 18,35 % des suffrages exprimés et 8 sièges sur 40 à l'assemblée provinciale, dont 6 également au Congrès[82]. Sonia Backès est donc réélue dans ces deux institutions. Dans les jours qui suivent, elle apparaît en retrait des négociations pour arriver à un accord de majorité, au profit de Gaël Yanno. C'est ce dernier qui signe au nom de l'UCF le « contrat de gouvernance solidaire », présenté lors d'une conférence de presse le , l'unissant à ses deux adversaires de la campagne, à savoir Calédonie ensemble et le FPU, qui totalisent 33 élus à l'assemblée de la Province Sud et 29 sur 54 au Congrès. Il comprend une répartition des postes clés dans les institutions comme en 2009, à savoir la présidence de l'assemblée provinciale à Philippe Michel de Calédonie ensemble (élu ce même jour), celle du Congrès à l'UCF et devant revenir normalement à Gaël Yanno, et celle du gouvernement pour le FPU et plus précisément pour Cynthia Ligeard. Ce « contrat » prévoit également un certain nombre de priorités politiques à mettre en œuvre en commun dont la recherche d'un équilibre budgétaire pour la Province Sud (en souhaitant notamment négocier une révision de la clé de répartition) et le financement des communes, l'organisation d'une conférence économique et sociale des « forces vives du pays », et l'engagement voulu le plus rapidement possible des discussions avec les indépendantistes et l'État sur la sortie de l'accord de Nouméa et la consultation d'autodétermination[83]. Dans ce cadre, Sonia Backès prend la président du groupe de l'UCF au Congrès, et est élue le secrétaire de la commission permanente ainsi que présidente de la commission intérieure de l'Enseignement et de la Culture de cette assemblée. Mais ces responsabilités au sein de l'assemblée néo-calédonienne ne sont que de courtes durées, puisque Sonia Backès est réélue en tant que membre du gouvernement le 4 juin suivant.

Membre des gouvernements Ligeard puis Germain

Au sein du 13e gouvernement issu de l'accord de Nouméa, présidé par Cynthia Ligeard au titre du « contrat de gouvernance solidaire », elle est l'unique représentant de l'UCF et est chargée à partir du du contrôle et de l'animation des secteurs de la Protection sociale, de la Solidarité, du Handicap, de l'Agriculture, de l'Élevage, de la Pêche et de la Politique de la famille[84]. Après la rupture du « contrat de gouvernance solidaire » et la démission collective des membres Calédonie ensemble de l'exécutif (en raison d'un différend avec le FPU sur une réforme fiscale), elle est réélue au sein du 14e gouvernement le , qui conserve exactement la même composition que le précédent. Le FPU et Calédonie ensemble se disputant la présidence, qui ne peut être attribuée, elle continue à exercer les mêmes attributions en se cantonnant aux affaires courantes. Elle retrouve finalement l'animation et le contrôle des mêmes secteurs de compétences le , à la suite de l'élection deux jours auparavant de Philippe Germain de Calédonie ensemble en tant que président. Elle démissionne du gouvernement le .

Questions agricoles

Elle est surtout chargée de gérer la réponse des autorités à une année 2014 et un début d'année 2015 marqué par de faibles précipitations et une saison chaude aux températures plus élevées que la moyenne, entraînant une importante sécheresse et une baisse du stock de fourrages. Avec l'Agence pour la prévention et l’indemnisation des calamités agricoles ou naturelles (APICAN), établissement public administratif de la Nouvelle-Calédonie dont elle préside le conseil d'administration, et l'ensemble des acteurs de l'élevage néo-calédonien, elle aide à préparer la mise en place d'un dispositif « urgence sécheresse » à partir de . Celui-ci, devant s'interrompre initialement au mais finalement prolongé jusqu'au , prévoit une importation exceptionnelle d'Australie d'un aliment de substitution riche en fibre pour le cheptel (financé à 70 % par l'APICAN, le reste par les éleveurs), l'aménagement de retenues d'eau en hauteur ou la mise en place du site internet « agriculture.nc » servant de portail d'information ainsi que de bourse d'échanges et de petites annonces destiné aux agriculteurs et éleveurs[85],[86],[87].

Par ailleurs, elle est confrontée à une polémique ouverte en par l'association écologiste « Ensemble pour la planète » (EPLP) concernant la présence éventuelle d'hormones de synthèse dans la viande bovine, provoquant une levée de boucliers des éleveurs et une série de démentis de la part du service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (SIVAP) de la direction des affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (DAVAR) du gouvernement. En , à la suite de nouvelles accusations d'EPLP, elle annonce les résultats d'une campagne de contrôle exceptionnel de la viande bovine : « Les résultats obtenus à ce jour démontrent qu'aucune hormone de synthèse n'est présente dans la viande locale », démontrant selon elle « non seulement que les éleveurs calédoniens méritent la confiance des consommateurs mais aussi que les services de contrôle de la Nouvelle-Calédonie sont compétents »[88].

