Étienne Tardif de Pommeroux de Bordesoulle

Biographie

Étienne Tardif de Pommeroux entre au service le comme simple chasseur[3] dans le 2e régiment à cheval.

Guerres révolutionnaires

Il fait toutes les campagnes de la Révolution, depuis 1792 jusqu'à l'an IX, aux armées du Rhin, de Rhin-et-Moselle, d'Allemagne, d'Angleterre, de Mayence et d'Italie, et s'y distingue par plusieurs actions d'éclat.

Le , devant Spire, il coupe lui-même une colonne ennemie qui sort de cette place. Le colonel Laboissière voulant mettre à profit ce trait d'audacieuse bravoure, accourt avec un renfort et fait mettre bas les armes à plus de 600 fantassins qui s'étaient postés dans les vignes. Pendant l'action, Bordessoulle est blessé d'un coup de baïonnette à la cuisse, et le 1er décembre suivant il est nommé brigadier.

Au mois de , entre Spire et Landau, il fait partie d'un corps détaché pour couvrir le flanc gauche de l'armée et composé d'un bataillon et d'un escadron, avec 2 pièces de quatre. Cette colonne ayant été surprise dans un défilé, l'ennemi fait jouer sur elle 3 pièces qui mettent le désordre et la confusion dans ses rangs ; tout se débande, abandonnant les 2 pièces de canon. Bordessoulle, à la tête d'une vingtaine de braves rassemblés à la hâte, s'élance au milieu du danger, contient l'ennemi pendant près d'une heure, rallie l'infanterie et parvient à sauver les canons. Cette action lui vaut le grade de maréchal-des-logis qui lui est conféré le suivant.

En avant de Wantzenau, au mois de vendémiaire an II, il fait partie des troupes qui, sous les ordres du général Carlenc, se trouvent enveloppées de toutes parts par un ennemi très supérieur en nombre et manquent totalement de munitions. Le colonel Laboissière le charge de pénétrer à travers l'ennemi jusqu'au grand quartier-général pour faire connaître au général en chef la position critique « dans laquelle on se trouve. La mission est périlleuse : le brave sous-officier ne consulte que son courage ; et l'intérêt de ses compagnons, et il se précipite résolument au milieu des rangs ennemis ; mais bientôt, entouré par la cavalerie, accablé par le nombre, il est fait prisonnier.[4] »

Rendu peu de temps après, il se distingue de nouveau, le 10 messidor an II, à l'affaire d'Erixheim, entre Landau et Neustadt, où il sabre une douzaine de hussards prussiens et parvient à dégager son colonel, qui a été renversé de son cheval en chargeant à la tête d'un escadron. Le 25 du même mois, il reçoit plusieurs blessures et a un cheval tué sous lui à Brixheim, en chargeant avec impétuosité la cavalerie ennemie qui s'était emparée de quelques pièces de canon.

Promu sous-lieutenant le 16 thermidor an II, il est chargé, au mois de fructidor suivant, d'enlever les avant-postes prussiens devant Turckheim et s'acquitte de sa mission avec un plein succès. À la tête d'un peloton du 2e de chasseurs il tombe sur les grand'gardes qu'il poursuit jusque dans leurs cantonnements, y pénètre pêle-mêle avec elles, leur tue beaucoup de monde et ramène des prisonniers et plusieurs chevaux.

Au mois de vendémiaire an III, il reçoit l'ordre de pénétrer de Kayserslautern à Birkenfeld, à travers l'armée prussienne, pour concerter les opérations des deux armées du Rhin et de la Moselle qui marchent sur Mayence. Il se met aussitôt en route, traverse les cantonnements ennemis, et malgré les obstacles et les difficultés qu'il a à vaincre, il fait avec autant de bonheur que d'habileté une marche de plus de 50 lieues en moins de deux jours. Passé à l'armée devant Mayence, il reçoit l'ordre de faire une reconnaissance sur Bretzenheim, au mois de brumaire an III ; il charge vigoureusement les avant-postes ennemis qui se réfugient dans le village, où il les poursuit, sabre 7 ou 8 hommes de sa main, reçoit deux coups de feu et a un cheval tué sous lui.

