Littérature d'enfance et de jeunesse

La littérature d'enfance et de jeunesse est un secteur de l'édition qui se spécialise, par sa forme et son contenu, dans les publications destinées à la jeunesse (enfants et adolescents)[1]. C'est un genre littéraire qui a émergé à partir du XIXe siècle et a pris de l'importance au cours du XXe siècle. L’appellation « littérature enfantine » apparaît en 1950 dans des ouvrages de critique. Cette appellation a progressivement évolué avec le temps, faisant place à « la littérature pour la jeunesse », puis « la littérature d'enfance et de jeunesse » et enfin, « la littérature de jeunesse[2] ». Ce secteur, régi par des lois différentes des autres éditions, est issu d'une histoire spécifique. En France, la loi qui régit les publications pour la jeunesse est la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse modifiée par l'article 14 de l'ordonnance du et par la loi du .

Quatre enfants lisant le livre du Dr Seuss intitulé Le Grincheux qui voulait gâcher Noël.

Histoire de la littérature d'enfance et de jeunesse

Livre pour enfants.

L'histoire des œuvres destinées à la jeunesse commence à partir du XVIIIe siècle. À cette époque, les classes moyennes ont accès aux livres bon marché. Jusqu'au XVe siècle, il n'existe aucun livre spécifique pour les enfants, car même s'ils sont très peu alphabétisés, il résulte qu'on ne leur prête quasiment aucune attention. Les romans de chevalerie comme Lancelot du Lac, les récits bibliques et les récits traditionnelles (Gargantua, Renart) sont ceux qui se transmettent le plus dans toute la France. Utilisé comme un outil essentiellement pédagogique, le livre aborde la religion, la morale, l'éducation et les bonnes manières. Du XVIe jusqu'au XVIIIe siècle, on observe une plus grande diversité dans les productions éditoriales ; cependant l’enfant ne possède pas encore de statut propre car il est perçu comme un adulte en miniature[3].

Les premiers écrits pour la jeunesse, comme ceux de Charles Perrault, ne leur étaient pas explicitement réservés ; ils s'adressaient aux adultes autant qu'aux enfants. Dans le domaine français, le premier livre destiné à un enfant (Louis de France) est Les Aventures de Télémaque (1699) de Fénelon. C'est avec Jeanne-Marie Leprince de Beaumont que sont écrits les premiers contes spécifiquement destinés à la jeunesse. À la même époque, le jeune public s'approprie les Gulliver, Don Quichotte et, bien sûr, Robinson Crusoé, recommandé par Jean-Jacques Rousseau. Le charme de la littérature de jeunesse tient à ce qu'elle soit d'abord un support de rêveries enchanteresses ou inquiétantes[4].

Au XIXe siècle apparaissent les libraires d'éducation (éditeurs). Louis Hachette, d'abord spécialisé dans les manuels scolaires, investit l'édition de loisir à partir de 1850. C'est le développement des voyages qui lui donne l'idée d'implanter des kiosques dans les gares, dans lesquels il vendra à partir de 1853 sept collections destinées aux voyageurs et dont une seule, la Bibliothèque rose, perdurera, avec des auteurs tels que la Comtesse de Ségur ou Zénaïde Fleuriot.

En 1843, Jules Hetzel fonde le Nouveau magasin des enfants. Puis, en 1864, de retour d'exil, il publie le Magasin d'éducation et de récréation destiné à la lecture en famille. Le projet est de faire collaborer savants, écrivains et illustrateurs dans le but de réconcilier la science et la fiction, et de mettre l'imagination au service de la pédagogie. C'est une position difficile à tenir dans un climat positiviste, mais grâce à la rencontre avec Jules Verne, Hetzel réussit à imposer un nouveau genre.

En 1865, en Angleterre, paraît Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Il sera traduit en français en 1869.

