Nicolas Metzdorf

Nicolas Metzdorf, né le à Poya, est un homme politique français de Nouvelle-Calédonie, président fondateur du parti Générations NC en 2019 et maire de La Foa depuis 2020.

Pour les articles homonymes, voir Metzdorf.

Nicolas Metzdorf
Fonctions
Maire de La Foa
En fonction depuis le
(1 an, 2 mois et 6 jours)
Élection 28 juin 2020
Prédécesseur Corine Voisin
Président de Générations NC
En fonction depuis le
(2 ans, 2 mois et 6 jours)
Prédécesseur Aucun (poste créé)
Porte-parole et membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
chargé d'animer et de contrôler les secteurs du Budget, de l'Énergie, de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche et de la Communication audiovisuelle,
également chargé de la Politique de l'eau, du suivi des Questions monétaires et de Crédit et des Relations avec le Congrès

1 an, 6 mois et 29 jours
Élection
Président Philippe Germain
Gouvernement Germain II
Président de la commission des finances et du budget du Congrès de la Nouvelle-Calédonie

1 an, 5 mois et 1 jour
Prédécesseur Philippe Michel
Successeur Philippe Dunoyer
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Poya (Nouvelle-Calédonie)
Nationalité française
Parti politique CE (2010-2019)
LREM (depuis 2017)
Générations NC (depuis 2019)
Diplômé de Université de Strasbourg
Université Paris-Diderot
AgroParisTech
Profession Ingénieur agronome

Militant anti-indépendantiste, son engagement s'est essentiellement porté vers la défense d'un drapeau commun pour représenter la collectivité néo-calédonienne tel que prévu dans l'accord de Nouméa, et vers des actions concernant la politique agricole, le monde rural, la jeunesse et les questions budgétaires.

Origines, formation et carrière professionnelle

Troisième et dernier enfant de Claude Metzdorf, éleveur bovin à Moindah (aussi appelé « Poya Sud », car seule zone de cette commune à se trouver en province Sud) et de Yasmina Kurtovitch, ancienne institutrice puis directrice d'école à partir de 1973 ainsi que correspondante pour le quotidien Les Nouvelles calédoniennes devenue maire de Poya sous les couleurs de Calédonie ensemble en 2014[1], Nicolas Metzdorf descend de plusieurs familles de souche européenne installées en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs générations, dites « Caldoches ».

Ainsi, du côté paternel, il descend à la cinquième génération de l’ingénieur des mines belge flamand Charles Ier Metzdorf (1843-1884) et de la wallonne Sophie Mazine ou Masyn (1847-1904), arrivés en Nouvelle-Calédonie en 1879. C'est leur fils aîné, Charles II Metzdorf (1868-1946) qui, après avoir lui aussi été prospecteur minier, va être le premier de la famille à s'installer comme colon éleveur et va fonder la propriété familiale à Moindah à la fin du XIXe siècle. Elle est reprise ensuite par son fils aîné Charles III Metzdorf (1893-1981) et son épouse Annie « Granny » Tuck (1906-2000), d'origine anglaise, puis par son petit-fils Marcel Metzdorf (né en 1933) et finalement son arrière-petit-fils Claude Metzdorf (né en 1951), le père de Nicolas[2].

Du côté maternel, il est le plus jeune des petits-enfants de Slobodan Kurtovitch, un immigré yougoslave (bosniaque) de Sarajevo ayant quitté son pays d'origine en 1945, et de Bernadette Hagen, issue d'une famille calédonienne aux origines européennes dont l'installation dans l'archipel remonte au XIXe siècle[3],[4]. Ainsi, par sa grand-mère maternelle, Nicolas Metzdorf est l'arrière-petit-fils du commerçant, armateur, planteur et homme d'affaires de Nouméa John-Charles-Nicolas dit « Tiby » Hagen (1880-1947), par ailleurs président de la Société des études mélanésiennes, et issu d'une famille bavaroise de Ratisbonne venue d'abord en Australie dans le cadre de la ruée vers l'or de 1851 puis ayant fait fortune dans les années 1870 dans le commerce aux Nouvelles-Hébrides et en Nouvelle-Calédonie, et de son épouse Marthe (Marie Marcelle) Guiraud de Levizac (1886-1965)[5]. Par cette dernière, Nicolas Metzdorf est de plus l'arrière-arrière-petit-fils de Paul (Alexandre) Guiraud de Levizac (1849-1939), magistrat, avocat et conseiller honoraire à la cour d'appel de Nouméa d'origine languedocienne, natif de Saint-Pons-de-Thomières (Hérault) arrivé en 1880 dans l'archipel et qui fut également maire de Nouméa de 1898 à 1899 ; et l'arrière-arrière-arrière-petit-fils de Jean Taragnat (1816-1878), un Auvergnat d'Yssac-la-Tourette arrivé une première fois dans l'archipel en 1843 en tant que frère mariste membre de la mission de Guillaume Douarre, retourné ensuite à l'état laïc et devenu pionnier d'abord en Australie puis définitivement installé à Nouméa en 1858 avec sa famille[3],[6]. Enfin, et toujours du côté maternel, Nicolas Metzdorf est le neveu de Nicolas Kurtovitch, l'écrivain néo-calédonien le plus prolifique et étudié de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, et de l'historien Ismet Kurtovitch.