Enfin, elle finalise, conjointement notamment avec le président de la commission du développement durable de l'assemblée de la Province Sud (également compétente en la matière) Nicolas Metzdorf (Calédonie ensemble) ou avec le prédécesseur de ce dernier, devenu collaborateur de Sonia Backès, Pascal Vittori (ancien de l'Avenir ensemble ayant fondé son propre parti, Tous Calédoniens), les dispositions techniques nécessaires à l'implantation en Nouvelle-Calédonie du Pari mutuel urbain (PMU) à partir du , afin de soutenir financièrement la filière équestre et hippique de l'archipel[89]. C'est également dans cette optique qu'elle termine les négociations aboutissant à la signature d'un protocole d'accord avec les services vétérinaires d'Australie pour l'exportation de chevaux reproducteurs en [90].

L'opposition à Philippe Germain

Le gouvernement Ligeard chute le du fait de la démission collective des membres issus de Calédonie ensemble et de leurs suivants de liste. Ceux-ci estiment alors que le « Contrat de gouvernance solidaire » qui liait depuis le scrutin de les trois principales formations non-indépendantistes n'a pas été respecté par le FPU, ce groupe ayant la veille voté contre trois projets de lois du pays (néanmoins adoptés grâce à des voix indépendantistes mais aussi la plupart de celles de l'UCF) visant à augmenter les recettes fiscales par la création d'une contribution additionnelle à l’impôt sur les sociétés (CAIS) et d'une contribution calédonienne de solidarité (CCS, équivalent local de la CSG) ou encore l'augmentation de l’impôt sur le revenu des valeurs immobilières (IRVM, taxant les dividendes)[91],[92]. L'exécutif ainsi démissionnaire continue néanmoins par la suite à gérer les affaires courantes, le nouveau gouvernement élu le pour lui succéder (et qui comporte exactement les mêmes membres) n'ayant pas réussi à se doter d'un président avant le , Calédonie ensemble et le Front pour l'unité se disputant le poste[93].

Face à cette division, Sonia Backès apparaît tout d'abord, en tant qu'unique membre UCF, comme étant à la charnière entre les deux formations rivales non-indépendantistes, refusant de voter pour Philippe Germain (Calédonie ensemble) ou Cynthia Ligeard (FPU) et prônant la concertation pour arriver à une candidature unique et le rejet des voix indépendantistes pour les départager[94],[95]. Cependant, après des mois d'incertitude politique, les dirigeants des quatre composantes du FLNKS déclarent dans un communiqué daté du vouloir trancher en faveur de l'un des candidats non-indépendantistes afin « sans aucune contrepartie, de prendre l'initiative de mettre en place un gouvernement opérationnel » pour, selon eux, « finaliser les transferts de compétences », « adopter une stratégie minière et industrielle commune », « engager les réformes économiques, sociales, environnementales et culturelles nécessaires au développement du pays » et « préparer le référendum de sortie prévu par l'accord de Nouméa »[96]. Par conséquent, le Haut-commissaire de la République convoque une réunion du gouvernement le . Opposée à élire un président avec des voix indépendantistes, Sonia Backès (mais aussi Bernard Deladrière du FPU et l'indépendantiste Gilbert Tyuienon de l'UC) ne se présente pas à cette séance, qui aboutit à faire de Philippe Germain le chef de l'exécutif local avec 6 voix sur 11 (à savoir les 3 de Calédonie ensemble, les 2 de l'UNI-Palika et une seule des trois de l'UC, celle de Jean-Louis d'Anglebermes qui devient vice-président). Le lendemain, elle justifie ainsi son absence : « Il était hors de question pour l’UCF de cautionner une manœuvre organisée par Philippe Gomès avec la complicité de l’État et d’une partie des indépendantistes. L’UCF condamne avec la plus grande fermeté les marchandages électoraux de Philippe Gomès. Il a bâti son succès en dénonçant la "coalition entre le Rassemblement et l’Union calédonienne" et il fait aujourd’hui ce qu’il dénonçait hier. Depuis le début de la crise, Gaël Yanno n’a eu de cesse de solliciter les autres formations loyalistes afin de s’accorder sur une plateforme minimale. Calédonie ensemble n’a jamais répondu que par des fins de non-recevoir. Calédonie ensemble ne voulait pas négocier avec nous, mais avec les indépendantistes »[97].

