Maurice Druon

Maurice Druon, né le dans le 13e arrondissement de Paris et mort le dans le 7e arrondissement de cette même ville, est un écrivain et homme politique français.

Pour les articles homonymes, voir Druon.

Maurice Druon

Maurice Druon en 2003.
Fonctions
Député français

(3 ans, 1 mois et 19 jours)
Circonscription 22e de Paris
Législature 6e (Ve République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Bernard Lafay
Successeur Bernard Pons
Ministre des Affaires culturelles

(10 mois et 24 jours)
Président Georges Pompidou
Premier ministre Pierre Messmer
Gouvernement Messmer II
Prédécesseur Jacques Duhamel
Successeur Alain Peyrefitte
Biographie

Maurice Druon s'engage dans la Résistance et rejoint Londres en . Attaché au programme « Honneur et Patrie » de la BBC, il écrit alors avec son oncle Joseph Kessel les paroles du Chant des Partisans, sur la musique d'une chanson russe d'Anna Marly.

Après la guerre, il devient un homme de lettres à succès avec Les Grandes Familles (prix Goncourt 1948) et surtout la saga des Rois maudits, roman historique en sept tomes publiés entre 1955 et 1977 et que l'adaptation télévisée fera connaître à un très large public. Il est élu à l'Académie française en 1966 à quarante-huit ans, et en devient le secrétaire perpétuel de 1985 à 1999. Il a écrit d'autres œuvres  comme Tistou les pouces verts, en 1957, un conte pour la jeunesse , mais aussi des pièces de théâtre et des essais.

Gaulliste et engagé dans l'action politique, Maurice Druon a été ministre des Affaires culturelles en 1973-1974.

Biographie

Jeunesse littéraire

Maurice Druon est baigné par son ascendance dans la littérature, comme neveu de l'écrivain Joseph Kessel, arrière-petit-fils d'Antoine Cros, troisième « roi d’Araucanie et de Patagonie », arrière-petit-neveu du poète Charles Cros et arrière-arrière-petit-fils d'Odorico Mendes (pt), homme de lettres brésilien, protecteur du 17e fauteuil de l'Académie brésilienne des lettres[1].

Son père, Lazare Kessel (1899-1920), né à Orenbourg en Russie, immigre à Nice en 1908 en compagnie de ses parents juifs d'origine lituanienne et de son frère aîné, le futur écrivain Joseph Kessel. Lauréat du premier prix du Conservatoire, Lazare Kessel est pensionnaire de la Comédie-Française. Mais il se suicide par balle le à l'âge de 21 ans avant d'avoir reconnu son enfant. Le futur Maurice Druon est reconnu en 1926 par René Druon (1874-1961), notaire dans le Nord, lorsque celui-ci épouse sa mère, Léonilla Samuel-Cros (1893-1991)[2].

Maurice Druon passe son enfance à La Croix-Saint-Leufroy, en Normandie, où il fait la connaissance de Pierre Thureau-Dangin[1], fils du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Paul Thureau-Dangin. Il poursuit ses études secondaires au lycée Michelet de Vanves. Lauréat du Concours général en 1936 (il présidera l'Association des lauréats du concours général de 1967 à 1973 et de 1983 à 1988[3]), il commence à publier, à l’âge de dix-huit ans, dans les revues et journaux littéraires tout en étant élève à la faculté des lettres de Paris puis à l'École libre des sciences politiques (1937-1939).

Avec son oncle Kessel, il côtoie les grands noms de l'aventure de l'Aéropostale (Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet), rencontre des artistes de l'Europe de l'Est et fréquente les cabarets russes[4].