Après 1870 on assiste à une multiplication des titres et des éditeurs. C'est l'époque des romans à succès d'Hector Malot : Sans famille ; Erckmann-Chatrian : L'Ami Fritz ; Frances Hodgson Burnett : Le Petit Lord Fauntleroy (1886). Dès 1907, après le premier aéroplane de Hubert Latham qui vole à 300 mètres, les rêves de voyages envahissent la littérature avec Le Tour de la France par deux enfants de Madame Augustine Fouillée (sous le pseudonyme de G. Bruno) et Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma Lagerlöf, deux romans à vif succès qui vont marquer un tournant dans la littérature pour la jeunesse. Ces rêves de voyages rapprochent l'enfant et l'adulte qui lit plus volontiers la littérature enfantine, avec toutefois deux pauses historiques dans la production : le passage de deux cataclysmes sous forme de guerres mondiales[5].

L'explosion de l'image d'Épinal et des recueils de contes en images aussi bien que des recueils de textes patriotiques après la Première Guerre mondiale, relancent l'intérêt pour la lecture et du même coup, pour ce qui deviendra l'ancêtre de la bande dessinée.

Dans l'entre-deux-guerres, il faut signaler (en France) le Père Castor (Paul Faucher), Les Contes du chat perché de Marcel Aymé, et quelques livres de Jacques Prévert. En Belgique, Albert Hublet a du succès avec la collection des Alain Belle-Humeur.

Tout de suite après la deuxième Guerre mondiale, Louis Mirman, directeur de la section Jeunesse chez Hachette, et son épouse Madeleine Gueydoux, auront l'idée d'utiliser du simple papier journal pour imprimer des livres à coût réduit, ce qui permettra de multiplier les publications dans la « Bibliothèque verte » et la « Bibliothèque rose ».

À partir des années 1950, alors que la littérature jeunesse se développe et se renouvelle fortement, l'activité de critique littéraire émerge, sous la plume de pionniers tels que Natha Caputo, Marc Soriano, Mathilde Leriche ou Janine Despinette[6]. Plusieurs associations professionnelles sont créées, ainsi que

Durant les années 1970, François Ruy-Vidal avec l'aide de Harlin Quist, aborde des thèmes jusqu'alors plutôt réservés aux adultes et considère qu' « il n'y a pas de littérature pour enfants, il y a la littérature » ; Françoise Dolto a fortement critiqué sa vision des choses[7]. Une vision d'autant plus critiquable que la littérature de jeunesse se veut au service de la jeunesse car elle a pour ambition de contribuer tant au développement qu'au bien-être de ses lecteurs. Ainsi, son rôle est d'accompagner et de favoriser la lente mutation de son jeune public au travers de trois grands objectifs : l'élaboration de la personnalité en s'intéressant essentiellement à la morale et à l'idéologie, la transmission des savoirs et le divertissement[8].

À la fin du XXe siècle, avec une liberté plus grande pour les auteurs et les illustrateurs, dès le début des années 1980, la littérature humoristique cesse d'être marginale comme avec Marcel Aymé, et voit les jeux de mots de Pierre Elie Ferrier : le Prince de Motordu, ou encore Le Monstre poilu dont l'insolence maîtrisée sera appréciée jusque dans des écoles primaires et chez des orthophonistes. À la même époque, pour amener les pré-adolescents amateurs de jeux vidéo à se rapprocher du livre, on a vu fleurir une nouvelle variété de romans pour lecteurs-zappeurs : les livres dont vous êtes le héros, dont la lecture s'apparentait à un jeu de piste. En majorité traduits de l'anglais, ces livres connurent un immense succès feu-de-paille pendant dix ans.

Depuis le début du XXIe siècle, on assiste à un regain d'intérêt pour la littérature de jeunesse, causé principalement par l'influence des livres de la série Harry Potter. Cette série ayant redonné le goût de la lecture à certains enfants, d'autres auteurs ont vu les ventes de leurs livres augmenter. L'autre cause de ce regain est l'essor du choix et de la créativité chez les nouveaux auteurs de jeunesse. La Corée s'impose comme un des principaux acteurs du marché grâce à la richesse et la diversité de ses illustrateurs. Les rapports annuels sur le taux d'illettrisme (10 %) en France restent malgré tout identiques depuis plus de trente ans.