Le 14 frimaire suivant, à la prise des redoutes de Saltzbach, il se fait remarquer dans une charge contre la cavalerie ennemie dont il tue de sa main le commandant et sabre 5 ou 6 hussards ; il reçoit dans cette affaire deux coups de sabre sur la tête. Quelques jours après, devant Mayence, il déloge un poste considérable d'infanterie prussienne, sabre une trentaine d'hommes et met les autres en fuite malgré le feu soutenu de 4 pièces qui tirent à mitraille.

Au mois de nivôse, un bataillon français, posté près de Bretzenheim, ayant été surpris et enveloppé, Bordessoulle, à la tête de son peloton, vole à son secours, le dégage et culbute les hussards prussiens dans un ravin où beaucoup sont tués ou pris. Suivi de 5 hommes seulement, il pénètre ensuite dans le village et y tue une vingtaine de fantassins.

Nommé aide de camp provisoire du général Laboissière le 1er thermidor de la même année, il continue de servir à l'armée du Rhin où son général est employé.

Au mois de brumaire an IV, en avant de Landau, il se porte seul sur un poste d'infanterie de 7 hommes et les force à mettre bas les armes et à se rendre prisonniers. Le 1er thermidor suivant, il est nommé lieutenant en conservant ses fonctions d'aide-de-camp et se signale le 28 vendémiaire an V au combat d'Emmendingen, où le général Beaupuy est tué. À la tête d'un fort peloton, il charge et met en déroute la cavalerie ennemie, à laquelle il fait 30 prisonniers. Poursuivant ses succès, il attaque un corps d'infanterie posté sur des hauteurs couvertes de vignes, et fait mettre bas les armes à environ 400 hommes[4]. Il se porte ensuite dans un village que l'ennemi doit traverser et d'où il espère lui couper la retraite, lorsqu'il est tout à coup enveloppé par des forces supérieures, et parvient néanmoins à se dégager après avoir reçu deux coups de sabre dont un très grave à l'articulation du poignet droit.

Confirmé dans son emploi d'aide de camp le 10 fructidor an V, il est promu capitaine le 1er pluviôse an VI.

Nommé provisoirement chef d'escadron au 6e régiment de hussards, par le général en chef Moreau, le 25 floréal an VII, il est confirmé dans ce grade par le Directoire le 27 vendémiaire an VIII, par suite de la brillante conduite qu'il a tenue à Novi le 28 thermidor. Dans cette « funeste[4] » journée, Bordessoulle, à la tête du 6e de hussards, qu'il commande alors, charge avec impétuosité sur la route de Pozzolo une colonne de plus de 600 Russes et la met dans une déroute complète[4]. Après l'évacuation de Novi il est chargé de protéger la retraite de l'année avec son régiment et un bataillon de la 68e demi-brigade de ligne. Pendant plus d'une heure il contient 4 à 5 000 tirailleurs et éprouve des pertes énormes, mais il remplit les vues du général en chef au-delà même de ce qu'il a osé espérer. Comme il se retire en arrière du village de Pasturana, avec les débris de son corps, il a le bras droit cassé et son cheval tué sous lui par la mousqueterie ennemie, pendant qu'il formait sa troupe en bataille.

Au combat de Neubourg, le 8 messidor an VIII, il charge 500 cuirassiers ennemis qui sont parvenus à culbuter 2 escadrons de son régiment, taille en pièces plus de 200 hommes, prend lui-même le commandant autrichien au milieu de la mêlée, fait beaucoup de prisonniers, délivre tous les hussards pris au commencement de l'action, et notamment son chef de brigade qui se trouve démonté.

Il passe avec son grade dans la 7e légion de gendarmerie le 1er jour complémentaire an IX, puis il rentre chef d'escadron au 2e régiment de chasseurs à cheval le 9 prairial an X, et reçoit un sabre d'honneur le 28 fructidor suivant, « en récompense de ses brillans services pendant les campagnes précédentes[4] ».