Résistant et écrivain à succès

En , appelé par les obligations militaires, il publie dans Paris-Soir de Pierre Lazareff, un article intitulé « J'ai vingt ans et je pars ». Élève officier de cavalerie à l’École de Saumur en 1940, il participe lors de la campagne de France aux combats des cadets de Saumur sur la Loire[5]. Démobilisé, il reste en zone libre, et fait représenter sa première pièce, Mégarée, au Grand Théâtre de Monte-Carlo le [1]. Il s'engage dans la Résistance. Avec Joseph Kessel, il quitte la France à Noël 1942, pour rejoindre les rangs des Forces françaises libres du général de Gaulle, traversant les Pyrénées puis l’Espagne et le Portugal avant qu'un hydravion ne les emmène en à Londres[2].

Il devient l'aide de camp du général François d'Astier de La Vigerie, puis attaché au programme « Honneur et Patrie » de la BBC auprès d'André Gillois, avant de partir en mission à Alger pour le Commissariat à l’intérieur et à l’information et devient correspondant de guerre auprès des armées françaises en 1944 jusqu’à la fin des hostilités. Il écrit alors avec Kessel, en , le Chant des partisans qui, sur une musique composée par Anna Marly, devient l'hymne aux mouvements de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale[2].

Il est également l'auteur, en 1942, de la célèbre chanson française Le Galérien, mise en musique sur un arrangement d'un air traditionnel russe par Léo Poll, et interprétée par Yves Montand, puis par Les Compagnons de la chanson en 1950, ensuite par Armand Mestral, puis Mouloudji en 1958 et enfin par de nombreux autres artistes interprètes[6].

À la Libération, il se consacre à la littérature et publie ses souvenirs de guerre dans La Dernière Brigade en 1946. Avec son roman Les Grandes Familles en 1948, premier de la trilogie La Fin des hommes (avec La Chute des corps et Rendez-vous aux enfers), il reçoit le prix Goncourt qui lui donne une place dans le Paris littéraire. En 1953, sa pièce en un acte, Un Voyageur, entre au répertoire de la Comédie-Française avec une mise en scène de Jean Piat, et il publie avec Joseph Kessel, la pièce Le Coup de grâce.

Il accède définitivement à la célébrité avec le succès de sa saga historique littéraire, Les Rois maudits, publiée à partir de 1955, et adaptée en 1973 à la télévision. Maurice Druon n'a jamais caché que sa série « Les Rois maudits » avait été le résultat d'un travail d'atelier. Au nombre des collaborateurs, qu'il remercie dans sa préface, on relève les noms de Gilbert Sigaux, Matthieu Galey, Pierre de Lacretelle, José-André Lacour et Edmonde Charles-Roux parmi quelques nègres de moindre envergure[5]. Avec ces deux sagas, ainsi que les romans mythologiques Alexandre le Grand et Les Mémoires de Zeus, il semble se spécialiser dans le roman historique, réputé « écrivain pessimiste[1] », tout en s'aventurant dans la littérature jeunesse avec Tistou les Pouces verts et en écrivant des nouvelles.

Après divers prix prestigieux, dont le prix Pierre de Monaco qui récompense l'ensemble de son œuvre à quarante-huit ans en 1966, il est élu, le de cette même année, au 30e fauteuil de l’Académie française, succédant à Georges Duhamel. Il participe entre 1969 et 1970 à la Commission de réforme de l'ORTF.

Ministre des Affaires culturelles

Le résistant gaulliste reste engagé politiquement durant toutes ces années. Peu à peu, le romancier laisse la place à l'écrivain engagé et au polémiste. Publiant tour à tour L'Avenir en désarroi où il analyse les mouvements de Mai 68, Une Église qui se trompe de siècle dans lequel il critique l'évolution de l'Église catholique, ou une édition augmentée de ses Lettres d’un Européen, publiées initialement durant la guerre, et dans lesquelles il prend parti pour une Europe des Nations avec monnaie unique et suppression des frontières[1]. Ne refusant pas l'étiquette de conservateur, il écrit « Dussé-je souffrir encore quelques vices dans ma société libérale, je ne suis pas monté de l'amibe à l'homme pour retomber à la société d'insectes. Je refuse de devenir le complet assisté, donc le complet esclave d'une société égalitaire, dont rien ne m'assure d'ailleurs qu'elle serait moins vicieuse ou viciée que la mienne, puisque ce seraient tout de même des hommes, quelques hommes, qui la commanderaient[7]. »