Plusieurs membres de sa famille se sont également fait connaître par leur engagement politique. Son père Claude Metzdorf a ainsi été le dirigeant de la section de Poya du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR), le parti historique de l'opposition à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, durant la période dite des Événements qui a vu s'opposer violemment partisans et opposants de l'accession de cet archipel à la pleine souveraineté, tandis que sa mère Yasmina Metzdorf, militante de Calédonie ensemble puis de Générations NC, a été maire de Poya pendant un mandat de six ans, élue en 2014 à la tête d'une liste d'union des non-indépendantistes. Son oncle Nicolas Kurtovitch a été pour sa part militant et conseiller du Rassemblement (nouveau nom du RPCR) de 2011 à 2015, et son autre oncle, Ismet Kurtovitch, est engagé dans le camp indépendantiste et de gauche depuis les années 1970, fondateur dans les années 1980 des « Éditions populaires » (Edipop) liées au Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et collaborateur de 2009 à 2019 de Déwé Gorodey, membre du Parti de libération kanak (Palika) au sein du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, chargée de la Culture, de la Condition féminine et de la Citoyenneté. Enfin, sa sœur aînée, Cynthia Jan, est la secrétaire générale de Générations NC depuis 2019 ainsi que conseillère municipale de Dumbéa depuis 2020, après avoir été la cheffe de cabinet du président Calédonie ensemble du gouvernement local, Philippe Germain, de 2015 à 2019[7].

Après une enfance et une grande partie de sa scolarité passées dans son village natal et sur la propriété parentale, Nicolas Metzdorf est scolarisé au lycée privé catholique Blaise-Pascal à Nouméa, où il passe son baccalauréat économique et social (bac ES) en 2005. Il obtient ensuite en 2007 un Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) au lycée agricole de Pouembout, puis part continuer ses études en France métropolitaine. Il est diplômé d'une licence d'agronomie à l'université de Strasbourg puis d'un master recherche en agro-géographie auprès de l'université Paris 7 - Paris-Diderot et de l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement (AgroParisTech) en 2012[8]. De retour alors en Nouvelle-Calédonie en tant qu'ingénieur agronome, il est recruté comme adjoint du chef de service de l'agriculture à la direction du développement économique et de l'environnement de la province Nord et le reste jusqu'à son élection en 2014.

Carrière politique

Un engagement pour un drapeau commun et à Calédonie ensemble

Dès 2010, alors qu'il est encore étudiant en France métropolitaine, Nicolas Metzdorf est l'un des membres fondateurs du Collectif pour un drapeau commun, d'abord sous la forme d'un groupe sur le réseau social Facebook puis d'une association pour promouvoir la recherche commune d’un drapeau jugé rassembleur et conforme à l'accord de Nouméa[9] en tant que signe identitaire pour la Nouvelle-Calédonie, par opposition à la proposition du président du Rassemblement et de l'assemblée de la province Sud de l'époque, le député Pierre Frogier, de faire flotter côte à côte sur les établissements publics le drapeau tricolore français et le drapeau indépendantiste. C'est par le biais de ce mouvement et de sa proposition de graphie issue d'un concours organisé sur internet[10] qu'il se fait connaître, devenant l'un des principaux porte-paroles auprès des médias de ce collectif aux côtés de Philippe Blaise ou de Julie Régent[11].

Dans le même temps, il s'engage dans les « Jeunes Ensemble », le mouvement de jeunesse de Calédonie ensemble, l'un des principaux mouvements non-indépendantistes en Nouvelle-Calédonie depuis sa création en 2008 et dirigé par le député UDI Philippe Gomès. Il en devient l'un des responsables.