Par la suite, elle se rapproche du Rassemblement et retrouve un ton offensif à l'encontre de Calédonie ensemble. Dans une conférence de presse conjointe avec Cynthia Ligeard et Bernard Deladrière le , elle affirme ainsi que : « Ce gouvernement est dirigé par le Palika et Calédonie ensemble, Philippe Germain s'acharne contre ceux qui n'ont pas voté pour lui. Il est dans le passage en force systématique et dans la surdité vis-à-vis de ses partenaires loyalistes »[98]. Après la déclaration de politique générale de Philippe Germain devant le Congrès le (à laquelle elle n'assiste pas et dont elle s'était désolidarisée par le biais d'une lettre adressée au nouveau président le jour même lui interdisant de prononcer ce discours « en son nom car elle ne s’associait en rien à son projet »[99]), elle la qualifie de « discours souverainiste et nationaliste décomplexé »[100]. Elle accuse de plus Philippe Germain de préparer « un gros cadeau fiscal » à la SMSP dans une affaire de redressement fiscal touchant cette société contrôlée par la Province Nord[101]. Enfin, en , et toujours conjointement à Cynthia Ligeard et Bernard Deladrière, elle dépose un recours devant le tribunal administratif d’annuler la décision de Philippe Germain de n'attribuer qu’un seul collaborateur à chacun à ces trois membres (au motif que leur nombre important dans le précédent exécutif, dont six à l'époque pour Sonia Backès, aurait été l'objet « d'abus » et de « trafics », ou qu'ils seraient utilisés « pour faire leur propagande » contre lui et son gouvernement)[102]. Ils obtiennent gain de cause en référé le [103]. En retour, Philippe Germain (avec l'accord d'une majorité des membres du gouvernement) porte plainte contre X pour détournement de fonds publics au sujet d'un collaborateur de Sonia Backès ayant touché des indemnités de fin de fonction en 2014 avant d'être immédiatement réembauché[104].

Mais, à la suite de l'adoption en conseil des ministres à Paris d'un projet de loi organique modifiant celle de 1999 et définissant notamment les conditions d'inscription sur la liste électorale pour la consultation de sortie de l'accord de Nouméa (texte qui ne prévoit d'inscription automatique sur cette liste que les citoyens de statut civil coutumier, c'est-à-dire certains Kanaks, et les électeurs du référendum de 1998, contre l'avis du Congrès et des non-indépendantistes qui souhaitaient qu'une inscription automatique soit également offerte aux citoyens natifs et aux enfants des électeurs de 1998), elle appelle, avec l'ensemble des responsables de l'UCF et du FPU, à une manifestation (Calédonie ensemble et d'autres mouvements non-indépendantistes soutiennent l'idée tout en ne participant pas à son organisation et en apportant des nuances au message politique porté par cette marche). Cette manifestation, censée indiquer à l'État l'attachement d'une majorité de Néo-calédoniens au maintien dans la France à l'occasion de la venue dans l'archipel du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone le , prend également un ton hostile à l'égard du gouvernement national et de la majorité socialiste. Pour Sonia Backès : « Le gouvernement socialiste a commis un déni de démocratie en adoptant un projet de loi concernant l’avenir de la Calédonie, sans tenir compte de l’avis défavorable du Congrès. Ce déni porte sur le trucage du corps électoral référendaire en n’autorisant pas l’inscription automatique des natifs. Il porte aussi sur le trucage des listes provinciales en ouvrant la voie l’an prochain aux milliers de radiations demandées par le FLNKS, ce qui risque de faire basculer le prochain Congrès dans une majorité indépendantiste »[105]. Le succès de la marche (avec 8 000 personnes, selon la police) pousse Claude Bartolone, avec l'appui du gouvernement national, à annoncer la tenue d'un Comité des signataires exceptionnel pour régler la question du corps électoral[106]. Ce Comité, tenu avec un nombre restreint de participants (comparativement aux éditions précédentes) à l'Hôtel Matignon à Paris le , aboutit à un consensus par l'acceptation des conditions des non-indépendantistes pour les inscriptions automatiques sur la liste de la consultation de sortie et sur une méthode et un calendrier au sujet de la composition de la liste pour les élections provinciales. De plus, cette réunion entraîne un rapprochement des non-indépendantistes après des mois de franche opposition[107].

Présidente du groupe Les Républicains au Congrès

Dans la foulée de la création en d'une "Coordination des Républicains en Nouvelle-Calédonie", composée à parité de représentants du Rassemblement et du Mouvement populaire calédonien et voulue par Nicolas Sarkozy[108], et à l'approche du renouvellement de la présidence, du bureau et des commissions du Congrès prévu le , les membres du Rassemblement souhaitent concrétiser cette « coordination » par la création d'un groupe politique commun, tandis que Gaël Yanno s'y montre opposé (tout comme le MRC de Philippe Blaise) et décide d'annoncer tôt être candidat à sa propre succession à la présidence de cette institution[109]. C'est dans ce contexte que Sonia Backès rompt avec le président du MPC.

En effet, le , elle démissionne de son poste du gouvernement. Elle invoque alors d'abord sa situation face au nouveau président : « L'hostilité de Philippe Germain à mon égard fait que ne suis plus en capacité de mener la politique pour laquelle j'ai été élue, et ça devient contre-productif ». Elle en profite par ailleurs pour critiquer l'adoption par le gouvernement d'une modification de la taxe de soutien à la production agricole qui, selon elle, « va être génératrice d'inflation ». Mais surtout, elle justifie cette démission par la nécessité pour elle de redevenir membre du Congrès et de l'assemblée de la Province Sud, afin de s'associer aux huit élus du FPU et à Isabelle Lafleur du RPC pour constituer un groupe commun baptisé « Congrès » et dont elle prend la présidence. Qualifiant son choix d'« important, personnel et risqué », elle déclare : « En 2014, j'étais tête de liste aux élections provinciales. Pendant cette campagne, j'ai répété chaque soir qu'il fallait réunir la famille loyaliste et la droite républicaine calédonienne. Ma démarche s'inscrit dans ce sens-là. Je rappelle qu'en Métropole, "Les Républicains" regroupent plein de tendances différentes. Il doit en aller de même en Calédonie. Personne ne perd son identité dans ce nouveau groupe. C'est vrai qu'il n'y a plus de groupe UCF, mais il n'y a plus non plus de groupe Rassemblement FPU. Il y a un groupe, Les Républicains. Il réunit différentes composantes qui étaient soit affiliées, soit proches de l'UMP »[110].

