Gare de Creil

La gare de Creil est une gare ferroviaire française de la ligne de Paris-Nord à Lille, située sur la rive droite de l'Oise, dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France. Ses installations sont établies pour la plus grande partie sur le territoire de la commune de Creil, la partie nord de celles-ci se trouvant sur le territoire de Nogent-sur-Oise. Le centre-ville de Creil, sur la rive gauche de la rivière, est à environ un kilomètre au sud-est de la gare.

Creil

Le bâtiment voyageurs et l'entrée de la gare.
Localisation
Pays France
Commune Creil
Adresse Place Charles-de-Gaulle
60100 Creil
Coordonnées géographiques 49° 15′ 51″ nord, 2° 28′ 09″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87276006
Services TER Hauts-de-France

Fret
Caractéristiques
Ligne(s) Paris-Nord à Lille
Creil à Jeumont
Pierrelaye à Creil
Creil à Beauvais
Voies 8 (+ voies de service)
Quais 4
Transit annuel 5 096 215 voyageurs (2019)
Zone Tarification Île-de-France non applicable
Altitude 30 m
Historique
Mise en service
Correspondances
Réseau AXO   A    B    C    D    E  
Autocars départementaux
(à la gare routière)
  1    2    4    7    8   12  61 
Autocar TER ligne Creil – Roissypôle

Elle est mise en service en 1846, par la Compagnie des chemins de fer du Nord.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains TER Hauts-de-France. C'est également une gare desservie par les transports en commun ferroviaires franciliens, avec la ligne D du RER et la ligne H du Transilien.

Situation ferroviaire

Établie à 30 mètres d'altitude, la gare de bifurcation de Creil est située au point kilométrique (PK) 50,253 : de la ligne de Paris-Nord à Lille, entre les gares de Chantilly - Gouvieux[1] et de Laigneville[2] ; de la ligne de Creil à Jeumont, avant la gare de Villers-Saint-Paul[3] ; et de la ligne de Creil à Beauvais, avant la gare de Montataire[4].

Elle est également l'aboutissement, au PK 67,329, de la ligne de Pierrelaye à Creil, après la gare de Saint-Leu-d'Esserent[5].

L'intérieur de la gare en 2008.

Histoire

La gare de Creil est ouverte en juin 1846 par la compagnie du Nord. De Paris-Nord, la ligne se dirigeait alors vers Ermont puis la gare d'Épluches à Saint-Ouen-l'Aumône avant de bifurquer vers Creil en remontant la vallée de l'Oise.

La gare, vers 1900.

La ligne directe de Saint-Denis à Creil via Survilliers - Fosses est ouverte le après six ans d'études puis quadruplée jusqu'à Survilliers - Fosses en 1907[6].

La ligne de Creil à Jeumont ouvre jusqu'à Compiègne en 1847[7]. Quant à la ligne de Creil à Beauvais, elle est ouverte en 1857[8].

François Prosper Jacqmin dans un cours sur l'exploitation des chemins de fer fait à l'école impériale des ponts et chaussées en 1867, souligne la difficulté d'apprécier l'importance d'une gare[9]. Prenant comme exemple celle de Creil, il indique que son trafic propre est « très faible » mais qu'il s'agit pourtant d'une grande gare de bifurcation qui a nécessité de la part de la Compagnie des « dépenses considérables », notamment pour des installations destinées à permettre le stationnement et le garage des trains qu'ils soient de voyageurs ou de marchandises, le relais des locomotives et tout ce qui concourt au bon fonctionnement de l'importance des infrastructures et matériels mobilisés[9]. Il se demande quel peut être l'intérêt de comparer ses dépenses avec le nombre de voyageurs ou le tonnage de marchandises alors que ces éléments ne séjournent que quelques instants dans cette gare[9].

La grande verrière, vers 1910.

En 1868, la station de Creil, qui dessert une petite ville de 4 539 habitants, est le neuvième arrêt depuis Paris, située à 51 km de la capitale, 10 km de Chantilly et 33 km de Compiègne[10]. Elle dispose d'un buffet, mais l'arrêt des trains express n'excède pas trois minutes[10]. C'est déjà une étoile ferroviaire, à cinq branches desservie, par des trains en provenance de Paris, d'Allemagne via Saint-Quentin et Compiègne, de Belgique via Douai et Valenciennes ou Lille et Roubaix, d'Angleterre par le port de Boulogne-sur-Mer via Amiens ou le port de Calais via Arras, et de Beauvais[10]. En 1898, la station est devenue pour la circulation des trains l'une des plus importantes de la Compagnie du Nord ; la ville a largement bénéficié de cet apport, sa population atteignant 8 456 habitants[11].

