Bernard Tapie

Bernard Tapie, né le dans le 20e arrondissement de Paris, est un homme d'affaires et homme politique français.

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Bernard Tapie

Bernard Tapie en 2011.
Fonctions
Ministre de la Ville

(3 mois et 2 jours)
Président François Mitterrand
Gouvernement Bérégovoy
Prédécesseur François Loncle (secrétaire d’État)
Successeur Simone Veil

(1 mois et 21 jours)
Président François Mitterrand
Gouvernement Bérégovoy
Prédécesseur André Laignel
Successeur François Loncle (secrétaire d’État)
Député français

(3 ans, 3 mois et 22 jours)
Élection 28 mars 1993
Circonscription 10e des Bouches-du-Rhône
Législature Xe (Cinquième République)
Groupe politique RL
Prédécesseur Yves Vidal
Successeur Roger Meï

(3 ans, 2 mois et 29 jours)
Élection (partielle)
Circonscription 6e des Bouches-du-Rhône
Législature IXe (Cinquième République)
Groupe politique NI
Prédécesseur Guy Teissier
Successeur Jean-Claude Chermann
Député européen

(2 ans, 6 mois et 16 jours)
Élection 12 juin 1994
Circonscription France
Législature 4e
Groupe politique ARE
Conseiller général des Bouches-du-Rhône

(1 an)
Élection 27 mars 1994
Circonscription Canton de Marseille-La Belle-de-Mai
Prédécesseur Jean Dufour
Successeur Jean Dufour
Biographie
Nom de naissance Bernard Roger Tapie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique MRG/R/PRS (1993-1998)
PRG (1998-2007 ; 2010-)
Fratrie Jean-Claude Tapie
Enfants Quatre, dont Sophie Tapie
Profession Homme d'affaires

Il est, successivement ou simultanément, dirigeant d'un groupe d'entreprises (notamment sportives), propriétaire d'Adidas et de l'Olympique de Marseille puis animateur de télévision. Dans une moindre mesure, il est aussi chanteur, auteur et acteur.

Engagé en politique, il est ministre de la Ville au sein du gouvernement Bérégovoy, député français élu dans les Bouches-du-Rhône, député européen et conseiller général des Bouches-du-Rhône.

Redevenu homme d'affaires à la fin des années 2000, il est actuellement gérant du Groupe Bernard Tapie et détient 89 % du Groupe La Provence, qui édite les journaux du même nom et Corse-Matin. En 2016, sa fortune est estimée à 150 millions d'euros, ce qui fait de lui environ la 400e fortune française.

Plusieurs fois impliqué dans des affaires judiciaires, il a été notamment condamné à de la prison ferme pour « corruption » et « subornation de témoins » dans l'affaire VA-OM, mais aussi pour « fraude fiscale » dans l'affaire du Phocéa, à de la prison avec sursis et à une interdiction de gérer pour « abus de biens sociaux » dans l'affaire Testut, pour « faux, usage et recel de faux, abus de confiance et de biens sociaux » dans l'affaire des comptes de l'OM, et à rembourser à l’État les 404 millions d'euros indûment perçus dans le cadre de l'affaire Tapie-Crédit lyonnais. Mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et « détournement de fonds publics » dans cette même affaire, il est relaxé en 2019.

Biographie

Jeunesse

Bernard Tapie naît le dans le 20e arrondissement de Paris[1]. Il est le fils de Jean-Baptiste Tapie, ouvrier ajusteur-fraiseur, puis patron de PME[2], né le à Niaux, en Ariège, d'une famille paysanne pauvre, et de Raymonde Nodot (décédée en 2013), aide-soignante. Son grand-père, cheminot, s'était installé en 1923 avec sa famille au Blanc-Mesnil, dans la banlieue nord de Paris.

Après l'obtention d'un diplôme de technicien en électronique, il effectue son service militaire au 93e régiment d'infanterie au Camp de Frileuse, dans le département des Yvelines.

Bernard Tapie tente une brève carrière de chanteur avec quelques disques sous le nom de Bernard Tapy, mais sans succès. Il s'essaie également à la Formule 3, mais renonce à devenir pilote à la suite d'un grave accident qui le laisse plusieurs jours dans le coma. C'est finalement dans les affaires qu'il trouve sa voie.

Entrepreneur

En 1967, Bernard Tapie se lance dans la vente de postes de télévision[3]. S'avérant bon vendeur, il ouvre son propre magasin de postes de télévision puis le revend quelques années plus tard[4]. À la suite du succès de son premier magasin, Bernard Tapie se lance dans la création d'entreprises.

En 1974, il fonde avec Maurice Mességué la société Cœur Assistance, dont l'objet est de proposer à des personnes à haut risque d'accident cardiaque de disposer, sur abonnement payant, d'un boîtier portable permettant de déclencher une alarme en cas de crise cardiaque, la société tenant à disposition des clients des ambulances prêtes à partir immédiatement. Le projet démarre mais doit être abandonné à la suite d'une plainte pour défaut de consultation déposée par l'Ordre des médecins[5]. Bernard Tapie est condamné en 1981 à un an de prison avec sursis[6] pour publicité mensongère (sa publicité montre cinq ambulances alors que sa société n'en a que deux) et infraction aux lois sur les sociétés en tant qu'animateur de l'entreprise[réf. nécessaire].

Il fonde ensuite un groupement d'achat, le Club Bleu, destiné aux achats en gros par les comités d'entreprise. Il revendra le groupement par la suite.

Repreneur d'entreprises

Sous l'impulsion de Marcel Loichot, Bernard Tapie devient ensuite consultant ingénieur-conseil » à l'époque) au sein du cabinet de conseil SEMA spécialisé en redressement d'entreprises. En 1977, il se met à son compte et se spécialise dans le rachat d'entreprises en dépôt de bilan. Le 23 octobre 1980, à la suite du dépôt de bilan de la société Manufrance prononcé par le tribunal de commerce de Saint-Étienne, sans réussir à mettre la main sur les actifs de l'entreprise, il obtiendra l'exploitation de la marque Manufrance. Il fait ensuite parler de lui dans les médias pour la première fois en 1980 après avoir racheté très en dessous de leur valeur les châteaux de l'ancien dictateur centrafricain Bokassa, en lui faisant croire que ses châteaux allaient être saisis par les autorités françaises. Bokassa ayant porté plainte, le tribunal d'Abidjan fait annuler la vente, ce qui est confirmé le 10 décembre 1981 par un jugement exécutoire du tribunal de grande instance de Paris[7].

Dans les années 1980, Bernard Tapie accélère le rythme des rachats d'entreprises. Ses sociétés les plus connues sont Terraillon, rachetée 1 franc en 1981 et revendue 125 millions de francs en 1986 à l'Américain Measurement Specialities ; Look, rachetée 1 franc en 1983 et revendue pour 260 millions de francs en 1988 au propriétaire des montres suisses Ebel ; La Vie claire, rachetée 1 franc en 1980 et revendue à Distriborg par le CDR[Quoi ?] en 1995 ; Testut, rachetée 1 franc en 1983 et revendue par le CDR en 1999 au groupe américano-suisse Mettler Toledo ; Wonder, rachetée 1 franc en 1984 et revendue 470 millions de francs en 1988 à l'Américain Ralston ; Donnay, rachetée 1 franc en 1988 et revendue 100 millions de francs en 1991 à la région wallonne. En 1986, une publicité met en scène Bernard Tapie avec le slogan « Je marche à la Wonder ».

Animateur de télévision

Invité d’abord dans les émissions culturelles et politiques (Le Grand Échiquier, 7 sur 7, etc.), Bernard Tapie génère des hausses d'audience en raison de son style très direct, qui rencontre un certain succès. Aussi des émissions plus « grand public » le réclament, habituellement davantage dévolues aux chanteurs et aux acteurs (Gym Tonic, Le Jeu de la vérité, Champs-Élysées, Les Grosses Têtes, etc.). Bernard Tapie devient ainsi une personnalité médiatique populaire, surtout auprès des jeunes (dont il est alors la personnalité française préférée) et chez les femmes (qui le considèrent alors comme le deuxième homme de France le plus séduisant après Alain Delon)[8]. Il est nommé « Homme de l'année 1984 » par les médias[9].

Cette popularité l'amène à s'intéresser à un projet d'émission de télévision envisagé et soutenu par Alain Carignon, alors ministre[10], mais qui finalement n'aboutira pas. Elle lui permet toutefois de créer l'émission Ambitions entre février 1986 et février 1987[11], dont le but est d’aider un jeune dont le projet a été sélectionné sur dossier à monter son entreprise en direct. Il fonde également à partir de 1986 des écoles de commerce exclusivement réservées aux jeunes au chômage ou sans formation scolaire. La première ouvre à Béziers, puis viendront les écoles de Marseille, Ambert, Soissons, Namur (Belgique), Martigny (Suisse) et enfin Vichy, cette dernière réservée à des femmes. Financées exclusivement par Bernard Tapie sur ses fonds propres[réf. nécessaire], ces écoles fermeront en 1994 lorsqu’il sera déclaré en faillite.

Patron d'équipes sportives

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Cyclisme

Passionné de sport, Bernard Tapie utilise sa fortune acquise dans les années 1980 pour constituer une équipe cycliste autour de Bernard Hinault, alors quadruple vainqueur du Tour de France mais licencié par sa précédente équipe cycliste, Renault, à la suite d'un différend avec son directeur sportif Cyrille Guimard. L'équipe La Vie claire est montée en 1984. Bernard Hinault y remporte son troisième Tour d'Italie et son cinquième Tour de France en 1985, puis Greg LeMond remporte un nouveau Tour de France pour l'équipe La Vie claire en 1986.

Football

Bernard Tapie décide de tenter la même réussite dans le football, en répondant en 1986 à l'invitation d'Edmonde Charles-Roux, épouse du maire de Marseille Gaston Defferre, de reprendre l'Olympique de Marseille (OM). Ancienne gloire du football français, l'OM végète alors à la quinzième place du championnat de France et n'a plus gagné de titre depuis 1976. Il rachète l'OM, en grosse difficulté financière et sportive, pour 1 franc symbolique. Sous sa direction, le club engage de nombreux jeunes joueurs espoirs qui deviendront, au fil des années, des stars, parmi lesquels les Français Jean-Pierre Papin, Éric Cantona, Basile Boli, Didier Deschamps, Marcel Desailly, Fabien Barthez, le Ghanéen Abedi Pelé, l'Anglais Chris Waddle, le Croate Alen Bokšić et enfin le Brésilien Sonny Anderson. Il recrute également des valeurs sûres plus expérimentées telles qu'Alain Giresse, Manuel Amoros, Jean Tigana, Enzo Francescoli, Carlos Mozer et le Yougoslave Dragan Stojkovic, ainsi que Raymond Goethals au poste d’entraîneur.