Passage au numérique

Comme les autres types de littérature, celle qui s'adresse à la jeunesse s'adapte à la révolution numérique. En France, à partir de 2009 environ, elle commence à se transformer. Alors que des éditeurs tels que Nathan, Fleurus ou Gallimard jeunesse, plus traditionnels, s'en tiennent à la production de versions électroniques de leurs publications papiers, de nombreux éditeurs jeunesse se lancent dans une production 100 % numérique, tels que GoodBye Paper éditions. Au Québec, les éditions La Pastèque produisent Tout garni, une histoire numérique interactive, en collaboration avec le studio Dpt. et Yuri Kurk développe l'application Miniminus, qui offre une grande variété de textes numériques originaux en six langues différentes.

L'édition jeunesse fait face à différents enjeux dans son passage au numérique. Elle doit se questionner sur la pertinence d'utiliser la multitude de fonctionnalités proposées par le numérique. Elle doit également s'adapter aux impératifs économiques et juridiques, qui peuvent être nombreux et différents dans un modèle où s'accroît la diversité des éléments intégrés dans les publications[9]. Elle doit aussi faire face à une certaine résistance des publics ciblés. Au Québec, par exemple, non seulement les parents ne voudraient pas offrir de livres numériques à leurs enfants, mais les enfants eux-mêmes boudent les livres numériques[10]. Enfin, il importe aux éditeurs de s'interroger sur les modèles économiques privilégiés, puisque ceux-ci sont associés à l’adoption d'un format de diffusion : publier via une application, par exemple, exige de transiger via iTunes et Google Play[11].

Albums de littérature de jeunesse

Depuis quelques années, les auteurs de littérature de jeunesse ont grandement accru et étoffé les rayons des librairies. En effet, on peut y trouver un choix et une créativité abondants. L'un des genres dans lequel s'épanouissent particulièrement les auteurs de jeunesse contemporains, comme Claude Ponti et Grégoire Solotareff, sont les albums illustrés. Une véritable culture de l'album, tant dans les foyers qu'à l'école, est en train de se mettre en place. En effet, c'est là l'un des premiers objets culturels que l'enfant va pouvoir manipuler et même posséder dès son plus jeune âge. Certains enseignants utilisent même la littérature d'enfance et de jeunesse comme support à l'apprentissage de la lecture.

De plus, beaucoup d'éditeurs tels que Gallimard, Hachette, Circonflexe, Thierry Magnier ou l'École des loisirs proposent des albums élaborés (textes poétiques et / ou symboliques, illustrations artistiques…) sur des thèmes variés et importants (la différence, la tolérance, la mort…). Il s'agit parfois de petites maisons d'édition misant sur la qualité, telles que Mémo, éditeur nantais depuis 1993, qui consacre une partie de son catalogue à de grandes rééditions[12], ou encore les Éditions du Jasmin, créées en 1997, révélées par la publication des Contes de l'alphabet d'Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas. Certaines maisons d'édition prennent parfois le risque d'éditer des textes « politiquement incorrects » mais dont le contenu amuse les adultes et les enfants, comme Le Dragon dégoûtant par Henriette Bichonnier, illustré par Pef (Gallimard).

À partir des années 1970, la critique se penche spécifiquement sur ces œuvres graphiques, avec notamment les travaux de Janine Despinette qui crée le concept de « littérature en couleurs »[13].

L'édition jeunesse voit apparaître de nouvelles formes narratives qui s'appuient sur les cinq sens de l'enfant. La technologie et les possibilités d'impression sur différents matériaux étendent l'acte de lecture vers des champs d'expérimentation complexes, toujours plus riches.

La narrativité augmentée telle qu'abordée par Typlume & graphine, offre également une nouvelle expérience de lecture, le principe d'inclure dans l'histoire et donc le livre des éléments réels de la vie de l'enfant permettant d'aborder le livre sur un axe ludo-éducatif favorisant les apprentissages. Un point de réserve est à souligner, cependant, sur la proposition de certains acteurs du marché qui tendent à mettre en scène l'enfant en situation de justicier.

