Saint-Christophe-en-Oisans

Saint-Christophe-en-Oisans est une commune française située dans le département français de l’Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Christophe.

Saint-Christophe-en-Oisans

Les Étages, vers 1935, de Saint-Christophe à la Bérarde.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes de l'Oisans
Maire
Mandat
Jean-Louis Arthaud
2020-2026
Code postal 38520
Code commune 38375
Démographie
Population
municipale
107 hab. (2018 )
Densité 0,87 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 57′ 28″ nord, 6° 10′ 40″ est
Altitude Min. 1 168 m
Max. 4 088 m
Superficie 123,5 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de l'Oisans-Romanche
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Saint-Christophe-en-Oisans
Géolocalisation sur la carte : Isère
Saint-Christophe-en-Oisans
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Saint-Christophe-en-Oisans
Liens
Site web www.mairie-st-christophe-en-oisans.fr

    Géographie

    La rivière du Diable, près de Saint-Christophe-en-Oisans, au XIXe siècle, illustrée par Victor Cassien (1808 - 1893).

    La commune de Saint-Christophe-en-Oisans, traversée par le 45e parallèle nord, est de ce fait située à égale distance du pôle Nord et de l'équateur terrestre (environ 5 000 km).

    Localisation

    Saint-Christophe-en-Oisans est la commune la plus à l'est du département de l'Isère. La ville la plus proche est Le Bourg-d'Oisans.

    Le territoire de la commune s'étend sur 123,5 km2[1] ce qui en fait la plus grande superficie communale du département de l'Isère. Il occupe toute la haute vallée du Vénéon au cœur du massif des Écrins, dans les Alpes françaises. On y trouve 128 sommets de plus de 3 000 mètres d'altitude, dont la Meije et le pic Lory.

    Saint-Christophe-en-Oisans occupe à lui seul un cinquième de la superficie du parc national des Écrins.

    Une partie du domaine skiable de la station des Deux Alpes s'étend sur le territoire de la commune (Glacier de Mont-de-Lans).

    Saint-Christophe-en-Oisans est le départ idéal pour de nombreux itinéraires de courses en altitude. À la sortie du bourg en montant vers le hameau de la Bérarde, une route souvent étroite chemine en lacets et se termine par un espace de parking qui constitue le départ du sentier du vallon de la Selle. Dans le fond du vallon, à h de marche environ du parking se trouve le refuge de la Selle, départ de nombreuses et très belles courses : le Râteau, la Brèche du Replat...

    Communes limitrophes

    Située à la limite du département de l'Isère, Saint-Christophe-en-Oisans a des communes limitrophes dans ce département ainsi que dans celui des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur[2].

    Sites géologiques remarquables

    En 2014, plusieurs sites géologiques remarquables sont classés à l'« Inventaire du patrimoine géologique »[3] :

    • Le « granite du Cray dans le cirque du Soreiller » est un site d'intérêt plutonique de 80,63 hectares qui se trouve sur le versant sud de la vallée du Vénéon. Il est classé « trois étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;
    • L'effleurement de « diorite quartzitique de la Combe du Plaret » est un site de 20,72 hectares dans le cirque glaciaire du Plaret. D'intérêt plutonique, il est classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;
    • L'effleurement d'« eclogites et magmatites du Vénéon » est un site de 0,47 hectare, en proximité du camping des Fétoules. Remarquable pour le métamorphisme, il est classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;
    • Le « panneau de gneiss pincé entre deux granites à la Tête du Rouget » est un site géologique remarquable de 79,98 hectares, à la Tête du Rouget et Les Clots. D'intérêt plutonique, il est classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;
    • L'« escarpement sous-marin jurassique du Vallon de Lanchâtra » est un site d'intérêt tectonique de 2,22 hectares classé « trois étoiles » ;
    • Le « cirque glaciaire de la Pilatte » » est un site d'intérêt géomorphologique de 313,15 hectares, classé « trois étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;
    • Le « glacier de Bonne Pierre » est un site d'intérêt géomorphologique de 579,84 hectares, classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique ».

    Lieux-dits et écarts

    La Route de La Bérarde au début du XXe siècle. Vénosc et Bourg d'Arud à l'arrière-plan.

    Saint-Christophe-en-Oisans compte un bourg principal nommé La Ville et plusieurs hameaux, dont le plus important est celui de La Bérarde[2].

    L’ancien hameau de « bérards » (bergers de moutons), au confluent du Vénéon et du torrent des Étançons est devenu le camp de base pour les ascensions du massif (La Meije, la barre des Écrins, l'Ailefroide, Le Râteau, etc.) : c’est La Bérarde.

    Parmi les autres hameaux, de moindre taille, se trouvent Le Puy, Les Granges, La Bernardière, Pré Clot, Le Clot, Champébran, Champhorent, Lanchâtra, Les Étages[2].