La gare en 1918, avec la verrière en arrière-plan et une avancée ajoutée à la façade du corps principal du bâtiment.

Au début des années 1900, le bâtiment voyageurs est agrandi avec une avancée du corps central qui implique la destruction de la tour publicitaire avec horloge[12]. À la même époque, une grande verrière vient protéger les quais de la gare[12].

Le , vers 4 h, à la sortie sud de la gare, un train de marchandises en percute un autre arrêté dans le brouillard, et les wagons renversés sur les voies sont percutés par un troisième train en provenance de Chantilly. Le conducteur du train qui a percuté le convoi arrêté dans le brouillard n'a pas respecté l'ordre de marche prudente qui lui avait été donné. Le double accident fait un mort et six blessés[13].

Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville et le site de la gare subissent de nombreux bombardements, notamment ceux de 1944, qui vont totalement détruire l'ancien bâtiment voyageurs[12]. Un bâtiment provisoire, baraquement en bois, va prendre la suite jusqu'à la construction de la nouvelle gare mise en service en 1955[12].

La gare est totalement réhabilitée en 1988, mais la ville et sa gare vont vivre des temps difficiles, les grandes entreprises ferment, la population diminue, la brasserie est fermée et une partie des locaux du buffet restent inoccupés[12].

La ligne de Creil à Jeumont, important itinéraire longtemps emprunté par les trains internationaux en direction de la Belgique, des Pays-Bas et de l'Allemagne, a vu l'ensemble de ce trafic européen détourné depuis 1996 par la LGV Nord.

Au sud de la gare, se trouve la bifurcation entre la ligne de Pierrelaye à Creil  ancien itinéraire de la ligne jusqu'à Paris de 1846 à 1859 suivant la rive droite de l'Oise, aujourd'hui utilisée par les trains de fret et ceux de la desserte Transilien  et celle de Creil à Beauvais ; cette dernière, à caractère essentiellement régional, est, parmi les lignes de l'étoile ferroviaire creilloise, la seule ligne à voie unique (au-delà de Montataire) et non électrifiée.

En 2019, la SNCF estime la fréquentation annuelle de la gare à 5 096 215 voyageurs contre 4 767 367 en 2018[14].

Service des voyageurs

Accueil

La gare dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichets, ouvert tous les jours. Elle est équipée d'automates pour l'achat de titres de transport grandes lignes et TER. En tant que gare « Accès Plus », elle propose des aménagements, équipements et services pour les personnes à mobilité réduite[15].

Deux souterrains permettent la traversée des voies et le passage d'un quai à l'autre.

Desserte

Rame Z 20500 de la ligne RER D, en attente pour assurer une mission ROVO à destination de Corbeil-Essonnes via Ris-Orangis.

Creil est desservie par les trains de la ligne D du RER et ceux de la ligne H du Transilien (réseau Paris-Nord). Elle est également desservie par des trains TER Hauts-de-France (liaisons vers ou depuis Paris, Clermont, Saint-Just-en-Chaussée, Amiens, Lille, Calais, Compiègne, Saint-Quentin, Cambrai, Maubeuge, Beauvais et Abancourt)[15].

Le plan de numérotation de voies se base sur les deux voies principales. Ainsi, les voies secondaires adjacentes à la voie 1 seront impaires (voies 3, 5, 7, 9 et 11) et la voie secondaire adjacente à la voie 2 sera paire (voie 4).

La gare est d'une certaine importance, comptant parmi les cent trente premières gares du pays. Creil s'est en effet développée depuis le XIXe siècle grâce au chemin de fer et la gare constitue un nœud ferroviaire. Elle peut paraître sous-dimensionnée par rapport au flot de voyageurs qui l'utilisent tous les jours (20 000 voyageurs quotidiens, soit la première place de l'ancienne région Picardie)[16] : sa rénovation a été superficielle et a omis de mettre en place une véritable salle d'attente (pas d'espace clos et chauffé). L'aménagement du quartier de Gournay  qui doit devenir un cœur de ville de l'agglomération creilloise, entre les communes de Creil, Montataire et Nogent-sur-Oise  prévoit de créer une seconde entrée.

Intermodalité

Un bus stationné devant la gare.

Un parc pour les vélos et plusieurs parkings sont aménagés à ses abords[15]. À proximité, se trouve un parking payant de 580 places dont cinq réservées aux personnes à mobilité réduite.

La place de la gare est desservie par des bus des lignes urbaines du réseau AXO ; ces lignes permettent d'atteindre, outre Creil, Montataire, Nogent-sur-Oise et Villers-Saint-Paul. Un kiosque d'informations et de vente de tickets y est installé.

