Piotr Ivanovitch Bagration
Le prince Piotr Ivanovitch Bagration (en russe : Пётр Иванович Багратион) ou Pétré Ivanis dzé Bagrationi (en géorgien : პეტრე ივანეს ძე ბაგრატიონი), plus communément appelé Pierre de Bagration, né en 1765 à Kizliar et mort le près de Mojaïsk, fut l'un des généraux les plus distingués de l'Empire russe.
Pour les articles homonymes, voir Bagration.
Piotr Ivanovitch Bagration | ||
Portrait de Piotr Ivanovitch Bagration de George Dawe, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. | ||
Naissance | 1765 Tbilissi ou Kizliar |
|
---|---|---|
Décès | 24 septembre 1812 (à 47 ans) Sima (Bataille de la Moskova) Mort au combat |
|
Origine | Géorgien | |
Allégeance | Empire russe | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général | |
Années de service | 1782 – 1812 | |
Commandement | 6e régiment de Chasseurs | |
Conflits | Guerre russo-turque de 1787-1792, Insurrection polonaise (1794), Guerre de la Troisième Coalition, Guerre de la Quatrième Coalition, Guerre de Finlande, Guerre russo-turque de 1806-1812), Campagne de Russie (1812) | |
Distinctions | Ordre de Saint-André Ordre de Saint-Vladimir Ordre de Saint-Alexandre Nevski Ordre de Saint-Georges Ordre de Sainte-Anne Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare Ordre de l'Aigle rouge Ordre de l'Aigle noir |
|
Famille
Fils du prince Ivan Alexandrovitch Bagration, il était issu de la famille des Bagration, l'une des plus anciennes dynasties au monde, qui régna longtemps sur la Géorgie et l'Arménie.
Son frère cadet, le prince Roman Ivanovitch Bagration servit également dans l'armée russe au grade de lieutenant-général. Son neveu, le prince Piotr Romanovitch Bagration (1818-1876), fit également carrière dans l'armée impériale de Russie. Il devint un éminent administrateur et devint célèbre pour ses travaux sur la galvanoplastie, qui lui permirent de découvrir en 1843 une méthode pour extraire l'or d'un minerai : la (cyanuration)[1]. Elle fut expérimentée pour la première fois en Afrique du Sud.
Mariage
Le , le prince Piotr Ivanovitch Bagration épousa la comtesse Ekaterina Pavlovna Skavronskaïa (1783-1857).
Catherine Bagration s'illustra au congrès de Vienne, elle était la rivale de Wilhelmine de Courlande dans le cœur de ces messieurs du Congrès, notamment de Metternich et d'Alexandre. Elles habitaient toutes les deux au palais Palm et tenaient un salon très fréquenté. Elle eut une fille, de Clemens Metternich, nommée Clementine.
Biographie
Entré au service de la Russie, il servit sous les ordres du général Souvorov en Pologne (1794) et en Italie (1799), avec le grade de colonel. Le , il s'empare de Brescia ; le 15, il défait Sérurier ; le 16, il fait reculer Moreau à Marengo[réf. nécessaire]. À Trebbia, il commande l'avant-garde des forces combinées austro-russes. Il fut surnommé « le dieu de la bataille » par ses contemporains. À la suite de quelques revers, il fut disgracié avec Souvorov par Paul Ier. Rappelé en 1805 par Alexandre Ier, il commanda un corps de l'armée envoyée au secours de l'Autriche sous les ordres de Koutouzov, fit une belle retraite sur la Moravie. Il met le feu au village d'Hollabrunn et combat au corps à corps. Enfin, stratagème de désespéré, il fait marcher en colonne sur l'ennemi et s'écrie « Ne tirez pas, nous sommes Français ». Il passe, bien qu'il ait perdu près de la moitié de ses hommes.
Promu lieutenant-général, il se distingua aux batailles d'Austerlitz, d'Eylau, de Friedland. C'est lui qui, le , entama les pourparlers avec Murat qui débouchèrent sur le Traité de Tilsit entre la France et la Russie. Bagration, dans l'armée qui combat les Suédois, accumule les victoires. Le tsar le dote de terres et lui confie l'armée de Moldavie. Mais, défait à Tartaritza contre les Turcs, il est remplacé.