Guerres napoléoniennes

Major du 1er régiment de chasseurs à cheval le 6 brumaire an XII, il est créé officier de la Légion d'honneur le 25 prairial suivant, et sert au camp de Bruges pendant les ans XII et XIII.

Il fait les campagnes des ans XIV à 1807, en Autriche, en Prusse et en Pologne au 2e corps de la Grande Armée, et est nommé colonel du 22e régiment de chasseurs à cheval le 6 nivose an XIV, par suite de sa brillante conduite à Austerlitz.

Le , à la tête de 60 hommes de son régiment, il traverse la Passarge à « Guttstadt » (en polonais : Dobre Miasto)[5], et charge un batailon russe qui est entièrement pris ou taillé en pièces. C'est dans cette action qu'il reçoit un coup de baïonnette à l'avant-bras droit et un autre dans la poitrine. Il se fait encore remarquer à Heilsberg et à Friedland, et est promu général de brigade le suivant.

Le 1er août suivant, il est employé dans le corps d'armée du maréchal Brune, et au mois de décembre de la même année, il est placé à la tête de la cavalerie légère attachée à la défense de Dantzig.

Le , il reçoit l'ordre de se rendre à Bayonne pour y attendre une nouvelle destination, et au mois de novembre de la même année, il a le commandement d'une brigade dans la division Lasalle (réserve de cavalerie de l'armée d'Espagne). Au mois de décembre suivant à Aranjuez[6], il détruit les débris de l'armée de Castaños dans les environs de Madrid. Le , il contribue au gain de la bataille de Medellín, en taillant en pièces, à la tête des 5e et 10e de chasseurs à cheval, « une ligne de 6 000 hommes d'infanterie espagnole[4] », au moment où tout le corps du maréchal-duc de Bellune opérait son mouvement de retraite, et où il avait lui-même l'ordre de se retirer.

Passé le à l'armée d'Allemagne, il y prend le commandement d'une brigade de cavalerie de la division Marulaz du 4e corps. Le , il est à Wagram, ralliant ses troupes et chargeant l'ennemi à leur tête[6]. Il est ensuite employé au corps d'observation de la Hollande en , et prend le commandement de la 3e brigade de cavalerie légère de l'armée d'Allemagne le de la même année.

Au mois de , il passe au corps d'observation de l'Elbe (chargé d'occuper le Mecklembourg[6]), devenu 1er corps de la Grande Armée, et au mois de il est placé à la tête de la 2e brigade de cavalerie légère du même corps. Le 30 de ce même mois, il bat complètement l'avant-garde du général Barclay de Tolly, à Soleschniki[7]. Le , commandant l'avant-garde du corps du maréchal-prince d'Eckmühl, composée du 3e régiment de chasseurs à cheval et d'un régiment d'infanterie, il s'empare de Mahiliow (Moguilev), y fait 900 prisonniers, prend des magasins et des bagages considérables et plus de 600 bœufs destinés au prince Bagration. Il combat à Smolensk, à la Moskowa, où il a la mâchoire fracassée par un coup de biscaïen, et à Krasnoï, où il s'empare de 8 pièces de canon, après avoir culbuté un corps de 1 500 hommes, enfonce un carré d'infanterie, lui fait 300 prisonniers et dégage le 9e régiment de lanciers polonais[8] qui se trouvait gravement compromis.

Élevé au grade de général de division le , il est appelé au commandement de la 1re division de cuirassiers du 1er corps de cavalerie de la Grande Armée le .

C'est à la tête de ces troupes qu'il fait la campagne de Saxe (1813). Créé commandeur de la Légion d'honneur le , il a précédemment reçu le titre de baron de l'Empire avec une dotation. Il se distingue particulièrement à Lutzen et à Bautzen. À Dresde, il dirige avec habileté plusieurs charges vigoureuses, enfonce une douzaine de carrés ennemis, fait « 6 000 prisonniers et contribue beaucoup à refouler dans les montagnes de la Bohême l'armée nombreuse qui nous est opposée[4] ». À la bataille de Leipzig, les 16, 17 et , il donne de nouvelles preuves d'intrépidité. Il soutient une partie de la retraite de Leipzig sur Hanau, et sut, avec peu de monde, imposer à la nombreuse cavalerie ennemie pour l'empêcher d'inquiéter sérieusement la retraite.