Par ailleurs, elle démissionne également le même jour de son poste de secrétaire générale du MPC. Cette démarche lui vaut de vives critiques de la part de Gaël Yanno, qui l'accuse de céder à des « marchandages » ayant eu lieu entre le Rassemblement et Calédonie ensemble. Il déclare ainsi à son sujet : « Sonia Backès a accepté ce contrat avec un salaire immédiat, la présidence du groupe, et un salaire différé que l’on verra en 2017. Sonia Backès a fait cette démarche seule, contre l’avis de son parti, le MPC, en quittant l’équipe qu’elle avait conduite aux provinciales de 2014. Je déplore ce comportement. Sonia a indiscutablement des qualités, mais son ambition personnelle ne peut justifier d’abandonner les 13 000 électeurs de l’UCF. »[111].

En sa nouvelle qualité de présidente de ce nouveau groupe de dix conseillers, elle contribue à l'élection de l'un des membres de celui-ci, le secrétaire général du Rassemblement, à la présidence du Congrès le , avec le soutien des 16 élus de Calédonie ensemble (et finalement des trois derniers membres restés fidèles à l'UCF au second tour). Pour elle, cette élection est un signe de rapprochement entre l'ensemble des non-indépendantistes après des mois de rivalités politiques : « Cette élection témoigne d’une volonté de rapprocher les points de vue et d’ainsi mieux préparer les travaux sur la sortie de l’accord de Nouméa. C’est notre responsabilité d’avancer dans ce sens, dans un esprit d’apaisement »[112]. Elle continue d'incarner pourtant par la suite, aux côtés de Harold Martin, de Grégoire Bernut ou d'Isabelle Lafleur, la ligne la plus critique à l'égard de Philippe Germain, Philippe Gomès et Calédonie ensemble, quand d'autres, à commencer par Pierre Frogier ou Thierry Santa et Le Rassemblement en général, se montrent plus favorables à un rapprochement[113]. Des divergences apparaissent entre les élus Républicains, qui vont se matérialiser au cours de la campagne pour les élections législatives de 2017.

Candidate aux élections législatives de 2017

Sonia Backès s'investit tout d'abord dans la campagne locale pour la primaire française de la droite et du centre de 2016, en faisant partie du comité de soutien à Nicolas Sarkozy[114]. Celui-ci arrive en tête du premier tour en Nouvelle-Calédonie, mais est éliminé nationalement. Pour le second tour, elle appelle à voter pour François Fillon, qui l'emporte alors face à Alain Juppé tant auprès des électeurs néo-calédoniens que pour l'ensemble des sympathisants en France.

Considérée comme une candidate potentielle des Républicains dans la première circonscription (soit Nouméa, l'île des Pins et les îles Loyauté), c'est finalement Bernard Deladrière, cadre du Rassemblement et proche de Pierre Frogier, qui obtient l'investiture nationale de LR en , tandis que le principal parti de droite apporte son soutien dans la deuxième circonscription au sortant Philippe Gomès au nom de l'accord électoral passé avec l'Union des démocrates et indépendants (UDI)[115]. L'ensemble des élus non membres du Rassemblement au sein du groupe Les Républicains de Nouvelle-Calédonie critiquent ce choix, aboutissant à la présentation des candidatures rivales de Harold Martin et Pascal Vittori dans la deuxième circonscription, et de Sonia Backès dans la première.