Maurice Druon est nommé le ministre des Affaires culturelles[8] par Georges Pompidou. La nomination de cette figure historique du gaullisme, seul membre du gouvernement à ne pas être élu, homme de lettres popularisé par ses succès littéraires et l'adaptation télévisuelle des Rois maudits, résistant ne cachant pas son goût pour l'ordre, doit permettre de calmer une majorité échaudée par le projet du Centre Beaubourg[9].

Qualifié de « Malraux de Pompidou » par Paul Morand[5] et de « Malraux du pauvre » par L'Humanité au moment de sa nomination[10], en référence à l'écrivain premier titulaire du ministère des Affaires culturelles, il s'appuie sur son succès littéraire et télévisuel pour assoir sa légitimité politique, affirmant à Jean Mauriac : « Et puis, au fond, mes lecteurs ne sont-ils pas mes électeurs[11] ? » « Logique qui donne l'Élysée à Guy Lux et Matignon à Zitrone » lui répond Maurice Clavel[12]. Par ces premières déclarations abruptes, il se fait « chantre national » selon le mot de Pompidou  il inaugure son ministère en jugeant que Picasso « doit beaucoup à la France »  et incarne une culture conservatrice comme « intellectuel à contre-courant » selon Le Monde, s'étonnant que l'on puisse représenter Les Paravents de Jean Genet dans un théâtre public, car « il appartient à l'État de faire respecter la liberté d'opinion mais non de financer les adversaires de l'État[10] ». Ainsi, quand il menace les directeurs de théâtre qu'il estime subversifs de leur couper les subventions en proclamant que « les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l'autre devront choisir[13] », il fait craindre à l'aspiration d'un art officiel et provoque la polémique : après la parution dans Le Monde de la réponse de Roger Planchon puis de celle de Jean-Louis Barrault qui dénonce « le clairon de la répression culturelle », une procession funèbre silencieuse symbolisant la mort de la liberté d'expression rassemble, le , à l'initiative de plusieurs metteurs en scène, dont Ariane Mnouchkine, Jean-Pierre Vincent, Jean Jourdheuil et Bernard Sobel, avec le soutien de la gauche, plusieurs milliers de manifestants. Surnommé « Druon-la-joie » par Le Canard enchaîné, il est comparé à Jdanov par Françoise Giroud[14].

Cependant, malgré l'apparente rupture avec l'ouverture et la modernisation voulue par Jacques Duhamel, Maurice Druon inscrit ses actions dans la continuité de son prédécesseur, conservant à leur poste les principaux directeurs du ministère, et reconduisant Jacques Rigaud comme directeur de cabinet, jusqu'au départ de ce dernier et son remplacement par Dominique Le Vert. Ses relations au sein du ministère sont parfois délicates, ses différends avec Pierre Emmanuel provoquant la démission entière du Conseil du développement culturel, créé en à la suite de la commission culturelle du VIe plan. Et, si la censure au cinéma persiste, à travers l'interdiction d'Histoires d'A de Charles Belmont et Marielle Issartel, qui présente un avortement par aspiration en direct, et le refus de distribution de La Bonzesse de François Jouffa, racontant l'histoire d'une femme qui se prostitue pour payer un voyage à Katmandou[15], les coupes et interdictions sont restées limitées sous ce ministère, selon Emmanuel Wallon[9].

