Carole Bouquet
Carole Bouquet, née le à Neuilly-sur-Seine (Île-de-France), est une actrice française.
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Naissance |
Neuilly-sur-Seine, France |
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Nationalité | Française |
Profession | Actrice |
Films notables |
Cet obscur objet du désir Rien que pour vos yeux Rive droite, rive gauche Trop belle pour toi Lucie Aubrac |
Séries notables |
La Mante Grand Hôtel En thérapie |
Révélée au cinéma en 1977 dans le film Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel, elle remporte en 1990 le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Trop belle pour toi de Bertrand Blier. Dans les années 1990, elle est également l’égérie de la marque Chanel et incarne alors l’image du parfum No 5.
Biographie
Jeunesse, formation et débuts
Carole Bouquet et sa sœur aînée Laurence sont élevées par leur père, Robert Bouquet[1], un austère centralien[2], ingénieur dans le BTP, séparé de leur mère qui est partie refaire sa vie dans le Sud alors que Carole a trois ans[3]. Plus tard, avec du recul, elle jugera sa jeunesse non pas malheureuse, mais ennuyeuse. Elle indique toutefois que son père, avare de paroles, l'a aidée à se construire : « Le regard d'un père vous construit. Je pense que les femmes sont protégées par un père aimant »[1]. Elle affirme aussi : « Je n'ai pas appris à être une femme, mais j'ai appris l'indépendance[1]. » Elle vient régulièrement à Genève voir son oncle Marc Bonnant, avocat genevois, et sa tante Marianne[4].
Dans sa jeunesse, elle reçoit auprès de sœurs dominicaines une éducation « basée sur le mérite et l’humilité »[2]. Après de brèves études à la Sorbonne, elle décide de se lancer dans la carrière de comédienne. À partir de 1976, elle est reçue au Conservatoire d'art dramatique de Paris pour y suivre des études de trois ans. Mais, au cours de la première année, elle fait la connaissance du réalisateur Luis Buñuel en passant un casting[2],[1].
Carrière
La carrière de Carole Bouquet débute avec La Famille Cigale, un feuilleton télévisé de 1977 qu'elle qualifia plus tard de « série très bête »[réf. nécessaire].
Appréciée pour sa beauté classique, c'est Luis Buñuel qui la fait tourner le premier au cinéma en 1977, dans un classique du surréalisme, Cet obscur objet du désir, dans lequel Carole Bouquet interprète le rôle principal de Conchita[1]. Nommé aux César, le film devient un classique. En 2005, elle indique : « C'est avec Buñuel que ma vie a basculé. (…) Il me parlait de ma vie. Je le prenais pour un devin alors que c'était tout simplement un monsieur qui avait 77 ans et qui lisait très clairement à travers une jeune fille de 18 ans »[1]. Sa prestation est saluée des deux côtés de l’Atlantique, et son image d’« icône à la beauté glacée » naît avec cette première apparition[2]. Elle part ensuite pour New York afin de perfectionner son anglais. Chaperonnée par Andy Warhol et Peter Beard, elle vit en colocation avec l'actrice Clio Goldsmith[5]. Puis elle enchaîne à son retour en France, tournant dans Buffet froid de Bertrand Blier, avec comme partenaire Gérard Depardieu[2].
En 1981, elle incarne une James Bond girl aux côtés de Roger Moore dans Rien que pour vos yeux, un rôle qui la fera connaître du grand public en France et à l'étranger[2].
En 1984, elle est nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle dans Rive droite, rive gauche de Philippe Labro, toujours avec Gérard Depardieu. Elle le retrouve en 1989 dans Trop belle pour toi de Bertrand Blier ; son rôle lui vaut le César de la meilleure actrice[2].
En 1994, elle joue son propre rôle dans Grosse fatigue de Michel Blanc. En 1997, elle campe la résistante Lucie Aubrac passionnée dans Lucie Aubrac de Claude Berri, aux côtés de Daniel Auteuil.
Au théâtre, elle joue notamment en 2002 dans Phèdre, mis en scène par Jacques Weber et en 2008 dans Bérénice, mis en scène par Lambert Wilson[6].
À la télévision, elle apparaît notamment en 2004 dans la série Sex and the City dans l'épisode An American Girl in Paris[2] et, en 2021, dans la série En thérapie.