L'Olympique de Marseille remporte quatre titres de Champion de France consécutifs de 1989 à 1992[Note 1], joue quatre finales de Coupe de France dont une gagnée en 1989, deux demi-finales de Coupe d'Europe (Coupe des coupes 1988, Coupe des clubs champions 1990) et deux finales de Ligue des champions, dont une gagnée en 1993 face au Milan AC, qui reste la seule remportée par un club français à ce jour.

Reprise d'Adidas

Ses succès dans les affaires permettent à Bernard Tapie de réunir en dix ans une fortune qui fait de lui, à l’aube des années 1990, l'une des vingt premières fortunes de France. Il décide alors de reprendre une société qui représente la synthèse de sa passion pour les affaires et pour le sport, l'équipementier sportif Adidas, qu'il qualifie « d'affaire de sa vie »[12]. L'entreprise allemande, no 1 mondial de l'équipement et du textile mondial, est alors en perdition. Rendue démodée par Nike et Reebok et devenue non compétitive par ses coûts de production en Allemagne, elle est au bord de la faillite lorsque Bernard Tapie en devient propriétaire.

Le plan de restructuration comprend la délocalisation d'une partie de la production en Asie, la redéfinition des politiques commerciales et de la relation avec les distributeurs. Sur le plan du marketing, l'image est modernisée par le nouveau logo de la marque, le triangle à trois bandes, remplaçant la fleur de lotus dès 1991, Bernard Tapie ayant débauché le styliste de Nike, Rob Strasser.

Le plan de restructuration est lourd pour l'entreprise, dont les comptes restent déficitaires pendant 2 ans (1991, 1992). Mais il porte ses fruits, puisqu'à partir de 1993, la société se révèle à nouveau rentable.

Devenu ministre, Bernard Tapie décide de mettre en vente Adidas et en confie le soin à sa banque partenaire historique, le Crédit lyonnais. Cette vente donnera lieu au conflit entre l'homme d'affaires et la banque, l’affaire Adidas, Bernard Tapie affirmant que le Crédit lyonnais s'est vendu l'affaire à lui-même via des sociétés offshore pour se réserver l'essentiel de la plus-value de la vente.

Engagement à Marseille

Avant d’être lancé par François Mitterrand, Bernard Tapie  qui est considéré comme un homme de droite par son ancienne collaboratrice Noëlle Bellone[13]  aurait rencontré Jacques Toubon, alors secrétaire général du RPR, pour obtenir une investiture dans une circonscription à Marseille[14][source insuffisante]. Malgré le soutien de Charles Pasqua, le parti gaulliste refuse[15][source insuffisante].

La carrière politique de Bernard Tapie démarre véritablement après une rencontre avec François Mitterrand à la fin de 1987, à l'initiative de leur ami commun Jacques Séguéla. Le président de la République souhaite se représenter en 1988 sur le thème de l'ouverture et cherche des personnalités non politiques pour rejoindre son projet. Le Parti socialiste, dont les lieutenants voient d'un mauvais œil l'entrée de Bernard Tapie en politique, lui réserve la sixième circonscription des Bouches-du-Rhône, historiquement à droite et réputée « imprenable ». Bernard Tapie accepte et se présente sous l'étiquette « Majorité présidentielle » aux élections législatives de Marseille en 1988. Pour mener une campagne éclair, il s'entoure du député européen Charles-Émile Loo et de proches du milieu corso-marseillais. Selon son ancien attaché parlementaire Marc Fratani, il tente en vain d'obtenir du responsable local du FN, Ronald Perdomo, le maintien du candidat frontiste pour affaiblir le candidat UDF[16]. Il organise également un faux attentat à la bombe contre sa permanence « pour sensibiliser les indécis » à la veille du scrutin[16]. Il perd de 84 voix face à Guy Teissier, mais le Conseil constitutionnel constate des irrégularités dans le comptage des votes de Guy Tessier et annule l'élection.

Il se représente en 1989 avec comme suppléant le professeur Jean-Claude Chermann, co-découvreur du virus du sida, sous l'étiquette « Majorité présidentielle » et obtient 41,8 % des voix au premier tour face à Guy Teissier, puis est élu député au second tour avec 50,9 % des voix, à la surprise générale. François Mitterrand dira même que cette victoire est ce qui l'a le plus « épaté » au cours de ces législatives[17].

Mais son premier fait d'armes d'envergure nationale est le fameux débat face à Jean-Marie Le Pen, en septembre 1989, sur le thème de l'immigration, en direct sur TF1. L'émission devait accueillir les principaux leaders des formations politiques de l'époque (PS, PC, RPR, UDF), mais informés que Jean-Marie Le Pen serait présent, tous se désistent. La chaîne se trouve sans contradicteur pour affronter Jean-Marie Le Pen en débat. Apprenant la situation, Bernard Tapie se propose, à la grande joie de la chaîne qui devine un gros succès d'audience. À l’issue du débat face à Jean-Marie Le Pen, la haine réciproque entre Bernard Tapie et le FN est très forte. Aussi, en 1992, lors de sa campagne pour les régionales en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Bernard Tapie est en conflit avec ses partenaires politiques sur la stratégie à adopter contre le FN : il est d'avis de fustiger les électeurs du FN et pas seulement leur chef, ce qui n’est pas d’usage en politique, les électeurs étant le « fonds de commerce » de tout politicien. Pour appuyer sa théorie, Bernard Tapie propose à son entourage d’aller assister à un meeting du FN tenu à Orange. Seuls André Bercoff et quelques personnes de l'équipe de Bernard Tapie acceptent de l’accompagner. Arrivé sur place, faisant l’objet de huées, Bernard Tapie se voit proposer par Bruno Gollnisch de s’exprimer, le cadre du FN souhaitant ainsi faire la démonstration du caractère ouvert et démocratique du parti. Bernard Tapie prend la parole et déclare ce que devrait être la politique sur l’immigration à Orange :

« on prend tous les immigrés, hommes, femmes, enfants, on les met sur des bateaux, et on les envoie très loin d’ici. » Acclamations du public. « Et quand ils sont assez loin, pour être sûr qu’ils ne reviennent pas, on coule les bateaux. » Nouvelles acclamations. Tapie prend alors un tout autre ton et lance au public :
« Je ne me suis pas trompé sur vous. J’ai parlé d’un massacre, d’un génocide, de tuer hommes, femmes et enfants, et vous avez applaudi. Demain, au moment de vous raser ou de vous maquiller, lorsque vous vous verrez dans la glace, gerbez-vous dessus. »

Son départ est ensuite naturellement assez houleux[18]. À la suite de ce meeting, il tient son propre meeting dans lequel il affirme :

« Arrêtons de trouver sans cesse des excuses aux électeurs du FN. Arrêtons de dire que Le Pen est un salaud mais que ses électeurs doivent être compris, qu’ils ont des problèmes difficiles. Si l’on juge que Le Pen est un salaud, alors ceux qui votent pour lui sont aussi des salauds ».

La phrase fait scandale et lui vaut des injures publiques sur son passage de la part des électeurs du FN. Interrogé le soir même par Paul Amar au journal de France 3, Bernard Tapie reprend une interview de Le Pen dans laquelle celui-ci déclarait au sujet des handicapés :

« En favorisant par trop les handicapés et les faibles dans tous les domaines, on affaiblit le corps social en général. On fait exactement l'inverse de ce que font les éleveurs de chiens et de chevaux[19]. »

Puis Tapie déclare :

« Celui qui à ces mots décide encore d’aller voter Le Pen, j’appelle ça un salaud, et je continuerai jusqu’à la fin de mes jours à appeler ça un salaud ».

Il a ensuite toujours refusé de s’excuser auprès des électeurs du FN, restant sur cette position.

La gauche dans son ensemble subit une cuisante défaite sur quasiment tout le territoire français, et c'est finalement Jean-Claude Gaudin qui est réélu président de région avec une majorité relative. Néanmoins le score de la liste Énergie Sud de Bernard Tapie ressort, comme pour son élection législative de 1988, étonnamment haut.

Ministre de la Ville et député

Lorsque François Mitterrand décide en avril 1992 de remplacer son Premier ministre, Édith Cresson, par Pierre Bérégovoy, il impose à ce dernier la présence de Bernard Tapie au sein du gouvernement. Le président demande toutefois à celui-ci de se retirer totalement des affaires, François Mitterrand considérant incompatibles la position de ministre et celle d'homme d'affaires de haut niveau. Appelé par Pierre Bérégovoy, Bernard Tapie se dit « fou de joie »[18], accepte de quitter les affaires mais demande en contrepartie que soit créé un ministère sur mesure : le ministère de la Ville, chargé de s'occuper des problèmes des quartiers difficiles. Il cède son poste de député à son suppléant Jean-Claude Chermann.

Le se tient le premier Conseil des ministres du gouvernement Bérégovoy. Bernard Tapie est la « vedette » de ce gouvernement, la nomination d'un homme d'affaires dans un gouvernement de gauche faisant couler beaucoup d'encre. Aussi, selon Bernard Kouchner, l'attitude des ministres était-elle des plus réservée à son égard, très attentive à son attitude. Après l'allocution de François Mitterrand à son nouveau gouvernement, il demande la parole et tient pendant près de 20 minutes un véritable discours de politique générale, normalement dévolu au rôle du Premier ministre. Cependant le discours développé plaît visiblement au président, qui demande à Bernard Tapie de rester pour l'approfondir à l'issue du Conseil. Bernard Kouchner raconta ainsi qu'il laissa un mot destiné à être remis à Bernard Tapie à l'issue de son entretien privé avec le président, portant ces mots : « Tu avais quelques ennemis, quelques amis, et quelques ministres indifférents à ton égard au sein de ce gouvernement. Sache qu'il ne te reste maintenant que des ennemis à part Béré et moi ». Par la suite, Jacques Séguéla affirme que de nombreux « tête-à-tête » furent conduits entre Bernard Tapie et François Mitterrand, et que ce dernier ne manquait jamais une occasion, en public à la télévision (notamment lors de l'émission L'Heure de vérité du 25 octobre 1993) ou en privé, de louer les qualités de Bernard Tapie, ce qui, selon Jacques Séguéla, rendait « verts de rage » les cadres politiques du PS[20]. Néanmoins, bon nombre d'observateurs postérieurs reprochent la nomination de Tapie ministre, qu'ils considèrent comme une trahison de l'idéal socialiste et de Mitterrand, qui fustigeait, lorsqu'il était dans l'opposition, la finance et le capital[21].