Une gare routière, située place Brobeil, constituée de quais et d'abribus, se trouve à 270 m du bâtiment voyageurs. Elle est desservie par des cars des lignes interurbaines du Conseil départemental de l'Oise organisés par le Syndicat mixte des transports collectifs de l'Oise (SMTCO) et par le réseau de la Communauté de communes Pierre - Sud - Oise. Pour l'information des voyageurs sur les lignes, leurs itinéraires et leurs horaires, le SMTCO a mis en place un centre d'appels et un site internet intitulé « Oise-Mobilité[17]. La gare routière est également desservie par la ligne de bus Picardie-Roissy du réseau de bus CIF pour Senlis, Roissypôle et la gare de l'aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV.

Service des marchandises

Cette gare est ouverte au service du fret[18], y compris au service du wagon isolé.

Galerie de photographies

Notes et références

  1. Douté, 2011 : [272/1] Paris-Nord - Creil, p. 104
  2. Douté, 2011 : [272/2] Creil - Longueau, p. 105
  3. Douté, 2011 : [242/1] Creil - St-Quentin, p. 94
  4. Douté, 2011 : [316] Creil - Beauvais, p. 119
  5. Douté, 2011 : [329] Pierrelaye (Bif. de Liesse) - Creil, p. 125
  6. Les Chemins de fer du Nord, Paris, éd. Rimage, .
  7. François et Maguy Palau, Le rail en France - Les 80 premières lignes 1820 - 1851, p. 156
  8. François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome I, 1852 - 1857, p. 199
  9. François Prosper Jacqmin, De l'exploitation des chemins de fer : leçons faites en 1867 à l'École impériale des ponts et chaussées, volume 2, Garnier frères, 1868, p. 89 intégral (consulté le 4 janvier 2012).
  10. Adolphe Laurent Joanne, Les environs de Paris illustrés, L. Hachette et cie, 1868, pp. 319-320 intégral (consulté le 4 janvier 2012).
  11. Karl Baedeker, Paris et ses environs : manuel du voyageur, 13e édition, K. Baedeker, 1898, p. 363 ; extrait (consulté le 4 janvier 2012).
  12. Site leparisien.fr Il y a un siècle : La gare de Creil, article du 25 juillet 2011 lire (consulté le 4 janvier 2012).
  13. Le Matin du , p. 1.
  14. « Fréquentation en gares : Creil », sur SNCF Open Data, traitement du [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  15. « Gare Creil », sur ter.sncf.com/hauts-de-france (consulté le ).
  16. La gare de Creil et ses quartiers territoire en mutation – territoire d’avenir [PDF], p. 5.
  17. « Oise-Mobilité » (consulté le ).
  18. Site Fret SNCF : la gare de Creil.

Voir aussi

Bibliographie

  • Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, Paris, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), p. 94, 104, 105, 119, 125.

Articles connexes

Liens externes


Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
Paris-Nord Paris-Nord TER Hauts-de-France
(Krono)
Clermont-de-l'Oise
ou Longueau
Amiens
ou Calais-Ville
Paris-Nord Paris-Nord TER Hauts-de-France
(Krono)
Longueau Lille-Flandres
Paris-Nord Chantilly - Gouvieux TER Hauts-de-France
(Krono)
Clermont-de-l'Oise Amiens
Paris-Nord Paris-Nord TER Hauts-de-France
(Krono)
Pont-Sainte-Maxence Compiègne
ou Saint-Quentin
ou Cambrai-Ville
ou Maubeuge
Paris-Nord Chantilly - Gouvieux TER Hauts-de-France
(Krono)
Pont-Sainte-Maxence Saint-Quentin
Paris-Nord Chantilly - Gouvieux TER Hauts-de-France
(Citi)
Laigneville Clermont-de-l'Oise
ou Saint-Just-en-Chaussée
ou Amiens
Paris-Nord Chantilly - Gouvieux TER Hauts-de-France
(Citi)
Terminus
ou Villers-Saint-Paul
ou Rieux - Angicourt
ou Pont-Sainte-Maxence
Terminus
ou Compiègne
Terminus Terminus TER Hauts-de-France
(Citi)
Villers-Saint-Paul Compiègne
Terminus Terminus TER Hauts-de-France
(Proxi)
Laigneville Amiens
Terminus Terminus TER Hauts-de-France
(Proxi)
Rieux - Angicourt Saint-Quentin
Abancourt
ou Beauvais
Montataire TER Hauts-de-France
(Proxi)
Terminus Terminus
Pontoise
ou Persan - Beaumont
Saint-Leu-d'Esserent   Terminus Terminus
Corbeil-Essonnes
(par Évry-Courcouronnes)
Chantilly - Gouvieux   Terminus Terminus
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