Sous son ministère, doté d'un budget d'environ 0,5 % du budget de l'État, pas encore grevé par les travaux de Beaubourg, est créée l'Association française pour les célébrations nationales, tandis que la Caisse nationale des Lettres du ministère de l'Éducation nationale est transférée, sous le nom de Centre national des Lettres, à celui des Affaires culturelles, avec des attributions élargies à l'aide aux auteurs et à la littérature francophone non française[9]. De nouveaux Centres d'action culturelle (CAC) sont homologués à Annecy, Douai, Fort-de-France, Montbéliard et Paris (Carré Thorigny), les orchestres nationaux se mettent en place à Toulouse, Bordeaux et Alfortville[9], les budgets des théâtres nationaux sont augmentés et la Comédie-Française rénovée[16].

Il n'est pas reconduit dans le troisième gouvernement de Pierre Messmer en . Il entre au comité central de la nouvelle formation gaulliste, le Rassemblement pour la République, et siège à son conseil politique en 1979 et 1980. Vingt ans plus tard, il critique dans une tribune du Figaro le parti de Jacques Chirac auquel il dénie la filiation à Charles de Gaulle et qu'il juge n'avoir été conçu que comme « un ascenseur destiné à hisser un présidentiable[17] ». Il est élu député RPR de Paris de à . Il occupera divers postes diplomatiques ou politiques comme membre du Conseil franco-britannique ou représentant aux Assemblées parlementaires du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale, démissionnant de ses fonctions après .

Secrétaire perpétuel de l’Académie française

Secrétaire perpétuel à partir du en remplacement de Jean Mistler, il limite l’évolution de l’Institut[4], critiquant l’élection de la première académicienne, Marguerite Yourcenar, en craignant que « d’ici peu vous aurez quarante bonnes femmes qui tricoteront pendant les séances du dictionnaire ». Il ouvre la Coupole aux auteurs francophones et contribue à y faire entrer des grands noms tels Fernand Braudel, Georges Duby, Claude Lévi-Strauss[18].

Déclarant dans son discours de réception à l’Académie en 1967 que « la civilisation est d’abord un langage[2] », il intervient régulièrement sur l’évolution, qu’il souhaite très lente, de la langue française face à la société, particulièrement hostile sur la féminisation des noms de métiers. En 1990, à l’occasion des réflexions sur la nouvelle orthographe demandée par le Premier ministre Michel Rocard, il prend parti pour des rectifications limitées, et surtout non restrictives, pour que ce soit l’usage qui ratifie les évolutions de la langue. Il publie Lettre aux Français sur leur langue et leur âme en 1994 et Le Bon Français en 1999. Plus tard, en 2006, sa critique du français « pittoresque » des Québécois, comparée à la langue « très sûre, très pure, très exacte » cadrée en France au XVIIe siècle lui a valu plusieurs critiques au Québec[19]. Il joue un rôle important lors de la création du programme franco-britannique des Bourses Entente Cordiale, comme il y fait référence dans son discours prononcé à l’occasion de sa nomination comme Chevalier commandeur de l’ordre de l’Empire britannique[20].

Il abandonne le secrétariat perpétuel en , au profit d’Hélène Carrère d'Encausse, afin de pouvoir lancer librement l’essai polémique, La France aux ordres d’un cadavre (ce cadavre étant le communisme) dans lequel il fustige le Parti communiste français, le statut de la fonction publique française, la CGT, la Direction générale des Impôts et se lamente des différentes réformes scolaires et de la baisse du niveau[21]. Il publie ensuite Ordonnances pour un État malade. Devenu au 1er janvier suivant, secrétaire perpétuel honoraire, il conserve sa position de « gardien du Temple[5] », et s’oppose avec virulence à l’entrée sous la coupole du Quai Conti de l’ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing en 2003.

Il continue à prendre la parole sur la politique française, prenant parti pour Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, fustigeant le candidat François Bayrou, prenant parti en faveur de la lecture de la lettre de Guy Môquet dans les écoles, ou encore comme témoin de moralité lors du procès de Maurice Papon en 1998, considérant que le procès avait été fait en 1945 et qu’il ne faut pas « juger avec nos yeux instruits d’aujourd’hui mais avec nos yeux aveugles d’hier[22] ». Il collabore également comme chroniqueur irrégulier au Figaro, rassemblant ses écrits en plusieurs ouvrages dont Le Bon français (1996-1999) et Le Franc-parler (2001-2002).