Livres de poche pour la jeunesse

Les livres pour enfants bon marché ont existé dès le XIXe siècle mais ce secteur éditorial se voit touché à la fin des années 1970 par le phénomène du livre de poche, soit une vingtaine d'années après le secteur adulte, comme si le public enfantin (ou les parents ?) avait jusqu'alors répugné à (s')offrir du petit roman jetable. Les éditions de l'Amitié (Hatier) lancent en effet leur collection « Jeunesse poche » dès 1971 puis L'École des loisirs, ses « Renard Poche », collection où paraissent, à partir de 1976, Le Voyage en ballon et Crin-Blanc d'Albert Lamorisse, des titres de Tomi Ungerer ou Arnold Lobel et des classiques (Robinson Crusoé de Daniel Defoe, L'Homme à l'oreille cassée d'Edmond About, Le Roman de la momie de Théophile Gautier, Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, Quentin Durward de Walter Scott, Tartarin de Tarascon d'Alphonse Daudet…). Cependant, le véritable coup de tonnerre dans le petit monde de l'édition enfantine est la parution en 1977 du premier « Folio junior » pour un public d'adolescents et préadolescents. Cette collection publie notamment les œuvres d'Henri Bosco, Roald Dahl, Claude Roy, Michel Tournier, Marcel Aymé etc. Désormais, les enfants connaissent eux aussi le charme du livre dont les pages se décollent, les premières éditions de Folio junior étant particulièrement fragiles. Le succès de la collection incite Gallimard à lancer en 1980 des livres de poche illustrés en couleurs pour les 5-7 ans Folio Benjamin ») puis la collection « Folio Cadet » pour la tranche d'âge intermédiaire en 1983. Hachette suit le mouvement avec « Le Livre de poche jeunesse » en 1979 : Erich Kästner avec Émile et les Détectives, Hans Peter Richter, José Mauro de Vasconcelos avec Mon bel oranger, Henriette Bichonnier avec Émilie et le Crayon magique, Paul Berna, etc. Viennent ensuite, en 1980, le tour de Flammarion avec « Castor Poche » (et l'édition de Jonathan Livingston le goéland de Richard Bach illustré par Gérard Franquin), et Casterman avec « L'Ami de poche ». Dans les années 1980, tous les grands éditeurs pour la jeunesse lancent leur collection de poche. Depuis les années 1990, la plupart des romans pour jeunes et adolescents ne connaissent pas d'autre édition que le livre de poche. Celui-ci, toutefois, a tendance en ce début du XXIe siècle à grandir. Ainsi les poches de la collection « Folio benjamin » sont-ils réédités dans un format qui se rapproche de celui de l'album.

Ces dernières années, la frontière entre livres de poche et autres livres, a tendance, en littérature de jeunesse, à se brouiller : certains éditeurs[réf. nécessaire] font paraître de courts romans pour des élèves de cours préparatoire (CP) ou des classes suivantes qui reprennent les personnages de certaines méthodes de lecture du CP (Ratus, Gafi, …). D'autres éditeurs font paraître en petits livres de poche des œuvres qui relèvent autant de l'album que du roman, c'est-à-dire qu'ils comportent beaucoup d'illustrations et un texte souvent court (Le Loup rouge de Friedrich Karl Waechter ou Du commerce de la souris d'Alain Serres par exemple). Enfin, alors que le livre de poche avait tendance à privilégier les romans, les recueils sont devenus très fréquents (recueils de textes courts comme Histoires pressées de Bernard Friot, recueils de textes poétiques, recueils de nouvelles policières comme Drôle de samedi soir de Claude Klotz, recueils de contes comme Contes d'un royaume perdu d'Erik L'Homme et François Place.

Prix littéraires

L'essor de ce secteur éditorial a été accompagné d'une multiplication des prix littéraires décernés par des collectifs de libraires, des associations professionnelles, des salons et autres manifestations littéraires. On en recense pas moins de 136 en France[14].

