Romanche (rivière)
La Romanche est un torrent et une rivière du sud-est de la France, dans les deux départements des Hautes-Alpes et de l'Isère, dans les deux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle prend sa source au glacier de la Plate des Agneaux, dans la partie nord du massif des Écrins, et conflue dans le Drac, en rive droite, entre Champ-sur-Drac et Varces-Allières-et-Risset, au sud de Grenoble. Elle est donc un affluent secondaire de l'Isère et un affluent tertiaire du fleuve le Rhône.
Pour les articles homonymes, voir Romanche (homonymie).
Romanche | |
La Romanche dans le parc national des Écrins au pied du pic de Chamoissière. | |
Cours de la Romanche (carte interactive du bassin de l'Isère) la Romanche sur OpenStreetMap. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 78 km [1] |
Bassin | 1 222 km2 [1] |
Bassin collecteur | Rhône |
Débit moyen | 37,4 m3/s (Bourg-d'Oisans) [2] |
Nombre de Strahler | 6 |
Organisme gestionnaire | Symbhi - SYndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l'Isère[3] |
Régime | nival |
Cours | |
Source | Glacier de la Plate des Agneaux sous la Barre des Écrins (4 012 m) |
· Localisation | Villar-d'Arêne |
· Altitude | 2 000 m |
· Coordonnées | 44° 58′ 02″ N, 6° 21′ 54″ E |
Confluence | Drac |
· Localisation | entre Champ-sur-Drac et Varces-Allières-et-Risset |
· Altitude | 257 m |
· Coordonnées | 45° 05′ 25″ N, 5° 43′ 29″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Vénéon, Lignare |
· Rive droite | Maurian, Gâ, Ferrand, Sarenne, Eau d'Olle |
Pays traversés | France |
Régions | Provence-Alpes-Côte d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes |
Départements | Hautes-Alpes, Isère |
Arrondissements | Briançon, Grenoble |
Principales localités | La Grave, Bourg-d'Oisans, Livet-et-Gavet, Vizille, Champ-sur-Drac |
Sources : SANDRE:« W27-0400 », Géoportail, Banque Hydro | |
Géographie
De 78,3 km de longueur[1], la Romanche prend sa source sur la commune de Villar-d'Arêne à 2 000 m d'altitude[4], et traverse celle de La Grave dans les Hautes-Alpes, puis celles du Bourg-d'Oisans, de Livet-et-Gavet, de Vizille et de Champ-sur-Drac en Isère[5].
La Romanche conflue en rive droite du Drac, entre les deux communes de Champ-sur-Drac et Varces-Allières-et-Risset, à 257 m d'altitude[6],
Il s'agit d'un torrent alpin dont le lit est préservé dans les Hautes-Alpes car il s'y situe en majorité dans le parc national des Écrins, mais dont le cours inférieur est relativement artificialisé. En effet, son cours est barré plusieurs fois par des barrages formant des retenues (comme le lac du Chambon) avant d'être en partie canalisé afin de contourner des zones habitées (plaines du Bourg-d'Oisans et de Vizille) et de servir de moyen de production d'énergie hydraulique pour des usines de Livet-et-Gavet, désormais transformé par la centrale hydroélectrique de Romanche Gavet. La Romanche a créé, au fil des millénaires, une vallée très encaissée (entre sa source et la plaine du Bourg-d'Oisans, et entre le site de Rochetaillée et son confluent avec le Drac). Au Moyen Âge, la Romanche avait formé un lac naturel autour de Bourg-d'Oisans, qui s'appelait à l'époque Saint-Laurent du Lac.
Communes et cantons traversés
Dans les deux départements des Hautes-Alpes (deux communes) et de l'Isère, la Romanche traverse les seize communes[1] suivantes, de l'amont vers l'aval, de Villar-d'Arêne (source), La Grave, Mizoën, Les Deux Alpes, Le Freney-d'Oisans, Auris, Le Bourg-d'Oisans, Livet-et-Gavet, Séchilienne, Saint-Barthélemy-de-Séchilienne, Saint-Pierre-de-Mésage, Vizille, Notre-Dame-de-Mésage, Montchaboud, Champ-sur-Drac, Varces-Allières-et-Risset (confluence).