Nommé commandant des 2 divisions de cavalerie organisées à Versailles le , il contribue au succès de la bataille de Champaubert le , et également au succès remporté sur le feld-maréchal Blücher à Vauchamps, le . Il culbute l'ennemi au combat de Villeneuve le 17, et il se trouve à la reprise de Reims le , ainsi qu'au combat de Fère-Champenoise le 25, et le 30. À la bataille sous Paris, il défend pendant douze heures les hauteurs[6].

Restauration

Étienne Tardif
de Pommeroux de Bordesoulle
Fonctions
Député de la Charente à la Chambre
Élection
Législature Ire législature
Coalition Majorité ministérielle
Membre de la Chambre des pairs
( † )
Biographie
Nationalité Française
Profession Officier général
Liste des députés de la Charente

Après la rentrée des Bourbons en France « il doit à son origine nobiliaire[réf. à confirmer][3] » d’être nommé inspecteur-général de cavalerie au mois de , chevalier de Saint-Louis le , grand officier de la Légion d'honneur le , et, le de la même année, il est désigné pour faire partie des inspecteurs-généraux de cavalerie pendant l'année suivante.

Lorsque l'Empereur revint de l'île d'Elbe, le général Bordessoulle prend le , le commandement provisoire des 9 escadrons de cavalerie de la 2e division militaire, dirigés sur Châlons. Le gouvernement royal le confirme dans ce commandement le 16 du même mois. Il suit Louis XVIII à Gand, est nommé chef d'état-major du duc de Berry le pendant son émigration, et rentre en France avec ce prince au mois de juillet suivant.

Le nommant grand cordon de la Légion d'honneur le , Louis XVIII lui confie le , le commandement de la 1re division de cavalerie de la Garde royale.

Élu[9], le , député de la Charente[6], par le collège de département (le même jour il était élu également député de l'Indre[6]), il siége dans la majorité de la Chambre introuvable et quitte la vie parlementaire en 1816, pour y rentrer comme pair de France le .

Nommé le membre de la trop célèbre commission chargée d'examiner la conduite des officiers pendant les Cent-Jours, il est créé, le , commandeur de l'ordre de Saint-Louis, et échange le titre de baron de l'Empire, qu'il a conquis sur les champs de bataille, contre celui de comte que lui donne la Restauration. Aide de camp honoraire du comte d'Artois le , membre du comité des inspecteurs-généraux le suivant, il devient gentilhomme d'honneur du duc d'Angoulême le , reçoit la décoration de grand-croix de Saint-Louis le , et est nommé gouverneur de l'École polytechnique, en conservant son emploi dans la Garde royale, le  :

« Ce n’est pas peut-être un sabreur intrépide qu’il eût fallu à la tête de cette école modèle, mais plutôt un de ses anciens élèves, joignant à la même bravoure des connaissances plus étendues. Quoi qu’il en soit, on n’a pas oublié qu’il lui rendit le régime militaire qui est encore en vigueur, et lui donna cet uniforme sous lequel elle devait organiser la victoire populaire en 1830. »

 Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850

Campagne d'Espagne (1823)

Appelé le au commandement en chef des troupes de la Garde qui font partie de l'armée des Pyrénées, le comte de Bordesoulle occupe Vittoria, Bilbao, Miranda de Ebro et Haro (La Rioja), au mois d'avril.

En juin, il dirige en personne une colonne d'expédition sur Séville par l'Andalousie, occupe Manzanares, attaque et disperse complètement à Santa Cruz et à Vilches, les 8 et , la colonne de Plasencia, à laquelle il prend un drapeau, deux canons et 860 soldats ; occupe Cordoue le 13, Saint-Lucar le 23, Puerto-Sainte-Marie et Puerto Real les 24 et 25, et complète le blocus et le bombardement de Cadix, par les relations qu'il établit avec l'escadre du contre-amiral Hamelin[10].