À la mort d’Henri Troyat, en 2007, l’ancien benjamin des « Immortels » devient le doyen d’élection.

Amoureux des vieilles pierres, il découvre en 1965 et restaure après l’avoir racheté le site gallo-romain de Thésée avant d’en faire don au département en 1976[23], il milite pour la reconstruction du palais des Tuileries, achète en 1972 les ruines de l'abbaye de Faize (XIIe siècle), sise aux Artigues-de-Lussac dans le Libournais (département de la Gironde), qu'il restaure dans les années 1970, où il passe beaucoup de temps et reçoit nombre de personnalités. Il choisit d'y être inhumé[24].

Fin 1961 il présenta lui-même sous le titre Mon style : la haute époque son appartement dans un immeuble parisien de la seconde partie du XVIIème siècle situé en face de l'ex-hôtel de Furstenberg, "décor de théâtre pour toutes les saisons", où dans un décor conçu par le décorateur Gérard Mille étaient présentées entre autres une "allégorie de la luxure vénitienne ou de l'école de Fontainebleau", une suite d'estampes de monuments antiques par Piranèse, une épée de parade de François Ier offerte par son ami Jacques Deval, les profils (en médaillon) en marbre de l'empereur Tibère et du pape Innocent IX, une armoire flamande provenant de l'hôtel de Balzac rue Fortunée, une réplique du buste de Racine par Boizot... et son propre buste par le sculpteur bulgare Assen Peikov (numéro 117 / novembre 1961 de "Connaissance des arts" - arch. pers.).

Une partie du contenu de cet appartement fut dispersé en 272 lots lors de la vente "Maurice Druon - Vies d'un immortel" à Paris le 18/05/2021, au cours de laquelle l'allégorie anonyme précitée s'avéra être une Ève de Giovanni Paolo Lolmo (1550-1595) qui atteignit 65 000 euros, et où apparurent une douzaine d'estampes et trois toiles de Bernard Buffet ainsi que deux autres portraits de Druon, en habit d'académicien dessiné par Taly-Brice, et un buste en bronze anonyme.

Druon meurt le à Paris 7e[25]. Le service religieux de ses obsèques a été célébré le dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides par Mgr Claude Dagens, de l'Académie française, en présence du président de la République française, Nicolas Sarkozy, de plusieurs hommes d'État et de personnalités. Les honneurs militaires ont été rendus dans la cour de l'hôtel des Invalides par le chef de l'État, au son du Chant des partisans, dont Druon était le coauteur.

Madame Madeleine Druon (née Marignac) est morte le à 91 ans.

Homme de lettres reconnu à l’étranger

Grâce aux Rois maudits qui furent traduits en de nombreuses langues et à la série télévisée vendue à des chaînes étrangères, Maurice Druon acquiert une notoriété internationale importante. Il a été membre de plusieurs académies, comme celles d’Athènes, du royaume du Maroc et l’Académie roumaine.

En 2002, il reçoit chez lui Vladimir Poutine à l’abbaye de Faize (dont un oncle de Montesquieu avait été abbé commendataire) dans le Libournais. Ce dernier déclare à sa mort qu’il « salue la mémoire d’un ami fidèle de la Russie[24] ». Le président Dmitri Medvedev, quant à lui, a regretté la disparition « d’un éminent acteur de la culture mondiale[26] ». En , Maurice Druon est nommé membre de l'Académie des sciences de Russie[27].

L'écrivain américain George R. R. Martin, auteur de la série fantastique Le Trône de fer, est un admirateur des Rois maudits, dont il s'est inspiré pour son propre cycle romanesque[28].

