Ferdinand II (empereur du Saint-Empire)

Ferdinand II (né le à Graz, dans le duché de Styrie ; mort le à Vienne, en Autriche) est un membre de la maison de Habsbourg. Il est archiduc d'Autriche du à sa mort, roi de Bohême du au puis du à sa mort, et roi de Hongrie du à sa mort. Il est couronné le empereur du Saint-Empire romain germanique, sur lequel il a régné du à sa mort. La totalité de son règne est occupée par la guerre de Trente Ans, dont il fut l'un des principaux protagonistes.

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Ferdinand II
Titre
Roi de Bohême

(16 ans, 3 mois et 6 jours)
Prédécesseur Frédéric V
Successeur Ferdinand III

(2 ans, 2 mois et 21 jours)
Couronnement à Prague
Prédécesseur Matthias Ier
Successeur Frédéric V
Roi de Hongrie et de Croatie

(18 ans, 8 mois et 14 jours)
Couronnement à Presbourg
Prédécesseur Matthias Ier
Successeur Ferdinand III
Archiduc d'Autriche

(46 ans, 7 mois et 5 jours)
Prédécesseur Charles II (Autriche intérieure)
Matthias Ier
Successeur Ferdinand III
Empereur du Saint-Empire et « Roi des Romains »

(17 ans, 5 mois et 18 jours)
Couronnement à Francfort-sur-le-Main
Élection
Prédécesseur Matthias Ier
Successeur Ferdinand III
Biographie
Dynastie Maison de Habsbourg
Date de naissance
Lieu de naissance Graz
Saint-Empire
Duché de Styrie
Date de décès
Lieu de décès Vienne
Saint-Empire
 Archiduché d'Autriche
Sépulture Graz
Père Charles II d'Autriche-Styrie
Mère Marie-Anne de Bavière
Conjoint Marie-Anne de Bavière
Éléonore de Mantoue
Enfants Christine
Charles
Jean-Charles
Ferdinand III
Marie-Anne
Cécile Renée
Léopold-Guillaume

Souverains du Saint-Empire

Il est le fils de l'archiduc Charles II de Styrie et de Marie-Anne de Bavière, respectivement fils et petite-fille de Ferdinand Ier.

Règne

Thaler à l'effigie de Ferdinand II, 1626 : « FERDINANDUS II
D(ei) G(ratia)
RO(manorum) I(mperator)
S(emper) A(ugustus)
G(ermaniæ) H(ungariæ)
B(ohemiæ) REX ».

Élevé et instruit par les jésuites au collège d'Ingolstadt, Ferdinand était un catholique fervent et zélé, farouche adversaire du protestantisme. Durant tout son règne le jésuite Guillaume Lamormaini lui fut un proche conseiller.

Choisi comme successeur dans ses États héréditaires par son cousin sans descendance, l'empereur Matthias Ier, il devint roi de Bohême en 1617 (et à ce titre un des sept électeurs de l'Empire) puis roi de Hongrie le [1]. Pensant pouvoir restaurer le catholicisme dans un royaume où l'on trouvait de nombreux protestants, sa politique autoritaire provoqua une rébellion chez les nobles de Bohême (défenestration de Prague). Ceux-ci le destituèrent et élurent à sa place Frédéric V du Palatinat.

L'empereur Matthias mourut en 1619 ; l'élection à la dignité impériale était ouverte.

Le , les sept princes-électeurs élurent Ferdinand comme empereur des Romains, avant que la nouvelle de sa destitution ne parvînt à Francfort. À 41 ans, Ferdinand poursuivait la carrière impériale de ses prédécesseurs. Bien qu'élective, la couronne impériale était de fait héréditaire dans la maison de Habsbourg.

L'électeur palatin Frédéric V souleva contre lui les protestants, et donna par là naissance au début de la guerre de Trente Ans (bien que datée à compter de la deuxième défenestration de Prague).

Ferdinand II.

Pour retrouver son trône, Ferdinand créa une coalition, la Ligue catholique. Celle-ci regroupait l'Espagne, l'électeur protestant Jean-Georges Ier de Saxe, le roi Sigismond III de Pologne et Maximilien Ier de Bavière. Ses armées étaient commandées par Tilly. Après une défaite sans conséquences, il défait l'armée insurgée à la bataille de la Montagne Blanche le .

Dès lors, la Bohême deviendra propriété personnelle de la maison de Habsbourg.

Le , les États de Bohême reconnaissent de nouveau Ferdinand comme roi. Celui-ci, pour écraser une fois pour toutes la rébellion, fait décapiter publiquement à Prague, le , 27 des principaux chefs insurgés.

Sous la pression protestante, le roi du Danemark Christian IV entre dans le conflit. Mais celui-ci est vaincu par le condottiere à la solde de Ferdinand II, Albrecht von Wallenstein, et doit signer la paix de Lübeck le .

Fort de sa victoire, Ferdinand II décréta le fameux édit de Restitution qui ordonnait à tous les protestants de rendre les bénéfices ecclésiastiques qu'ils avaient sécularisés depuis la paix d'Augsbourg.

Gustave Adolphe, roi de Suède, se décida à intervenir et battit l'armée de la Ligue catholique sous le commandement de Tilly à la bataille de Breitenfeld, le . Malgré le génie militaire de Wallenstein, Gustave Adolphe battit celui-ci à Lützen, le . Cependant, il trouva la mort au cours de la bataille et les Suédois se retirèrent du conflit. Fatigué, Ferdinand II signa la paix de Prague le . Celle-ci ramenait l'Allemagne à la paix d'Augsbourg, signée 80 ans plus tôt.

De l'autre côté du Rhin, Richelieu ne put supporter l'idée de voir se reconstituer l'empire de Charles Quint, du fait des possessions territoriales des Habsbourg. Il prit la suite de ce conflit et fut relayé par Mazarin. À la diète de Ratisbonne, deux ambassadeurs de Richelieu, Brulart de Léon et le Père Joseph, retournèrent Maximilien de Bavière et d'autres princes catholiques contre la maison d'Autriche. La diète s'émut, elle demanda et obtint le rappel de Wallenstein devenu trop puissant et le licenciement de son armée. En licenciant Wallenstein, Ferdinand II avait espéré que les électeurs nommeraient son fils roi des Romains, lui assurant ainsi la couronne impériale. Les agents français firent encore échouer cette stratégie.

Ferdinand II avait été guidé par son obsession de voir la maison des Habsbourg régner de façon héréditaire sur l'Empire et par son soutien à la Contre-Réforme. Son règne se solda par la perte pour le Saint-Empire de la moitié de sa population et ruinera pour les deux cents ans à venir sa puissance politique.

Ascendance

Alliances et postérité

Il avait épousé, à Graz, le , Marie-Anne de Bavière (1574-1616), fille de Guillaume V de Bavière et de Renée de Lorraine. Ensemble, ils eurent 7 enfants :

Le , il épousa, en secondes noces, Éléonore de Mantoue (1598-1655), fille de Vincent Ier duc de Mantoue ; ce mariage n'eut pas de postérité.

Notes et références

Sources

Bibliographie

  • Robert Bireley, « The Image of Emperor Ferdinand II (1619-1637) in William Lamormaini's 'Ferdinandi II Imperatoris Romanorum Virtutes' (1638) », dans AHSI, vol. 73, 2009, p. 121.

Articles connexes

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