Maitresse de cérémonie et jurée
- En 1995, Carole Bouquet est la maîtresse de cérémonie du 48e festival de Cannes[2],[6].
- En 1999, elle est jurée au 4e festival international du film de Shanghai.
- En 2008, elle préside le jury du 34e Festival du cinéma américain de Deauville.
- En , elle est membre du jury des longs métrages au 67e festival de Cannes[6], présidé par Jane Campion.
Autres activités
En 1986, Carole Bouquet devient l’égérie de la marque de luxe Chanel, et incarnera jusqu'aux années 1990 l’image du parfum No 5[2]. La photographie publicitaire est réalisée par Michel Comte (en) en 1987[7].
Depuis la fin des années 1990[6], elle possède une propriété sur l'île de Pantelleria au large de la Sicile, qu'elle a découverte grâce à Isabella Rossellini[6]. Depuis 2005, elle y possède et fait exploiter des vignes dévolues à la production[6] de passito, un vin doux[2] (ce pourquoi on lui prête, et totalement à tort, des origines siciliennes). Ce vignoble produit 14 000 bouteilles de 50 cl par an sous la marque « Sangue d'Oro »[8]. C'est sa rencontre avec Claude Boudamani, un œnologue, qui a été le facteur déclenchant[9]. Elle fait appel aux services de Dott Donato Lanati, conseiller en viticulture et vinification.
En 2005, elle crée le festival de cinéma « Un réalisateur dans la ville » à Nîmes avec Gérard Depardieu et Jean-Claude Carrière[10]. Ce festival a lieu chaque été et présente pendant une semaine cinq films d'un réalisateur, en compagnie de ce dernier et de ses acteurs. Il a lieu en plein air dans les jardins de la Fontaine à Nîmes, fin juillet.[réf. souhaitée]
Engagements
- En , aux côtés de Josiane Balasko et en soutien à la fédération Droit au logement, Carole Bouquet lance un appel médiatisé au gouvernement, puis pilote une longue médiation sociale pour des familles africaines mal logées de la rue de la Banque à Paris[11].
- Elle est depuis 1985 la porte-parole de la fédération La Voix de l'Enfant. Elle la contacte à la suite d'une projection du film La Déchirure qui l'a bouleversée[12].
- Elle est depuis 1998 l'ambassadrice de la fondation PlaNet Finance[13].
- En , à la suite de la démission de Nicolas Hulot de sa fonction de ministre de l'Environnement, elle cosigne une tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète », qui parait en une du journal Le Monde[14].
Vie privée
Entre 1978 et 1985, Carole Bouquet est la compagne de Jean-Pierre Rassam (beau-frère de Claude Berri)[2], dont elle a un fils, le producteur Dimitri Rassam, né en 1981. Avec le réalisateur et photographe Francis Giacobetti elle a un autre fils, Louis, né en 1987[2]. De 1992 à 1996, elle est l'épouse du chercheur Jacques Leibowitch, spécialiste du sida[6]. En 1996, elle se lie avec l'acteur Gérard Depardieu ; ils se séparent en 2005[1].
En , elle apparaît au festival de Cannes avec Philippe Sereys de Rothschild, fils de Philippine de Rothschild et de Jacques Sereys, officialisant ainsi sa nouvelle relation[15].
Elle n'a aucun lien de parenté avec le comédien français Michel Bouquet[2].