Sa colonne s'est particulièrement signalée en repoussant la sortie générale de l'île de Léon le , et à la prise du Trocadéro le , « victoire trop vantée par les amis de la Restauration, trop critiquée par ses ennemis, mais qui n’en reste pas moins, pour l’histoire impartiale, un brillant et audacieux fait d'armes.[3] »

Peu de jours après, le comte de Bordesoulle est nommé commandant supérieur à Séville, et on lui confie la direction des opérations militaires devant Cadix. C'est pendant qu'il commande le corps d'Andalousie, que le duc d'Angoulême, généralissime de l'armée des Pyrénées, lui adresse la lettre suivante, entièrement écrite de sa main :

« Madrid, ce 16 juillet 1823.
J'ai reçu, il y a deux jours, mon cher Bordessoulle, votre lettre du 6 ; je crois que vous trouverez toutes les réponses que vous pourrez désirer dans celle de M. de Villèle du 10, que je joins ici ; elle vous servira de nouvelles instructions. Je n'ai à y joindre que les suivantes :
1° Quand le roi sera libre, vous lui demanderez de se rendre tout de suite à Séville, et le plus tôt possible à Madrid ;
2° excepté d'accorder une amnistie, de ne dire aucun acte, avant mon arrivée à Madrid et de m'avoir vu ;
3° vous prendrez tous les arrangemens nécessaires pour la sûreté de sou voyage, et pour qu'il arrive le plus tôt possible à Madrid ;
4° vous ne le quitterez pas, vous vous assurerez de tout ce qui se passera auprès de lui, pour déjouer les intrigues de tous ceux qui voudraient le ramener au régime absolu, et vous lui parlerez, en cas de besoin, d'une manière respectueuse, mais ferme ;
5° vous ramènerez à Madrid tout ce qui tient à la garde et la cavalerie de la division d'Autichamp ;
Bourmont restera provisoirement en Andalousie, avec la division Obert et la division de dragons dont vous pourrez donner le commandement à Valin, jusqu'à ce qu'elle ait rejoint le général Castex ;
7° on assure que le 25, on a le projet de faire partir le roi par un bateau à vapeur ; tenez-vous-en pour prévenu ;
8° on dit que la régence a envoyé à mon insu des messagers secrets au roi en faveur de l'absolutisme. Tâchez de le découvrir et de l'empêcher. Le comte de la Puebla (es), parti depuis peu de jours pour l'Andalousie, où il m'a dit qu'il allait dans ses terres, est, dit-on, chargé d'une mission de ce genre. J'ai ordonné au major-général d'écrire à Bourmont pour le retenir sous quelque prétexte à Séville, s'il voulait aller plus loin ;
9° Dans le cas où le blocus de Cadix se prolongerait, si le prince de Carignan témoignait le désir de revenir à Madrid, je l'y verrais avec plaisir. Lecoulteux vient d'arriver. Comptez, mon cher Bordessoulle, sur la continuation de mon estime, de ma confiance et de mon affection. »

 Louis-Antoine.

« Les opinions de Bordessoulle étaient franchement patriotiques et constitutionnelles. Ses conseils au duc d'Angoulême en obtinrent plusieurs actes qui furent agréables aux amis de la liberté : entre autres la fameuse ordonnance d'Andújar, imposée à Ferdinand VII, mais qui fut si traîtreusement exécutée par ce prince.[3] »

Les services qu'il rend dans les circonstances les plus importantes de cette campagne, lui valent d'honorables récompenses : grand-croix de l'ordre de Charles III d'Espagne le suivant ; Louis XVIII l'appele à la pairie le . En 1824, Charles-Félix de Savoie, roi de Sardaigne lui a envoyé son portrait enrichi de diamants, et Alexandre Ier, empereur de Russie l'a décoré du grand cordon de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski[10].

Au mois de , il reprend le commandement de sa division de cavalerie dans la garde, mais à la mort de Louis XVIII, Charles X ne le conserve pas comme aide de camp honoraire dans la nouvelle liste qu'il arrête le .