Elle annonce officiellement sa candidature en avec le soutien de l'ensemble des personnalités ou formations membres des Républicains de Nouvelle-Calédonie et extérieures au Rassemblement (Harold Martin, Didier Leroux, Simon Loueckhote, le RPC d'Isabelle Lafleur), ainsi que par de jeunes militants qui l'ont suivie du Rassemblement au MPC puis aux Républicains de Nouvelle-Calédonie (Jean-Gabriel Favreau qui est son suppléant, son chef de cabinet Christopher Gygès)[116],[117]. Dans une circonscription très largement acquise aux non-indépendantistes, ses principaux adversaires sont Philippe Dunoyer pour Calédonie ensemble, Bernard Deladrière pour le Rassemblement et l'ancien député Gaël Yanno pour l'UCF. Familière d'un style offensif et se voulant comme la chef de file d'une opposition de droite aux gouvernements locaux et nationaux, elle critique la politique économique et questionne la vigueur de l'opposition à l'indépendance des dirigeants de Calédonie ensemble (parlant de « matraquage fiscal des entreprises et des familles »), qualifie de « laxisme » la politique de l'État en matière de lutte contre l'insécurité, ce qui mènerait selon elle à une « indépendance molle ». Elle rejette également le projet de « nouvel accord » pour éviter la consultation d'autodétermination porté par Le Rassemblement, et milite au contraire fermement pour la tenue de ce référendum qu'elle juge « indispensable ». Elle détaille également son programme dans un livre qui paraît le jour même de l'annonce de sa candidature, sous le titre Libre, ma passion calédonienne, et organise sa campagne sur la base de réunions en petits comités, qualifiées de « tupperware », et sur les réseaux sociaux. Elle propose notamment des mesures libérales sur le plan économique et sécuritaires concernant la lutte contre la délinquance. Elle détaille également sa vision du futur statut de la Nouvelle-Calédonie après le référendum, parlant d'« une collectivité faisant partie intégrante du territoire de la République française avec toute l’autonomie que nous lui connaissons aujourd’hui ». Mais dans le même temps, prenant pour modèle le statut particulier du Québec, elle déclare vouloir « laisser une porte ouverte dans notre futur projet » aux indépendantiste pour qu'ils puissent « garder l’espoir de satisfaire un jour leur revendication idéologique », en proposant d'organiser un référendum d'initiative populaire à chaque fois qu'il serait demandé par la moitié des personnes inscrites sur les listes électorales, et en envisageant une période de 25 ans sans consultation possible après chaque refus référendaire de l'accès à la pleine souveraineté[118].

Dans le même temps, pour le second tour de l'élection présidentielle le , qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen, elle n'appelle formellement à voter pour aucun des deux, en déclarant : « Parce que les Calédoniens ont prouvé leur liberté par rapport aux consignes des partis. J’ai confiance en leur discernement pour déterminer lequel des deux candidats répondra le mieux aux enjeux qui attendent la Nouvelle- Calédonie, en particulier pour ce qui concerne notre maintien au sein de la République et le retour de l’autorité de l’État[119] ». Elle est ensuite la première personnalité politique néo-calédonienne à réagir à l'élection d'Emmanuel Macron, la qualifiant de « nouvelle étape de la vie politique nationale » qui « marque la volonté de renouvellement de la classe politique, probablement la fin des clivages habituels, et l’attente d’une évolution des partis traditionnels », mais aussi au score important obtenu par la candidate du Front national dans les communes majoritairement non-indépendantistes. Pour elle : « Ce score important s’explique par la volonté affirmée des Calédoniens de rester dans la République, par l’augmentation de la délinquance et de l’insécurité, par la mollesse et le laxisme des autorités de l’État », ce qui la pousse à appeler le nouveau président de la République à « entendre le message des Calédoniens, comme les responsables politiques locaux auront la responsabilité de porter ces attentes de manière ferme, claire et courageuse à Paris ». Certains médias, comme le journal La Dépêche de Nouvelle-Calédonie, s'interroge alors sur son éventuelle volonté de « surfer sur la vague bleu Marine »[120].

Quelques semaines plus tard, au premier tour des législatives le , elle arrive en deuxième position, avec 4 821 voix et 17,27 % des suffrages, derrière Philippe Dunoyer. Ce dernier obtient le soutien pour le second tour du Rassemblement (donc de Bernard Deladrière), de Tous Calédoniens et du MPC de Gaël Yanno, qui signent par ailleurs une « Plateforme commune » avec Calédonie ensemble en vue de gérer ensemble les institutions et de négocier en force avec les indépendantistes après le scrutin. Sonia Backès est finalement battue, avec 12 256 votes et 40,85 % des voix.

Présidente des Républicains calédoniens et L'Avenir en confiance

Sonia Backès fédère ensuite l'ensemble des non-indépendantistes hostiles à cette « Plateforme commune », la qualifiant d'alliance de circonstance pour des partages de postes plutôt que sur un véritable programme et proposant en échange une « union sacrée » qui serait plus équilibrée[121]. S'ajoutent alors aux personnalités qui l'avaient soutenue aux législatives et issues des Républicains de Nouvelle-Calédonie (Isabelle Lafleur et son RPC, Grégoire Bernut qui quitte alors le Rassemblement, Harold Martin, Didier Leroux ou encore Simon Loueckhote) le MRC de Philippe Blaise qui quitte alors l'UCF ainsi qu'une élue historique du Rassemblement, Nicole Andréa-Song. Ils forment le un nouveau groupe de six membres au Congrès baptisé « Les Républicains calédoniens », Sonia Backès en prenant la présidence. Elle le transforme en parti politique du même nom lors du congrès fondateur tenu le à l'hôtel Nouvata à Nouméa.