Principaux prix littéraires internationaux

Principaux prix littéraires français

Quelques autres prix :

Principaux prix littéraires québécois et canadiens

Principaux prix littéraires américains

Principaux prix littéraires anglais

Principaux prix littéraires décernés dans d'autres pays

Littérature de jeunesse à l'école française

Dans les écoles et les collèges français, les professeurs doivent désormais être sensibilisés à la littérature de jeunesse. Les professeurs de français en collège doivent ainsi faire lire au moins une œuvre de littérature de jeunesse à leurs élèves. Des titres sont conseillés dans les programmes officiels édités par le ministère de l'Éducation nationale. Par ailleurs, via le portail Éduscol[23], des listes de « Lectures pour les collégiens » sont proposées afin de compléter les titres de la littérature patrimoniale des programmes du collège[24].

En Primaire, la demande est beaucoup plus importante : les enseignants de cycle 3, par exemple, doivent faire lire dix œuvres (albums, romans, contes…) par an aux élèves (œuvres travaillées en classe avec tous les élèves). De plus, ils doivent permettre aux élèves de lire, en plus, dix œuvres de façon plus libre ; pour ces dix livres, les élèves ne choisissent pas tous les mêmes, les livres ne sont pas travaillés collectivement en classe ; les enseignants doivent permettre aux enfants de les lire en les aidant par exemple à choisir dans la bibliothèque de l'école.

Depuis 2002, le ministère édite aussi une liste destinée aux enseignants des écoles élémentaires. Lors de son apparition, cette liste a été vivement contestée aussi bien par des auteurs que par des libraires, des éditeurs ou par certains enseignants. Avec 180 titres elle était considérée comme trop restrictive, on pouvait craindre qu'elle ne fige le paysage littéraire. En 2004, une actualisation, sous la direction de Christian Poslaniec a élargi les recommandations à 300 titres.

La liste de 300 livres proposés par le ministère en 2004 ne concerne que le cycle 3 de l'école primaire (CE2-CM1-CM2) ce qui veut dire qu'il y a beaucoup plus que 300 livres si l'on tient compte des deux autres cycles (cycle 1 avec la maternelle et cycle 2 avec grande section de maternelle, CP et CE1). Néanmoins, il est vrai que c'est surtout pour le cycle 3 que le ministère a produit des documents (comme les documents d'application Littérature cycle 3 et le document d'accompagnement Lire et écrire au cycle 3. Il faut préciser qu'il s'agit là d'une liste à titre indicatif.

À noter que cette liste contient des classiques de la littérature de jeunesse qui sont tombés dans le domaine public et dont les textes sont donc librement photocopiables et diffusables auprès des élèves. Certains de ces textes sont d'ailleurs disponible sur Wikisource (comme Le Stoïque Soldat de plomb, La Petite Fille aux allumettes et La Petite Sirène de Hans Christian Andersen ; L'Oiseau bleu de Madame d'Aulnoy, Dame Hiver, Le Pêcheur et sa femme et L'Oiseau d'Ourdi des frères Grimm ; Ali Baba et les quarante voleurs et Sinbad le Marin, tous deux extraits des Mille et une Nuits ; les Fables de La Fontaine, La Belle et la Bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont ; plusieurs contes de Charles Perrault, dont Cendrillon et Barbe-Bleue).

Festivals et salons de littérature jeunesse

Principaux festivals et salons en France

Les principaux festivals et salons en France[25] sont :

Principaux festivals et salons en Belgique

Principaux festivals et salon au Québec

Littérature jeunesse au Québec

On considère que la littérature jeunesse au Québec commence avec les Aventures de Perrine et Charlot de Marie-Claire Daveluy[36], en 1923, paru pour la première fois dans la revue L'Oiseau bleu, première revue destinée aux enfants[37], publiée par la société Saint-Jean-Baptiste à l'intention des jeunes Canadiens français[38]. À cette époque, la production était plutôt réduite, et dans les années 1920 seuls quelques titres jeunesse ont été publiés dont Dollars ou L'Épopée de 1660 racontée à la jeunesse de Joyberte Soulanges, alias Ernestine Pineault-Léveillé.