Soit en termes de cantons, la Romanche prend source dans le canton de Briançon-1, traverse le canton de l'Oisans-Romanche , et conflue dans le canton du Pont-de-Claix, dans les arrondissements de Briançon et de Grenoble, et dans les intercommunalités communauté de communes du Briançonnais, CC de l'Oisans et Grenoble-Alpes Métropole.
Toponymes
La Romanche a donné son hydronyme au canton de l'Oisans-Romanche. De plus l'Oisans, nom du bassin versant de la Romanche, a donné son hydronyme aux quatre communes de Clavans-en-Haut-Oisans, Le Freney-d'Oisans, Saint-Christophe-en-Oisans, Le Bourg-d'Oisans.
Bassin versant
Le bassin versant de la Romanche s'appelle l'Oisans. La Romanche traverse neuf zones hydrographiques[1],[note 1].
Organisme gestionnaire
C'est le Symbi ou syndicat mixte des bassins hydrauliques de l'Isère qui s'occupe de fédérer les aménagements sur la Romanche[3].
Géologie
Dans les gorges de la Romanche est possible lire l'histoire géologique et voir l'alternance des schistes cristallins aux schistes amphiboliques, micacés, sériciteux, talqueux, ou encore aux schistes chloriteux[7].
Affluents
La Romanche a cinquante-huit affluents référencés[1] dont les principaux affluents sont le Vénéon et l'Eau d'Olle :
- le Vénéon (rg[note 2]) 33,5 km sur quatre communes et avec dix-huit affluents et de rang de Strahler cinq.
- l'Eau d'Olle (rd) 28,9 km sur six communes avec trente-deux affluents et de rang de Strahler quatre.
Les principaux autres affluents sont :
- le Maurian (rd) 10,2 km sur la seule commune de La Grave qui traverse le lac du Goléon, avec six affluents et de rang de Strahler trois.
- le torrent du Gâ (rd) 9,6 km sur la seule commune de La Grave avec onze affluents et de rang de Strahler trois.
- le Ferrand (rd) 13,5 km sur trois communes avec sept affluents et de rang de Strahler cinq, qui conflue sous le lac du Chambon.
- le torrent de la Lignare (rg) 11,9 km sur quatre communes avec cinq affluents.
- La Sarenne (rd) 16,5 km sur cinq communes avec sept affluents et confluant à l'aval de Bourg-d'Oisans.
- le Ruisseau de Bâton (rd) 5,3 km sur les deux communes de Livet-et-Gavet, Allemond sans affluent.
Rang de Strahler
Donc le rang de Strahler de la Romanche est de six par le Vénéon ou le Ferrand.
Hydrologie
Son régime hydrologique est dit nival.
La Romanche au Bourg d'Oisans
Le module de la Romanche a été calculé durant une longue période de 59 ans au Bourg-d'Oisans[2] (1951-2009). Il se monte à 37,4 m3/s pour une surface de bassin versant de 1 000 km2[2], soit 80 % de la totalité du bassin.
La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit typiques d'un régime nival, avec des hautes eaux de printemps-été dues à la fonte des neiges et portant le débit mensuel moyen au niveau de 64 à 87,4 m3/s de mai à juillet inclus (avec un maximum en juin encore très sensible en juillet), suivies d'une baisse progressive aboutissant à un long étiage d'automne-hiver, de novembre à fin mars-début avril, entraînant une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à un minimum de 12,6 m3/s au mois de janvier.
Étiage ou basses eaux
À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 8 m3/s, en cas de période quinquennale sèche[2], ce qui reste encore appréciable.
Crues
Les crues peuvent être très importantes. En effet, le QIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 190 et 260 m3/s. Le QIX 10 se monte à 300 m3/s. Quant aux QIX 20 et QIX 50, ils valent 340 m3/s et 390 m3/s. le QIX 100 n'a pas encore pu être calculé vu la durée d'observation de 64 ans[2].
Le débit instantané maximal enregistré au Bourg-d'Oisans est de 310 m3/s le [note 3]. Le débit journalier maximal est aussi de 310 m3/s le . La hauteur maximale instantanée n'est pas communiquée[2].
Lame d'eau et débit spécifique
La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de la rivière est de 1 218 millimètres annuellement, ce qui est très élevé et résulte des précipitations abondantes sur les hautes montagnes des Alpes, mais est tout à fait normal dans cette région. Le débit spécifique (Qsp) atteint 38,4 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin[2].