Par la suite, elle veut s'imposer comme la véritable chef des anti-indépendantistes et du camp du « non » à l'indépendance pour la consultation sur l'accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté, dont la date est finalement fixée au , face aux indépendantistes mais aussi à Calédonie ensemble qu'elle désigne désormais comme étant des « nationalistes » (en référence à l'expression généralement employée par les cadres de ce parti de « petite nation dans la grande » pour désigner la future Nouvelle-Calédonie, ou alors à leur projet de rédiger avant le référendum par le biais de négociations transpartisanes une Charte des valeurs communes à l'ensemble des Néo-calédoniens)[122].

En , elle prend la tête d'une liste commune dans le Sud pour les élections provinciales du . Unissant Les Républicains calédoniens au Rassemblement désormais dirigé par Thierry Santa, au MPC alors conduit par Gil Brial et à Tous Calédoniens de Pascal Vittori, elle prend le nom de L'Avenir en confiance[123]. Elle arrive assez nettement en tête du scrutin, avec 40,59 % des suffrages exprimés dans la province et 20 élus sur les 40, soit le meilleur score réalisé par une liste depuis les élections de 1999. L'Avenir en confiance devient également la première force du Congrès, avec 18 élus sur 54. Sonia Backès apparaît alors comme la nouvelle figure principale de l'échiquier politique néo-calédonien.

Présidente de l'Assemblée de la Province Sud

Elle se déclare candidate, dès le lendemain de sa victoire, à la présidence de l'Assemblée de la Province Sud et affirme vouloir « tendre la main » aux deux autres partis « qui ont appelé à voter "non" au référendum » ayant obtenu des élus, Calédonie ensemble et L'Éveil océanien, afin d'assurer une majorité au Congrès[124]. Le , devant affronter au premier tour Rock Wamytan du FLNKS et Milakulo Tukumuli de L'Éveil océanien, elle obtient les 20 voix de son groupe, avant d'être élue au second tour avec 23 suffrages, Milakulo Tukumuli s'étant désisté en sa faveur[125]. Elle est la deuxième femme à accéder à une telle fonction, après Cynthia Ligeard, et la quatrième plus jeune personne élue à la présidence d'une assemblée provinciale depuis la création de ces institutions en 1989, après Robert Xowie, Richard Kaloï et Léopold Jorédié.

Régulation des populations de requins

Peu de temps après son entrée en fonction, elle connaît une assez importante médiatisation pour sa décision, prise conjointement avec la maire de Nouméa Sonia Lagarde, de mettre en place un plan anti-requin à la suite de deux attaques dans les eaux néo-calédoniennes (dont une mortelle dans le nord de l'archipel et une autre sur un garçon de 10 ans dans un port de plaisance du chef-lieu). Ce plan est critiqué par des associations ou personnalités écologistes car il prévoit la capture puis l'abattage d'une vingtaine de requins-bouledogues présents dans le lagon, une espèce classée comme étant quasi-menacée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et protégée par le Code de l'environnement de la Province Sud, mais jugée par les autorités provinciales et municipales comme étant de plus en plus en surpopulation et sédentarisée près du littoral du Grand Nouméa par une forme de commensalisme. La pose de filets anti-requins est également envisagée, mais ne fait pas non plus l'unanimité en raison de leurs impacts possibles sur les écosystèmes marins[126]. Enfin, la Province lance en un « symposium sur le risque requins » lors duquel institutions et associations arrivent à s'accorder sur une vingtaine de mesures à adopter (dont surtout l'amélioration de l'étude des spécimens présents et des technologies de protection, le renforcement de la réglementation et des sanctions contre les comportements attirant ou sédentarisant les requins tels que le rejet en mer des déchets par les pêcheurs, l'amplification des politiques d'amélioration de la qualité des eaux côtières, l'accompagnement de la filière pêche pour une meilleure gestion de leur production et de leurs déchets ou encore le renforcement de la communication visant à sensibiliser le grand public sur ce sujet)[127].

Politique de sécurité

Sonia Backès ayant fait en grande partie campagne aux provinciales sur les thématiques de sécurité, elle fait ses premières annonces en la matière en . L'exécutif provincial annonce tout d'abord une simplification et une extension du dispositif d’aide à la sécurisation des commerces créé par son prédécesseur en 2018. Il décide également la modernisation des procédures de sécurité et de sûreté dans les établissements scolaires, avec l'engagement d'une personne chargée de cette question à la Province Sud, la rehausse des clôtures, une enveloppe de 120 millions de Francs CFP, soit environ 1 million d'euros, engagée au budget supplémentaire pour mettre en place un gardiennage dans 11 collèges ou encore le déploiement de la vidéosurveillance. Pour la « sécurité de proximité » et la lutte contre la délinquance, Sonia Backès annonce enfin la création de 13 postes d’auxiliaires de proximité pour être mis à disposition des communes du Grand Nouméa, en plus des 61 déjà présents, d'une aide à l’investissement des communes en matière de vidéosurveillance ou d'une plus grande capacité d'accueil au sein de la Province Sud de jeunes dans le cadre de travaux d'intérêt général[128].

