Siège de Maastricht (1579)

Le siège de Maastricht fut un des épisodes de la guerre de Quatre-Vingts Ans qui se déroula du 12 mars au .

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Contexte

En 1568, durant le règne de Philippe II d'Espagne, les Pays-Bas, jusque-là sous la domination de l'empire espagnol, prennent les armes et tentent d'accéder à l'indépendance.

Don Juan d'Autriche, gouverneur des Pays-Bas a peu obtenu avec son compromis de l'« Édit perpétuel » de Marche-en-Famenne (1577), par lequel il offrait de retirer le tiers des forces espagnoles et de respecter les libertés flamandes en échange de quoi les rebelles reconnaîtraient la foi catholique et la souveraineté espagnole et renonceraient au protestantisme. Mais la proposition est rejetée par le duc Guillaume d'Orange. La guerre est alors inévitable.

Don Juan d'Autriche confie le commandement de l'armée espagnole à son neveu Alexandre Farnèse, troisième duc de Parme, avec pour mission de réprimer la révolte. Sous son impulsion, l'Union d'Arras est conclue le entre le comté d'Artois, le Cambrésis, le comté de Hainaut et la Flandre romane (à l'exception du Tournaisis).

En réponse, le 23 janvier, implusé par Jean de Nassau, frère de Guillaume Ier d'Orange-Nassau et stathouder de Gueldre, les provinces protestantes de Hollande, de Zélande et de Groningue, signent l'Union d'Utrecht. Le 4 février, Gand (comté de Flandre) signe le traité, suivi par la Frise et le duché de Gueldre.

Le siège

Le 8 mars, 20 000 Espagnols prennent position devant Maastricht défendue par 1 200 soldats et environ 6 000 miliciens, commandés par Sébastien Tapin (nl).

Les troupes espagnoles sont en grande partie logées dans les villages environnants. Pour sa part, Farnese loge au château Pietersheim. La ville est encerclée de toutes parts. Deux ponts de radeaux[1] enjambant la Meuse facilitent les manœuvres de l'armée espagnole.

Le 25 mars, Les Espagnols commencent à battre les murs avec des tirs d'artillerie et creusent des mines. La résistance est acharnée. Les défenseurs creusent à leur tour des tunnels pour atteindre les mines espagnols. Les combats se poursuivent jusque sous terre. Les galeries sont inondées et de nombreux Espagnols périssent noyés. D'autres sont asphyxiés par un feu allumé par les Hollandais. 500 périssent encore dans l'explosion prématurée d'une mine. Des tours d'assaut sont construites.

Le 8 avril, la ville est attaquée, mais les habitants hommes et femmes défendent vaillamment la place. Des pierres et tout ce qui peut servir d'arme sont utilisés contre les assaillants. Tapin est grièvement blessé aux bras. L'attaque est repoussée et Alexandre Farnèse, retenu au lit avec une forte fièvre, réalise qu'il devient urgent de conclure. Les troupes de Jean de Nassau constituent une menace, et des renforts espagnols ne sont pas attendus.

Dans la nuit du 29 juillet les Espagnols pénètrent dans la ville tandis que les défenseurs, épuisés se sont assoupis. La ville est pillée pendant 3 jours.

Conséquences

La ville a subi de lourds dégâts pendant le siège. Il faudra des années pour la remettre en état. Le commerce n'en sortira que très économiquement affaibli. Maastricht restera espagnole jusqu'en 1632, lorsque Frédéric-Henri d'Orange-Nassau parviendra à la prendre après un siège de quarante jours.

La guerre en Flandre se poursuit jusqu'en 1648, lorsque les Provinces-Unies, par le traité de Münster, accèdent enfin à l'indépendance.

Notes et références

  1. Journal des sciences militaires- page 339

Sources

  • Journal des sciences militaires - 1837

Article connexe

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