Mizoën

Mizoën [mizwɛ̃] est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes[1].

Mizoën
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes de l'Oisans
Maire
Mandat
Bernard Michel
2020-2026
Code postal 38142
Code commune 38237
Démographie
Population
municipale
191 hab. (2018 )
Densité 9,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 03′ 04″ nord, 6° 08′ 35″ est
Altitude Min. 955 m
Max. 2 964 m
Superficie 20,6 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de l'Oisans-Romanche
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Mizoën
Géolocalisation sur la carte : Isère
Mizoën
Géolocalisation sur la carte : France
Mizoën
Géolocalisation sur la carte : France
Mizoën
Liens
Site web www.mizoen.fr

    Positionnée en secteur de haute montagne à proximité des stations de ski du massif de l'Oisans que sont L'Alpe d'Huez et Les Deux-Alpes, ses habitants sont dénommés les Mizoënnais.

    Géographie

    Vue générale.

    Situation et description

    Mizoën est situé en Oisans, une région des Alpes entre le département de l’Isère et des Hautes-Alpes, correspondant au bassin de la rivière Romanche et de ses affluents (l'Eau d'Olle, la Lignarre, la Sarenne, le Vénéon, le Ferrand).

    À une altitude de 1 186 m, la commune de Mizoën est placée sur un promontoire dominant la Romanche (rivière des rochers née des glaciers de la Casse Déserte) et le Ferrand (qui signifie, selon la racine latine, Ferus : « le sauvage », et qui naît au pied des cimes des Sauvages, appartenant au massif des Grandes Rousses).

    Depuis 1973, la commune de Mizoën est incluse dans la zone « périphérique » du Parc national des Écrins, donc vouée à des aménagements « doux », c'est-à-dire limités. Depuis 2014, la commune a adhéré à la nouvelle charte du parc et est ainsi intégrée dans la zone dite « d’adhésion ».

    Communes limitrophes

    Mizoën est entouré des communautés de Mont-de-Lans au sud (celle-ci a fusionné avec Vénosc, composant ainsi la commune nouvelle des Deux-Alpes), de La Grave à l'est, de Besse et Clavans-en-Haut-Oisans au nord, et du Freney-d'Oisans à l'ouest, à l'entrée des gorges de l'Infernet.

    Clavans-en-Haut-Oisans Besse
    Le Freney-d'Oisans N La Grave (Hautes Alpes)
    O    Mizoën    E
    S
    Les Deux Alpes

    Climat

    Pour un article plus général, voir Climat de l'Isère.

    Le Haut Oisans est soumis à un climat de type montagnard continental, présentant des étés relativement secs et chauds et des hivers froids et connaît un phénomène d'ombre pluviométrique, avec seulement 800 millimètres de précipitations moyennes dans le secteur de Mizoen et de Saint-Christophe-en-Oisans[2].

    Urbanisme

    Typologie

    Mizoën est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (95,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (45,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (28,8 %), forêts (22,3 %), eaux continentales[Note 2] (3,6 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Lieux-dits et écarts

    Les Aymes, au-dessus du glissement de terrain du Chambon en 2016.

    Deux hameaux qui lui sont rattachés : Les Aymes, à une altitude de 1 290 m, et Singuigneret, à 1 360 m.

    Risques sismiques

    La totalité du territoire de la commune de Mizoën est situé en zone de sismicité n°3 (sur une échelle de 1 à 5), dite « modérée, » comme la plupart des communes de son secteur géographique, le massif de l'Oisans[10].

    Terminologie des zones sismiques[11]
    Type de zoneNiveauDéfinitions (bâtiment à risque normal)
    Zone 3Sismicité modéréeaccélération = 1,1 m/s2

    Toponymie

    En occitan ou provençal, Mizoën pourrait signifier « au midi »

    Histoire

    Pour un article plus général, voir Histoire de l'Isère.

    Comme la plupart des communautés de l'Oisans, Mizoën fut un pays de marchands colporteurs qui se livraient au commerce d’articles de mercerie, de tissus et peut-être, à l'occasion, de plantes des montagnes ou de cristaux. Certains allaient par exemple à Lyon, à Autun, dans le Charolais et à Genève[12].