Trois Glorieuses et Monarchie de Juillet

Il est « proclamé chevalier commandeur[4] » de l'ordre du Saint-Esprit, dans le chapitre tenu le .

Il a tenté vainement de conjurer les funestes résolutions du roi en juillet, et demeure, pendant les trois journées, à Saint-Cloud, prêt à défendre sa personne. C'est à Rambouillet seulement qu’il le quitte, continuant à exercer son commandement dans la Garde royale dissoute jusqu’au , date de sa mise en disponibilité[3].

Il ne refuse pas le serment au gouvernement de Louis-Philippe Ier mais vécut dès lors à l’écart, bien qu’il fait encore partie de la Chambre haute, où il parait à de rares intervalles. Compris dans le cadre de réserve de l'état-major général le , il est admis à la retraite par décision royale du .

Il meurt le , sur sa terre de Fontaine-les-Corps-Nuds (auj. Fontaine-Chaalis), près de Senlis.

États de service

  • Chasseur à cheval, le  ;
  • Brigadier, le  ;
  • Maréchal des logis, le  ;
  • Sous-lieutenant, le  ;
  • Lieutenant, le  ;
  • Capitaine, le  ;
  • Chef d'escadron à titre provisoire, le  ;
  • Chef d'escadron, le  ;
  • Major, le  ;
  • Colonel, le  ;
  • Affecté au 4e corps de la Grande Armée, d' au  ;
  • Général de brigade, le  ;
  • Affecté au corps d'observation de la Grande Armée du au  ;
  • Commandant de la 2e brigade de la division Lasalle (réserve de cavalerie de l'armée d'Espagne), du à  ;
  • Affecté au 4e corps de l'armée d'Allemagne, d' au  ;
  • Commandant de la 2e brigade de la 3e division de cuirassiers du 4e corps de l'armée d'Allemagne, du au  ;
  • Commandant de la 1re brigade de cavalerie légère du 4e corps de l'armée d'Allemagne, du au  ;
  • Commandant de la 1re brigade de la division Marulaz du 4e corps de l'armée d'Allemagne, du à  ;
  • Affecté au corps d'observation de la Hollande, du au  ;
  • Commandant de la 3e brigade de cavalerie légère de l'armée d'Allemagne, du au  ;
  • Commandant de la 4e brigade de cavalerie légère du corps d'observation de l'Elbe, du au  ;
  • Affecté à la 1re division de cavalerie légère du corps d'observation de l'Elbe, du au  ;
  • Général de division, le  ;
  • Commandant de la 2e brigade de cavalerie légère du corps d'observation de l'Elbe, du au  ;
  • Affecté au corps d'observation de l'Elbe, du au , puis au 1er corps de la Grande Armée le  ;
  • Affecté au 1er corps de la Grande Armée, du au  ;
  • Commandant de la 1re division de cuirassiers du 1er corps de la cavalerie de la Grande Armée, du au  ;
  • Commandant du 2e corps de cavalerie de la Grande Armée, du au  ;
  • Commandant des 2 divisions de cavalerie organisées à Versailles, du au  ;
  • Commandant de la réserve de cavalerie à Paris, du au  ;
  • Commandant de la division de grosse cavalerie du 1er corps de cavalerie, du à  ;
  • Inspecteur général de cavalerie, de au  ;
  • Commandant de la cavalerie de la 2e division militaire, du au  ;
  • Suit Louis XVIII à Gand, du au  ;
  • Chef d'état-major du duc de Berry, du au  ;
  • Député de la Charente à la Chambre, du au  ;
  • Commandant de la 1re division de cavalerie de la Garde royale du au  ;
  • Aide de camp honoraire du comte d'Artois, du au  ;
  • Membre du Comité des inspecteurs généraux, du au  ;
  • Gouverneur de l'École polytechnique, du au  ;
  • Commandant en chef des troupes de la Garde royale à l'armée des Pyrénées, du à  ;
  • Commandant en chef du corps de réserve de l'armée des Pyrénées, de à  ;
  • Commandant de la 1re colonne mobile détachée en Andalousie du à  ;
  • Pair de France, du au  ;
  • Membre du Conseil supérieur de la guerre, du au  ;
  • Président du Comité spécial et consultatif de cavalerie, de au  ;
  • Mis en disponibilité, du au  ;
  • Placé dans la section de réserve, le  ;
  • Admis en retraite, le .