Filmographie
Cinéma
Années 1970
- 1977 : Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel : Conchita (rôle partagé avec Angela Molina)
- 1979 : Buffet froid de Bertrand Blier : la jeune femme
- 1979 : Le Manteau d'astrakan de Marco Vicario : Valentine
Années 1980
- 1980 : Blank Generation d'Ulli Lommel : Nada
- 1981 : Le Jour des idiots de Werner Schroeter : Carole
- 1981 : Rien que pour vos yeux de John Glen : Melina Havelock
- 1982 : Bingo Bongo de Pasquale Festa Campanile : Laura
- 1983 : Mystère de Carlo Vanzina : Mystère
- 1984 : Le Bon Roi Dagobert de Dino Risi : Héméré
- 1984 : Nemo d'Arnaud Sélignac : Rals-Akrai
- 1984 : Rive droite, rive gauche de Philippe Labro : Babée Senanques
- 1985 : Spécial Police de Michel Vianey : Isabelle Rodin
- 1986 : Double messieurs de Jean-François Stévenin : Hélène
- 1986 : Le Mal d'aimer de Giorgio Treves : Eléonore
- 1987 : Jenatsch de Daniel Schmid : Lucrezia von Planta
- 1989 : Bunker Palace Hôtel d'Enki Bilal : Clara
- 1989 : Trop belle pour toi de Bertrand Blier : Florence Barthélémy / la voisine de Colette
- 1989 : New York Stories (segment « La Vie sans Zoé ») de Francis Ford Coppola : la princesse Soroya
Années 1990
- 1991 : Contre l'oubli, sketch de Jean-Loup Hubert
- 1991 : Donne con le gonne de Francesco Nuti : Margherita
- 1993 : Tango de Patrice Leconte : la femme vedette
- 1994 : D'une femme à l'autre de Charlotte Brändström : Kate Swallow
- 1994 : Grosse Fatigue de Michel Blanc : elle-même
- 1996 : Poussières d'amour de Werner Schroeter : l'interviewée
- 1997 : Lucie Aubrac de Claude Berri : Lucie Aubrac
- 1998 : En plein cœur de Pierre Jolivet : Viviane Farnese
- 1999 : Un pont entre deux rives de Frédéric Auburtin et Gérard Depardieu : Mina
Années 2000
- 2000 : Le Pique-nique de Lulu Kreutz de Didier Martiny : Anna Ghirardi
- 2001 : Wasabi de Gérard Krawczyk : Sofia
- 2002 : Blanche de Bernie Bonvoisin : Anne d'Autriche
- 2002 : Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc : Lulu
- 2003 : Bienvenue chez les Rozes de Francis Palluau : Béatrice
- 2004 : Feux rouges de Cédric Kahn : Hélène
- 2004 : Les Fautes d'orthographe de Jean-Jacques Zilbermann : Geneviève Massu
- 2005 : Travaux de Brigitte Roüan : Chantal Letellier
- 2005 : L'Enfer de Danis Tanović : Marie, la mère
- 2005 : Nordeste de Juan Solanas : Hélène
- 2006 : Aurore de Nils Tavernier : la reine
- 2006 : Un ami parfait de Francis Girod : Anna
- 2007 : Si c'était lui… d'Anne-Marie Étienne : Hélène
- 2008 : Les Enfants de Timpelbach de Nicolas Bary : madame Drohne
- 2008 : Les Hauts Murs de Christian Faure : la mère de « Fil de fer »
- 2009 : Je vais te manquer d'Amanda Sthers : Julie
Années 2010
- 2010 : Protéger et servir d'Éric Lavaine : Aude Lettelier
- 2010 : Libre échange de Serge Gisquière : Marthe
- 2011 : Impardonnables d'André Téchiné : Judith
- 2012 : Mauvaise Fille de Patrick Mille : Alice
- 2014 : Une heure de tranquillité de Patrice Leconte : Nathalie
- 2018 : Voyez comme on danse de Michel Blanc : Lucie
- 2019 : Chambre 212 de Christophe Honoré : Irène
Années 2020
- 2020 : Boutchou d'Adrien Piquet-Gauthier : Paula
- 2021 : Les Fantasmes de David et Stéphane Foenkinos : Marie
Télévision
- 1977 : La Famille Cigale de Jean Pignol (mini-série) : Béatrice Damien-Lacour
- 1977 : Les Rebelles de Pierre Badel (téléfilm) : Nilca
- 1979 : L'Œil de la nuit (épisode « Le Vin des Carpathes » de Jean-Pierre Richard) : Lena
- 1997 : Le Rouge et le Noir de Jean-Daniel Verhaeghe (téléfilm) : Louise de Rénal
- 2000 : Bérénice de Jean-Daniel Verhaeghe (téléfilm) : Bérénice
- 2001 : Madame de… de Jean-Daniel Verhaeghe (téléfilm) : « Madame de »
- 2002 : Ruy Blas de Jacques Weber (téléfilm) : la Reine
- 2004 : Sex and the City (épisode « An American Girl in Paris : Part 2 » de Timothy Van Patten) : Juliet