Mais elle souhaite incarner un durcissement de la politique en matière de prévention et de répression de la délinquance juvénile, aux côtés du procureur de la République Yves Dupas. Tous deux présentent leur plan en . Il comprend un renforcement des mesures de responsabilisation des familles (établissement automatique d'une main courante par les forces de l'ordre en cas de contrôle d'un mineur non accompagné sur la voie publique entre 22 h et h, afin de lancer une enquête diligentée par le parquet, en lien avec les services sociaux, pour établir d'éventuels manquements des obligations parentales, ce qui pourrait entraîner poursuites pénales et la suspension du versement par la Province Sud de l'allocation de rentrée scolaire). Mais c'est surtout dans le domaine du contrôle de la vente d'alcool que les deux personnalités veulent agir. La politique de restriction de vente d'alcool à certaines heures ou certains jours, en place depuis 2007 mais jugée inefficace et génératrice d'un « marché noir », est levée au en Province Sud. À la place, Sonia Backès réalise sa promesse électorale de création de « bottle shops » sur le modèle anglo-saxon, à savoir l'obligation pour les établissements souhaitant commercialiser des boissons alcoolisés d'aménager des espaces dédiés et d'employer un personnel spécifiquement formé à cette vente, selon les mêmes horaires d'ouverture dans toutes les communes de la Province (de 7 h 30 à 21 h). Un délai d'un an est laissé à ces commerces pour s'organiser, avec une possibilité d'accompagnement financier de la Province jusqu'à un million de Francs CFP (8 380 euros), tandis que l'amende encourrue par les revendeurs qui ne respecteraient pas la réglementation est augmentée à 5 millions de Francs CFP (41 900 )[129].

Enfin, Sonia Backès annonce en vouloir transformer l'ancien foyer de Néméara à Bourail, fermé en , en centre d'accueil pour mineurs délinquants d'ici à 2022[130].

Proposition de changement d'heure

En , elle fait la proposition de changer l'heure appliquée en Nouvelle-Calédonie, la faisant ainsi passer du fuseau horaire UTC+11:00 à celui UTC+12:00. Elle met en avant le retardement de la tombée de la nuit qui, selon elle, aurait des effets bénéfiques sur la sécurité (sur les routes en augmentant la durée de conduite de jour ou sur la diminution de la délinquance), sur l'économie et la vie sociale (« en favorisant les occupations en extérieur, notamment le sport, les loisirs ou les activités culturelles » ainsi que la « vie commerciale ») et sur l'environnement (en diminuant la consommation d'énergie). Elle fait voter à l'unanimité par l'Assemblée provinciale un vœu allant dans ce sens auprès du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, compétent en la matière, et lance une consultation citoyenne sur le site de la collectivité[131].

Les commissions du développement économique et des mines du Conseil économique, social et environnemental (CESE) adoptent des avis favorables à cette proposition, mais avec certaines préconisations, le [132]. Cette idée est donc reprise par la suite par le gouvernement Santa qui adopte un projet de délibération le prévoyant un changement horaire à partir du 1er décembre suivant en cas d'adoption par le Congrès[133]. Cependant, l'ensemble du CESE donne finalement un avis défavorable lors de son vote le sur ce projet de délibération[134].

Gestion de la pandémie de Covid-19

Dès l'annonce faite le par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et le Haut-commissariat de la République de la mise en place dans tout l'archipel d'un confinement strict à partir de minuit dans la nuit du 23 au 24 mars pour éviter une propagation de l'épidémie de Covid-19, Sonia Backès invite, par un appel lancé sur les réseaux sociaux le soir même, la population de la Province Sud à s'autoconfiner sans attendre. Elle leur demande ainsi « solennellement […] de se confiner chez eux, dès que possible, dès ce soir pour ceux qui le peuvent. N’attendez pas qu’on vous y oblige ». Elle annonce dans le même temps un plan d'aide provincial de 500 millions de Francs CFP (4,19 millions d'euros) aux petites et moyennes entreprises pour faire face aux conséquences économiques de ce confinement, avec priorité donnée au paiement des salaires[135].

Elle met également en place une aide exceptionnelle et forfaitaire pouvant aller jusqu'à 50 000 F CFP (419 ) pour les « ressortissants bloqués et en situation de grande précarité dans les aéroports à l'étranger », en attendant leur rapatriement (ce qui bénéficiera finalement à 460 personnes pour un coût total de 16 millions de Francs CFP soit environ 135 000 ). Enfin, elle commande en urgence un million de masques chirurgicaux et 50 000 masques FFP2 pour les « personnes les plus exposées au virus » (pour 120 millions de Francs CFP ou environ 1 million d'euros) ainsi que de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine présentés comme « deux médicaments qui pourraient s'avérer très utiles en cas d'épidémie grave »[136]. En totalité, l'ensemble de ces mesures provinciales finissent par s'approcher à la fin du mois d' à un milliard de Francs Pacifique (8,38 millions d'euros)[137].

Le , elle annonce être placée en isolement à son domicile, comme le président du gouvernement Thierry Santa ou son homologue de la Province des îles Loyauté Jacques Lalié (pour leur part confinés dans un hôtel), en tant que « cas contact », un de ses anciens collaborateurs ayant été testé positif au Covid-19. Après avoir été testée négative à deux reprises, elle sort finalement de ce confinement à domicile dès le [138].