    Mizoën fut un fief protestant. Un pasteur fut envoyé par Calvin dès 1562. Quand on sait que la Réforme s'établit en Dauphiné en 1522 par Guillaume Farel, compagnon de Calvin, on peut supposer que les gens de Mizoën furent rapidement conquis par cette religion nouvelle. Les marchands furent probablement les diffuseurs de ces idées et les sympathisants de la communauté protestante, parrainant les nouveau-nés, finançant le temple et l'école, constituant une sorte de « banque coopérative » dite du denier des pauvres, mais aussi d'entraide en faveur des jeunes partant au commerce[13].

    L'épisode protestant s'arrête avec les vexations ordonnées par Louis XIV autour des années 1680, la révocation de l'édit de tolérance en 1685 et la suppression de tout statut légal aux « prétendus réformés ». Le dernier pasteur, Jean Bonnet, prend la route de l'exode, puis les familles et groupes de familles s'exilent les années suivantes en direction de la Suisse[14], de l'Allemagne (jusqu'en Saxe et au Brandebourg), voire des Pays-Bas et même de l'Angleterre[13]. Ils gagnent la frontière de Savoie par le col des Prés Nouveaux, puis Genève, avant de se disperser dans les pays d'accueil. Certains sont emprisonnés, d'autres exécutés, certains envoyés aux galères... En 1689, la communauté a perdu les deux tiers de ses habitants. Les biens des « déserteurs » sont loués à de « bons catholiques » mais de nombreuses terres restent incultes[13].

    Au premier plan : Mont-de-Lans. La retenue d'eau du barrage du Chambon s'aperçoit au-delà. Le village dans le tiers gauche de l'image est Mizoën ; dans la partie droite : ses hameaux de Singuigneret et des Aymes. Carte postale ancienne (vers 1938 ?).

    Depuis le XVIIIe siècle et jusqu’à une période récente, les cultures principales étaient le seigle, le froment, l'orge, l'avoine, la pomme de terre, des légumes (choux, choux-raves, haricots, pois, poireaux, betteraves, bettes, carottes...), tout le nécessaire pour subsister. Les alpages se développent à partir de 1 700 mètres et s'étendent en travers des vallonnements aux formes douces jusque vers 2 400 mètres d'altitude. Ce grand espace pastoral, dont une partie était fauchée encore au début du XXe siècle, se nomme « le plateau d'Emparis ». Le plateau d'Emparis a été classé dès 1991 et une grande zone de 2 400 ha, s’étendant sur 3 communes, Clavans, Besse et Mizoën a été déclarée site Natura 2000. Ces deux classements ont permis et permettront à l’avenir de protéger les espèces menacées comme la laîche bicolore, l’avoine odorante, des tourbières et autres sites remarquables. Il ne reste plus aujourd’hui que deux éleveurs d’ovins et de caprins, avec près de 150 bêtes.

    Le barrage du Chambon et l'église de Mizoën.
    Le barrage du Chambon et sa retenue d'eau, et Mizoën (sur la droite de l'image).

    À la fin du XIXe siècle, une industrie électrochimique et électro-métallurgique s'installe dans la basse vallée de la Romanche. En 1896, pour desservir cette nouvelle industrie, un chemin de fer relie l'Oisans à Grenoble. Après la Première Guerre mondiale, notamment en 1921, les industriels de la Romanche, Alès Froges-Camargue, Ugine-Kuhlmann, Keller et Leleux, créent une Société des Forces motrices de la Haute-Romanche qui va entreprendre la construction d'une réserve hydraulique au Chambon pour garantir une fourniture régulière d'électricité. Les travaux préparatoires sont lancés. Le grand chantier bouleverse l'équilibre économique et social de la haute vallée, avec l’afflux de main-d'œuvre étrangère entre 1925 et 1935. La construction du barrage du Chambon (1935) et sa retenue d’eau située en grande partie sur le territoire de Mizoën peut être considérée comme le passage de l'ère traditionnelle à l'ère moderne, de la société paysanne à la société industrielle.