Élu provincial et du Congrès

Il est candidat en 9e position sur la liste « L'Avenir en partage. Ensemble, vers un avenir éclairé et apaisé » formée par Calédonie ensemble et menée par Philippe Gomès dans le Sud aux élections provinciales du , qui arrive assez largement en tête de ce scrutin avec 36,44 % des suffrages exprimés, 16 des 40 sièges à pourvoir à l'assemblée provinciale et 13 des 32 élus également au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Nicolas Metzdorf fait donc son entrée dans ces deux institutions, dont il est le benjamin, et devient l'une des figures de la nouvelle majorité locale, spécialiste tout particulièrement des questions agricoles.

Le spécialiste des questions agricoles

Dès la mise en place de la nouvelle assemblée de la province Sud en , il prend la présidence de sa commission du développement rural[12]. De plus, en , il prend la présidence des conseils d'administration de l'Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles en Nouvelle-Calédonie (APICAN) et de l'Établissement de régulation des prix agricoles (ERPA)[13].

Il est ainsi le principal artisan de la politique publique agricole provinciale (PPAP), véritable plan lancé dès 2014 avec l'objectif d'atteindre 30 % d'autonomie alimentaire d'ici 2025 et de renforcer le statut de « grenier de la Nouvelle-Calédonie » du Sud, en s'articulant autour des quatre filières prioritaires des céréales, des fruits et légumes, avicoles et bovines[14].

Avec le membre du gouvernement chargé de ces questions jusqu'en 2015, et son prédécesseur à la tête de l'APICAN, Sonia Backès, il contribue à la mise en place et à la pérennisation d'un dispositif « urgence sécheresse » à partir de . Celui-ci, devant s'interrompre initialement au mais finalement prolongé jusqu'au , prévoit une importation exceptionnelle d'Australie d'un aliment de substitution riche en fibre pour le cheptel (financé à 70 % par l'APICAN, le reste par les éleveurs), l'aménagement de retenues d'eau en hauteur ou la mise en place du site internet « agriculture.nc » servant de portail d'information ainsi que de bourse d'échanges et de petites annonces destiné aux agriculteurs et éleveurs[15],[16],[17].

Toujours avec Sonia Backès ou Pascal Vittori, il finalise les dispositions techniques nécessaires à l'implantation en Nouvelle-Calédonie du Pari mutuel urbain (PMU) à partir du , afin de soutenir financièrement la filière équestre et hippique de l'archipel[18].

Mais il s'engage tout particulièrement dans la création d'un Code rural et pastoral néo-calédonien et dans la mise en place dans l'archipel de baux ruraux, une disposition du droit français qui jusque-là n'existait pas en Nouvelle-Calédonie et devant aider à l'installation de jeunes exploitants tout en assurant des revenus aux retraités du secteur de l'agriculture ou de l'élevage. Il est ainsi le rapporteur de ce texte de loi, qui prend ensuite son nom, présenté devant le Congrès le [19],[20]. Puis, en , il lance les premières études pour la mise en application de cette mesure au niveau de la province Sud[21].

Il est également le rapporteur de deux textes adoptés par le Congrès à l'unanimité le , l'un donnant une reconnaissance légale et officielle au système d'attribution de signes attestant la qualité et l’origine des productions agricoles, agroalimentaires et issues de la mer, et l'autre rendant plus stricte la réglementation sur l'utilisation de produits phytopharmaceutiques à usage agricole et de jardin[22].

Une valeur montante de Calédonie ensemble

Très présent médiatiquement, il prend de plus en plus d'importance au sein de Calédonie ensemble et de la vie politique néo-calédonienne, jusqu'à obtenir la présidence de la commission intérieure permanente des finances et du budget du Congrès le . Par ailleurs, s'il est membre du bureau de l'assemblée législative néo-calédonienne dès le en tant que questeur, il en devient surtout le 7e vice-président le puis le 5e vice-président le .

Pour la primaire ouverte de la droite et du centre de pour désigner un candidat à l'élection présidentielle de 2017, il est, avec des personnalités politiques d'autres partis non-indépendantistes, l'un des cadres du comité de soutien à Alain Juppé[23]. Après la victoire de François Fillon, il se montre plus discret pendant le reste de la campagne, avant de soutenir Emmanuel Macron contre Marine Le Pen durant l'entre-deux-tours de la présidentielle, « afin de défendre une certaine idée de la France : patriote, libérale, solidaire, ouverte sur l’Europe et le monde »[24]. Après la visite d'Emmanuel Macron, devenu président de la République, en Nouvelle-Calédonie en , il fait partie des onze membres de Calédonie ensemble qui décident alors d'adhérer au parti présidentiel au niveau national, La République en marche[25],[26].