Distinctions

Hommage

Œuvres

Romans

  1. Les Grandes Familles, 1948. Prix Goncourt 1948.
  2. La Chute des Corps, 1950.
  3. Rendez-vous aux Enfers, 1951.
  1. Le Roi de fer, 1955.
  2. La Reine étranglée, 1955.
  3. Les Poisons de la Couronne, 1956.
  4. La Loi des mâles, 1957.
  5. La Louve de France, 1959.
  6. Le Lis et le Lion, 1960.
  7. Quand un roi perd la France, 1977.
  1. L'Aube des Dieux, Paris : B. Grasset, 1963.
  2. Les Jours des hommes, Paris : Plon, 1967.

Essais, théâtre et nouvelles

  • Mégarée (1942), pièce de théâtre.
  • Le Galérien, chanson (1942).
  • Le Sonneur de bien aller (1943), nouvelle.
  • Le Chant des partisans, avec Joseph Kessel (1943).
  • Lettres d'un Européen et Nouvelles lettres d'un Européen (1943-1970), essais.
  • Un voyageur (1953), comédie.
  • Antilopes des prés (1955), nouvelle.
  • L'hôtel de Mondez, (1956).
  • Le Coup de grâce (1953), mélodrame, avec Joseph Kessel.
  • Des seigneurs de la plaine à l'hôtel de Mondez (1962), nouvelles.
  • Le train du 12 novembre (dans The black Prince and other tales, London, Rupert Hart-Davis, 1962).
  • Paris, de César à saint Louis (1964), essai historique.
  • Bernard Buffet (1964), essai.
  • Du Soleil sur la Normandie (1964), recueil de nouvelles historiques.
  • Le Pouvoir (1965)
  • Le Bonheur des uns… (1967), recueil de nouvelles :
  • 1 - Les seigneurs de la plaine,
  • 2 - Le train du 12 novembre,
  • 3 - L'hôtel de Mondez,
  • 4 - Le Bonheur des uns,
  • 5 - Le malheur des autres.
  • L'Avenir en désarroi (1968), essai.
  • Une église qui se trompe de siècle (1972), essai.
  • La Parole et le Pouvoir (1974, Plon).
  • Attention la France ! (1981, Stock).
  • Réformer la démocratie (1982, Plon).
  • La Culture et l’État (1985, Vouloir la France).
  • Avec Jean-Pierre Brancourt et Stéphane Rials, Mémoire, Paris, Mémoire, 1986, 144 p.
  • Vézelay, colline éternelle, nouvelle édition (1987, Albin Michel).
  • Lettre aux Français sur leur langue et leur âme (1994, Julliard).
  • Circonstances (1997, Le Rocher).
  • Circonstances politiques (1998).
  • Circonstances politiques II (1999).
  • Le Bon Français (1999, Le Rocher).
  • La France aux ordres d’un cadavre (2000), essai.
  • Ordonnances pour un État malade (2002, Éditions de Fallois/du Rocher).
  • Le Franc-parler (2003, Le Rocher).
  • Mémoires. L'aurore vient du fond du ciel (2006, Plon/Éditions de Fallois).