La première bibliothèque francophone destinée aux enfants est fondée en 1937, à Montréal, dans le quartier Hochelaga[39]. Dès les années 1940, la littérature de jeunesse s'est développée au Québec de façon accidentelle, à la suite des événements de la Seconde Guerre mondiale. En effet, les relations étant coupées entre la France et le Canada, l'approvisionnement en livres européens était difficile[40]. Il a donc fallu produire plus de livres au Québec. Pour ce faire, le premier ministre du Canada, William Lyon Mackenzie King, accorda aux éditeurs canadiens-français la licence de reproduction des œuvres françaises. Cette intervention du pouvoir fédéral contribua à l'essor de l'édition québécoise. L'industrie du livre connut la prospérité et Montréal devint, pendant la Seconde Guerre mondiale, un grand centre d'édition. Au cours de ces années, l'implication des bibliothécaires participa également à l'envol de la littérature de jeunesse grâce aux animations littéraires qu'ils mirent en place pour stimuler le jeune lectorat[41].

Dans les années 1970, la littérature jeunesse connait une relance. L'organisme Communication jeunesse, qui a pour mission de valoriser la littérature jeunesse québécoise, voit le jour en 1971. La revue Lurelu est créé en 1978 et participe à promouvoir ce type de littérature[42].

Notes et références

  1. Marcoin, Francis et Chelebourg, Christian, La littérature de jeunesse, Paris, Armand Colin, coll. « 128 », , 126 p. (ISBN 978-2-200-34716-1, OCLC 300179123, lire en ligne), p. 9.
  2. Christian Chelebourg et Francis Marcoin, La Littérature de jeunesse, Paris, Armand Colin, , 126 p. (ISBN 978-2-200-24582-5, lire en ligne), p. 42
  3. Maréchal, Véronique, Le livre et le jeune enfant. De la naissance à 6 ans, Bruxelles, (De Boeck), , 158 p. (ISBN 978-2-8041-0734-5), p. 16-21
  4. Christian Chelebourg et Francis Marcoin, La Littérature de jeunesse, Paris, Armand Colin, , 126 p. (ISBN 978-2-200-24582-5, lire en ligne), p. 37.
  5. Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures françaises et étrangère, anciennes et modernes éditions Larousse, 1985 en 2 tomes, t. 2, 889 pages p. 507 (OCLC 319759258)
  6. Bernard Épin, « La Critique en plus », sur bbf.enssib.fr, Bulletin des bibliothèques de France (BBF), (consulté le )
  7. lire intégralement l'explication sur Ricochet
  8. Christian Chelebourg et Francis Marcoin, La Littérature de jeunesse, Paris, Armand Colin, , 126 p., 18 cm (ISBN 978-2-20034-716-1, OCLC 610742142, lire en ligne), p. 64.
  9. Rhéa Dufresne, « Livre numérique : où en est-on, côté jeunesse? », Lurelu, vol. 34, no 3, , p. 7–12 (ISSN 0705-6567 et 1923-2330, lire en ligne, consulté le )
  10. Sophie Marsolais, « Le livre numérique, vague ou raz-de-marée? », Lurelu, vol. 41, no 2, , p. 11–12 (ISSN 0705-6567 et 1923-2330, lire en ligne, consulté le )
  11. Benoît Epron et Marcello Vitali-Rosati, L’édition à l’ère numérique, Paris, La Découverte, , 114 p. (lire en ligne), p. 12
  12. « Éditions Memo », sur http://www.editions-memo.fr/, cop. 2020 (consulté le )
  13. Etienne Delessert, « La Grande Dame de la littérature en couleur », Paroles, (ISSN 1421-0851, lire en ligne)
  14. « Les prix en littérature jeunesse en France, liste non exhaustive et non actualisée » (consulté le )
  15. Union internationale pour les livres de jeunesse, « Le prix Hans Christian Andersen », sur IBBY (consulté le )
  16. Canopé (réseau), Tout en auteurs.
  17. Bibliothèque Départementale de l’Indre, ESCAPAGES.
  18. « Prix Bédélys • FBDM », sur FBDM (consulté le )
  19. Josée-Anne Paradis, « Un nouveau prix en littérature jeunesse canadienne | Revue Les libraires », Revue Les libraires, (lire en ligne, consulté le )
  20. Ambassade de France en Autriche, prix des lycéens autrichiens (Autriche).
  21. prix RTS littérature ados (Suisse).
  22. « Prix Farniente », sur prixfarniente (consulté le )
  23. « Accueil du portail », sur eduscol.education.fr (consulté le ).
  24. Ministère de l'Éducation nationale, Sélection de titres recommandés, Éduscol.
  25. « Fédération des salons et fêtes du livre jeunesse », sur Fédération des salons et fêtes du livre jeunesse (consulté le ).
  26. Comité d'Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture, « Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture » (consulté le ).
  27. « Accueil », sur Salon du livre jeunesse (consulté le ).
  28. « Festival du livre de jeunesse de Cherbourg Octeville, littérature de jeunesse, illustrations… », sur www.festivaldulivre.com (consulté le ).
  29. « Accueil », sur Festival du livre de jeunesse Rouen (consulté le ).
  30. « Page d\'attente », sur www.fetedulivre.villeurbanne.fr (consulté le ).