Mais son passage au ministère sera court : il est attaqué par Georges Tranchant, député RPR des Hauts-de-Seine et propriétaire de la holding Finindusco, qui regroupe vingt-quatre casinos et une quarantaine de sociétés, pour abus de biens sociaux dans une société de distribution de la marque Toshiba en France dans laquelle il était associé de Bernard Tapie. Premier ministre à faire les frais de la jurisprudence Bérégovoy-Balladur qui contraint à démissionner du gouvernement en cas de mise en examen, Bernard Tapie démissionne de son poste, le 23 mai 1992[22],[23]. Il obtient un non-lieu en décembre 1992 et réintègre le gouvernement Bérégovoy le même mois[24]. Le retour de Bernard Tapie au gouvernement crée un malaise chez certains socialistes, emmenés par le député de Corrèze François Hollande, qui déclare : « La première fois, c'était une erreur. La deuxième, c'est une faute »[25],[26]. Aux élections législatives de mars 1993, la gauche est balayée. Le gouvernement d'Édouard Balladur remplace celui de Pierre Bérégovoy.

Lors de ces élections, Bernard Tapie se présente dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône. Il se qualifie pour la triangulaire du second tour face à Hervé Fabre-Aubrespy (RPR) et Damien Bariller (FN), directeur de cabinet de Bruno Mégret. Jean-Marie Le Pen, qui a donné consigne à l'ensemble de ses candidats de se maintenir au second tour, reçoit Bernard Tapie après le premier tour dans sa résidence de Montretout. L'historienne Valérie Igounet indique à ce sujet : « Bernard Tapie aurait demandé à Jean-Marie Le Pen de maintenir son candidat « pour faire barrage » à celui de la droite. Jean-Marie Le Pen accepte. Il impose au Bureau politique, contre l'avis de Bruno Mégret, le maintien de Damien Bariller. Aux législatives de 1993, Jean-Marie Le Pen aurait donc favorisé la candidature de Bernard Tapie aux dépens d'une éventuelle victoire de Bruno Mégret, en confirmant la présence d'un candidat FN »  car, de son côté, Bruno Mégret espère en vain le retrait du candidat RPR dans la douzième circonscription des Bouches-du-Rhône, où il se présente et échoue de peu. Cette version est confirmée par Lorrain de Saint Affrique, conseiller de Jean-Marie Le Pen, Marc Fratani, attaché parlementaire de Bernard Tapie, et Jean-Marie Le Pen lui-même, alors que Bernard Tapie nie tout accord politique[27],[16],[28]. Bernard Tapie est élu député avec 44,48 % des voix.

Affaire Adidas l’opposant au Crédit lyonnais

Il s'agit d'une affaire politico-judiciaire à fort retentissement médiatique, commencée en 1992, qui a abouti à un arbitrage autorisant le versement d'un dédommagement de 400 millions d'euros à Bernard Tapie, suivi d'une polémique mettant en cause sa régularité[29],[30]. Fin 1992, Bernard Tapie, devenu ministre, souhaite vendre Adidas pour éviter tout conflit d'intérêt, comme le réclame François Mitterrand. Il confie un mandat de vente à la SDBO, filiale du Crédit lyonnais. Le prix de vente pour Adidas est fixé par Bernard Tapie à un minimum de 2,085 milliards de francs (317 millions d'euros ou, en tenant compte de l'actualisation de la somme, 472 millions d'euros aujourd'hui). Le 15 février 1993, Adidas est vendue par la SDBO au prix fixé par Bernard Tapie, qui ne conteste pas alors la vente.

Mais Bernard Tapie est mis en faillite par le Crédit lyonnais un an plus tard, en mars 1994, le Crédit lyonnais cassant le mémorandum signé avec Bernard Tapie qui prévoyait la vente progressive de toutes ses autres affaires afin de rembourser sa dette restante et de constituer, avec le Crédit lyonnais, un fonds d'investissement commun. Bernard Tapie affirme que le Crédit lyonnais aurait effectué à son insu un montage opaque par lequel la banque a revendu Adidas à un groupe d'investisseurs dont deux sociétés offshore avec une option de revente à Robert Louis-Dreyfus lui permettant d'engranger une plus-value de 2,6 milliards de francs (396 millions d'euros) en cas de redressement d'Adidas. Bernard Tapie accuse le Crédit lyonnais de violer deux de ses obligations fondamentales en tant que vendeur pour le compte de son client :

  • son obligation de loyauté, qui obligeait le Crédit lyonnais à informer son client qu'il pouvait vendre son affaire plus cher qu'au prix minimum fixé ;
  • son obligation de neutralité, qui interdisait au Crédit lyonnais de se porter acheteur du bien qu'il est chargé de vendre au mieux des intérêts de son client.

Bernard Tapie développe ainsi la thèse que sa mise en liquidation servait en fait deux intérêts :

  • un intérêt judiciaire en protégeant le Crédit lyonnais de tout recours sur la vente d'Adidas (BT Finance appartenant désormais au Crédit lyonnais, ses actionnaires n'allaient pas porter plainte contre eux-mêmes).
  • un intérêt politique en le rendant à la fois inéligible et impopulaire par une violente campagne médiatique, les dirigeants du Crédit lyonnais étant très proches des socialistes (puisque ayant été nommés par eux), dont Bernard Tapie vient de ramener le score aux listes européennes à son niveau historique le plus bas (14 %) en ayant présenté sa propre liste qui réalise plus de 12 % des votes.

Le mandataire liquidateur de Bernard Tapie Finance et ses petits porteurs (les particuliers qui avaient conservé des actions BT Finance achetées en Bourse des années auparavant, financés par Bernard Tapie[31]) entament alors les procédures judiciaires qui vont durer quinze ans.

Le 7 novembre 1996, le Tribunal de Commerce de Paris condamne le Consortium de réalisation (CDR) à verser à Bernard Tapie une provision de 600 millions de francs (91,5 millions d'euros).

Le 12 octobre 1998, devant le Tribunal de Commerce de Paris, Bernard Tapie réclame 6,5 milliards de francs (990 millions d'euros) pour « montage frauduleux ». Le tribunal transfère le dossier à la cour d'appel de Paris et annule la provision de 600 millions de francs. En jouant sur une spécificité du droit français qui dispose que « le pénal tient le civil en l’état », en d’autres termes que tant que Bernard Tapie n’aura pas terminé d’être jugé sur sa faillite, l’affaire Adidas ne pourra pas être jugée ; le jugement en appel se voit retardé pendant six ans. Le 12 novembre 2004, la cour d'appel de Paris autorise une médiation entre Bernard Tapie et l'État, seul propriétaire du CDR, pour un accord amiable, mais la médiation échoue.

Le 30 septembre 2005, neuf ans après le premier jugement, la cour d'appel condamne le CDR à payer 135 millions d'euros à Bernard Tapie.

Le 9 octobre 2006, la Cour de cassation, saisie par le CDR à la demande du gouvernement, casse le jugement de la cour d'appel, sans se prononcer sur le fond du dossier, mais en jugeant que la cour d'appel « n'avait pas caractérisé les éléments qui auraient permis d’établir, selon la jurisprudence en la matière, que le Crédit lyonnais était obligé par un contrat auquel il n’était pas partie »[32]. En effet ce n'est pas le Crédit lyonnais mais la SDBO (filiale à 100 % du Crédit lyonnais) qui est signataire du mandat de vente d'Adidas. Cette subtilité de forme renvoie les parties devant la cour d'appel. Ce jugement n'est jugé satisfaisant par aucune des parties.

Bernard Tapie, en devant retourner devant la cour d'appel, puis éventuellement à nouveau devant la Cour de cassation, fait face à quatre à sept ans de délais supplémentaires, dans une affaire qui dure alors depuis treize ans.

Pour le CDR, la Cour de cassation ayant confirmé la recevabilité de la plainte de Bernard Tapie, un nouveau risque existe : celui de la demande en annulation de la vente d'Adidas par Bernard Tapie, auquel cas le préjudice couramment estimé est la valeur de la société le jour du jugement, soit aux alentours de 7 milliards d'euros de risque maximum.

En 2007, les parties décident de recourir à un arbitrage en droit.

Le CDR, puis l'EPFR (son organisme de contrôle), votent pour la mise en arbitrage, qui est adopté à l'unanimité des voix. Cette mise en arbitrage reçoit le soutien du gouvernement Fillon en la personne de Christine Lagarde, ministre des Finances, qui estime que l'affaire coûte trop cher en frais d'avocats depuis des années et fait courir un risque de condamnation financière trop élevé à l'État[réf. nécessaire].

Cependant l'État, par ses émanations respectives (ministère des Finances, EPFR, CDR), impose trois conditions au recours à l'arbitrage[réf. nécessaire] :

  • qu'il s'agisse d'un arbitrage en droit, en d'autres termes que les décisions du tribunal arbitral ne se fondent que sur les jugements en droit rendus par les tribunaux ayant jugé l'affaire ;
  • que le montant des indemnités potentiellement perçues par la partie adverse (le mandataire du Groupe Tapie, les petits actionnaires de BT Finance, et les époux Tapie) soient plafonnées à 300 millions d'euros hors intérêts ;
  • que les juges-arbitres nommés soient des personnalités reconnues du droit et recevant l'aval des deux parties.

Seront choisis Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Denis Bredin, avocat, et Pierre Estoup, ancien président de la cour d'appel de Versailles ; tous acceptés par les parties.

En juillet 2008, le tribunal arbitral rend sa sentence, favorable à Bernard Tapie : 243 millions d'euros à titre matériel, 115 millions d'euros au titres des intérêts de majoration du préjudice datant de 1993, et 45 millions d'euros de préjudice moral. Soit 403 millions d'euros au total. Cette décision crée immédiatement une forte polémique, en particulier le montant du préjudice moral, très inhabituel (les cas les plus graves comme les erreurs judiciaires ou les erreurs médicales lourdes ne dépassant pas quelques dizaines de milliers d'euros). Cependant un tel préjudice n'est pas unique : Bernard Arnault a obtenu en réparation du préjudice moral subi par sa société LVMH du fait du « dénigrement » de Morgan Stanley, la somme de 30 millions d'euros[33].

Immédiatement, un groupe de neuf députés socialistes, emmenés par le futur Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, et des membres du Modem, emmenés par leur président François Bayrou, et qui compte dans ses rangs Jean Peyrelevade, l'ancien Président du Crédit lyonnais, attaquent la décision arbitrale devant les médias et devant la justice. Mais c'est d'abord à l'État, en la personne de Christine Lagarde, toujours ministre des Finances, de décider si elle souhaite contester ou non la sentence arbitrale. Celle-ci décide de ne pas la contester, affirmant que les juristes qu'elle a consultés indiquent, dans leur majorité, des chances de succès très faibles[34]. Devant la polémique, Bernard Tapie est entendu par la commission des Finances de l’Assemblée nationale[35]. Par ailleurs les recours passés par les neuf députés socialistes et le Modem devant les juridictions administratives sont rejetés, le Tribunal administratif ne relevant aucune faute dans la forme de la procédure.