Porte-parole du gouvernement Germain II

À l'occasion de l'élection du 15e gouvernement issu du statut de l'accord de Nouméa le , l'intergroupe, formé par Calédonie ensemble, Le Rassemblement-LR et le MPC au Congrès à la suite de leur alliance aux élections législatives de juin, présente une liste du même nom menée par Philippe Germain et sur laquelle Nicolas Metzdorf figure en 5e position. Totalisant les 23 voix de cette alliance, cette liste gagne ainsi cinq sièges sur les onze à pourvoir, ce qui permet à Nicolas Metzdorf de remplacer Philippe Dunoyer, qui ne peut plus siéger au sein de l'exécutif néo-calédonien depuis qu'il a été élu député, comme nouveau membre Calédonie ensemble du gouvernement aux côtés des sortants Philippe Germain et Hélène Iekawé. Cet exécutif n'entre officiellement en fonction que le avec la réélection de Philippe Germain (Calédonie ensemble) à la présidence et de Jean-Louis d'Anglebermes (FLNKS-UC) à la vice-présidence. À 29 ans, il est le benjamin de ce gouvernement mais également la plus jeune personne à avoir siégé dans cet exécutif collégial[27].

Le , il obtient le poste stratégique de porte-parole ainsi que le contrôle et l'animation des secteurs sur lesquels il travaillait déjà en tant qu'élu provincial et du Congrès, à savoir le budget associé au suivi des questions monétaires et de crédit, l'agriculture, l'élevage, la pêche et la politique de l'eau, ainsi que l'énergie, la communication audiovisuelle et les relations avec le Congrès.

Préparation des budgets 2018 et 2019

Entré en fonction à un mois du début de l'exercice 2018, il coordonne la préparation rapide du budget primitif pour cette année fiscale, qu'il présente au gouvernement le et au Congrès le 23 janvier suivant. Marqué par un contexte économique difficile (fin des grands chantiers qui ont marqué la décennie 2010, comme la construction du Médipôle de Koutio, et crise du nickel), et donc par une importante baisse des recettes fiscales (estimée à 10 milliards de Francs CFP ou 83,8 millions d'euros pour 2017 à 2018), il continue la politique de rigueur entamée par ses prédécesseurs depuis 2015. Le budget propre de la Nouvelle-Calédonie est ainsi d'environ 65 milliards de Francs CFP (près de 545 millions d'euros), à peine plus qu'en 2017 (+ 0,8 %), en focalisant, comme ses deux prédécesseurs, les efforts d'économie sur les dépenses de fonctionnement[28].

Pour équilibrer ces comptes, contenir le taux d'endettement (à 94 %, soit un point de plus qu'en 2017) et maintenir l'investissement à un niveau jugé suffisant (à 9,8 milliards de Francs CFP ou 82 millions d'euros pour les dépenses d'équipement), il prévoit, comme pour les années précédentes, de solliciter les fonds de roulement de deux établissements publics : du port autonome de Nouméa mais surtout, à hauteur de 4 milliards de Francs CFP (environ 33,5 millions d'euros), de l'Office des postes et télécommunications (OPT). Cette décision concentre les critiques de l'opposition incarnée par Les Républicains calédoniens de Sonia Backès, lui reprochant de retarder ainsi la mise en chantier de certains équipements qui seraient nécessaires à la relance économique (désenclavement numérique, mise au norme du port de Nouméa pour l'accueil des bateaux de croisières...), entraîne certains remous au sein de la coalition majoritaire (Gaël Yanno, président du conseil d'administration de l'OPT, s'abstient lors du vote du CA au sujet de ce prélèvement) et provoque un mouvement de grève au sein de l'OPT[29],[30]. Ce budget propre est toutefois adopté par le Congrès le par 32 voix sur 54, soit les 23 de l'Intergroupe et les 9 du groupe UNI, 16 absentions du groupe UC-FLNKS et Nationalistes ainsi que de l'unique élu du LKS et 6 votes contre des Républicains calédoniens (les budgets annexes de reversement et de répartition étant, pour leur part, adoptés à l'unanimité)[31].