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Christophe-en-Oisans est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (99,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (99,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (87,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (10,2 %), forêts (1,7 %), prairies (0,4 %), eaux continentales[Note 2] (0,2 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Histoire

    Massif du Pelvoux (massif des Écrins), carte du géographe Franz Schrader, 1894.

    L'histoire de la commune a évolué avec celle plus générale de l'Oisans et du Dauphiné (Dauphiné de Viennois, puis province du Dauphiné).

    La population de la commune a longtemps vécu de l'agriculture et l'élevage. Il a aussi existé dans la commune une émigration saisonnière, certains hommes se faisant notamment colporteurs[11].

    Emmanuel Boileau de Castelnau et Pierre Gaspard.
    Photographie de 1924 du refuge du Promontoire, situé en face sud de la Meije.

    L'histoire de Saint-Christophe-en-Oisans est également liée à l'histoire de l'alpinisme dans le massif des Écrins, et l'une de ses figures marquantes est le guide Pierre Gaspard, qui a notamment réalisé la première ascension de la Meije le avec son fils et l'alpiniste Emmanuel Boileau de Castelnau. Le hameau de La Bérarde est pendant plusieurs décennies un haut lieu de l'alpinisme ; la Société des touristes du Dauphiné y ouvre un châlet-hôtel en 1887 ; et entre les deux guerres mondiales, le hameau sera la deuxième station française d'alpinisme[12]. En 1950, elle était encore citée comme « second centre français de l'alpinisme » après Chamonix[11].

    Le début du XXe siècle voit l'exode rural atteindre la commune et au fil des ans, si bien que certains hameaux isolés sont abandonnés[11]. En 1928 est ouverte la route moderne qui parcourt la vallée[11]. Ce siècle a également vu l'apparition sur le territoire de la commune du parc national de la Bérarde en 1913. Plus tard, en 1973, viendra la création du parc national des Écrins[13], qui comprend notamment une partie de la commune.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Date d’électionIdentitéPartiQualité
    mai 2020 - en coursJean-Louis ArthaudSERetraité
    mars 2014 - mai 2020Patrick HollevilleSEAgriculteur retraité
    mai 2004 - mars 2014Serge Topridès
    mars 1995 - mai 2004Xavier CharpeDVG
    mars 1989 - mars 1995Pierre Faure
    Les données antérieures ne sont pas encore connues.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[15].

    En 2018, la commune comptait 107 habitants[Note 3], en augmentation de 0,94 % par rapport à 2013 (Isère : +2,28 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    380416535525535565568516530
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    540521489525523531534489492
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    478451462344319261287223179
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    1229174103103106134104104
    2018 - - - - - - - -
    107--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église, route de la Bérarde, en 1912.
    • Le cimetière de Saint-Christophe-en-Oisans est un lieu de pèlerinage pour les alpinistes. De nombreux alpinistes tombés en montagne y sont enterrés, les pierres tombales sont souvent ornées de piolets. À noter la tombe de Pierre Gaspard, Chritourleu et vainqueur de la Meije avec son fils et son client le baron Emmanuel Boileau de Castelnau, le .

    Patrimoine culturel

    Le musée Mémoires d'Alpinismes.

    Patrimoine naturel

    Personnalités liées à la commune

    Dans le cimetière, les tombes d'Emil Zsigmondy (AT) et Ernest Thorant (FR), deux alpinistes renommés morts sur la Meije (3 983 m) à la fin du XIXe siècle.

    Événements

    • Course de ski et snowboard « La Gaspard'in ».

    Sports

    De nombreuses activités sportives peuvent être pratiquées sur le territoire de la commune, dont :

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Chiffres clés de la commune de Saint-Christophe-en-Oisans sur le site de l'Insee
    2. « http://www.geoportail.gouv.fr », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le ).
    3. Inventaire du patrimoine géologique : résultats, Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer - DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, 24 janvier 2014 (mis à jour le 31 mars 2015), accès le 23 septembre 2016.
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. Annie Illaire, « La vie dans une cellule de haute montagne: Saint-Christophe-en-Oisans », Revue de géographie alpine, vol. 41, no 4, , p. 695-723 (DOI 10.3406/rga.1953.1118, lire en ligne [PDF]).
    12. « Saint-Christophe-en-Oisans », sur www.oisans.com (consulté en ).
    13. « St Christophe en Oisans - La Bérarde - Parc national des Écrins », sur www.berarde.com (consulté le ).
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    18. « Journées européenne du patrimoine - 17-18 septembre 2016 », sur journeesdupatrimoine.culturecommunication.gouv.fr (consulté le ).
    19. « Mémoires d'alpinisme - le musée, Saint-Christophe-en-Oisans », sur http://www.musee-alpinisme.com/ (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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