    Dans la foulée de «l'or bleu», le développement touristique, grâce à « l’or blanc », a permis la création de prestigieuses stations de sports d'hiver avec notamment l'Alpe d'Huez, rendue célèbre aussi en été par le Tour de France pour sa montée aux 21 lacets et les Deux Alpes (du Mont de Lans et de Venosc), connue pour son ski d’été sur le glacier à 3 600 m. Ces deux stations, qui toutes deux offrent de multiples activités sportives, sont aujourd’hui devenues les poumons économiques de la vallée dont Mizoën bénéficie grâce à sa proximité.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1988 avril 2014 André Jouanny Apparenté PCF  
    avril 2014 En cours Bernard Michel SE Retraité
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[16].

    En 2018, la commune comptait 191 habitants[Note 3], en diminution de 2,55 % par rapport à 2013 (Isère : +2,28 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    504508566638661629655680663
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    637657601552549509473423408
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    382389352305252323189150121
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    1251129094122163172183197
    2018 - - - - - - - -
    191--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.

    Équipements sportifs

    Paysage vu des Clots.
    La « fontaine pétrifiante », sur le sentier allant au refuge des Mouterres.

    La localisation en montagne et pleine nature de Mizoën est propice à la pratique de sports de plein air, notamment la randonnée pédestre (sur le sentier de grande randonnée 54 (Tour de l'Oisans), par exemple). Le plan d'eau du Chambon comporte une base nautique. Les stations proches de l'Alpe d'Huez et des Deux-Alpes, permettent la pratique de nombreux sports été comme hiver (VTT, escalade, ski alpin, snowboard, parapente, etc.).

    Plusieurs refuges de montagne se trouvent sur la commune[19].

    Médias

    Historiquement, le quotidien à grand tirage Le Dauphiné libéré consacre, chaque jour, y compris le dimanche, dans son édition de l'Isère-Sud, un ou plusieurs articles à l'actualité du canton et de la communauté de communes, ainsi que des informations sur les éventuelles manifestations locales, les travaux routiers, et autres événements divers à caractère local.

    Cultes

    La communauté catholique et l'église paroissiale (propriété de la commune) sont rattachées à la paroisse Saint Bernard en Oisans comme la plupart des communes de l'Oisans. Cette paroisse est elle-même rattachée au diocèse de Grenoble-Vienne[20].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église.

    Espaces verts et fleurissement

    En , la commune confirme le niveau « trois fleurs » au concours des villes et villages fleuris, ce label récompense le fleurissement de la commune au titre de l'année 2016[21].

    Patrimoine naturel

    Gite d'étape l'Emparis.

    Patrimoine culinaire

    • Les ravioles de Mizoën

    Héraldique

    Mizoën possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Site habitants.fr, page sur le nom des habitants des communes de l'Isère, consulté le 8 mars 2020
    2. [PDF] Changements climatiques dans les Alpes : impacts et risques naturels, Rapport technique no 1 de l'ONERC, mars 2008.
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. Site de la préfecture de l'Isère, carte des zones de sismicité, consulté le 20 octobre 2019.
    11. Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal » - Légifrance
    12. Germaine Lemétayer, « Histoire des familles et histoire des minorités : Les Vieux, de Paray-le-Monial au refuge », Siècles. Cahiers du Centre d’histoire « Espaces et Cultures », no 19, (ISSN 1266-6726, lire en ligne, consulté le ).
    13. Roger Canac, Histoire buissonnière des Protestants de Mizoën et du Haut-Oisans, Commune de Mizoën - l'Atelier, (ISBN 2-84424-010-0).
    14. « Fragment du journal d'un réfugié dauphinois à Vevey. 1686 », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1852-1865), vol. 14, nos 7/8, , p. 251–258 (lire en ligne, consulté le ).
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    19. « Géoportail », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le ).
    20. Site du diocèse de Grenoble-Vienne, page sur la paroisse Saint-Bernard
    21. « Les villes et villages fleuris > Isère », sur le site officiel du « Concours des villes et villages fleuris » (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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