  31. « Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil - SLPJ 2019 », sur www.tourisme93.com (consulté le ).
  32. « Cosmos Festival - Festival Littérature jeunesse à Bruxelles », sur cosmosfestival.be (consulté le ).
  33. « Salon du Livre de Jeunesse de Namur : Mobilisation et spécificités - Site interactif de la Fédération Interdiocésaine des Bibliothécaires Catholiques FIBBC », sur www.fibbc.net (consulté le ).
  34. (en-US) « Festival de Littérature jeunesse de Montréal », sur Festival de Littérature jeunesse de Montréal (consulté le )
  35. « ACCUEIL », sur fete-du-livre (consulté le )
  36. Marie Claire Daveluy, Les aventures de Perrine et de Charlot, Montréal : Action française, (lire en ligne)
  37. Lucie Guillemette et Myriam Bacon, « À rayons ouverts, no 71 (printemps 2007) », sur www.banq.qc.ca (consulté le )
  38. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, « À rayons ouverts, no 71 (printemps 2007) » (consulté le )
  39. Réjean Savard et Cynthia Delisle, « Discours sur la lecture et les bibliothèques enfantines au Québec, 1930–1960 », Cahiers de la recherche en éducation, vol. 3, no 3, , p. 411–436 (ISSN 1195-5732 et 2371-4999, DOI 10.7202/1017435ar, lire en ligne, consulté le )
  40. « Petite histoire de la légitimation de la littérature pour adolescents au Québec | Revue Les libraires », Revue Les libraires, (lire en ligne, consulté le )
  41. Édith Madore, La Littérature pour la jeunesse au Québec, Québec, Les Éditions du Boréal, , 126 p. (ISBN 2-89052-500-7), p. 19-21
  42. Marie Fradette, « La littérature de jeunesse de 1970 à aujourd’hui : relance, expérimentation et établissement d’une littérature », Québec français, no 145, , p. 50–53 (ISSN 0316-2052 et 1923-5119, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Nic Diament, Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse : 1914-1991, Paris, L'École des loisirs, , 783 p. (ISBN 2-211-07125-2 et 978-2-211-07125-3).
  • Jean-Paul Gourévitch, Abcdaire illustré de la Littérature Jeunesse, Le Puy-en-Velay, L'Atelier du poisson soluble, 2013.
  • Christian Chelebourg et Francis Marcoin, La Littérature de jeunesse, Paris, Armand Colin, "128", 2006.
  • Francis Marcoin, Librairie de jeunesse et littérature industrielle au XIXe siècle, Paris, Honoré Champion, 2006.
  • Édith Madore, La littérature pour la jeunesse au Québec, Québec, Les Éditions du Boréal, 1994
  • Marie-Claire Martin et Serge Martin, Quelle littérature pour la jeunesse ?, Genève, Klincksieck, 2009.
  • Isabelle Nières-Chevrel, Jean Perrot (dir.), Dictionnaire du livre de jeunesse : la littérature d'enfance et de jeunesse en France, Cercle de la librairie, 2013.
  • Raymond Perrin, Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans, Paris, L'Harmattan, 2001.
  • Raymond Perrin, Littérature de jeunesse et presse des jeunes au début du XXIe siècle, Paris, L'Harmattan, 2007.
  • Raymond Perrin, Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle, Paris, L'Harmattan, 2009.
  • Raymond Perrin, Histoire du polar jeunesse. Romans et bandes dessinées, Paris, L'Harmattan, 2011.
  • Jean Perrot, Art baroque art d'enfance, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1991.
  • Nathalie Prince, La Littérature de jeunesse. Pour une théorie littéraire, Paris, Armand Colin, "U", 2010.
  • Annie Renonciat (dir.), Livres d'enfance, livres de France, Paris, Hachette Jeunesse, 1998.
  • Annie Renonciat, L'Image pour enfants, Paris, La Licorne, 2003.
  • Annie Rolland, Qui a peur de la littérature ado ?, Éditions Thierry Magnier, 2008.
  • Annie Rolland, Le livre en analyse. Chroniques de littérature jeunesse, Éditions Thierry Magnier, 2011.
  • Marc Soriano, Guide de la littérature pour la jeunesse, Paris, Hachette, 1974 ; rééd. Delagrave, 2002.
  • Myriam Tsimbidy, Enseigner la littérature de jeunesse, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2008.
  • Joëlle Turin, Ces livres qui font grandir les enfants, éd. revue et augmentée, Paris, Didier jeunesse, 2012.
  • Sophie Van der Linden
    • Lire l’album, L'Atelier du poisson soluble, , 168 p.
    • Images des livres pour la jeunesse (dir.), SCEREN-Éditions Thierry Magnier, , 234 p.
    • Je cherche un livre pour un enfant – Le guide des livres pour enfants de la naissance à sept ans, coédition Gallimard Jeunesse-De Facto, , 146 p.
    • Album[s], en collaboration avec Olivier Douzou, De Facto-Actes Sud, 2013, 144 p.
  • Hermin Dubus (1875-1973), Ouvrages, chansons et saynètes pour les enfants, éditeurs divers. Notice IdRef
  • Nicole Vulser, « Le blues des auteurs et illustrateurs de livres pour enfants », Le Monde, (lire en ligne).
  • Guillaume Nail, « La littérature jeunesse est-elle de la “vraie” littérature ? », Le Monde, (lire en ligne)