- 2014-2016 : Les Hommes de l'ombre (saison 2 et 3 : Élisabeth Marjorie
- 2014 : Rosemary’s Baby d'Agnieszka Holland (mini-série) : Margaux Castevet
- 2017 : La Mante d'Alexandre Laurent (mini-série) : Jeanne Deber
- 2020 : Grand Hôtel de Yann Samuell et Jérémy Minui (mini-série) : Agnès Vasseur
- 2020 : I love you coiffure de Muriel Robin (téléfilm) : Caroline
- 2021 : En thérapie (épisodes « Esther » de Mathieu Vadepied) : Esther
Théâtre
- 1992 : C'était hier d'Harold Pinter, mise en scène Sami Frey, Théâtre Hébertot
- 2002 : Phèdre de Racine, mise en scène Jacques Weber,Théâtre de Nice, Théâtre Déjazet
- 2008 : Bérénice de Racine, mise en scène Lambert Wilson, Théâtre des Bouffes du Nord
- 2009 : L'Éloignement de Loleh Bellon, mise en scène Bernard Murat, Théâtre Édouard VII
- 2010 : Lettres à Génica, lecture à partir d’extraits d’œuvres d’Antonin Artaud, Théâtre de l'Atelier
- 2014 : Dispersion (Ashes to ashes) d'Harold Pinter, mise en scène Gérard Desarthe, Théâtre de l'Œuvre, Théâtre des Célestins
- 2015 : Home (en) de David Storey, mise en scène Gérard Desarthe, Théâtre de l'Œuvre
- 2016 : Dispersion (Ashes to ashes) d'Harold Pinter, mise en scène Gérard Desarthe, tournée
- 2018 : Heureux les heureux de Yasmina Reza, théâtre Hébertot
Discographie
- 1987 : Feu la cendre, livre audio, avec Jacques Derrida, éditions des femmes, coll. « Bibliothèque des voix ».
Publications
- Collectif, Jardins d'enfance : Nouvelles (préface de Carole Bouquet), recueil de textes d'une vingtaine d'auteurs, Le Cherche midi, 2001, 180 p. (ISBN 2862749192 et 978-2862749198) [présentation en ligne].
- Carole Bouquet et Martine Brousse, Enfants maltraités. Occupons-nous de ce qui ne nous regarde pas, Le Cherche midi, 2019, 192 p. (ISBN 978-2749161600) [présentation en ligne].
Distinctions
Récompenses
Nominations
Décoration
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres (2011)[16][réf. non conforme]
Notes et références
- « Carole Bouquet : Gérard Depardieu, Jean-Pierre Rassam... Les hommes de sa vie », Puretrend.com, .
- Biographie de Carole Bouquet, sur Première.fr (consulté le ).
- Luc Le Vaillant, La vie rêvée des filles, Fayard, , p. 136.
- Stéphanie Arboit, « Carole Bouquet s’est choisi une île pour fixer ses racines », 24 heures, (lire en ligne).
- « Carole Bouquet raconte James Bond, Depardieu, Mitterrand, Warhol et tous les monstres sacrés de sa vie », sur vanityfair.fr, .
- Biographie de Carole Bouquet, Gala.fr (consulté le ).
- Bénédicte Burguet, « Le club du 5 », Vanity Fair n°88, avril 2021, p. 116-117.
- Carole Bouquet : « Je ne fais pas un vin d'actrice », Nice-Matin, .
- « Foire aux vins Carrefour Market 2015 : un vin de Carole Bouquet en "guest star" », sur lsa-conso.fr, .
- « Hugh Hudson, un réalisateur dans la ville de Nîmes », sur Le Figaro.fr, 30 juillet 2007.
- (en-US) « Carole Bouquet, Josiane Balasko et les mal-logés - vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le ).
- Positive Economy Forum, « Jacques Attali, Carole Bouquet, Matthieu Ricard LHFORUM 2013 (FR) », (consulté le ).
- Positive Economy Forum, « Jacques Attali, Carole Bouquet, Matthieu Ricard LHFORUM 2013 (FR) », (consulté le ).
- « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète », sur Le Monde.fr, .
- « Carole Bouquet amoureuse à Cannes », sur télé star, (consulté le ).
- « https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Organisation/Conseil-de-l-Ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Arretes-de-Nominations-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Nomination-ou-promotion-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres-janvier-2011 ».
Voir aussi
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- Site de l'association La Voix de l'Enfant.
- Une Interview de Carole Bouquet sur le blog d'Yves Goux.
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