Mais l'affaire rebondit à l'initiative de Jean-Louis Nadal, procureur général près la Cour de cassation, qui saisit en mai 2011 la Cour de justice de la République, l'entité compétente pour juger des ministres, à l'encontre de Christine Lagarde pour « abus d'autorité ». Cette saisine est réalisée sur demande de Jean-Marc Ayrault[36].

Les proches politiques de Christine Lagarde réagissent à l'encontre de la demande de Jean-Louis Nadal, en soulignant d'une part que celui-ci conteste un arbitrage qu'il était le premier à promouvoir (Jean-Louis Nadal avait écrit une note juridique à l'attention de l'État en 2004, conseillant de recourir à un arbitrage[réf. nécessaire]).

Saisie, la CJR rejette le soupçon d'« abus d'autorité » indiqué par Jean-Louis Nadal, mais demande à entendre Christine Lagarde pour des soupçons de « complicité de faux par simulation d'acte » et de « détournement de fonds publics ». Le 26 août suivant, elle est mise en examen dans le cadre de cette instruction pour le seul chef de « négligence »[29]. En parallèle, sur le volet non ministériel de l'affaire, les juges Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut, mènent depuis 2012 une enquête et ont, à ce titre, déjà procédé à des perquisitions notamment aux domiciles des trois juges arbitres, de Bernard Tapie, de Christine Lagarde et de son ex-directeur de cabinet, Stéphane Richard, ainsi qu'aux cabinets de Me Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie, et enfin au domicile de Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée au moment de l'arbitrage.

Maître Lantourne est placé en garde à vue, les 27 et 28 mai 2013, dont il ressort libre et sans demande d'audition du juge. En revanche, Pierre Estoup, l'un des trois juges-arbitres de l'arbitrage, qui est placé pendant la même période en garde à vue médicalisée à l'hôpital Hôtel Dieu, en ressort avec une mise en examen pour « escroquerie en bande organisée ». S’ensuivent les mises en examen au même motif de Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, et de Bernard Tapie, dont la garde à vue est même prolongée de son maximum légal de quatre jours. Une semaine après sa garde à vue, Bernard Tapie se fait saisir par les juges l’ensemble de ses comptes bancaires et l'ensemble de ses biens immobiliers à titre conservatoire. Il fait immédiatement connaître son intention de contester ces saisies[réf. nécessaire]. Le 11 septembre 2014, Le Monde révèle les conclusions du rapport de synthèse des policiers de la brigade financière chargée d'enquêter sur les conditions de la vente d'Adidas par Bernard Tapie : selon leurs conclusions et contrairement à sa version des faits, l'homme d'affaires n'aurait pas été lésé par le Crédit lyonnais lors de cette transaction. Ils écrivent notamment que les « faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres » et que « M. Tapie et son conseil ont produit des attestations qui s'avèrent inexactes, voire mensongères […]. Le raisonnement des arbitres reposait sur des documents non conformes à la réalité »[30]. Sur France Info, Bernard Tapie dénonce un « cirque » et « l'intox des policiers avec la complicité des journalistes »[37]. JUSTICE - Bernard Tapie se dit "ruiné" par la décision de la cour d'appel de Paris qui lui "demande de rembourser des sommes astronomiques" qu'il n'a "même pas touchées" dans le cadre de l'arbitrage avec le Crédit lyonnais, dans un entretien au Monde, vendredi 04 décembre.

Le , la cour d’appel de Paris le condamne à rembourser les 405 millions d’euros perçus lors d'un arbitrage en 2008 dans le litige qui l'oppose au Crédit lyonnais à propos de la revente d'Adidas[38]. Bernard Tapie conteste les sommes qui lui sont réclamées : « Le groupe Bernard Tapie (GBT) a perçu exactement 245 millions. Moi personnellement, 45 millions, j'en ai donné la moitié à ma femme, j'en ai donc gardé la moitié, et sur cette moitié, c'est-à-dire 22, j'en ai mis 20 dans le compte courant de La Provence ».

Le 30 juin 2016, la Cour de cassation avait rejeté les deux principaux pourvois contre l'arrêt de la cour d'appel de Paris du 17 février 2015. Elle avait confirmé la compétence de la cour d'appel de Paris pour statuer sur un arbitrage dépourvu du caractère international qui l'aurait fait échapper à la compétence de la juridiction française. Elle avait confirmé l'existence d'une fraude civile justifiant l'annulation des sentences arbitrales en raison des liens entre l'un des juges arbitres (Pierre Estoup) et Bernard Tapie[réf. nécessaire].

Il est désormais établi qu'une partie de la plus-value réalisée lors de la revente d'Adidas a disparu sur des fonds offshore, et que Bernard Tapie était bien plus au courant des détails de l'opération qu'il ne l'a toujours admis, comme le prouvent des contrats rendus publics par le journal Mediapart[39], qui soupçonne Bernard Tapie d'avoir été l'un des bénéficiaires occultes de l'option d'achat exercée par Robert Louis-Dreyfus, à rebours de tout ce qui avait pu être dit jusqu'ici sur le sujet.

Une information judiciaire pour « concussion, complicité et recel » a été ouverte en mars 2016 contre l’ancien ministre du budget Éric Woerth, au sujet d'un cadeau fiscal estimé à « au moins 58 millions d’euros »[40] consenti à Bernard Tapie en 2009 et lié aux sommes perçues dans le cadre de l'arbitrage.

Le 18 mai 2017, après une décision de la Cour de cassation, il doit rembourser les 404 millions d’euros qui lui avaient été accordés en 2008 pour régler son litige avec la banque Crédit lyonnais sur la vente de l’équipementier sportif Adidas[41],[42].

En décembre 2017, les juges d’instruction chargés du dossier décident, suivant des réquisitions du Parquet de mars 2017[43], et au terme d’une instruction de plus de cinq ans, de renvoyer devant le tribunal correctionnel Bernard Tapie, son avocat, Maurice Lantourne, l’ancien directeur de cabinet de la ministre de l’économie Christine Lagarde, Stéphane Richard, président-directeur général d’Orange, Pierre Estoup, l’un des trois juges arbitres de l’affaire, Jean-François Rocchi, ancien directeur du CDR, et Bernard Scemama, ancien président de l’Établissement public de financement et de restructuration (EFPR), autre entité alors chargée, avec le CDR, de gérer les dettes du Crédit lyonnais[44].

Le jugement, rendu le 9 juillet 201933, relaxe Bernard Tapie ainsi que tous les autres prévenus des fins de la poursuite34. Le parquet de Paris fait appel de la relaxe générale le [45].

Le 28 février 2020, la cour d'appel de Paris fixe à 438 millions d’euros le montant  âprement discuté depuis quatre ans  de la dette de Bernard Tapie dans l’affaire de l’arbitrage[46]. En mars 2020, la cour d’appel de Paris confirme le placement en redressement judiciaire des sociétés de Bernard Tapie[47].

Le 30 avril 2020, le tribunal de commerce de Bobigny rejette le plan de redressement des sociétés du groupe Tapie et prononce leur liquidation judiciaire[48].

Le procès en appel se déroule en mai-juin 2021, en l’absence de Bernard Tapie, hospitalisé à cause de son cancer. Le parquet général requiert contre lui cinq ans de prison avec sursis et 300 000 euros d'amende[49].

Affaire VA-OM

En juin 1993, alors que Bernard Tapie vient de perdre son poste de ministre, et s'apprête à remporter avec son club de football, l'Olympique de Marseille, la prestigieuse Ligue des Champions, démarre l'affaire VA-OM. Le 22 mai, le club nordiste de l'US Valenciennes-Anzin, qui venait de recevoir l’Olympique de Marseille en championnat six jours avant la finale de Ligue des Champions OM-Milan AC, révèle l'existence d'une tentative de corruption. Le défenseur valenciennois Jacques Glassmann a confié à son entraîneur Boro Primorac que Jean-Jacques Eydelie, un joueur de Marseille qui fut auparavant l'un de ses coéquipiers, l'a contacté par téléphone avant le début de la rencontre, lui promettant une somme d'argent pour lui et deux autres joueurs valenciennois, Jorge Burruchaga et Christophe Robert, pour qu’ils « lèvent le pied » et que les Marseillais arrivent sans blessure à Munich pour la finale de la Ligue des Champions. En juin, la Ligue nationale de football (LNF), alors présidée par Noël Le Graët, porte plainte contre X et Éric de Montgolfier, procureur de la République de Valenciennes, ouvre une information judiciaire. Jean-Pierre Bernès, directeur général de l'OM, Jean-Jacques Eydelie, Jorge Burruchaga, de même que Christophe Robert et son épouse sont mis en examen par le juge d’instruction Bernard Beffy après les aveux de Robert et la découverte de 250 000 francs (environ 38 000 euros) dissimulés dans le jardin de ses parents. Les époux Robert désignent Jean-Pierre Bernès, directeur général de l’OM, comme instigateur de la tentative de corruption.

Celui-ci nie d'abord les faits, et est placé en prison plusieurs semaines à titre préventif. Puis il déclare qu’il est bien à l’origine de la tentative de corruption mais qu’il a agi sur ordre de Bernard Tapie, qui est mis en examen à son tour, d’abord au titre de la corruption, puis au titre de tentative de subornation de témoin, l’entraîneur de Valenciennes affirmant que Bernard Tapie l’a rencontré à son bureau et lui a demandé de déclarer une version le disculpant.

Comme toujours avec Bernard Tapie, cette affaire divise profondément l’opinion. Les uns y voient la révélation suprême de l’arrivisme et de l’amoralité de Bernard Tapie ; les autres voient dans les proportions prises par cette affaire, qui concerne un match de football, la révélation d’une chasse à l’homme avant tout politique : l’affaire VA-OM a fait l’objet d’une couverture télévisuelle supérieure à l'affaire du titre non attribué aux grenoblois la même année en rugby[50] et même à celle de la guerre du Golfe de 1991[51].

Condamnation et fin de l'engagement politique

Empêtré dans l’affaire VA-OM, Bernard Tapie reste pourtant populaire, en témoignent ses résultats politiques, qui continuent de lui être favorables.

Aux législatives de mars 1993, alors que démarre à peine l’affaire, il est réélu député, cette fois-ci à Gardanne dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône. Seuls cinq autres représentants de la gauche, dont trois apparentés socialistes, sont réélus dans ce département, pour le reste entièrement dévolu à la droite.

Aux élections cantonales de 1994, il est élu au second tour dans le cinquième canton de Marseille, avec près de 68 % des voix.

