Chronologie des faits économiques et sociaux dans les années 1620

Chronologie de l'économie

Années 1610 - Années 1620 - Années 1630
Années :
Décennies :
Siècles :
Millénaires :

Événements


  • 1619-1622 : crise économique en Europe. L'économie de l'Italie et de l'Espagne s'effondrent.
  • 1619-1628 : organisation du monopole de l’exportation du cuivre en Suède[2].
  • 1620-1625 : hausse des prix due à la dépréciation de la monnaie en Allemagne (Kipper und Wipperzeit).
  • 1620-1629 : stabilité, puis baisse des prix en Europe. Les taux d’intérêts tombent de 10 % au XVIe siècle à 5,5 %.
  • 1621 : le nombre des métiers des soierie lyonnaise a triplé depuis 1575-1595[3].
  • 1622-1623 : disette en Angleterre[4].
  • 1624-1625 : forte fiscalité en France imposée par Richelieu. La consommation de sel, ascendante depuis 1600, plafonne ou baisse (1624-1632).
  • 1625 : à sa mort, Jacques Ier d'Angleterre laisse une situation difficile : dette chronique, crise fiscale de l’État, cour corrompue, guerre avec l’Espagne.
  • 1625-1666 : les salaires agricoles dans la région parisienne oscillent entre les indices 90 et 123 (cf. 1615).
  • 1625-1626 : hausse importante des prix des denrées alimentaires en France. Du fait des mauvaises récoltes de 1625, 1626, 1630 et 1631, il y a une crise de surmortalité.
  • 1626 :
    • début du commerce hollandais avec la Chine à partir de Taïwan (fin en 1662).
    • réformes militaires en Russie : recrutement de 5000 fantassins étrangers, de fondeurs de canons, d’instructeurs, achat d’armes en Hollande et en Allemagne (lourdes dépenses).
  • 1627 :
    • banqueroute en Espagne. Les Fugger font banqueroute à Augsbourg. L’activité industrielle à Augsbourg baisse des 9/10° entre 1627 et 1635. Entre 1627 et 1637, six épidémies feront disparaître 30 000 habitants à Augsbourg.
    • la fermeture de l’embouchure de la Vistule par les Suédois (1627-1630) se répercute sur les exportations de céréales de l’Allemagne orientale (Dantzig).
    • Russie : extension des pouvoirs et des compétences des magistrats et des tribunaux locaux au détriment de ceux des voïévodes (gouverneur principaux).
  • 1628 :
    • disette en Catalogne[5].
    • Madrid accable le Portugal de charges fiscales et d’emprunts forcés destinés à soutenir sa politique continentale.
    • apogée de la progression des affaires de la banque de Nuremberg.
    • Venise interdit les sorties de blé en dehors de l’Adriatique.
    • Portugal : création de la compagnie de Commerce des Indes (Companhia de Comércio da India Oriental).
    • Russie : une loi limite l’utilisation de la bastonnade (pravièje) pour le recouvrement des créances[6].
  • 1628-1631 : difficultés frumentaires, hausse des prix et épidémies dans une partie de la France. La crise démographique épargne Paris et le Nord, mais est catastrophique de la Saône à la Loire et de l’Atlantique à la Méditerranée.
  • 1628-1629 : violence de la peste en Allemagne.
  • 1629 : la Compagnie néerlandaise des Indes orientales distribue 25 % de dividendes à ses actionnaires.