Après plusieurs semaines sans nouveaux cas détectés, un déconfinement est décidé le pour commencer le 20 avril. Chaque province est notamment chargée d'organiser le retour des élèves et enseignants dans les établissements scolaires. Pour la Province Sud, il est décidé une pré-rentrée de ces derniers dès le 20 avril puis des élèves à partir du 23 avril, selon un système de demi-classe pendant deux semaines[139].

Le , elle fait partie des personnalités qui reçoivent une première dose du tozinaméran (dit vaccin anti-Covid-19 Pfizer-BioNTech), aux côtés des membres du gouvernement, du président du Congrès Rock Wamytan, de celui du Sénat coutumier Justin Gaïa et de celui du CESE-NC Daniel Cornaille. Le but est alors de « montrer l'exemple » et de lancer symboliquement la campagne de vaccination en Nouvelle-Calédonie[140].

Question de la reprise de l'usine du Sud

À partir de la deuxième moitié de l'année 2020 et au début de 2021, elle s'implique directement dans le conflit entre pro et anti-indépendantistes concernant la mise en vente par Vale de l'usine du Sud. Les premiers prônent un socialisme et nationalisme industriel, assurant au territoire « la maîtrise de la ressource et le contrôle des outils de production », qui prendrait la forme d'une reprise par la Société financière et de développement de la Province Nord (Sofinor, déjà propriétaire de la SMSP et donc de l'usine du Nord) et le coréen Koréa Zinc jusqu'à ce que ceux-ci se retirent le [141]. Les seconds, menés par Sonia Backès, défendent une ligne libérale soutenant un partenariat entre des acteurs publics (surtout la Société de participation minière du Sud calédonien SPMSC qui réunit les trois provinces, à majorité pour le Sud) et privés, d'abord avec l'australien New Century Resources qui finalement se retire le [142],[143], puis un consortium unissant le suisse Trafigura à des investisseurs locaux[144],[145],[146],[147]. Ce conflit, dans un contexte de tensions ravivées par le résultat du référendum du 4 octobre 2020, donne lieu à des manifestations parfois violentes.

En effet, le collectif « Usine du Sud = usine pays » (USUP) et l'Instance coutumière autochtone de négociation (ICAN, qui regroupe les autorités coutumières) de Raphaël Mapou, soutenus par les partis indépendantistes (FLNKS, DUS ainsi que le Mouvement nationaliste pour la souveraineté de Kanaky MNSK qui regroupe le Parti travailliste et le Mouvement nationaliste, indépendantiste et souverainiste MNIS), réclamant une reprise « pays » de cette importante structure industrielle, organisent des blocages de route notamment au niveau de Saint-Louis ou des dégradations sur le site de l'usine. Les conséquences sont tant économiques que politiques : l'usine est mise à l’arrêt le , le gouvernement chute le par la démission collective de ses membres indépendantistes et le nouvel exécutif élu le 17 février suivant est le premier depuis l'accord de Nouméa à avoir une majorité de partisans de l'accès à la souveraineté. Sonia Backès en appelle régulièrement à l'État pour maintenir l'ordre, défend la fermeté contre les auteurs des violences, et qualifie la chute du gouvernement de « coup d'État »[148]. Mais elle propose également un compromis le , qui consisterait à augmenter l'actionnariat néo-calédonien pour le rendre majoritaire à 51 % (via la SMSP, la société d'investissement de la Province Sud PromoSud et la participation des salariés) et à faire descendre celui de Trafigura en-dessous des 20 %[149].

Elle signe finalement le un accord politique avec le président du Congrès Rock Wamytan (qui a servi de « facilitateur » dans les négociations), les représentants de l'USUP et de l'ICAN ainsi que du FLNKS et des Loyalistes. Le projet de reprise par une alliance publique-privée avec Trafigura, baptisée Prony Resources, est conservée, mais avec 51 % de participation privée néo-calédonienne non diluable (30 % pour la Compagnie financière de Prony qui réunit les investisseurs néo-calédoniens et 21 % pour les employés et la population locale), 30 % pour la SPMSC (et donc les provinces, qui ne devaient posséder que 10 % voire au maximum 20 % avec PromoSud dans la première proposition de ce consortium) contre moins de 20 % pour le groupe suisse (19 % au lieu des 25 % initialement prévus). Bien que non actionnaire, le géant américain de la construction de voitures électriques Tesla intègre le projet pour servir « de conseiller technique dans le développement et l’amélioration du procédé industriel, dans le cadre d’un accord d’approvisionnement à long terme de sa chaîne de production », assurant un débouché durable au « nickel éthique » que devra produire l'usine. Plus encore, les titres miniers du gisement de Goro auquel est adossée l’usine seront détenus par la collectivité de la Province Sud (via PromoSud) et donneront droit à une redevance. Sonia Backès présente alors cet accord comme étant « un nouveau modèle » reposant sur « la maîtrise, la valorisation de la richesse et la préservation de l’environnement »[150],[151].

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