Hydroélectricité
Plusieurs ouvrages de production d'énergie hydraulique sont aménagés sur son parcours, dont :
- Le barrage du Chambon, d'une puissance de 116 MW pour une production annuelle électrique de 210 GWh/an. Il a été inauguré en 1935 et est labellisé « Patrimoine du XXe siècle » de l'Isère en 2003.
- La centrale hydroélectrique de Romanche Gavet, mise en service en 2020, d'une puissance de 97 MW pour une production annuelle électrique de 560 GWh/an. Elle remplace 6 centrales du début du XXe siècle, dont la centrale des Vernes, classée au titre des monuments historiques en 1994, labellisée « Patrimoine du XXe siècle » de l'Isère en 2003.
D'autres ouvrages de moindre ampleur jalonnent le cours d'eau. Certains barrages ont été arasés comme celui de Séchilienne en 2018.
Histoire
Dans le Moyen Âge, de nombreux lacs importants se sont formés successivement dans la plaine du Bourg-d'Oisans à la suite d'éboulements bloquant le cours d'eau à hauteur du torrent de l'Infernet, sur la commune de Livet-et-Gavet. Après quelques années d'existence, un de ces lacs s'est rompu, ce qui a entraîné l'Inondation de Grenoble en 1219, une inondation de type torrentiel dans la vallée jusqu'à Grenoble. Aujourd'hui encore, face aux éboulements réguliers de la chaîne de Belledonne dans ce secteur, la menace plane d'un scénario identique. Ce scénario pourrait aussi se reproduire un peu plus en aval du torrent de l'Infernet, cette fois-ci au niveau d'une zone d'éboulement appelée Ruines de Séchilienne.
La Romanche dans les arts
Cette rivière fut peinte à plusieurs reprises par différents artistes de montagne. Ainsi, le peintre Charles Bertier réalisa en 1894 deux huiles sur toiles l'incluant : Vallée de la Romanche au Pied-du-Col et Les Fréaux près de La Grave[8].
Galerie
- La Romanche à proximité de ses sources, dans le parc national des Écrins.
- La Romanche au "pas de l'âne à Falque", sur la commune de Villar-d'Arène.
- Le lac du Chambon (lac de retenue dû au barrage du même nom).
- La Romanche au niveau de Livet-et-Gavet.
- Vallée de la Romanche (qui coule de gauche à droite sur cette image) au niveau de Séchilienne.
- La Romanche à Notre-Dame-de-Mésage (près de Vizille).
Liens externes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- M. Berthelot, Hartwig Derenbourg, F.-Camille Dreyfus et al., La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, t. 20, H. Lamirault (Paris), 1885-1902 (lire en ligne), p. 990
Voir aussi
- la liste des rivières de France
- l'AD Isère Drac Romanche
- le Drac
- l'Isère
- le Rhône
- le parc national des Écrins
- la liste des cours d'eau des Hautes-Alpes
- la liste des cours d'eau de l'Isère
- la centrale hydroélectrique de Romanche Gavet
- le barrage du Chambon
- le lac du Chambon
- l'Inondation de Grenoble en 1219
Notes et références
Notes
- Le SANDRE 2020 n'affiche plus les superficies des zones hydrographiques, ni les répartitions par type de terrains.
- rd pour rive droite et rg pour rive gauche.
- à 0 h 0.
Références
- Sandre, « Fiche cours d'eau - La Romanche (W27-0400) » (consulté le ).
- Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Romanche au Bourg d'Oisans (Champeau) (W2764010) » (consulté le ).
- « La Romanche - 2013-2015 les objectifs du projet Romanche Séchilienne », sur http://www.symbhi.fr (consulté le ).
- « Source de la Romanche » sur Géoportail (consulté le 17 octobre 2020)..
- Géoportail - IGN, « Géoportail » (consulté le ).
- « Confluence de la Romanche avec le Drac » sur Géoportail (consulté le 17 octobre 2020)..
- M. Berthelot, Hartwig Derenbourg et F.-Camille Dreyfus 1885-1902.
- « Sur le chemin... Vallée de la Romanche, Charles Bertier », sur rando.ecrins-parcnational.fr (consulté le ).
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