  • Apogée de la puissance économique des Pays-Bas. Hégémonie financière d’Amsterdam pour un demi-siècle. Les Hollandais produisent du poisson salé et fumé, de l’huile d’éclairage et du savon avec de la graisse de baleine. Leur agriculture est très intensive et techniquement moderne (moulins à vent). Ils exportent des produits horticoles et achètent du blé suédois à bon compte. L’industrie textile, centrée sur Leyde, rivalise avec l’East-Anglie. Les chantiers navals sont les premiers d’Europe.
  • Émission massive de monnaies de cuivre en Espagne (1621, 1638, 1651, 1654, 1658, 1660), qui fera gagner plusieurs dizaines de millions de ducats à la monarchie mais entraînera la dévaluation (1628, 1642, 1652, 1659, 1664), l’inflation, la récession et la thésaurisation de la « bonne monnaie ».
  • Diminution des arrivées d’argent américain en Espagne (481 tonnes par an en moyenne entre 1500 et 1620, puis 386 tonnes entre 1620 et 1720).
  • Déficit de la balance commerciale en Espagne : la couverture des importations n’est que de 50 % en valeur.
  • Accroissement des difficultés financières des États pontificaux, dues à la conjoncture européenne et italienne et à des causes locales (baisse de la production d’alun de la Tofa).
  • La Lombardie connaît à son tour un repli marqué de l’activité industrielle à partir de 1620-1630.
  • Effondrement du droit d’ancrage à Venise de 77 % entre 1601-1609 et 1624-1632.
  • Le trafic du Sund tombe à 3000 passages par an entre 1620 et 1655.
  • Avant 1620, la situation des paysans en Bohême est acceptable. Les grands domaines se développent, mais avec un personnel salarié. Après la bataille de la Montagne Blanche, la main-d’œuvre se raréfie en Bohême par suite des pertes de guerre et des fuites, si bien que les nouveaux seigneurs implantés dans le pays ont recours à la corvée (robota). Une ordonnance du roi Ferdinand fixe les paysans à la terre. La réserve se développe, principalement tournée vers l’exportation de blé. Le terroir agricole s’accroît par des défrichements, les nouveaux champs étant loués en précaire (baux de courte durée). Au cens et aux corvées dues au seigneur s’ajoutent la dîme ecclésiastique et l’impôt royal, fort lourd puisque la Bohême et la Moravie acquittent entre le tiers et la moitié des redevances de la monarchie. Les paysans tchèques développent des ressources d’appoint, comme le tissage à domicile.
  • Ukraine : les pionniers ukrainiens tiennent tête à la colonisation polonaise, mais les magnats réussissent à imposer le servage dans la partie occidentale du pays (jusqu’aux rapides du Dniepr). À l’est, les Cosaques Zaporogues (ceux d’au-delà des rapides) demeurent indépendants.
  • La peste se manifeste chaque année en Allemagne entre 1618 et 1648, excepté en 1642 et 1643.

Démographie

  • 1622 : Amsterdam compte 100 000 habitants (200 000 à la fin du siècle). Rotterdam en compte 20 000 (80 000 à la fin du siècle), La Haye 16 000 (50 000 à la fin du siècle).
  • 1625 :
    • on compte environ 21 millions de Français. Stagnation démographique en France en jusqu’en 1715.
    • la colonie de Virginie compte 1200 habitants en 1625. 8000 personnes y sont mortes en vingt ans.
  • La population de l’Angleterre est estimée à 4,5 millions d’habitants. Les conditions de vie du peuple anglais entre 1620 et 1650 sont difficiles.
  • Le royaume de Danemark et de Norvège compte un million d’habitants.

Notes et références

  1. Emmanuel Leroy-Ladurie, Histoire du climat depuis l’An Mil, vol. 1, Flammarion, (ISBN 978-2-08-081108-0), p. 71
  2. Pierre Jeannin, L'Europe du Nord-Ouest et du Nord aux XVIIe et XVIIIe siècles, Presses universitaires de France, (présentation en ligne)
  3. Françoise Bayard, Des caisses du roi aux poches des cadavres, PUG, , 472 p. (ISBN 978-2-7061-2259-0, présentation en ligne)
  4. Emmanuel Le Roy Ladurie, Daniel Rousseau, Anouchka Vazak, Les fluctuations du climat de l'an mil à aujourd'hui, Fayard, , 332 p. (ISBN 978-2-213-66809-3, présentation en ligne)
  5. Raphaël Carrasco, Claudette Dérozier, Annie Molinié-Bertrand, Histoire et civilisation de l'Espagne classique : 1492-1808, Nathan, , 383 p. (ISBN 978-2-09-191152-6, présentation en ligne)
  6. Kazimierz Waliszewski, Le berceau d'une dynastie : les premiers Romanov, 1613-1682, Plon-Nourrit et cie, (présentation en ligne)

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