Les mêmes logiques se retrouvent dans le budget supplémentaire pour l'exercice 2018, d'un montant de 5,78 milliards de francs (48,5 millions d'euros), adopté par le Congrès le . Il s'oriente essentiellement vers la réduction de l'emprunt, tout en rajoutant 1 milliard supplémentaire aux dépenses d'investissement[32].

Lors de l'animation du débat d'orientations budgétaires pour la période 2019-2021 le puis dans le budget primitif 2019, le dernier de la mandature 2014-2019, il table sur une augmentation des recettes fiscales grâce à un retour de la croissance économique (estimée par le gouvernement à + %) et à la mise en place de la Taxe générale à la consommation (TGC, impôt indirect semblable à la TVA) à partir du . Il déclare ainsi que, grâce à cela, « le budget propre 2019 sera équilibré sans recettes exceptionnelles pour la première fois depuis 3 ans, c’est-à-dire sans ponctionner les recettes de l’OPT ni celles du Port Autonome comme ce fut le cas depuis 2016. Le budget de répartition sera en hausse de + 4,3 %. La reprise du niveau des recettes fiscales et le maintien des efforts dans le budget de fonctionnement le permettront. Le maintien du niveau des dépenses d’investissement à 9 milliards de francs peut être assuré. »[33]. Ces prévisions sont toutefois jugées trop optimistes, et le projet de budget donc « insincère », par Les Républicains calédoniens mais aussi désormais Le Rassemblement et le MPC (qui ont quitté l'Intergroupe pour rejoindre l'opposition)[34]. Le texte est adopté le par 38 voix sur 54 : par Calédonie ensemble (15 élus auxquels s'associe Gaël Yanno) seulement du côté non-indépendantiste (les 5 conseillers du Rassemblement et Gil Brial du MPC votent donc contre, comme, une nouvelle fois, les 7 Républicains calédoniens) et par presque l'ensemble des indépendantistes (13 de l'UC-FLNKS et Nationalistes votent cette fois pour, comme les 9 de l'UNI)[35].

Poursuite d'une politique visant l'autonomie alimentaire

Il reprend l'objectif, déjà développé au niveau de la province Sud, de 30 % d'autonomie alimentaire » d'ici à 2025[14]. Pour y arriver, il organise la fusion de l'APICAN et de l'ERPA, deux établissements publics dont il était le président des conseils d'administration, pour créer l'Agence rurale. Il s'agit d'un « guichet unique pour répondre à toutes les questions des agriculteurs » qui va permettre des économies de fonctionnement estimées à 100 millions de Francs Pacifique (838 000 ), en favorisant « les filières déficitaires (comme la filière bovine) » et en stabilisant « celles qui se portent bien », en renforçant et en encadrant davantage « les dispositifs d’indemnisation » en cas de calamités tout en limitant « l’impact du changement climatique sur la Brousse », et enfin en dynamisant et en valorisant « cet espace mixte où le vivre ensemble s'exprime le mieux » qu'est le « monde rural ». À ces prérogatives, héritées de celles de ses deux prédécesseurs, s'ajoutent celles, nouvelles, de la gestion de l'eau et des feux de forêts. Présentée en par Nicolas Metzdorf, cette fusion est votée par le Congrès le pour être créée effectivement le [36],[37],[38].

Dans la continuité de sa loi sur les baux ruraux et avec le même objectif (favoriser la reprise d'exploitations par de jeunes agriculteurs ou éleveurs, et éviter ainsi la déprise agricole), il porte un projet de loi du pays sur diverses mesures fiscales en la matière, dont surtout une suppression des droits de succession ou de donation sur le foncier agricole en le remplaçant par un simple droit d'enregistrement fixe de 7 000 F CFP (58,66 ), à la seule condition que le terrain conserve cette fonction agricole. Ce texte est adopté par le gouvernement le [37].