Titres

Distinctions

Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Ouest, 1re et 2e colonnes.

Hommages, honneurs, etc.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du baron Tardif Bordesoulle de l'Empire

Écartelé au premier d'azur à l'étoile d'or en abyme, au deuxième des barons tirés de l'armée, au troisième de sinople au sabre haut en pal d'argent, monté d'or ; au quatrième d'argent à la toque burelée d'or et sable surmontée d'une étoile du second.[14]

  • Livrées : les couleurs de l'écu ; le verd en bordure seulement[14].

Armes du comte de Bordesoulle, pair de France

D'azur au dextrochère armé (« de toutes pièces[10] ») d'argent, tenant une épée du même, montée d'or, posée en pal.[11],[10]

On trouve aussi
D'azur, à un senestrochère, armé d'argent, tenant une épée du même, garnie d'or.[15]
Le même sous la Monarchie de Juillet

Ascendance et postérité

Fils puîné de Jean Silvestre Tardif (Chazelet, - Saint-Gaultier, ), sieur de Pommeroux, cultivateur, et de Marguerite (1731-1813, fille de François Dupertuis (1695-1762), procureur et notaire royal à Argenton), Étienne Tardif de Pommeroux de Bordesoulle descendait en ligne directe de Jean Tardif, conseiller au Châtelet, qui fut mis à mort par les Ligueurs en 1591[6].

  • Il épouse le , Eulalie Sophie Boissière († ), dont il a :
    • Jean-Baptiste Frédéric Adolphe (1805-1855), 2e comte de Bordesoulle, marié avec Laure Florentine Seillière (1809-1897), fille de François-Alexandre Seillière, dont :
      • Sophie Françoise Élise (1830 - ), mariée le à Paris IIe (ancien), avec Gabriel Honoré Robert de Morell (né en 1822), conseiller général de l'Oise, maire de Fontaine-Chaalis, dont postérité ;
      • Stéphanie Camille Valentine (Mello, - Paris, ), mariée le à Paris, avec Charles de Maussabré-Beufvier (1832-1895), ministre plénipotentiaire de la principauté de Monaco, dont postérité.

Notes et références

  1. Notice no 000PE011116, base Joconde, ministère français de la Culture
  2. Notice no 000PE011116, base Joconde, ministère français de la Culture
  3. « Bordesoulle (Étienne, baron, puis comte de Tardif de Pommeroux) », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
  4. Fastes 1842, p. 178-181.
  5. « Bordesoulle (Étienne Tardif de Pommeroux, comte de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  6. Soleschniki : village de Lituanie.
    Source
    Charles-Théodore Beauvais, Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français depuis les temps les plus reculés jusques et compris la bataille de Navarin : Tables du Temple de la Gloire. Dictionnaire geographique, C.L.F. Panckoucke, (lire en ligne)
  7. Le décret du 18 juin 1811 transforme le 30e régiment de chasseurs à cheval en 9e régiment de chevau-légers lanciers. Il participe à la campagne de Russie (1812), à la campagne d'Allemagne (1813) et à la campagne de France (1814). Le 9e régiment de chevau-légers est dissous en mai 1814.
    Source
    Frédéric Pouvesle, « Empire Histofig.com », 9e Régiment de Chevau-légers, sur empire.histofig.com, (consulté le )
  8. Avec 89 voix sur 171 votants et 289 inscrits
  9. Courcelles 1827, p. 291-295 du t. 8
  10. François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  11. « Cote LH/2568/60 », base Léonore, ministère français de la Culture
  12. Légionnaire « de droit » comme récipiendaire d'un sabre d'honneur le 28 fructidor an X.
  13. « BB/29/966 page 363. », Titre de baron, accordé par décret du 19 mars 1808, à Etienne Tardif Bordesoulle. Gand (17 mai 1810)., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  14. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.


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