Les experts politiques ne voient pourtant dans ces divers succès, tous acquis dans les Bouches-du-Rhône, que la popularité restante du président de l’OM, et estiment « finie » la carrière politique de Bernard Tapie sur le plan national. Seul François Mitterrand croit toujours en sa chance d’un destin national et lui conseille de se doter d’un parti politique, ce que Bernard Tapie fait en rejoignant le Mouvement des radicaux de gauche (MRG) dès la fin 1993. À l’approche du scrutin national des élections européennes, Bernard Tapie sollicite une réunion avec Michel Rocard, tête de liste du PS, pour discuter de l’union des listes socialistes et radicales. Sur les conseils de son état major politique, convaincu que l’image de Bernard Tapie à la suite de l’affaire VA-OM ne peut faire que baisser le score de la gauche, et que son réservoir de voix est trop faible pour lui permettre de conduire sérieusement une liste seul, Michel Rocard refuse de tenir une réunion, ni même un entretien, avec Bernard Tapie.

Vexé, celui-ci interroge François Mitterrand sur l’opportunité ou non selon lui de conduire sa propre liste, pari risqué compte tenu des sondages qui le créditent d’à peine 3 % des voix, le MRG pesant à lui tout seul moins de 1 % lors des élections nationales. Mais François Mitterrand convainc Bernard Tapie de faire campagne. « Dans un sens ou dans l’autre, vous serez fixé sur votre avenir politique : la vérité ne sort que des urnes », argumente le Président de la République[18].

Le 12 juin 1994, à la stupéfaction générale, la liste Énergie Radicale conduite par Bernard Tapie, qui a fait la campagne la plus pro-européenne sur le thème de l’Europe fédérale, dans un scrutin marqué au contraire par le succès des listes anti-européennes, obtient 12,03 % des voix à seulement deux points de la liste du PS conduite par Rocard, ce qui scelle le destin politique de ce dernier, qui en gardera une rancune tenace à l’égard de Bernard Tapie, affirmant qu’il a été abattu par « un missile nommé Bernard Tapie tiré depuis l'Élysée ».

Cependant, longtemps pressenti pour la mairie de Marseille aux élections municipales de 1995, Bernard Tapie doit renoncer en raison des poursuites judiciaires[52]. En effet le procès VA-OM se déroule en première instance en mars 1995. Il est condamné le 15 mai 1995 à deux ans de prison dont un ferme, peine ramenée en appel en novembre 1995 à deux ans de prison, dont huit mois ferme, et une inéligibilité de trois ans. C'est la peine la plus sévère jamais prononcée en France relative à une affaire de football. Tapie est le seul protagoniste de l'affaire VA-OM, et de toutes les affaires de corruptions dans le football jamais portées devant la justice en France, le premier à purger une peine de prison ferme. À la suite de sa condamnation dans cette affaire, il sera déchu de son mandat de député le 5 septembre 1996[53].

Ses ennuis judiciaires vont mettre un terme à sa carrière politique. Il ne s'est plus présenté à une élection depuis lors, malgré son éligibilité retrouvée en 2003, se contentant de soutenir publiquement certains candidats à la présidentielle. Ainsi il appelle à voter « contre Jean-Marie Le Pen » au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002. Pour l’élection présidentielle de 2007, il affirme, avant les primaires socialistes, sa préférence pour Dominique Strauss-Kahn, qu’il qualifie de « candidat idéal »[54] mais celui-ci n'est pas désigné. En mars 2007, Bernard Tapie apporte son soutien à Nicolas Sarkozy, jugeant que le programme de Ségolène Royal lui semble « peu clair » et que la candidate « manque d’expérience » en comparaison de son adversaire. Aussitôt exclu du PRG, il annonce qu’il le réintègre en 2010 « dans un but purement militant »[55].

Le 20 décembre 2015, une semaine après le second tour des élections régionales, il annonce qu'il a « décidé de revenir en politique ». Il se fixe comme objectif de faire barrage au Front national et de lutter contre le chômage[56].

Mise en faillite de l’Olympique de Marseille

En parallèle, l’affaire VA-OM conduit également son club, l’Olympique de Marseille, à la faillite. En effet l’OM, comme tous les clubs de football, dispose de contrats d’engagement de salaires de ses joueurs sur des durées généralement comprises entre un et cinq ans, avec une moyenne de deux à trois ans, les salaires des joueurs représentant l’essentiel des charges d’un club de haut niveau. À la suite de l’affaire VA-OM, les instances françaises du football français conseillent à l’UEFA, l’instance européenne du football, de ne pas valider la participation de l’Olympique de Marseille aux coupes internationales. Ce qui entraîne un manque à gagner de près de 100 millions de francs dans le budget prévisionnel de l’OM. Les salaires des joueurs ne pouvant pas légalement être baissés en proportion, Bernard Tapie décide de vendre les contrats de certains joueurs. C’est ainsi que la vente de trois joueurs en cours de saison (Alen Bokšić, Marcel Desailly et Paulo Futre) parvient à combler le déficit créé par la privation de compétitions internationales. Par ailleurs, il obtient d’un tribunal suisse (la Suisse étant le siège de l’UEFA) l’annulation de la sanction prise par l’UEFA de priver le club de Ligue des champions. Mais l’UEFA menace de suspendre toutes les équipes françaises de football, y compris l’Équipe de France, de compétition, si l’OM ne retire pas son recours juridique. Noël Le Graët, président de la Ligue, écrit alors une lettre à Bernard Tapie le suppliant d’accepter la sanction (pourtant initiée par la Ligue), écrivant notamment : « Celui qui a mené le football français si haut ne peut pas être à l’origine de sa chute »[57]. Ne souhaitant pas causer des sanctions sur tout le football français, et bien qu’ayant obtenu gain de cause devant la justice suisse, Bernard Tapie choisit de retirer son recours.

Mais la Ligue nationale de football n’en aura pas moins de sévérité envers l’Olympique de Marseille : en sanction de l’affaire VA-OM, elle rétrograde le club en Ligue 2, ce qui le conduit à la faillite, les recettes de télévision étant le revenu essentiel des clubs, et celles de Ligue 2 étant dix fois inférieures à celles de Ligue 1.

Les spécialistes pensent que l’OM est dans l’incapacité de remonter, puisqu'interdit de recrutement de joueurs non libres et disposant de joueurs de Ligue 1 qui, ne pouvant être payés, deviennent libres et partent dans d’autres clubs (à l’exception de quelques joueurs très attachés à l’OM et préférant rester au club même en Ligue 2 et sans salaire). Mais Bernard Tapie recrute des joueurs internationaux proches de la retraite et donc libres, tel l’Irlandais Tony Cascarino, et les associe à des jeunes prometteurs du centre de formation, et contre toute attente le club gagne le championnat de Ligue 2 1994-1995.

Mais toujours en dépôt de bilan, l’OM se voit interdire par la DNCG, présidée par André Soulier, le président du Parti républicain dans le Rhône et adversaire politique déclaré de Bernard Tapie, la remontée en Ligue 1. À la suite de cette décision qu’il juge « scandaleuse », Bernard Tapie déclare que « Tant que je resterai président de l’OM, toutes les décisions relatives au club seront défavorables. Je dois donc partir ». Il démissionne de la présidence de l’OM, disant que ce jour est « l’un des plus tristes de sa vie ».

Il y fera un rapide retour en 2001, d’abord pour la fin de saison 2000-2001 où le club, à quatre journées de la fin, est relégable, le stade appelant fréquemment de ses vœux son retour en scandant son nom. À l’appel de son nouveau propriétaire, Robert Louis-Dreyfus, Bernard Tapie revient et le club finit la saison quinzième, premier non-relégable (championnat alors à 18). Bernard Tapie fera la saison suivante en entier en tant que responsable du secteur sportif, le club progressant de la quinzième à la neuvième place. Mais Bernard Tapie ne souhaite pas poursuivre l’expérience, lassé par une lutte interne violente avec le directeur financier, Pierre Dubiton, et par le comportement des joueurs en général qu’il juge « très changé ».

Incarcération

L’affaire VA-OM n’atteint pas que l’OM. Elle se solde en 1996 sur une condamnation définitive de Bernard Tapie aux titres de la corruption et de la subornation de témoin. Il est le seul prévenu de l’affaire à recevoir une peine de prison ferme (2 ans dont 8 mois ferme, prononcée en appel). Interrogé en 2009 sur cette singularité par l’équipe de France 2[20], le procureur Éric de Montgolfier déclare devant la caméra :

« S’il ne s’était pas agi de Bernard Tapie, il ne serait pas allé en prison pour cette affaire. Les faits ne le méritaient pas. Il a payé pour d’autres raisons ».

Pour autant, Bernard Tapie va purger sa peine de prison, pendant six mois (sur 8 fermes), les dernières semaines étant effectuées sous le régime de la semi-liberté[58]. Il est d’abord placé à la prison de la Santé, où son entrée en prison, au sein d’un fourgon blindé, est diffusée en direct au journal télévisé. Il purgera le reste de sa détention à Luynes puis la semi-liberté aux Baumettes à Marseille. Interrogé par les médias, le directeur de l’administration pénitentiaire déclare qu’il sera placé dans le « quartier des particuliers ». Bernard Tapie a cependant le droit de recevoir des visites, parmi lesquelles celles de Bernard Kouchner, qui était ministre à ses côtés dans le gouvernement Bérégovoy. Kouchner rapportera qu’il découvre « un Bernard Tapie très affaibli, et pour la première fois, fragile »[20].

Reconversion dans la comédie, la musique et dans l'audiovisuel

Dès 1995, Bernard Tapie est dans l’obligation de se reconvertir : il est en faillite personnelle et donc dans l’interdiction de faire des affaires, il est inéligible en politique, et interdit de fonction dans le football. Le début de sa reconversion se produit dans le cinéma : il tient en 1996 le rôle principal, aux côtés de Fabrice Luchini, dans le film de Claude Lelouch Hommes, femmes : mode d'emploi.

Bernard Tapie se remet ensuite à l’écriture. Après le livre Gagner, écrit en 1986, il publie en 1998 Librement, dont il a entamé la rédaction en prison, puis un roman se déroulant dans le milieu du football, Les yeux trop grands (2000).

Il enregistre également un single en 1998 C’est beau la vie, avec le rappeur Doc Gynéco. Outre sa rapide carrière de chanteur dans les années 1960, il avait déjà enregistré deux 45-tours (Réussir sa vie et Je t’interdis) écrits par Didier Barbelivien en 1985 au profit de la fondation pour l’enfance de Lino Ventura. Puis, en septembre 1999, il anime sur RMC une émission, Allo Bernard, dans laquelle il discute avec les auditeurs de problèmes de société ou de leurs problèmes personnels. Il commence ensuite sa carrière d’acteur au théâtre, d’abord avec l'adaptation en 2000 du film Vol au-dessus d'un nid de coucou, où il reprend le rôle de Jack Nicholson. À Paris comme en province, la pièce remporte un vif succès et la critique salue la performance de l’acteur. En 2004, il joue dans Un beau salaud, une comédie plus légère, puis, en 2008, dans Oscar, pièce rendue célèbre dans les années 1970 par l’interprétation de Louis de Funès, dont il réécrit une partie des dialogues, et à laquelle participe sa fille Sophie. En octobre 2011, il reprend la pièce de théâtre d’Éric Assous Les Montagnes russes, qu'Alain Delon avait jouée en 2005[59].

