Auris

Auris est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle se trouve dans l'Oisans, au cœur des Alpes françaises, et à proximité de la station de sports d'hiver de l'Alpe d'Huez. Ses habitants sont appelés les Aurienchons.

Auris-en-Oisans redirige ici.

Pour l’article homonyme, voir Toyota Auris.

Auris

La station d'Auris-en-Oisans en été.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes de l'Oisans
Maire
Mandat
Yves Moiroux
2020-2026
Code postal 38142
Code commune 38020
Démographie
Population
municipale
185 hab. (2018 )
Densité 17 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 02′ 50″ nord, 6° 05′ 15″ est
Altitude 1 240 m
Min. 720 m
Max. 2 164 m
Superficie 11,21 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de l'Oisans-Romanche
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Auris
Géolocalisation sur la carte : Isère
Auris
Géolocalisation sur la carte : France
Auris
Géolocalisation sur la carte : France
Auris
Liens
Site web www.ccoisans.fr/14-commune-auris.html

    Géographie

    Les gorges de l'Infernet.

    Localisation

    Auris se trouve dans la région de l'Oisans, sur le versant sud de la montagne de l'Homme. Établie sur les hauteurs surplombant la vallée de la Romanche, elle domine notamment les gorges de l'Infernet.

    Lieux-dits et écarts

    La commune comporte plusieurs hameaux, dont Les Chatains, La Ville, La Balme, Les Certs[1].

    La station de ski d'Auris-en-Oisans est un lieu fréquenté hiver et été.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Auris est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (79,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (74,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (46,3 %), zones agricoles hétérogènes (19,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (17,2 %), forêts (15,8 %), eaux continentales[Note 2] (1,6 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Formée sur le latin aura (vent).

    Entre 1600 et la Révolution française, l'orthographe utilisée pour le nom de la commune est Oris, Orrys ou Aurys[1].

    Cette commune est parfois appelée informellement Auris-en-Oisans.

    Histoire

    Moyen Âge et Renaissance

    L'Oisans fait partie du Dauphiné de Viennois dès le XIe siècle.

    La paroisse Saint Julien d'Auris (« ecclésiam sancti Iulani d'Abriis sita ») est mentionnée dès 1076 dans Le cartulaire de la Prévôté d'Oulx. Elle fait partie d'un don fait par Pons, évêque de Grenoble, à cette prévôté, et comprenant cette paroisse ainsi que Saint Arey du Freney et Sainte Marie de Lans (Mont-de-Lans)[1]. Elle dépendait auparavant de l'abbaye Saint-Chaffre en Auvergne.

    La partie la plus ancienne de l'église paroissiale date de la fin du XIIe siècle[1]. Le clocher-tour date, lui, des années 1210-1220[9]. L'église est agrandie au XVe siècle, puis modifiée et agrandie en 1720, et encore modifiée en 1890. Le XVIIIe siècle voit également la rénovation et la construction de plusieurs chapelles sur le territoire d'Auris[1].

    L'administration de la communauté est faite durant plusieurs siècles par des consuls, élus annuellement par les habitants qui payaient un impôt suffisant. Par ailleurs, les prêtres étaient des figures importantes de la communauté. De plus, entre le XVIe et le XIXe siècle, Auris à presque constamment eu un notaire royal[1].

    De par la localisation des villages, leur accès a longtemps été difficile, réduit au « chemin de la cheminée », un sentier comptant trente-deux lacets et s'élevant entre 750 m et 1 239 m d'altitude. Cependant, cela les mettait aussi à l'abri des attaques et des troupes militaires de passage[1].

    De nombreux marchands issus de la communauté se sont installés dans d'autres contrées (centre de la France et Bourgogne, notamment), gardant toujours des liens avec leur terre et leur famille d'origine[1].

    La Révolution française

    La Révolution française (1789) marque une période d'agitation dans la communauté des habitants d'Auris et son administration. De plus, son curé, Augustin Vieux, est l'un des cinq « prêtres réfractaires » (ecclésiastiques hostiles à la Constitution civile du clergé) de l'Oisans[1].

    XIXe siècle

    Ce siècle voit la population de la communauté croître au point d'atteindre un sommet en 1851 avec 780 habitants. Le nombre de colporteurs (proposant souvent de la mercerie, de la draperie, ou ferblantiers, ou lunetiers) augmente également ; ceux-ci partent souvent pour l'hiver, alors que la commune est ensevelie sous la neige, et reviennent au printemps pour les travaux des champs. Ils vont jusqu'en Bourgogne, Auvergne, Limousin. Certains partent même s'installer en Amérique (Saint-Domingue, Mexique) et font fortune pour une partie d'entre eux[1].

    La population décroît à partir de la seconde moitié du siècle, liée à l'exode rural et à l'industrialisation de la basse Romanche[1].

    L'école-mairie est construite entre 1879 et 1882[1].

    XXe siècle

    La station d'Auris-en-Oisans vue depuis la piste des Gentiannes.

    L'accès à la commune est facilité dès le début du XXe siècle (1897 et 1902) avec la construction de la route carrossable de la Roche, entre l'Armentier le Haut et Auris[1].

    La population de la commune perd 34 jeunes hommes durant la Première Guerre mondiale[1].

    Entre 1927 et 1935, le barrage du Chambon est réalisé sur les communes voisines de Mizoën et du Mont-de-Lans, en amont du Freney-d'Oisans. La commune d'Auris exécute alors des travaux d'équipement très modernes pour l'époque : adduction d'eau, égouts, électrification, dans tous les villages[1].

    Cependant, durant tout ce siècle, la population de la commune ne cessa de décroître[1].

    Un nouvel accès routier par le Freney-d'Oisans voit le jour dans les années 1960, en même temps que naît la station des Orgières, qui marque l'avènement du tourisme à Auris[1].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2001 2007 Lucien Ponce    
    2007 août 2014
    (démission)
    Jean-Luc Pellorce UMP  
    2014 En cours Yves Moiroux   Retraité
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[11].

    En 2018, la commune comptait 185 habitants[Note 3], en diminution de 6,57 % par rapport à 2013 (Isère : +2,28 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    412582698728740755730755780
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    738712719699709719697651584
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    571538483402331291269253228
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    173144129229206215206205203
    2013 2018 - - - - - - -
    198185-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et patrimoine bâti

    L'architecture vernaculaire d'Auris est typique de la région. Sur le territoire, existe aussi un pont romain.

    Patrimoine religieux

    • Église Saint-Julien (dont la partie la plus ancienne date du XIIe siècle).
    • Chapelle des Anges (XVIIe siècle).
    • Chapelle Saint-Géraud (1497).

    Patrimoine culturel

    Auris comporte un musée rural.

    Sport

    La station d'Auris-en-Oisans depuis le télésiège des Sures.

    L'environnement naturel de la commune favorise la pratique de sports de pleine nature, différents selon les saisons : randonnée pédestre, VTT, ski alpin, etc.

    La station de ski d'Auris-en-Oisans, qui se situe sur la commune, s'échelonne de 1 600 m à 3 330 m. Elle est reliée au grand domaine de ski de l'Alpe d'Huez.

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Commune Auris-en-Oisans/Accueil/Notre Commune/Histoire et patrimoine », sur www.mairie-auris.fr (consulté le ).
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. « Histoire de l'église St Julien d'Auris | Freneytique », sur freneydoisans.com (consulté le ).
    10. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    11. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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