En 1809, il est commandant en chef de l'armée de Moldavie. En 1812, il commande la 2e armée russe contre l'invasion française. Il est vaincu à Moguilev (), mais réussit à échapper aux tentatives françaises d'encerclement et rejoint avec son armée Barclay de Tolly (1re armée russe) à Smolensk. Koutouzov lui confie le commandement de l'aile gauche russe à la Moskowa () où il est blessé mortellement. Dans ses Mémoires inédits le général Langeron écrit de lui : « La nature avait beaucoup fait pour le prince Bagration, mais l'art n'y avait rien ajouté ; né avec une grande bravoure, un bon coup d'œil militaire, une activité prodigieuse et avec l'instinct de son métier, il avait acquis l'habitude de la guerre. […] Bagration, qui ne savait aucune autre langue que le russe et qui, encore, ne pouvait écrire dans cette langue ni un mémoire ni une relation sans fautes, n'avait jamais lu un livre, mais il avait le talent de consulter les autres et son esprit, juste et droit, lui faisait adopter le bon parti parmi ceux qu'on lui conseillait de prendre. […] Il avait aussi un autre talent bien précieux, c'était celui de se faire adorer de tous ceux qui servaient sous ses ordres. […] C'était un homme précieux pour la Russie. »
Honneurs
- Napoléon lui rend hommage, après que Piotr Bagration eut succombé à sa blessure : « Il n'y a pas de bons généraux russes, à l'exception de Bagration ! ».
- Le tsar Nicolas Ier fit élever un monument en son honneur sur le champ de bataille de Borodino. Les restes du général y furent transférés à l'endroit où il fut mortellement touché. La tombe, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, fut reconstruite.
- Staline nomma « opération Bagration », du nom du général, la grande offensive soviétique lancée le et qui détruisit le groupe d'armée Centre allemand et repoussa les forces allemandes hors de Biélorussie. Comme Bagration, Staline était originaire de Géorgie.
- Après la guerre, les Soviétiques annexèrent le nord de la Prusse-Orientale et la ville alors allemande de Preußisch Eylau (Iławka entre 1945 et 1946), lieu de la bataille de 1807 fut renommé Bagrationovsk.
- Un astéroïde découvert le par l'astronome russe Lioudmila Tchernykh reçut le nom de (3127) Bagration.
- Aux 20e et 21e siècles, au moins 15 navires ont été nommés en l'honneur de P. Bagration.[2]
Distinctions
- : Ordre de Saint-André ;
- : Ordre de Saint-Georges (2e classe) ;
- 1er décembre 1807 : Épée d'or avec l'inscription « Pour bravoure » ;
- 20 mai 1808 : Ordre de Saint-Vladimir (1re classe) ;
- : Ordre de Saint-Alexandre Nevski (avec diamants) ;
- : Ordre de Sainte-Anne (1re classe) ;
- 1807 : Ordre de l'Aigle rouge (Prusse) ;
- 1807 : Ordre de l'Aigle noir (Prusse) ;
- 1799 : Ordre militaire de Marie-Thérèse (2e classe) (Autriche) ;
- 1799 : Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (Sardaigne - Italie).
Notes et références
- slovari.yandex.ru
- Guerre patriotique de 1812 sur les campagnes de libération de l'armée russe de 1813-1814. Sources. Les monuments. Problèmes. Matériaux de la XXIIIe Conférence scientifique internationale, 3-5 septembre 2019. Borodino, 2020. // S. Yu. Rychkov. La mémoire historique des participants à la bataille de Borodino dans les noms des navires. PP.302-329.
Source
- Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale de Russie
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat Id
- WorldCat
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- borodinoru.ru Tombeau du prince Piotr Ivanovitch Bagration situé au sommet de la colline rouge près du village de Borodino.
- Portail de l’Empire russe
- Portail de l’histoire militaire
- Portail des Bagratides
- Portail de la Géorgie