En parallèle, il poursuit également une carrière d’acteur et d'animateur à la télévision, où ses scores d’audience demeurent toujours appréciés des chaînes de télévision. De 2000 à 2004, il présente l'émission Rien à cacher sur RTL 9 dans laquelle il interviewe des personnalités. De septembre 2002 à mars 2003, il anime À tort ou à raison, un magazine de débats de société diffusé un lundi sur deux en deuxième partie de soirée sur TF1. En 2004, il s'essaie au rôle de consultant sportif sur TF1 lors de la finale de la Ligue des champions AS Monaco-FC Porto en commentant le match avec Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. En 2005 et 2006, il fait partie des invités permanents de l’émission On refait le match, présentée par Eugène Saccomano et diffusée sur RTL en radio et sur LCI à la télévision. De 2001 à 2008, il tient le rôle principal de téléfilms policiers sur TF1 : Cazas en 2001, puis douze épisodes de la série Commissaire Valence diffusés entre 2003 et 2008.

Retour au monde des affaires (2009-2018)

Bernard Tapie en 2012.

Investissements

En avril 2009, inactif dans les affaires depuis 1992, Bernard Tapie annonce son intention d’entrer au capital du Club Med[60]. Le fleuron passé du tourisme français connaît en effet depuis 2008 la plus grave crise de son histoire : dirigé par Henri Giscard d'Estaing, fils de l’ancien président de la République, il a vu sa valorisation boursière divisée par dix en dix ans, et compense chaque année ses pertes par la vente de ses actifs. Le 18 juin 2009, Bernard Tapie annonce avoir acquis 1 % du capital pour 2,5 millions d'euros[61]. Mais ne parvenant pas à fédérer les grands institutionnels proches de Giscard d’Estaing et détenant l’essentiel des droits de vote pour changer le management du groupe, il annonce le 15 décembre 2009 qu'il a revendu toutes ses actions.

En 2010, Bernard Tapie achète le yacht de luxe de 76 m Boadicea de 1999 qu’il fait entièrement réaménager en palace et rebaptise Reborn (renaissance en anglais) avant de naviguer avec et de le proposer à la location. Bernard Tapie fait également la promotion du site discount BernardTapie.com[62] créé par son fils Laurent Tapie et lancé en mai 2010 pour augmenter le pouvoir d'achat des « 50 % des Français qui gagnent le moins »[63] : la promesse du site est de réunir en une seule plateforme les spécialistes jugés les meilleurs en prix ou en rapport qualité/prix dans des domaines très variés comme le crédit, l’assurance, les télécoms, les voyages, l’automobile, l’habillement, etc. ; en négociant des avantages, tarifaires ou autres, exclusivement réservés aux membres du site, et en s’assurant de la bonne réalisation des prestations par ces spécialistes pour le compte de ses membres, le modèle économique du site étant exclusivement fondé sur les commissions sur les ventes versées par les partenaires.

Justice belge

En août 2013, le parquet de Bruxelles a ouvert une information judiciaire à l'encontre de Bernard Tapie[64], à la suite d'une dénonciation de la Cellule de traitement des informations financières (CTIF[65]). La justice belge entend faire la lumière sur le transfert de 900 000 euros sur un de ses comptes en Belgique le 23 juillet 2013. Des auditions ont eu lieu et les fonds en question ont été saisis. Cette procédure a donné lieu à un non lieu, la justice belge n'ayant rien trouvé d'anormal dans le transfert de ces fonds qui avaient été versés sur un compte ING en vue de l'installation en Belgique du holding de son fils.

Patron de presse

Le 19 décembre 2012, à la suite d'une recapitalisation partielle de la famille Hersant, via une augmentation de capital de 48 millions d'euros, dont la moitié est apportée par Bernard Tapie et l'autre par Philippe Hersant, Bernard Tapie devient actionnaire à 50 % du groupe Hersant Média (GHM), premier groupe de presse de la région PACA. Il s'implique notamment dans la restructuration de La Provence en recrutant Olivier Mazerolle comme directeur de la rédaction. Certains y voient l'amorce d'un retour en politique à Marseille[66],[67]. Si l'hypothèse a été évoquée, il dément toute volonté de briguer la mairie de Marseille aux élections de 2014. Interviewé par téléphone sur Europe 1 à ce sujet le 22 février 2013, il confirme son désintérêt pour les municipales de Marseille, sa femme prenant même l'appareil pour indiquer qu'un retour en politique serait une « cause immédiate de divorce ». Il présente en revanche une émission intitulée Tapie se met à table dans laquelle il reçoit chacun des candidats à la mairie de Marseille.

Alors que l'Élysée a tenté d'empêcher Bernard Tapie de reprendre le groupe Hersant, notamment en poussant François Pinault à se pencher sur le dossier[67], Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a, d'après Laurent Mauduit, « lourdement pesé pour que le quotidien La Provence tombe effectivement entre les mains de son ami Bernard Tapie », intervenant « de manière très empressée auprès de François Hollande »[68].

Vie personnelle

Bernard Tapie épouse en premières noces Michèle Layec avec qui il a une fille Nathalie et un fils Stéphane. En secondes noces, il s'unit le à Corfou (Grèce)[69] à Dominique Mialet-Damianos, d'origine grecque, avec qui il a une fille, Sophie, chanteuse française connue pour avoir participé à la saison 2 de The Voice, la plus belle voix, et un fils, Laurent. Il achète l’hôtel particulier du 52 rue des Saints-Pères, à Paris, où il vit avec sa famille. Son frère cadet, Jean-Claude, ancien président du club de handball OM-Vitrolles (1991-1996)[70], est président-directeur général de Massilia International.

À titre personnel, Bernard Tapie bat un record : celui de la traversée de l'Atlantique nord en monocoque durant l'année 1988 à bord[pas clair] du Phocéa en tant qu'armateur[71].

Sa fortune est estimée en 2016 à 150 millions d'euros, ce qui fait de lui la 400e fortune française[72].

En , il annonce souffrir d'un cancer de l'estomac[73]. Il subit des traitements de chimiothérapie et, en janvier 2018, une lourde intervention chirurgicale[74],[75]. La même année, il annonce qu'il souffre d'un double cancer de l'œsophage et de l’estomac[76]. En , il déclare que son cancer s'est étendu aux poumons tout en refusant de se dire en phase terminale[77]. En avril 2021, il évoque avoir également des atteintes aux reins et au cerveau[78].

Dans la nuit du 3 au , lui et son épouse sont victimes d’un cambriolage de leur domicile à Combs-la-Ville au cours duquel ils sont violentés et ligotés[79]. Des photographies du couple tuméfié sont ensuite publiées dans la presse[80].

Relations

Relations avec Nicolas Sarkozy

Rencontré une première fois en 1983 lors d’un dîner chez le publicitaire Jacques Séguéla[81], les complicités de Bernard Tapie avec Nicolas Sarkozy s’articulaient (selon Hervé Algalarrondo du Nouvel Observateur), sur le triptyque : « vélo, fric et politique ». Les relations entre les deux hommes se sont véritablement développées entre 1993 et 1995, lorsque Nicolas Sarkozy était ministre du Budget.

Entre 2007 et 2008 avant la sentence du tribunal arbitral, octroyant 403 millions d’euros à l’homme d’affaires, dont 45 millions d'euros à titre de préjudice moral, les deux hommes se sont rencontrés une vingtaine de fois. Bernard Tapie affirme, dans différents interviews accordés à la presse, qu’il n’a jamais abordé le sujet (l’affaire Adidas) avec le président Sarkozy.

Relations avec la presse

Les relations de Bernard Tapie avec les journalistes sont le plus souvent mauvaises. Selon lui, ces derniers sont soit aigris, soit jaloux à force de fréquenter gloire, pouvoir et argent sans avoir aucun des trois[82]. À plusieurs reprises, il a usé de la force contre certains d'entre eux : en 1991, à Moscou, envers Alain Vernon de France 2 ; en 1993, en jetant à la mer une caméra de France 3 ; ou encore en 2001, à l'encontre de Pascal Praud de TF1. Il est condamné en 2009 pour avoir traité d'« escrocs » les journalistes de l'agence CAPA[83]. Il insulte, en 2010, Patrick Cohen sur France Inter (« Plus ça vous emmerde, plus ça me fait plaisir »[84]), ou encore Bruce Toussaint d'Europe 1 en 2012 (« Je vous emmerde »[85]).

Caricatures

  • Au Bébête Show (1982-1995), il est représenté en taureau, dénommé « Tapie violent ».
  • Dans Les Guignols de l'info (1988-2015), Bernard Tapie est le premier représentant régulier du monde du football, puis intervient par la suite sur les sujets d'actualité les plus divers ; il est caricaturé comme une « grande gueule sûre d’elle » et a pour gimmick de s'autoproclamer « sévèrement burné »[86]. Brocardé pour sa gouaille verbale (se nommant lui-même « Nanard »), son arrogance et sa virilité ostentatoire, il est affublé de gourmettes clinquantes et de grosses bagues. En 1992, il est parodié dans la chanson La Combine à Nanard, popularisant l'expression qui représente bien son image à ce moment-là. Dans son ouvrage Librement (1998), il s'affirme très différent de cette caricature, ajoutant qu’il trouve l'image qu'on présente de lui détestable. Dans un registre différent, une saynète le montre dans le bureau de François Mitterrand, les deux hommes s'échangeant verbalement des cordialités calculées, tout en s'admirant mutuellement in petto pour leur prestance et leur sens tactique (alors que le « guignol » de l'ancien président était généralement présenté comme hautain et méprisant vis-à-vis de la plupart de ses interlocuteurs qualifiés in petto d'« imbéciles »).
  • Dans le journal L'Idiot international du 1er mars 1989, il est surnommé Brutus par Jean-Edern Hallier.