Enfin, avec le membre du gouvernement chargé de l'Écologie et du Développement durable, l'indépendantiste Didier Poidyaliwane, il prépare le développement d'une politique concertée et durable de l'eau, un des chantiers jugés prioritaires par cet exécutif et caractérisé par la tenue d'un Forum H2O à Nouméa en [39]. De ce colloque naît la Mission interservices de l’eau (MISE) qui prépare de façon concertée, pendant six mois, une « politique partagée de l’eau » (PEP) finalement présentée par les deux membres de l'exécutif le . Pour Nicolas Metzdorf, cela part d'un constat de raréfaction de la ressource en eau : « on remarque qu’il y a bien 600 km de rivières engravées, qu’il manque bien 20 millions de mètres cubes d’eau pour l’agriculture, mais on voit aussi que 40 % de la population de la côte Est n’a pas accès à de l’eau traitée, % de la population calédonienne n’a pas accès à l’eau potable et un tiers des unités de production ne subissent aucun traitement ». Ce plan prévoit alors plus de 700 actions réunis en six objectifs stratégiques : sanctuariser les zones de captage et les ressources stratégiques tout en préservant les milieux ; fournir 150 litres par jour d’eau potable à tous les habitants d'ici à 2025 ; sensibiliser, communiquer, informer, éduquer et former pour faire de tous les Néo-calédoniens des « hydro-éco-citoyens » ; s’orienter vers le « zéro-rejet d’eau non traitée » à échéance 2045 ; mettre l’eau au centre de tous les projets d’aménagement à échéance 2025 ; mieux maîtriser l’eau pour augmenter la production agricole locale et parvenir à un taux de couverture alimentaire de 50 % à échéance 2030[40]. Le schéma d'orientation de la PEP est adopté à l'unanimité par les membres du Congrès le [41].

Références

  1. Entretien de Yasmina Metzdorf avec Clémence Losserand, « "Une liste qui fédère" », Les Nouvelles calédoniennes, 05/03/2014
  2. Laurent Esnault avec Cynthia Metzdorf, « La saga Metzdorf », dans Hellène Cabassy (coord.), Sagas calédoniennes, tome II, édition du journal Dimanche Matin, ICP, Nouméa, 2000, p. 146-149.
  3. Biographie de Nicolas Kurtovitch sur son site officiel, consulté le 29 juillet 2015
  4. Fiche de Nicolas Kurtovitch, arbre généologique de Michel Lestrade, Geneanet
  5. Hagen, arbre généalogique d'Annick Derrien-Venard, Geneanet
  6. Taragnat, arbre généalogique d'Annick Derrien-Venard, Geneanet
  7. Nadine Goapana, avec F.T., « Municipales : Générations NC présente sa candidate et son programme pour Dumbéa », Nouvelle-Calédonie La 1re, 01/12/2019, consulté le 20 juillet 2020.
  8. [PDF] SaNoSi Productions présente Imulal « Une Terre, des racines et des rêves », dossier de présentation au festival international du film océanien, 2011, p. 13-14
  9. Texte de l'accord de Nouméa
  10. concours.drapeaunc.com
  11. « Nicolas Metzdorf, engagé sur le drapeau », Les Nouvelles calédoniennes, 25/10/2011
  12. Les commissions, site officiel de la province Sud
  13. « Nicolas Metzdorf, nouveau président de l’APICAN », agriculture.nc, 23/08/2015
  14. Véronique Mézille, « Quelle agriculture pour la Nouvelle-Calédonie ? », Le Petit Journal.com, 13 septembre 2018, consulté le 25 février 2021.
  15. [PDF] « Dossier de presse - Conférence de presse « sécheresse » de Mme Sonia BACKES, membre du gouvernement chargé de l’agriculture et présidente de l’APICAN, 12/02/2015 à 9:00 à Boulouparis chez MM. CREUGNET, éleveur, et DEVAMBEZ, producteur de foin » »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  16. Hubert B, « Sécheresse et chaleurs : les éleveurs toujours debout », domtomnews.com, 16/02/2015
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  18. É. BAPTISTE, « Pérenniser la filière hippique », site officiel de la province Sud, 13/10/2014
  19. « La politique publique agricole provinciale est en marche », site officiel de la province Sud
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  21. Naomi Vincent, « Baux ruraux : à la rencontre des propriétaires fonciers », site de la province Sud, 29/06/2017
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  23. « Le comité de soutien à Alain Juppé en ordre de marche », Nouvelle-Calédonie 1re, 17/10/2016
  24. « Quelle tournure le second tour va-t-il prendre ? », Actu.nc, 05/05/2017
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  39. « [AUDIO Didier Poidyaliwane : "Il faut commencer à gérer l'eau, à inverser les mentalités" », Les Nouvelles calédoniennes, 17/04/2018]
  40. « Une politique de l’eau en partage », site officiel du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, 19 octobre 2018, consulté le 26 février 2021.
  41. Caroline Moureaux et Martine Nollet, « Le Congrès valide la politique de l’eau partagée », Nouvelle-Calédonie La 1re, 20 mars 2019, consulté le 26 février 2021.

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