Filmographie

  • Découvrir le livre en maternelle, présenté par Philippe Meirieu, Cap Canal, Lyon, 2008, 1 h (DVD) ; contient aussi Le Livre à l'école maternelle, documentaire de Marie-T Lemaître, 26 min
  • Préparer la seconde partie de l'épreuve orale d'entretien du CRPE : option littérature de jeunesse, film réalisé par Michel Bruneau et Victor Palasi, CNED-Toulouse, Toulouse, 2008, 2 h (DVD + brochure)
  • La littérature des enfants fait école (journée d'étude du samedi à l'initiative des Éditions Casterman, l'École des loisirs, Flammarion-Père Castor et Gallimard Jeunesse), l'École des loisirs, Paris, 2009, 3 DVD ; DVD 1 : Situation internationale de la littérature jeunesse, par Michel Defourny, conférencier, 44 min ; DVD 2 : La Littérature de jeunesse à l'école, trente années d'évolution. Histoire d'une légitimation, par Max Butlen, conférencier, 47 min 15 s ; DVD 3 : Rencontre avec quatre auteurs Nadine Brun-Cosme, Pef, François Place et Claude Ponti, 51 min 29 s.
  • Albums : ces livres qui font grandir les enfants, conférence de Joëlle Turin (), d'après son ouvrage Ces livres qui font grandir les enfants paru aux éditions Didier Jeunesse en 2008, : IUFM d'Aquitaine, université Montesquieu Bordeaux IV, Mérignac, 2010, 120 min (DVD)

Articles connexes

Liens externes

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