Œuvres et activités artistiques

Discographie

  • 1966 : Je ne crois plus les filles, Avait-il tort ?, Le retour, Vite un verre[87]
  • 1966 : Passeport pour le soleil, Sauve qui peut, L'Enfant de ma vie, Je les aime toutes[88]
  • 1966 : Tu l'oublieras, My little black, Pour de rire pour de vrai, Les pistonnés[89]
  • 1985 : Réussir sa vie, en collaboration avec Didier Barbelivien
  • 1985 : reprise de la chanson Le Blues du businessman
  • 1985 : Je t'interdis, en collaboration avec Didier Barbelivien
  • 1998 : collaboration avec le chanteur français Doc Gynéco à la chanson C'est beau la vie, qu'ils produisent en duo

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Publications

  • 1986 : Gagner, Paris, Robert Laffont, 258 p. (ISBN 2-221-04784-2)
  • 1994 : De l'énergie pour l'Europe, préface de Jean-François Hory, Paris, Les Éditions radicales, 111 p. (ISBN 2-910415-00-7)
  • 1995 : Parole(s) de Tapie !, [réunies par] William Reymond [et illustrées par] Cabu, Paris, Albin Michel, 136 p. (ISBN 2-226-07612-3) [la couverture porte en plus : Le bêtisier de Nanard-La-Combine]
  • 1998 : Librement, Paris, Plon, 310 p. (ISBN 2-259-18631-9)
  • 2000 : Des yeux trop grands : roman, Paris, Plon, 308 p. (ISBN 2-259-19074-X)
  • 2013 : Un scandale d'État, oui ! : mais pas celui qu'ils vous racontent, Paris, Plon, 229 p. (ISBN 978-2-259-22155-9)

Activités médiatiques

Télévision

  • 1986-1987 : Ambitions sur TF1 : animateur
  • 2000-2004 : Rien à cacher sur RTL9 : animateur
  • 2002-2003 : À tort ou à raison sur TF1 : animateur
  • 2004 : consultant sportif sur TF1

Radio

  • 1999 : Allô Bernard sur RMC : animateur

Voir aussi

Bibliographie

  • 1986 : Isabelle Musnik, Tapie : les secrets de sa réussite, Paris, Plon, 261 p. (ISBN 2-259-01546-8)
  • 1988 : Jeanne Villeneuve, Le Mythe Tapie : chronique des années quatre-vingt , Paris, La Découverte, 342 p. (ISBN 2-7071-1782-X)
  • 1989 : Olivier Roujanski, La Vie secrète de Bernard Tapie, Bordeaux, Éd. Contre-publicité, 50 p.
  • 1991 : Philippe Reinhard, Bernard Tapie ou La politique au culot, Paris, France-Empire, 271 p. (ISBN 2-7048-0689-6)
  • 1992 : Christophe Bouchet, L'Aventure Tapie : enquête sur un citoyen modèle, Paris, Le Seuil, 320 p. (ISBN 2-02-012988-4) [a fait l'objet en 1993 d'une réédition actualisée]
  • 1992 : Thierry Saussez, Tapie-Le Pen : les jumeaux du populisme, Paris, Édition no 1, 255 p. (ISBN 2-86391-496-0)
  • 1994 : Noëlle Bellone, Dix ans avec Tapie, Paris, Michel Lafon, 232 p. (ISBN 2-84098-046-0) [témoignage d'une ancienne collaboratrice de l'homme d'affaires]
  • 1994 : Valérie Lecasble & Airy Routier, Le Flambeur : la vraie vie de Bernard Tapie, Paris, Grasset, 459 p. (ISBN 2-246-48871-0)
  • 1994 : Christophe Bouchet, Tapie : l'homme d'affaires, Paris, Le Seuil, 274 p. (ISBN 2-02-021926-3) [a fait l'objet en 1995 d'une réédition mise à jour et augmentée]
  • 1994 : Rolf Kesselring, Allez Tapie : lettre ouverte, Paris, Éd. de Magrie, 1994, 94 p. (ISBN 2-909434-43-5)
  • 1995 : Philippe Belin, Le Menteur de Marseille ?, Paris, J. Grancher, 285 p. (ISBN 2-733904-82-5) [concerne le procès consécutif à l'affaire VA-OM]
  • 1995 : Jean-Pierre Bernès, Je dis tout : les secrets de l'OM sous Tapie, avec la collab. de Bernard Pascuito, Paris, Albin Michel, 1995, 203 p. (ISBN 2-226-07793-6)
  • 1995 : Pierre Botton, Lettre ouverte d'un bouc émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel « ministres intègres », Paris, Albin Michel, 220 p. (ISBN 2-226-07600-X)
  • 1995 : Christophe Bouchet, Comment devenir riche et célèbre sans vraiment le mériter : Bernard Tapie, Bernard Arnault, Pierre Bergé et les autres, Paris, Albin Michel, 1995, 181 p. (ISBN 2-226-07662-X)
  • 1995 : Christopher Vadot, Tapie de A à Z, avec la collab. de Maurice Campillo, Paris, Albin Michel, 273 p. (ISBN 2-226-07808-8) [la couverture porte en plus : Dictionnaire critique et impertinent]
  • 1995 : Jean-Michel Verne, Vingt milliards sous l'OM : Tapie, l'argent, le foot, Toulon, Plein Sud & MC Productions, 275 p. (ISBN 2-87764-385-9)
  • 1997 : Jean-Hugues Bessou, Construction et évolution de l'image de Bernard Tapie dans la presse française, Mémoire de maîtrise en histoire, Université Toulouse 2, 170 folios
  • 1997 : Emmanuel Loi & Gilles Vidal, Pour ou contre Bernard Tapie, Le Castor astral, 75 p. (ISBN 2-85920-315-X) [concerne les jugements portés par les Français sur B. Tapie]
  • 1998 : André Bercoff, Comment ils ont tué Tapie ou Le flambeur flambé , Paris, Michel Lafon, 233 p. (ISBN 2-84098-359-1) [entend montrer qu'à la veille des élections municipales et présidentielle de 1995, les adversaires de Bernard Tapie se sont employés à lui faire croire qu'il ne lui restait pas d'autre choix que celui de vendre Adidas sans aucune plus-value]
  • 1998 : Sergio G. Mondelo, Tapie : le vrai du faux, Paris, Éd. no 1, 194 p. (ISBN 2-8639-1867-2) [avec des extraits d'interviews données par B. Tapie]
  • 1998 : Françoise Moreau, Tapie, héros malgré lui, Paris, Ramsay, 262 p. (ISBN 2-84114-382-1)
  • 1999 : Fabrice Peireira, Bernard Tapie : un destin hors du commun : l'histoire de toute une vie, Clichy, Éd. G.E.P., 127 p.
  • 2001 : Alain Laroche, Tapie et l'OM : la vérité, Paris, Plon, 229 p. (ISBN 2-259-19539-3) [la couverture porte en plus : L'ex-directeur financier de l'OM parle]
  • 2002 : Jean-Louis Levreau, Le Syndrome Tapie, avec la collab. d'André Baudin, Paris, Ramsay, 261 p. (ISBN 2-84114-587-5)
  • 2005 : André Bercoff, Tapie. 2, Le retour, Neuilly-sur-Seine, Michel Lafon, 237 p. (ISBN 2-7499-0414-5) [fait suite à l'ouvrage du même auteur signalé ci-dessus et dont il reprend des passages entiers. Concerne le montage financier grâce auquel le Crédit lyonnais a racheté à B. Tapie le groupe Adidas]
  • 2006 : Jean-Jacques Eydelie, Je ne joue plus : un footballeur brise l'omerta, avec la collab. de Michel Biet, Paris, L'Archipel, 208 p. (ISBN 2-84187-819-8) [témoignage d'un ancien joueur de l'OM]
  • 2008 : Laurent Mauduit, Sous le Tapie, Paris, Stock, 287 p. (ISBN 978-2-234-06227-6)
  • 2008 : Emmanuel Petit, À fleur de peau, avec la collab. de Jérôme Le Fauconnier, préface d'Arsène Wenger, Issy-les-Moulineaux, Éd. Prolongations, 217 p. (ISBN 978-2-916400-40-2) [témoignage d'un ancien joueur de l'AS Monaco FC, club qui a remporté en 1991 la coupe de France face à l’OM]
  • 2008 : Airy Routier, Le Phénix : le retour de Bernard Tapie, Paris, Grasset, 395 p. (ISBN 978-2-246-70331-0)
  • 2009 : Denis Demonpion & Laurent Léger, Tapie-Sarkozy : les clefs du scandale, Paris, Pygmalion, 289 p. (ISBN 978-2-7564-0250-5)
  • 2009 : Marc Fratani, Le Mot d'ordre était « Liquidons Tapie ! », préface par François de Montvalon, Paris, Hugo & Cie, 241 p. (ISBN 978-2-7556-0332-3) [la couverture porte en plus : Les révélations d'un homme de confiance de Bernard Tapie]
  • 2013 : Grégory Carteaux, Eva Joly et les affaires financières : analyse du discours télévisuel, Paris, L'Harmattan, 248 p. (ISBN 978-2-336-00655-0) [analyse la manière dont la télévision a rendu compte de diverses affaires instruites par la juge E. Joly, dont celles mettant en cause B. Tapie (yacht Phocéa et Crédit lyonnais)]
  • 2013 : Laurent Mauduit, Tapie : le scandale d’État, Paris, Stock, 401 p. (ISBN 978-2-234-07563-4)
  • 2013 : Sidney Touati, La Face cachée de l'affaire Tapie : causes et conséquences d'un scandale d'État, Blois, Éd. Tatamis, 131 p. (ISBN 978-2-917617-78-6)
  • 2014 : André Bercoff, Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : chronique d'une implosion annoncée, Paris, First Éd., 253 p. (ISBN 978-2-7540-5913-8)
  • Laurent Adamowicz, Adidas-Bernard Tapie : les faits, juste les faits, , 200 p. (ISBN 978-1-520783-05-5)
  • 2015 : Ian Hamel, Notre ami Bernard Tapie, Paris, L'Archipel, 381 p. (ISBN 978-2-8098-1741-6)
  • 2015 : Alain Mansbach, L'Incroyable chute de la maison Donnay : Bernard Tapie, la Région wallonne, Albert Frère et les autres, Waterloo, Éd. Avant-propos, 170 p. (ISBN 978-2-39000-024-2)
  • 2021 : Franz-Olivier Giesbert, Bernard Tapie : leçons de vie, de mort et d'amour, Les Presses de la Cité

Documentaires et reportages

Centrés sur Bernard Tapie

  • Who Is Bernard Tapie?, documentaire de Marina Zenovich, 2001
  • Bernard Tapie: l'aventure, c'est l'aventure, dans l'émission Un jour, un destin, France 2, 6 juillet 2009
  • Qui veut la peau de Bernard Tapie ?[Quoi ?], France 3, 2 juin 2014

Autres

Chanson

  • À la Belle de Mai, sorti en 1994 par le chanteur Renaud raconte sans le nommer l'arrivée de Bernard Tapie à Marseille, le titre européen qu'il offre à l'OM, ses déboires en politique et son retour vers Paris[90].