Notes et références

Références
  1. Réponse de M. Pasteur Vallery-Radot au discours de M. Maurice Druon, séance publique de l'Académie française, 7 décembre 1967.
  2. Francine de Martinoir, « Maurice Druon, mort d’un partisan de la langue française », La Croix, 15 avril 2009.
  3. « Histoire de l’Association et anciens Présidents », sur Association des Lauréats du Concours Général, (consulté le ).
  4. Philippe-Jean Catinchi, « L'académicien Maurice Druon est mort », Le Monde du 15 avril 2009.
  5. Étienne de Montety, « Maurice Druon, un seigneur des lettres est mort », Le Figaro, 15 avril 2009.
  6. Précisions fournies par le site internet babord.amures. Le refrain de cette chanson commence par :
    J'ai pas tué, j'ai pas volé
    Mais j'ai pas cru ma mère.
  7. Une église qui se trompe de siècle, cité par Alain de Benoist, Vu de droite : Anthologie critique des idées contemporaines, Éditions du labyrinthe, 2001, p. 310.
  8. Nomination de Maurice Druon ministre des affaires culturelles.
  9. Emmanuel Wallon, « Druon (ministère) », dans Emmanuel de Waresquiel (dir.), Dictionnaire des politiques culturelles de la France depuis 1959, Paris, Larousse / CNRS éditions, 2001.
  10. Guy Dumour, « Maurice Druon par lui-même », Nouvel Observateur, 16 avril 1973.
  11. Entretien pour l'AFP, reprise dans Le Monde du 4 mai 1973.
  12. Maurice Clavel, Nouvel Observateur, 14 mai 1973.
  13. Cité par Philippe Poirrier dans La politique culturelle en débat. Anthologie, 1955-2005, La Documentation Française, 2006.
  14. Sylvie Pierre-Brossolette, « Pompidou, esthète et bétonneur », L'Express, (lire en ligne)
  15. Jean Montagnard, « Silence, on coupe », L'Unité, 1er mars 1974.
  16. Benoît Yvert (dir.), Dictionnaire des ministres (1789-1989), Perrin, 1990 (ISBN 978-2-26200-710-2).
  17. « Maurice Druon accuse Chirac d'avoir dénaturé le gaullisme », Libération, 18 juin 1998.
  18. François Dufay, « Maurice Druon : Souvenir d’un vieux lion », Le Point no 1758.
  19. Marie-Éva de Villers, « Le bicorne de M. Druon… », Le Devoir, 20 janvier 2006.
  20. Un certain jour de juin : la Grande-Bretagne et le Général de Gaulle, 1940, , 63 p. (lire en ligne), p. 56.
  21. La France aux ordres d'un cadavre, Éditions de Fallois, Éditions du Rocher, p.117 : "Il est beau de se glorifier d'avoir 75% de reçus au baccalauréat ; la moitié d'entre eux il y a seulement cinquante ans, n'auraient pas obtenu le brevet simple, dit brevet élémentaire."
  22. Le Figaro, 24 octobre 1997.
  23. Jean-Louis Boissoneau, « Maurice Druon avait sauvé les Mazelles de Thésée », La Nouvelle République du Centre-Ouest, édition du Loir-et-Cher, 16 avril 2009.
  24. Emmanuelle Fère, « Tel un enfant du pays », Sud Ouest, 16 avril 2009.
  25. Acte de naissance no 1460 du 25 avril 1918 avec mention marginale du décès, sur le site des archives de Paris.
  26. Irina Vaag, « Maurice Druon, chéri des Russes », L'Express, 16 avril 2009.
  27. « Maurice Druon est nommé membre de l'Académie des sciences russe », La Croix, 12 juin 2006.
  28. George R. R. Martin, « My Hero: Maurice Druon », The Guardian, 5 avril 2013 (anglais). Voir Michel Weber, Pouvoir, sexe et climat. Biopolitique et création littéraire chez G. R. R. Martin, Avion, Éditions du Cénacle de France, 2017.
  29. (en) List of honorary British knights and dames - Entertainment and arts.
  30. Critique de l'ouvrage par M. C., Lu, discuté, approuvé, in Le Figaro littéraire no 894 du samedi 8 juin 1963, p. 5

Voir aussi

Bibliographie

  • Denise Bourdet, « Maurice Druon », dans Brèves rencontres, Paris, Grasset, 1963.
  • « Maurice Druon (1918-2009) », Hommage par un numéro spécial de la Revue historique et archéologique du Libournais et de la vallée de la Dordogne, Tome LXXVII, n° 294, 2009, 62 pp. [contient une histoire documentée de sa demeure, l'abbaye de Faise. Hommages d'Alain Decaux, Jean-Claude Bireau, Pierre Durand, Serge Labégorre].
  • Hervé du Boisbaudry & Philippe Verdin, Maurice Druon, le partisan. Paris, Les éditions du Cerf, 2014, 258 pp.

Articles connexes

Liens externes

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