Articles connexes

Liens externes

Ressources relatives à l'audiovisuel :

Notes et références

Notes

  1. L'OM a également terminé en tête du championnat de France en 1993 mais s'est vu retirer son titre à la suite de l'affaire VA-OM

Références

  1. Airy Routier, Le Phénix : le retour de Bernard Tapie, Paris, Grasset, 2008.
  2. Bernad Tapie : la gueule de l’emploi, Visions Mag, 7 février 2013
  3. Bernard Tapie, Gagner, Paris, Robert Laffont, , 258 p. (ISBN 2-221-04784-2)
  4. encaisse sur tous les terrains, La Vie no 2504, 26 août 1993
  5. Franz-Olivier Giesbert, Leçons de vie, de mort et d'amour, Les Presses de la Cité, , 294 p. (ISBN 978-2-258-19639-1), p. 128
  6. « Bernard Tapie : une longue liste d'ennuis judiciaires », sur LeFigaro.fr, (consulté le )
  7. Sondages lus par Patrick Sabatier dans l’émission Le Jeu de la vérité, mai 1985
  8. http://www.leparisien.fr/magazine/grand-angle/en-images-les-huit-vies-de-bernard-tapie-21-02-2013-2586401.php
  9. Entretien d'Alain Carignon avec Jean-Pierre Thiollet, Le Quotidien de Paris, 22 juillet 1986, http://discours.vie-publique.fr/notices/863149000.html
  10. Ambitions - L'Encyclopédie des émissions TV, sur Toutelatele.com.
  11. Conférence de presse, 3 juillet 1990.
  12. Selon Noëlle Bellone, ancienne collaboratrice de Bernard Tapie, in Dix ans avec Tapie, Paris, Michel Lafon, 1994. Livre qu’elle qualifie aujourd’hui d’ « hagiographique ».
  13. Philippe Reinhard, Bernard Tapie ou La Politique au culot, Paris, France-Empire 1991.
  14. Denis Demonpion & Laurent Léger, Tapie-Sarkozy : les clefs du scandale, Paris, Pygmalion, 2009.
  15. « L’ex-lieutenant de Bernard Tapie, Marc Fratani, règle ses comptes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  16. L'Express, septembre 1989.
  17. Bernard Tapie, Librement, Paris, Plon, , 310 p. (ISBN 2-259-18631-9)
  18. Jean-Pierre Apparu, La Droite aujourd'hui, Paris, Albin Michel, , 392 p. (ISBN 2-226-00873-X)
  19. Émission Un jour, un destin : Bernard Tapie, diffusée sur France 2 le 6 juillet 2009.
  20. François Mitterrand, que reste-t-il de nos amours ? de William Karel où Plenel déclara à un moment « Quel est le symbole de la promotion de Bernard Tapie qui n'était en rien un homme de gauche, qui faisait l'éloge de l'enrichissement, c'est bien cela, c'est l'argent. »
  21. Un ministre, mis en examen, démissionne sur rfi.fr (consulté le 3 mars 2012)
  22. « La jurisprudence Bérégovoy-Balladur. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Bernard Tapie : itinéraire d’un trublion de la politique et des affaires », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).
  24. Les dessous d'une incroyable arnaque. Le Nouvel Observateur, du 27 juin 2013
  25. L'Opinion, « Entre Bernard Tapie et François Hollande, les rancoeurs des années 90 », L'Opinion, (lire en ligne, consulté le ).
  26. Valérie Igounet, « Il fut un temps de "grande amitié" entre Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie... », sur blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front, France Télévisions, (consulté le ).
  27. « Jean-Marie Le Pen affirme avoir rencontré Bernard Tapie en 1993 », sur RTL.fr (consulté le )
  28. « Les raisons de la mise en examen de Christine Lagarde dans l’affaire Tapie », sur Le Monde, (consulté le )
  29. « Tapie n'a pas été lésé dans la vente d'Adidas en 1993 », sur Le Monde, (consulté le )
  30. Affaire Adidas : Tapie avait acheté le soutien de ses petits porteurs - Le Monde, 29 juillet 2013
  31. Cour de cassation Arrêt no 543 de la Cour de cassation
  32. LVMH gagne en appel contre Morgan Stanley - Nathalie Bensahel, Libération, 3 juillet 2006
  33. Tapie : Lagarde a "la conscience tranquille" - Europe 1, 29 mai 2011
  34. « L'audition de Bernard Tapie » [vidéo], sur Dailymotion, LCP,
  35. La lettre de Jean-Louis Nadal à Jean-Marc Ayrault - Patrick Roger, Le Monde, 10 mai 2011
  36. Tapie suite aux révélations du Monde : « Pas les policiers qui font la justice » - France Info, 11 septembre 2014
  37. Fabrice Lhomme et Gérard Davet, « Bernard Tapie au « Monde » : « Je suis K.-O., mais ça ne va pas durer longtemps » », sur lemonde.fr, .
  38. « Affaire Tapie : les preuves du mensonge », sur Mediapart (consulté le )
  39. « Woerth visé par une enquête sur son méga cadeau fiscal à Tapie », sur Mediapart (consulté le )
  40. Le Soir, « Bernard Tapie condamné définitivement à rembourser 404 millions d’euros », Le Soir, (lire en ligne).
  41. Le Point, magazine, « Les casseroles judiciaires de Bernard Tapie », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
  42. « Le parquet demande le renvoi en correctionnelle de Bernard Tapie », sur Le Figaro,
  43. « Affaire du Crédit lyonnais : Tapie renvoyé devant le tribunal correctionnel », sur LeMonde.fr,
  44. « Procès de l'arbitrage Tapie : le parquet de Paris fait appel de la relaxe générale », sur Franceinfo, (consulté le )
  45. « La dette de Bernard Tapie, dans l’affaire de l’arbitrage du Crédit lyonnais, est de 438 millions d’euros, selon la justice », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  46. « La justice confirme le redressement judiciaire des sociétés de Tapie », sur 20minutes.fr (consulté le )
  47. Paule Gonzalès, « Bernard Tapie une nouvelle fois placé en liquidation judiciaire », Le Figaro, (lire en ligne).
  48. « Affaire de l’arbitrage du Crédit lyonnais : 5 ans de prison avec sursis requis en appel contre Bernard Tapie », sur leparisien.fr, (consulté le )
  49. Nicolas Zanardi, « En 1993, les mammouths grenoblois victimes d'une polémique en finale », Midi olympique, (consulté le ).
  50. Rapport de l’Observatoire des Medias – période 1991-1995
  51. « Interview 11 juin 1995 1er tour des élections municipales à Marseille » [vidéo], sur ina.fr (consulté le )
  52. http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/trombinoscope/VRepublique/legis10/tapie-bernard-26011943.asp
  53. Le Parisien, 9 octobre 2006
  54. « Le retour en politique de Bernard Tapie », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  55. « Bernard Tapie revient en politique », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  56. Copie de la lettre reproduite dans le livre « Librement » de Bernard Tapie
  57. JT de France 2 du 25 juillet 1997, sur INA.fr
  58. Les Montagnes Russes bientôt à l'affiche/
  59. O. J., « Tapie veut prendre le Club Med », leJDD.fr, (consulté le )
  60. « M. Tapie a acquis « un peu plus de 1 % » du Club Med », Le Monde, (consulté le )
  61. BernardTapie.com
  62. « Pourquoi ce site ? », BernardTapie.com (consulté le )
  63. L'Echo, 22 octobre 2013
  64. La CTIF est l’organe de lutte belge contre le blanchiment des capitaux.
  65. Hersant : Tapie fait un retour gagnant, Le Figaro, 19 décembre 2012.
  66. Tapie : le scénario noir de l'Élysée, Le Figaro, 20 décembre 2012.
  67. Laurent Mauduit, « Bartolone a biaisé la désignation du prochain PDG de La Chaîne parlementaire », sur Mediapart, (consulté le )
  68. L'Express du  : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/enquete-sur-le-bateau-de-tapie_491876.html
  69. Michel Chemin, Libération du .
  70. référence, http://www.sailspeedrecords.com/powered-sailing-systems-records-under-wssr-rule-21-c.html
  71. « Bernard Tapie - Les 500 plus grandes fortunes de France en 2016 », sur challenges.fr (consulté le )
  72. « OM : Bernard Tapie traité pour un cancer, sa famille «optimiste» » », sur lequipe.fr,
  73. « Bernard Tapie: Traité pour un cancer, l’homme d’affaires confie «y croire comme un fou» », sur 20minutes.fr
  74. « Bernard Tapie a été opéré à Paris pour son cancer », sur 20minutes.fr
  75. « Tapie sur son cancer: "on m'a ôté l'essentiel de l'estomac et de l'œsophage" », sur ledauphine.com, .
  76. « "C'est pas des très bonnes nouvelles" : Bernard Tapie annonce que son cancer touche désormais ses poumons », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  77. Robin Verner, « "La maladie, c'est comme la guerre" : Bernard Tapie évoque son combat contre le cancer », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  78. « Seine-et-Marne : Bernard Tapie et son épouse violentés lors d'un cambriolage à leur domicile », sur laprovence.com, 4 avril 2021.
  79. « "Ils ont frappé ma femme à coups de poing dans la gueule" : Bernard Tapie revient sur sa violente agression », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  80. « J’étais un administré du jeune maire, raconte Jacques Séguéla. Il venait d’être élu. J’étais allé le voir pour lui soumettre un projet de restauration de la façade de ma maison à Neuilly. Comme j’étais auréolé du succès de la campagne électorale de François Mitterrand, qui avait eu lieu deux ans auparavant, Nicolas avait envie de savoir comment ça s’était passé. Je l’ai invité à dîner avec son épouse, qui était à l’époque Marie-Dominique et non Cécilia. C’est ainsi qu’on s’est retrouvé avec Bernard et sa femme Dominique. Tapie-Sarkozy, les clefs du scandale, édition Pygmalion, 2009 (p. 51-52).
  81. L'express, 19 septembre 2012
  82. Émission Les Infiltrés : Tapie condamné pour avoir traité Capa d'« escroc », La voix du nord, 10/12/2009
  83. Bernard Tapie à Patrick Cohen : « Plus je sens que ça vous emmerde, plus ça me fait plaisir », Ozap, 11 octobre 10.
  84. Bernard Tapie à Bruce Toussaint : « Je vous emmerde », Ozap, 25 septembre 12.
  85. Richard N, « Du stade aux Arènes », sur www.footichiste.wordpress.com, (consulté le )
  86. Je ne crois plus les filles (RCA Victor, ref: 86 153 M), sur encyclopedisque.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  87. Passeport pour le soleil (RCA Victor, ref: 86 158 M), sur encyclopedisque.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  88. Tu l'oublieras (RCA Victor, ref: 86 184 M), sur encyclopedisque.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  89. Entretien accordé au journal L'Humanité du 6 avril 1995.
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